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Père.100.Enfants.2023.DOC.S01E04 est un documentaire français diffusé en 2023 qui explore le thème de la paternité multiple. Ce documentaire d'une heure suit le parcours de trois pères qui ont chacun plus de 100 enfants.

Les trois pères

Le documentaire présente trois hommes aux parcours de vie très différents :

Gilles, un homme de 63 ans qui a fondé une famille polygame avec 12 épouses et 106 enfants.
Jean-Louis, un homme de 58 ans qui a eu 133 enfants avec 14 femmes différentes.
Philippe, un homme de 42 ans qui a eu 112 enfants avec 5 femmes différentes.

Les défis et les joies de la paternité multiple

Le documentaire explore les défis et les joies de la paternité multiple. Les trois pères partagent leurs expériences et leurs réflexions sur leur choix de vie, leurs relations avec leurs enfants et leurs épouses, et les difficultés qu'ils ont rencontrées pour élever une famille aussi nombreuse.

Un regard nuancé sur un sujet souvent controversé

Père.100.Enfants.2023.DOC.S01E04 propose un regard nuancé sur un sujet souvent controversé. Le documentaire ne cherche pas à juger les choix des trois pères, mais plutôt à comprendre leurs motivations et à donner un aperçu de leur vie quotidienne.

Un documentaire poignant et inspirant

Père.100.Enfants.2023.DOC.S01E04 est un documentaire poignant et inspirant qui offre un regard unique sur la paternité multiple. Le film est porté par les témoignages des trois pères, qui sont à la fois touchants et percutants.

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Transcription
00:00 - Je pense que j'aimerais ça adopter, mais...
00:02 - On essaie fort, mais ça marche pas.
00:04 - Comment c'est ce qu'on veut de réagir un homme?
00:06 - Être un homme, là...
00:08 - C'est fou, j'ai jamais été jaloux de toute ma vie,
00:10 puis là, tu sais, tant c'est, je le suis.
00:12 ♪ ♪ ♪
00:14 - Le don de sperme artisanal, je savais que ça existait,
00:22 mais à ce point-là...
00:24 - C'est quand même plus répandu qu'on le pense, là.
00:26 - J'ai commencé à avoir des photos de bébés
00:28 qui circulaient sur les réseaux sociaux
00:30 où les bébés ressemblaient beaucoup à ma fille.
00:32 - C'est pas normal, il en fait trop.
00:34 - Est-ce que vous êtes capable d'établir un chiffre?
00:36 - Il m'avait dit que lui, son désir, c'était d'aider 4-5 couples.
00:39 - Est-ce que tu sais à combien d'enfants il peut être rendu?
00:41 - 100 % oui.
00:43 - Là, on se rend compte qu'il y a un autre donneur
00:45 aussi prolifique que sinon plus, le donneur Y.
00:47 - Ça fait que normalement, on devrait être à 136.
00:51 - On se rend compte que X pourrait avoir
00:53 un lien de parenté avec Y.
00:55 - À vous deux, vous avez plus de 220 enfants.
00:58 - Pourquoi il y a ce besoin de se reproduire à ce point-là?
01:02 - Ça donne 75 pour le donneur X
01:05 et plus de 150 enfants pour le donneur Y.
01:08 - Le bon Dieu, je perds ça, là, j'ai pas le choix.
01:11 - Il a l'air complètement sorti d'un autre monde.
01:14 - Il commence à me toucher le bras.
01:16 Ensuite, il a pris ma main pour la mettre sur ses parties intimes.
01:19 - Qu'est-ce que j'ai fait?
01:21 - Qu'est-ce que t'as fait? Voyons donc!
01:23 ♪ ♪ ♪
01:28 ♪ ♪ ♪
01:33 ♪ ♪ ♪
01:38 ♪ ♪ ♪
01:43 ♪ ♪ ♪
01:48 ♪ ♪ ♪
01:53 ♪ ♪ ♪
01:56 - On tourne aujourd'hui un épisode supplémentaire
01:59 parce qu'à la suite de la diffusion,
02:01 on a eu des dizaines et des dizaines de messages de mamans.
02:04 Et nous, on s'est dit, bien, attends,
02:06 le problème est peut-être plus gros
02:08 que ce qu'on pensait dès le départ.
02:10 - Marie-Christine était inondée de messages.
02:13 C'est devenu presque un job à temps complet, là.
02:16 - On avait chaque fois des mamans qui avaient besoin de réponses
02:19 puis qui ne savaient pas vers qui se tourner d'autres que nous.
02:22 ♪ ♪ ♪
02:24 - À la fin de l'été 2023, puis ce qu'on avait comme chiffre,
02:27 c'était 225 enfants pour X et Y.
02:30 À ce moment-là, on trouvait ça énorme.
02:33 On était tellement loin de se douter
02:35 que ce chiffre-là allait exploser.
02:37 ♪ ♪ ♪
02:39 - Je m'appelle Pascale et j'ai un enfant de Y qui a 16 mois.
02:44 ♪ ♪ ♪
02:47 J'ai créé un groupe sur Facebook
02:49 pour qu'on puisse se rassembler,
02:51 toutes les mamans ensemble, des donneurs XY.
02:54 Je me suis dit, on peut s'entraider
02:57 si on a besoin, si on a des questions.
02:59 ♪ ♪ ♪
03:01 - Moi, je m'appelle Laurie.
03:03 J'ai trois enfants avec le donneur X
03:05 et j'ai un enfant avec le donneur Y.
03:08 ♪ ♪ ♪
03:10 Le groupe a commencé tranquillement.
03:13 Là, on parle d'une trentaine, quarantaine de membres.
03:16 Là, depuis que la bande-annonce a été publiée,
03:19 ça a été comme un tsunami.
03:22 C'était 3, 4, 5, 10 demandes par jour
03:25 des femmes qui se sont rendues compte
03:27 qu'elles s'étaient faites flouer par ces donneurs.
03:30 Ça a pas arrêté.
03:32 Aujourd'hui, on est environ 215 membres.
03:35 ♪ ♪ ♪
03:41 - Je m'appelle Jessica et j'ai eu le donneur Y.
03:45 J'ai une petite-fille de 11 semaines.
03:48 ♪ ♪ ♪
03:50 Au mois de novembre 2023,
03:52 suite à la série que j'ai vue passer à la télévision,
03:55 j'ai su que mon donneur était Y
03:59 et je l'ai su une semaine avant mon accouchement.
04:02 ♪ ♪ ♪
04:04 Ça a été un choc pas mal gros.
