• il y a 6 mois
​Nouvelle édition du Samedi Politique ! Cette semaine, plongez au cœur des enjeux sécuritaires qui préoccupent la France et les Français à l'approche des Jeux olympiques de Paris. Avec Xavier Raufer, criminologue, directeur d’études au pôle sécurité défense du CNAM, également professeur aux États-Unis, en Chine, nous analysons la situation actuelle, marquée par une série d'événements violents et une menace terroriste persistante, le tout dans une forme de déni du gouvernement et d'Emmanuel Macron.

Au programme : un état des lieux sans concession de l'insécurité dans le pays, les défis posés par le trafic de drogue, les enjeux sécuritaires liés aux zones sensibles comme Sevran en Seine-Saint-Denis, Marseille dans les Bouches-du-Rhône, Nîmes dans le Gard et bien d'autres communes, et les craintes concernant la tenue des Jeux olympiques de Paris face aux cyberattaques et aux menaces terroristes pour lesquelles les armes envoyées par l’OTAN en Ukraine pourraient jouer un rôle…

Ne manquez pas les analyses et les recommandations de Xavier Raufer, qui apporte un éclairage indispensable sur les questions cruciales pour la sécurité nationale.

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Transcription
00:00:00 [Générique]
00:00:15 Bonjour à tous, je suis très heureuse de vous retrouver pour cette nouvelle édition du samedi politique.
00:00:21 Aujourd'hui, nous sommes à peu près à 80 jours du début des Jeux Olympiques de Paris.
00:00:25 La perspective de cet événement inquiète de plus en plus.
00:00:29 Depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir, il y a une constante du dédain et du mépris pour les fonctions régaliennes,
00:00:36 littéralement étouffées par des opérations de communication.
00:00:39 Pas une semaine sans un règlement de compte sur fonds de trafic de drogue.
00:00:43 Les homicides se multiplient, les violences explosent et la menace terroriste, elle, plainte toujours.
00:00:49 C'est tout ce que nous allons voir dans cet état des lieux de la sécurité, ou plus exactement de l'insécurité.
00:00:55 Et comme chaque semaine, vous le savez, vous êtes les garants du succès de cette émission.
00:00:59 Alors je compte sur vous pour la partager, bien entendu la relayer, comme on dit en bon français,
00:01:04 pour cliquer sur le pouce en l'air parce que ça améliore le référencement.
00:01:07 Ça paraît très simple, mais c'est très efficace.
00:01:09 Et puis bien sûr, écrivez-moi juste en dessous dans les commentaires.
00:01:12 A tout de suite.
00:01:13 [Générique]
00:01:24 Et à mes côtés aujourd'hui, un habitué, Xavier Hofer.
00:01:27 Bonjour, merci d'être avec nous.
00:01:29 Bonjour.
00:01:30 Vous êtes criminologue, directeur d'études au pôle sécurité-défense du CNAM,
00:01:34 également professeur aux États-Unis, en Chine.
00:01:36 Vous avez également écrit de nombreux ouvrages,
00:01:38 notamment sur le terrorisme dont nous allons parler dans quelques instants.
00:01:41 Et je noterai également votre dernier livre, pour lequel je vous avais reçu avec plaisir,
00:01:46 celui qui avait trait au scandale autour de Jeffrey Epstein,
00:01:50 dans un livre qui se nommait "Epstein, l'âme damnée de la troisième culture".
00:01:55 C'était aux éditions du CERF.
00:01:57 Et c'est toujours disponible sur la boutique de TVL, sur TVL.fr.
00:02:01 Alors, Xavier Hofer, pour commencer cette émission,
00:02:03 à Grande-Synthe, dans le Nord, le 16 avril dernier,
00:02:06 Philippe Koopman, 22 ans, est agressé par plusieurs personnes,
00:02:09 muni d'une hache et d'une batte de baseball.
00:02:12 Philippe Koopman est mort, des suites de ses blessures.
00:02:15 Le 27 avril, c'est à Châteauroux, dans l'Indre,
00:02:17 que Mathis Marchais, 15 ans, a été poignardé à de multiples reprises
00:02:21 par un mineur d'origine afghane.
00:02:23 Donc, indice que la mère est allée frapper le jeune Mathis,
00:02:27 alors qu'il gisait au sol.
00:02:28 Là encore, l'enfant est mort, des suites de ses blessures.
00:02:31 Et dans un autre genre, on a vu à Sevran, en Seine-Saint-Denis,
00:02:34 trois personnes tuées en deux jours, dans des fusillades,
00:02:37 vraisemblablement liées au trafic de drogue.
00:02:40 Et c'est terrible, parce que je pourrais continuer cette liste
00:02:42 de façon totalement discontinue.
00:02:45 Xavier Rofeur, comment qualifieriez-vous aujourd'hui
00:02:48 la situation de la France sur le plan sécuritaire ?
00:02:51 Eh bien, tout simplement, l'ordre public n'est plus assuré.
00:02:55 C'est enfantin.
00:02:56 Je vais commencer par dire quelque chose,
00:02:58 qui est important pour ceux qui nous regardent.
00:03:01 Ce que je vais faire avec vous aujourd'hui, c'est un diagnostic.
00:03:04 Le diagnostic, c'est l'acte d'un expert.
00:03:07 Quand votre voiture s'arrête de rouler,
00:03:10 quand votre petite dernière a 42 fièvres,
00:03:12 vous allez voir un médecin, vous allez voir un garagiste,
00:03:14 il fait un diagnostic.
00:03:16 Le diagnostic, le médecin, le garagiste ou moi,
00:03:20 la définition est que nous devons le faire
00:03:23 sans intention ultérieure.
00:03:25 C'est-à-dire que nous avons une expertise dans un domaine,
00:03:29 une expérience, et l'expérience permet,
00:03:33 à peu près certainement, en tout cas avec une assez forte précision,
00:03:38 de dire ce qui ne va pas.
00:03:39 Nous disons ce qui ne va pas,
00:03:41 non pas pour faire du chagrin à X ou faire plaisir à Y.
00:03:44 – Pour faire le jeu du rassemblement national, vous avez refermé.
00:03:47 – Bien entendu, en pire encore.
00:03:50 Oresco référence, vous savez, les pages rouges des discrédinaires.
00:03:53 J'en ferais mieux rien que d'y penser.
00:03:55 Mais non, sérieusement, je le fais parce que, d'abord je le pense,
00:04:00 ensuite j'ai les moyens de l'établir.
00:04:02 C'est-à-dire que quand je dis c'est une grippe,
00:04:04 eh bien à ce moment-là, j'ai les moyens,
00:04:06 il y a des tests qui permettent de savoir que c'est une grippe,
00:04:08 dans mon domaine aussi.
00:04:09 Voilà, donc qu'est-ce qui se passe ?
00:04:11 Il se passe que depuis le début, ça ne remonte pas à M. Macron.
00:04:17 C'était déjà bien parti sous M. Hollande.
00:04:21 Et donc depuis lors, petit à petit, l'ordre public se dégrade.
00:04:25 On va partir des fondamentaux.
00:04:27 Raymond Haron, je l'ai déjà dit,
00:04:29 mais la base de la pédagogie c'est la répétition.
00:04:32 – C'est la répétition.
00:04:33 – Qu'est-ce que le boulot, quelle est la mission de gens
00:04:37 qui ont le devoir, la capacité de diriger un État-nation ?
00:04:44 C'est de faire en sorte que l'État-nation, la France en l'occurrence,
00:04:47 soit respectée à l'extérieur, en paix à l'intérieur.
00:04:51 C'est ça leur mission.
00:04:53 Le gouvernement d'un État-nation n'a pas été inventé
00:04:57 pour fixer les salaires de nuit des infirmières
00:05:00 ou le jour d'ouverture des soldes.
00:05:02 Il a été fixé pour respecter à l'extérieur, en paix à l'intérieur.
00:05:06 En paix à l'intérieur, ça s'appelle assurer l'ordre public
00:05:09 et c'est ce qui ne fonctionne plus à l'heure actuelle.
00:05:12 Alors, bien entendu, mais j'imagine qu'on va y revenir longtemps,
00:05:17 longuement, ça se dissimule sous des embrouilles de la communication,
00:05:28 des crises de nerfs, tout ce que vous voulez,
00:05:30 mais en réalité, au fond des choses,
00:05:33 les homicides dont vous avez parlé,
00:05:35 où c'est quand même un peu toujours les mêmes qui tuent
00:05:38 et un peu toujours les mêmes qui sont tués,
00:05:40 sans sombrer dans la polémique,
00:05:43 mais voilà, on est dans le fait que l'ordre public n'est plus assuré.
00:05:49 C'est ça la base de tout.
00:05:51 L'ordre public c'est quoi ?
00:05:52 C'est des choses très simples, c'est de trouver sa voiture intacte
00:05:56 et non pas carbonisée là où on l'a laissée la veille,
00:05:59 c'est de pouvoir envoyer la petite chercher le pain
00:06:01 sans trembler en se demandant,
00:06:03 c'est le fait de ne pas être obligé,
00:06:05 comme ça se passe dans de multiples endroits en France,
00:06:09 d'ériger des barricades autour des collèges, des écoles, des maternelles,
00:06:13 des crèches ou des centres culturels
00:06:15 pour éviter que les balles ne ricochent dessus,
00:06:18 voilà, Nîmes notamment, mais Grenoble et ailleurs,
00:06:23 et donc c'est ça l'ordre public, ce sont des choses simples,
00:06:26 c'est le fait que, comme le disait Clémenceau fort justement,
00:06:30 les honnêtes gens aillent en paix,
00:06:32 les bandits, les malfaiteurs soient inquiétés et mis hors d'état de nuire.
00:06:36 Ceci est de moins en moins bien assuré en France
00:06:39 au milieu d'une série de mensonges toujours plus irruptifs
00:06:43 de notre ministre de l'Intérieur.
00:06:45 Alors justement l'ancien LR, désormais passé dans la majorité gouvernementale,
00:06:50 Gérald de Darmanin, a pourtant l'air d'expliquer
00:06:53 qu'il fait tout son possible, qu'il mène des opérations,
00:06:56 les dernières en date c'est bien entendu les opérations Placenet,
00:06:59 pour combattre le trafic de drogue dans les quartiers
00:07:02 qui sont gangrénés par ce phénomène.
00:07:05 C'est de la communication ?
00:07:07 Oui, oui parce que Gérald Darmanin n'a pas une perfection,
00:07:13 laquelle n'est d'ailleurs pas de ce monde comme on le sait,
00:07:16 mais il n'est pas idiot.
00:07:17 Et il a compris une chose quand il est arrivé ministre de l'Intérieur,
00:07:21 il a réuni son équipe, il a demandé les dossiers,
00:07:24 et il a vu que d'ici à 2027, il lui était impossible
00:07:29 de rétablir l'ordre dans ce pays.
00:07:31 C'est impossible. Pourquoi ?
00:07:33 Parce que toute reprise en main, que ce soit dans l'économie,
00:07:37 que ce soit dans la gestion d'une entreprise,
00:07:39 que ce soit en agriculture, quand il a trop plus ou pas assez plus, etc.
