Diminuer le nombre d'agressions à l'arme blanche. C'est l'objectif de l'expérimentation d'une amende forfaitaire délictuelle de 500 euros en cas de port d'arme de catégorie D. Christian Estrosi, maire de la ville, était en direct sur BFMTV.
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00:00 On prend les informations que nous donne Benjamin à l'instant.
00:02 Jusqu'à maintenant, le porteur d'une arme de catégorie D, un couteau,
00:06 qui se faisait attaperner dans la rue, était susceptible de recevoir une amende de 15 000 euros et un an de prison.
00:11 Là, on parle d'une amende de 500 euros.
00:13 On peut se dire, ceux qui nous regardent ce matin, on est en train d'alléger les choses.
00:17 Pourquoi un "laxisme" face au porteur de couteau ?
00:21 D'abord, les choses ne sont pas allégées.
00:24 C'est-à-dire que la première mesure, qui coûte 15 000 euros et jusqu'à un an d'emprisonnement,
00:30 c'est une comparution devant un tribunal qui vous condamne à cette peine parce que vous êtes interpellé.
00:37 Et si vous êtes interpellé, c'est la plupart du temps parce que vous êtes en situation délictuelle.
00:43 Or, aujourd'hui, nous avons besoin d'augmenter la palette de tout ce qui nous permet de lutter contre un phénomène
00:52 qui, je vous le rappelle, les attaques au couteau ou avec les autres armes de catégorie D qui viennent d'être rappelées,
01:00 c'est près de 29% d'homicides dans notre pays.
01:04 Près de 38%, il faut le dire aussi, se passent sur la voie publique.
01:09 Et près de 28% sont commis par des étrangers, il faut le rappeler aussi.
01:19 25% par des moins de 26 ans.
01:23 – Pardon, j'entends vos chiffres, mais qui parmi ces gens-là va être, comment dire,
01:29 inquiété de voir qu'il pourrait recevoir une amende de 500 euros ?
01:32 – Aujourd'hui, pour n'importe quelle provocation, un automobiliste, un feu rouge,
01:44 un regard qui déplaît quand on le croise dans sa cage d'escalier ou sur la chaussée, etc.
01:51 On utilise une arme de catégorie D et on s'attaque.
01:57 Et c'est le trafic de drogue qui, de plus en plus, a fait monter ces dernières années
02:03 l'usage des armes blanches ou des armes de catégorie D dans notre pays.
02:08 Aujourd'hui, je veux dire que par exemple, dans ma ville, le parquet de Nice a toujours été
02:14 assez intransigeant et a toujours veillé à ce qu'il y ait des comparutions
02:19 et des condamnations assez fortes, et notamment en celles pouvant aller jusqu'à 15 000 euros
02:24 et un an d'emprisonnement.
02:26 Mais les choses se multiplient tellement que c'est beaucoup plus simple pour la police
02:33 de faire des contrôles et systématiquement, s'il ne s'agit pas d'un délit,
02:41 mais simplement d'un port sur soi...
02:43 - De mettre une amende plutôt que d'aller vers un tribunal, etc.
02:46 - De mettre une amende immédiate.
02:47 - Cet immédiat...
02:48 - Cet immédiat, c'est 500 euros.
02:49 Et ça ne s'applique pas à quelqu'un qui est en situation de délit.
02:53 Ça ne s'applique pas...
02:55 - C'est simplement le fait de porter.
02:56 Mais donc votre message, notamment pour les habitants de Nice, c'est
02:59 "personne avec un couteau dans la rue".
03:01 Un couteau, c'est dans la cuisine, ce n'est pas sur soi.
03:05 Il faut que les choses soient claires.
03:07 Et pour moi, c'est une mesure de plus dans toute la palette des sanctions
03:12 qui sont proposées et qui peuvent être utilisées par la police.
03:16 Je veux préciser une chose, c'est que ça ne s'applique pas à un récidiviste.
03:21 Un récidiviste n'aura pas une amende de 500 euros.
03:24 Si il est récidiviste, c'est immédiatement la garde à vue et le tribunal.
03:29 Ça ne s'applique pas pour les mineurs.
03:32 Les mineurs, c'est immédiatement là aussi une prise en charge
03:36 avec les mesures législatives et réglementaires qui correspondent aux mineurs.