04:07 Je me sentais déstabilisée.
04:10 Je savais pas à qui en parler.
04:12 Et quand on m'avait dit qu'il y avait le groupe
04:15 et que j'ai parlé avec le groupe, ça m'a beaucoup aidée.
04:18 En parlant avec d'autres mamans dans le groupe,
04:20 j'ai appris qu'il y en avait une
04:22 qui accouchait à quelques semaines après moi.
04:24 Puis plus que j'en savais, plus que ça me faisait peur.
04:29 ♪ ♪ ♪
04:31 - À la fin de 2023, on était à 104 pour X
04:35 et on était à 330 pour Y.
04:39 ♪ ♪ ♪
04:45 - C'était vraiment important pour nous de revoir Laurie
04:48 puis Christine parce que ces mamans-là
04:50 nous ont accompagnées tout au long du processus.
04:53 ♪ ♪ ♪
04:58 - J'aimerais ça y mettre une limite
05:00 parce que ça devient un problème de consanguinité aussi.
05:03 Fait que je suis ici surtout pour ma fille.
05:06 ♪ ♪ ♪
05:08 - Donc, fin 2023, on a 104 enfants pour X,
05:11 330 pour Y, pour un total de 434 bébés
05:16 pour ces deux hommes-là qui sont liés génétiquement.
05:19 ♪ ♪ ♪
05:21 Christine, tu pensais-tu mettre autant de petits carrés?
05:24 - Je pensais en remettre, mais jamais autant que ça.
05:27 - Qu'est-ce que ça vous fait de voir ça?
05:29 - Je trouvais ça déjà beaucoup au début.
05:32 ♪ ♪ ♪
05:34 Puis, t'sais, aujourd'hui, c'est un mur au complet
05:37 qu'on remplit, t'sais.
05:39 - C'est épouvantable parce que tous ces carrés-là,
05:43 bien, c'est des vrais enfants,
05:45 puis c'est des vraies victimes de ces deux gars-là.
05:49 Puis ces victimes-là, bien, c'est mes enfants,
05:54 c'est ces enfants-là, puis c'est épouvantable.
05:57 ♪ ♪ ♪
06:03 - Alors qu'on pensait que la diffusion de la série
06:06 allait amener X et Y à se tenir tranquilles,
06:09 c'est complètement contraint que c'aie passé.
06:12 - Lorsque Maxime et Marie-Christine sont venus,
06:15 Maxime a mentionné à Marie-Christine
06:19 qu'il y avait une caméra à cet endroit.
06:22 - Pas de lumière.
06:24 Il y a un détecteur de mouvement, là.
06:26 - Il y a des caméras, mais il n'y a pas de voiture.
06:28 - Puis je me souviens encore de Marie-Christine qui me dit
06:31 bien, j'en reviens pas.
06:33 - Maxime, lui, a dit que Maxime a été un peu déçu.
06:36 - Il a dit que Maxime a été un peu déçu.
06:39 - Il a dit que Maxime a été un peu déçu.
06:42 - Il a dit que Maxime a été un peu déçu.
06:45 - Il a dit que Maxime a été un peu déçu.
06:48 - Il a dit que Maxime a été un peu déçu.
06:51 - Il a dit que Maxime a été un peu déçu.
06:54 - Il a dit que Maxime a été un peu déçu.
06:57 - Il a dit que Maxime a été un peu déçu.
07:00 - Il a dit que Maxime a été un peu déçu.
07:03 - Il a dit que Maxime a été un peu déçu.
07:06 - Il a dit que Maxime a été un peu déçu.
07:09 - Il a dit que Maxime a été un peu déçu.
07:12 - Il a dit que Maxime a été un peu déçu.
07:15 - Il a dit que Maxime a été un peu déçu.
07:18 - Il a dit que Maxime a été un peu déçu.
07:21 - Il a dit que Maxime a été un peu déçu.
07:24 - Il a dit que Maxime a été un peu déçu.
07:27 - Il a dit que Maxime a été un peu déçu.
07:30 - Il a dit que Maxime a été un peu déçu.
07:33 - Il a dit que Maxime a été un peu déçu.
07:36 - Il a dit que Maxime a été un peu déçu.
07:39 - Il a dit que Maxime a été un peu déçu.
07:42 - Il a dit que Maxime a été un peu déçu.
07:45 - Il a dit que Maxime a été un peu déçu.
07:48 - Il a dit que Maxime a été un peu déçu.
07:51 - Il a dit que Maxime a été un peu déçu.
07:54 - Il a envoyé des courriels à des mamans.
07:57 Il essayait de démonter notre enquête avec des faits
08:00 qui étaient un peu coussi-coussa.
08:03 Les mères ont été choquées de voir ces réponses-là.
08:06 Je pense que ce que les mères auraient souhaité, à la base,
08:09 c'est des excuses, une reconnaissance des faits,
08:12 ce qu'elles n'ont jamais eue.
08:15 - C'est nous, les victimes, c'est pas eux.
08:18 Même s'ils se font passer comme des victimes,
08:21 ils nous font sentir que c'est nous qui les persécutent,
08:24 c'est nous qui persécutent ces hommes-là.
08:27 Non, non, non. Puis j'ai pas envie qu'il y ait une mère
08:30 qui se lève un matin puis qui se sente comme ça.
08:33 Puis des mères qui se sentent niaiseuses,
08:36 qu'elles ont été stupides. Je peux pas accepter ça.
08:39 Parce qu'elles ont pas à se sentir comme ça
08:42 puis parce que moi, je me suis senti comme ça pendant 13 ans.
08:45 ♪ ♪ ♪
08:48 - Je m'appelle Max, j'ai 3 enfants du donneur X,
08:51 de 8 ans, 3 ans et 1 an.
08:54 Suite au documentaire, le donneur X a pris contact
08:57 avec certaines mamans, dont moi.
09:00 Si j'entrerais dans un projet chalet,
09:03 j'aimerais avoir une famille partenaire comme la vôtre
09:06 pour l'opération. Je pourrais acheter le chalet,
09:09 mais ensuite, pour l'opérer, je ne ferais pas ça tout seul.
09:12 - Ce qu'on constate, c'est que X veut faire
09:15 un contact avec les mères, propose de se voir
09:18 en dehors des dons. Il a envoyé des courriels
09:21 pour dire qu'il voulait éventuellement peut-être
09:24 les rassembler. Donc, lui, X, garde le cap sur son projet.
