Retrouvez un point complet sur l'actualité parlementaire et politique de la semaine en présence d'Hadrien Clouet, député de la Haute-Garonne, groupe La France Insoumise - NUPES.
Parlement Hebdo, c´est le tour d´horizon complet d'une semaine au Parlement. Chaque vendredi, Kathia Gilder (LCP-Assemblée nationale) et Alexandre Poussart (Public Sénat) passent en revue les événements et les discussions - en séance ou en commission - qui ont animé les débats. Une mise en perspective analysée en plateau par une personnalité politique.
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Parlement Hebdo, c´est le tour d´horizon complet d'une semaine au Parlement. Chaque vendredi, Kathia Gilder (LCP-Assemblée nationale) et Alexandre Poussart (Public Sénat) passent en revue les événements et les discussions - en séance ou en commission - qui ont animé les débats. Une mise en perspective analysée en plateau par une personnalité politique.
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NewsTranscription
00:00 *Générique*
00:09 Bonjour à tous, très heureux de vous retrouver pour un nouveau numéro de Parlement Hebdo,
00:12 l'émission qui revient sur les temps forts de la semaine au Parlement.
00:15 - Et cette semaine nous accueillons Adrien Clouet. Bonjour !
00:18 - Bonjour. - Vous êtes député La France Insoumise de Haute-Garonne
00:20 et vous êtes par ailleurs membre de la commission spéciale de l'Assemblée
00:23 qui est chargée d'examiner le projet de loi sur la fin de vie.
00:26 On va en parler. Beaucoup d'actus pour vous à l'extrême.
00:29 - Et oui, au programme, cette question, comment redresser les comptes de la France ?
00:33 Le ministre de l'Economie, Brené Lemaire, a débattu cette semaine avec les députés
00:36 des solutions pour combler le déficit qui se creuse
00:39 et hors de question pour lui d'augmenter les impôts.
00:43 On évoquera également les mobilisations dans les universités françaises
00:46 contre la guerre menée par Israël à Gaza,
00:48 le blocage de certains établissements comme Sciences Po Paris a fait réagir cette semaine
00:52 les sénateurs, mais aussi le gouvernement qui veut, je cite,
00:54 "maintenir l'ordre républicain dans les campus français".
00:57 Et puis on évoquera effectivement le projet de loi sur la fin de vie
01:00 examiné en ce moment par la commission spéciale de l'Assemblée nationale.
01:03 La ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a défendu devant les députés un texte équilibré.
01:09 - Le débat a donc eu lieu à l'Assemblée nationale sur la question de la dette et du déficit.
01:14 Sommé de ce justifié sur le dérapage des comptes,
01:16 Bruno Le Maire a mis les oppositions devant leurs responsabilités.
01:20 Compte-rendu de séance de Stéphanie Despierre.
01:23 - Bruno Le Maire est la cible de toutes les critiques
01:25 depuis l'annonce du dérapage budgétaire de la France.
01:28 Pourtant, c'est un ministre de l'Economie à l'offensive
01:31 qui monte à la tribune avec une énorme liasse de documents sous le bras.
01:35 - Je suis venu à ce débat avec les 2500 courriers, tout parti confondu,
01:39 exigeant de ma part plus de dépenses publiques dans tous les domaines
01:43 pour une durée toujours plus longue et m'accusant presque de pingrerie.
01:47 Les Monsieurs plus d'hier sont devenus les Monsieurs moins d'aujourd'hui
01:52 dans une conversion aussi soudaine que douteuse.
01:57 Bravache, le locataire de Bercy tend même la main aux parlementaires
02:00 et leur demande de lui faire des propositions d'économie.
02:03 Un appel resté vain sur tous les bancs de l'opposition.
02:07 - Les gens savent que vous avez gavé les riches et les multinationales
02:11 depuis sept ans à coups de nouveaux cadeaux fiscaux.
02:15 - La trajectoire de rétablissement des comptes que vous nous proposez aujourd'hui
02:18 est trop incertaine, trop peu optimiste et trop lente.
02:23 La France Insoumise va déposer une motion de censure.
02:25 Depuis plusieurs semaines, les Républicains brandissent aussi cette menace.
02:29 Alors, le RN met la pression sur le gouvernement et sur la droite.
02:34 - Nous savons qu'une motion déposée par le groupe Lyot ou par les Républicains
02:37 est la plus à même de passer et de renverser enfin ce gouvernement.
02:41 Aussi, nous invitons en particulier nos collègues du groupe Les Républicains
02:45 à prendre enfin leur responsabilité.
02:47 Vous n'avez pas de mots assez durs contre la gestion de ce gouvernement
02:50 dans cet hémicycle et encore plus dans les médias.
02:53 Mais vous n'avez de cesse de le protéger contre toutes les tentatives de censure.
02:57 - Si les Républicains déposent une motion de censure, le Rassemblement national la votera.
03:02 Sinon, le RN déposera la sienne,
03:04 sauf si le gouvernement présente un budget rectificatif d'ici 30 jours.
03:10 - Adrien Chloé, laissons de côté les querelles politiques.