03:41 - Mais quand vous dites, Christian Lestrosier,
03:43 "le couteau, c'est dans la cuisine",
03:44 plein de gens qui nous regardent et qui peuvent se dire
03:46 "mais moi j'ai toujours eu, par habitude, un Opinel dans la poche, etc."
03:49 - Et bien c'est interdit.
03:50 - C'est terminé, c'est interdit.
03:51 - C'est fini, c'est interdit.
03:53 C'est interdit.
03:55 Et je trouve que, justement, cette facilité qu'était de se dire
03:59 "j'ai toujours, naturellement, nous avons des gens extrêmement honnêtes
04:05 et qui n'en feraient pas usage",
04:07 ils peuvent en avoir occasionnellement.
04:10 Bon, effectivement, quelqu'un qui fait de la randonnée en montagne
04:15 et qui a un couteau suisse pour pouvoir assurer
04:21 ce que tous les montagnards font entre son casse-croûte
04:24 et puis un certain nombre de mesures...
04:27 - Là, il y aura une tolérance.
04:28 - ... pour resserrer ses fixations, ses crampons, ses saucisses,
04:32 et cela, ne sont pas concernés.
04:34 - Parce que je voulais vous montrer quelque chose.
04:35 Regardez ce qu'a vu l'un de nos envoyés spéciaux la semaine dernière à Marseille,
04:40 au moment où la flamme est arrivée.
04:41 C'est Antoine Forestier qui disait
04:43 "pour entrer sur le Vieux-Port, on te fouille à trois reprises
04:46 pour passer les contrôles de sécurité.
04:47 Une fois arrivé, tu peux acheter en boutique le couteau officiel Paris 2024."
04:51 - Oui, c'est interdit.
04:53 Aujourd'hui, on ne porte pas...
04:55 - On les vend, les couteaux !
04:57 - Écoutez, vous avez tellement raison.
05:00 C'est une contradiction qui est d'une telle évidence.
05:04 Donc j'espère que ces mesures, d'abord,
05:09 qui les vendent sont sans doute des gens qui les vendent,
05:13 non pas avec le label d'un stand officiel...
05:16 - Ah ben pardon, là c'est officiel, c'est Paris 2024,
05:18 c'est tout ce qu'il y a de plus officiel.
05:19 Une fois que vous passez les fouilles de sécurité, etc.
05:22 il y a les couteaux en vend.
05:23 - Écoutez, moi je n'ai pas eu connaissance de ça,
05:25 mais si c'est une réalité, je ne peux que demander
05:29 aux organisateurs de Paris 2024 de prendre toutes les mesures
05:34 pour se conformer eux aussi à la loi.
05:36 Voilà, c'est tout.
05:37 - Sauf que parmi ceux qui ont le doigt d'abeille,
05:39 il y a les couteaux de la République française, etc.
05:40 - Non mais, on parle de quelque chose de sérieux.
05:43 Grand Saint-Philippe, il est mort comment ?
05:47 À coups de couteau.
05:49 Cette nuit en Vendée, il y a un homme qui a été attaqué
05:53 à 3h du matin à coups de couteau, il est mort dans l'ambulance.
05:55 C'était cette nuit.
05:58 Vous voyez ce type d'usage qui se propage de plus en plus
06:03 et plus particulièrement dans les quartiers,
06:05 et ça aussi c'est important de le signaler,
06:07 dans les quartiers où nous voyons le trafic de drogue
06:11 se développer de plus en plus.
06:13 Vous savez que ceux qui aujourd'hui posent le plus de problèmes
06:16 de délinquance et de délinquance aussi au niveau des étrangers
06:20 en situation irrégulière qui constitue l'essentiel des filières,
06:24 c'est dans certains quartiers de Dîle qui sont identifiés.
06:30 - Y compris à Nice.
06:32 - Et y compris à Nice, comme dans toutes les grandes villes de France,
06:35 et y compris même dans la ruralité.
06:37 C'est bien pour ça.
06:39 - Vous parliez de la panoplie de mesures à votre disposition,
06:42 vous avez mis en place un couvre-feu
06:44 pour les moins de 13 ans dans certains quartiers
06:46 et même moins de 16 ans dans un quartier de Nice.