09:27 - Il pourrait être loué Airbnb de temps en temps
09:30 et lorsque libre, prêter gratuitement aux familles
09:33 pures ou quasi pures comme la vôtre.
09:36 Nous, on est considérés comme des gens qui sont
09:39 dans le chalet, mais on est pas des gens qui sont
09:42 dans le chalet, mais on est des gens qui sont dans le chalet.
09:45 - Nous, on est considérés purs, selon lui.
09:48 C'est malaisant, je trouve, qu'il dise ce terme-là comme ça.
09:51 Selon lui, sa génétique à lui, son ADN est supérieur
09:54 au reste des gens par rapport à son intelligence,
09:57 par rapport à ses traits physiques,
10:00 par rapport à comment il pense.
10:03 Pour lui, de faire autant de dons
10:06 et de mettre 50 % de sa génétique supérieure
10:09 dans tous ces dons-là,
10:12 allait faire un changement
10:15 pour mettre plus de personnes supérieures sur Terre.
10:18 ♪ ♪ ♪
10:21 - Déjà, l'idée d'avoir le plus de descendants possible,
10:24 il y a quelque chose d'un petit peu narcissique dans ça,
10:27 mais c'est quelque chose qui se retrouve dans les individus,
10:30 dans toutes les espèces animales.
10:33 Fait que si c'est simplement ça, le but, on pourrait dire
10:36 qu'on est presque dans quelque chose de normal,
10:39 mais si on rajoute le fait que de ces descendants-là,
10:42 il devient convaincu qu'il est pur, la race,
10:45 là, on tombe dans d'autres choses, on tombe dans d'autres choses.
10:48 Et si, en plus de ça, on veut rassembler ces personnes-là
10:51 puis être un peu comme le chef de ça,
10:54 là, on rentre dans quelque chose de sectaire
10:57 où on ferait vraiment une espèce de discrimination.
11:00 Il y a nous puis il y a eux, puis on est meilleurs,
11:03 on est plus ou moins bons.
11:06 Ça devient très inquiétant comme façon de penser.
11:09 - On sait que Y donnait encore quand on a fini nos tournages
11:12 en 2023. Par la suite, il y a plein de mamans
11:15 qui nous ont contactés pour nous dire qu'il était encore actif.
11:18 Je pense que c'est important de le confirmer par demain.
11:21 Donc, toi, Élise, t'as pris contact avec lui?
11:24 - Oui. Dans le fond, moi, j'ai repris le faux compte
11:27 qu'on avait créé l'année dernière, puis je l'ai relancé.
11:30 On lui avait déjà parlé une fois, puis ça a vraiment pas été long.
11:33 - Il a répondu vite de même. - En 30 secondes.
11:36 - Bien, voyons. - Il m'a écrit...
11:39 Direct. Fait que là, je lui ai répondu...
11:49 C'est quand même une grosse décision.
11:55 Puis là, il m'a dit...
11:57 Je lui ai dit en personne, ça serait bien, je vais t'écrire demain.
12:00 On pourra trouver un moment.
12:02 - On est en février 2024.
12:04 Ça fait plus d'un an que X et Y sont au courant
12:07 qu'on travaille sur le nom de sperme artisanale.
12:10 Et malgré tout, encore aujourd'hui, il donne encore.
12:13 Et ça, on le sait parce qu'on voit des échanges avec les mères,
12:16 parce que nous-mêmes, on a créé un compte d'une fausse maman,
12:20 et tout de suite, il nous a répondu.
12:23 En 30 secondes, il nous a offert ses services.
12:26 - Et il continue encore à donner, là.
12:28 - Il nous a clairement dit qu'il faisait plus de dons
12:35 avec des nouvelles mamans, mais qu'il était disponible
12:38 pour la fratrie... - Pour compléter les familles.
12:41 - Pour compléter les familles, carrément.
12:43 Mais là, il lit, c'est une nouvelle maman.
12:45 Donc, encore là, il nous a menti sur toute la ligne.
12:47 - Il continue, il persiste là-dedans.
12:49 - Là, dans le fond, ce qu'il faut faire, c'est lui donner un rendez-vous.
12:52 - Oui.
12:54 ♪ ♪ ♪
13:02 - OK, Élise, on sort.
13:04 ♪ ♪ ♪
13:09 - Élise, regarde-nous pas nécessairement, là.
13:13 Fais juste checker ton sel.
13:15 - Ah! Euh...
13:18 - Ah, il revient. - Oui.
13:21 ♪ ♪ ♪
13:23 - Attends, attends, attends.
13:25 ♪ ♪ ♪
13:32 - Le véhicule s'en va.
13:35 - OK, mais lui, il est reparti.
13:40 - Donc? - Puis?
13:45 - Qu'est-ce qu'il a mentionné?
13:47 - Il m'a dit qu'il y a des gens bizarres dans le stationnement,
13:49 j'espère que tu comprends que c'est trop étrange pour moi.
13:51 Il m'a dit que tu as l'air très gentille,
13:53 mais mon intuition m'indique que ce n'est pas sécuritaire.
13:56 Les gens bizarres dans le stationnement,
13:58 je crois qu'ils sont mal intentionnés.
14:00 Je lui ai dit que j'espérais vraiment te rencontrer.
14:02 Puis il m'a répondu que c'est gentil,
14:04 mais presque personne ne veut me rencontrer maintenant.
14:06 - Bien, probablement que son nom circule pas mal, de toute façon,
14:09 sur les groupes. - La méditation est faite.
14:11 - Je lui ai demandé, t'sais, pourquoi personne ne veut te rencontrer,
14:13 je suis un petit peu confuse. Puis là, il m'a juste répondu
14:15 que je ne viendrai pas, désolé de te faire perdre ton temps.
14:17 - OK. - Les circonstances m'indiquent
14:19 que je ne devrais pas venir te rejoindre.
14:21 - OK. Puis d'un autre côté, là, on a la preuve
14:23 qu'il voulait encore donner, parce qu'il s'est déplacé
14:26 pour venir rencontrer Laurence.
14:29 - Il nous a fait la démonstration sans le vouloir
14:33 qu'effectivement, il donnait encore.
14:35 Par contre, on n'aura jamais la possibilité, à ce jour,
14:39 de savoir qu'est-ce qui le pousse à faire ça.
14:42 ♪ ♪ ♪
14:48 - À un moment donné, Laurie me contacte pour me dire,
14:55 écoute, ma Christine, j'ai reçu un document de Sainte-Justine
14:58 que X partage lui-même à des mères.
