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Le 17 février 1673, le Tout-Paris s'apprête à assister à une représentation du "Malade imaginaire", la dernière pièce de Jean-Baptiste Poquelin, alias Molière. Très affaibli depuis quelques semaines, l'illustre comédien et dramaturge refuse pourtant catégoriquement de renoncer à monter sur scène malgré l'insistance de son entourage, inquiet face aux divers symptômes que ce dernier présente. En effet, une toux récalcitrante complique notamment son élocution. Molière, ignorant les appels de son corps souffrant, n'a qu'un seul objectif : séduire son public, et en premier lieu le roi...
Transcription
00:00Molière, il faudrait reprendre.
00:09Place au théâtre.
00:11Nous perdons des sommes considérables avec cette nouvelle pièce, il faudrait reprendre
00:18Nicomède.
00:19Je n'ai pas de talent pour la tragédie.
00:20Un bouffon reste un bouffon.
00:23Un bouffon peut-être, mais je joue pour le roi.
00:26On dit que c'est Corneille qui a écrit le Tartuffe, il n'aurait pas osé le signer.
00:31Tu es sûr de pouvoir continuer ?
00:37Il faut continuer.
00:38Il y a six-cinquante personnes qui n'auraient rien à manger.
00:40Le roi va venir, Jean-Baptiste.
00:42Votre corps est épuisé.
00:43Je sors de temps en temps des douleurs de tête.
00:46Justement.
00:47Le poumon.
00:48Pour être enterré au chrétien, il faudrait qu'il écrive vite une lettre de renonciation
00:54à son métier.
00:55Je ne suis pas au service de l'église, je suis au service du roi.
00:58Si tu ne signes pas, on va te jeter en pleine nuit dans la fosse commune.
01:02La troupe va se déchirer, sauf lui.
01:05La troupe existait avant lui.
01:06Le roi, toujours pas.
01:07S'il meurt, tout est fini, et tout commencerait pour d'autres.
01:11Le roi m'a trahi.
01:13L'église m'a trahi.
01:15Qu'on m'avait trahi.
01:17Je vais tâcher de ne pas rater mon entrée.
01:25Il m'a sorti.
01:31Faudrait trouver un nouveau nom qui convienne à tous.
01:33La comédie française.
01:35Ça ne marchera jamais.

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