Devenir pilote de la marine _ les tests de l'extrême - Documentaire complet - AM

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Transcript
00:00 Ils sont 11, avec le même rêve, devenir pilote de la Marine Nationale.
00:09 C'est en Bretagne que ces nouvelles recrues de l'armée apprennent à voler.
00:13 Pendant 8 mois, ils vont être testés en permanence.
00:17 Mais avant de se lancer dans les airs, ces jeunes devront réussir les épreuves du Centre
00:22 d'entraînement à la survie et au sauvetage de l'aéronautique navale.
00:26 Les stagiaires vont y affronter une situation extrême, un crash en mer.
00:38 Un entraînement au plus près de la réalité, rendu possible grâce à un équipement hors
00:45 norme.
00:46 Une formation éprouvante mais cruciale dans la carrière de ces futurs pilotes.
00:53 Elle leur sauvera la vie en cas d'accident.
00:55 "Tout est mis en place pour qu'on soit dans les conditions les plus dures."
00:59 Pour eux, la réussite de ce stage est primordiale.
01:02 Il leur permettra d'accéder à l'école d'initiation au pilotage.
01:07 "C'est parti !"
01:18 "C'est parti !"
01:39 On les surnomme les marins du ciel.
01:54 Mais avant de devenir pilote d'avion ou d'hélicoptère, ces militaires doivent triompher d'une série
02:00 d'épreuves hors du commun.
02:01 A l'extrême ouest de la France, la base de l'Enverg-Poulmique accueille l'école
02:10 d'initiation au pilotage.
02:12 Depuis 1996, c'est la porte d'entrée dans l'aéronautique de tous les futurs
02:19 pilotes de la Marine Nationale.
02:21 Sur les 350 candidats qui se sont présentés à cette session, seuls 11 d'entre eux ont
02:28 réussi la présélection, c'est la promotion Charlie.
02:31 Ils ont entre 17 et 25 ans.
02:34 8 mois de tests difficiles, voire extrêmes, les attendent.
02:40 S'ils réussissent, ils accéderont alors à la formation de pilote de l'aéronavale.
02:45 Mais seuls les prétendants les plus appliqués et motivés poursuivront la suite du cursus.
02:52 Ici, la sélection est sans pitié.
02:55 Elle se déroule en deux étapes et débute par cinq jours d'épreuve éliminatoire
03:01 au centre d'entraînement à la survie et au sauvetage de l'aéronautique navale.
03:05 Pour 20 pompes, dont 10, bonjour le C100.
03:12 Pendant toute la durée de ce stage, les participants doivent réaliser une première série de
03:16 pompes chaque matin.
03:17 Une tradition au C100.
03:19 Bonjour le C100.
03:26 Deuxième ligne de pas en avant, en marche.
03:32 Pompez les rangs.
03:35 La mission du centre, apprendre les bons réflexes à adopter en cas de crash en mer.
03:40 Depuis 1995, plus de 1200 stagiaires passent par ici chaque année.
03:47 Des militaires de toutes les armées amenés à effectuer régulièrement des survols maritimes.
03:51 Bonjour à tous.
03:53 Alors pour vous, ce stage y revêt quand même un caractère crucial en ce titre, qu'il
03:58 va vous permettre d'obtenir votre certificat de personnel navigant.
04:03 Donc certificat de pilote pour ceux qui réussiront.
04:05 Et donc pour votre carrière, ça aura un impact direct.
04:10 Donc soyez-en bien conscients et saisissez cette chance.
04:15 Voilà.
04:16 Bon stage.
04:17 Les élèves ne peuvent tenter d'obtenir leur certificat d'aptitude à la survie en
04:22 mer que deux fois.
04:23 S'ils n'y parviennent pas, c'est la fin de l'aventure.
04:26 Pour relever le défi, les matelots vont devoir se jeter à l'eau.
04:33 Mais au C100, on se baigne avec son casque, ses rangers et sa combinaison de vol.
04:37 C'est confortable.
04:38 Tant que c'est pas mouillé, c'est confortable.
04:41 On verra dans cinq minutes.
04:44 On va s'orienter vers le petit bassin.
04:46 Allez, venez avec moi.
04:47 On va briefer là-bas.
04:48 Les stagiaires accèdent au cœur du C100.
04:53 Une piscine pas tout à fait comme les autres.
04:55 Un grand bassin de 25 mètres, profond de 6.
04:58 On arrive là, il va y avoir un bout horizontal.
05:02 C'est Eric, l'un des sept instructeurs du centre, qui gardera un œil sur les recrues
05:07 pendant toute la durée du stage.
05:08 - Normalement, maintenant, les gars, tout ce qui est briefing, donc ça devrait être
05:15 clair, d'accord ?
05:16 Donc je répéterai peut-être deux fois, mais il y aura pas trois fois, OK ?
05:22 Pour ce premier exercice d'adaptation, ils vont devoir nager en apnée sur 15 mètres
05:27 pendant 30 secondes.
05:28 C'est une partie de plaisir par rapport à ce qui les attend tout à l'heure.
05:33 - Je m'appelle Robin, j'ai 18 ans.
05:40 Ça fait trois mois que j'ai intégré l'armée et je viens de l'Ur-Escher.
05:43 Mon père travaille dans l'aéronautique et a été dans la marine dans sa jeunesse,
05:47 et donc il m'en a toujours parlé.
05:48 Être pilote, ça m'a toujours attiré, et puis dans l'armée d'autant plus, parce
05:52 que c'est aussi un milieu qui m'attire aussi.
05:55 En apnée, les élèves pilotes doivent être capables d'équilibrer la pression à l'intérieur
06:00 de leurs oreilles, ce qu'on appelle la manœuvre de Valsalva, un geste que connaissent bien
06:05 les plongeurs sous-marins.