15:01 - Il a commencé à avoir des informations
15:03 qui ont circulé sur le groupe.
15:05 Et là, il y a une maman qui a déposé un document
15:09 venant de Sainte-Justine avec la confirmation
15:14 que X était porteur d'un gène, d'une maladie grave.
15:18 - À l'insémination de mon deuxième enfant,
15:24 il me parle qu'il a un certain mauvais gène,
15:27 mais vraiment banal, juste par rapport à la peau.
15:30 Il dit que c'est rien de grave.
15:32 En fait, ça a été comparé à l'intolérance au lactose.
15:35 Donc, c'est sûr qu'on s'inquiète pas.
15:37 Puis il en parle, puis il met des mots tellement gros,
15:41 tellement compliqués, que t'es comme pas sûre
15:44 que tu veux poser des questions, parce qu'à ce moment-là,
15:47 je me sens un peu stupide de pas comprendre les mots qui sortent.
15:51 Je me fie juste à... c'est un mauvais gène de peau,
15:54 c'est pas si grave.
15:56 OK, j'ai compris ça, on y va avec ça,
15:58 ça, c'est pas grave, c'est l'important.
16:01 Du moment de grossesse, ils ont vu à l'échographie
16:05 qu'il y avait quelque chose à son rein.
16:07 Fallait l'analyser une fois que j'allais accoucher.
16:10 Une fois que j'ai accouché,
16:13 on a commencé à avoir beaucoup de complications avec le bébé.
16:17 Puis, étant donné qu'on savait pas c'est quoi qu'il y avait,
16:20 j'ai contacté le donneur,
16:22 puis je lui ai demandé s'il était sûr
16:25 qu'il y avait pas quelque chose,
16:27 puis c'est là qu'il m'a parlé de la tyrosinémie.
16:30 Il a dit que c'était absolument rien de grave.
16:33 ♪ ♪ ♪
16:35 - Bonjour, madame Laprise. - Bonjour.
16:42 - Expliquez-nous, qu'est-ce que c'est la tyrosinémie?
16:45 - Alors, c'est une maladie au cours de laquelle
16:47 l'organisme n'arrive pas à dégrader un acide aminé
16:50 qui est la tyrosine qu'on retrouve dans la part,
16:53 en fait, protéinique,
16:55 ce qui fait qu'ils vont accumuler des substances toxiques
16:58 au niveau du foie, des reins, des nerfs,
17:01 et ça peut entraîner la mort.
17:03 Alors donc, c'est une maladie qui est très importante
17:06 pour l'état de santé de l'enfant,
17:08 et puis qui doit avoir une prise en charge
17:10 sur toute la durée de la vie de l'individu.
17:12 - C'est quand même excessivement choquant de savoir
17:17 qu'il y a des enfants qui, aujourd'hui,
17:19 sont porteurs de cette maladie-là.
17:21 Il y en a certains qui sont malades,
17:23 et les femmes n'ont pas pu prendre leur décision
17:26 en toute connaissance de cause,
17:28 c'est-à-dire que, sachant que cet homme-là
17:30 est porteur, probablement que les femmes
17:32 n'auraient pas fait affaire avec cet homme-là.
17:34 - Avant de faire des essais avec Y,
17:39 j'ai rencontré X.
17:41 Il m'avait parlé d'une maladie ingénie qui avait,
17:46 mais il l'avait complètement banalisée.
17:49 Il m'en parlait avec des termes scientifiques
17:52 que je pouvais pas comprendre,
17:55 mais, t'sais, il paraissait bien, intelligent,
17:58 toute sorte de diplôme, expirer confiance,
18:01 puis avec ce qu'il faisait pour moi, bien...
18:04 Je me disais que c'était une bonne personne,
18:06 bien intentionnée.
18:08 Finalement, tu te rends compte que c'est une maladie mortelle
18:12 qui change la vie de plusieurs enfants, là.
18:15 C'est très grave.
18:17 Finalement, les essais, ils ont pas fonctionné avec X.
18:22 Je suis pas tombée enceinte de lui.
18:26 - J'avais pris le temps de me renseigner.
18:29 Y me disait que les enfants nés de ses dons
18:32 n'avaient aucun problème de santé,
18:35 donc c'était rassurant aussi de le choisir pour ça.
18:38 Et j'ai un enfant de 16 mois de Y.
18:42 - Jusqu'à tout récemment, j'avais l'espoir
18:49 que Y ne soit pas porteur,
18:51 puisqu'il a donné à tellement de mères,
18:54 malheureusement, j'ai appris
18:57 qu'un enfant issu de ses dons à Y
19:00 est atteint aussi de la tyrosinémie,
19:03 ce qui confirme que Y est aussi porteur de ce gène-là.
19:07 - Admettons, là, il y a une personne
19:16 qui est porteuse de la maladie.
19:19 C'est quoi les chances qu'elle la transmette?
19:22 - Je vais vous mettre mes doigts.
19:25 Ça, ici, c'est la mère, ça, c'est le père.
19:28 Et si ce gène-là a le défaut,
19:31 la probabilité de le transmettre d'un bord et de l'autre,
19:34 c'est une fois sur deux.
19:36 Et donc, vous comprendrez que la probabilité
19:39 d'avoir un enfant atteint qui doit avoir les deux
19:42 avec le défaut, ça va être une fois sur quatre.
19:45 Donc, le risque, il est de 25 % si les deux parents sont porteurs
19:48 à chaque fois qu'il y aura un enfant.
19:51 - J'ai trouvé que c'était une catastrophe.
19:54 D'abord, c'est irresponsable de le savoir et de le faire.
19:58 J'oserais dire que c'est criminel de faire ça.
20:01 Au nombre d'enfants qu'ils ont eus, j'irais jusqu'à dire
20:04 qu'il y a un effet fondateur à lui seul, cet individu-là,
20:07 parce qu'une fois sur deux, il va transmettre sa mutation.
20:10 Bien là, si lui, il y a des centaines d'enfants,
20:13 bien, ça veut dire qu'il y a à peu près en probabilité
20:16 la moitié de ces enfants-là qui vont avoir reçu le défaut génétique
20:19 et qui ont la probabilité de le transmettre à leur tour.
20:22 - À rapport à ce que vous nous dites sur la maladie,
20:25 sur l'importance, sur la sévérité,
20:28 puis à quel point ça se répand en termes de santé publique,
20:31 est-ce qu'on fait face à un phénomène,
20:34 je dirais, presque incontrôlable?
20:36 - Pour moi, c'est sûr que, de par mon expertise,
20:39 je trouve qu'il y a une urgence.