00:07:44 Toute entreprise reprise en main,
00:07:47 adopte toujours la forme de ce qu'on appelle une courbe en J.
00:07:50 C'est-à-dire que ça va toujours plus mal avant d'aller mieux.
00:07:53 Et là, si M. Darmanin commence aujourd'hui à rétablir l'ordre dans ce pays
00:07:59 comme il faudrait le faire et comme il pourrait le faire dès aujourd'hui,
00:08:04 s'il en avait le temps, on s'apercevra que le bas de la courbe,
00:08:07 c'est-à-dire là où ça ira le plus mal avant de commencer à aller mieux, c'est 2027.
00:08:11 Pourquoi ? Parce que la France,
00:08:13 ce n'est pas un hors-bord qui vire sur place comme ça dans tous les sens.
00:08:17 C'est un énorme paquebot de 68 millions de passagers
00:08:20 et donc ça ne tourne pas sur place.
00:08:22 Quand on lance un ordre du sommet
00:08:25 et quand on veut le faire appliquer sur la base,
00:08:28 eh bien, fatalement, il y a une inertie.
00:08:30 Et donc l'inertie est telle que si M. Darmanin dit aujourd'hui
00:08:35 "je veux que ça soit fait"
00:08:37 avec tout ce qu'il trimballe derrière lui
00:08:41 comme bien séance, comme gourou de la communication
00:08:44 ou "fais pas ça, tu vas perdre un point dans les sondages", etc.
00:08:47 Donc avec toute cette lourdeur-là,
00:08:49 toute cette espèce de paralysie qui gagne petit à petit l'appareil d'État
00:08:54 qui ne sait plus bien en matière régalienne ce qu'il doit faire
00:08:57 ou ce qu'il peut faire,
00:08:59 eh bien, rien de ça n'est possible avant 2027.
00:09:01 Donc comme lutter réellement contre le crime n'est pas possible,
00:09:05 eh bien, ils font semblant.
00:09:07 – Alors c'est très surprenant ce que vous m'expliquez
00:09:09 parce qu'on a l'impression finalement que la soif du pouvoir,
00:09:11 l'électoralisme pour le dire plus clairement,
00:09:13 empêche les politiques d'avoir des politiques efficaces
00:09:16 alors qu'on a quand même l'impression que les Français seraient contents
00:09:20 de voir un dirigeant politique enfin se saisir de la question de l'insécurité.
00:09:24 – Bien entendu, évidemment, mais j'allais dire pire encore,
00:09:29 ou mieux encore, ça dépend comment on se situe,
00:09:32 quand vous allez dans les quartiers hors contrôle,
00:09:34 quand vous allez à Pismin, à Nîmes,
00:09:36 quand vous allez dans les quartiers nord de Marseille,
00:09:39 quand vous allez à la Ville-Neuve à Grenoble,
00:09:41 quand vous allez à la Grande-Borne à Viry-Châtillon,
00:09:44 je peux vous faire la liste, les manguettes à Vénissieux, etc.
00:09:47 je peux vous faire la liste des zones hors contrôle jusqu'à demain matin.
00:09:50 Quand vous allez dans ces endroits-là,
00:09:52 et que vous parlez à des gens qui habitent là-bas,
00:09:55 dont la plus grande partie sont issus de l'immigration,
00:09:58 ils n'en peuvent plus.
00:10:00 Il se trouve qu'au sommet de la chaîne alimentaire du crime
00:10:05 dans la Seine-Saint-Denis, il y a des gens qui sont très dangereux,
00:10:08 et encore beaucoup plus que les Maghrébins, les Sahéliens, etc.
00:10:13 qui y se trouvent, et j'en connais un certain nombre.
00:10:16 Donc j'ai pu me promener dans un certain nombre de cités où,
00:10:18 vous savez à la télé quand il y a des trucs un peu bizarres,
00:10:20 on dit "faites surtout pas ça chez vous",
00:10:22 pareil, "allez surtout pas là-bas pour faire comme Rofert, c'est dangereux".
00:10:25 – Et Rofert fonce.
00:10:27 – Donc oui, je suis accompagné de gens qui font peur aux individus en question.
00:10:32 Comment dit-on déjà, nomades, gens du voyage, etc.
00:10:36 Donc c'est ça, et ils sont, quand on ne les connaît pas bien,
00:10:40 ils sont abrasifs.
00:10:42 Et donc j'ai été, et j'ai pu voir, j'ai parlé dans la Seine-Saint-Denis,
00:10:49 dans une cité qui s'appelle Les Bosquets à Montfermeil,
00:10:53 à une dame africaine, elle avait un petit enfant dans sa poussette,
00:10:58 qu'il faut qu'elle amène à la crèche tous les jours,
00:11:01 elle-même étant enceinte, et elle habite au dixième étage d'une tour
00:11:07 dont l'ascenseur est monopolisé par les dealers.
00:11:10 Tous les jours, pour aller chercher sa petite ou son petit à l'école,
00:11:15 il faut qu'elle remonte les dix étages et qu'elle les descende à pied
00:11:18 avec une poussette.
00:11:20 Vous vous rendez compte ?
00:11:21 Qui aurait envie de vivre dans cet enfer-là ?
00:11:23 Le jour où quelqu'un arrive à la télévision aux 20 heures,
00:11:27 siffle la fin de la récréation, remet de l'ordre dans ce bazar-là,
00:11:32 et assure aux gens d'où qu'ils viennent.
00:11:36 Vous êtes tranquilles, vous pouvez aller chez vous,
00:11:39 vous pouvez songer qu'à Marseille, il y a des squares maintenant
00:11:43 dans les quartiers Nord et des parcs absolument superbes
00:11:45 qui sont déserts parce que les parents n'osent plus y envoyer leurs enfants
00:11:49 parce que les balles sifflent.
00:11:51 Des balles de guerre, des balles de calibre,
00:11:54 des balles, on l'a vu avec une jeune femme il y a quelques mois à Marseille,
00:11:58 qui traversent les murs parce qu'elles ont été faites pour traverser des blindages.
00:12:02 Donc comment envoyer ces enfants au square dans ces conditions-là ?
00:12:05 Je me résume. Celui ou celle, comme on dit maintenant,
00:12:10 "celles et ceux" vous savez, qui remet de l'ordre dans le bazar en question,
00:12:15 dans les quartiers en question au premier rang,
00:12:19 le parti politique qui le soutient est réélu pour les 20 années qui viennent.
00:12:24 Mais simplement, ils ne peuvent pas le faire parce que la réalité,
00:12:27 les gens qui nous gouvernent ne les attendent plus,
00:12:29 ils sont sous la coupe de sorciers, de la communication de machins,
00:12:34 tous gauchistes bien entendu, qui disent "oh là là, tu ne veux pas, raciste"
00:12:38 et d'autres, mais ceux qui seraient protégés
00:12:41 si on remettait de l'ordre dans les quartiers nord de Marseille,
00:12:43 ce n'est pas vraiment des bérichons, vous savez,
00:12:45 et cependant ils en seraient fous de joie.
00:12:48 Les mamans pourraient envoyer leurs gamins au square,
00:12:50 elles pourraient sortir chercher le pain sans trembler
00:12:53 et trouver, comme je l'ai dit tout à l'heure,
00:12:55 leur voiture là où elles l'ont laissée la veille.
00:12:57 Hier encore, je lisais le témoignage d'un monsieur,
00:13:02 manifestement maghrébin, qui habite dans une cité,
00:13:04 qui disait aujourd'hui "je ne peux pas vous parler
00:13:07 parce que si je vous parle et qu'on voit vous parler,
00:13:09 demain je trouverai ma voiture brûlée".
00:13:11 Vous vous rendez compte ? Pire qu'en Sicile !
00:13:13 Voilà la réalité criminelle de la France d'aujourd'hui.
00:13:16 Alors à ce sujet justement, j'aimerais qu'on écoute
00:13:18 Étienne Blanc, sénateur LR du Rhône,
00:13:20 il est aussi le rapporteur de la commission d'enquête sénatoriale
00:13:23 sur le narcotrafic, il parle de ses opérations Placenet.
00:13:28 Et vous pouvez taper au bas de l'entreprise,
00:13:34 les consommateurs, les petits dealers,
00:13:36 ceux qui chouffent, ce qu'on appelle les sarrafs,
00:13:38 qui collectent l'argent, et ça n'est pas inutile.
00:13:42 C'est ce qu'on fait avec les opérations Placenet.
00:13:44 Quand vous habitez dans un quartier,
00:13:45 vous êtes au-dessus d'un point de deal,
00:13:46 vous n'êtes pas mécontent qu'on dégage le point de deal.
00:13:49 Le problème, c'est que vous ne détruisez pas le réseau.
00:13:51 En fait, la politique de lutte contre le narcotrafic,
00:13:54 je ne veux pas dévoiler ce qu'il y aura dans notre rapport,
00:13:56 mais elle doit bien s'intéresser aux deux aspects du spectre à la base.
00:14:01 C'est les opérations Placenet, le contrôle dans les rues, dans les quartiers,
00:14:05 mais il faut surtout qu'elle s'intéresse au sommet.
00:14:07 Donc le rôle de l'État, c'est de taper au haut du spectre.
00:14:11 Et là, c'est assez compliqué.
00:14:13 Alors qu'est-ce que vous pensez de ces propos ?
00:14:21 Est-ce que vous aussi, vous partagez cette opinion
00:14:23 selon laquelle l'État frappe d'abord les petits,
00:14:25 alors certes, c'est avantageux pour les riverains,
00:14:28 mais ce n'est pas ça qui démantèle le trafic ?
00:14:30 Je suis surtout inquiet du vocabulaire du sédateur en question.
00:14:37 Ce ne sont pas des consommateurs, ce sont des toxicomanes,
00:14:40 ce ne sont pas des réseaux, ce sont des gangs.
00:14:42 Et d'ores et déjà, il a adopté la langue de coton
00:14:46 des gens qui ne veulent rien changer.
00:14:48 Et son rapport ne changera rien.
00:14:50 Car naturellement, c'est simple en réalité.
00:14:53 Les gens qui vous disent que c'est compliqué,
00:14:55 c'est qu'ils ne veulent rien faire.
00:14:57 La chose est simple.
00:14:58 Au lieu d'envoyer une opération place nette
00:15:01 avec 500 ou même 900 gendarmes, policiers,
00:15:05 tout ce que vous voulez, dans les quartiers nord de Marseille,
00:15:08 il faut les laisser sur place, en permanence.
00:15:11 Pourquoi le 8e arrondissement de Paris,
00:15:13 où comme par hasard il y a l'Élysée, grouille-t-il de flics ?
00:15:17 Et pourquoi il n'y en a aucun à la Castellane ?
00:15:20 Pourquoi il n'y a pas de commissariat ?
00:15:22 Sevran, vous avez vu, 3 morts en 2 jours,
00:15:25 il n'y a pas un commissariat.
00:15:27 Pourquoi ne mettons pas les policiers et les gendarmes
00:15:31 là où il le faudrait ?
00:15:32 – Parce que j'imagine qu'ils ne peuvent pas être partout.