06:06 Tout à coup, les choses se compliquent.
06:11 Ici, tout a été conçu pour recréer les conditions réelles d'un crash.
06:17 - On a mis du vent pour vraiment les rendre compte que nager avec un gilet gonflé, c'est
06:24 pas toujours facile.
06:25 Donc on leur apprend à nager correctement sur le dos, de faire face au vent.
06:30 Le gilet de sauvetage permet de maintenir sans effort la tête hors de l'eau.
06:35 C'est aussi un bon moyen de garder le sang au niveau du cœur.
06:39 De cette façon, la température du corps diminue moins rapidement.
06:42 Ainsi, dans une eau à 10 degrés, le temps de survie passe à 2h30, soit une heure de
06:47 plus que sans gilet.
06:48 Robin et les autres stagiaires ont tous réussi l'épreuve d'adaptation.
06:54 Mais ce n'est que le début.
06:57 Au cessant, ils vont très vite apprendre à dépasser leurs limites.
07:00 Vient ensuite le moment que certains redoutent le plus pendant ce stage, c'est l'épreuve
07:07 de la gloute.
07:08 - C'est la machine qui est là-bas, qui nous rapproche le plus d'un crash réel.
07:14 Et on va devoir répéter les actions vitales pour pouvoir nous en sortir.
07:18 - Je m'appelle Dimitri, j'ai 24 ans, je suis dans la Marine nationale depuis 3 mois.
07:27 Je viens de Tahiti.
07:29 Mon parrain était commandant de bord sur la compagnie locale de Tahiti.
07:33 Et un jour, on m'a permis de visiter le cockpit de l'avion grâce à lui.
07:38 Ça a été le déclenchement.
07:40 Ce simulateur nouvelle génération entraîne au pire scénario de crash en mer.
07:47 Mais avant d'affronter cette machine de l'extrême, les stagiaires vont devoir connaître sur
07:51 le bout des doigts la procédure pour s'en échapper.
07:54 - Au dernier moment, avant l'impact, donc on va annoncer "ditching, ditching", la cabine
07:59 va descendre.
08:00 Je vais prendre une bonne aspiration, donc l'eau monte très vite, d'accord ?
08:03 Quand ça s'est fait, ma porte se trouve ici.
08:05 J'ai une ouverture orange qui se trouve là.
08:07 Et à partir de ce moment-là, je vais venir chercher à dégraffer mon harnais.
08:11 Je sais que j'ai bien défait ma boucle.
08:13 Et là, sortir, nager, 3, 4 brasses vers l'extérieur.
08:18 D'accord pour ça ?
08:19 Alors, si vraiment, on n'a pas eu le temps pour votre inspiration, ça va pas du tout,
08:23 vous êtes vraiment en stress complet.
08:24 On vous demandera de mettre les mains sur la tête.
08:27 Vous vous laissez faire et dans les 5 secondes, on vous sort en urgence.
08:30 Ou alors on fait remonter la cabine en urgence, d'accord ?
08:32 Et pour rien vous arriver.
08:33 OK ?
08:34 Allez, c'est bon.
08:35 Sur cette épreuve, l'une des principales difficultés, c'est de gérer son stress.
08:41 Pour le canaliser, les militaires réalisent des exercices de sophrologie et notamment
08:46 de l'imagerie mentale.
08:47 Pendant à peu près 15, 20 minutes, ils vont répéter, répéter sans cesse.
08:53 Et c'est là qu'on voit déjà la différence avec certains.
08:55 Certains, ça va être clair tout de suite.
08:57 D'autres, il leur faudra au moins 4 à 5 briefings avant de vraiment répondre à ce qu'on a
09:03 besoin.
09:04 Chaque mouvement doit devenir un automatisme.
09:06 Les stagiaires ne s'en doutent pas, mais à ce stade, la sélection a déjà commencé.
09:10 On essaie de mécaniser les procédures pour pouvoir les reproduire plus facilement au
09:18 cas de stress.
09:19 On a des conseils qu'on nous donne, donc on essaie de nous appliquer.
09:21 Je m'appelle Yann, j'ai 21 ans, je suis dans la marine depuis 3 mois.
09:29 Je viens de Franche-Comté.
09:30 Mes parents sont agriculteurs.
09:32 Devenir pilote, ça remonte à longtemps.
09:34 J'ai toujours eu les yeux un peu primés vers le ciel.
09:36 À un moment, je me suis dit, ben oui, je veux en faire mon métier aussi.
09:38 Les deux premiers sont-ils prêts ?
09:44 Quelques minutes avant d'entrer dans la glotte, la pression monte.
09:47 On a fait ce qu'il fallait pour éviter l'appréhension.
09:57 Il y en aura toujours, mais bon, c'est normal, c'est la première fois.
10:01 Les deux premiers stagiaires s'installent à bord du simulateur.
10:07 Assis sur un canot de survie replié et empaqueté, ils sont harnachés, sanglés, casqués pour
10:14 être au plus près de la réalité.
10:15 À leur côté, deux formateurs en apnée assureront leur sécurité.
10:20 Le danger sur cette épreuve, c'est la crise de panique.
10:24 Que ça gère pour une douze, douze à plat, 3,50 mètres, jour, dit-chik, dit-chik.
10:36 L'exercice commence par la configuration la plus simple, la machine s'engloutit à
10:41 plat.
10:42 Quand l'eau atteint le niveau des cuisses, les stagiaires prennent leur dernière inspiration.
10:47 Une fois l'appareil stabilisé à 3,50 mètres de profondeur, ils doivent appliquer la procédure,
10:56 équilibrer la pression des tympans, débrancher le casque, ouvrir la porte latérale, détacher
11:02 la ceinture et enfin rejoindre la surface.
11:04 Certains militaires s'y reprennent à plusieurs fois pour parfaitement réussir leur sortie.