20:41 Il y a des cliniques qui se sont dotées de façons de faire,
20:44 mais est-ce qu'il y a des lois? Je ne crois pas.
20:47 Est-ce qu'il y a un cadre? Je ne crois pas.
20:49 Est-ce qu'il y a urgence et besoin de le faire
20:51 en termes de santé publique? Je suis convaincue que oui.
20:54 - Ah, j'avais énormément confiance en mon donneur,
21:00 parce que je suis avec lui depuis longtemps, depuis le début,
21:03 puis c'est pas quelque chose que j'aurais même pensé
21:06 qui aurait pu me mentir ou essayer de cacher la vérité.
21:15 - Tu sais, Laurie, il y a plein de monde qui me demandent,
21:17 des fois, est-ce que ces enfants-là sont validés?
21:20 - Oui, ils sont validés.
21:22 J'ai reparti à zéro mon décompte avec X.
21:26 Donc, ça, c'est vraiment des enfants qui sont confirmés
21:30 et non déwitsirs de M. X.
21:33 - OK. Donc là, on est parti de zéro.
21:35 - Zéro, et là, je suis à 104.
21:38 - Pour X. - Pour X.
21:40 - OK. Y, on est parti... - À zéro aussi.
21:43 - Pour être sûr que chaque enfant qui sont ici,
21:46 sur ce tableau-là, soit confirmé.
21:49 - Il y a une mère qui me fait un témoignage, là,
21:58 de sa rencontre avec X.
22:00 Et elle me mentionne que X lui aurait dit
22:04 qu'un de ses *** était donneur dans une clinique de fertilité.
22:12 Je me disais, attends, est-ce que ça se peut qu'il y ait un autre
22:15 qui ait pu donner, mais en clinique de fertilité?
22:17 - OK. Donc, il serait allé vraiment
22:19 dans un endroit plus structuré.
22:21 - Bien, en fait, c'est la remarque qui circulait.
22:23 Puis là, je me suis dit, bien, comment on peut vérifier ça?
22:25 Parce que c'est des dons anonymes.
22:27 Donc là, moi, j'ai appelé un contact
22:29 qui a déjà travaillé dans une clinique de fertilité.
22:31 Je lui ai dit, écoutez, on a besoin de savoir
22:33 si dans vos banques, vous avez tel nom, tel nom, tel nom.
22:36 J'ai trois personnes issues de la même famille.
22:39 J'ai besoin de savoir si ces gens-là ont donné en clinique
22:42 parce qu'il y a des mères qui s'inquiètent.
22:44 - Mais attends, là, ça veut dire, on a X,
22:47 on a Y, puis il y aurait Z.
22:50 - Et quand j'ai la réponse de ma source,
22:53 ma source est on ne peut plus claire,
22:55 Z a donné en clinique de fertilité.
22:58 - Ça fait que trois hommes sont tous reliés
23:01 puis ont donné autant en dons artisanaux sur Internet
23:04 et là, en clinique de fertilité.
23:06 - Oui, ça veut dire qu'on a la coûte.
23:08 Qu'on a la confirmation.
23:10 Qu'on a un Z dans notre histoire.
23:13 Donc, un homme qui est lié génétiquement à X et Y.
23:17 ♪ ♪ ♪
23:20 Et on me dit qu'il a fait au moins 75 bébés.
23:25 ♪ ♪ ♪
23:29 ♪ ♪ ♪
23:35 - OK, donc, il a fait 75 bébés dans une clinique
23:38 où tout est normalement structuré,
23:41 mais la clinique ne savait pas qu'il y avait autant de bébés
23:44 avec X puis Y en parallèle?
23:46 - La question ne se posait pas dans les cliniques,
23:49 dans les formulaires pour les donneurs.
23:51 Il n'y a aucune question qui était posée.
23:53 Est-ce qu'un membre de votre famille donne également?
23:56 La question ne se posait pas.
23:58 Évidemment, la clinique qui a fait affaire
24:00 avec ce donneur-là ne peut pas me le confirmer
24:03 parce qu'il a un droit à l'anonymat,
24:05 mais mes sources sont béton.
24:07 Cet homme-là donnait.
24:09 Et quand j'ai téléphoné pour dire, écoutez, ça marche pas,
24:12 donc, là, ils m'ont dit qu'ils allaient jeter le sperme
24:14 qui était congelé.
24:16 - Mais dans le fond, si toi, tu ne les préviens pas,
24:19 eux autres ne se seraient jamais doutés de rien.
24:21 - Non.
24:23 ♪ ♪ ♪
24:27 - Je m'appelle Valérie, et ma fille, elle a 11 ans,
24:31 et puis c'est le donneur Z.
24:33 ♪ ♪ ♪
24:36 Le 26 novembre 2023,
24:39 je reçois un message sur Messenger.
24:41 Quelqu'un avait écrit, j'ai fait ce groupe
24:45 pour les mamans qui sont possiblement touchées
24:48 par le donneur Z.
24:50 Je ne suis pas au courant de ça.
24:52 Je ne suis même pas au courant de tout le documentaire.
24:55 Il n'y a rien de ça que je suis au courant.
24:57 Ça fait que là, je reçois ça comme une brique dans la face.
25:00 ♪ ♪ ♪
25:02 Moi, je m'attendais à ce qu'il y ait une dizaine d'enfants
25:05 dans le fratrier et à ma fille,
25:07 puis là, je me rends compte qu'il y en a pas mal plus,
25:11 puis il y en a qui sont très proches de chez nous aussi.
25:16 ♪ ♪ ♪
25:19 - Tu sais, quand tu regardes ça, tu te dis,
25:21 comment cet homme-là a pu faire autant de bébés
25:23 en clinique de fertilité?
25:25 Parce que OVO, c'est donner une limite de 10 familles,
25:28 et il y a eu, il y a un an,
25:30 il y a eu un événement, Procrea, qui a été acheté par OVO,
25:33 mais Procrea avait sa propre limite, et c'était 75.
25:36 Et Z donnait chez Procrea.
25:38 Donc, aujourd'hui, il y a plusieurs mamans
25:40 qui ont fait affaire avec Procrea,
25:42 puis là, qui se posent une question.
25:44 Est-ce que mon donneur, c'est un de cette famille-là?
25:47 Et pour l'instant, pour elles, c'est impossible de savoir.
25:50 - Ils peuvent pas le dire. - Non.
