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00:00 Avec Transformers 4, l'objectif de Paramount était de draguer le marché chinois qui au fur et à mesure des opus s'est pris d'amour pour cet univers.
00:07 Le film sera donc tourné en partie à Hong Kong et le pari sera gagnant puisque sur les 1,1 milliard de dollars de recettes mondiales,
00:13 il faudra en compter 320 millions rien qu'en Chine.
00:16 Avec de tels chiffres, il était évident que tout le monde allait remplir pour un cinquième opus.
00:20 La Paramount se met donc au travail, fera appel à Papa Spielberg et à son ado en chaleur le petit Michael,
00:26 et a pas moins de 14 scénaristes pour mettre en place ce Transformers 5, The Last Knight.
00:31 14 scénaristes, 14 cerveaux pour écrire ça, que dire de plus ?
00:34 Le film raconte comment Optimus Prime va se faire laver le cerveau par sa créatrice pour retrouver le bâton magique de Merlin,
00:41 qui est en fait un artefact Transformers à l'origine de la magie de ce dernier, et qui a le pouvoir de détruire la Terre.
00:46 Les Autobots et leurs amis humains vont donc partir en guerre contre leur plus grande menace, Optimus lui-même.
00:52 14 cerveaux, pour ça.
00:54 Même si j'avoue que l'intro est classe, faut adhérer à l'idée et au Merlin alcoolique,
00:59 mais l'imagerie est cool et ça donne envie de voir B diriger un film de cette époque.
01:03 Puis quand on voit le making-of, le mec n'est pas Yalaine main morte.
01:06 Mais passez ces 10 premières minutes et c'est terminé.
01:09 C'est le pire film de la saga, c'est indigeste, le film te fait mal, littéralement.
01:14 Quand je l'ai vu pour la première fois, j'ai pas pu le finir, et c'est très très rare, mais le film me foutait le tournis.
01:19 Là du coup, j'ai bien dû aller jusqu'au bout et c'était un calvaire.
01:22 Les 30 dernières minutes, j'avais l'impression d'être dans un état second, alors que j'étais totalement sobre.
01:27 Je veux dire, ça m'a shampouigné le cerveau.
01:29 Et je sais, c'est pas forcément cohérent d'aimer le second opus et pas celui-ci,
01:32 vu que le second opus a à peu près les mêmes défauts.
01:34 Mais le second opus, il y a encore une espèce de, comment dire, de nouveauté dans l'univers.
01:39 Et le film s'inscrit dans son époque.
01:40 Il y a une imagerie qu'on retrouve plus forcément aujourd'hui.
01:42 Quelque chose qui fait que, bah, étrangement, peut-être même de manière assez magique, bah ça passe.
01:48 Mais celui-ci, en fait, on est sur une formule qui se répète encore et encore et encore depuis 4 films.
01:52 Et non seulement la formule se répète, donc n'est plus intéressante,
01:55 non seulement les personnages ne sont plus intéressants,
01:56 mais en plus l'action n'a plus aucun sens, ce découpage n'a plus aucun sens.
02:00 On est sur des plans qui durent pas plus de 1 seconde et demie, c'est assez ahurissant.
02:04 Et quand tu t'enfiles les 5 films d'affilée,
02:06 mais je peux te dire qu'arriver à celui-là, c'est impossible à tenir.
02:10 Tu peux pas t'y intéresser.
02:11 Tu peux y voir quelque chose, je veux bien l'entendre.
02:14 Je veux dire, ça se trouve, ce film est complètement avant-gardiste,
02:16 et dans 20 ans, il sera réévalué à la hausse.
02:18 Mais en attendant, aujourd'hui, on n'est pas prêt pour ça.
02:21 Clairement pas. En tout cas, pas moi.
02:23 C'est pas possible de valider un film comme ça.
02:25 C'est pour moi le pire film de Michael Bay.
02:26 Et je vais essayer de vous expliquer pourquoi.
02:28 Bon déjà, comme je l'ai dit, le découpage est bien trop épileptique.
02:30 Y'a aucun effort de mise en scène, c'est totalement illisible.
02:33 On te fout des gros plans au ralenti pour tout et n'importe quoi.
