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00:00:00 Bonjour, je m'appelle Emile, j'ai 71 ans, j'ai quitté la Belgique et je vis actuellement
00:00:09 dans un beau pays qui est la France.
00:00:11 Et donc, je viens de sortir un livre qui s'appelle "Du Trou, l'enquête assassinée" qui est
00:00:19 sorti au début du mois d'avril.
00:00:21 Bonjour M.
00:00:22 Bill, moi en fait ce que j'aurais beaucoup aimé c'est, comme je vous disais, en fait
00:00:26 que vous résumiez avec vos mots, en quelques mots, l'affaire du Trou, tout ce qu'il s'est
00:00:31 passé autour de ce dossier.
00:00:32 Donc l'affaire du Trou débute en juin 1995 avec l'enlèvement de Julie et Mélissa, deux
00:00:39 petites filles à Grasse-Loyne de 8 et 9 ans.
00:00:41 Et puis s'en suit encore l'enlèvement de deux autres jeunes filles, Anne et Fieu à
00:00:48 la côte belge au mois d'août 1995, puis la petite Sabine Dardenne au mois de mai et
00:00:56 au mois d'août 1996, c'est Laetitia Delay qui est enlevée.
00:01:01 Et là, grâce à un témoin qui a pu noter des éléments de plaque et la réaction de
00:01:10 deux magistrats, parce que ça il faut toujours le souligner, M.
00:01:13 Borlay et M.
00:01:14 Conroth ont fait un travail que beaucoup de magistrats ne feraient pas.
00:01:18 Ils ont directement pris les choses en main et donc du Trou a pu être arrêté et ses
00:01:24 complices ont été arrêtés et puis bon malheureusement, enfin ils ont fait des investigations, ils
00:01:30 ont heureusement retrouvé Sabine et Laetitia qui avaient été abusées par du Trou et
00:01:36 qui d'autre on n'en sait rien.
00:01:37 Et alors bon malheureusement on a retrouvé donc les quatre jeunes filles Julie, Mélissa,
00:01:42 Anne et Fieu enterrées dans un terrain de du Trou avec un de ses complices qui s'appelle
00:01:47 Bernard Welchstein.
00:01:48 Donc aujourd'hui vous sortez ce livre, du Trou l'enquête assassinée, est-ce que vous
00:01:53 pouvez nous expliquer en fait un petit peu votre histoire et l'objectif de la sortie
00:01:56 de ce livre?
00:01:57 Donc avec mon équipe, on faisait partie de la section financière à la BSR de Bruxelles,
00:02:03 la section de recherche de la gendarmerie et donc en août 96, 96 si on peut dire aussi,
00:02:12 notre section a été sollicitée par les magistrats de nos châteaux pour faire l'enquête financière
00:02:17 sur du Trou.
00:02:19 Moi personnellement je découvre le 13 août 96 que le gendarme, hélas décédé, René
00:02:30 Michaud avait le 16 août 96 tous les renseignements sur du Trou, sur son épouse, en disant qu'il
00:02:40 travaillait pour une section de cellules spécialisées et pour un magistrat dans le cadre de rapte
00:02:49 d'enfants, donc il avait des informations.
00:02:51 Ici au mois d'avril, il y a un mois à la foire du livre, j'ai rencontré un officier,
00:02:58 monsieur Gosset, qui nous a confirmé devant témoin que lui-même a dû ordonner à ce
00:03:04 gendarme de faire un procès-verbal, nous étions le 2 octobre et alors que le 16 août,
00:03:09 Anne et Fionne ne sont pas encore enlevées, et ce gendarme avait malheureusement les renseignements.
00:03:13 Puis on a fait des perquisitions, les perquisitions se sont faites le 13 et le 19 décembre, et
00:03:20 le 13 décembre on entend des bruits, des bruits d'enfants, des cris d'enfants, moi
00:03:25 je ne l'étais pas mais bon, c'est de l'autorité, puis on retrouve un spéculum de la crème
00:03:32 vaginale, du chloroforme, et personne ne s'inquiète de ça.
00:03:36 Alors bon, est-ce que les enfants sont là, apparemment toujours en vie, mais donc voilà.
00:03:42 Et alors avec mon équipe, donc mon chef d'équipe, l'adjudant de base, lui a, donc il y a eu
00:03:51 un appel à témoins, et des témoins se sont manifestés, et il y a eu plusieurs dames
00:03:57 qui ont témoigné sous X, et lui s'occupait du témoin X1, X1 nous a mis sur la piste
00:04:02 de plusieurs faits graves, on était parti pour élucider la mort peut-être d'une quarantaine
00:04:08 d'enfants, si on nous avait laissé faire pour reprendre des paroles célèbres, et
00:04:15 on a directement compris qu'on gênait.
00:04:17 Bon, notre hiérarchie s'inquiète beaucoup pour les heures de travail, mais bon on voit
00:04:25 aussi parfois quand on bloque une enquête, volontairement ou pas.
00:04:29 Alors ici, le témoin X1 a parlé du meurtre d'une jeune fille dans une champignonnière
00:04:35 désaffectée à Bruxelles, enfin elle n'a pas dit une champignonnière, elle a dit une
00:04:38 cave.
00:04:39 Mes collègues ont pensé à la champignonnière, mes collègues se sont dit entre eux, cette
00:04:43 affaire a été résolue, mais ce qu'il faut savoir c'est qu'à la régie, quand cette
00:04:48 personne témoignait, tout était enregistré, il y avait des magistrats qui étaient dans
00:04:52 la régie, et les magistrats ont dit, ce qu'elle raconte là, c'est l'histoire de la champignonnière.
00:04:57 Et on les a confiés le dossier, on m'a demandé d'analyser.
00:05:00 J'ai ramassé donc une pile de PV de 12 ans d'enquête, faite par la police judiciaire,
00:05:07 sous la conduite d'abord du juge Henois et ensuite du juge Jean-Claude Van Espen, qui
00:05:12 était un juge financier, donc je me suis toujours posé la question, et encore maintenant,
00:05:16 qu'est-ce qu'un juge financier a à voir avec la champignonnière, mais il faut savoir
00:05:20 qu'en 1984, ce juge était encore avocat, il était même, collaborait même avec Annie
00:05:27 Bouty, donc qui était l'épouse de M.
00:05:30 Newell, et puis il se fait nommer juge d'instruction par M.
00:05:34 Van Den Boenhaal, qui était un ministre qui a été même enlevé, si mon mémoire
00:05:39 est bonne, le 14 janvier 89, et retrouvé un mois plus tard.
00:05:43 Donc on le nomme juge d'instruction, on lui donne le dossier de la champignonnière.
00:05:47 Pendant 12 ans, on ne fait rien.
00:05:50 Si on fait des PV, on cherche sur des punks, et des punks, et des punks, et puis bon, le
00:05:57 30 avril 96, ils clôturent son enquête, et c'est fini.
00:06:02 Seulement, avec le témoignage de X1, on reprend l'enquête, et ce juge se présente dans
00:06:10 nos bureaux, le 20 janvier 97, il y a un mois que nous avons le dossier, puisque lui n'est
00:06:18 plus titulaire du dossier, donc c'est le parquet qui nous le donne, et il vient, il
00:06:21 vient en nouvelle, "ah qu'est-ce que vous avez, qu'est-ce que vous avez trouvé,
00:06:25 ah ben il y a ça, il y a ça, il y a ça, il y a ça, oh quidio".
00:06:29 Ce dossier c'est le clou de mon cercueil, si il y a une commission parlementaire, je
00:06:34 m'en expliquerai, j'espère que je n'ai pas été trompé par la police judiciaire.
00:06:39 Ça c'est les paroles du juge Van Espen, Jean-Claude Van Espen, le 20 janvier.
00:06:42 Au mois de mars, on a une réunion avec lui, et là il a pris connaissance du dossier,
00:06:50 puisque une semaine après cette rencontre, on lui avait donné une copie de nos PV, il
00:06:56 est ressaisi, et là je vois des coups de frein.
00:06:58 Par exemple, à l'époque, on avait trouvé un mégot de cigarette, l'ADN n'existait
00:07:03 pas en 84, donc ça avait été mis sous-cellé, et la police judiciaire n'en a rien fait.
00:07:11 Moi je suis allé chercher le mégot de cigarette au greffe et je l'ai mis à l'analyse.
00:07:14 Quand j'ai eu les résultats, j'ai demandé au juge, est-ce que je peux le comparer avec
00:07:18 les suspens de Neuchâtel, j'ai eu un refus.
00:07:19 Quand j'ai demandé au juge, tiens, est-ce que je peux avoir des réquisitoires bancaires
00:07:25 pour tous les suspens de Neuchâtel, il ne voulait pas.
00:07:28 J'ai redemandé, il ne voulait pas, j'ai redemandé, il ne voulait pas.
00:07:31 Finalement, tiens, on a ton papier.
00:07:33 Je fais ma demande, et le motif qu'il me donnait c'est, les banques gardent des archives
00:07:39 dix ans.
00:07:40 Alors moi je lui ai dit, on va pas risquer, ça ne coûte rien.
00:07:44 Oui, on a un fax qui est programmé, on pousse sur le bouton, on met dedans, et ça part
00:07:48 directement à toutes les banques de Belgique.
00:07:50 Et bon, tu as ton papier, moi je l'envoie, et les banques me répondent, dix ans, dix
00:07:54 ans, rien, rien, rien, et tout d'un coup, clac, une banque, le crédit professionnel
00:07:58 du Hénau me répond, ah oui, Dutrou a un compte chez nous, et ils m'envoient l'historique.
00:08:04 Et qu'est-ce qu'on voit, la jeune fille, la champignonnière, Christine Vanay, s'est
00:08:07 assassinée le 13 février 1984, et dans les 72 heures qui suivent de ça, Dutrou a ouvert
00:08:13 un compte, au crédit professionnel du Hénau, et sur le compte, il a versé l'équivalent
00:08:18 de 200.000 francs, donc on est à 5.000 euros maintenant, et bon, à 84, et il a versé
00:08:23 une partie sur son compte, et une partie sur le compte de son épouse, Michèle Martin.
00:08:26 À ce moment-là, je deviens vraiment dérangeant.
00:08:30 Bon, quand je demande à un juge, est-ce que je peux entendre une telle personne, c'est
00:08:35 le nom.
00:08:36 Si je dis, je peux entendre un punk, il va sauter, alors, il m'a même demandé, pour
00:08:41 vous dire un petit peu la connaissance de ce grand magistrat, il m'a demandé d'entendre
00:08:46 un punk.
00:08:47 Je lui ai dit, monsieur le juge, je veux bien, mais il est au cimetière déjà depuis
00:08:51 11 ans, et il ne savait même pas que le type était mort, pourtant c'était dans le dossier,
00:08:55 lui ce qui l'intéressait c'est les punks, les punks, les punks, le reste ça ne m'intéressait
00:08:58 pas.
00:08:59 Moi je l'ai vécu, je sais de quoi je parle.