00:15:34 Quand ils sont à l'Élysée, ils ne sont pas sevrants.
00:15:36 – Oui, mais ce n'est pas une réponse dans le sens où,
00:15:39 que fait-on pour policier des zones qui ne le sont pas ?
00:15:42 Qu'a fait… tout le monde se recommande de Clemenceau.
00:15:45 Et c'est vrai qu'en matière de maintien de l'ordre,
00:15:47 ça a été un bon ministre de l'Intérieur.
00:15:49 Qu'a-t-il fait ?
00:15:50 Il a mis la police en face des criminels.
00:15:53 Comme à ce moment-là, les véhicules à traction automobile,
00:15:57 les autos se répandaient,
00:15:59 et que les anarchistes qui avaient été les premiers,
00:16:02 vous savez la bande à bonnots,
00:16:03 à se rendre compte qu'on filait plus vite en voiture,
00:16:05 même si elle roulait à 40 à l'heure qu'à pied ou à cheval,
00:16:08 donc ils avaient fait les premiers braquages avec des automobiles.
00:16:13 À la suite de quoi, Clemenceau a créé des brigades automobiles,
00:16:17 ultérieurement baptisées "Brigades du Tigre",
00:16:20 son surnom pendant la guerre de 14-18,
00:16:22 et à la suite de cette opération-là,
00:16:26 on a rétabli l'équilibre entre les malfaiteurs
00:16:30 qui avaient maintenant des voitures
00:16:31 et les policiers qui auparavant étaient à pied,
00:16:33 et tiraient la langue en courant derrière.
00:16:35 Donc aujourd'hui, il ne faut pas rétablir l'égalité sur le territoire
00:16:40 en fonction de moyens de transport,
00:16:43 il faut le faire de manière territoriale.
00:16:45 La seule façon de rétablir l'ordre dans ce pays,
00:16:49 car quand Beltrame, le colonel Beltrame, est assassiné,
00:16:53 il est assassiné par qui ?
00:16:54 Par un voyou réislamisé qui vient d'une des cités à côté de Carcassonne.
00:16:59 Quand vous avez des homicides à Sevran,
00:17:04 les homicides en question se produisent-ils dans la ville de Sevran en général ?
00:17:09 Qui est-ce qu'elle est ?
00:17:10 Bon, ce n'est pas le paradis sur terre, mais non,
00:17:12 c'est dans une cité hors contrôle de Sevran
00:17:14 que s'appellent les Beaudotes,
00:17:15 où à proximité, où les gens qui ont tué,
00:17:17 venaient de la cité en question.
00:17:19 Comprenez, la situation, le brave sénateur dit "c'est compliqué et tout",
00:17:24 ce n'est pas vrai, la situation est enfantine.
00:17:26 En termes de sécurité, comme dans tous les autres domaines,
00:17:29 à un moment donné, quand un pays est confronté à un problème, c'est simple,
00:17:33 il n'y a jamais dans l'histoire de pays
00:17:36 confronté à 10 problèmes de la même taille.
00:17:39 Il y a toujours un énorme problème et plein de petits autour.
00:17:42 L'énorme problème en France aujourd'hui, ce sont les cités hors contrôle.
00:17:46 Il y en a 700, puis 800, puis 1000,
00:17:49 maintenant les quartiers de la politique de la ville, c'était 1400.
00:17:52 À la dernière révision, ils sont 1500.
00:17:54 Les métastases gagnent, y compris les petites villes et la campagne.
00:17:58 C'est ce problème-là.
00:17:59 Ce dont on s'est rendu compte avec les émeutes, si je peux me permettre.
00:18:01 Évidemment. 531 villes atteintes.
00:18:05 Et puis il n'y a pas 531 métropoles en France, avec des banlieues autour.
00:18:10 Donc ce qu'il faut faire, c'est rétablir l'ordre dans les quartiers hors contrôle.
00:18:16 Après quoi, une fois que l'ordre est rétabli,
00:18:19 mais le rétablissement de l'ordre est préjudiciel, comme on dit en droit.
00:18:24 Ce n'est pas plus important que le reste dans l'ordre général des choses,
00:18:28 ça doit être fait avant pour que tout le reste devienne possible.
00:18:31 Comment, enfin, Élise, vous avez vos petites économies,
00:18:36 irez-vous les mettre dans une banque où on tire des coups de feu dans le plafond ?
00:18:40 Évidemment non.
00:18:42 Vous allez choisir un endroit paisible où on peut,
00:18:45 ce que Montesquieu appelle le "doux commerce", etc.,
00:18:47 peut s'opérer sans rafale de Kalachnikov.
00:18:50 Voilà, c'est simple.
00:18:51 Donc préjudiciel, rétablir la sécurité dans les quartiers hors contrôle.
00:18:55 Comment le faire ? Là aussi c'est simple.
00:18:58 Il y a 150 000 policiers en France et 120 000 gendarmes.
00:19:03 Au lieu qu'ils soient dans des quartiers où il ne se passe rien,
00:19:06 c'est là où il faut les mettre et rétablir l'ordre.
00:19:08 À partir de ce moment-là, tout le reste va bien.
00:19:10 J'étais loin d'être un ennemi des méthodes que préconisait M. Borloo
00:19:15 pour les quartiers en question, c'est-à-dire de la médiation,
00:19:18 faire en sorte que des gens qui ont des cultures différentes puissent se contrôler,
00:19:22 une éducation particulière pour les mamans
00:19:24 qui effectivement ne savent pas trop faire des gamins qui tournent mal,
00:19:28 de la médiation et puis même de l'accompagnement,
00:19:31 tout ce que vous voulez, mais comment voulez-vous faire ça
00:19:34 dans un endroit où les gens sont au moindre bruit,
00:19:37 enclins à se jeter par terre, chez eux,
00:19:39 parce qu'il y a les balles qui sifflent au milieu du salon ?
00:19:42 Comment voulez-vous ? Le rétablissement de l'ordre est préjudiciel.
00:19:45 Et il n'y aura pas de bain de sang,
00:19:48 beaucoup des petites bandes de petits voyous des cités sont des lâches
00:19:52 et à partir du moment où ils verront qu'il y a des gens sur place pour rester
00:19:55 et que s'ils se conduisent mal, et bien il leur arrive mal,
00:19:59 et bien à partir de ce moment-là, vous en aurez les deux tiers qui se calmeront.
00:20:03 Le dernier traitre, il faudra peut-être un peu montrer l'écrou,
00:20:06 mais ce sont des lâches.
00:20:08 – J'aimerais revenir quand même sur les propos du sénateur que vous dites "édulcoré",
00:20:13 il pointe quand même du doigt une question,
00:20:15 c'est qu'on se rappelle de la question de la politique du chiffre
00:20:18 qu'avait mise en place Nicolas Sarkozy,
00:20:20 on se rappelle même que des policiers expliquaient que finalement,
00:20:23 pour les rapports, c'était plus commode d'arrêter 10 petits trafiquants
00:20:27 à la gare avec 3 barrettes de chit pour dire,
00:20:30 plutôt que le gros trafiquant qui nécessitait beaucoup plus de travail
00:20:34 et que finalement, lui ne comptait que pour un, alors que les autres comptaient pour 10.
00:20:37 – Mais ce n'est pas les mêmes qui font le travail,
00:20:40 ceux qui vont arrêter un gamin dans une cité avec une barrette de chit
00:20:44 et ceux qui s'occupent la police judiciaire, les brigades spécialisées,
00:20:49 les gens qui font du renseignement aux policiers ou du renseignement criminel
00:20:52 ne sont pas les mêmes, évidemment non.
00:20:54 Donc ce qu'il aurait fallu, c'est que M. Darmanin, une fois de plus,
00:20:59 ne s'en stique pas tout à la police judiciaire
00:21:01 dans un moment où elle aurait dû être mobilisée pour être efficace
00:21:05 et justement pour attaquer le, comme dirait, c'est encore une formule venue,
00:21:10 le haut du spectre, ça n'existe pas,
00:21:12 ce n'est pas de la physique nucléaire le banditisme,
00:21:15 c'est les caïds qu'il faut arrêter.
00:21:17 Ou alors qu'il faut effrayer pour qu'ils aillent exercer leur talent ailleurs qu'en France.
00:21:22 Le banditisme, quel qu'il soit, où qu'il soit,
00:21:25 depuis la bande des trois canards jusqu'à la famille mafieuse de Palerme Centre,
00:21:30 fonctionne toujours de la même façon.
00:21:33 Et qui, dans le milieu criminel, déroge de cette façon d'agir,
00:21:37 il lui arrive toujours très mal.
00:21:39 L'appareil d'État est trop fort pour n'importe quelle société criminelle,
00:21:44 quelle qu'elle soit.
00:21:45 L'appareil d'État, je viens de vous le dire,
00:21:47 150 000 policiers, 120 000 gendarmes, qui peut s'opposer à ça ?
00:21:51 C'est naturellement pas possible.
00:21:53 Donc la bande, le gang même le plus fort, n'attaque jamais l'État de front.
00:21:58 Même la mafia sicilienne, quand elle a essayé de le faire,
00:22:01 ça lui est retombé dessus, les dirigeants ont fini en prison,
00:22:05 ils ont fini par être arrêtés parce que, à un moment donné,
00:22:08 quand l'appareil d'État se réveille, quand il se dit "eh là, ça commence à bien faire"
00:22:12 et qu'il tape sur la table, le banditisme en face vole en éclats.
00:22:15 Donc ce que fait le banditisme, les bandes, les gangs criminels,
00:22:20 même les mafias, partout et toujours, ça s'appelle l'effet de déplacement.
00:22:25 Ce que je ne peux pas faire ici, je vais le faire là,
00:22:28 ou alors ce que je ne peux pas faire aujourd'hui, je le ferai demain,
00:22:34 ça c'est le déplacement dans le temps.
00:22:35 C'est-à-dire que quand M. Macron va à Bassens,
00:22:41 une des cités de Marseille, ou à la Paternelle, ou à la Castellane,
00:22:46 faire le kéké en disant "vous allez voir ce que vous allez voir",
00:22:50 les dealers, ils sont dans la rue derrière et ils dealent.
00:22:54 Il y avait même cette fois complètement honteuse, le pauvre,
00:22:58 où il était en train de faire un discours avec le préfet
00:23:01 qui était venu lui lécher les bottes, les commissaires de police, etc.
00:23:04 à Nîmes, à côté de la Galerie Wagner,
00:23:09 qui est le point de deal le plus archétypique,
00:23:11 l'une des pires cités de cette ville, qui n'en manque pas.
00:23:15 Et donc il était là, il y avait un drone,
00:23:17 et les dealers, ils étaient dans la rue derrière.
00:23:19 Ils ne s'étaient même pas arrêtés une minute.
00:23:21 Vous vous rendez compte le mépris qu'ils ont pour eux ?
00:23:24 Mais ce mépris des criminels…
00:23:26 – Et l'absence de peur aussi. – Pardon ?
00:23:28 – L'absence de peur. – Mais c'est évidemment.
00:23:31 Le crime organisé est une entreprise purement et simplement darwinienne.
00:23:38 Ça marche comme dans Darwin, "survival of the fittest",
00:23:42 "seuls les plus adaptés survivent".