06:48 Quel bilan vous faites ?
06:50 Est-ce que vous arrivez d'ores et déjà à tirer un bilan de cette mesure
06:52 qui est entrée en vigueur il y a quoi, une semaine maintenant ?
06:54 - Moi je l'ai mis en place depuis 2009 jusqu'en 2019,
06:58 puis il y a eu les mesures anti-Covid,
07:00 mais je vous rappelle par exemple que pendant le Covid,
07:04 c'est intéressant, en 2020 nous avons pris des mesures
07:08 avec le procureur de la République
07:11 qui fassent que toute personne qui se promènerait
07:16 avec une arme blanche ou quelque chose qui poserait un problème
07:21 se transforme en délit.
07:24 Aujourd'hui la mesure qui nous est proposée est intéressante,
07:28 surtout avec l'interdiction de paraître.
07:30 Est-ce que je peux une seconde expliquer ce qu'est l'interdiction de paraître ?
07:34 - D'abord.
07:35 - Oui mais c'est important, c'est-à-dire que celui qui est frappé
07:38 de l'amende forfaitaire, un, s'il est récidiviste,
07:42 c'est une amende forfaitaire délictuelle, il est fiché,
07:47 ce qui veut dire que s'il y a récidive,
07:50 alors pour le coup c'est sûr c'est les 15 000 euros et l'année de prison.
07:55 Et en plus de cela, on lui remet au tribunal une interdiction de paraître,
07:59 c'est-à-dire qu'on lui donne la cartographie de tous les quartiers
08:03 où il n'a pas le droit de se rendre à partir du moment
08:07 où il est frappé par cette amende forfaitaire.
08:10 - Mais Christophe Troisi, après la mise en place,
08:12 la remise en place de ce qu'on peut...
08:13 - On voit que c'est une mesure de plus et pas du moins
08:16 par rapport à ce qui existe.
08:17 Tout ce qui existe est maintenu avec la plus grande fermeté.
08:21 - Et on rajoute une possibilité pour la police.
08:23 - Je demande simplement à ce que la police municipale,
08:26 en tant que président de la Commission nationale consultative des polices municipales,
08:30 au moment où le ministre de l'Intérieur et le garde des Sceaux
08:34 viennent d'ouvrir le Beauvau des polices municipales,
08:37 puisse bénéficier de la possibilité de pouvoir dresser des amendes forfaitaires délictuelles
08:43 au même titre que la police nationale et la gendarmerie nationale.
08:46 - Combien d'interpellations au titre du couvre-feu
08:47 depuis que vous l'avez remis en place à Nice ?
08:49 - Nous en interpellons tous les soirs
08:52 et nous allons d'ailleurs monter l'âge qui était de 13 ans
08:56 et dans un seul quartier où il y avait justement beaucoup de deals à 16 ans
09:00 et où là nous pouvons être très opérationnels.
09:03 Nous envisageons de le monter dans un certain nombre de quartiers
09:06 à 15, 16 voire 17 ans.
09:09 - C'est une annonce que vous nous faites ce matin, ce sera quand ça ?
09:12 - Ce sera dans les semaines qui viennent
09:14 en fonction de la cartographie que nous sommes en train de dresser
09:17 par rapport aux délits en matière de trafic de drogue notamment
09:21 ou d'incidents de provocation, d'attaques à des bandes rivales
09:28 qui entre elles tous les jours sont confrontées à des problèmes
09:34 qui pourrissent la vie de la population.
09:36 Nous devons arriver à un niveau où nous devons faire usage
09:40 de toutes les possibilités qui nous sont offertes par la loi
09:43 mais voilà pourquoi plus nous permettrons aux forces de l'ordre,
09:47 qu'elles soient gendarmerie, police nationale ou police municipale
09:50 de pouvoir disposer de ces autorisations d'usées d'amende forfaitaire,
09:55 d'interpellation, de flagrant délit, de transmission
10:02 qui soient les mêmes pour toutes les polices,
10:04 et bien plus nous serons efficaces.
10:06 Nous ne devons céder en rien à l'égard des voyous.
10:09 - Merci beaucoup Christian Lestrosi.
10:11 - Merci.