00:09:01 Et donc, le 4 juin, le 4-5 juin 1997, il me sonne fou furieux, enragé, monsieur Bill,
00:09:11 vous m'envoyez quelqu'un chercher l'apostille, donc l'apostille c'était un devoir à effectuer,
00:09:16 donc on vous demande de faire entendre, il vous fait une apostille, et il vous faut une
00:09:22 copie de toute la presse de ce jour qui parle de la commission parlementaire.
00:09:26 Oui, ça aussi c'est ce qu'il nous dit le 20 janvier, si il y a une commission parlementaire,
00:09:32 je m'expliquerai.
00:09:33 Et tout au long on voyait que c'était tremblé, j'étais heureux de passer à la commission
00:09:39 parlementaire, mais lui malheureux, d'ailleurs il y a tous ces courriers qui parlent de commission
00:09:43 parlementaire, commission parlementaire.
00:09:45 Et donc il me téléphonait, il faut la copie de la presse qui parle de la commission parlementaire,
00:09:50 et notamment l'article Gino Russo était là.
00:09:52 Bon ben on ramasse la presse, je fais un procès-verbal avec je crois 12 articles de presse, et là
00:09:58 dedans c'est parce que la veille, la commission avait parlé des protections et on évoquait
00:10:03 le monsieur Newell.
00:10:04 Il faut savoir une chose, c'est que moi je suis viré par le juge Van Espen le 22 juin,
00:10:10 et le 30 décembre j'apprends par la presse que sa soeur Françoise c'est la marraine
00:10:15 du fils de monsieur Newell.
00:10:17 Alors, s'il est honnête, si monsieur Van Espen était honnête comme on le fait croire,
00:10:24 alors vous désistez, vous dites non, il y a un lien, je ne peux pas, je ne peux pas
00:10:30 travailler là-dedans.
00:10:31 Même le juge Pignolet qui a enquêté sur nous nous le dira plus d'une fois, comment
00:10:35 ça se fait, pourquoi on ne comprend pas son acharnement à vouloir reprendre ce dossier.
00:10:40 Il fallait bloquer tout simplement, et le blocage on l'a bien vu.
00:10:44 Et finalement quand la presse a parlé de ça, le lendemain il a demandé son désistement
00:10:48 mais il était trop tard, il avait viré les enquêteurs.
00:10:51 Et l'enquête, on sait où ça a retourné.
00:10:57 Alors quand moi j'ai ce juge par exemple qui clôture un dossier le 30 avril 96 et
00:11:04 qui me demande, moi, un an plus tard, monsieur Bill, il faudrait organiser une rencontre
00:11:09 dans vos bureaux avec les parents, un samedi.
00:11:13 Et vous irez chercher au greffe toutes les pièces.
00:11:16 Le samedi, je crois qu'on est le 5 avril 97, je crois Christine aurait eu 30 ans le
00:11:23 lendemain, les parents sont là, le juge arrive, ah bonjour monsieur le juge, le père, oui
00:11:29 monsieur le juge, c'est la première fois qu'on se voit en 13 ans, dites monsieur le
00:11:34 juge notre fille elle ne s'appelait pas Claudine, elle s'appelait Christine.
00:11:36 Vous imaginez ça commençait bien.
00:11:39 Et puis alors le show, monsieur Bill vous avez des gants, devant les parents, un cheveu,
00:11:46 et moi je suis là derrière ma machine et je fais mon procès verbal.
00:11:49 Quand c'est fini, le lundi, mes deux jeunes qui travaillent avec moi, je dis allez hop,
00:11:57 vous allez au greffe, vous allez le porter, vous me ramenez le numéro de dépôt, je termine
00:12:00 mon PV et hop vous portez le PV au juge.
00:12:03 Donc on fait ça le samedi 5 et le 7 en midi, moi il peut mettre tout en analyse.
00:12:08 Je suis passé à la commission parlementaire le 14 octobre, 6 mois plus tard, c'était
00:12:15 la quatrième fois que je téléphonais au greffe en demandant tiens, est-ce qu'on a
00:12:19 déjà retiré ce que j'ai déposé pour l'analyser, il n'y avait toujours pas touché,
00:12:25 ça ne l'intéressait pas.
00:12:26 De quoi avait-il peur, je n'en sais rien.
00:12:29 Ce que monsieur Van Espen a fait c'est une honte, parce qu'il a fait un rapport
00:12:35 un dimanche, le dimanche 22 juin, pour dire qu'il suspendait l'enquête, mes patrons
00:12:39 m'ont viré comme un malpropre, j'étais renvoyé seul devant tous mes collègues,
00:12:44 suite à la lettre du juge.
00:12:47 Quand le colonel lui a demandé des noms, il a refusé de donner des noms, mais il a
00:12:53 fait des fausses déclarations pour me foutre dedans, pour nous foutre dedans, monsieur
00:12:57 Van Espen.
00:12:58 Il a fait un faux procès-verbal le 1er septembre, il a fait une fausse déclaration le 15 décembre
00:13:02 chez le juge Pignolet, il a fait encore une fausse déclaration au mois de mars, et le
00:13:09 3 novembre ou le 3 octobre, ça dépend comment on l'interprète, parce qu'il s'est entendu
00:13:14 lui-même sous le nom du juge Pignolet, donc c'est comme le juge Pignolet entendant notre
00:13:19 collègue Van Espen, non, c'est Van Espen qui s'est entendu lui-même, et il fait le
00:13:23 procès-verbal, d'ailleurs il y a une erreur d'un mois dans la date, et on voit bien que
00:13:27 c'est pas la même façon de travail du juge Pignolet, et là-dedans, encore pour discréditer
00:13:33 Régina Louf et discréditer notre travail.
00:13:35 Moi je ne comprends pas, si c'est pas ça des protections, je ne sais pas ce qu'il
00:13:40 faut.
00:13:41 Ce monsieur s'en est tellement bien sorti, il a été bien tranquille, il n'a jamais
00:13:46 été inquiété, parce que c'est un juge.
00:13:49 Ça, ça me dégoûte.
00:13:51 Et couvert par d'autres magistrats, couvert par monsieur Dejeunep, le procureur de loi
00:13:56 de Bruxelles, couvert par le juge Pignolet, juge d'instruction, et couvert surtout par
00:14:01 le procureur général de Bruxelles, monsieur Van Odenhove.
00:14:04 Ce sont des malhonnêtes, pour moi c'est une association malfaiteur, ou une coalition
00:14:10 fonctionnaire, ou les deux.
00:14:11 Je n'ai pas le mot pour les qualifier, c'est pas un vol de vélo que ce sont faits.
00:14:16 C'est honteux, c'est une honte.
00:14:17 Et ces gens sont là en toute impunité.
00:14:21 En fait, depuis le début de l'histoire, c'est une affaire qui a scandalisé la Belgique,
00:14:28 même bien au-delà de la Belgique, qui a traumatisé de nombreux pays.
00:14:31 Et il y a énormément de citoyens, même de membres des forces de l'ordre, ou même
00:14:36 des familles des victimes, puisque très récemment, il y a à peine quelques années, l'un des
00:14:40 pères de l'une des victimes de l'affaire Dutroux, beaucoup de gens ont évoqué la
00:14:45 présence, comme vous le disiez, de couverture, de protection, et même de réseaux de pédocriminalité,
00:14:51 qui dépasserait même les frontières de la Belgique dans cette affaire.
00:14:54 Vous pourriez nous donner votre point de vue là-dessus ?
00:14:55 Écoutez, bon, malheureusement, on n'a pas pu enquêter.
00:14:58 Moi je dis, c'est pas l'œuvre, Dutroux n'est pas seul.
00:15:02 Mon officier qui fait info au PV, M. Duterme, on n'a pas le cité, il ne fait pas ça tout
00:15:08 seul.
00:15:09 Ils sont couverts.
00:15:10 En découvrant, en lisant, et en relisant tous ces documents, on voit vraiment la cabale
00:15:18 monter, l'association, la coalition entre eux.
00:15:21 Donc, dire qu'un tel est impliqué de près ou de loin dans le réseau, bon, le réseau,
00:15:30 est-ce que c'est celui qui abuse de l'enfant, ou c'est celui qui, comme dirait Einstein,
00:15:35 regardez, vous laissez faire, vous voyez ce que je veux dire, c'est aussi coupable.
00:15:41 C'est celui qui prête sa maison et qui n'assiste pas, mais qui, bon, voilà, ça fait partie
00:15:49 du réseau.
00:15:50 Maintenant, c'est un grand mot, le mot réseau, mais pour moi, je dis, ça ne peut pas être
00:15:58 l'œuvre d'une personne.
00:15:59 Non, c'est une organisation.
00:16:01 Maintenant, qui est derrière ? Ils sont les plus forts, ils ont gagné la partie, ils
00:16:08 ont gagné.
00:16:09 Nous, on a été évincés, grâce à ça, ils ont pu arrêter toutes leurs enquêtes.
00:16:14 Maintenant, c'est fini, vous ne pourrez plus repartir.
00:16:16 D'abord, il y a des prescriptions.
00:16:18 En Belgique, on a vite des prescriptions.
00:16:20 En France, je crois que c'est beaucoup plus long, en Amérique, encore pire.
00:16:23 Mais, pardon, en Belgique, bon, les dossiers, par exemple, de la champignonnière, depuis
00:16:29 2014, c'est terminé.
00:16:31 Même si demain, Dutroux dit, ben voilà, c'est moi, c'est fini, on ne sait plus rien
00:16:35 faire.
00:16:36 C'est dommage.
00:16:37 Maintenant, bon, ça serait bien que ces gens la parlent.
00:16:39 Maintenant, Dutroux seul, je ne le vois pas faire ça seul.
00:16:43 Il y en a beaucoup, allez, 25 ans, 30 ans plus tard, qui sont toujours persuadés que
00:16:50 Dutroux est un pervers isolé.
00:16:51 Même son avocat maître Magnet n'est pas de cet avis-là.
00:16:55 Quoi qu'il en soit, on a essayé de résumer l'affaire, souvent, à Dutroux, mais il
00:17:05 y avait de toute manière, le Lièvre, Weinstein et Michel Martin.
00:17:10 Il y avait par exemple Weinstein.
00:17:12 Moi, je ne les ai pas entendus, je ne les ai pas vus ces gens-là.
00:17:15 Donc, je n'ai entendu aucun, ni de Dutroux, ni de Niul.
00:17:18 Nous, on n'en était pas, c'était le château que ça occupait.
00:17:20 Nous, moi, je m'occupais de la champignonnière.
00:17:22 Plus tard, on nous comptait le faire.
00:17:24 Pour l'instant, nous, on travaillait.
00:17:25 Mais, je prends un exemple, par exemple, Régina Louf, qui est le témoin X-1, elle
00:17:30 explique qu'à la champignonnière, il y avait Bernard Weinstein.
00:17:36 Bernard Weinstein, c'est un criminel français qui a été emprisonné en France.