00:23:45 Et donc le bandit qui n'est pas adapté,
00:23:47 c'est-à-dire celui qui se berce d'illusion ou qui fait des erreurs de calcul,
00:23:51 il est soit en taule, enfin il risque un peu moins avec M. Dupond-Moretti,
00:23:55 mais malgré tout il risque quand même, dans l'ordre général des choses,
00:23:59 ou alors il est tué par des concurrents.
00:24:01 En conséquence de quoi ? Il faut qu'ils aient une vision,
00:24:03 il faut que le milieu criminel ait une vision juste
00:24:06 de l'adversaire, de qui il a en face de lui.
00:24:09 Eh bien la vision à l'heure actuelle c'est qu'il ne risque rien.
00:24:12 Et comment sait-il qu'il ne risque rien ?
00:24:15 C'est ça qu'ignore à l'heure actuelle M. Darmanin, M. Dupond-Moretti.
00:24:19 Ah si, M. Dupond-Moretti doit le savoir parce qu'avant il était avocat.
00:24:24 Et M. Macron sait que le milieu criminel, le haut du spectre, les caïds,
00:24:30 ils savent ce que pensent et ce que font les dirigeants de ce pays.
00:24:34 Pourquoi ? Parce qu'ils ont des avocats.
00:24:36 Quand vous êtes un caïd à la paternelle à Marseille
00:24:39 et que vous gagnez 100 000 euros par week-end,
00:24:41 plus tout le reste de la semaine, mais un week-end c'est 100 000 euros,
00:24:44 vous vous rendez compte du taux de profit ?
00:24:46 Même si vous ne coupez pas la cocaïne,
00:24:48 même si vous vendez le H pratiquement comme ça,
00:24:52 sans faire trop de bénéfices, c'est au minimum du 250%.
00:24:57 Avec les drogues chimiques, en fétamine etc.,
00:25:01 ça peut aller jusqu'à 1000% le taux de profit.
00:25:03 Vous vous rendez compte ? Vous vous payez les meilleurs avocats.
00:25:06 Qui c'est les meilleurs avocats ?
00:25:08 C'est les collègues de M. Dupont-Moretti.
00:25:10 Alors eux, ils sont dans le beau monde,
00:25:12 et eux ils vont dans les dîners en ville.
00:25:14 Et une fois, dans une interception d'un message envoyé par un avocat ripoux
00:25:21 à un caïd de Marseille, il y avait "Momo arrête-toi,
00:25:24 pour 15 jours ça va taper".
00:25:26 Ça veut dire qu'ils savent tout ça,
00:25:28 que le renseignement des caïds, il est le plus fort.
00:25:32 En plus de ça, Élise, quand vous fournissez de la cocaïne aux gens,
00:25:37 vous avez une idée de ce qu'ils fabriquent ?
00:25:39 L'homme chez qui le parti de M. Macron a été fondé,
00:25:44 en marche, M. Bigorgne, à son procès,
00:25:47 il a dit "oui, vous comprenez, j'étais un peu perturbé
00:25:49 parce que je prenais 4 grammes de cocaïne par jour".
00:25:52 C'est un beau score je crois, 4 grammes.
00:25:53 Oui c'est bien.
00:25:54 Au quotidien.
00:25:55 Mais c'est 300 euros par jour, 1500 euros par semaine,
00:26:02 6000 euros par mois et 72 000 euros par an.
00:26:06 Voilà, naturellement payable en espèces.
00:26:09 Qu'est-ce qui se passe si vous, Élise, vous allez retirer 72 000 euros
00:26:12 ou même 5000 euros à votre banque régulièrement en espèces ?
00:26:15 Il y a le monsieur de la banque qui va venir vous voir,
00:26:17 il va dire "Madame, je vais te…".
00:26:19 Il ne va pas me les donner déjà, ça va commencer très vite,
00:26:21 il ne va pas me les donner.
00:26:22 Mais il va vous demander pourquoi c'est faire,
00:26:24 "c'est pour mon dealer mais je vous en prie", etc.
00:26:26 Ces gens-là ont des facilités dans les liaisons
00:26:30 qu'ils entretiennent dans le monde criminel
00:26:33 et je ne peux même pas m'empêcher de penser
00:26:35 que les facilités en question sont sans contrepartie.
00:26:38 Il y a eu quelque chose de terrible qui s'est passé.
00:26:42 On parlait d'opérations Place Net,
00:26:44 quelque chose qui s'est passé qui était terrible,
00:26:46 ça n'a pas trop été relevé dans les médias,
00:26:48 donc on va se faire un plaisir là.
00:26:50 C'est un député de la France Insoumise à Marseille.
00:26:53 Il va hurler auprès du préfet et auprès de Darmanin
00:26:57 en disant "quand même, la République,
00:26:59 je n'ai pas été prévenu du fait qu'il y allait y avoir
00:27:01 l'opération Place Net, mais je le savais la veille
00:27:03 parce que les dealers avaient prévenu".
00:27:06 Vous vous rendez compte, la fuite de renseignements énormes,
00:27:09 le député en question et les filles de Marseille
00:27:12 n'ont jamais été contredits,
00:27:14 ni "mais ce n'est pas vrai", etc.
00:27:16 Donc il a affirmé, je le cite,
00:27:18 que la veille de l'opération Place Net,
00:27:20 qui était soi-disant un secret terrible,
00:27:22 les dealers disaient "faites attention"
00:27:25 parce qu'ils avaient prévenu des gens du coin
00:27:27 et un des gens du coin avait prévenu le député.
00:27:29 Vous vous rendez compte, les fuites en matière de renseignements ?
00:27:33 C'est pour ça que les opérations Place Net sont une farce.
00:27:38 Alors justement, on se pose quand même un peu cette question
00:27:41 parce qu'on a quand même l'impression
00:27:43 que parfois il y a des accointances réelles
00:27:45 entre le monde politique et les caïds du narcotrafic.
00:27:48 Bon, il faut respecter la présomption d'innocence,
00:27:51 mais on pense évidemment à cet élu d'Avalon,
00:27:54 en Bourgogne, un maire d'hiver gauche,
00:27:56 donc Jamila Absaoui,
00:27:58 elle est aujourd'hui en détention provisoire.
00:28:00 Sa libération conditionnelle d'ailleurs a été refusée,
00:28:03 elle y est depuis le 7 avril.
00:28:05 La police avait trouvé chez elle ou chez ses présumés complices,
00:28:08 dont une partie ne sont rien de moins que ses frères,
00:28:12 70 kilos de cannabis,
00:28:14 1 kilo de cocaïne, là Laurent Bigorne il serait content,
00:28:18 il en reste en trois semaines.
00:28:20 De l'ingot d'or et 7000 euros en liquide.
00:28:24 D'aucuns avaient parlé d'armes, mais je ne l'ai pas retrouvé,
00:28:26 donc pour ne pas dire d'horreur, je ne l'ai pas dit.
00:28:29 Ben oui, ben évidemment.
00:28:31 Et, et, quand le, la mère, pareil, en prison.
00:28:37 Et c'est, vous savez,
00:28:39 ce qui se passe dans les cités hors contrôle,
00:28:42 c'est qu'il y a d'abord une absence de l'État,
00:28:45 une absence de l'État au quotidien,
00:28:48 les quartiers perdus de la République,
00:28:50 mais ils ne se sont pas perdus tout seuls,
00:28:52 ce n'est pas le petit pousset.
00:28:54 Ils ont été perdus parce que simplement,
00:28:56 il y a eu une rétraction de l'appareil d'État qui n'y était plus.
00:28:58 Alors qui dirige ?
00:29:00 Eh bien des clans,
00:29:02 dans lesquels il y a un frère qui est l'imam Salafis du coin,
00:29:06 le cousin qui est le dealer de cocaïne,
00:29:09 et le troisième qui organise les marchés aux voleurs.
00:29:12 Donc c'est des clans, c'est pas nouveau si vous voulez.
00:29:16 Quand il y avait eu les attentats dans les années 80,
00:29:18 en provenance du Liban,
00:29:20 on ne s'était étonné de découvrir dans une même cachette,
00:29:24 du côté de Fontainebleau, si je me souviens bien,
00:29:27 des poubelles dans lesquelles il y avait de l'héroïne brune,
00:29:30 dont on sait qu'elle vient du Liban à cette époque-là,
00:29:33 des explosifs et des pièces détachées de voitures.
00:29:36 Pourquoi ?
00:29:38 Eh bien parce qu'il y avait un garçon à qui le village,
00:29:42 c'était des musulmans chiites du Liban,
00:29:45 le village avait payé les études en France,
00:29:48 et il avait trois oncles au Liban,
00:29:50 l'oncle qui était le molla du Hezbollah,
00:29:52 l'oncle qui faisait tourner l'héroïne,
00:29:54 et le troisième qui était le concessionnaire de Mercedes,
00:29:57 sur place, ou de Diotre Trocalotma.
00:29:59 Alors en conséquence de quoi, le gamin recevait les trucs,
00:30:02 les dispatchait selon les besoins,
00:30:05 et il fonctionnait pour l'ensemble du clan.
00:30:07 C'est la même logique clanique qui prévaut
00:30:09 dans les banlieues en question,
00:30:11 donc certaines fois, l'ordre salafiste…
00:30:14 – Concrètement c'est un peu la même logique aussi
00:30:16 dans le gratin parisien visiblement.
00:30:18 – Les gens en question, comme je vous l'ai dit,
00:30:21 avec leur dealer, ils ont des rapports de complicité quand même.
00:30:24 Pour se faire livrer la drogue chez soi,
00:30:26 ou alors à proximité, il faut avoir confiance,
00:30:29 parce que si le dealer balance, il sait qui c'est.
00:30:32 Et à plusieurs reprises, je dis, je crois,
00:30:35 et j'ai des raisons de penser, mais c'est mieux que ça,
00:30:38 les petits carnets noirs ont été trouvés,
00:30:40 ça désignait des gens très précisément,
00:30:42 et simplement après ça, l'affaire était un peu enterrée
00:30:45 pour ne pas vouloir la mort du pêcheur,
00:30:48 ce qui dans ces cas-là serait faire le jeu comme d'habitude.
00:30:52 Parce que vous avez vu que dans toutes les affaires de perversion,
00:30:58 c'est souvent, ou de corruption,
00:31:01 au Parlement européen c'est les socialistes quand même.
00:31:04 Voilà, donc c'est souvent des gens de, disons, l'arc républicain,
00:31:09 et c'est ça qui protège quand ils font un cordon sanitaire quand même.
00:31:15 C'est pas du joli quoi.
00:31:17 – Alors Xavier Roffin, on a évoqué déjà à plusieurs reprises
00:31:20 justement la ville de Sevran, où l'opération Plasnet a été menée.
00:31:24 On a vu le résultat, ou du moins les conséquences,
00:31:27 puisque plus de 3 personnes ont perdu la vie
00:31:30 en deux fusillades en début de semaine dernière.
00:31:33 Laurent Nunez est allé sur place, je vous propose qu'on l'écoute
00:31:35 et puis après vous me donnez votre point de vue.