11:09 Malgré quelques ratés, les plongées s'enchaînent.
11:14 La dernière prise d'air doit permettre de rester au moins 30 secondes dans l'eau.
11:20 Ici, les plus stressés sortent en 20 secondes, les plus calmes en 40.
11:30 Robin et Dimitri sont particulièrement sereins.
11:35 - Ça va, toi ?
11:36 - Ouais.
11:37 - J'ai fait le geste en...
11:38 En 8 secondes, j'étais dehors.
11:39 - C'était mécanique, pas ? C'est mis comme ça.
11:40 - Bah oui, de toute façon, il faut que ce soit mécanique.
11:41 - Ouais, bah...
11:42 - 3,50 mètres, le stagiaire, l'eau, les pieds, les pieds, les pieds !
11:55 L'exercice continue avec la configuration la plus fréquente.
11:59 L'engin effectue cette fois une rotation sous l'eau.
12:03 Quand un avion ou un hélicoptère se crachent en mer, il a de fortes chances de se retourner.
12:09 La manœuvre a de quoi impressionner les stagiaires.
12:12 Lors d'un amérissage, ils devront connaître très précisément les gestes à accomplir
12:17 pour échapper à la noyade.
12:18 - On va faire un petit tour de la mer, on va voir ce qu'on a.
12:47 - Pour vous remettre à l'aise, la priorité numéro 1, c'est de prendre une bonne aspiration,
12:53 d'accord ? Après, le reste, tu t'en vas.
12:54 Si tu prends une bonne aspiration, t'auras le temps de bien faire la gestuelle jusqu'au
12:58 bout, d'accord ? Là, t'étais vraiment sûr, c'est vrai, c'était chaud ?
12:59 - Ouais, enfin, par rapport aux 2 bouts d'avant, j'ai eu un ressenti différent, ouais.
13:06 Pour certains, cette expérience, c'est l'occasion de se libérer des angoisses liées à l'eau.
13:12 - Là, ça fait déjà 3, donc l'appréhension, c'est...
13:16 On va y repasser, même s'il y a toujours un peu de stress quand même.
13:19 - Je m'appelle Antoine, j'ai 20 ans, ça fait 2 ans et demi que je suis dans l'armée
13:28 et je viens des Pyrénées-Orientales.
13:29 Ce qu'il y a de bien fait avec cette sélection, c'est que si on l'a réussi, il y a des grandes
13:35 chances qu'on finisse pilote.
13:36 Si malheureusement, on n'a pas les compétences, on est vite éliminé et à ce moment-là,
13:39 on peut se faire une raison et vite passer à autre chose.
13:41 - Il y en a certains, ils sont pas stressés, je comprends pas trop pourquoi, parce que
13:49 moi, je trouve pas ça agréable du tout.
13:51 On est en apnée, on a la tête à l'envers, on a de l'eau qui monte dans les sinus.
13:55 Enfin, c'est suffisant pour nous mettre une petite pression et moi, je l'ai eu tout du
13:58 long.
13:59 Les stagiaires n'ont pas encore connu le pire.
14:02 L'épreuve suivante va leur faire perdre tout leur repère.
14:05 Équipés d'un masque occultant, ils doivent effectuer l'exercice dans le noir complet.
14:10 Vu les risques pris lors de ces entraînements, deux plongeurs en bouteille sont là en permanence
14:31 pour assister les élèves pilotes en cas de danger.
14:33 Ils s'orientent dans l'obscurité grâce à leur propre corps.
14:37 Pour trouver la porte, par exemple, leurs mains doivent suivre leurs jambes positionnées
14:43 du côté de la sortie.
14:44 En situation de crise, l'instinct de survie prend bien souvent le dessus.
14:49 Et ici, Yann s'est un peu trop précipité.
14:51 La gestion était bonne, mais très rapide, un peu frisque.
15:04 Il faut mieux calmer et être plus serein au moment où vous trouverez l'ouverture.
15:09 À la fin de l'exercice, c'est l'heure du bilan.
15:12 Des sensations fortes.
15:14 On change quand même bien les repères, les repères spatiaux, on est retourné, on a
15:19 un peu d'eau qui rentre dans le nez, etc.
15:22 C'est impressionnant quand même.
15:23 Le fait d'être à l'envers, ça enlève vraiment tous les repères.
15:29 Ça m'a explosé l'oreille aussi.
15:33 Mais non, c'était cool.
15:36 Malgré ces désagréments, tous les élèves pilotes ont réussi l'épreuve de la gloute.
15:42 Un entraînement qui rappelle au matelot qu'il se destine à faire un métier pas comme les
15:46 autres.
15:47 La dangerosité du métier, il ne faut jamais l'oublier.
15:50 Parce que si vous l'oubliez, là, ça peut devenir dangereux.
15:53 On sait que c'est un métier assez dangereux, en particulier à ce niveau-là.
15:56 C'est ça qui fait aussi la beauté du métier.
16:00 Ça fait peur d'aller à la guerre, c'est sûr.
16:03 Quelqu'un qui vous dit qu'il n'a pas peur d'aller à la guerre, je pense que c'est
16:06 un monteur.
16:07 Il y a toujours cette adrénaline et tout.
16:08 Mais bon, on est tellement préparé, je pense.
16:09 C'est aussi quelque chose qui m'attire justement, pouvoir défendre la France à travers l'aviation.
16:14 C'est très important pour moi le côté de s'engager pour mon pays, d'avoir ce côté
16:19 patriote.
16:20 En intégrant l'école d'initiation au pilotage, les jeunes recrues s'engagent pour une durée
16:29 de 10 ans auprès de la Marine nationale.
16:31 Le jour se lève sur la base aéronavale bretonne.
16:37 Nous retrouvons les élèves pilotes sur le pied de guerre.