00:17:42 Et donc, en 1984, il était en prison, mais il a bénéficié de congés pénitentiaires.
00:17:50 Et on lui donnait 5 jours de congés.
00:17:55 Alors, partons en arrière, février 1984, champignonnière.
00:17:58 3 mois avant, on est en novembre.
00:18:00 3 mois avant, on est en août.
00:18:02 Et 3 mois avant, on est en mai.
00:18:03 Alors, en mai 1983, il a 5 jours de congés à la mi-mai.
00:18:07 En août, 5 jours de congés, on est à la mi-août.
00:18:12 Au mois de novembre, 5 jours de congés à la mi-novembre.
00:18:15 Au mois de février, pas de jours de congés.
00:18:20 Au mois de mai, il a de nouveau 5 jours de congés.
00:18:22 Alors, il faut m'expliquer.
00:18:24 Là, j'ai essayé de le savoir, mais M. Dejeuneb, parce que M. Bourlet,
00:18:30 on avait déposé plainte à Neuchâtel, puisque Bruxelles ne faisait rien.
00:18:34 M. Dejeuneb a demandé le dossier.
00:18:36 Nous, on va s'en occuper.
00:18:38 Comme ça, on protège mieux ces gens-là.
00:18:40 Et donc, M. Dejeuneb, qui est maintenant le président de l'Ordre des médecins en Belgique,
00:18:44 donc M. Dejeuneb a demandé le dossier.
00:18:48 Comme ça, ces gens-là ont été étouffés.
00:18:50 Et donc, moi j'ai un collègue qui s'appelle Joël Gérard, avec qui j'ai travaillé,
00:18:54 afin d'aider entre nous, mais il peut m'entendre, je le confirmerai bien devant lui.
00:19:00 Ce gendarme a fait un procès verbal pour expliquer que Weinstein n'était pas en congé ce week-end-là.
00:19:07 Seulement, un procès verbal, comme il fait,
00:19:10 un procès verbal, vous avez une page administrative et puis vous avez le cours du procès verbal.
00:19:15 Quand vous avez un numéro sur la première page, le même numéro, c'est sur les autres pages.
00:19:18 Or, il en fait un qui fait 152 488 et sur les autres pages c'est 152 487.
00:19:25 Son procès verbal sur la deuxième page, c'est fait le 16 octobre.
00:19:29 Sur la première page, c'est fait le 10 mars et sur l'autre version, c'est fait le 10 octobre.
00:19:34 Donc, voilà un procès verbal qui a deux dates et trois numéros pour expliquer que Weinstein n'est pas là.
00:19:38 Alors, si Weinstein n'est vraiment pas là, on ne doit pas chipoter comme ça.
00:19:42 Et, dans une affaire criminelle, il a marqué, il a osé mettre dans son procès verbal
00:19:48 qu'il s'était renseigné à la section recherche de Metz.
00:19:53 Mais Weinstein était en prison à Melin, qui est à 350 km de là.
00:19:59 Et qu'est-ce qu'il a osé mettre, sauf erreur de nos collègues français.
00:20:04 Mais bon sang, dans un hasard insu, on demande un écrit, on va jusque là.
00:20:07 On demande une commission de regardateur internationale, on va jusque là.
00:20:10 On demande un fax.
00:20:13 Alors, rien qu'avec ce détail-là, Régina Louf a menté.
00:20:19 Si Régina Louf est folle, est-ce qu'on doit falsifier ses auditions ?
00:20:24 J'ai...
00:20:27 Il y a une directive des procureurs généraux du 7 juillet 1997,
00:20:34 qui dit "personne ne peut parler à la presse sauf un tel magistrat".
00:20:39 Donc, M. Bourlain ne pouvait même pas parler.
00:20:41 Et puis, je trouve un rapport, daté du 6 octobre 1997,
00:20:46 qu'on croit M. Franck Demore, un journaliste du CNAC,
00:20:50 dont son épouse était très haut placée dans la magistrature à Gans,
00:20:56 qui fait un article de presse dans le CNAC,
00:20:59 et qui demande à la gendarmerie s'il peut venir le corriger.
00:21:02 Vous imaginez des gendarmes qui corrigent les articles d'un journaliste.
00:21:05 Et nous, qui ne pouvions pas travailler le samedi,
00:21:07 M. Duterme, avec deux gradés, reçoit M. Demore, le samedi 4 octobre.
00:21:11 Ils font un rapport qui porte le numéro 362,
00:21:16 que j'ai acheté, puisque j'ai acheté toutes les pièces du dossier,
00:21:18 donc je sais de quoi je parle.
00:21:19 Et donc, il se rend compte que M. Demore sait tellement de choses.
00:21:24 Et quelques jours après, il sort déjà les extraits du rapport que le commandant Duterme a fait.
00:21:32 Au même moment, un des trois gendarmes falsifie une audition d'origine à Louvre,
00:21:37 et Franck Demore publie cette audition-là, je crois en page 25 du CNAC,
00:21:41 du mois de juin 98.
00:21:44 Et tout ça, c'est tout fait.
00:21:48 Donc, M. Bourlet, ou un autre magistrat, ne peut pas parler.
00:21:53 On avait bien dit, si un journaliste vous contacte,
00:21:57 vous l'envoyez vers tel magistrat.
00:21:59 Et ici, trois gendarmes, un samedi, avec des indemnités,
00:22:03 reçoivent un journaliste.
00:22:05 Mais pas n'importe lequel, puisque son époux est, eux,
00:22:07 placé dans la magistrature à Guin.
00:22:09 Et tout ça, ça passe.
00:22:12 Alors, M. Van Espen, pour discréditer Régina Louf,
00:22:15 un bel exemple, il faut comprendre.
00:22:21 Il décide, et on ne veut pas pour ça, de mettre Régina Louf sous expertise psychiatrique.
00:22:26 Il y a un collège de cinq psychiatres qui l'examine.
00:22:30 Le collège dit, pendant qu'on l'interroge, ça dure des mois,
00:22:33 il ne faut plus l'interroger sur les dossiers.
00:22:38 À peine commencé, M. Van Espen me fait une apostille,
00:22:41 demandez à Régina Louf ce qu'elle prend comme contraceptif.
00:22:45 À X-5, puisque à ce moment-là, son identité,
00:22:47 demandez-lui ce qu'elle prend comme contraceptif.
00:22:50 Moi, je ne parle pas flamand.
00:22:51 Mes deux collègues, de Batz et de Pau, vont la chercher pour la conduire
00:22:55 au collège des experts.
00:22:58 De Batz conduit, de Pau est là, je le vois disser,
00:23:00 "Eh, qu'est-ce que tu prends comme contraceptif ?"
00:23:03 Elle, Régina Louf, n'a jamais vu de cette déclaration,
00:23:07 puisque tout était vidéo filmée et puis tout est retranscrit.
00:23:10 Donc, on ne lui a jamais demandé de le signer.
00:23:12 Donc, dans la voiture, elle lui dit quelque chose
00:23:14 et il fait un procès-verbal en mettant "mar-vo-lant".
00:23:18 "Mar-vo-lant".
00:23:20 Il y a huit lettres, il y a trois voyelles.
00:23:22 "Mar-vo-lant".
00:23:25 Il fait un procès-verbal.
00:23:27 Dans l'audition du 3 novembre ou du 3 octobre de M. Van Espen,
00:23:32 enfin, quand il s'entend lui-même, qu'est-ce qu'il raconte ?
00:23:38 Le "mar-vo-lant", ça n'existe pas.
00:23:40 J'ai demandé à un médecin légiste,
00:23:42 et même pour un initié, ça n'existe pas.
00:23:44 Il déclare ça.
00:23:46 Mais il ne donne pas le rapport du médecin légiste.
00:23:49 Moi, quand je lis ça, parce que le procureur général,
00:23:51 après, nous le fout dans la tronche, dans son faux rapport.
00:23:55 Moi, j'en parle à mon pharmacien et je lui dis,
00:23:57 "Tiens, vous connaissez le 'mar-vo-lant' ?
00:23:59 Non, c'est quoi ? Un contraceptif ?
00:24:01 Ah, mais M. Bill, "mar-vo-lant", pas "mar-vo-lant".
00:24:06 Il y a aussi Willett, il y a trois voyelles,
00:24:07 mais ce n'est pas "mar-vo-lant", c'est "mar-vo-lant".
00:24:10 Et rien que pour un bazar ainsi, M. Van Espen est parvenant discréditique.
00:24:14 Alors, je ne sais pas si vous vous souvenez de ça,
00:24:16 le 30 janvier 1998, on a une grande table,
00:24:22 et on voit tous les magistrats de Bruxelles, de Gant,
00:24:25 de Neuchâtel, d'Anvers, ils sont là, une grande table.
00:24:28 Et Régina Louvre, ben oui, on a cherché, on a cherché,
00:24:31 et on n'a rien trouvé, on n'a rien trouvé.
00:24:34 M. le juge Langlois, M. Langlois est là.
00:24:40 Il faut qu'on m'explique alors, on est le 30 janvier,
00:24:44 moi j'ai un papier du juge Langlois, que j'ai acheté aussi,
00:24:48 qui date du 2 mars, 31 jours plus tard.
00:24:51 Et qu'est-ce qu'il écrit à notre commandant, M. Luther,
00:24:54 avant de fermer le dossier X-5,
00:24:55 parce qu'on a bien examiné tous les grands axes de l'enquête.
00:24:59 Et 31 jours avant, on dit qu'il n'y a rien.
00:25:02 Il faut quand même, M. Langlois, moi je lui en veux pour une chose,
00:25:06 et ça c'est conséquent.
00:25:08 Vous avez une audition de Marlène de Coquerreux,
00:25:11 qui est la compagne de M. Nioul, qu'est-ce qu'elle dit ?
00:25:16 Nous avons habité rue des Attrébats 124,
00:25:19 c'est la rue où il y avait l'établissement Le Dolo aussi,
00:25:22 et ils vivaient avec moi là-bas.
00:25:25 Le 30 octobre 96, par la police judiciaire,
00:25:30 M. Nioul déclare,
00:25:32 j'ai habité sans être inscrit de 82 à 86,
00:25:37 ou à 84, enfin, rue des Attrébats 124.
00:25:43 Donc M. Langlois, qui est titulaire du dossier 86,
00:25:47 Julie Mélissa, donc l'affaire du trou,
00:25:51 a deux auditions pour quoi M. Nioul a habité
00:25:54 124 rue des Attrébats.
00:25:55 C'est M. Nioul lui-même qui le dit,
00:25:58 donc c'est important.
00:25:59 Maintenant vous dites j'ai habité là sans être inscrit,
00:26:03 on ne sait pas trouver de traces à la mairie ou à la commune,
00:26:08 mais quand, à partir du moment où il vous dit
00:26:10 j'ai habité là et je n'étais pas inscrit,
00:26:12 pour ça il est crédible.
00:26:18 M. Langlois, il demande la relecture des auditions de X1,
00:26:22 il fait ça le 11 juillet 97.