00:31:37 – En mars dernier, une opération Plasnet avait eu lieu dans la ville
00:31:41 pour mettre un coup d'arrêt au trafic de drogue.
00:31:43 – Conscience que quand on fait ça, on déstabilise le trafic,
00:31:46 on crée des convoitises et parfois il y a des affrontements
00:31:49 entre bandes de criminalités organisées.
00:31:51 On a de bonnes raisons de penser que les faits de ce soir
00:31:53 ne sont pas complètement étrangers au trafic de stupéfiants.
00:31:57 [Générique]
00:32:02 – Alors concrètement, on combat timidement le trafic de drogue
00:32:07 et en échange, on a des fusillades.
00:32:09 – Alors, on le combat d'une manière factice, car…
00:32:16 quelle est l'organisation criminelle la plus importante,
00:32:23 la mieux structurée, la plus durable, la plus indéracinable du monde ?
00:32:27 Réponse la mafia sicilienne.
00:32:29 Ils sont là depuis un siècle, ils ont, dans la province de Palerme,
00:32:35 qui a 1 300 000 habitants ou quelque chose comme ça,
00:32:40 et la ville de Palerme qui est incluse dedans, qui a 650 000 habitants.
00:32:44 Entre la province et la ville, il y a 83 familles mafieuses
00:32:49 qui obéissent à la même organisation, réunies en 18 préfectures mafieuses.
00:32:54 Il y a des préfectures mafieuses à Palerme
00:32:56 qui coordonnent le travail des 83 familles.
00:32:59 C'est la Rolls Royce du crime organisé, une vraie mafia séculaire,
00:33:04 comme il n'y en a pas plus de 10 dans le monde.
00:33:07 Les mafieux, entre eux, ils subissent de temps en temps la répression,
00:33:10 le gouvernement de Rome fait une crise de nerfs,
00:33:13 "ça va pas, vous allez voir ce que vous allez voir,
00:33:15 on va venir sur place", etc.
00:33:17 Et à ce moment-là, vous savez, ce qui pousse au bord des rivières,
00:33:21 les gens, le proverbe mafieux, c'est "courbe-toi, Jean, la crue passe".
00:33:26 Alors, voilà, hop, après, quand la crue est passée,
00:33:30 le gens se redresse et puis même pas mal, quoi.
00:33:32 Donc les opérations place nette, c'est ça.
00:33:34 Mais là, où M. Menounez se moque quand même un peu du monde, c'est ça,
00:33:39 c'est-à-dire ce qu'il dit est inepte.
00:33:41 Quand il y a un ministre de l'Intérieur qui fait peur aux bandits,
00:33:46 les bandits s'arrêtent, ils font jouer l'effet de déplacement.
00:33:49 Le fait qu'ils s'entretuent après, avant, pendant l'opération place nette,
00:33:55 signifie que le ministère de l'Intérieur,
00:33:58 le ministre et son préfet de police de Paris,
00:34:01 leur inspirent un mépris insondable.
00:34:03 Ils s'en foutent de ce qu'ils racontent et de ce qu'ils font.
00:34:06 Ils savent que c'est du pipeau.
00:34:07 Alors, ils continuent à s'entretuer comme si de rien n'était.
00:34:10 Et pourquoi le font-ils ?
00:34:13 Il faut expliquer ça à ceux qui nous regardent,
00:34:16 c'est important, le milieu, quels qu'ils soient,
00:34:20 les grands bandits, les moyens bandits, les gros bandits,
00:34:23 ils sont tous hors la loi.
00:34:25 Ils n'ont pas accès à la loi, ils se sont placés hors la loi.
00:34:29 On n'a jamais vu un bandit en attaquer un autre au prud'homme
00:34:32 ou faire un procès parce qu'il a envahi son territoire.
00:34:37 Quelles sont les possibilités du milieu criminel ?
00:34:41 Comment agit-il ? Il agit soit par la corruption,
00:34:45 c'est-à-dire qu'il donne une valise de billets
00:34:47 en disant "on va voir ailleurs si j'y suis".
00:34:49 Ils agissent par l'intimidation,
00:34:51 "on sait où tes enfants vont à l'école" ou ils agissent en tuant.
00:34:54 C'est les trois barreaux, l'échelle des peines, c'est les trois barreaux.
00:34:58 Donc, l'activité de M. Darmanin,
00:35:02 les trépignements de M. Darmanin,
00:35:04 les explications foireuses de M. Nunez ou autres,
00:35:08 ils s'en fichent, vous comprenez, ils s'en tapent.
00:35:11 S'ils ont besoin de tuer un type pour récupérer 100 000 euros par semaine,
00:35:14 eh bien ils le tuent, voilà.
00:35:16 Et qu'est-ce qui peut les empêcher de se tuer ?
00:35:19 C'est l'autorité de l'État, la poigne de l'État,
00:35:22 qui fait que le premier qui chope, il part pour 20 ans en prison.
00:35:25 Alors là, vous savez, prenez les bandits marseillais,
00:35:31 les gangs marseillais dans les cités,
00:35:34 ils savent très bien que la vie est dangereuse
00:35:36 puisque chez eux, entre eux, sur leur territoire,
00:35:39 l'année dernière, rien qu'à Marseille, il y a eu 49 assassinats.
00:35:43 Donc ils savent que la vie est brève.
00:35:45 En conséquence de quoi ? Il faut beaucoup de flics,
00:35:48 beaucoup de fric, très vite, et puis faire construire
00:35:51 des vilas hideuses dans la grande banlieue de Dubaï ou d'importe où,
00:35:54 pour en profiter le plus vite possible.
00:35:56 Ils n'ont pas le temps.
00:35:58 Donc quand ils ont un obstacle sur leur route,
00:36:00 l'obstacle qui doit être dégagé, quelle est la seule manière
00:36:02 de faire dégager l'obstacle ? Eh bien c'est de le tuer.
00:36:05 Donc l'assassinat dans le monde criminel,
00:36:08 c'est quelque chose d'aussi important que les rachats d'entreprises
00:36:12 ou les fusions acquisitions dans le monde de l'entreprise.
00:36:15 C'est ce qui nous permet de dépasser un obstacle
00:36:17 et d'accéder à l'étage au-dessus.
00:36:19 C'est ça le problème.
00:36:20 Et le pauvre monsieur Nunez, apparemment, il ne peut pas grand-chose.
00:36:23 La preuve, c'est qu'il ne s'arrête pas.
00:36:25 Voilà.
00:36:26 La base de la criminologie, c'est un proverbe enfantin
00:36:30 que n'importe qui devrait être capable de comprendre,
00:36:33 mais hélas pas la triade sécuritaire Macron-Darmanin-Dupont-Moretti,
00:36:40 c'est "les malfaiteurs ne s'arrêtent que quand on les arrête".
00:36:44 C'est quand même simple.
00:36:45 Eh bien, il ne les arrête pas, il continue.
00:36:47 Voilà, c'est aussi simple que ça.
00:36:49 Il continue à vendre de la drogue,
00:36:51 il continue à intimider leurs concurrents ou à les tuer.
00:36:54 C'est aussi bête que ça.
00:36:55 Tous les policiers de terrain, tous les policiers qui ont vraiment
00:36:58 l'habitude de combattre les criminels le savent.
00:37:00 Les magistrats de terrain, pareil.
00:37:02 Les gardiens de prison, pareil.
00:37:04 C'est au sommet, on a une bonne police,
00:37:07 on a une bonne gendarmerie, la justice, bon, parfois,
00:37:11 elle est un peu molle, mais ils ont trop de dossiers sur leur bureau,
00:37:15 vous comprenez ?
00:37:16 – Je me rappelle de vous me dire, on a une justice de clodo, si ?
00:37:19 – Oui, mais oui, c'est ça.
00:37:21 C'est-à-dire que là, par exemple, entre 2017 et 2023,
00:37:26 la nomenclature des infractions et des inculpations,
00:37:30 le livre que chaque magistrat a sur son bureau,
00:37:34 entre 2017 et 2023, le livre est passé de 1500 à 2200 pages.
00:37:40 Vous vous rendez compte ?
00:37:42 Le magistrat qui a vu arriver ça sur son bureau en 2023,
00:37:45 il n'avait pas une secrétaire de plus, pas un ordinateur de plus,
00:37:48 et pas… voilà.
00:37:49 Donc ils sont submergés, pour un magistrat gauchiste,
00:37:53 il y en a 9, 99 sur 100 qui sont submergés et qui ne font pas face.
00:37:58 J'en connais un qui est dans une zone périlleuse en matière de banditisme,
00:38:02 c'est une zone où il y a trois frontières, vous savez,
00:38:04 quand il y a trois pays, les bandits adorent ça
00:38:06 parce qu'ils peuvent tourner autour en jouant à cache-cache.
00:38:09 Il a 300 dossiers sur son bureau,
00:38:11 il faudrait qu'il en ait 30 pour travailler sérieusement.
00:38:14 Que voulez-vous qu'il fasse ?
00:38:15 Alors, tout le monde sait ça, mais cette police, cette gendarmerie,
00:38:19 cette justice, cette pénitentiaire, elles sont mal dirigées par des gens,
00:38:24 ceux qui nous gouvernent à l'heure actuelle,
00:38:26 qui n'ont pas idée du fonctionnement du monde et du milieu criminel.
00:38:29 C'est ça le problème.
00:38:30 Alors, ils proposent des cataplaces sur des jambes de bois en permanence
00:38:34 et ça ne marche pas.
00:38:35 – Alors, on a parlé, Xavier Roffert, de Sevran, comme on vient de le faire,
00:38:40 c'est en Seine-Saint-Denis.
00:38:42 – Oui, bravo.
00:38:43 – Bien vu, j'ai travaillé pour trouver cette réponse.
00:38:47 Il y a une grande partie des installations des Jeux Olympiques
00:38:49 qui s'y trouvent en Seine-Saint-Denis.
00:38:51 Il y a une grande partie aussi des événements sportifs,
00:38:53 parce que c'est en principe un événement sportif,
00:38:55 mais même si le côté musical va être très varié,
00:38:59 semble-t-il, comment voyez-vous cela,
00:39:02 quand on se rappelle cette affaire du Stade de France
00:39:05 où Gérald Darmanin avait été très importuné par les supporters anglais,
00:39:09 comment voyez-vous l'organisation de cet événement dans cette zone ?
00:39:13 – Ce qui s'est passé au Stade de France révélait déjà la propension forte
00:39:21 de notre ministre de l'Intérieur à raconter n'importe quoi
00:39:25 dans le registre du mensonge,
00:39:26 mais il y a une administration sous lui.
00:39:30 Et l'administration française qui est la plus vieille du monde,
00:39:34 vous savez, l'appareil d'État français est le plus ancien du monde.
00:39:38 Déjà sous Philippe Lebel, il y avait des gens qui grattaient des arrêtés,
00:39:42 des décrets, etc.
00:39:43 Ça fonctionne sans discontinuer depuis plus de 8 siècles.
00:39:47 Il y a un seul État-nation, mais très spécifique,
00:39:50 dont l'administration est plus ancienne que l'administration française,
00:39:54 c'est le Vatican.