16:40 Fini la piscine, ils vont cette fois s'entraîner dans les conditions réelles en pleine mer.
16:49 Le but, utiliser en situation réelle les techniques de survie et le matériel qu'ils
16:54 ont appris à maîtriser la veille.
16:55 Pour dérouler toutes les étapes d'un sauvetage, l'épreuve comprend même un élytreuillage.
17:01 Les militaires sont impatients.
17:03 Entre la piscine et la mer d'Iroise, la température de l'eau va perdre près de 10 degrés.
17:18 À 16, mieux va enfiler une combinaison de survie étanche.
17:22 Dimitri peut compter sur ses camarades pour fermer sa combi.
17:32 Au fur et à mesure du stage, la solidarité se développe au sein du groupe.
17:37 Il y a tout de suite une grosse cohésion.
17:41 Bien qu'on vienne de milieux différents, on sait pourquoi on est là, on a tous la
17:45 même motivation.
17:46 Les matelots arrivent sur la rade de Brest où va se dérouler l'exercice.
17:57 Un lieu ultra protégé puisqu'il abrite la base opérationnelle des sous-marins nucléaires
18:02 français.
18:03 L'instructeur réserve à ses élèves un scénario catastrophe.
18:07 Leur appareil vient de se crasher.
18:09 Ils ont réussi à s'en extraire et doivent rejoindre ensemble un canot de sauvetage.
18:14 - OK, donc le premier groupe peut se mettre à l'eau.
18:20 Votre canot est en face, d'accord ?
18:21 On est loin, mais ça va être rapide.
18:22 Allez, on y va.
18:23 Allez !
18:24 On se retrouve et on part sur une chenille.
18:29 Allez, allez, allez, allez, allez !
18:32 Accompagnés d'un instructeur, un groupe de 7 stagiaires doit avancer comme un seul
18:36 homme.
18:37 Ici, le principal danger, c'est l'hypothermie.
18:40 - On n'est pas là pour prouver qu'on est les meilleurs, on est là pour prouver qu'on
18:46 peut faire la mission dans de bonnes conditions et ramener tout le monde à la base, vivant.
18:51 Une fois arrivés au niveau du radeau, les élèves doivent le remettre dans le bon sens.
18:55 Lors d'un accident, l'embarcation a toutes les chances de se gonfler à l'envers, voire
19:01 de chavirer.
19:02 - Mettez-vous plutôt en file !
19:03 Ce serait dommage que le canot vous retombe dessus.
19:04 - Tu as des sangles à l'intérieur du canot, tu peux passer...
19:05 Tu peux arriver à passer ta main à l'intérieur et attraper les sangles qui sont dedans.
19:16 Au bout de trois quarts d'heure au large, le froid commence à figer les stagiaires.
19:20 Pour monter dans le canot, il leur faut redoubler d'efforts.
19:24 - Il faut avoir l'agnac, sinon, il faut imaginer que, voilà, vous êtes dans l'eau, là, ça
19:27 fait déjà un certain temps.
19:28 Les conditions, ici, encore, en rade, elles sont bonnes, l'eau est à 16 degrés, mais
19:32 il faut imaginer que dans une eau à 7, 8 degrés, le froid va les saisir vraiment, ils n'ont
19:36 plus de force, peut-être, à grimper dans ce canot-là, donc les minutes seront moins
19:39 comptées.
19:40 Et si on leur apprend pas ça tout de suite, s'ils restent une demi-heure, allez, 5 à
19:44 6 minutes, comme ça, à vouloir monter dans un canot, non, ça va pas le faire.
19:48 Une fois à bord, les naufragés vont devoir s'armer de patience en attendant les secours.
19:53 - Tout est mis en place pour qu'on soit dans les conditions les plus dures, comme ça,
19:59 ce sera au moins aussi dur dans la réalité.
20:02 Le risque en situation réelle, c'est la déshydratation.
20:05 L'organisme humain peut résister entre 3 et 5 jours sans boire.
20:09 Tous les moyens sont bons pour trouver de l'eau, capter la pluie, récupérer la condensation,
20:15 voire extraire du jus de poisson.
20:17 Du côté de la base, l'hélicoptère, un caillement marine, s'apprête à décoller.
20:27 L'une des missions de l'aéronaval, c'est le sauvetage en mer.
20:32 Près de 300 personnes sont secourues chaque année par les appareils de la marine.
20:36 L'engin repère le groupe et se positionne au-dessus, guidé par le mécanicien de bord.
20:48 Le pilote n'a alors aucune visibilité et doit se fier à ses indications pour descendre
20:54 le plongeur.
20:55 Grâce à un boot, une ligne de vie est établie entre l'hélicoptère et le canon.
21:02 Elle permet aux secouristes d'y descendre facilement.
21:04 Les rafales de vent envoyées par l'appareil rendent le sauvetage épuisant.
21:14 A bord de l'embarcation, les stagiaires sont désorientés par le bruit de l'hélicoptère
21:22 et leur équipement encombrant.
21:24 Ils perdent tous leurs repères.
21:26 Au moment de l'hélitreuillage, Dimitri lâche le boot.
21:33 L'instructeur présent à bord se jette alors à l'eau pour le récupérer.
21:39 Son sang-froid lui permet de rétablir la ligne de vie afin de remonter le stagiaire.
21:49 En situation réelle, cette erreur peut être fatale.
21:51 A l'issue de l'épreuve, les élèves pilotes sont éreintés, mais ces passionnés d'aéronautique
22:03 ont vécu un moment magique.
22:04 C'est comme ça, tu peux pas lever la tête.
22:14 Tu vois juste le bas là.
22:17 C'était dingue.
22:18 Donc vous avez vu la petite erreur qui a été commise au départ.
22:22 À un moment donné, il y a un certain qui a lâché le boot.
