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00:00Selon un rapport de l'UNFPA qui date de 2021, le niveau de scolarisation des filles en Côte
00:11d'Ivoire est de 47,2% contre 63,8% pour les jeunes garçons.
00:18Pour ce nouveau numéro de C'est-à-dire, nous recevons Nnabema Kadi Sylla, présidente
00:24de l'ONG Femmes d'Aujourd'hui.
00:25Avec elle, il sera question de faire l'état des lieux de la scolarisation de la jeune
00:31fille et de partager son expérience dans l'amélioration de l'accès à l'éducation
00:36de cette frange de la population.
00:38Bienvenue à vous Nnabema Kadi Sylla et merci d'être avec nous aujourd'hui.
00:42C'est moi qui voudrais, merci Maria.
00:44Nous sommes en 2024, vous qui côtoyez les jeunes filles dans le cadre de vos activités,
00:49est-ce que vous pensez que leur scolarisation est en nette progression?
00:52Oui, c'est avec beaucoup de joie que nous pouvons l'affirmer, que par rapport aux années
00:57antérieures, nous avons une nette progression de la scolarisation de la jeune fille, tant
01:01en milieu urbain, mais surtout en milieu rural.
01:04Concrètement, qu'est-ce qui vous fait affirmer que la scolarisation de ces filles est en
01:09progression?
01:10Il y a plusieurs études qui le démontrent, mais aussi à travers les différentes missions
01:13que nous menons sur le terrain, nous constatons que les parents ont commencé à comprendre,
01:19plusieurs parents ont compris, l'importance de mettre aussi bien les garçons que les
01:23filles à l'école.
01:24Ces jeunes filles-là, à quels défis sont-elles confrontées?
01:28Elles sont confrontées à plusieurs défis, elles sont confrontées aux défis de la pauvreté,
01:33elles sont confrontées aux défis des grossesses en milieu scolaire, elles sont confrontées
01:37aux défis de la sexualité, donc c'est comment se mettre ensemble pour pouvoir trouver des
01:47solutions adéquates à cette problématique-là.
01:49Vous parlez de défis, je suppose que c'est ce qui vous a amené à créer votre ONG qui
01:55accompagne les jeunes filles dans leur scolarisation, c'est bien ça?
01:59Oui, c'est ça.
02:00D'accord.
02:01Et comment votre ONG contribue à accompagner ces jeunes filles-là?
02:04Déjà, ce qui nous a amené à créer Femmes d'Aujourd'hui, c'est qu'étant issue déjà
02:10d'une formation politique de base, nous contrôlions beaucoup les femmes, vous voyez, et la majorité
02:16de ces femmes-là ne savaient ni lire, elles ne savaient pas écrire, donc pour nous il
02:21était difficile à un moment de voir ces femmes-là avec lesquelles nous sommes depuis plusieurs
02:26années ne pas évoluer dans le domaine de l'alphabétisation, donc raison pour laquelle
02:32nous avons mis en place l'ONG Femmes d'Aujourd'hui afin de pouvoir les accompagner.
02:36Et dans cet accompagnement-là, nous avons été confrontés à plusieurs autres problématiques,
02:42donc le domaine de la jeune fille s'est imposé à nous progressivement.
02:46Nous, ce que nous faisons, nous menons des campagnes de sensibilisation dans les établissements.
02:50Au-delà des campagnes de sensibilisation, nous avons mis en place la première maison
02:55d'aide à l'éducation et à l'épanouissement de la jeune fille.
02:58Donc cette maison la prend en charge les filles issues de familles en situation vraiment de
03:04précarité, les filles aussi qui sont orientées dans des établissements alors qu'elles ont
03:10des parents qui habitent très loin ou des filles même qui sont en cours de sortie
03:15du système scolaire dû à certaines difficultés.
03:20Nous avons aussi des filles qui sont agressées sexuellement, donc qui sont obligées après
03:28de sortir de leur foyer, de leur maison, que nous récupérons aussi ces filles-là.
03:33Donc cette maison-là, ces filles sont encadrées, elles sont formées à des activités génératrices
03:38de revenus, mais elles sont accompagnées aussi psychologiquement.
03:41Cette maison est située dans quelle localité, dans quelle ville ?
03:44Elle est à Boaké.
03:45Pourquoi avoir choisi Boaké ?
03:47Déjà, moi je suis native de Boaké et la deuxième raison, Boaké est la deuxième ville
03:53de la Côte d'Ivoire.