00:39:55 Mais en dehors de ça, prenez par exemple des pays comme l'Allemagne
00:39:59 ou comme l'Italie, l'État-nation allemand et italien datent du 19ème siècle.
00:40:04 Voilà, d'autres du 17ème ou du 18ème, la plupart.
00:40:08 Nous, notre appareil d'État, donc il est solide, il est robuste,
00:40:12 je ne fais pas partie de ceux qui le critiquent à "J'ai continu",
00:40:15 mais il est, comme toutes les vieilles gens, il est un peu arthritique.
00:40:20 Donc généralement, il est meilleur la deuxième fois que la première.
00:40:24 Souvenez-vous que la première fois qu'il y a eu une canicule en France,
00:40:27 il y a eu 10 000 petits vieux qui sont morts dans leur chambre de bonne
00:40:31 parce que personne n'y avait songé, ils n'avaient plus d'eau à boire ni rien.
00:40:35 Et 3-4 ans après, il y a eu une autre vague de chaleur
00:40:40 et là, on était passé de 10 000 à 100 morts.
00:40:43 La leçon avait été apprise lentement,
00:40:45 l'appareil de l'administration française avait mouliné.
00:40:51 Donc espérons que l'histoire du Stade de France
00:40:54 aura servi à l'administration française,
00:40:57 dans sa dimension régalienne sécuritaire,
00:41:00 à mieux gérer les événements où il peut y avoir des mouvements de foule
00:41:04 ou des choses comme ça.
00:41:05 – A faire attention aux supporters anglais alors ?
00:41:07 – Oui, enfin les supporters anglais, les pauvres qui étaient des victimes
00:41:10 de racailles de la cité, des francs-moisins à côté du Stade de France
00:41:15 et c'était pas du tout eux qui avaient semé la perturbation.
00:41:18 – Bien sûr, mais ça c'est un problème aussi,
00:41:19 parce que quand on nomme mal le mal, c'est difficile de le combattre.
00:41:23 – Mais oui, mais quand les sénateurs commencent eux-mêmes
00:41:27 par mal nommer les choses, en baptisant réseau EDF, c'est un réseau,
00:41:33 ce qui se passe aux francs-moisins à Seine-Saint-Denis ou à Saint-Denis,
00:41:37 c'est des gangs.
00:41:38 Quand on commence par ne pas appeler les choses par leur nom,
00:41:40 si vous allez voir un médecin et qu'il vous annonce
00:41:43 que vous avez un panary à la place d'un cancer
00:41:45 ou un cancer à la place du panary, vous changez de médecin.
00:41:48 L'inconvénient c'est qu'on ne peut pas trop changer de gouvernement
00:41:51 toutes les cinq minutes, ou même de sénateur.
00:41:54 Cet homme dit n'importe quoi.
00:41:56 Ce ne sont pas des réseaux, ce sont des gangs,
00:41:58 et ce ne sont pas des consommateurs mais ce sont des toxicomanes.
00:42:00 Les consommateurs c'est pour les savonnettes ou les couches pour bébés,
00:42:04 ce n'est pas pareil, voilà.
00:42:06 Donc, qui commence que tout l'appareil d'État qui est aveuglé,
00:42:12 assourdi, assommé par la propagande de la mondialisation heureuse
00:42:16 où il ne faut jamais appeler les choses par leur nom
00:42:19 pour que les problèmes n'apparaissent pas,
00:42:21 qui commence par se réveiller et par appeler les choses par leur nom,
00:42:24 le début de tout, ça consiste à faire un diagnostic.
00:42:28 Le diagnostic consiste justement à appeler les choses par leur nom.
00:42:33 Le domaine dans lequel on a le plus développé la notion de diagnostic,
00:42:37 c'est la médecine.
00:42:38 La médecine a une discipline spéciale qui s'appelle la nosographie,
00:42:42 qui consiste justement à apprendre aux futurs praticiens
00:42:45 à appeler précisément les choses par leur nom.
00:42:48 Par exemple, le poux.
00:42:49 Le poux, il peut avoir 14 caractéristiques différentes.
00:42:52 Et quand vous nommez mal la caractéristique du poux,
00:42:55 à la fin, vous pouvez avoir ceux qui ne sont pas capables de s'exprimer,
00:42:59 même la médecine des gens âgés, la médecine des enfants, etc.
00:43:02 Il peut y avoir des morts à ce jeu-là.
00:43:04 Donc, évidemment, l'adulte qui est capable de parler,
00:43:06 de s'exprimer, etc., qui est en possession de tous ces moyens, aucun problème.
00:43:09 Mais pour le reste, l'usage des mots est prépondérant.
00:43:13 Et là, on a une classe politique et un appareil d'État
00:43:16 qui se laissent contaminer par le vocabulaire de la com, etc.,
00:43:20 qui consiste à jamais appeler les choses par leur nom,
00:43:22 parce que comme ça, ça va beaucoup mieux.
00:43:24 Un sociologue, il y a quelques années,
00:43:27 a baptisé ça la langue de coton.
00:43:28 Vous savez, tout est cotonneux, tout est flou, etc.
00:43:31 Et donc, le rapport du Sénat, on verra bien,
00:43:35 mais s'il continue à appeler des consommateurs au secours,
00:43:38 ces 60 millions de consommateurs,
00:43:40 c'est pour discuter du prix des couches culottes, quoi.
00:43:43 C'est pas le type qui prend de la drogue, c'est un toxicomane, bonsoir.
00:43:47 Voilà, donc, le diagnostic ne peut pas être fait
00:43:51 avec des approximations ou des mensonges.
00:43:53 Autrement, c'est de la propagande, c'est pas un diagnostic.
00:43:56 – Parmi les points d'inquiétude autour des Jeux Olympiques,
00:44:00 il y a bien sûr la cérémonie d'ouverture qui est prévue le 26 juillet prochain.
00:44:04 Je vous propose tout de suite d'écouter Alain Bauer.
00:44:06 Ce sont des propos qu'il a tenus il y a bien longtemps, en 2022.
00:44:09 Bien entendu, on savait déjà que Paris allait organiser les Jeux Olympiques.
00:44:12 Pour rappel, cette cérémonie d'ouverture, elle doit se faire sur la Seine.
00:44:16 On regarde.
00:44:17 – Pour l'histoire, et ici ce soir,
00:44:19 que la cérémonie d'ouverture des JO de Paris 2024 est une folie criminelle.
00:44:23 Il n'y a rien qui, d'un point de vue de la sécurité et de la sûreté des athlètes,
00:44:28 des organisateurs et du public, n'est envisageable sous cette forme-là.
00:44:33 La préfecture de police n'était pas défavorable, elle était totalement opposée.
00:44:38 Il n'y a pas un expert français étranger du CIO ou d'ailleurs
00:44:42 qui trouve que ce truc a du sens.
00:44:44 Et il est impossible de sécuriser 12 km au-dessus de Paris,
00:44:48 sur la Seine, dans ces conditions-là.
00:44:50 [Générique]
00:44:57 – Vous partagez ce point de vue avec Xavier Roffert ?
00:44:59 – Alain a parfaitement raison, c'est la sagesse même.
00:45:03 Et pourquoi réagit-il comme ça ?
00:45:05 Parce que nous, les criminologues, lui et moi, dans les mêmes lieux universitaires,
00:45:10 nous sommes sans arrêt bombardés de questions.
00:45:14 La classe politique entière, quand vous êtes en contact avec eux,
00:45:18 ou les hauts fonctionnaires, quand on leur dit
00:45:20 "alors il faut peut-être revenir au fond de la rentrée",
00:45:22 ils vous coupent, ils disent "je m'en fous des cours d'histoire,
00:45:24 qu'est-ce qui va se passer demain ?"
00:45:26 Donc on est harcelé sans cesse pour essayer de prévoir, d'anticiper.
00:45:30 Vous qui connaissez les terrorismes, qu'est-ce qu'ils vont faire le coup d'après ?
00:45:34 Comprenez que le ministre, lui, on lui annonce…
00:45:39 Le fait d'être ministre, c'est simple, j'en ai côtoyé de très près,
00:45:42 je peux vous dire "vous êtes ministre", mais n'importe quoi,
00:45:45 de la marine marchande ou des satellites artificiels
00:45:49 ou n'importe quoi entre les deux, ça consiste à s'entendre
00:45:52 annoncer une catastrophe, un drame ou un désastre
00:45:55 à peu près toutes les cinq minutes.
00:45:57 Alors ils ont le cuir épais, et donc quand on leur dit
00:45:59 "peut-être faut-il revenir à la rentrée",
00:46:01 "non je m'en fous, demain, voilà, j'ai la visite du président de la Tanzanie,
00:46:06 demain qu'est-ce qui va me tomber sur la tête ?"
00:46:08 Voilà, c'est ça qu'ils veulent savoir.
00:46:10 Donc nous avons pris comme habitude, Alain et moi,
00:46:13 et puis d'autres aussi, d'être toujours dans une posture d'anticipation.
00:46:19 Et lui qui connaît beaucoup de monde dans la police
00:46:23 et qui vit chez les hauts fonctionnaires,
00:46:26 il a naturellement servi, comme moi à d'autres endroits
00:46:33 et dans d'autres cas, de mur des lamentations.
00:46:36 C'est Vernout, les types "mais ils sont dingues,
00:46:38 mais tu te rends compte, mais t'as vu encore,
00:46:40 mais 12 kilomètres, mais au secours, etc."
00:46:42 Il a dû entendre ça 500 fois, et quand il dit ça à la télé,
00:46:46 c'est pas du jus de crâne, c'est le fait de ressortir
00:46:51 ce qu'il a entendu 100 fois, preuve et élément probant à l'appui, évidemment.
00:46:58 Alors on a toutefois l'impression que vous avez été entendus,
00:47:00 parce que si on écoute le chef de l'État,
00:47:02 on a l'impression que ça a fait son chemin, on l'écoute.
00:47:05 On va se donner les moyens de faire une très grande cérémonie d'ouverture.
00:47:09 Si on pense qu'il y a des risques, en fonction de l'analyse qu'on fera du contexte,
00:47:13 on a des scénarios de repli.
00:47:15 Donc il y a des plans B ?
00:47:16 Il y a des plans B et même des plans C.
00:47:18 On a une cérémonie qu'on prépare qui serait limitée aux trocadéros, par exemple,
00:47:21 et donc on ne ferait pas toute la scène, voire,
00:47:24 qui rapatrierait dans le stade de France, justement, la cérémonie,
00:47:29 parce que c'est ce qui se fait classiquement.
00:47:31 Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:47:39 Parce que ça semble être raisonnable de prévoir des plans B, des plans C.
00:47:42 La principale caractéristique de notre actuel président de la République
00:47:47 ne semble pas être l'écoute de son entourage.
00:47:50 Je connais du monde autour de lui, il n'écoute jamais personne.
00:47:53 Donc là, à la fin, peut-être que quelqu'un a été jusqu'à menacer de s'immoler par le feu,
00:47:59 ou de, je ne sais pas, pour essayer d'attirer son attention là-dessus,
00:48:04 mais évidemment, le fait de revenir sur cette idée folle serait simplement raisonnable.