22:26 Et ça c'est vraiment la ligne de vie.
22:28 C'est vraiment le corps de l'ombilical qui va faire que je serai toujours en relation
22:31 avec le trieste au canot.
22:33 Et si vous lâchez ça, la perte de temps, donc le trieste sera obligé de remonter ce
22:38 bout de là, d'accord, et de la remettre après dans le canot.
22:41 Et en sauvetage réel, c'est hyper important, le temps est compté.
22:45 Pour les stagiaires, cet entraînement a ravivé leur rêve, celui de devenir pilote.
22:50 Selon leurs résultats lors de la sélection, ils passeront bientôt aux commandes d'un
22:58 hélicoptère, d'un avion de surveillance maritime ou mieux encore d'un avion de chasse
23:02 de la marine nationale.
23:04 C'est le rêve qu'on a tous depuis tout petit, c'est de finir cette sélection et
23:11 pouvoir vraiment rentrer dans le cursus de formation d'un pilote dans la marine.
23:14 Moi j'ai choisi une carrière militaire pour les différents métiers qu'il y a dans
23:19 l'aviation.
23:20 Il faut savoir que être pilote militaire, c'est pas que devenir pilote de chasse.
23:24 On peut faire de la patrouille maritime où il y a aussi les hélicos.
23:27 Il y a un panel de missions qui est très intéressant et qui diffère de ce qu'on
23:30 peut faire dans le civil.
23:31 Le métier veut qu'on progresse tout le temps.
23:33 Même si on est pilote de chasse, même si on est opérationnel, ou que ce soit pilote
23:36 d'hélicoptère, ou que ce soit pilote de patrouille maritime, etc.
23:39 Il y a encore des paliers à passer, on peut encore progresser.
23:42 Et c'est ça qui fait la particularité du métier et c'est ça qui fait aussi que
23:44 le métier est très intéressant.
23:45 Moi je préférerais être dirigé vers les avions de chasse.
23:48 Je sais pas, d'être embarqué sur le porte-avions, d'aller faire des missions, d'être catapulté
23:52 du porte-avions en avion à réaction, c'est quelque chose qui est très attirant.
23:55 Les stagiaires entament leur troisième journée au C100.
24:08 L'objectif ce matin, c'est de préparer les futurs pilotes à s'éjecter en mer avec
24:13 leur parachute.
24:14 On a fait un amérissage, d'accord, et là, patience, le vent vient forcir.
24:22 Là, qu'est-ce qui va se passer, c'est que votre voile va partir avec le vent, d'accord,
24:26 ça va partir très vite, vous allez avoir une sensation, vous allez même vous faire
24:28 traîner.
24:29 Qu'est-ce que je vais vous demander de faire ? Je casse le coude et je lève du même côté
24:33 mon genou.
24:34 Une rotation va se faire automatiquement.
24:36 Je me retrouve comme ça sur le dos.
24:38 Et ensuite, le fait de lever les bras tout simplement comme ça, votre harnais de parachute
24:42 sera libéré.
24:43 D'accord ?
24:44 Après la théorie, place à la pratique.
24:48 Allez, tu es prêt ? Je lance la sauce.
24:51 Le ventilateur vient ajouter une dose de réalisme à l'exercice.
24:59 L'entraînement est physique.
25:03 La machine permet de tracter les stagiaires sur plusieurs dizaines de mètres en simulant
25:08 un vent à près de 100 km/h.
25:12 Le risque dans ce genre de cas, c'est la noyade.
25:15 Les stagiaires se succèdent sur l'épreuve qu'ils réussissent tous brillamment.
25:19 Mais les choses ne s'arrêtent pas là.
25:21 Ils vont maintenant aborder une autre configuration.
25:23 - Là, on va attaquer sur le passage sous voile parce que, voilà, la voile peut leur
25:28 tomber dessus, d'accord ?
25:29 Ce serait dommage de se noyer sous une voile qui vient nous étouffer.
25:33 Et c'est pour ça qu'on leur propose une petite façon de s'en sortir correctement.
25:38 S'il n'y a pas de vent, le pilote reçoit 5 mètres carrés de nylon sur la tête.
26:00 Il doit alors rapidement s'en défaire sans se prendre dans les fils du parachute.
26:04 Dans cette situation, mieux vaut ne pas être claustrophobe.
26:08 - L'atmosphère mise en place est vraiment étonnante, avec le vent, la brume et il y
26:14 a de la pluie qui tombe.
26:15 Ça paraît réel quand on est dans l'exercice.
26:18 C'est étonnant que ce soit aussi réaliste alors qu'on est seulement dans une piscine.
26:23 Un entraînement éprouvant qui signe la fin du stage de survie en mer, la 1re étape
26:27 de la sélection de pilote.
26:29 Au fur et à mesure, les stagiaires forment un groupe uni.
26:38 Une condition sine qua non pour faire carrière dans ce corps d'élite.
26:42 - On accroche vite parce qu'on a tous la même passion, on a tous la même envie.
26:48 Je pense que ça va être beaucoup parce qu'on a le même centre d'intérêt.
26:52 Forcément, on vit les mêmes expériences, on a les mêmes émotions.
26:55 Donc on partage beaucoup ensemble.
26:57 - Après la sélection, ils nous ont posé la question.
27:01 Ils nous ont demandé si on s'intégrait bien.
27:03 On a la vie en groupe, si on aimait bien ça, si on s'intégrait bien.
27:07 - Et puis on sait que c'est la clé de la réussite aussi ici.
27:10 C'est vraiment la cohésion.
27:11 On est dans la marine, c'est l'esprit d'équipage.
27:14 Donc il faut qu'on soit vraiment tous soudés pour les épreuves qui nous attendent derrière
27:17 parce qu'on sait que ça va être très très dur.