25:52 ♪ ♪ ♪
25:54 - Quand on est journaliste, on peut pas se contenter
25:57 que je voulais vraiment la confirmation béton
26:00 qu'il y avait vraiment une troisième personne,
26:02 la même famille, qui donnait en clinique de fertilité.
26:05 ♪ ♪ ♪
26:07 Ce qu'on va faire, OK, on va prendre un enfant de X,
26:11 on va faire un test d'ADN avec un enfant de Z.
26:16 Comme ça, on va voir tout de suite
26:18 s'il y a un lien entre les enfants.
26:20 ♪ ♪ ♪
26:24 Depuis la sortie du documentaire,
26:26 nous avons révisé nos consentements.
26:28 Donc maintenant, au lieu de juste poser la question
26:31 "Est-ce que quelqu'un a donné dans une autre banque,
26:34 dans une autre clinique?", on ajoute aussi
26:36 "Est-ce qu'ils ont donné d'une façon artisanale?"
26:39 ♪ ♪ ♪
26:42 - Bonjour, Laurie. - Bonjour.
26:45 - Ça va bien? - Oui, ça va.
26:47 - Donc, tu as reçu les résultats du test d'ADN
26:51 qui est effectué sur un de tes enfants,
26:53 donc un enfant de X, et un enfant qui est issu
26:57 de ce qu'on pense être Z, de la clinique de fertilité.
27:00 - Exactement. J'ai l'enveloppe avec moi ici,
27:03 puis j'ai peine à croire qu'on se retrouve encore une fois
27:07 en train d'ouvrir une enveloppe,
27:09 mais oui, j'ai l'enveloppe avec moi.
27:11 - Je vais t'inviter à ouvrir l'enveloppe.
27:14 ♪ ♪ ♪
27:21 (rire)
27:24 - Bon, bien, écoutez, une probabilité de lignage
27:28 de 99,99 %.
27:32 - X, Y, Z.
27:35 ♪ ♪ ♪
27:39 - Je me demande comment on peut être rendu là.
27:42 C'est une couche d'horreur de plus par-dessus
27:47 une histoire de cauchemar qui se termine pas, là.
27:50 - C'est comme sans fin, cette histoire-là.
27:52 - Ça n'a pas de fin, puis ça n'a pas de sens.
27:56 - Hum-hum.
27:57 ♪ ♪ ♪
28:00 - Le test confirme finalement qu'un membre de la famille
28:03 donnait également en clinique de fertilité.
28:05 Donc, il y a au moins 75 bébés qui s'ajoutent
28:08 à cette grande famille.
28:10 Mais est-ce qu'on sait si Z a fait aussi des dons artisanaux?
28:14 - Oui, c'est confirmé. J'ai parlé avec des mères
28:18 qui ont fait affaire avec Z en tant que donneurs artisanaux.
28:23 J'ai vu des contrats aussi signés qui prouvent
28:26 qu'elles avaient fait affaire avec lui.
28:28 - Donc, combien d'autres confirmés artisanaux pour lui?
28:31 - Cinq autres enfants artisanaux confirmés par lui.
28:35 - OK. Donc, Z a fait un minimum de 80 enfants.
28:39 - Exactement.
28:41 ♪ ♪ ♪
28:43 - Je viens de recevoir le numéro de cellulaire de Z.
28:46 On sait où il habite, mais moi, je préfère qu'on lui lâche
28:49 un petit coup de fil avant de se rendre,
28:51 parce que je trouve ça un petit peu intrusif,
28:53 si on arrive directement chez lui.
28:55 Juste pour donner l'opportunité de...
28:57 - Au moins d'avoir sa version, d'avoir son point de vue là-dessus.
29:00 (sonnerie)
29:03 - Bon, bien, décidément... - Hé!
29:13 - On a peu de chance aujourd'hui.
29:15 Donc là, on lui a téléphoné, je lui ai envoyé un courriel,
29:18 j'ai pas eu de réponse.
29:20 Donc, je pense qu'à partir de ce moment-là,
29:23 on pourrait tout simplement aller chez lui ensemble,
29:26 puis lui offrir de nous accorder une entrevue.
29:29 - Oui, de s'expliquer. Je pense que ça allait en tentative.
29:32 - Sous ses motivations. - OK.
29:34 ♪ ♪ ♪
29:37 ♪ ♪ ♪
29:40 - Oh! Il regarde. Il est dans la fenêtre.
29:55 ♪ ♪ ♪
29:58 - Bonjour! - Bonjour! Ça va bien?
30:06 - Est-ce qu'on peut voir M. (bip) ?
30:08 - On a sonné, Maxime a sonné, puis petite madame super gentille
30:11 qui est sortie, puis qui nous a dit...
30:13 On préfère pas répondre, elle dit...
30:15 - Il veut pas vous parler. - Il veut pas vous parler.
30:17 - Il m'envoie, dans le fond. C'était elle qui était la porte-parole.
30:20 - Puis elle avait les yeux pleins d'eau, puis elle est enceinte.
30:22 Elle a déjà un enfant, elle est enceinte.
30:24 Je lui ai fait valoir notre point, puis elle est retournée à l'intérieur
30:27 voir s'il voulait changer d'idée, puis elle est revenue, elle a dit
30:29 qu'il était pas intéressé à vous parler.
30:31 - Elle, elle se retrouve là, coincée entre deux feux,
30:33 elle sait pas quoi répondre. - Pauvre tite, oui.
30:36 - Elle tremblait, là. - Ah oui, oui, oui.
30:38 Ah non, non, elle avait les yeux pleins d'eau.
30:40 Puis c'est une situation qui est vraiment particulière,
30:42 parce que nous, dans le fond, on veut pas les harceler,
30:44 on veut juste avoir des réponses, puis on veut aider les mères
30:46 qui veulent avoir des réponses. C'est vraiment ça, notre rôle.
30:48 J'ai dit à la dame, voici mon numéro de cellulaire,
30:51 si votre conjoint peut au moins nous donner une déclaration écrite
30:54 pour nous dire pourquoi, quelles sont ses motivations,
30:58 puis s'il est en lien avec nos autres donneurs,
31:01 puis s'il savait que d'autres membres de sa famille donnaient.
31:04 Bref, on va attendre, on va recevoir un courrier, un message.
31:08 - La balle est dans son canot.
31:10 ♪ ♪ ♪
31:16 - Comment t'as réagi quand Laurie t'a confirmé
31:20 que ton enfant faisait partie des 600?
31:24 - Euh... j'ai trouvé ça dur. J'ai trouvé ça vraiment dur.
31:29 Le futur de ma fille va être impacté de tout ça.
