A pas aveugles

  • il y a 5 mois
Depuis plus d'une décennie, le réalisateur Christophe Cognet récolte des images dont les auteurs ne sont autres que les déportés des camps d'extermination nazis. D'Auschwitz- Birkenau à Ravensbrück, en passant par Buchenwald ou Dachau, ces victimes des exactions commises par le Troisième Reich ont discrètement réussi à saisir des instants de profonde détresse vécus par eux-mêmes et leurs semblables, bien souvent au péril de leur vie. Après avoir survécu à la barbarie nazie et après avoir traversé plusieurs décennies tapis dans l'ombre, ces émouvants clichés retrouvent enfin la lumière du jour.
Transcription
00:30Et peut-être qu'il était sous l'ombre de la baraque.
00:35Le baraquement 34, où nous venons de passer.
00:39C'était justement le baraquement défenseur.
00:45Là on est dans l'infirmerie.
00:47Ceux qui ont les tenues rayées sont les infirmiers.
00:51Et les autres sont les malades.
00:56Il a enveloppé l'appareil dans un papier journal.
00:59Il a juste fait un trou pour l'objectif, évidemment,
01:03et un trou pour la molette.
01:05Il ne voyait pas, il ne visait pas quand il faisait la photo.
01:08C'est très important.
01:09Il a fait la photo avec son corps et pas avec son oeil.
01:12Donc peut-être que petit à petit, il est devenu de plus en plus hardy
01:15dans son activité de photographe flambéstant.
01:17On constate exactement chez lui, mais on sait à quel point c'était dangereux.
01:21Moi, je suppose que c'est à peu près à cet endroit-là, en fait.
01:25Et donc là, il y avait une ouverture pour qu'il puisse faire la photo ?
01:28Ici, il y avait aussi des ouvertures de ventilation,
01:31ou au contraire, servant à mettre le cyclone B.
01:33Ici, dans cette fenêtre.
01:34Il y en avait deux ici, dans ce mur.
01:36Et le troisième était déjà dans l'autre chambre à gaz.
01:46Si on pouvait reconnaître un visage,
01:48si on pouvait identifier une de ces femmes,
01:51cette image serait irregardable.
01:58Sous-titrage Société Radio-Canada

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