27:21 Et puis sans le soutien du copain à droite ou à gauche, on n'y arrivera pas.
27:27 On essaye de partir vraiment tous sur un même pied d'égalité
27:29 où les plus forts vont entraider les plus faibles.
27:32 Dans le but que les plus faibles deviennent forts.
27:34 Et puis peut-être que le plus faible dépassera le fort.
27:38 Et peut-être que le plus fort, dans ce cas-là, aura envie de récupérer sa première place.
27:42 Et puis petit à petit, on monte comme ça le groupe vers le haut.
27:45 Au bout de cinq jours au cessant, c'est enfin l'heure du verdict.
27:51 Les élèves-pilotes vont savoir s'ils ont réussi à décrocher le précieux sésame
27:55 pour accéder à la suite du cursus.
27:57 - Ok, très bien.
27:58 Fin de stage, donc super.
28:01 On a même été agréablement surpris parce que...
28:04 Ça fait longtemps qu'on n'avait pas vu un stage avec du 100% réussite au niveau des cabines.
28:09 Et vous avez bien assimilé les briefings tout de suite.
28:11 On a dû peut-être répéter deux fois, mais pas trois fois.
28:14 Et pour vous, pour la suite, ça va être exactement ça, la partie vol.
28:18 Il va falloir que vous connaissiez par cœur par cœur vos briefings
28:20 quand vous allez aller dans vos avions, là, d'accord ?
28:22 Et ça se passera pas mal, d'accord ?
28:24 Donc, c'est vraiment... Là-dedans, il faut être clair, d'accord ?
28:26 Il faut vraiment bien connaître son briefing.
28:28 - Le matelot S, Robin.
28:30 Voilà, félicitations.
28:34 Le matelot J, Dimitri.
28:37 - C'est comme vous.
28:39 - Le matelot C, Antoine.
28:43 Le matelot B, Yann.
28:47 Félicitations.
28:48 Le matelot N, Alexandre.
28:51 - C'est comme vous. - Félicitations.
28:53 - C'est bon, c'est validé.
28:55 - Bien, non ? - Oui, très content, c'est sûr.
28:58 On a toute la promenade, donc on est content.
29:00 - Le plus dur reste à faire.
29:01 Là, c'était la mise en bouche, on va dire.
29:03 - C'est que le début, là.
29:05 - Leurs certificats en poche,
29:11 les 11 matelots vont pouvoir poursuivre la sélection de pilotes.
29:14 Avant de commencer les tests en vol,
29:19 une phase de préparation théorique de plusieurs semaines attend les élèves.
29:23 Une autre étape du long processus de sélection.
29:27 - Pour moi, les 2 critères de sélection qui m'ont permis de rentrer ici,
29:33 qui ont été recherchés pendant les phases de présélection,
29:36 c'est la motivation et de la maturité.
29:39 - Y a pas de compétition entre nous.
29:41 Là où on pourrait penser qu'il y a que 3 places,
29:44 mais en fait, on a été 11 à être sélectionnés.
29:46 Si nous, 11, on fait l'affaire, nous, 11, on ira au bout.
29:49 - Les aspects qui se chargent vraiment, c'est le côté esprit d'équipe,
29:52 qui est très important ici.
29:54 Évidemment, le côté discipline et rigueur que présente toute l'armée.
29:57 Et donc ici, ça y échappe pas.
29:59 - On a tous été sélectionnés parce qu'il y a une place pour nous dans la Marine nationale.
30:03 On se pousse tous vers le haut et on va tous y arriver.
30:05 Moi, j'en suis persuadé.
30:06 - Il est 6h30
30:14 et les lueurs de l'aube se dessinent à peine
30:16 sur l'aérodrome de Lanvéoc-Poulmique.
30:18 C'est un grand jour pour les élèves-pilotes
30:20 qui réalisent ce matin le premier de leurs 16 vols de sélection.
30:24 Avant qu'ils ne décollent,
30:27 les mécaniciens de la base passent au peigne fin les CAP10,
30:31 des avions légers sur lesquels nos recrues vont se faire la main.
30:34 Sur le tarmac, tout est prêt.
30:39 Du côté de l'école d'initiation au pilotage,
30:42 nous retrouvons Dimitri en pleine imagerie mentale.
30:45 Le jeune Tahitien répète les gestes qu'il a appris lors des cours théoriques,
30:50 sauf qu'aujourd'hui, il va devoir les reproduire dans un cockpit.
30:54 La pression est à son comble.
30:57 Chaque vol peut être éliminatoire.
30:59 D'autant que certains n'ont jamais piloté d'avion.
31:03 Yann, quant à lui, a déjà réalisé quelques vols dans le civil.
31:07 C'est lui qui se lance le premier,
31:09 accompagné de l'un des 11 instructeurs de l'école.
31:11 Pendant la sélection, les militaires effectueront les tests
31:15 avec un moniteur qui change à chaque exercice.
31:18 Le but, confronter les élèves pilotes à des méthodes pédagogiques différentes.
31:25 Une fois installés dans l'appareil, reste à réaliser la check-list,
31:34 mettre en route les équipements et vérifier leur bon fonctionnement.
31:38 - Je vais être trop gentiment. Je vais tester mes moyens.
31:42 - Je vais te tester le tir de l'épauchage.
31:46 - On a vu que c'est bien rouge, ça, ça lui est bien en train de prendre.
31:51 Pour ce premier test, Yann doit faire rouler l'avion jusqu'à la piste de décollage.
31:58 Ça n'a l'air de rien, mais le roulage,
32:01 comme on l'appelle dans le jargon de l'aéronautique,
32:03 nécessite beaucoup de précision.
32:06 - Tout réduit, je m'arrête.
32:08 - Vous mettez vos pieds et mains sur les commandes.
32:10 - C'est les commandes ? - Non, vous mettez vos pieds et mains sur les commandes.