03:12 Venez participer au rétablissement des finances publiques.
03:15 C'est ce que vous a dit vous, opposition, Bruno Le Maire, dans l'hémicycle ce lundi.
03:19 Alors est-ce que vous saisissez cette main tendue du ministre des Finances
03:22 pour redresser les comptes de la France ?
03:24 - On n'a pas attendu.
03:25 Ça fait maintenant 7 ans qu'on multiplie les propositions
03:29 pour abonder le budget de l'État et des administrations publiques.
03:33 On a ici un gouvernement qui a retiré, il faut quand même bien l'entendre,
03:37 ses 71 milliards d'euros par an qui sont perdus en cadeaux fiscaux.
03:41 A la fois pour les ménages les plus aisés, les grands patrimoines
03:44 et à la fois pour les entreprises les plus importantes, les grandes multinationales.
03:48 71 milliards d'euros par an.
03:49 C'est l'équivalent de 2 millions de postes dans le secteur public
03:52 pour les hôpitaux, pour les postes, pour les écoles.
03:55 Et donc ce gouvernement a fait un choix délibéré d'appauvrir l'État
03:58 et maintenant il vient de donner des leçons.
03:59 Moi j'ai qu'une chose à vous dire, les finances publiques de ce pays,
04:01 elles ont un boulet, ils s'appellent Bruno Le Maire.
04:03 - Et en même temps le gouvernement a beaucoup dépensé face aux crises précédentes,
04:05 la crise du Covid, la crise de l'inflation.
04:08 Est-ce qu'il n'est pas temps aujourd'hui de serrer la vis et de faire des économies ?
04:11 - Non, non, pas du tout.
04:12 D'abord parce que, prenons les deux sujets l'un après l'autre.
04:15 Sur la crise du Covid, le gouvernement a dépensé, j'ai envie de dire encore heureux,
04:18 puisque tout ce qu'on n'aurait pas dépensé à ce moment-là
04:20 aurait été perdu dès le lendemain si le pays s'était effondré.
04:23 Deuxièmement, sur la crise de l'inflation que vous évoquez,
04:26 le gouvernement a non pas dépensé pour préserver le pays,
04:29 il a dilapidé l'argent public parce qu'il a refusé dès le début de bloquer les prix
04:34 et de faire porter une partie de la charge à des grands groupes énergétiques,
04:37 je pense à Total par exemple, qui n'a pas du tout été mis à profit.
04:41 On a tous dû payer un bouclier tarifaire pour s'assurer
04:44 que les actionnaires de Total Energy soient gavés à la fin de l'année,
04:46 nous ne l'acceptons pas parce que ça, ça a été fait avec notre argent,
04:49 deux fois pour payer le bouclier tarifaire et maintenant pour nous dire il faut rembourser la note.
04:53 - Ça c'est la fiscalité, mais concrètement sur les dépenses.
04:56 Et si vous, vous deviez baisser des dépenses,
04:58 que proposent les Insoumis pour faire baisser ce niveau de dépense ?
05:01 - On a quand même une dette de 3 milliards d'euros.
05:03 - Oui, alors on a une dette de 3 milliards d'euros.
05:05 - On doit rembourser.
05:06 - Est-ce que vous savez combien on a d'actifs ?
05:08 - Non. - Voilà, on a 4 500 milliards d'euros d'actifs dans ce pays.
05:12 Donc le patrimoine qu'a l'État est beaucoup plus élevé que la dette qu'il subit.
05:16 Donc il n'y a aucun problème d'endettement dans le pays.
05:19 Maintenant, je veux bien qu'on fasse une revue des dépenses.
05:20 Qu'est-ce que vous voulez couper ?
05:21 Dans les hôpitaux ? Dans les écoles ? À la poste ?
05:24 Qu'est-ce que vous voulez couper qui n'est pas à l'os aujourd'hui ?
05:26 Il n'y a rien à couper dans les services de l'État aujourd'hui.
05:29 Il y a un besoin partout dans le pays de services.
05:31 Vous avez des gens qui ne sont pas soignés,
05:33 vous avez des gens qui n'arrivent pas à envoyer un courrier,
05:35 c'est le cas dans ma circonscription parce que les bureaux de poste disparaissent,
05:37 vous avez des gamins qui vont à l'école, qui ne sont plus chauffés au sein des salles de classe
05:41 et qui n'ont même plus de CPE, d'AESH ni rien.
05:44 Donc le pays est à l'os, il faut mettre de l'argent.
05:46 Le budget de la police a augmenté ces dernières années, est-ce que vous coupez dedans ?
05:50 - Non, pas du tout. - Il n'y a pas de raison de couper dedans.
05:52 À la police, vous avez encore des centaines de milliers d'heures supplémentaires
05:54 pas payées pour les agents.
05:56 Il y a une injustice partout dans ce pays.
05:57 Et on ne règle pas l'injustice en retirant ce qui permet d'organiser la nation
06:01 et de redistribuer les richesses.
06:03 - Mais est-ce que vous pensez, parce que vous proposez des hausses d'impôts, on a bien compris...