03:54Et Boaké aussi est impactée par le fléau des grossesses en milieu scolaire.
03:58Donc pour nous, il était important d'aller vers Boaké qui commence à faire peau neuve
04:04et accompagner ces jeunes filles-là.
04:05Et à partir de l'expérience de Boaké, nous déployer dans différentes régions et communes
04:11de la Côte d'Ivoire.
04:12Combien de filles vous accueillez dans cette maison ?
04:1425 filles pour cette première phase.
04:1525 filles pour cette première phase.
04:17On parle de filles, quelles sont concrètement vos cibles ? Les filles scolarisées, les
04:23filles non-scolarisées, concrètement c'est quoi ?
04:25Les deux.
04:26Les deux sont nos cibles, pour les filles scolarisées, je viens de vous dire ce que
04:30nous faisons pour eux.
04:31Et pour les filles déscolarisées, nous avons mis en place le premier manuel d'alphabétisation
04:35pour son femme, pour apprendre ces filles-là, apprendre à lire.
04:40Et maintenant, celles qui ont entamé un cursus scolaire mais qui l'ont arrêté aussi en
04:44coup de route avec les ministères de l'éducation mais aussi de la jeunesse, nous voyons comment
04:50est-ce que ces jeunes filles-là peuvent être récadrées à travers des centres de formation
04:55pour qu'elles puissent apprendre un métier et acquérir leur autonomisation.
04:59Est-ce que vous travaillez de conseil avec des ministères, notamment le ministère de
05:04l'éducation nationale ?
05:05Oui, le ministère de l'éducation nationale à qui nous faisons merci, à Mme la ministre
05:09Maria Toukoné, professeure Maria Toukoné, le ministère de la jeunesse à travers le
05:13ministre Toré Momadou, un grand merci, mais aussi le ministère de la femme, de la famille
05:18et de l'enfant.
05:19Comment mesurez-vous l'impact de votre travail sur le terrain ?
05:23L'impact de notre travail sur le terrain se mesure par une satisfaction morale.
05:30Vous savez, quand vous menez des campagnes de sensibilisation, d'accord ? Et quand
05:35vous faites un retour, après des interviews avec des filles, les filles vous disent qu'aujourd'hui
05:41nous connaissons la valeur de notre corps, nous savons ce que notre corps représente
05:45et nous savons comment nous devons nous battre pour pouvoir réussir dans la vie.
05:48Ça fait plaisir, ça c'est vraiment la meilleure gratification qu'il puisse être.
05:53Et même les filles du foyer, quand elles sont les plus, elles vous disent qu'aujourd'hui
05:57nous avons la chance de manger à notre faim, matin, midi, soir, ce qui n'était pas évident.
06:03Donc pourquoi ? On a tous les moyens aujourd'hui de réussir et nous allons tout faire pour
06:08rendre maman cadifière.
06:09Donc ça, c'est des moments de folie, des moments de joie.
06:13Au-delà de la zone de Boakye, quelles sont les autres zones qui sont impactées par les
06:19activités de l'ONG Femmes d'Aujourd'hui ?
06:22Les Femmes d'Aujourd'hui, c'est ensuite le territoire national.
06:25Mais au-delà de Boakye, en ce qui concerne la maison des filles, très bientôt pour la
06:29rentrée 2024-2025, nous verrons dans d'autres communes ou dans d'autres régions comment
06:36impacter, comment reproduire et même améliorer cette phase de Boakye dans différentes autres
06:42zones de la Côte d'Ivoire.
06:43Pourquoi ne pas passer de un à trois ou cinq centres pour la rentrée prochaine ? Pourquoi
06:48pas ?
06:492024, quelles sont les activités au programme de l'ONG Femmes d'Aujourd'hui ?
06:55Pour nos activités au programme, nous avons d'abord la journée d'immersion qui est très
07:00bientôt le 2-3 mai, qui est destinée aux élèves.
07:04Pour cette journée d'immersion, elles sont ouvertes aux filles, mais aussi aux garçons.
07:09On est dans l'éducation, donc on est dans l'équité du genre.
07:13Sur cette journée d'immersion, il s'agit d'investir dans la réalisation du potentiel
07:17de la jeunesse dès les années collèges pour permettre à cette jeunesse-là de pouvoir
07:22coutoyer leur métier d'avenir, connaître la problématique de leur métier et puis
07:28surtout échanger avec des professionnels comme vous dans le métier de la communication
07:33et pourquoi pas ne pas accueillir ces jeunes-là un jour sur votre plateau et puis partager
07:38avec eux vos expériences.