32:12 - Et vous, vous avez les commandes ? - C'est les commandes.
32:15 - Allez, c'est parti, à vous de rouler jusqu'à la fin.
32:17 Pour intégrer la sélection, les jeunes militaires doivent avoir
32:22 une bonne maîtrise de l'anglais, la langue de l'aviation.
32:25 Au moment du décollage, c'est l'instructeur qui prend la main.
32:34 - Prochaine échéance, 800 pieds, extérieur devant, intérieur devant,
32:45 sécurité virage, je vais visser mon bouchon sur l'horizon.
32:48 - C'est dessus ? - Voilà.
32:50 Sur la piste, c'est au tour de Dimitri de s'élancer.
32:57 De quoi donner un coup de chaud au jeune matelot.
33:00 - Il fait chaud chez toi ?
33:04 - Il faut ranger le gaz, il va pas le piquer, c'est pas merde.
33:06 - Tu veux un peu d'air si la transition est approuvée ?
33:08 - J'engage pas la 0523.
33:11 L'ennemi numéro un en sélection, c'est le stress.
33:14 Il peut faire perdre une bonne partie de leur moyen au nouvel recrut.
33:18 Au moment où il monte dans l'avion, l'élève pilote perd 50% de ses capacités.
33:24 Au décollage, c'est 25% supplémentaire.
33:27 - Tendis, rotation.
33:31 - On change de vent.
33:33 - J'entre sur l'horizon. - On peut faire un frein de train.
33:42 Une fois en l'air, l'angoisse se dissipe peu à peu et laisse place à l'euphorie.
33:51 - Ça va mieux ? - Ça va mieux, oui.
33:58 Cet amoureux de l'aéronautique vit un véritable moment d'extase.
34:01 Pilote, c'est avant tout un métier de passion.
34:04 Mais Dimitri doit se ressaisir pour répondre aux objectifs du premier test
34:08 et, parmi eux, retenir un certain nombre de points repères.
34:12 - Donc on revient le point Romeo. - OK.
34:16 - Je vais vous montrer rapidement l'axe de piste, on va voir l'axe de la route.
34:22 Un exercice sur lequel Yann est justement en train de se concentrer.
34:25 - Vous avez une espèce de route principale qui est ici, là, d'accord ?
34:28 - Reçu, Yann. - C'est ça que vous allez prendre comme axe pour votre voltige.
34:30 - Reçu. - Voilà pour le premier.
34:32 - On se retourne.
34:35 - Hop ! - Wow !
34:38 L'élève semble quelque peu secoué.
34:40 - Premier en place. - Prêt pour le comment.
34:41 Mais Yann doit rapidement reprendre ses esprits.
34:43 Sur ce premier vol, les instructeurs laisseront les commandes aux élèves à certains instants clés.
34:48 - Allez, vous prenez les commandes ? - J'ai les commandes.
34:53 - Alors là, arrêtez de faire bouger comme ça.
34:55 Quand vous changez de main, vous devez verrouiller votre assiette.
34:58 Là, l'assiette est trop haute. Trop haut, là.
35:00 Vous voyez, c'est trop haut. Oui, je le vois.
35:02 Alors maintenant, on va voir le point Alpha.
35:05 D'accord, votre assiette, elle est beaucoup trop haute.
35:06 Je vais m'apprendre à garder vos instruments.
35:07 Ensuite, je monte.
35:08 Le bout du capot de tête sur l'horizon, là.
35:10 Yann ne maîtrise pas encore toutes les subtilités de l'assiette.
35:14 L'axe qui permet de repérer l'inclinaison de l'avion par rapport au sol.
35:22 Dimitri, quant à lui, a déjà fait son repérage.
35:25 Du coin de l'œil, son moniteur surveille les réactions de son élève au looping et au vril.
35:30 Le but de la voltige, c'est aussi d'habituer les jeunes recrues aux sensations fortes.
35:35 [Musique]
35:38 [Voix de l'avion]
35:44 [Voix de l'avion]
35:46 [Rires]
35:49 Dimitri est aux anges.
35:54 180.
35:57 Hop, on tourne.
36:02 180. On va être sur notre axe.
36:05 Tac.
36:15 Et à gauche.
36:17 Et voilà.
36:21 Donc ça, c'est l'enchaînement que tu sauras faire à la fin de la sélection en vol.
36:29 Après une heure de vol, les avions retournent à la base.
36:32 À l'atterrissage, c'est l'instructeur qui reprend les commandes.
36:39 On se laisse rouler.
36:47 On fait le pied sur les freins.
36:49 On arrive vers 60.
36:58 Yann effectue ensuite sans souci un dernier roulage jusqu'au point de stationnement.
37:02 Les matelots viennent de vivre une expérience hors du commun.
37:08 Mais les militaires ont à peine le temps de réaliser
37:15 qu'ils doivent directement enchaîner sur le debriefing de leur vol.
37:18 Un moment particulièrement redouté.
37:21 Les stagiaires le savent.
37:23 L'important lors de la sélection, c'est d'avoir une progression continue.
37:28 À l'école d'initiation au pilotage, il est temps de debriefer le premier vol de Yann.
37:32 Au niveau du pilotage, on en a parlé dans l'avion, un petit peu d'à-coups.
37:37 Réglez vos assiettes.
37:39 Et puis après, changez de main pour venir la compenser à l'aider pour que ce soit un peu plus serein.
37:42 Ne mettez pas des coups dans le manche.
37:44 On y va par progressivité.
37:46 Également, maîtrise de soi.
37:47 C'est un délire très tentu dès le début.
37:49 C'est normal, c'est le premier vol.
37:50 Cette appréhension va disparaître avec le temps.
37:54 À partir de maintenant, la zone est censée être connue de vous.
37:57 On ne vous la remontrera pas.