06:06 - Tout à fait, je peux même les détailler.
06:08 - Alors, en tout cas, après deux ans de hausse des impôts, est-ce que vous pensez que...
06:11 - Deux ans d'inflation. - Deux ans d'inflation, pardon, de hausse des prix,
06:15 est-ce que vous pensez que les Français sont prêts à accepter une nouvelle hausse d'impôts ?
06:19 - Mais ce n'est pas une nouvelle hausse.
06:21 L'inflation, c'est l'impôt sur les pauvres.
06:23 Ça fait deux ans qu'on paye un impôt qui s'appelle l'inflation.
06:26 Toutes celles et ceux qui doivent aller faire leur course payent l'impôt de l'inflation,
06:29 tandis que celles et ceux qui peuvent mettre de l'argent de côté sur un compte bancaire ne le payent pas.
06:33 Donc il y a deux ans, effectivement, d'efforts qui ont reposé sur les classes moyennes et sur les plus pauvres.
06:37 Ça, ça suffit.
06:38 Au lieu de faire payer toutes ces personnes-là, il faut faire payer celles et ceux qui en ont les moyens.
06:42 L'impôt sur la fortune qui a disparu, le barème de l'impôt sur le revenu qui a été révisé,
06:46 la contribution sur la valeur ajoutée qui est supprimée, la baisse des impôts de production,
06:49 tout ça a visé à reporter des gros, ceux qui sont gavés depuis maintenant une dizaine d'années,
06:55 vers les petits, c'est-à-dire à peu près tout le monde dans ce pays.
06:57 Mais l'économie tourne déjà au ralenti en ce moment.
06:59 Si vous augmentez tous ces impôts, vous allez complètement arrêter l'économie, ce sera la récession.
07:03 Pas du tout, c'est l'inverse. L'économie, si elle tourne aujourd'hui au ralenti,
07:06 c'est parce que les gens n'ont plus les moyens d'aller faire leurs courses.
07:08 Et vous avez dans les boulangeries, chez les fleuristes, dans les magasins, les super-hétes,
07:13 de moins en moins de ventes, les rayons se vident, parce que les gens aujourd'hui,
07:16 lorsqu'ils finissent le mois, ils sont à moins 30, moins 40 euros.
07:19 Donc ils renoncent à tout un tas de dépenses qui faisaient vivre plein de petites entreprises.
07:23 Alors, les Républicains, qu'on a entendu dans ce débat, ont agité la menace d'une motion de censure
07:29 pour renverser le gouvernement, mais ils ne l'ont pas encore mise en exécution, cette menace.
07:34 Est-ce que vous, vous pourriez joindre vos voix, la France Insoumise, au LR pour renverser le gouvernement ?
07:39 Oui, nous souhaitons que le gouvernement soit renversé.
07:41 Donc, ça a été dit à l'instant dans l'image que vous avez diffusée,
07:44 nous allons déposer, nous, une motion de censure, et nous essayerons de travailler aux conditions
07:48 pour qu'il y ait un rassemblement le plus large possible,
07:50 afin, effectivement, de renvoyer M. Le Maire à l'écriture de romans,
07:54 plutôt qu'à la gestion des finances publiques du pays.
07:56 Y compris pour que le Rassemblement National signe votre motion de censure ?
07:59 Ça, on s'en fiche, s'ils veulent...
08:00 Ça a été dit jusque-là, votre rassemblement ?
08:01 Bah, ça, on s'en fiche, s'ils veulent signer...
08:02 Enfin, pardon, ils ne signeront pas, mais s'ils veulent la voter, ils la votent.
08:04 Nous, on veut déposer une motion de censure avec les forces républicaines,
08:07 et on souhaite qu'elle soit votée le plus largement possible pour faire tomber le gouvernement.
08:11 Vous n'avez pas peur des conséquences de l'aboutissement d'une motion de censure,
08:14 avec éventuellement une dissolution de l'Assemblée, et éventuellement que ça puisse impacter la NUPES ?
08:20 Non, alors, une telle motion de censure, d'abord, elle aurait une conséquence pour le pays qui serait tout à fait favorable,
08:25 c'est que M. Bruno Le Maire partirait.
08:26 Donc, c'est évidemment une bonne nouvelle, le cas échéant.
08:28 Après, c'est au gouvernement d'en tirer les conséquences.
08:31 Si jamais ils estiment que, dans le pays, ils sont minoritaires, qu'ils n'arrivent pas à gouverner
08:35 parce qu'ils sont incompétents et incapables depuis maintenant 7 ans,
08:37 eh bien, on n'est pas retourné aux urnes.
08:39 Nous, on n'a jamais eu peur d'une élection, ni peur du peuple.
08:41 Donc, pas de problème, on est disponible pour tout retour aux urnes et pour toute élection dans ce pays.
08:46 Même avec une victoire potentielle du Rassemblement National ?
08:49 Bah non, on veut dire...
08:50 Dans ces législatives ?
08:51 Bah attendez, s'il y a des élections, moi je vais me battre contre eux, j'irai faire le tour dans chaque ville, commune...