02:36 L'action a passé le stade du "too much" depuis très longtemps,
02:39 et du coup, elle n'est plus du tout efficace.
02:41 Je dirais même qu'elle t'écrase, qu'elle t'avale pour mieux te vomir derrière.
02:45 Les fonds verts se voient.
02:46 Le récit n'a plus aucun sens, je veux dire...
02:49 Oubliez le récit.
02:50 Y'a des choses qui se passent et qui détruisent totalement la crédibilité de cette histoire.
02:54 Même si oui, quand t'as des bagnoles qui se transforment en robots,
02:56 est-ce qu'on peut encore poser le terme "crédibilité".
02:58 Pour donner un exemple parmi tant d'autres,
03:00 au bout de deux heures de film, y'a des trucs comme ça qui se passent.
03:02 Et moi, à ce moment-là, le film m'a détruit mentalement.
03:05 Donc j'ai même plus la force de rejeter ce que je vois.
03:07 Le film gagne littéralement sur moi,
03:09 et je me dis "Vas-y, fais ce que tu veux, tant pis".
03:12 Même si ça a plus de sens.
03:13 Donc du coup, en commentaire, dites-moi si le film est bel et bien avant-gardiste,
03:17 si j'ai simplement pas compris ce que je voyais,
03:18 ou si c'est juste nul à chier.
03:20 Moi je partirais plus sur la seconde option, mais bon, à vous de me dire.
03:22 L'un des autres gros problèmes, c'est le changement de cadre permanent
03:25 entre le 70mm de l'IMAX et le 35mm basique.
03:28 Ça le fait pendant tout le film et sans aucune cohérence.
03:32 Je veux dire, dans The Dark Knight Rises par exemple,
03:34 on change de format pour les grandes batailles et les moments explosifs.
03:37 On a le temps de profiter de l'IMAX, ça dure longtemps.
03:39 Ça donne un certain grandiose à ces scènes, et ça a du sens.
03:42 Là on change le ratio d'image sur des champs contre champs.
03:45 Ça n'a strictement aucun intérêt,
03:47 le ratio change en à peine quelques secondes sur des dizaines et des dizaines de cuts d'affilée,
03:51 et c'est juste insoutenable.
03:52 Je veux dire, je connais plein de gens qui pendant la projection du film au cinéma,
03:56 sont allés se plaindre à la direction du cinéma en question,
03:59 parce qu'ils pensaient que c'était un bug de l'image.
04:01 Et les dirigeants des cinémas devaient leur dire que non, c'était un parti pris de mise en scène.
04:05 Rajoutez à ça les poncifs scénaristiques habituels,
04:07 à tel point qu'à un moment ils nous l'ajoutent Suicide Squad en introduisant des personnages un à un,
04:11 avec le texte et leurs caractéristiques,
04:14 et le fait que tout ceci soit très très mal amené, et surtout vu et revu.
04:18 Enlevez encore une bonne heure de blague inutile qui allonge le film inutilement,
04:21 comme dans tous les autres opus de la saga d'ailleurs.
04:23 Sans oublier notre cher Anthony Hopkins en roue libre,
04:26 et bon nombre d'incohérences.
04:31 Je veux dire, il est où Galvatron ?
04:33 14 scénaristes et pas un seul qui se demande s'il faudrait pas répondre à cette question.
04:37 Voilà comment obtenir un des pires films de ces 20 dernières années.
04:40 Et c'est un fan de Michael Bay qui vous dit ça.
04:42 Jusqu'au tout dernier cut du tout dernier plan, c'est foireux.
04:46 Et les monteurs devront s'y mettre à 6 pour démêler ce bordel.
04:49 Bref, vous l'aurez compris, le film est très dense,
04:51 et reste bizarrement compliqué à analyser, tant ce qu'il raconte est un mystère.
04:55 C'est du cinéma unique en son genre, ça on peut pas lui enlever.
04:58 Mais c'est peut-être un peu trop perché pour le spectateur, qui ne suivra pas le délire,
05:03 et fera du film un échec financier pour la Paramount,
05:06 puisqu'il a rapporté moitié moins que l'opus précédent.