31:35 Puis, t'sais, moi, mon idéal était que, justement,
31:41 je voulais pas avoir de lien avec toutes ces personnes-là.
31:45 Puis là, mon coeur, il sait que toutes ces personnes-là...
31:51 Puis je partageais avec tous ces sentiments-là.
31:56 ♪ ♪ ♪
32:02 ♪ ♪ ♪
32:05 - T'sais, encore là, c'est la question de savoir
32:07 qu'est-ce qui les pousse à faire ça. C'est le pattern, c'est...
32:10 - Parce que tu te dis, un homme fait ça,
32:13 il a des troubles quelconques, il pense bien faire,
32:17 mais là, on a trois hommes qui font la même affaire.
32:20 ♪ ♪ ♪
32:23 - T'sais, quand tu regardes le nombre d'enfants
32:26 qu'ils ont en leur actif, t'sais, au-delà du fait
32:29 qu'ils ont menti à tout le monde, qu'ils racontent n'importe quoi
32:32 à ces femmes-là, encore aujourd'hui,
32:35 il reste que c'est un petit village, là.
32:38 Puis ce qu'il y a de frustrant, c'est qu'encore aujourd'hui,
32:41 il y a pas personne qui prend le ballon,
32:44 qui prend la responsabilité, puis dit,
32:46 on va faire quelque chose, on va mettre un terme à ça.
32:49 - On va regarder avec la santé publique.
32:52 - Est-ce que ça peut donner un enjeu du santé publique, selon vous?
32:55 - Est-ce que je pense, je vais être certain que nos experts
32:58 de la santé publique regardent ça correctement dans les prochains jours.
33:01 Maintenant, moi, je vais aller... J'ai une commission à trois enjeux.
33:04 - Merci. - Merci beaucoup.
33:06 - Le ministre de la Santé a dit que la santé publique
33:09 allait faire une enquête. On n'a pas de nouvelles,
33:12 on essaie d'avoir de l'information, de faire des entrevues,
33:15 tout le monde nous dit, ah non, on n'est pas disponible.
33:18 Donc, on sait même pas ce qui se passe avec ça.
33:21 La seule certitude, la seule base qui restait, c'est de dire,
33:24 ah bien, allez en clinique, allez, dirigez-vous vers les cliniques,
33:27 c'est organisé, c'est établi. Bien là, on a des sérieuses questions
33:31 avec ce qui s'est passé dans le passé.
33:34 ♪ ♪ ♪
33:36 - La semaine où on a fait la promotion du documentaire,
33:38 mon cellulaire ne dérougissait pas.
33:40 Des gens qui étaient choqués et des gens qui voulaient dénoncer,
33:44 et aussi des spécialistes de la fertilité,
33:47 dont le Dr Pierre Miron, qui m'a dit,
33:49 Marie-Christine, c'est mon cheval de bataille depuis 30 ans.
33:52 Je veux absolument te rencontrer et je veux te dire
33:55 à quel point c'est important qu'il y ait un cadre au pays
33:59 pour éviter des situations du genre.
34:02 ♪ ♪ ♪
34:04 - J'avais été en commission parlementaire à l'époque,
34:06 puis on avait déposé un mémoire, puis on recommandait
34:08 qu'il y ait une banque au Québec, une banque nationale,
34:11 qu'il soit une banque publique de sperme,
34:14 comme on a ÉMA-Québec, qui pourrait à ce moment-là
34:17 avoir toute l'information sur qui sont les donneurs,
34:20 combien d'enfants ont produit, garde toutes ces données-là,
34:23 comme ça se fait en France. En France, il y a les SECAS,
34:26 ce qu'on appelle, c'est des banques de vules et de sperme.
34:29 C'est supervisé par l'État, puis je trouve que ça viendrait
34:33 rassurer la population, puis probablement que les femmes
34:36 n'iraient pas chercher, tu sais, des donneurs artisanaux.
34:39 Comme ça touche particulièrement les femmes,
34:41 j'ai toujours senti que le gouvernement était moins
34:43 intéressé de prendre ses responsabilités.
34:46 Si ils bougeaient, bien, tu sais, ça serait pour les protéger.
34:49 Puis je pense que c'est ça qui devrait arriver, protéger
34:51 pas seulement les femmes, mais leurs enfants également.
34:54 - Ça, c'est le décompte qu'on a fait.
35:04 En haut, on retrouve X avec 137 enfants.
35:08 On a ici Y avec 383 enfants.
35:13 Puis on a rajouté Z avec 80 enfants.
35:17 - Ah, mon Dieu!
35:19 - Est-ce que tu vas vouloir un jour le dire à ta fille?
35:24 Est-ce que tu sais comment ou tu es encore en train?
35:26 - Bien, en fait, ma fille le sait déjà. Oui.
35:29 Euh... j'ai... bien, j'ai annoncé, parce que pour moi,
35:34 c'était trop dur de... j'ai toujours dit à ma fille tout.
35:38 Fait que pour moi, c'était dur de lui cacher ça.
35:43 Fait que j'ai annoncé.
35:46 Je lui ai parlé un peu du documentaire et tout.
35:50 Je lui ai dit que possiblement, je savais qui était son donneur.
35:55 Puis qu'elle avait beaucoup de... de mes frères,
35:59 de mes soeurs, des demi-ontes, de mes tantes,
36:02 des demi-cousins et des demi-cousines.
36:04 C'est sûr que là, à l'âge qu'elle a,
36:08 bien, elle comprend peut-être pas à 100 % tout ce qui vient avec ça.
36:12 Mais elle l'a quand même bien pris.
36:15 Puis ça, ça m'a quand même énormément rassurée,
36:17 parce que moi, c'est ça qui me faisait le plus peur,
36:20 qu'elle m'en veule.
36:22 - Quand les personnes apprennent qu'il y a eu un grand nombre
36:29 de personnes qui ont été conçues avec le même donneur,
36:32 la première réaction, c'est le choc.
36:35 Il y a même une personne qui m'a dit,
36:37 j'ai l'impression d'avoir été un peu conçue à la chaîne.
36:40 Donc une façon, justement, d'aider ces personnes-là,
36:43 qui ont été conçues par don,
36:46 c'est d'amener cette information-là le plus tôt possible.
36:49 C'est ce qu'on sait, que plus on le dit tôt,
36:51 plus on le répète aussi aux enfants,
36:53 parce qu'il faut pas juste le dire une seule fois.
36:55 Mieux s'est intégré par les enfants
36:57 et mieux, après, ils vivent cette expérience-là.