00:26:25 Il y a trois rapports de relecture.
00:26:27 Dans le premier rapport de relecture du 27 octobre,
00:26:30 le rapport Antenne 4-1, et dont il existe aussi deux versions,
00:26:34 deux versions différentes,
00:26:36 eh bien, on sait lire là-dedans que Régina Louf a menti
00:26:40 parce que M. Nioul n'a jamais habité là.
00:26:42 Donc les relecteurs disent que M. Nioul n'a jamais habité là,
00:26:44 alors que lui-même il dit,
00:26:46 mais alors il faut qu'on m'explique comment M. Langlois,
00:26:48 qui a deux déclarations disant qu'il habitait là,
00:26:52 et qu'il ne réagit pas.
00:26:53 Parce qu'il y en a un des deux qui...
00:26:55 je ne crois pas qu'il y en ait un dedans où M. Nioul a menti.
00:26:58 Donc c'est les relecteurs pour protéger,
00:27:00 qui je n'en sais rien,
00:27:02 qui viennent dire ça, et en discrédite Régina Louf.
00:27:05 Les pièces existent, moi je ne les invente pas,
00:27:07 elles sont au Parlement de Justice.
00:27:11 Rappelons qui est Michel Nioul.
00:27:13 Michel Nioul, c'était le complice de Dutroux,
00:27:17 mais on a pu arranger beaucoup de choses pour lui,
00:27:20 finalement il a été condamné,
00:27:23 il est décédé maintenant,
00:27:24 il a juste été condamné pour la drogue,
00:27:27 ou quelque chose ainsi, des pilules.
00:27:29 Mais lui depuis le début il dit qu'il a le bras long comme le Danube,
00:27:34 et que s'il y a quelque chose, il parlera.
00:27:37 Donc c'est lui, il a même fait un livre,
00:27:38 et il raconte là-dedans que Vanessa Penn,
00:27:42 c'est la soeur, la marraine de son fils,
00:27:47 et il raconte dans son livre, c'est M. Van den Boenams
00:27:50 qui a nommé M. Vanessa Penn.
00:27:53 Bon, moi je n'ai jamais vu Nioul,
00:27:56 je ne l'ai jamais rencontré,
00:27:57 je n'ai jamais rencontré Dutroux,
00:27:58 moi je l'ai vu tout ça,
00:28:00 mais ici, moi je parle sur des pièces que j'ai,
00:28:03 que j'ai achetées.
00:28:05 Nioul vous dit, j'ai habité là,
00:28:09 je ne savais pas dire le contraire.
00:28:12 Il aurait dit ça pour se disculper,
00:28:15 mais non, lui, bêtement il dit,
00:28:17 j'ai habité là,
00:28:19 et les autres ils disent, non pas habité là.
00:28:21 Il y a de sérieuses questions à se poser,
00:28:24 c'est pour ça que dans la préface de mon livre,
00:28:26 le major Terling,
00:28:27 explique bien que toute la relecture,
00:28:29 elle est fausse,
00:28:30 fausse, fausse, fausse et reçue fausse.
00:28:32 Alors comment est-ce qu'on en arrive à une enquête judiciaire ?
00:28:36 Il faut savoir que M. Van den Boenams a rédigé
00:28:39 plus de 250 apostilles dans son livre.
00:28:41 Bon, "Odysseum de Svientolpe",
00:28:42 "Modicum non amatel", apostille.
00:28:45 Tout d'un coup, apparemment, il manque la relecture
00:28:48 des auditions de X1,
00:28:50 et là, il n'y a pas d'apostille.
00:28:52 Et moi, le 2 juillet, j'ai M. Dernicourt,
00:28:54 un collègue qui me tape sur mon bureau là,
00:28:56 un rapport,
00:28:58 Antenne 256,
00:29:01 et il a relu trois auditions de X1.
00:29:04 Puis X1, elle a été entendue 17 fois.
00:29:07 Entre le 27 en 96,
00:29:10 et le 1er mars 97,
00:29:12 elle a entendu 17 fois,
00:29:13 dont 7 fois sur la champignonnière.
00:29:16 Alors quand vous voulez faire un travail convenable
00:29:19 sur la champignonnière,
00:29:21 vous lisez les 7 auditions, non ?
00:29:24 Ils ont lu la 1ère, la 2ème et la 7ème.
00:29:29 Là-dedans, on évoque que, oh !
00:29:31 Un jour, donc le 13 novembre,
00:29:33 à l'issue d'une audition,
00:29:35 Patrick Debalt s'est demandé à X1,
00:29:39 maintenant, voilà des photos,
00:29:40 dis-nous qui est la fille de la champignonnière.
00:29:44 Non, pas aujourd'hui.
00:29:46 Si, il faut nous le dire.
00:29:47 Bon, ben ça va.
00:29:48 Et elle dit, et j'avais mis le numéro sur les photos,
00:29:50 elle dit P10.
00:29:53 OK, ils le mettent.
00:29:54 Mais en mettant qu'ils vont vérifier.
00:29:57 Parce qu'ils savent bien que c'est pas,
00:29:58 c'est pas la fille de la champignonnière.
00:30:01 Mais on fait le pépé.
00:30:03 Le 13 novembre.
00:30:05 Entre temps, il faut faire des recherches.
00:30:07 Parce que des collègues qui avaient été dans des écoles à Gant
00:30:10 dans la région, cherchaient des photos.
00:30:12 Et finalement, on sait que la photo P10,
00:30:15 c'est une certaine addict des...
00:30:17 Bon, on va faire un pas dans l'enquête.
00:30:21 Et le 6 décembre,
00:30:24 mon collègue fait, Philippe Huppé,
00:30:27 rédige un procès verbal pour dire, voilà,
00:30:29 suite au procès verbal,
00:30:32 ce n'est pas la fille de la champignonnière
00:30:35 qu'elle a montré, mais c'est interne.
00:30:37 Donc, tout est réglé.
00:30:39 Ces deux PV là partent à Neuchâtel.
00:30:43 Ce PV là, du 6 décembre,
00:30:46 il est amené à Neuchâtel par qui ?
00:30:48 Par M. Duterme, qui a voulu jouer au facteur
00:30:50 pour ne plus que nous ayons contact avec des magistrats.
00:30:53 Il est allé le 10 décembre porter les PV à Neuchâtel.
00:30:56 Le 16 décembre, le juge Langlois l'a enregistré,
00:30:58 ce PV là, dans son secrétariat,
00:31:00 sous le numéro 142.
00:31:03 Quand le rapport du 2 juillet sort,
00:31:06 M. Duterme demande à ses rédacteurs là,
00:31:09 de dresser le procès verbal,
00:31:10 puisque eux là-dedans ils mettent,
00:31:12 "Ah, ils ont fait un PV,
00:31:14 mais il n'y a pas eu de suite."
00:31:17 Ils refusent de faire un procès verbal.
00:31:20 L'illuminé M. Duterme,
00:31:21 parce qu'il faut vraiment,
00:31:23 il ne faut pas être très intelligent,
00:31:29 le 26 août, il rédige le procès verbal
00:31:31 à charge de Patrick Debasse.
00:31:33 Donc, c'est déjà par Patrick Debasse
00:31:34 qu'il a fait les deux PV,
00:31:37 c'est Philippe Huppé,
00:31:39 il rédige le procès verbal à charge de Patrick Debasse
00:31:41 pour faire une écriture,
00:31:42 en disant qu'il n'y a pas eu de suite au PV.
00:31:43 Il ne donne même pas les numéros,
00:31:45 comme ça, il nous cache chercher,
00:31:46 mais voilà, il n'y a pas eu de suite.
00:31:50 OK ?
00:31:51 Il fait le procès verbal à charge de Patrick Debasse,
00:31:53 le dossier arrive au parquet,
00:31:56 malhonnête comme il est M. Duterme,
00:31:58 il envoie le PV au procureur de droit à Bruxelles,
00:32:02 et donne une copie au copain Van Espelden,
00:32:05 s'abstenant bien de donner une copie à le château,
00:32:08 parce que M. Bourlais, dès qu'il va voir ça,
00:32:09 il va dire "Eh oh, ça ne tient pas la route".
00:32:12 PV 10, il y a eu un PV,
00:32:14 M. Bourlais connaît ce dossier.
00:32:17 Donc, M. Duterme fait son procès verbal,
00:32:20 ça arrive au parquet de Bruxelles,
00:32:21 et là, on ne met plus le dossier à charge de Patrick Debasse,
00:32:23 mais on le met à charge de X,
00:32:26 pour faire une écriture.
00:32:28 Patrick Debasse est justement dans le bureau du juge,
00:32:31 le 37 ans, pour une autre affaire,
00:32:33 quand le juge Pignolet lui dit "Ah,
00:32:37 il y a un dossier qui vient d'arriver à ta charge,
00:32:38 enfin, pour contre vous autres,
00:32:41 je ne sais pas ce qu'il m'a dit.
00:32:43 Patrick lui dit "Mais un PV 10,
00:32:46 c'était fait, il se fait qu'il dit,
00:32:47 il y a un PV,
00:32:49 ah bon, ben alors".
00:32:51 Le 2 octobre,
00:32:52 donc ça va vite en instruction,
00:32:53 le 2 octobre, M. Duterme
00:32:55 est entendu par le juge Pignolet.
00:32:57 Vous prenez la première page de son audition,
00:32:59 je confirme mon procès verbal.
00:33:01 À la deuxième page,
00:33:03 je vous suggère quand même
00:33:04 de demander copie du PV 117-887.
00:33:08 Il donne un faux numéro,
00:33:09 400 numéros en plus,
00:33:10 parce que le vrai PV c'est le 117-487.
00:33:13 Donc, à la première page,
00:33:15 il confirme, à la deuxième page, il dit
00:33:17 "Alors s'il est honnête,
00:33:19 un gendarme honnête,
00:33:20 bon M. Duterme, si vous me regardez,
00:33:22 réfléchissez un petit peu,
00:33:24 mais un gendarme honnête,
00:33:25 qu'est-ce qu'il aurait fait ?
00:33:26 Il aurait fait déjà un PV subséquent,
00:33:28 en disant "ben voilà,
00:33:30 je me suis trompé dans mon PV,
00:33:31 il y a bien une suite".
00:33:33 Ou alors, arrivé chez le juge,
00:33:34 il dit "Tenez M. le juge, voilà,
00:33:35 et par dire,
00:33:36 t'es ton plan, demander une copie,
00:33:38 d'ailleurs,
00:33:40 le juge n'a même pas demandé de copie,
00:33:42 ça avait bien tout été bidon".
00:33:45 Et donc M. Duterme
00:33:46 a trompé tout le monde avec son procès verbal.
00:33:48 Enfin, tromper tout le monde, oui,
00:33:50 mais ça les arrangeait bien.
00:33:52 Puis, il y a eu des journalistes,
00:33:54 Michel Bouffiot, Marie-Jeanne Van Eswijk,
00:33:56 qui ont fait des articles dans TéléMoustiques,
00:33:58 les étranges manoeuvres du commandant Duterme.