08:55 Non mais selon son âge, le RN pourrait même l'emporter dans le futur législatif.
08:59 Bah dans ce cas-là, annulons les élections dans le pays pendant 25 ans.
09:01 En tout cas, vous allez déposer une motion de censure.
09:02 Oui, tout à fait.
09:03 Enfin, pour être tout à fait exact, on a dit qu'on laisse au gouvernement un mois
09:07 pour nous permettre de voter sur le plan d'austérité qui est prévu.
09:10 Vous savez, c'est 10 milliards d'euros qu'ils veulent retirer à tout un ensemble d'opérateurs de l'État.
09:14 Par exemple, je prends juste l'exemple sur l'écologie, vous avez 1,5 milliard qui sont retirés sur la rénovation des bâtiments,
09:20 sur les opérateurs dans l'agriculture pour la transition écologique,
09:23 sur, par exemple, quelque chose qui est très important dans ma circonscription, la recherche spatiale.
09:27 Ils retirent 100 millions d'euros pour tout ce qui est satellite, météo, etc.
09:30 Un mois au gouvernement et après, motion de censure, on sera en début juin.
09:33 Oui, parce qu'il n'est pas normal qu'on coupe 10 milliards d'euros, qu'on coupe tout ce qui permet aux gens de vivre
09:37 de manière correcte et digne sans qu'il y ait un vote au Parlement. Et nous voterons contre, évidemment.
09:41 Deuxième sujet de cette émission, face à la situation à Gaza, des étudiants se mobilisent dans les universités françaises
09:47 pour dénoncer les bombardements israéliens, des mobilisations qui tournent parfois au blocage de certains établissements
09:52 comme à Sciences Po Paris. Et ces actions ont fait réagir les sénateurs mardi lors des questions au gouvernement.
09:57 Récit d'une semaine agitée par Flora Sauvage.
10:00 Un appel au calme, une semaine après l'intervention de la police
10:04 pour mettre fin à une occupation d'étudiants à l'appel du comité Palestine.
10:08 L'administrateur provisoire de Sciences Po a organisé un débat interne sur le Proche-Orient jeudi matin.
10:13 Le débat a montré un très large consensus pour que chaque intervenant souligne à quel point
10:18 il était opposé naturellement en antisémitisme et au racisme.
10:23 Maintenant, c'est vrai qu'on a eu des tensions cette année liées au conflit israélo-palestinien
10:28 et qu'on constate notamment que le nombre de signalements sur des enquêtes à faire sur des propos
10:34 pouvant être antisémites a légèrement augmenté par rapport à l'année dernière.
10:39 Au Sénat, la ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau a été interpellée par de nombreux sénateurs.
10:45 Depuis les attentats du 7 octobre, on ne compte plus les incidents, les conférences annulées, les blocages de sites.
10:53 Aidez de leur soutien politique de la France insoumise qui sont venus les saluer pour attiser les flammes de la haine et de l'intolérance.
11:02 Certains manifestants se sont permis de stigmatiser une partie des étudiants. Ce n'est pas tolérable.
11:08 Je regrette comme vous que certains irresponsables soufflent sur les braises et en particulier instrumentalisent ce conflit.
11:16 Si la gauche est divisée, pour ce sénateur socialiste diplômé de Sciences Po, il faut raison garder.
11:21 C'est un âge où on bouge. La vie estudentine, c'est aussi l'âge du débat. Je pense que ce débat, il est sain, il est naturel.
11:26 Les étudiants pro-palestiniens réclament la fin des partenariats entre Sciences Po et des établissements israéliens,
11:31 mais la direction leur a apporté une fin de non-recevoir.
11:35 De son côté, Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France, a annoncé le retrait des financements à Sciences Po,
11:41 tant que la sérénité ne sera pas rétablie.
11:44 Adrien Cloec, est-ce que vous répondez à ceux qui vous accusent, on a entendu, de mettre de l'huile sur le feu
11:48 et d'instrumentaliser cette mobilisation étudiante pour la Palestine, notamment en période de campagne électorale ?
11:53 Eh bien moi, je leur dis que je suis extrêmement fier des étudiantes et étudiants qui se mobilisent,
11:57 que ce soit ici à Sciences Po ou partout ailleurs dans le pays, pour dire qu'ils n'acceptent pas qu'à quelques milliers de kilomètres,
12:02 on commette un massacre et qu'une entreprise a un caractère génocidaire.
12:05 Et je pense que c'est la fierté de notre pays que d'avoir une jeunesse qui se mobilise sur ce sujet-là.
12:10 Il n'y a pas d'instrumentalisation parce que les jeunes à 18, 19, 20, 21 ans qui se mobilisent ici n'ont pas besoin qu'on leur dise quoi penser.
12:16 D'ailleurs, ils ne nous ont pas appelés avant de se mobiliser et avant de s'organiser.
12:19 Moi, ce que je déplore ici, ce sont les provocations de certains irresponsables qu'on a pu entendre ici parler.