37:01 ♪ ♪ ♪
37:03 - C'est quand même drôle juste de penser
37:09 que ces deux petits-enfants-là, ils font partie de ce groupe-là.
37:13 Est-ce que ça vous frappe de voir ça?
37:16 - Oui, bien, je m'attendais pas à voir autant d'enfants
37:19 sur le mur-là. Même si je sais le chiffre,
37:22 c'est plus frappant de voir.
37:24 - Oui. C'est comme concret, en fait.
37:26 - Oui, oui, vraiment.
37:28 - Tu crois que le pire, c'est que ça continue un peu?
37:31 - Oui, oui. Là, dans le fond, moi, je tente d'avoir
37:34 en entrevue le ministre de la Santé, Christian Dubé.
37:37 On me l'a refusé chaque fois parce qu'on me dit
37:40 qu'une enquête de la santé publique en cours.
37:43 Donc, le ministre veut pas tout de suite répondre
37:46 à nos questions parce qu'il préfère attendre
37:48 les résultats de cette enquête-là de la santé publique.
37:51 - Mais concernant ça, on va avoir des nouvelles cases.
37:54 Si tu as une enquête publique, peux-tu taper ça sur Google
37:57 puis... - Non, c'est pas une enquête publique.
38:00 C'est le ministre de la Santé qui a demandé à son équipe
38:03 de pousser plus loin les recherches.
38:05 Puis, ultimement, est-ce qu'il va décider de rendre ça public?
38:08 On le souhaite, mais il y a aucune obligation.
38:11 - OK.
38:13 - Tu sais, entre vous et nous, ce qu'on constate,
38:16 c'est qu'eux, ils aimeraient, je pense, bien ça,
38:19 que ça tombe un peu dans l'oubli parce que c'est embarrassant,
38:22 parce que c'est... parce que c'est beaucoup,
38:25 beaucoup, beaucoup de monde, puis que ça fait jaser.
38:28 Mais ça va être aussi à nous, comme journalistes,
38:31 de les talonner puis de les garder imputables là-dessus.
38:34 La question, c'est de savoir comment ils vont intervenir.
38:37 Parce qu'on sait, en Europe, il y a eu des recours
38:40 devant les tribunaux pour arrêter, entre autres,
38:43 un donneur qui avait... de mémoire, c'était plus de 500.
38:46 - 500, oui. - Là, on dépasse ce seuil-là.
38:49 Est-ce qu'il y aurait la même chose qui pourrait être appliquée ici?
38:52 - Laurie, toi, t'as parlé avec une avocate.
38:55 Explique-nous un peu où t'en es rendu dans tes démarches.
38:58 - En fait, j'ai eu quelques rencontres avec elle.
39:01 Elle m'a parlé des possibles recours qu'on avait.
39:04 Et on va procéder pour faire un recours
39:07 pour les arrêter de donner.
39:09 - Mais est-ce que légalement, est-ce qu'il y a quelque chose
39:12 à faire pour les arrêter? - Oui. Légalement, il y a
39:15 quelque chose à faire pour les arrêter.
39:18 - Mais ça, ça coûte cher. - Ça coûte très cher.
39:21 C'est vraiment haut de 80 000 $. - OK.
39:24 Puis là, vous allez faire comment?
39:27 - En fait, moi, j'avais l'espoir que le gouvernement allait
39:30 prendre ça en main avant que je sois obligé de me rendre
39:33 à payer des frais d'avocat. Ça n'a pas été fait.
39:36 Donc, je ne peux pas me permettre d'attendre
39:39 puis de me réveiller dans 2 ans, puis qu'on soit rendu
39:42 avec 2 000 enfants sur ce mur-là. Ça ne fait pas de sens.
39:45 Donc, je vais me tourner vers une campagne de sociofinancement.
39:48 Je vais demander l'aide des autres mamans aussi de mon groupe.
39:52 Je vais rejoindre aussi des organismes dans notre communauté
39:56 pour se mettre toutes ensemble, avoir les montants nécessaires
40:00 pour les faire arrêter.
40:03 - C'est quand même un peu ironique que ce soit des mamans,
40:08 on va dire, victimes, qui soient obligées d'intenter ces recours-là
40:12 pour stopper ces hommes-là. - Oui.
40:16 - En fait, ce n'est pas juste ironique, c'est épouvantable.
40:20 Pourquoi on ne peut pas les arrêter?
40:22 Pourquoi il n'y a personne qui met un stop à ça?
40:24 ♪ ♪ ♪
40:30 - Laurie, franchement, ce que tu as fait au cours
40:33 des dernières semaines, je te lève mon chapeau
40:36 parce que tu as tes enfants à gérer, tu as les mères,
40:39 tu as ta peine, tu as ton choc, tu es toujours au bout de ton sel
40:42 à répondre aux mamans. Tu m'aides dans mon enquête.
40:45 Tu es franchement une personne adorable.
40:48 Puis, tu sais, on voit que tu as fait ta mission
40:51 et tu le fais pour tes enfants.
40:53 Puis, tu as sécurisé plein de mamans,
40:55 puis je trouve ça vraiment extraordinaire.
40:57 - Merci. Merci beaucoup. - Merci à toi.
40:59 - Parce que honnêtement... - C'est ça.
41:01 - Merci. - Maintenant, tu peux pleurer
41:03 parce qu'on t'aime.
41:05 - C'est elle le pilier pour beaucoup de mamans.
41:07 C'est elle le pilier du groupe. Elle est toujours là,
41:10 elle est toujours à l'écoute. - Oui.
41:12 - Vous m'avez fait du bien à moi aussi parce que moi,
41:15 j'ai été 13 ans dans la honte à jamais vouloir raconter mon toit
41:19 parce que j'ai tellement honte.
41:22 - Oh, putain!
41:24 - Puis de pouvoir vous aider,
41:27 puis de m'aider en même temps,
41:30 ça me donne un peu une raison
41:34 de me sortir de ce sentiment-là.
41:38 - Mais il faut jamais que tu te sentes coupable là-dedans.
41:41 Parce que si toi, tu te sens coupable,
41:43 bien, on est 600 parents à se sentir coupables.
41:46 - Non, exactement. Puis c'est pour ça
41:48 que je peux pas me permettre de m'assurer puis de pleurer.
41:51 Je vais m'assurer puis je vais pleurer la journée
41:54 que ces gars-là vont avoir un papier
41:58 qui les oblige à ne plus jamais donner de sperme.
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42:36 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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