00:34:00 C'est vrai, moi je confirme,
00:34:00 ce sont des étranges manoeuvres.
00:34:02 Et M. Duterme a attaqué ces journalistes-là.
00:34:06 Et ils ont perdu, en première instance.
00:34:09 Ils ont perdu 500 000 francs,
00:34:11 donc l'équivalent de 12 500 euros maintenant.
00:34:13 Les journalistes ont fait appel.
00:34:16 Et ils ont perdu en appel.
00:34:19 Mais M. Duterme,
00:34:21 si vous me regardez,
00:34:23 relisez un petit peu la page 12 de vos conclusions.
00:34:26 La page 12.
00:34:28 Comment vous avez trompé
00:34:30 le tribunal pour gagner 500 000 francs ?
00:34:34 Vous dites que le procès-verbal du 6 décembre
00:34:37 n'a été transmis qu'au seul juge langlois,
00:34:40 et pas au juge Van Espen.
00:34:43 Mais M. Duterme,
00:34:45 le juge Van Espen,
00:34:46 il n'a été saisi que le 27 janvier.
00:34:48 Vous avez trompé tout le monde.
00:34:50 Même le tribunal, même la cour d'appel.
00:34:52 Parce qu'on ne sait pas donner le 6 décembre
00:34:55 à M. Van Espen.
00:34:57 Puisque le parquet tient le dossier
00:35:01 jusqu'au 27 janvier.
00:35:03 Donc vous avez de nouveau fait un faux en écriture
00:35:07 pour tromper et gagner de l'argent,
00:35:09 malhonnêtement.
00:35:12 Je ne sais jamais d'autres mots.
00:35:13 Vous êtes un malhonnête.
00:35:14 Vous avez cassé ma carrière.
00:35:16 Donc M. Bill,
00:35:20 vous avez été écarté de l'enquête sur l'affaire Dutroux
00:35:24 sur la prétendue base de faux en écriture,
00:35:27 ce qui a été complètement démontré
00:35:29 et qui n'a jamais été le cas.
00:35:35 Combien d'autres personnes ont été écartées de cette affaire,
00:35:38 entre les membres des forces de l'ordre
00:35:40 ou les procureurs, etc.?
00:35:42 Donc il y a eu malheureusement le 14 octobre 1996,
00:35:45 le juge Conroth,
00:35:47 très bon juge, très bon magistrat,
00:35:49 qui a été sorti du dossier
00:35:54 par la Chambre des mises en accusation
00:35:55 parce qu'ils ont appelé ça l'arrêt spaghetti.
00:35:59 Il a été pris en photo,
00:36:00 il mangeait un spaghetti avec le procureur et...
00:36:03 les familles ou je ne sais pas moi.
00:36:06 Mais au niveau de gendarmerie,
00:36:08 mon équipe a été écartée,
00:36:12 pas nécessairement pour les faux au départ,
00:36:14 c'est suite à cette lettre du juge Van Espen du dimanche.
00:36:18 J'ai tapé ça chez lui le dimanche 22 juin et le 24 juin,
00:36:21 donc on nous notifie cette lettre.
00:36:22 Ils avaient déjà entre temps écarté mon collègue Michel Clippe,
00:36:26 pour des raisons aussi farfelues.
00:36:29 Puis ce jour-là, le 24 juin, on me dit "toi tu vas à la maison"
00:36:34 et donc toute l'équipe, on la met en repos.
00:36:36 Donc il y a Patrick Debats,
00:36:38 qui n'est pas dans mon équipe,
00:36:39 mais qui est le coordinateur avec X1,
00:36:42 on le met en repos.
00:36:43 On met Rudi Oskens, Stéphane Lison-Borck,
00:36:47 Depeau et moi.
00:36:52 On me dit "tu rentres le restant de la semaine et tu téléphones lundi".
00:36:55 Le lundi je téléphone, on me dit "non tu restes à la maison".
00:36:57 Je dois partir en Argentine pour un autre dossier,
00:37:00 donc j'ai pu revenir travailler, je travaille avec Oskens.
00:37:05 Puis Depeau a fait un faux rapport de complaisance,
00:37:12 d'ailleurs même le juge Pignolet lui demande dans son audition du 6 octobre,
00:37:17 "est-ce que vous avez fait ça de votre propre initiative?"
00:37:19 "Oui, oui de mon initiative qui marque,
00:37:22 mais j'en ai parlé au colonel Brabant,
00:37:24 mais qui a appuyé mon initiative".
00:37:26 Donc il ne faut pas demander le courage,
00:37:28 c'est un soulard, il était dans mon bureau,
00:37:30 c'est un gradé, mais je ne pouvais pas tellement compter sur lui.
00:37:35 Parfois il n'était pas rentré, il allait boire son verre,
00:37:38 et parfois devant des gens il s'endormait.
00:37:41 Donc il a fait un faux rapport pour charger Patrick Debats,
00:37:44 et donc suite à ça lui il n'a plus resté.
00:37:46 Et donc Michel Clipp lui a été renvoyé à la brigade de Bruxelles,
00:37:50 et les 4 autres, donc Oskens, Debats, Diesenborg, c'est moi,
00:37:54 on nous a mis dans un bureau à l'écart.
00:37:56 Mais pour la petite histoire,
00:37:59 donc on est des tricheurs, on est des fraudeurs, des manipulateurs, tout ce que vous voulez.
00:38:02 Donc le juge Van Espen ne nous veut plus,
00:38:04 et on nous remet en section financière,
00:38:06 et on travaille pour le juge Van Espen,
00:38:08 on travaille pour le juge Pignolet,
00:38:09 on travaille pour le procureur,
00:38:11 on travaille pour le juge Burn,
00:38:12 on travaille pour le juge Slaice,
00:38:13 on travaille même pour le parquet général.
00:38:15 Et on est là tous les 4 dans un bureau,
00:38:17 éloigné de tous les autres collègues parce qu'on était pire que la peste,
00:38:20 il y avait même encore le Covid à l'époque,
00:38:22 mais on était vraiment les pestiférés.
00:38:24 Et on était là dans un bureau à l'isolement,
00:38:27 et donc on travaillait pour les juges qui nous ont,
00:38:31 surtout Van Espen, donc moi je fais travailler dans 3 dossiers.
00:38:34 D'ailleurs dans l'enquête interne de la gendarmerie,
00:38:37 le major Ted Link n'en revenait pas,
00:38:40 il dit "mais enfin comment c'est possible,
00:38:42 on vous écarte et on vous fait travailler".
00:38:44 Ben oui, généralement si vous avez fraudé,
00:38:46 on vous met dans un service où vous ne faites plus d'enquête judiciaire.
00:38:50 Et on vous remet dans le département et on vous fait faire des enquêtes,
00:38:53 j'ai tous les numéros de dossiers,
00:38:55 je ne sais même pas si on les reprend dans le livre,
00:38:58 je ne saurais plus dire,
00:38:58 mais bon dans l'enquête interne c'est repris.
00:39:01 Et puis alors bon ben, c'était déprimant.
00:39:05 Vous savez, moi j'avais une fille,
00:39:07 il y a encore une fille,
00:39:08 qui rentrait de l'école en pleurant,
00:39:11 avec des articles de presse,
00:39:13 elle arrêtait ses études,
00:39:14 elle n'avait jamais eu de remarques à l'école.
00:39:16 Et...
00:39:23 on l'arrêtait,
00:39:26 tellement qu'on rigolait d'elle,
00:39:28 de son père,
00:39:30 même les voisins.
00:39:31 Et donc on est tombé en dépression,
00:39:34 Patrick et moi,
00:39:36 et on a été...
00:39:39 on avait des médecins à la gendarmerie,
00:39:41 on n'avait pas le même médecin,
00:39:43 moi j'ai eu Mme Dr. El Urban,
00:39:46 Patrick avait le Dr. Goberts,
00:39:48 et on nous a commencé à nous donner des médicaments,
00:39:53 et après on a été convoqué chez le médecin,
00:39:57 contrôle, chez les colonels,
00:39:59 on nous a demandé si on était apte à subir une enquête interne,
00:40:02 je dis oui, on n'attend que ça nous.
00:40:04 Et bien on a traversé la cour,
00:40:05 c'était un vendredi,
00:40:06 on a traversé la cour,
00:40:07 on est allé là,
00:40:08 on nous a dit,
00:40:08 vous revenez lundi,
00:40:09 heu mardi, parce que lundi c'était la pente-coche,
00:40:11 vous revenez mardi,
00:40:12 là on va notifier votre...
00:40:15 votre évaluation de la baisse de la section recherche.
00:40:19 Donc,
00:40:21 on est resté en maladie
00:40:23 trois ans.
00:40:25 Alors pour avoir trois ans de maladie,
00:40:26 il faut être un bon élément,
00:40:28 il faut que ça soit une maladie curable,
00:40:29 il faut que ça soit une maladie survenue en service,
00:40:32 et par le fait de service.
00:40:33 Les deux colonels l'ont signé,
00:40:36 le directeur général du personnel l'a signé,
00:40:38 le général l'a signé,
00:40:39 le ministre de l'intérieur l'a signé.
00:40:41 Moi j'ai demandé aussi
00:40:43 qu'on me rembourse mes frais médicaux.
00:40:47 Restez bien lacides.
00:40:49 Je les ai publiés dans mon livre,
00:40:51 j'en ai publié deux,
00:40:52 et j'en profite de la caméra
00:40:53 parce que je n'ai pas...
00:40:54 j'ai oublié de le mettre dans mon livre.
00:40:56 J'ai publié mes extraits de compte,
00:40:58 et s'il vous plaît,
00:40:59 n'allez pas verser de l'argent sur ce compte-là,
00:41:01 il n'existe plus.
00:41:03 Donc j'ai demandé à ce qu'on intervienne
00:41:05 dans mes frais médicaux.
00:41:07 Le colonel du Châtelet ne voulait pas au départ.
00:41:10 J'ai insisté, il ne voulait pas.
00:41:12 J'ai dit, alors je ne prendrai pas mes médicaments,
00:41:14 je ne me soignerai pas.
00:41:16 Finalement, il a accepté.
00:41:18 Et donc il était convenu que tous les mois,
00:41:21 tous les deux mois,
00:41:23 je rentre une note.
00:41:24 Donc j'allais chez un médecin,
00:41:25 je payais autant,
00:41:27 j'avais reçu.
00:41:28 Je remettais mon papier à l'habituel
00:41:30 qui me remboursait,
00:41:31 et la différence,
00:41:32 il était pris en charge par la gendarmerie.
00:41:34 Alors un jour, je vais chercher mes extraits de compte.
00:41:39 Je ne savais plus si je devais rire ou pleurer.
00:41:41 Et quand je retiens mon extrait de compte,
00:41:42 normalement, la logique aurait été
00:41:45 de marquer dans la communication
00:41:47 remboursement frais médicaux.
