Général Vincent Desportes, ancien directeur de l'École de Guerre, était l'invité de BFMTV ce lundi soir.
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00:00Alors je crois pas moi que les russes veulent récupérer la Lusaville du pays, ça n'est pas le problème.
00:05Leur problème c'est de percer les lignes ukrainiennes.
00:08Comme vous le savez ça fait trois mois qu'ils ont lancé leur contre-attaque ou leur offensive,
00:13qu'ils ont avancé mais pas suffisamment, ils ont avancé à Dvivka qui est affaiblie mais ils ne perdent pas.
00:18Donc ils vont très naturellement chercher une zone, une autre zone pour percer,
00:23qui d'ailleurs assez étrangement n'est pas défendue.
00:25C'est assez étonnant d'ailleurs que les ukrainiens n'aient pas agrandi leur zone de défense jusqu'à la partie nord de leur territoire.
00:33Les russes l'avaient remarqué, ils trouvent une faiblesse.
00:36Que vont-ils faire maintenant ? Quel est leur objectif ? De percer.
00:39Il y a deux solutions.
00:40Soit Kharkiv constitue une zone de blocage, comme l'a dit votre correspondant,
00:46les ukrainiens sont obligés, ils n'ont pas de réserve les ukrainiens, c'est leur grande difficulté, pas de réserve sensible.
00:51Donc prendre des forces qui sont sur la ligne du côté de Dvivka et puis les emmener là-bas,
00:57ce qui crée une faiblesse dont la Russie pourrait tirer parti.
01:01Mais je pense que ce que monsieur Poutine cherche, ce n'est pas exactement ça.
01:05Ce que Poutine cherche, c'est une véritable percée.
01:08Pas prendre Kharkiv, ça n'a pas de sens, ça coûte cher.
01:11Imaginez quelques secondes qu'il y ait une percée et que les troupes russes passent derrière à l'est ou à l'ouest de Kharkiv.
01:20Que doit faire absolument l'armée ukrainienne ?
01:23Elle n'a qu'une solution, c'est décrocher.
01:25De combien ? De 100 kilomètres.
01:27Pour arriver à se rétablir sur une ligne à l'ouest de Kharkiv.
01:32Cette affaire-là, elle rappelle de manière tout à fait extraordinaire notre défaite de 1940.
01:39Je vous rappelle que nous tenons, c'est beaucoup moins long dans le temps notre affaire,
01:43mais nous tenons pendant trois jours de manière tout à fait remarquable en Belgique face aux troupes allemandes.
01:50Et nous nous effondrons en quelques heures quand Guderian et Rommel arrivent à percer du côté de la Meuse,
01:59ce qui va entraîner les armées françaises à se replier intégralement.
02:04Donc je pense que la volonté, elle est là.
02:07Si les Ukrainiens doivent se replier de 100 kilomètres, 100 kilomètres, c'en est fini l'Ukraine.
02:13Ils ne se rétabliront jamais.
02:15Je ne dis pas que c'est ce qui va se passer, c'est sûrement ce qui est recherché.
02:20Si ça ne fonctionne pas, c'est que les Ukrainiens auront amassé suffisamment de troupes du côté de Kharkiv pour défendre,
02:26mais que donc ils auront affaibli un autre point qui sera une faiblesse qui sera évidemment exploitée par Poutine.