12:25 Madame Retaillot, on pensait avoir une ministre de l'Enseignement supérieur, macroniste,
12:28 on finit avec Victor Orban apparemment, qui refuse de liberté académique dans le pays.
12:32 Vous avez l'envoi quasi systématique désormais d'unités policières, y compris sur les campus, qui procèdent avec violence.
12:39 Par exemple, avant-hier pour nous, donc on était... Pardon, avant-hier, non, mardi.
12:43 Mardi dernier, Sciences Po Toulouse a été évacué par la force avec force coup de matraque, y compris des tirs de gaz lacrymogène sur des jeunes qui étaient rassemblés.
12:51 Donc le gouvernement a eu le temps d'intervenir de cette manière pour déloger les manifestants ?
12:56 Mais bien sûr, mais qu'est-ce que c'est qu'une université ?
12:58 Une université, c'est un service public dans lequel il y a une tradition, en tout cas en France, c'est pas le cas dans des régimes autoritaires,
13:04 mais en France c'est le cas, où on organise, on laisse organiser les débats, les discussions,
13:08 aussi à caractère politique du côté des usagères et usagées, à savoir les étudiants.
13:12 C'est ce qu'ils font ici, ils se réunissent, ils discutent, ils se disent "il y a un génocide à nos portes, ce n'est pas normal"
13:16 et ils se demandent ce qu'ils peuvent faire, et par exemple, les liens qu'entretiennent certaines universités ou grandes écoles françaises
13:21 avec des homologues universités ou grandes écoles israéliennes, doivent nous permettre aussi d'exprimer la désapprobation la plus vive et la condamnation totale de M. Netanyahou.
13:29 Ça veut dire que vous soutenez l'occupation et le blocage de certaines universités ?
13:33 Bah vous savez, les examens sont finis, donc oui tout à fait, je soutiens le blocage d'autant plus.
13:37 Moi, je n'ai pas à soutenir ou pas soutenir, les étudiantes et étudiants s'organisent, ils sont usagers du service public,
13:42 je pense qu'il faut respecter leur modalité d'exercice militant, et moi je les soutiens totalement, sans réserve,
13:50 dès lors qu'ils s'organisent ici, de manière qui, franchement, est bon enfant, il y avait une fanfare la dernière fois,
13:54 ils s'organisent pour venir discuter le soir en Anfie, moi je trouve ça bien, et je trouve ça même en termes d'esprit critique et de citoyenneté, tout à fait favorable.
14:01 Vous trouvez ça bien, mais est-ce que vous soutenez aussi le droit de débattre et d'étudier aussi sereinement pour tous les étudiants ?
14:06 Il y a plus court en ce moment, donc qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
14:11 Pour vous, ce n'est pas une atteinte au droit d'étudier dans l'université ?
14:14 Non, ce n'est pas une atteinte au droit d'étudier, c'est une manière de s'organiser politiquement qui a toujours eu lieu,
14:20 et M. Attal devrait bien se rappeler qu'à Sciences Po, lorsqu'il était étudiant, et même lorsqu'il était militant à l'Unef,
14:25 il a lui-même fait partie d'une organisation qui a régulièrement organisé des blocages de la grande école dans laquelle il étudiait,
14:30 même si il ne connaît que ça, les grandes écoles privées, mais ici, ça ne le gênait pas à l'époque de bloquer,
14:35 pour s'exprimer politiquement, donc il se rappelle un peu d'attal il y a 10 ans.
14:38 Ce type de mouvement, ça a toujours existé dans les facs ?
14:41 Je le dis, c'est vrai, ça a toujours existé dans les facs, évidemment.
14:44 À ce point de tension ?
14:47 Là, la seule tension que je vois, c'est les sénateurs.
14:50 Vous avez des sénateurs qui disent "il faut dégager les étudiants", les étudiants n'ont pas dit "il faut dégager les sénateurs", donc la tension vient d'un côté.
14:54 Adrien Clouet, une question sur un symbole.
14:56 Des étudiants de Sciences Po Paris ont arboré leurs mains peintes de rouge,
14:59 et dans la lutte pro-palestinienne, le symbole des mains rouges renvoie au lynchage à mort de deux soldats israéliens à Ramallah en 2000.
15:05 Est-ce que vous regrettez ce symbole ?
15:07 Non, ce n'est pas vrai, je ne suis pas d'accord avec vous.
15:09 Le symbole de la main rouge est un symbole qui existe depuis des décennies,
15:11 bien avant cet épisode où, effectivement, deux soldats israéliens avaient été massacrés.
15:15 Le symbole de la main rouge, si vous regardez, par exemple, on le retrouve au moment de la guerre du Vietnam,
15:19 ou au moment même du procès Pinochet, où il y avait des gens qui manifestaient avec une main qui était peinte de rouge,
15:23 parce que la main rouge signifie la condamnation de massacre, quelle qu'il soit.
15:26 Il y a même une journée internationale...
15:29 Mais là, on parle d'un état, dans la lutte pro-palestinienne, ça a un sens très précis, les mains rouges.
15:31 On ne parle pas de la guerre du Vietnam.