00:41:50 Donc c'est la gendarmerie,
00:41:51 c'était remboursement torture morale.
00:41:55 Alors j'ai deux extraits de compte
00:41:57 avec remboursement torture morale de la gendarmerie.
00:42:01 J'ai marqué RWC Reckswagen,
00:42:04 donc c'est la gendarmerie en flamand,
00:42:07 et HDF,
00:42:08 donc c'est la Direction supérieure des finances.
00:42:10 Je ne sais pas comment ça s'appelle en flamand,
00:42:12 mais c'est la traduction.
00:42:13 Et donc à ce moment-là,
00:42:15 j'ai pris un petit plaisir,
00:42:16 j'avais appris qu'il y avait deux sénateurs
00:42:19 du Socialiste,
00:42:20 holland et flamand,
00:42:21 qui faisaient un projet de loi
00:42:23 sur le harcèlement moral au travail.
00:42:26 Alors moi, j'ai pris mes extraits de compte
00:42:27 et je le réenvoyais en disant,
00:42:28 écoutez, à la gendarmerie,
00:42:29 ils ne sont plus au harcèlement,
00:42:30 ils sont aux tortures.
00:42:32 Alors naturellement,
00:42:32 quand ils ont vu ça se faire descendre
00:42:34 chez le ministre de l'Intérieur,
00:42:35 chez le général,
00:42:35 ils se sont fait taper sur les doigts,
00:42:36 ils ne l'ont plus écrit.
00:42:37 Mais est-ce que vous imaginez,
00:42:39 à un seul instant,
00:42:41 l'imbécilité de ces gens ?
00:42:44 On vous rembourse aux frais médicaux
00:42:45 et on ose,
00:42:47 est-ce que c'est pour se moquer de moi,
00:42:50 on ose écrire
00:42:51 remboursement de torture morale.
00:42:54 J'ai même posé la question à ma banque,
00:42:56 et ce n'est pas vous qui avez inventé ça quand même.
00:42:59 La banque m'a donné le papier
00:43:00 qui venait de la gendarmerie,
00:43:01 donc j'ai poussé le bouchon
00:43:02 et je me dis quand même,
00:43:05 vous voyez un petit peu,
00:43:07 ça fait du bien parfois d'en rire,
00:43:10 maintenant c'est un petit peu,
00:43:11 peut-être une petite scène d'humoristique
00:43:13 parce que moi je suis allé un jour
00:43:15 chez le juge Pignolet,
00:43:16 qui enquêtait sur nous,
00:43:17 et surtout sur Patrick,
00:43:19 et je lui dis,
00:43:19 "Monsieur le juge,
00:43:20 maintenant je n'en peux plus,
00:43:21 je viens dénoncer Patrick Debasse".
00:43:24 Quoi qu'il me dise,
00:43:25 je dis, "je n'en peux plus,
00:43:26 je vais le dénoncer".
00:43:27 "Asseyez-vous,
00:43:28 il prend une feuille de papier,
00:43:29 dites-moi".
00:43:30 Je dis, "quand elle devait dire A,
00:43:32 B, M, X,
00:43:33 faites-moi le con il me dit".
00:43:35 Mais bon, vous savez,
00:43:37 quand un juge avec qui
00:43:38 vous avez travaillé des années,
00:43:39 je me rappelle en 92,
00:43:41 il achète une voiture,
00:43:42 je crois que c'était une Volvo,
00:43:43 il sonne à moi à la BSR,
00:43:44 il me demande, "M. Bull,
00:43:45 vous savez, vérifiez le numéro de châssis,
00:43:46 vous voyez, ce n'est pas une voiture volée".
00:43:48 Donc le contact était bon,
00:43:49 moi je ne passais jamais au palais,
00:43:51 bon si sa porte était fermée,
00:43:52 je n'allais pas le déranger,
00:43:53 mais la porte était ouverte,
00:43:54 je passais, je le saluais,
00:43:56 je m'entendais très bien
00:43:57 avec ce magistrat.
00:43:58 Car un jour il nous dit,
00:44:00 "Maintenant je vais vous interroger,
00:44:01 vous avez tué un homme".
00:44:03 Comme on était habitué
00:44:04 à ce qu'il nous montre des dossiers
00:44:05 contre nous, nos collègues,
00:44:08 je lui dis, "C'est qui,
00:44:10 le gouverneur Galopin?"
00:44:12 Je dis, "Mais c'est qui ça?"
00:44:13 "Le gouverneur de la Banque Nationale".
00:44:15 Je dis, "Ça s'est passé quand?"
00:44:16 Il regarde,
00:44:18 "28 février 44".
00:44:20 Je dis, "Même ce juge,
00:44:21 je suis né en 53,
00:44:23 moi en 52, il dit de base".
00:44:25 "Ah ça, je n'ai pas vu,
00:44:26 ça ne fait rien qu'il dit,
00:44:27 foutez le camp,
00:44:27 je vais faire une enquête
00:44:28 sur vos parents".
00:44:29 Je dis, "Oui, mon père,
00:44:31 il est mort en 71,
00:44:33 moi en 76, dit Patrick".
00:44:35 "Je m'en fous, je fais une enquête".
00:44:37 Procès-verbal,
00:44:38 "100 030 de l'inspection
00:44:40 de la gendarmerie".
00:44:41 Il n'a rien trouvé pour mon père,
00:44:43 mais le père de Patrick de Bax,
00:44:44 un vrai criminel.
00:44:46 En 1947, avec un camion de l'armée,
00:44:49 dans un virage,
00:44:50 il a dérapé,
00:44:51 il a touché la façade d'une maison.
00:44:53 Article 42 de l'arrêté royal
00:44:55 du 1er février 1934,
00:44:57 qui était le code de la route
00:44:58 de Belgique à l'époque,
00:44:59 et 100 francs d'amende
00:45:01 condamnés par le conseil de guerre.
00:45:04 Ils ont été trouver ça.
00:45:06 Il y en a un qui est allé raconter
00:45:07 que le père de Patrick,
00:45:08 c'était un collaborateur.
00:45:10 Dans le même procès-verbal,
00:45:11 on marque son numéro,
00:45:12 c'était un résistant.
00:45:13 Patrick a dû amener
00:45:14 les décorations de son père
00:45:15 à M. Pignonnet
00:45:17 pour bien lui prouver
00:45:17 que son père n'était pas
00:45:18 un collaborateur.
00:45:19 J'ai même un taré de collègues
00:45:21 qui est allé chez le colonel
00:45:22 dire que Patrick appelait
00:45:23 sa belle-mère "la vieille".
00:45:24 Il en a fait un rapport,
00:45:25 le colonel, tout fier,
00:45:26 il l'a porté au procureur.
00:45:28 Le procureur l'a donné au juge,
00:45:29 et je suis sûr qu'en 2024,
00:45:31 le juge Pignonnet,
00:45:32 aussi condamné,
00:45:33 il est occupé dans son compte pénal
00:45:34 à chercher ce que c'est
00:45:35 qu'une infraction
00:45:36 d'appeler sa belle-mère "la vieille".
00:45:37 Ils ont laissé passer
00:45:38 toutes ces pâches-là.
00:45:39 Et autour du dossier,
00:45:44 puisque vous disiez
00:45:44 que vous étiez sur le volet
00:45:45 financier de l'affaire Dutroux,
00:45:47 vous parlez de transactions
00:45:48 financières autour des enlèvements
00:45:50 d'au moins une victime.
00:45:51 Est-ce que c'était le cas
00:45:52 pour d'autres victimes ?
00:45:53 Et au niveau du patrimoine
00:45:55 immobilier Dutroux ?
00:45:56 Moi, je ne me suis occupé
00:45:58 que de ce dossier-là,
00:45:59 donc je n'aime pas parler
00:46:00 de quelque chose que je ne sais pas,
00:46:01 mais apparemment, oui,
00:46:03 il y a eu d'autres paiements
00:46:04 pour d'autres enfants enlevés.
00:46:08 Je ne veux pas me prononcer
00:46:10 avec des noms et des prénoms,
00:46:11 au risque de dire non,
00:46:12 il n'a pas crédit.
00:46:14 Il y a eu, mais là,
00:46:18 quand ce n'est pas mon dossier,
00:46:19 je préfère...
00:46:20 Bon, je sais qu'on en parle
00:46:21 dans le livre,
00:46:22 mais on a repris
00:46:24 Douglas de Koning
00:46:24 dans son livre avec Marie-Jeanne
00:46:26 et Anne-Émilie,
00:46:26 on fait un très beau travail,
00:46:28 et là-dedans, ils reprennent
00:46:30 des versements.
00:46:31 Eux ont pu travailler
00:46:33 plus que nous,
00:46:34 parce que nous, on était virés,
00:46:36 mais là-dedans,
00:46:40 vous ne pouvez pas imaginer
00:46:42 le scandale.
00:46:43 Je reviens encore sur ce juge,
00:46:45 M. Pignolet.
00:46:48 Mais les gens,
00:46:49 malheureusement,
00:46:49 il n'y avait pas de caméra
00:46:50 à la chambre du conseil.
00:46:52 Et quand vous voyez,
00:46:52 quand vous arrivez
00:46:53 dans une chambre du conseil
00:46:54 et que vous avez un juge
00:46:55 d'instruction qui vous dit,
00:46:57 "Vous voyez, M. le Président,
00:46:59 vous avez des juges
00:47:00 d'instruction comme moi.
00:47:02 Vous savez, M. le Président,
00:47:03 il y a des faux qu'on voit
00:47:05 et des faux qu'on ne voit pas."
00:47:06 Eh bien, ces deux-là,
00:47:07 ils ont fait des faux
00:47:08 qu'on ne voit pas.
00:47:09 Mais ce que vous imaginez,
00:47:10 c'est qu'il a tapé
00:47:10 la tête au mur.
00:47:13 Vous avez ce jour-là,
00:47:14 le 7 décembre 1999,
00:47:17 vous avez une magistrate
00:47:18 qui est là,
00:47:19 "Ah, M. le Président,
00:47:20 on ne peut pas prendre
00:47:20 de décision aujourd'hui.
00:47:22 Il y a éventuellement
00:47:23 un nouveau document
00:47:24 qui sera réveillé hier."
00:47:27 Mon avocat se renseigne
00:47:28 au parquet.
00:47:28 Moi, je me renseigne
00:47:29 au parquet général.
00:47:30 Pas d'autre document.
00:47:32 Ils ont fait passer
00:47:33 quatre fois en chambre du conseil
00:47:34 pour dire, "Non, lui..."
00:47:38 C'est abominable.
00:47:40 C'est abominable.
00:47:41 Vous savez, dans cette affaire
00:47:42 aussi, je repense encore
00:47:45 aux parents,
00:47:46 surtout aux parents,
00:47:47 c'est à eux.
00:47:53 J'ai fait la connaissance
00:47:55 le dimanche 17 novembre 1996
00:48:01 de Jean-Denis Lejeune
00:48:01 dans les locaux d'Erthead.
