"Tim Burton, Conteur Des Temps Modernes" (2023) : Une exploration de l'univers du réalisateur

  • il y a 4 mois
"Tim Burton, Conteur Des Temps Modernes" est un documentaire français de 2023 réalisé par Thibaut Bertrand. Ce film d'une durée de 56 minutes retrace le parcours et l'œuvre de Tim Burton, l'un des cinéastes les plus singuliers et influents de sa génération.

Un univers unique

Le documentaire explore l'univers gothique et onirique de Tim Burton, caractérisé par ses personnages excentriques, ses décors fantastiques et ses histoires teintées d'humour noir. Il met en lumière les influences du réalisateur, allant des films d'expressionnisme allemand aux contes de fées macabres, et analyse ses thématiques récurrentes telles que l'aliénation, la différence et la mort.

Un parcours remarquable

Le film retrace la carrière de Tim Burton depuis ses débuts en tant qu'animateur chez Disney jusqu'à ses succès hollywoodiens. Il revient sur ses films les plus emblématiques, tels que "Pee-Wee's Big Adventure", "Batman", "Edward Scissorhands", "The Nightmare Before Christmas" et "Corpse Bride".

Un hommage à un génie créatif

"Tim Burton, Conteur Des Temps Modernes" est un hommage à un génie créatif qui a marqué le cinéma de son empreinte unique. Le documentaire offre un regard éclairant sur l'œuvre de Tim Burton et permet de mieux comprendre son processus créatif et sa vision du monde.
Transcript
00:00 De quelle planète venez-vous exactement Tim Burton ?
00:03 Je pense qu'on peut dire non à la Terre.
00:05 On pourrait dire non à la Terre en tout cas.
00:07 On peut l'éliminer.
00:09 Pour avoir une idée de qui est Tim Burton,
00:12 il suffit de regarder ses films.
00:14 Le réalisateur a souvent projeté sur ses héros
00:17 une partie de lui-même,
00:18 une partie de son histoire personnelle.
00:21 Les décors immaculés d'Edouard aux mains d'argent
00:23 sont inspirés des rues arborées de Burbank,
00:25 une banlieue californienne où Burton naît en 1958.
00:29 À l'image de Vincent,
00:30 personnage issu de son tout premier court-métrage,
00:32 Tim Burton est un enfant calme et solitaire.
00:35 Quand on est adolescent,
00:36 qui plus est dans un collège,
00:38 on peut avoir du mal à s'intégrer
00:40 socialement et culturellement.
00:42 Et c'est toujours cette conscience de l'image
00:43 que tu dégages vis-à-vis des autres.
00:46 Je ne correspondais à aucun critère classique.
00:52 Et c'était d'autant plus difficile,
00:54 sûrement plus que pour les autres ados.
00:58 Il se réfugie souvent au cinéma
01:00 où il nourrit une passion certaine
01:02 pour les films d'horreur.
01:03 C'est également enfant qui découvre
01:04 les écrits du Dr. Seuss,
01:06 à qui l'on doit notamment le Grinch,
01:08 et l'acteur Vincent Price,
01:09 réputé pour ses rôles dans les films d'épouvante.
01:12 Adolescent, il réalise ses premiers films en Super 8,
01:15 un travail qui lui permettra à l'âge de 18 ans
01:18 de décrocher une bourse d'études
01:20 pour l'Institut des Arts de Californie,
01:22 où Disney repère ses futurs talents.
01:24 Après trois ans d'études,
01:25 il est embauché comme assistant animateur
01:27 sur Rocks et Rookies.
01:28 Mais Burton ne se retrouve pas dans le style Disney.
01:32 J'ai travaillé sur la séquence du Grizzly,
01:35 et j'ai fait plusieurs scènes
01:36 avec le petit renard gentil et larmoyant.
01:39 Ça me rendait dingue.
01:40 Il s'isole, souffre de problèmes émotionnels,
01:43 mais travaille suffisamment
01:44 pour ne pas se faire renvoyer.
01:45 Il parvient également à obtenir en 1982
01:48 un budget pour réaliser son tout premier court-métrage,
01:51 Vincent,
01:51 dans lequel Vincent Price prête sa voix.
01:53 Pour un garçon de son âge,
01:55 il est considéré comme gentil.
01:58 Mais il veut être comme Vincent Price.
02:01 Il utilise pour la première fois
02:03 la méthode du stop-motion,
02:04 qui deviendra par la suite sa marque de fabrique.
02:07 En 1984,
02:09 Burton dirige pour la première fois
02:10 des acteurs professionnels
02:12 pour son court-métrage Frankenweenie.
02:14 Victor !
02:15 Wouf ! Wouf !
02:16 Mais le film est interdit au moins de 12 ans
02:17 et Disney réduit considérablement sa diffusion.
02:20 C'en est trop pour Burton.
02:22 Sa relation avec le géant de l'animation
02:24 doit prendre fin.
02:25 Warner Bros. lui confie alors
02:26 la réalisation de Pee-Wee Big Adventure.
