• l’année dernière
Emmanuel Macron s’est récemment énervé contre ses troupes dont il trouve la campagne pour les élections européennes un peu mollassonne. Il a demandé à son Premier ministre, Gabriel Attal, d’accepter un débat face à Jordan Bardella, la tête de liste du RN. Il a aussi et surtout demandé aux députés et aux ministres de se déployer sur le terrain pour se mettre vraiment en campagne.

Cet agacement présidentiel s’explique par plusieurs raisons. D’abord, au regard des enjeux : il trouve que les troupes macronistes ne sont pas suffisamment engagées sur le terrain. Ces enjeux,ils sont d’abord internationaux. Avec la guerre en Ukraine, les rivalités sino-américaines, les risques de ralentissement de l’économie en Europe, Emmanuel Macron trouve que le Vieux continent n’est pas suffisamment armé pour répondre à ces défis. Il voit donc dans cette campagne des européennes une espèce d’exercice un peu mou, où chacun joue sa partition sans se révéler à la hauteur de ces enjeux.

Il explique d’ailleurs dans une très longue interview accordée à The Economist et publiée jeudi 2 mai que les nationalistes, donc le camp de Jordan Bardella, sont des « brexiters cachés ».Il prend pour comparaison la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne et toutes les conséquences économiques qu’ont connues les Britanniques après cette sortie : hausse du coût de la vie, baisse du pouvoir d’achat, une forme d’isolement au niveau européen… Emmanuel Macron redoute que les nationalistes, au bout du compte, finissent par provoquer une implosion de l’Europe.

Pour Emmanuel Macron il y a aussi un enjeu national puisque la liste Renaissance est donnée largement derrière celle du Rassemblement National. Si les urnes devaient confirmer les scores qui sont donnés dans les sondages, c’est-à-dire en gros, aujourd’hui, une liste Jordan Bardella au-dessus de 30% et une liste Valérie Hayer qui serait en dessous des 20%, ça affaiblirait mécaniquement le parti d’Emmanuel Macron au Parlement européen et ça limiterait ses marges de manœuvre en Europe pour construire l’Europe qu’il défend depuis sa première élection en 2017.

Et puis, il y a un enjeu politique pour Emmanuel Macron : si les sondages se révèlent dans les urnes au soir du 9 juin, il y aurait une énorme déflagration politique puisque le parti présidentiel serait en quelque sorte désavoué. Or, on voit bien qu’aujourd’hui, Jordan Bardella manie l’argument du vote sanction contre Emmanuel Macron, ce qui appelle mécaniquement des demandes de la part des oppositions pour des changements politiques. Ces changements politiques peuvent être un remaniement, changer des ministres, un remaniement plus large, d’envergure, avec un changement de Premier ministre, voire ce qu’ont déjà demandé Marine Le Pen et Jordan Bardella, une dissolution de l’Assemblée nationale.

Emmanuel Macron n’en est pas là aujourd’hui, c’est pour ça qu’il accélère et qu’il demande à ses troupes d’accélérer aussi sur la campagne des élections européennes pour réduire au maximum

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00:00Emmanuel Macron s'est récemment énervé contre ses troupes, dont il trouve la campagne
00:03pour les élections européennes un peu mollassonne.
00:05Il a demandé à son premier ministre, Gabriel Attal, d'accepter un débat face à Jordane
00:11Bardella, la tête de liste du RN, et puis il a demandé surtout aux députés et aux
00:15ministres de se déployer sur le terrain pour se mettre vraiment en campagne.
00:19Cet agacement présidentiel s'explique par plusieurs raisons.
00:22D'abord, au regard des enjeux, il trouve que les troupes macronistes ne sont pas suffisamment
00:26engagées sur le terrain.
00:27Les enjeux, c'est quoi ? Ils sont d'abord internationaux.
00:29Il trouve qu'avec la guerre en Ukraine, avec les tensions, les rivalités sino-américaines,
00:35avec également les risques de ralentissement de l'économie en Europe, il trouve, Emmanuel
00:39Macron, que l'Europe n'est pas suffisamment armée pour répondre à ces défis.
00:43Donc, il voit dans cette campagne des européennes une espèce d'exercice un peu mou où chacun
00:47joue sa partition sans se révéler à la hauteur de ces enjeux-là.
00:51Il explique d'ailleurs dans une très longue interview à The Economist publiée jeudi
00:56que les nationalistes, le camp de Jordan Bardella, ce sont des brexiteurs cachés.
01:00C'est-à-dire, il prend pour comparaison la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne
01:05et toutes les conséquences économiques qu'ont connues les Britanniques après cette sortie.
01:08Hausse du coût de la vie, baisse du pouvoir d'achat, forme d'isolement au niveau européen.
01:13Il redoute que les nationalistes, au bout du compte, finissent par provoquer une implosion
01:17de l'Europe telle qu'elle est construite.
01:19Donc, c'est cet enjeu-là, d'abord, qu'Emmanuel Macron veut mettre en avant.
01:22Cet enjeu se jouera au mois de juin aux élections européennes.
01:24Pour Emmanuel Macron, il y a aussi un enjeu national puisque la liste Renaissance est
01:27donnée largement derrière celle du Rassemblement national aux élections européennes.
01:31Si les urnes devaient confirmer les scores qui sont donnés dans les sondages, c'est-à-dire
01:36en gros aujourd'hui une liste Jordan Bardella au-dessus de 30% et une liste Valérie Ayé
01:41qui serait en dessous des 20%, ça affaiblirait mécaniquement le parti d'Emmanuel Macron
01:45au Parlement européen et ça limiterait ses marges de manœuvre en Europe pour construire
01:49l'Europe que lui défend depuis sa première élection en 2017.
01:52Ça, c'est l'enjeu strictement national.
01:54Et puis, il y a un enjeu politique pour Emmanuel Macron, c'est dans le cas où effectivement
01:58les sondages se révèlent dans les urnes au soir du 9 juin, il y aurait une énorme
02:02déflagration politique puisque le parti présidentiel serait en quelque sorte désavoué
02:06dans les urnes.
02:07Or, on voit bien qu'aujourd'hui, Jordan Bardella manie l'argument du vote sanction
02:10contre Emmanuel Macron, ce qui appelle mécaniquement des demandes de la part des oppositions pour
02:15des changements politiques.
02:16Alors, ces changements politiques, ils peuvent être un remaniement, changer des ministres,
02:19un remaniement plus large, d'envergure, avec un changement de premier ministre, voire
02:23ce qu'ont déjà demandé Marine Le Pen et Jordan Bardella, une dissolution de l'Assemblée
02:27nationale.
02:28Emmanuel Macron n'en est pas là aujourd'hui, c'est pour ça qu'il accélère, il demande
02:30à ses troupes d'accélérer sur la campagne des élections européennes pour réduire
02:33au maximum l'écart qui le sépare du rassemblement national et au bout du compte, au soir du
02:379 juin, limiter la casse et garder des marges de manœuvre politique, du capital politique
02:41pour pouvoir enclencher la suite une fois passé les Jeux Olympiques de Paris au mois
02:44de juillet.
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