15:33 En l'occurrence, vous avez des jeunes qui se mobilisent pour la paix, contre la guerre.
15:36 Donc c'est à ça qu'ils font, évidemment, référence.
15:39 Et c'est le cas également, vous savez, il y a une journée internationale de la main rouge contre les enfants soldats.
15:44 Il y a une journée aussi de la main rouge aux Etats-Unis, contre les massacres de populations natives et indigènes.
15:49 Donc vous avez un ensemble de signifiants autour de la main rouge qui sont systématiquement des signifiants d'appel à la paix.
15:54 Et moi, ça, je le salue et je trouve déplorable qu'on essaye de donner un sens à un symbole, en l'occurrence la main rouge,
16:01 qui n'est pas du tout celui que revendiquent les étudiantes et les étudiants qui l'arborent.
16:04 Est-ce que dans ce contexte tendu, vous craignez, comme on le voit aux Etats-Unis, une hausse de l'antisémitisme dans les universités et les écoles ?
16:11 Alors je pense que ça n'a rien à voir, puisque nos compatriotes juifs et juives n'ont absolument rien à voir avec le gouvernement de M. Netanyahou en Israël.
16:18 Donc il n'y a absolument aucun lien entre aucun juif ou juive français ou en France et un gouvernement israélien, déjà,
16:24 parce que les massacres qui ont lieu au Proche-Orient touchent des personnes de toute confession, de toute option philosophique.
16:29 Vous en avez dans les deux camps. Il y a dans l'armée israélienne des gens qui ne sont pas juifs.
16:32 Il y a dans les gens qui sont bombardés de l'autre côté des gens qui sont chrétiens, etc.
16:35 Vous n'avez absolument aucun rapport entre les religions des uns et des autres et les massacres qui sont observés en ce moment.
16:42 C'est un combat géopolitique qu'on connaît là pour une lutte sur l'eau, sur l'espace, sur les mers, etc.
16:49 Vous ne craignez pas qu'il puisse y avoir des dérapages, que certains étudiants juifs soient regardés d'entrée ?
16:53 Non mais je le rappelle. Donc il n'y a aucun lien dans ce pays entre le judaïsme des uns et des autres et M. Netanyahou.
16:59 Désormais, en revanche, un point qui m'a un petit peu choqué dans ce que j'ai entendu avant, c'est ce que disait le directeur de Sciences Po en disant
17:05 "Nous avons débattu des questions d'antisémitisme et de racisme. On ne débat pas de l'antisémitisme."
17:09 S'il y a de l'antisémitisme, on l'observe, on le signale, on le condamne. Point. Il n'y a rien d'autre à faire.
17:14 Ça ne se débat pas. C'est un délit. Ce n'est pas une opinion, l'antisémitisme.
17:17 Et donc, moi, je dis à celles et ceux qui nous racontent qu'il y aurait de l'antisémitisme dans ce mouvement-là de le signaler, de le dénoncer.
17:24 Et puis on verra à la fin. C'est des condamnations. Pour l'instant, on nous accuse jour et nuit d'être antisémite sans que jamais aucune preuve soit portée, aucune condamnation soit donnée.
17:31 Une question sur Mathilde Panot, la présidente de votre groupe à l'Assemblée nationale.
17:34 Elle a été entendue par la police à la suite d'une plainte pour apologie du terrorisme.
17:39 Pourquoi, finalement, les Insoumis dénoncent ce qui est rien que plus qu'une procédure judiciaire normale après une plainte déposée ?
17:45 Ce n'est pas une procédure judiciaire normale. En l'occurrence, une présidente de groupe parlementaire n'avait jamais fait l'objet d'une telle manœuvre.
17:54 Ce n'est pas pourtant la première fois qu'une association de droits privés...
17:56 Vous parlez de manœuvre. Vous ne dites pas une procédure judiciaire, vous dites que c'est une manœuvre.
17:59 Oui, je dis que c'est une manœuvre parce qu'il y a déjà eu dans la Ve République des présidentes ou présidents de groupe parlementaire qui sont ciblés par x ou y plainte.
18:06 En général, il n'y a pas de suite qui sont données. Ici, il y a eu le choix délibéré d'en faire une et ce choix n'est pas tout à fait neutre, il ne tombe pas du ciel.
18:13 C'est parce qu'il y a une circulaire de M. Dupond-Moretti en date du 10 octobre dernier qui demande explicitement à ce que soit poursuivie toute déclaration sur le sujet du conflit israélo-palestinien
18:23 qui n'irait pas dans la ligne du gouvernement et qu'elle soit poursuivie y compris dans le monde politique.
18:27 Bilan, vous avez une présidente de groupe parlementaire et une candidate aux élections européennes qui se voit reprocher non pas un propos qui pourrait être délictueux
18:35 mais qui se voit reprocher une opinion politique sur le conflit parce que je vous mets au défi de trouver dans le communiqué de presse incriminé la moindre sympathie pour quels que ce soit des acteurs du conflit.
18:43 Ce communiqué de presse dit qu'il appelle au cessez-le-feu immédiat et à la fin des violences sur tous les civils.