00:48:09 Le fera-t-il ?
00:48:10 – Voilà, c'est un homme qui a un côté, vous savez, sale gosse même pas mal,
00:48:17 chaque fois que quelque chose peut choquer ou indigner,
00:48:20 même Nakamura ou autres de ce registre-là, il le fait simplement,
00:48:24 il aime faire souffrir les gens, j'ai l'impression.
00:48:28 Donc, on verra, qu'est-ce que vous avez la trouille,
00:48:32 et puis après ça, vous voyez, tout s'est bien passé,
00:48:34 ah là là, si j'étais pas là et tout.
00:48:35 – Bien sûr.
00:48:36 – Parce que quand il va à Marseille faire du cinéma,
00:48:38 devant les mamans des cités, à faire des selfies, etc.,
00:48:41 je crois que quand il rentre à l'Élysée, il dit "bon, vous voyez, où est le problème ?"
00:48:45 La seule chose, c'est qu'il a été dans un village Potemkin,
00:48:47 où tout avait été nettoyé, où on avait tout fouillé,
00:48:50 tout le monde à 500 mètres à la ronde,
00:48:52 pour être sûr qu'il n'allait pas se ramasser une rafale de calache au coin d'une rue,
00:48:57 et donc il défile dans des décors de théâtre,
00:49:01 ce qu'il a dans sa tête est forgé par une espèce de sous-idéologie californienne,
00:49:05 de communication de machin, etc., et il s'imagine que c'est le vrai monde.
00:49:09 Eh ben non, c'est pas le vrai monde.
00:49:11 – Alors bien sûr, dans toutes les menaces qui semblent peser sur les Jeux Olympiques,
00:49:15 il y a la menace terroriste, Alain Bauer faisait référence au-dessus de la scène,
00:49:20 parmi les scénarios envisagés, il y a celle d'une attaque de drone,
00:49:24 est-ce que vous trouvez ça crédible ?
00:49:26 – Non, parce que, on ne peut pas aller loin dans les détails,
00:49:32 mais il y a des moyens de supprimer les trains d'ondes,
00:49:36 donc il y a des moyens techniques,
00:49:38 de même que depuis les grands attentats de 2015-2016,
00:49:43 vous savez l'intelligence artificielle ça existe quand même.
00:49:46 L'intelligence artificielle c'est quoi ?
00:49:48 C'est des processus que vous pouvez accélérer 50 000 fois
00:49:53 par rapport à même l'informatique normale.
00:49:56 Je vous donne un exemple pour que ce soit bien clair dans l'esprit de tout le monde,
00:49:59 une des difficultés principales, un défi immense de l'aviation civile,
00:50:08 c'est le fait d'attribuer les équipages dans les avions autour de la terre,
00:50:12 c'est-à-dire qu'à tout moment il faut qu'il y ait 12 personnes,
00:50:15 dont un pilote, un copilote, un commandant de bord, machin, etc.
00:50:19 Et le commandant de bord s'est fêlé la cheville en faisant du golf,
00:50:25 l'hôtesse de l'air vient de découvrir qu'elle était enceinte,
00:50:28 et l'avion a eu une panne sur le réacteur numéro 2,
00:50:31 il y a eu un ouragan, etc.
00:50:34 C'est épouvantable.
00:50:36 Vous savez que, notoirement, c'est la physique qui nous l'apprend,
00:50:40 dans l'univers, le nombre d'atomes dans l'univers c'est 10 puissance 90.
00:50:45 Voilà, tous les atomes de tout l'univers.
00:50:48 Le nombre d'aléas possibles dans le transport aérien,
00:50:52 dans le registre que je vous ai annoncé, c'est 10 puissance 100.
00:50:56 Donc c'est épouvantable.
00:50:58 Normalement, avec l'informatique normale, avec les logiciels normaux,
00:51:05 établir les plans de vol d'équipage, etc. d'une grande compagnie aérienne,
00:51:10 c'est des journées entières à faire mouliner des machines,
00:51:14 sans grande précision.
00:51:16 C'est-à-dire que vous allez après ça, pouvoir faire en sorte qu'à Manille,
00:51:21 il y ait un Boeing ou un Airbus avec à l'intérieur le nombre de gens qu'il faut au bon endroit.
00:51:27 Mais sans tenir compte d'aucune préférence.
00:51:29 Ça, ça ne peut pas.
00:51:31 L'intelligence artificielle, je le sais, c'est des amis,
00:51:34 des gens avec lesquels on travaille justement sur les problèmes de sécurité et d'intelligence artificielle,
00:51:38 ils se sont attachés, ils ont pris le problème-là,
00:51:41 de 4 jours, ils sont passés à 10 minutes.
00:51:45 Donc ça, ça existe aussi dans le domaine de la sécurité.
00:51:49 Ce n'est pas de l'intelligence, l'intelligence artificielle, c'est un terme trompeur.
00:51:53 Ça s'appelle "machine learning" en anglais, le fait d'apprendre à des machines.
00:51:57 Alors quand vous apprenez des choses à des machines et qu'elles le font à la vitesse de la lumière,
00:52:01 où circule l'électricité, naturellement, ça va beaucoup plus vite.
00:52:05 Raisonnablement, on ne peut jamais rien dire à 100% en criminologie,
00:52:10 mais il devient de plus en plus difficile,
00:52:15 pratiquement même impossible à 90,90%
00:52:20 d'organiser dans l'Union européenne un attentat du style
00:52:25 13 novembre, 16 novembre et puis au mois de mars suivant à Bruxelles ou à Barcelone.
00:52:32 Pourquoi ? Parce que les prodromes, ce que vous devez faire obligatoirement,
00:52:36 il y a une configuration qui est repérable dans le cyberespace
00:52:42 et vous pouvez le reconnaître. Donc comment ça se passe, où ça se passe, comment ça se fait,
00:52:46 naturellement je ne peux rien dire là-dessus, mais c'est devenu quand même beaucoup plus difficile.
00:52:51 Vous pouvez détecter les signes précurseurs d'une opération organisée,
00:52:55 mais il n'y a pas que les opérations organisées.
00:52:58 Il y a le type qui a pris un coup de lune, Allah lui est apparu,
00:53:01 et puis alors il prend une bonbonne de gaz et puis voilà.
00:53:04 Donc tout n'est pas possible, mais le terrorisme organisé
00:53:09 à la façon du 11 septembre ou à la façon de novembre 2015 à Paris
00:53:15 ou de mars 2016 à Bruxelles et du printemps ou de l'été 2017 à Barcelone,
00:53:21 là ça devient quand même beaucoup plus compliqué parce que ça laisse…
00:53:26 Vous comprenez, les terroristes sont obligés de faire un certain nombre de choses.
00:53:31 Ils ne peuvent pas communiquer par pigeons voyageurs ou par signaux de fumée.
00:53:35 Et donc le seul fait d'utiliser la téléphonie, les réseaux, les machins,
00:53:39 il y a des traces quand c'est quelque chose qui ressemble au prodrome des préparatifs d'un attentat.
00:53:45 Souvenez-vous que pour les attentats de Paris,
00:53:49 il y a plus de 150 personnes qui sont engagées là-dedans.
00:53:52 Il y en a des dizaines qui circulent entre le Moyen-Orient, la Turquie, la Grèce,
00:53:58 l'Europe, la Hongrie jusqu'en Grande-Bretagne parce qu'il y avait aussi des préparatifs qui ont été faits, etc.
00:54:03 Et tout ça laissait des traces et les traces en question sont spécifiques et repérables.
00:54:08 Voilà, je ne peux pas aller plus loin mais ça rend quand même les choses plus compliquées.
00:54:14 Pareil pour les drones.
00:54:16 Les drones, il y a des ondes qui permettent de les guider, de les diriger.
00:54:20 Mais il y a aussi des dispositifs qui permettent d'annihiler certaines longueurs d'ondes.
00:54:25 Voilà, je ne peux pas me laisser dans…
00:54:27 On ne peut pas acheter un drone au bazar de l'hôtel de ville,
00:54:30 ou Dieu sait comment ça s'appelle maintenant, et puis aller le faire péter au-dessus de la tête de M. Macron
00:54:35 ou du président du CIO ou n'importe quoi, facilement.
00:54:39 C'est devenu de plus en plus compliqué.
00:54:41 Et ce qui existe dans le domaine de la malfaisance existe avec des dispositifs,
00:54:48 même parce que certains dispositifs d'intelligence artificielle,
00:54:52 seul un État peut… parce que ça consomme une énergie folle, naturellement.
00:54:58 – Le calcul, bien sûr.
00:55:00 – Ça fait des gros serveurs et des choses comme ça.
00:55:02 Et donc, ce n'est pas une bande de traînes savates venues du Moyen-Orient
00:55:06 qui est capable de mobiliser ça.
00:55:08 Donc, ce n'est pas ça l'inquiétude.
00:55:10 L'inquiétude, c'est que vous avez à proximité même, vous l'avez dit tout à l'heure,
00:55:15 les Beaudotte, ça doit être à moins d'un kilomètre d'un site olympique,
00:55:19 et là-dedans, vous avez des trucs hybrides avec des islamos, des bandits,
00:55:23 les cousins ceci, les cousins cela.
00:55:26 Et le problème des fratries, c'est que comme elles vivent très proches
00:55:31 les unes des autres et parfois dans les mêmes lieux,
00:55:33 elles n'ont pas besoin d'échanger par téléphonie.
00:55:35 C'est pour ça que vous avez eu les abdeslam,
00:55:37 c'est pour ça que vous avez eu les kwashi
00:55:39 qui sont passés, comme on disait, sous les radars,
00:55:41 parce qu'ils habitaient au même endroit.
00:55:44 – Bien sûr.
00:55:45 – Donc, quand les gens sont obligés de se téléphoner
00:55:47 parce qu'ils habitent à mille bornes les uns des autres,
00:55:49 la téléphonie, ok, c'est repérable, mais quand les gens habitent ensemble,
00:55:53 même chose, Mohamed Merah, à Toulouse,
00:55:58 il habitait dans une espèce de commune avec d'autres islamos, etc.
00:56:01 Ils habitaient sur place, comment voulez-vous les intercepter ?
00:56:04 Ils se parlent directement. Alors ça c'est plus compliqué.
00:56:07 – J'ai lu dans le Figaro, Olivier Christen, le procureur national anti-terroriste,
00:56:12 il a déclaré à la presse qu'un attentat de masse était toujours possible,
00:56:17 vous aviez l'air de dire tout à l'heure plutôt l'inverse,
00:56:19 qu'après les attentats du Bataclan et des terrasses,
00:56:23 après Bruxelles, l'Europe aujourd'hui était mieux protégée ?
00:56:26 – Oui, mais j'ai commencé par dire, voilà,
00:56:31 il est possible que des gens aient réussi à déjouer les précautions en question.
00:56:37 Si on tente de reproduire un attentat du style les terrasses, le Bataclan, etc.,
00:56:44 ça va être naturellement beaucoup plus compliqué,
00:56:46 mais c'était aussi à l'époque une première, ça avait eu lieu à Bombay,
00:56:51 on s'était dit, bon, nos frères indiens sont parfois un peu cafouilleux
00:56:56 et donc peut-être que ce qui est possible chez eux n'est pas chez nous,
00:57:00 eh bien non, ça a été possible chez nous.
