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00:00Rapport de Reporters sans frontières, qui met en exergue la mainmise du politique sur les médias et les reculs manifestes dans le monde de la liberté de la presse.
00:0850% de la population mondiale vit dans un pays où la liberté de la presse est sous cloche.
00:13Dans ce journal, nous faisons le point sur la liberté de la presse en Afrique, spécifiquement.
00:18Et on retrouve depuis Dakar Sadibou Marong, il est directeur de Reporters sans frontières pour l'Afrique subsaharienne.
00:24Merci à vous. Pour vous, dites-nous justement, quel est l'état global du continent africain par rapport au reste du monde en termes de liberté de la presse ?
00:34Merci beaucoup. D'une manière générale, les tendances générales observées dans les pays d'Afrique subsaharienne, dans le cadre de ce classement pour la liberté de la presse dans le monde,
00:48effectivement, pour un certain nombre de pays qui ont l'essentiel chuté dans le classement.
00:54Nous avons connu 27 pays de la sous-région africaine au sud du Sahara qui ont chuté dans le cadre du classement.
01:04Donc, il y a le cas de la Mauritanie qui ont causé, disons, excusez-moi, dont le score, dont le rang a augmenté dans le classement.
01:15Il y a le cas de la Mauritanie, effectivement, qui est intéressant, mais au-delà de cela aussi, il y a le cas d'un pays comme la Tanzanie qui est pratiquement partie de loin
01:23et qui, pour l'essentiel, était un peu ces dernières années également, un peu avant l'arrivée de la présidente, en tout cas dans une sorte de situation très difficile
01:33où l'environnement de la liberté de la presse était extraordinairement corsé, avec des décisions très liberticides.
01:39Mais on a vu, avec l'arrivée de la nouvelle présidente, que les taux ont commencé à se desserrer autour du journalisme et de la pratique du journalisme d'une manière générale.
01:49Alors, parlons justement, si vous voulez bien plus spécifiquement, par exemple, du cas du Sahel.
01:55On sait que plusieurs pays ont subi des coups d'État, mais ne sont pas forcément, d'ailleurs, les moins bien classés, parce qu'on a comparé pays par pays.
02:03On sait, par exemple, que dans certains pays, il y a eu des suspensions de médias. Je pense évidemment à notre groupe France 24 et RFI.
02:10Expliquez-nous, justement, comment est fait ce classement ?
02:13En fait, le classement est une sorte de, disons, de compilation d'une série de ce qu'on appelle de manière quantitative les exactions qui ont eu lieu du 1er janvier au 31 décembre.
02:27Mais également, ça a été complété un peu par des analyses dans un certain nombre de personnes, personnalités de divers horizons, notamment des journalistes, des juristes, des experts.
02:36Cela donne un score, mais cela donne également un rang.
02:40Maintenant, pour ce qui est du Sahel, ce qui est le plus important, c'est que traditionnellement, avant ce qu'il s'est passé ces dernières années, notamment avec l'émergence des jeunes,
02:49le Niger, par exemple, a été un pays quand même où la liberté de la presse avait véritablement le droit de citer.
02:55C'est également le cas du Burkina Faso pendant très longtemps.
02:59Donc, c'est pourquoi les dernières années avant, l'émergence des jeunes était des rangs assez intéressants.
03:06Mais maintenant, ce qu'on a constaté avec l'émergence des jeunes, c'est que les jeunes n'acceptent aucune voix dissonante, aucune voix discordante.
03:15Et dans le cadre de la liberté de la presse, la liberté de la presse est prise finalement entre l'étau aussi bien des forces armées, des groupes armés terroristes,
03:25mais également un peu des pressions politiques antigamées qui viendraient des jeunes.
03:29Cela s'explique par des suspensions de médias internationaux, mais également des expulsions de correspondants de la presse internationale.
03:40À l'intérieur même, la pratique du journalisme et l'exercice du journalisme dans les pays du Sahel causent problème de plus en plus,
03:47parce que les journalistes actuellement sont soit forcés à intégrer...
03:51Si vous êtes critique sur un plateau de télévision, vous êtes forcé à intégrer l'armée, par exemple.
03:57On a vu le cas d'Issa Khalil.
04:00Saïdou Marong, parlons rapidement d'un mot peut-être sur un pays emblématique,
04:07l'Erythrée, 181e mondiale, devenue au fil des années un désert de l'information.
04:13Expliquez-nous rapidement ce que vous entendez par là.
04:16C'est un véritable désert de l'information, parce que l'Erythrée actuellement, il y a presque plus de journalisme existant,
04:22en tout cas de journalisme au-delà de ce que les autorités elles-mêmes souhaiteraient que le journalisme soit à la base,
04:28c'est-à-dire qu'un journalisme à voix unique.
04:30Maintenant, il y a le départ, on a constaté par exemple dans nos analyses,
04:34que le départ de plus en plus de beaucoup de journalistes qui ne peuvent pas accepter cet état de fait,
04:39donc qui sont partis dans les pays engrenants et d'autres qui sont partis à l'étranger également.
04:44Et de plus en plus également, c'est le pays où actuellement il y a les quatre journalistes détenus depuis 25 ans sont actuellement en Erythrée.
04:53Et nous, nous travaillons actuellement sur le cas de David Issa, qui est actuellement le journaliste le plus détenu pendant 25 ans.
05:01Le plus ancien détenu.
05:03Le plus ancien détenu dans ce pays depuis 25 ans ou 24 ans.
05:07Merci beaucoup Sadi Bou Marong, directeur de Reporters sans frontières, RSA justement en Afrique subsaharienne.
05:13Merci beaucoup.