18:48 Maintenant, ça, c'est requalifié de apologie du terrorisme parce que dès qu'on n'est pas aligné sur M. Netanyahou dans ce pays, on devient apologue du terrorisme et c'est inadmissible.
18:56 Alors on va changer de sujet, Adrien Clouet, on va parler d'un sujet sur lequel vous êtes en pointe, la fin de vie.
19:02 Vous siégez au sein de la commission spéciale de l'Assemblée nationale qui est chargée d'examiner ce projet de loi hautement sensible qui pose des questions éthiques fondamentales
19:11 et l'instaure notamment une aide active à mourir sous certaines conditions strictes.
19:15 Écoutez la ministre Catherine Vautrin qui défend un texte équilibré.
19:19 C'est un projet de solidarité envers les personnes les plus vulnérables.
19:23 C'est un texte d'équilibre. J'insiste sur cette recherche d'équilibre qui est indispensable pour légiférer sur de tels sujets.
19:32 Équilibre entre la solidarité que nous devons apporter aux personnes les plus vulnérables par le développement des soins d'accompagnement et le respect de l'autonomie individuelle en ouvrant l'accès à une aide à mourir.
19:44 Équilibre aussi entre l'ouverture d'une aide à mourir et des conditions strictes d'accès que nous avons définies.
19:51 Cette recherche d'équilibre est une condition de l'application éthique de la fin de vie.
19:58 Alors Adrien Courret, une aide active à mourir mais sous certaines conditions strictes.
20:03 Est-ce que pour vous le projet de loi tel que rédigé par le gouvernement est équilibré d'un côté le respect des libertés intellectuelles et de l'autre côté les questions éthiques qu'il soulève ?
20:12 Nous on le souhaite et en tout cas on sera à force de proposition et très actifs pour arriver à un texte qui suscite un rassemblement à l'Assemblée Nationale
20:20 qui puisse être voté et qui reconnaisse effectivement ce droit qui pour nous est un droit fondamental qui est le droit de choisir le moment où on éteint la lumière et avec qui.
20:28 C'est un combat qu'on mène depuis assez longtemps dans le mouvement des Insoumis.
20:31 Vous savez dès 1999 Jean-Luc Mélenchon avait déposé une proposition au Sénat pour reconnaître le droit à une aide à mourir.
20:38 On a fait des campagnes présidentielles 2012, 2017, 2022 où on revendiquait ce droit fondamental.
20:43 On voulait même l'inscrire dans la Constitution, nous on veut aller un peu plus loin pour dire que tout être humain doit disposer de son existence.
20:50 Ça signifie par exemple le droit de disposer de son corps, c'est la question de la contraception et de l'interruption volontaire de grossesse.
20:55 C'est aussi le droit de mettre fin à l'existence tout au bout.
20:57 Vous saluez ce texte, est-ce que vous souhaitez néanmoins aller plus loin ?
21:00 On salue ce texte et je souligne juste qu'il y a un caractère assez exceptionnel à ce texte.
21:06 C'est la première fois me semble-t-il depuis que M. Macron est au pouvoir qu'il y a une rapporteure de la France Insoumise.
21:12 Parce que ma collègue Caroline Fiat est rapporteure du texte de loi.
21:16 Et donc vous avez ici un texte de loi où le baricentre politique de l'Assemblée a conduit à ce que soit élu dans la Commission une insoumise comme rapporteur.
21:25 Donc oui, nous sommes tout à fait favorables à la démarche qui est enclenchée.
21:28 Je pense que c'est un droit fondamental qu'on va reconnaître.
21:30 Maintenant on peut aller sur le sujet, on va déposer aussi quelques amendements pour permettre au texte d'être encore plus émancipateur que le projet qui est en l'état.
21:37 Allons sur le sujet. Parmi les conditions strictes pour obtenir ce droit à l'aide à mourir, il faut que le pronostic vital de la personne soit engagé à court ou moyen terme.
21:47 Alors ce délai du moyen terme est assez flou. Est-ce qu'il faut le repréciser dans le débat parlementaire ?
21:52 Non, nous ne pensons pas qu'il faille absolument le préciser.
21:56 Parce que ce sont les médecins qui vont décider.
22:00 Alors ce ne sont pas exactement les médecins qui vont décider. Vous passez devant une commission, vous devez obtenir l'approbation du médecin que vous avez sollicité,
22:07 qui lui-même pourra consulter différentes personnes, y compris les paramédicaux.
22:10 C'est important parce que souvent, les derniers mois, dernières années de l'existence, sont plus souvent en contact avec des personnes qui sont vêtes soignantes ou infirmières.
22:17 Et donc c'est important que ces personnes puissent aussi donner leur avis sur le processus.
22:20 Dans le projet de loi tel que rédigé, les paramédicaux ne font pas partie de...
22:23 Dans la commission.
22:24 Dans la commission.
22:25 Oui, tout à fait, ils sont dans la commission. Et le médecin qui donne son approbation doit également consulter les personnes sans paramédical.