00:57:02 Alors peut-être qu'à l'heure actuelle, de nouvelles sortes d'attentats
00:57:06 ont été imaginées, ne permettant pas d'être repérées
00:57:10 par les moyens qui nous permettaient d'être…
00:57:12 Enfin, c'est simple, c'est préparer la guerre d'avant, quoi,
00:57:15 donc la guerre d'après, elle ne ressemble pas toujours à la guerre d'avant.
00:57:18 Et des fois, on a des surprises, tout le monde nous annonçait la guerre des étoiles
00:57:22 et la guerre entre l'Ukraine et la Russie, c'est 14-18 plus les drones quand même,
00:57:26 l'artillerie lourde, les tranchées, tout ça, voilà.
00:57:29 Donc des fois, on a des surprises, et là, on n'est pas à l'abri des surprises.
00:57:32 Je serais procureur national antiterroriste, je dirais la même chose que lui,
00:57:37 simplement pour ne pas démobiliser les gens.
00:57:39 Mais la possibilité de commission d'un tel attentat
00:57:45 est beaucoup plus difficilement envisageable que, voilà, 5 ans, voilà, c'est ça, ça c'est sûr.
00:57:51 – Et alors, toute dernière question, Xavier Ruffin,
00:57:53 on a reproché à beaucoup de politiques de ne pas nommer le mal,
00:57:57 notamment le terrorisme islamiste.
00:57:59 Il y en a un que peu de politiques ont du mal à nommer,
00:58:04 c'est cette menace du terrorisme russe.
00:58:07 Des membres des renseignements allemands
00:58:10 auraient alerté les renseignements français
00:58:12 quant à la menace de possibles attentats commandités par la Russie ou par des Russes.
00:58:19 Qu'est-ce que vous pensez de ça ?
00:58:20 – Je pense qu'il y a la réalité et il y a la propagande.
00:58:26 Une chose est certaine, à l'heure actuelle,
00:58:30 une guerre au sens 14-18 du terme est en cours,
00:58:35 quelque part entre la Russie et l'Ukraine.
00:58:39 La guerre en question, elle peut s'achever à n'importe quel moment.
00:58:43 On n'est pas loin d'évolutions considérables
00:58:48 en matière de terme effondrement, mais de recul significatif
00:58:53 et l'hypothèse la plus vraisemblable à l'heure actuelle,
00:58:56 à terme, mais pas à terme de 1000 ans, à terme d'un an ou d'huit mois ou de 14 mois,
00:59:02 c'est qu'on va hériter, comme il y avait une Allemagne de l'Est et une Allemagne de l'Ouest,
00:59:06 d'une Ukraine de l'Est et d'une Ukraine de l'Ouest,
00:59:09 et que l'affaire se terminera mal pour ceux qui rêvaient de reconquérir,
00:59:16 y compris la Crimée, etc.
00:59:18 Dans ces conditions-là, très raisonnablement,
00:59:21 en se fondant sur 20 exemples historiques,
00:59:24 on est obligé de constater que quand une guerre s'achève,
00:59:27 que quand il y a plein de jeunes hommes frustrés
00:59:30 parce qu'ils n'ont pas obtenu ce qu'ils veulent,
00:59:32 que la région en question grouille d'armes,
00:59:35 parce que tout le monde en a envoyé du monde entier,
00:59:37 le pronostic n'est pas très bon.
00:59:39 Dans le passé, toujours, il y a eu des phases de terrorisme
00:59:44 ou de lutte armée sous une forme.
00:59:46 Songez, la guerre de Sécession, 1861-1865.
00:59:51 En 1890, encore, d'anciens combattants sudistes,
00:59:56 les frères James, Jesse James et ses frères,
00:59:59 attaquaient des chemins de fer et attaquaient des banques
01:00:02 "in the name of the lost cause", au nom de la cause perdue,
01:00:06 c'est-à-dire au nom du Sud, des sudistes.
01:00:08 Ils étaient devenus des bandits, mais ils avaient quand même un idéal.
01:00:13 Ça, en plus, on en a déjà parlé ici,
01:00:18 mais le gouvernement fait soigneusement à exprès de regarder ailleurs
01:00:21 parce que c'est trop énorme.
01:00:22 Entre l'Ukraine et le reste de l'Europe,
01:00:25 il y a la chaîne montagneuse des Carpathes,
01:00:28 200 000 km², ingérable, incontrôlable,
01:00:31 à l'heure actuelle, vous qui aimez les animaux,
01:00:34 90% des fauves européens, c'est-à-dire des lynx, des ours, des loups,
01:00:41 sont dans la zone des Carpathes.
01:00:43 Il y a des forêts primordiales de 10 000 ans là-dedans.
01:00:46 La frontière entre l'Ukraine et la Roumanie,
01:00:50 elle fait 650 km, il y a deux points de passage gardés.
01:00:54 Vous voyez, par là, beaucoup de choses peuvent passer.
01:00:57 En plus de ça, nos amis américains,
01:00:59 qui ne sont pas toujours d'une immense sagesse dans les histoires,
01:01:04 les carabistouilles qu'ils inventent au Moyen-Orient,
01:01:06 ont trouvé malin à un moment donné de déplacer des islamistes
01:01:09 de la zone sous le contrôle des Turcs jusqu'en Ukraine.
01:01:12 Alors ça s'est mal passé.
01:01:14 Les islamistes en question n'avaient pas l'habitude
01:01:17 de prendre des obus de 155 sur la figure,
01:01:19 donc ils ont dit non, mais pas bon pour nous.
01:01:22 Mais une partie est retournée à Idlib, une partie est restée en Europe.
01:01:26 Où sont-ils à l'heure actuelle ?
01:01:28 Ce sont des terroristes redoutables, naturellement.
01:01:30 – Ce sont ces gens auxquels vous faites référence
01:01:33 qui auraient pu commettre l'attentat du Crocus à Moscou ?
01:01:36 – Non, là c'était une autre branche, mais de cette espèce de nébuleuse
01:01:42 qui a éclaté en mille morceaux, qui s'appelait dans le temps
01:01:44 l'État islamique.
01:01:46 Mais là c'était plutôt ceux qui ont été envoyés combattre en Ukraine,
01:01:50 c'était plutôt ce qui s'appelle "Ajna d'Al-Kafkaz",
01:01:53 les soldats du Caucase qui étaient des islamistes,
01:01:56 Ingouche, Tchétchènes ou n'importe quoi,
01:01:59 opposés au régime Tchétchène naturellement pro-russe,
01:02:02 Kadyrov et compagnie.
01:02:04 Et ceux-là, il y en a une partie qui ont déserté en Ukraine
01:02:08 et dont on ne sait pas trop bien où ils se trouvent à l'heure actuelle.
01:02:11 Donc je serais les gouvernements entre…
01:02:15 parce que naturellement des Tchèques, des Slovaques, des Allemands
01:02:20 et des Polonais, il y en a qui viendront aux Jeux Olympiques.
01:02:23 Donc leur gouvernement aurait intérêt de filtrer bien les individus en question
01:02:27 s'ils les repèrent, parce que ça c'est un vrai péril.
01:02:30 Il y a eu un espèce de jeu de bonteaux,
01:02:33 on a dispersé toutes sortes de gens dangereux dans la région
01:02:36 et maintenant on ne sait plus trop où ils se passent.
01:02:38 Je pense que c'est plus ça le problème que la volonté de Poutine
01:02:42 qui n'a pas l'air d'être trop en train de perdre sa guerre, d'aller…
01:02:46 Vous savez, le terrorisme c'est le désespoir.
01:02:50 Quand les Palestiniens commencent à réaliser,
01:02:54 après la guerre des 6 jours,
01:02:56 que Nasser ne viendra pas les sauver avec son beau cheval blanc, etc.
01:03:00 et qu'ils sont tout seuls et qu'ils sont dans la panade
01:03:02 et qu'ils sont dans les camps de réfugiés,
01:03:04 alors en 68 vous avez les premiers détournements d'avions
01:03:07 faits par des extrémistes palestiniens.
01:03:10 Le terrorisme c'est l'arme du désespoir.
01:03:14 Et donc dans la région, Ukraine, Russie,
01:03:17 il y a un véritable déluge d'armes.
01:03:21 Je note une chose d'ailleurs, qui n'a pas été soulevée par les médias trop,
01:03:25 c'est qu'à Marseille, récemment, il y a eu les 2-3 premières fusillades
01:03:30 où on a retrouvé par terre des étuis de 5,56.
01:03:33 5,56 c'est le calibre OTAN.
01:03:36 Où venaient ces armes ?
01:03:38 Avant c'était du 7,62, c'est-à-dire le calibre des Kalashnikovs,
01:03:42 c'est-à-dire calibre Pacte de Varsovie,
01:03:44 là c'est le calibre OTAN.
01:03:47 Donc ça veut dire que d'ores et déjà de la zone de l'Ukraine,
01:03:51 parce que des 5,56 il n'y en a pas en Afrique par exemple,
01:03:54 il n'y en a pas en Libye, c'est des armes russes pour l'essentiel.
01:03:57 Mais ça vient, maintenant ça commence à venir un peu d'Ukraine.
01:04:00 C'est pas fréquent mais la première fois c'est la bonne.
01:04:04 Et comme il disait dans "Les Tontons Flingueurs",
01:04:07 "Un barbu c'est un barbu, trois barbus c'est des barbouzes".
01:04:10 Et bien là un 5,56 c'est un peu inquiétant,
01:04:14 mais plusieurs ça signifie que les armes sont en train d'arriver.
01:04:17 Donc le péril à mon avis il est là.
01:04:19 Des jeunes furieux, frustrés par la défaite,
01:04:22 des armes qui traînent, la volonté de se venger.
01:04:26 Dieu sait sur qui, sur des intérêts russes en Europe
01:04:28 ou sur des gens qui sont les chinois, qui sont les alliés, n'importe quoi.
01:04:32 Mais ça peut donner lieu, ça oui, une vague de...
01:04:34 On a vu ça dans le passé.
01:04:36 – Je vous remercie Xavier Roffert, comme d'habitude
01:04:38 on a fait un tableau absolument réjouissant de notre pays.
01:04:41 En tous les cas il était passionnant.
01:04:42 Je vous remercie beaucoup, je vous remercie tous de nous avoir suivis.
01:04:45 J'espère que cette émission vous a plu.
01:04:47 J'espère que pour ce fait vous allez pouvoir la relayer à vos proches
01:04:51 pour qu'elle soit diffusée au mieux, n'oubliez pas.
01:04:54 Je lis tous vos commentaires juste en dessous dans la rubrique
01:04:57 et puis bien sûr pour me faire plaisir n'oubliez pas le petit pouce en l'air
01:05:00 un petit peu en bas à droite.
01:05:02 Je vous souhaite une bonne fin de semaine, portez-vous bien
01:05:05 et puis je vous donne rendez-vous la semaine prochaine.
01:05:07 À bientôt.
01:05:08 [Musique]
01:05:22 [Musique]

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