00:48:03 Pourquoi ?
00:48:04 Parce que quelques jours avant,
00:48:05 il y avait...
00:48:06 M. Bourlet m'avait demandé
00:48:07 d'entendre une personne
00:48:08 qui avait téléphoné à Le Château
00:48:10 et cette personne devait venir
00:48:12 dans mes bureaux,
00:48:13 faire sa déclaration
00:48:15 et puis, il n'a pas vu.
00:48:18 Et...
00:48:20 Il avait peur d'être...
00:48:21 Il fallait que je lui signe un papier
00:48:22 que dans trois mois,
00:48:23 il serait encore en vie.
00:48:25 Et donc, je dis,
00:48:25 "Moi, je suis monsieur,
00:48:26 je ne sais pas vous signer ça."
00:48:27 Et le dimanche 17 novembre,
00:48:29 il est sur le plateau de télévision
00:48:32 et Pascal Vraybon se présente,
00:48:34 un tel, un tel,
00:48:34 et à visage caché,
00:48:36 je crois, Dominique.
00:48:37 Et puis, j'entends une voix.
00:48:40 C'est le gars qui me piche
00:48:41 au téléphone.
00:48:42 Et directement,
00:48:42 Bourlet me sonne et me dit,
00:48:44 "Eh, c'est le gars,
00:48:45 foncez à Erthead."
00:48:46 Donc, moi,
00:48:47 j'étais dans un truc
00:48:47 où les cougourocs
00:48:48 disaient, "Allez, va à Erthead."
00:48:49 J'arrive.
00:48:50 Je préviens Erthead
00:48:52 et donc, j'arrive là.
00:48:53 Et Pascal Vraybon, c'est là.
00:48:55 Je dis, "Moi, je ne vais pas
00:48:57 refuser d'entendre ce type-là."
00:48:58 Il dit que j'ai refusé.
00:48:59 Non, je veux bien l'entendre,
00:49:01 il sait.
00:49:02 Ah bon?
00:49:03 Il s'en va.
00:49:04 Et Jean-Bénille Lejaune
00:49:06 qui revient,
00:49:07 je fais sa connaissance.
00:49:08 Il y a deux mois,
00:49:08 je crois, jour pour jour,
00:49:09 que sa petite fille
00:49:10 a été retrouvée.
00:49:12 Je dis, "Écoutez,
00:49:13 moi, je veux bien entendre
00:49:14 parce que je comprends
00:49:15 ce que ces gens ont vécu
00:49:17 et le rejet qu'ils ont vécu
00:49:19 avec les flics,
00:49:21 les flics et magistrats."
00:49:23 Et donc, je dis,
00:49:23 "Moi, je veux bien l'entendre,
00:49:24 mais mais si, s'il accepte."
00:49:26 Bon, il s'en va.
00:49:28 Puis, c'est le député
00:49:29 Éclaude Herdeken,
00:49:29 c'est un membre
00:49:30 de la commission parlementaire
00:49:31 qui vient
00:49:32 et je dis, "C'est la même chose."
00:49:34 Il s'en va.
00:49:34 Et puis, Pascal Vraybon
00:49:35 se revient, il dit,
00:49:36 "Ben voilà, il veut bien témoigner
00:49:37 ici dans les bureaux d'Erthead
00:49:39 et devant trois personnes."
00:49:41 Mais M. Herdeken
00:49:42 ne se laissait pas être là.
00:49:43 Il va appeler quelqu'un,
00:49:45 finalement, c'était un bâtonnier,
00:49:46 un ancien avocat qui est venu.
00:49:48 Et donc, devant Jean-Denis Lejeune
00:49:49 et devant Pascal Vraybon
00:49:50 et devant cet ancien avocat,
00:49:52 j'entends donc cette personne
00:49:54 qui dit, "Moi, je ne témoigne pas
00:49:55 sous mon nom."
00:49:57 Moi, je ne parlais pas de la liste des X,
00:49:59 je ne savais pas où l'on était.
00:50:00 J'avais regardé X1, X2,
00:50:02 jusqu'à 4, 5,
00:50:03 même pas, je ne sais même pas
00:50:04 sur où l'on était là.
00:50:06 Je lui dis, "Choisis un numéro
00:50:06 en 10 et 100 et me dis 69."
00:50:08 Je lui dis, "C'est bon,
00:50:09 entendons, X69."
00:50:11 Et je suis avec deux collègues
00:50:13 gradés, Christian et Rudy.
00:50:15 Et donc, on est dans un ordinateur
00:50:16 qui commence à longtemps.
00:50:18 Et Patrick, de base,
00:50:21 était chez lui.
00:50:24 Quand il a connaissance de ça,
00:50:25 il revient au bureau.
00:50:27 Patrick, c'est comme ça.
00:50:28 Et il rappelle du monde.
00:50:32 Et donc, mes deux collègues
00:50:34 entendent tout ce que le gars
00:50:36 déclare.
00:50:37 Hop, il communique à Patrick.
00:50:39 Patrick envoie des gens déjà
00:50:41 parce qu'on parlait d'une...
00:50:45 de consulaire ou quelque chose
00:50:47 ainsi dans la région d'Anvers.
00:50:49 Et donc, Patrick,
00:50:51 "Allez, envoie les gens."
00:50:52 Et j'en revenais, le jeune me dit,
00:50:54 "Qu'est-ce que vous faites?"
00:50:55 "Ah oui, des...
00:50:57 Je lui dis, "On fait déjà des recherches."
00:51:00 "Comment, tu dis, un dimanche?"
00:51:02 Je lui dis, "Oui, nous, on travaille."
00:51:04 "Eh bien...
00:51:07 c'est dommage que ce ne soit pas vous
00:51:08 qui vous êtes occupé de mes filles."
00:51:13 Mais on a toujours travaillé comme ça.
00:51:16 Contre la hiérarchie parce que,
00:51:17 vous savez, notre hiérarchie aurait dit,
00:51:20 "On ne va pas rappeler du monde un dimanche."
00:51:22 Je parle de nos officiers.
00:51:24 Hein, Patrick, bon, c'est quand même
00:51:26 un patron.
00:51:28 Il prend ses responsabilités.
00:51:30 Mais on le fait tout de suite.
00:51:32 On n'attend pas.
00:51:35 Et si Patrick
00:51:39 avait eu l'enquête
00:51:42 au Rôde des supérieurs de René Michaud,
00:51:44 le 10 août,
00:51:46 déjà quand il demande des renseignements aux impôts,
00:51:48 ou le 16 août quand il les a,
00:51:50 je crois que le 10 août, on ne campe pas déjà
00:51:52 par la maison des trous, hein.
00:51:54 Et on aurait vu les va-et-vient, hein.
00:51:57 Au moins le 16.
00:51:58 Et là, Anne et Fionne ne sont pas encore enlevées.
00:52:04 Mais nous, on est des mauvais flics.
00:52:07 Je pose la question
00:52:09 au laboratoire.
00:52:12 Est-ce qu'il y a encore possibilité de comparer?
00:52:14 Réponse du laboratoire,
00:52:16 il n'y a plus rien, monsieur.
00:52:20 Je fais un PV.
00:52:22 Mais M. Hubile, ce n'est pas M. Joël Gérard.
00:52:25 Il ne se contente pas d'un rassemblement téléphonique.
00:52:27 Je fais un petit courrier au laboratoire
00:52:29 et je reçois une réponse écrite
00:52:31 qui me confirme qu'il n'y a rien.
00:52:33 M. Hubile, qui fait des PV pour rien
00:52:34 et des PV inutiles,
00:52:35 comme il se plaît à dire que je noie les magistrats,
00:52:38 M. Hubile reçoit un deuxième PV.
00:52:40 Pour dire, j'ai la réponse.
00:52:44 Et puis je dépoule le dossier
00:52:45 parce que bon,
00:52:46 pour faire une synthèse,
00:52:47 mon PV a fait 202 pages
00:52:49 et donc je commence 84, 85,
00:52:51 je tombe peut-être sur un PV de 92,
00:52:53 mais enfin bon,
00:52:53 c'est un dossier de Vanden Speen et de l'APJ.
00:52:56 Et puis je vois qu'en 89,
00:52:59 l'APJ,
00:53:00 quand l'ADN est arrivé,
00:53:02 ont demandé pour analyser.
00:53:05 Ils ont la même réponse que moi,
00:53:06 il n'y a que rien.
00:53:08 Donc je parle de ce qui a été saisi en 84.
00:53:13 Mais quand vous lisez Gilbert Dupont,
00:53:15 de la dernière heure,
00:53:17 dans un article de 2000,
00:53:19 qu'est-ce qu'on dit ?
00:53:21 Nul du tout,
00:53:22 pas l'échantillonnaire.
00:53:24 L'année passée,
00:53:25 on a pris les derniers échantillons
00:53:27 et on les a comparés
00:53:28 et il n'y a rien à voir là-dedans.
00:53:31 Il y a trois PV qui disent qu'il n'y a plus rien,
00:53:33 donc PV de 89,
00:53:35 deux PV à 96,
00:53:37 par billes,
00:53:38 qui n'ont pas été démentis.
00:53:39 On ne m'a pas dit que j'avais fait des faux PV
00:53:41 puisque j'avais mis une lettre du laboratoire.
00:53:44 Et par après,
00:53:46 deux ans après,
00:53:47 on vous dit,
00:53:48 voilà,
00:53:49 ils sont hors cause parce que ce n'est pas leur...
00:53:52 Maintenant,
00:53:54 quand le juge Vanden Speen,
00:53:56 le grand shérif là,
00:53:58 qui...
00:54:00 prend un cheveu,
00:54:03 hop,
00:54:03 supplie,
00:54:05 pourquoi est-ce qu'il ne le met pas à l'expertise ?
00:54:07 Alors,
00:54:07 puisque,
00:54:08 donc,
00:54:08 il ne faut pas...
00:54:09 Allez,
00:54:09 il faut se saisir.
00:54:11 Les parents de Christine,
00:54:12 si vous voyez ça,
00:54:13 réfléchissez un petit peu aussi.
00:54:15 Vous avez un juge
00:54:17 qui clôture un dossier
00:54:19 le 30 avril 96,
00:54:20 96.
00:54:22 Et un an après,
00:54:24 il va ouvrir les saisies.
00:54:26 Pourquoi est-ce qu'il ne l'a pas fait à l'époque ?
00:54:28 Et il n'en fait rien.
00:54:29 Et nous, on fait notre travail.
00:54:31 Et c'est nous les mauvais.
00:54:32 C'est ça,
00:54:34 il y a plein de questions à se poser.
00:54:35 Malheureusement,
00:54:36 les enquêtes ont été arrêtées.
00:54:37 Vous, les parents de Christine,
00:54:38 malheureusement,
00:54:40 vous avez...
00:54:41 vous avez été bien entendus chez nous.
00:54:43 Vous avez été content de notre travail.
00:54:45 Vous nous avez...