22:31 Ça, c'est parti du projet. Donc c'est quelque chose auquel on tenait, qui a été mis dès le début des discussions avec le gouvernement sur le sujet.
22:38 Donc nous sommes favorables à ce que ce soit le plus souple possible sur le pronostic vital,
22:42 parce qu'il y a des maladies qui conduisent à des souffrances très vives et très rapides, d'autres moins.
22:49 Et ce texte reconnaît qu'il y a deux types de souffrances qui sont concernées.
22:52 Il y a la souffrance physique, lorsque vous avez mal, vous avez mal, vous n'en pouvez plus et vous souhaitez partir
22:56 parce que vous ne supportez pas de vous dire que pendant des mois et des mois vous allez subir cette douleur.
23:00 Et il y a aussi les souffrances psychiques, lorsque vous savez que vous êtes atteint par une maladie qui va bientôt vous occasionner une douleur extrêmement vive.
23:06 Là aussi, on estime que oui, dire à quelqu'un qu'il va devoir anticiper le moment où il aura tellement mal qu'il devra partir ou qu'il demandera partir,
23:14 c'est une souffrance qu'on lui fait dès le début et donc ça est reconnu également comme un motif pour demander une aide à mourir dans la dignité.
23:19 Ce projet de loi suscite beaucoup, beaucoup de réserves et notamment de la part même des médecins,
23:25 dont certains sont très réticents à l'idée de pratiquer cette aide à mourir.
23:28 Est-ce que vous entendez et vous comprenez ces réserves de la part du corps médical ?
23:32 Bien sûr, tout à fait, évidemment. Il n'y a aucun problème avec ça.
23:35 D'ailleurs, le texte reconnaît tout à fait le droit des médecins de ne pas le pratiquer.
23:39 Il prévoit une clause spécifique. Un médecin qui ne souhaite pas aider quelqu'un à partir quand cette personne souffre trop,
23:45 peut diriger celui ou celle qui l'a sollicité vers un autre confrère ou une consoeur qui, lui ou elle, pratique cet acte.
23:52 Donc, bien évidemment que personne ne sera obligé, ni du côté des soignants, personne ne sera obligé d'être intégré à ce dispositif,
23:59 ni évidemment du côté des personnes malades, parce que ce texte repose, et nous on va mener une bataille là-dessus, sur un renforcement des soins palliatifs.
24:07 Donc l'objectif, c'est évidemment que ce soit uniquement sur la base d'un choix.
24:10 Personne ne sera conduit à absorber un liquide létal et personne ne sera conduit à devoir participer à l'ensemble de la procédure.
24:18 Ce sera uniquement une question de choix et c'est pour ça que c'est une loi de liberté que nous défendons.
24:22 Mais en tout cas, si la personne malade ne peut pas elle-même s'administrer le produit létal, un volontaire ou un proche pourra le faire.
24:27 Cette mesure aussi fait polémique. Est-ce qu'elle vous pose problème ?
24:30 Non, pas du tout. Moi, je trouve ça bien qu'on puisse se dire au revoir au dernier moment et savoir à qui on veut faire confiance,
24:37 pour éteindre la lumière, lorsqu'il ne reste plus beaucoup de temps à vivre.
24:41 C'est vraiment important parce qu'aujourd'hui, il y a une hypocrisie folle.
24:45 C'est-à-dire qu'on sait très bien que ça se pratique.
24:47 Bien sûr que ça se pratique. Des soignants qui nous disent "oui".
24:50 De façon illégale.
24:51 Bien sûr que parfois, on force un peu la dose parce que la personne souffre abouignablement et nous dit "je veux partir et je veux d'abord dire au revoir à mes proches".
24:56 Et là, ce qu'on dit, c'est que vous pourrez choisir le moment.
24:58 Vous êtes avec celles et ceux que vous aimez et qui vous aiment.
25:01 Vous pouvez leur parler, vous pouvez échanger, vous pouvez passer le temps que vous voulez avec.
25:04 Et lorsque vous en avez assez, vous estimez que vous êtes arrivé au bout d'un parcours,
25:09 que ce parcours n'est plus supportable, vous décidez, soit vous-même, soit avec un soignant,
25:13 soit avec un de vos proches, d'en finir et ce, sans douleur.
25:16 Je pense que c'est un moment où on fait un acte de civilisation important dans ce pays.
25:20 Parce que c'est la fin, d'ailleurs, de toute obligation d'être torturé et de subir la douleur.
25:24 On rappellera que la Révolution française, c'est un des grands acquis initiaux.
25:27 C'est de dire "on met fin à la torture". L'État n'a pas le droit de faire souffrir quelqu'un.
25:30 Et là, on est en train de réaliser ce principe en disant "non, on n'a pas le droit d'obliger quelqu'un à souffrir malgré soi".
25:35 Merci beaucoup, Adrien Clouet, d'avoir été notre invité cette semaine. C'est la fin de cette émission.
25:39 Merci à tous de l'avoir suivi et à très bientôt.
25:41 Pour ne rien rater, des incontournables du Parlement. Ciao, ciao.
25:44 Merci.
25:45 [Musique]