07:39C'est un programme à l'échange.
07:40Des objectifs à long terme ?
07:42Oui, bien sûr, nous avons des objectifs à long terme.
07:45Déjà, pour nous, c'est d'éradiquer le fléau de grossesse en milieu scolaire.
07:51Vous pensez que c'est possible ?
07:52Oui, c'est possible.
07:53Nous avons la volonté politique qui accompagne, nous avons des ministères qui travaillent
07:57de jour comme de nuit et nous sommes là en tant qu'organisation sur le terrain.
08:01Donc, je pense que c'est possible.
08:03Il suffit de se donner les moyens, mais c'est possible d'avoir zéro grossesse en milieu
08:07scolaire.
08:08Parce que quand une jeune fille est impactée par la grossesse en milieu scolaire, son année
08:11scolaire est annulée.
08:13Par contre, le jeune garçon, lui, continue d'aller à l'école ou peu importe l'auteur
08:19de la grossesse, lui, continue ses activités, mais la personne impactée est la jeune fille.
08:22Donc, elle perd en premier lieu son année scolaire.
08:25Au-delà de ça, elle est souvent chassée du domicile familial, elle se retrouve à
08:29la rue face à tous les dangers et l'enfant qui veut au monde, s'il n'est pas pris en
08:35charge par les centres de santé.
08:37En fait, il y a tellement de, comment dire, il y a tellement de conséquences liées à
08:46ça qu'il faut l'arrêter depuis l'embrouillant.
08:51Et donc, c'est zéro grossesse en milieu scolaire.
08:54La deuxième chose, c'est vraiment le maximum de femmes qui sachent lire et écrire.
08:59De voir l'autonomisation des femmes est une réalité.
09:03Et sur ça, nous vraiment, nous félicitons et nous remercions la première dame de notre
09:07pays, Mme Dominique Ouattara, merci maman, qui à travers ses fonds, permet à nos femmes
09:13d'avoir les moyens de leur autonomisation.
09:15Mais perpétuer encore plus d'activités, former ces femmes, former les femmes.
09:20Parce que, comme on dit, la formation est la base de toute bonne réalisation.
09:25Quand on a la bonne formation, on sait où on va.
09:28Mais quand vous n'êtes pas formé, quand on vous donne de l'argent pour travailler,
09:31cet argent-là, vous allez le prendre pour acheter des bijoux, vous allez le prendre
09:35pour acheter des beaux pains et vous allez le prendre pour faire d'autres choses.
09:37Alors que quand vous avez la formation du remboursement et quand vous avez la formation
09:41de votre métier même que vous menez, vous savez que cet argent-là vous a servi aujourd'hui.
09:46Mais demain, cet argent pourra servir à une autre de votre soeur.
09:49Donc former les femmes, former les femmes est une réalité.
09:53Vous êtes en contact avec les jeunes filles au quotidien.
09:57Quelles recommandations vous pouvez donner pour améliorer la scolarisation de ces jeunes
10:02filles-là en Côte d'Ivoire?
10:04Aux parents de ces filles, c'est de croire en la fille.
10:08La fille, elle a de nombreuses potentialités.
10:11La fille, elle peut faire de belles choses, peut-être plus même que les garçons, pourquoi pas.
10:15Parce que quand on donne la place à une femme, elle sait la mettre en valeur.
10:18Donc de croire, de croire, de croire en la jeune fille.
10:21Ne baissons pas les bras.
10:23Croyons en nos filles.
10:24Moi, je suis d'une famille où on a plusieurs filles.
10:27Donc si mon père ne nous avait pas mis à l'école, vous vous imaginez aujourd'hui.
10:31Donc il a cru en nous.
10:33Il a mis tous ses enfants à l'école.
10:35Et aujourd'hui, c'est lui qui gagne.
10:38D'accord.
10:39Nous sommes au terme de notre entretien.
10:42Merci à vous, Nagbema, Kadi Sylla, d'avoir accepté de vous prêter à nos questions.
10:47C'est moi qui vous remercie.
10:49C'est la fin de ce numéro 2.
10:51C'est-à-dire, l'information se poursuit sur cette info et sur cetteinfo.ci.

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