02:28 Le film marque sa première collaboration
02:30 avec Danny Elfman,
02:31 alors chanteur du groupe Oingo Boingo,
02:34 que Burton a souvent vu en concert.
02:35 Malgré des critiques assassines,
02:37 le succès en salle de Pee-Wee Big Adventure
02:39 permet à Burton d'être considéré
02:41 comme un réalisateur rentable.
02:43 On lui confie alors la réalisation de Beetlejuice,
02:45 avec suffisamment de liberté
02:47 pour dévoiler davantage son univers.
02:49 Qu'avons-nous ici ce soir, enfants ?
02:51 Le film est très bien accueilli,
02:53 aussi bien par la critique que par le public,
02:55 et devient un classique de la comédie.
02:57 La Warner lui confie alors Batman.
02:59 Le film sort en salle en 1989
03:02 et est un énorme succès.
03:03 Sa notoriété naissante lui permet alors
03:05 de se lancer sur un projet plus intime,
03:07 Edward aux mains d'argent.
03:09 Si le film n'est pas autobiographique,
03:11 Burton projette beaucoup de sa personne sur Edward.
03:13 Ce n'est pas un hasard si dans le film,
03:15 le jeune Edward naît de la main de Vincent Price,
03:17 le mentor de Burton.
03:18 C'est si facile de faire des blagues embarrassantes,
03:21 mais l'éthique nous dit juste ce qui nous attend,
03:25 et nous protège de toute humiliation et déconfort.
03:29 Il dévoile à nouveau différentes facettes de sa personne
03:31 dans ses films suivants.
03:32 Ses difficultés avec le système hollywoodien dans Sleepy Hollow,
03:35 sa relation à nouveau avec Vincent Price dans Edward,
03:39 ses difficultés à communiquer avec son père dans Big Fish,
03:41 ainsi que sa façon de raconter des histoires.
03:44 Je m'identifie plus au père, bien sûr,
03:48 car je crois que l'on peut vraiment s'enrichir
03:50 grâce à son imagination.
03:52 Tous les enfants ont ce dos,
03:54 mais quand ils grandissent, ils deviennent des adultes sérieux.
03:59 Alors, disons que oui, je m'accroche à ma part d'enfance.
04:02 Burton est contraint de renouer en 1991 avec Disney
04:05 pour L'étrange Noël de Monsieur Jack,
04:07 et ce car le film est issu d'un poème
04:09 qu'il a écrit quand il était sous contrat avec la firme.
04:11 Il prend malgré tout une certaine revanche sur Disney
04:14 en faisant de Jack un squelette sans yeux,
04:16 un personnage attachant,
04:17 alors que le recours à l'image de synthèse est de plus en plus courant,
04:20 Burton insiste pour utiliser la méthode de l'image par image.
04:24 Il souhaite conserver un aspect artisanal dans ses films
04:27 et s'entête à construire de vrais décors
04:28 là où d'autres préfèrent désormais le fond vert.
04:31 C'est le cas de La planète des singes,
04:32 où les singes sont incarnés par de vrais acteurs,
04:35 Big Fish et Charlie et la chocolaterie.
04:37 Oh oui, c'est très beau.
04:40 Seule exception que Burton concède à l'époque,
04:42 Mars Attacks, dans lequel les extraterrestres
04:44 sont réalisés par la société d'effets spéciaux de George Lucas.
04:47 Mais là encore, Burton n'en fait pas un film technologique,
04:50 mais plutôt un pastiche des films de science-fiction des années 1950.
04:54 Est-ce que tu me flirtais sur le défilé ?
04:56 Parce que si tu l'étais,
04:59 je veux juste que tu saches que j'ai aimé.
05:03 Je ne suis pas obsessif, techniquement.
05:06 Je viens de la technique.
05:08 Je suis beaucoup plus intéressé par les idées.
05:11 Je ne suis pas un réalisateur de films d'action typique, hyper technologique.
05:17 Burton réitérera sa collaboration avec Disney sur d'autres films,
05:20 notamment Alice au Pays des Merveilles,
05:21 une nouvelle version de Frank & Winnie ou encore Dembo.
05:25 En parallèle de ses projets ambitieux,
05:27 il réalise des films plus intimes, comme Big Eyes,
05:29 clin d'œil à Margaret Keane qu'il admire beaucoup.
05:33 Son style poétique et drôlement macabre
05:35 est devenu, au fil des années, sa marque de fabrique.
05:38 Les contes de ce genre sont le moyen le plus sûr d'exorciser nos zones d'ombre.
05:44 Les films fantastiques qui ne prétendent pas être réalistes
05:47 servent à la même chose.
05:49 Couronné en 2022 par le prestigieux Prix Lumière,
05:51 Tim Burton fait aujourd'hui partie des réalisateurs les plus connus au monde.
05:56 Sous-titrage Société Radio-Canada
05:58 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]

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