00:54:46 vous nous avez dit que vous aviez appris des choses
00:54:48 que vous ne saviez pas.
00:54:49 Et je rappelle une chose,
00:54:51 si les parents de Christine Van Est m'entendent...
00:54:56 Je crois que c'est le dimanche 19 janvier 97.
00:55:00 Nous sommes là au bureau.
00:55:01 Les parents de Christine sont là.
00:55:03 Et le frère de Christine est là.
00:55:05 Et tout d'un coup, le frère de Christine nous dit
00:55:08 je vais vous dire quelque chose
00:55:09 que je n'ai jamais dit à personne.
00:55:11 Donc, même pas aux parents.
00:55:14 Donc, quoi ?
00:55:15 Ben, il dit
00:55:17 quelques mois après la mort de ma soeur,
00:55:21 j'ai un chef d'enquête,
00:55:23 un des deux chefs d'enquête,
00:55:24 parce qu'il y avait deux chefs d'enquête.
00:55:24 D'habitude, il y en a qu'un,
00:55:25 mais ici, il y en avait deux.
00:55:27 Un des deux chefs d'enquête
00:55:29 qui est venu me rechercher à l'école,
00:55:32 M. Collignon,
00:55:34 il m'a ramené à la maison.
00:55:36 Il est resté près de moi
00:55:37 pendant que je mangeais ma tartine.
00:55:38 Les parents trainaient une librairie,
00:55:40 donc, il est resté près de moi.
00:55:43 Et il m'a dit que dans ce dossier,
00:55:46 il allait avoir une promotion,
00:55:48 qu'il approchait des résultats.
00:55:53 Il parlait de personnalité.
00:55:56 Mais qu'on allait lui retirer l'enquête.
00:56:00 Bon, vous savez, vous êtes flics,
00:56:01 vous entendez un bazar ainsi.
00:56:05 Et moi, il me vient une question toute bête.
00:56:07 Vous allez peut-être me dire,
00:56:07 "Bon, enfin, pourquoi est-ce que vous me posez
00:56:08 une question pareille ?"
00:56:10 Et moi, je lui ai demandé,
00:56:11 il est venu chercher à l'école avec quelle voiture ?
00:56:13 La marque de la voiture.
00:56:16 Il m'a dit une Alfa Romeo.
00:56:18 C'est bête, hein, comme question.
00:56:20 Qu'est-ce que ça peut rapporter ?
00:56:21 Eh bien, moi, je me suis renseigné,
00:56:23 la police judiciaire n'avait pas d'Alfa Romeo.
00:56:26 Et M. Collignon avait une Alfa Romeo
00:56:28 dans la vie privée.
00:56:29 Alors, expliquez-moi un petit peu
00:56:31 pourquoi est-ce qu'un flic va le rechercher
00:56:33 et raconter ça à un gosse ?
00:56:37 Avec sa voiture personnelle,
00:56:38 seul, même pas avec un collègue.
00:56:42 Alors, il y avait le Dolo.
00:56:45 Le Dolo, c'est une boîte à partous,
00:56:48 fréquentée par des personnalités politiques,
00:56:51 sportives, des magistrats, des gendarmes,
00:56:55 des policiers, des gendarmes-police judiciaire.
00:56:58 Moi, je n'y suis jamais allé, hein, bon.
00:57:01 Et M. New l'a laissé au Dolo.
00:57:04 Il faut savoir une chose,
00:57:05 c'est que le 27 avril 1987,
00:57:08 donc trois ans après la champignonnière,
00:57:11 vous avez un appel anonyme
00:57:12 qui arrive à la police d'Ettorbecq
00:57:14 et qui dit,
00:57:15 si vous voulez résoudre l'enquête
00:57:17 de la champignonnière,
00:57:19 intéressez-vous au Dolo.
00:57:22 La communication est enregistrée,
00:57:24 les policiers d'Ettorbecq font un procès-verbal
00:57:26 et ils mettent là-dedans que c'est la voix
00:57:27 d'un Nord-Africain.
00:57:31 Moi, j'ai écouté la cassette,
00:57:32 je me suis dit, ça, d'un Nord-Africain,
00:57:34 un Nord-Africain qui parle comme ça,
00:57:36 bon.
00:57:37 Alors,
00:57:40 le juge Van Espen a reçu ce procès-verbal,
00:57:43 donc ça se passait le 27 avril.
00:57:44 Le 30 avril, il fait un apostille
00:57:46 à la police judiciaire, il demande
00:57:48 de saisir la cassette,
00:57:49 faire une enquête sur le Dolo.
00:57:52 Et un procès-verbal, je crois, du 22 mai,
00:57:55 nous avons saisi la cassette.
00:57:57 Et...
00:58:01 pas d'enquête sur le Dolo.
00:58:04 Bon.
00:58:05 Le 30 décembre 1996,
00:58:07 j'ai le collègue Philippe Pourbet,
00:58:10 qui est devenu un de nos plus grands adversaires
00:58:12 par après avec tous les chipotages,
00:58:14 c'est celui qui raconte que Patrick
00:58:15 appelle sa belle-mère la vieille.
00:58:17 M. Philippe Pourbet entend le patron du Dolo,
00:58:22 dans un autre dossier,
00:58:24 et il fait une audition de 10, 11, 12 pages.
00:58:28 Je crois qu'à la page 7 ou à la page 8,
00:58:30 le PV se termine par 49,
00:58:32 là j'ai un trou de mémoire,
00:58:33 j'ai plus le bon numéro de PV,
00:58:34 eh bien, il dit...
00:58:37 un tel, un tel, un tel, un tel,
00:58:39 et justement, il a deux chefs d'enquête,
00:58:42 M. Collignon et Léo Dolo.
00:58:45 Il dit pas qu'il faisait mal, hein ?
00:58:47 Alors, il faut quand même qu'on m'explique.
00:58:49 Quand vous êtes juge d'instruction
00:58:51 et que vous demandez à des policiers,
00:58:53 moi j'ai travaillé pour des magistrats,
00:58:56 si on me demande 10 choses et que je n'en fais que 9,
00:58:59 il va me refaire un rappel,
00:59:00 et tiens, c'est pour ce cas-là.
00:59:02 Ici, on ne parle pas de Dolo,
00:59:06 dans l'enquête, on ne fait pas d'enquête,
00:59:08 mais après, il y a un procureur qui a le dossier,
00:59:11 il y a des peuples qui sont arrêtés,
00:59:12 ça l'arrangeait bien M. Clout qui a été condamné,
00:59:14 qui a fait...
00:59:15 qui a été 39 mois en prison,
00:59:17 et qui l'État belge a été condamné à lui payer
00:59:19 je ne sais pas combien,
00:59:20 il n'avait jamais gagné autant de sa vie.
00:59:24 Sur le PV, de la saisie de la cassette,
00:59:25 c'est en charge de M. Clout.
00:59:27 Fini, ils se disent,
00:59:29 on s'en fout du reste, on s'en fout du reste,
00:59:31 ça tombe bien dans les punks.
00:59:33 Ça arrange bien M. Van Espen, hein.
00:59:36 Je ne sais pas...
00:59:37 Ecoutez, je m'excuse M. Van Espen,
00:59:38 mais je ne sais pas le comprendre autrement,
00:59:40 puisque vous m'accusez d'avoir mal travaillé,
00:59:43 et quand Mme Dieudonné,
00:59:45 première substitue au parquet de Bruxelles,
00:59:47 responsable de la discipline,
00:59:49 répond à notre avocat,
00:59:52 26 mois après notre écartement,
00:59:53 qu'elle ne sait toujours pas se prononcer
00:59:54 sur notre façon de travailler
00:59:55 dans le dossier de la Champignonière.
00:59:57 Mais c'est qu'il n'y a rien,
00:59:57 puisque vous-même, vous n'avez même pas été capable
00:59:59 de vous donner des noms.
01:00:01 M. Van Espen, dites-le franchement, un jour.
01:00:04 Maintenant, vous êtes pensionné,
01:00:06 dites-le quand même,
01:00:07 qu'il fallait protéger quelqu'un,
01:00:08 dites-le, je vous en prie,
01:00:10 mais mettez un terme à cette affaire.
01:00:14 Vous avez trompé tout le monde,
01:00:15 vous avez été malhonnête M. Van Espen,
01:00:18 alors peut-être maintenant,
01:00:19 un dernier remord,
01:00:21 parce qu'on approche tous de notre fin de vie,
01:00:24 alors faites votre acte de conscience,
01:00:27 si on peut dire,
01:00:28 et dites un petit peu,
01:00:29 pourquoi vous nous avez empêchés de travailler.
01:00:32 Oui, alors M. Bill,
01:00:38 pour terminer,
01:00:40 pourquoi vous avez voulu écrire cet ouvrage ?
01:00:43 Est-ce que vous êtes encore en lien aussi
01:00:44 avec les parents des victimes ?
01:00:48 Et quelque part aussi,
01:00:50 cet ouvrage permet aussi de laver votre honneur ?
01:00:53 Régulièrement, je vois les parents des victimes
01:00:55 dire leur déception face aux enquêtes.
01:00:59 Ils se demandaient ce qui se passait
01:01:01 derrière ces enquêtes,
01:01:02 ils savent beaucoup de choses,
01:01:03 mais ils ne savent peut-être pas tout,
01:01:04 ils ne savent pas comment on bloque les enquêtes,
01:01:06 comment les gendarmes ont bloqué les enquêtes,
01:01:08 donc notre honneur,
01:01:10 c'est secondaire par rapport aux victimes,
01:01:12 aux enfants,
01:01:13 mais la gendarmerie n'a jamais voulu
01:01:17 faire le moindre démenti,
01:01:18 la magistrature non plus,
01:01:20 que du contraire,
01:01:21 c'était nous charger,
01:01:22 même à nos accusants d'avoir fait des enquêtes
01:01:24 qu'on n'était même pas mêlés,
01:01:26 et donc c'était pour laver l'honneur,
01:01:30 et pour qu'il y ait une trace plus tard,
01:01:33 peut-être pour les historiens,
01:01:34 comme l'a écrit M. Bourlaix dans sa préface,
01:01:38 que je remercie,
01:01:39 donc je remercie surtout M. Gueluc,
01:01:41 M. Bourlaix,
01:01:42 le Major Terling,
01:01:43 et M. Colon pour m'avoir permis de faire ce livre,
01:01:49 que j'invite beaucoup de gens à lire,
01:01:51 pour comprendre un petit peu,
01:01:52 la santé qu'il peut y avoir dans la justice,
01:01:55 et que vous soyez puissants, misérables,
01:01:59 ici, la balance,
01:02:00 elle est surtout du côté des gros,
01:02:03 des gros bonnets,
01:02:04 et pour les petits,
01:02:06 il y a pas de justice,
01:02:07 c'est une honte.
01:02:10 Merci M. Gueluc.
01:02:11 Merci.
01:02:12 Merci.
01:02:13 Merci.
01:02:14 Merci d'avoir regardé cette vidéo !