37:59 C'est bon pour vous ?
38:00 C'est bon pour moi.
38:01 Vous avez des questions ?
38:02 Non, pas de questions particulières.
38:03 Bon, mais c'était pas mal.
38:04 Allez-y.
38:05 Merci.
38:06 Chez Yann, effectivement, il est très volontaire.
38:09 Après, il est un petit peu brut à la commande.
38:11 Je lui ai demandé d'être un peu plus doux.
38:13 On va voir s'il va trouver une solution pour être un peu plus souple.
38:16 Et ne pas laisser prise à son stress et être un peu plus décontracté dans l'avion pour être plus performant.
38:22 Avant l'entretien avec leur instructeur, les nouvelles recrues doivent réaliser une autocritique du vol.
38:28 Une bonne façon pour Dimitri de faire le bilan sur ses points forts et ses lacunes.
38:33 C'est du niveau qu'on attend sur le premier vol.
38:37 Il n'y a pas de problème.
38:38 Et au-delà de ça, on sent qu'il y a un petit peu de finesse de pilotage.
38:41 Donc c'est encourageant pour la suite.
38:42 On verra sur le reste.
38:43 Sur le fond, c'était très bien.
38:44 Après, sur la forme, juste une petite remarque.
38:46 On sent que tu as envie de voler, que tu es content en vol.
38:48 Mais on attend un peu plus de temps.
38:50 C'est une sélection où on pourrait être pilote militaire.
38:52 Donc il faut travailler un petit peu la forme pour être un petit peu plus froid.
38:55 Mais un petit peu moins extraverti pour que tes émotions ressortent un petit peu moins.
38:59 Tu vois ce que je veux dire ?
39:00 Oui.
39:01 OK ?
39:02 Sinon, c'est nickel.
39:03 A l'issue de chacun de leurs vols, les militaires reçoivent une évaluation papier.
39:07 Les deux premiers tests ne sont pas notés.
39:09 Mais les remarques peuvent être décisives.
39:11 Leur dossier les suivra tout au long de la sélection.
39:14 Les stagiaires en ont conscience.
39:17 Ici, les places valent de l'or.
39:19 Dans cette phase de la formation, quelqu'un peut être éliminé chaque jour.
39:23 On se rend compte qu'on a de la chance d'être là.
39:26 Encore une fois, on a de la chance.
39:28 On fait des trucs de malade.
39:30 Ce premier vol militaire restera certainement gravé dans la mémoire des matelots.
39:42 Les instructeurs, ils montrent les choses une fois.
39:44 Ils estiment qu'on peut les restituer tout le temps, sur chaque vol.
39:48 Chaque jour, il faut avoir totalement acquis les exercices de la veille
39:51 pour pouvoir en apprendre d'autres.
39:53 Il faut beaucoup de concentration en vol et beaucoup de travail après les vols
39:57 pour pouvoir justement se remémorer les erreurs et réussir à les corriger au vol suivant.
40:02 Il faut prioriser certaines choses.
40:04 Il y a le pilotage, il y a la sécurité.
40:06 Il y a toujours des heures de priorité.
40:08 Ils veulent voir comment on réagit face à ça.
40:10 Il faut savoir qu'en vol, on a une perception du temps qui est différente.
40:14 On est concentré sur quelque chose.
40:16 On a vraiment envie de bien faire, de tenir les bons paramètres.
40:19 Et on passe à côté de choses qui sont vraiment importantes,
40:22 qui peuvent être dangereuses même.
40:24 Et puis voilà, c'est normal que les instructeurs nous font la remarque.
40:27 On arrive en bout d'axe, donc un virage par la gauche.
40:30 Un virage par la gauche, donc sécurité extérieure, devant, intérieure.
40:34 Hop, je vire par la gauche.
40:36 Je fais mon gros paletier.
40:38 La première journée de vol touche à sa fin.
40:40 Mais les jeunes engagés n'en ont pas fini pour aujourd'hui.
40:43 Ils devront réviser encore une bonne partie de la soirée.
40:47 Deux jours plus tard, le soleil est au rendez-vous sur la base bretonne de l'Envehogpoulmik.
41:00 C'est une bonne nouvelle, parce qu'ici, il n'y a pas d'emploi du temps précis.
41:04 Les sorties d'avion se décident en fonction de la météo.
41:08 Aujourd'hui, toutes les conditions sont réunies pour réaliser le troisième vol.
41:13 Pendant que certains s'apprêtent à courir un cross, d'autres se rendent à leur briefing.
41:21 L'enjeu est de taille pour Antoine, car cette fois-ci, l'exercice est noté.
41:27 L'autre challenge, c'est que les élèves pilotes vont réaliser eux-mêmes le décollage de leur Cap 10.
41:35 Ok, il fait super beau.
41:37 Maintenant, on va voir ce qui est à l'étude.
41:39 Donc le décollage, c'est pas évident sur cet avion.
41:43 Donc il faut rester vigilant. C'est une phase difficile.
41:47 Il faut éviter le pompage, c'est-à-dire qu'il ne faut pas que tu ailles trop loin pour revenir en arrière.
41:52 Et que tu passes ton temps à faire ça pendant cette phase de décollage.
41:55 Parce que l'avion, ton assiette, va beaucoup varier, tu vas te faire peur.
41:58 Et tu vas avoir du mal à contrôler ton avion.
42:01 Donc cette phase, il faut qu'elle soit vraiment progressive, continue et à cette vitesse-là.
42:06 Réussi.
42:08 - Des questions là-dessus ? - Ça me paraît clair quand même.
42:10 Dès que les avions sont prêts, je te diffuse et on est parti.
42:13 Au fur et à mesure de la sélection, les missions se complexifient.
42:20 Sur la piste, nous retrouvons Robin.
42:22 On se laisse avancer un peu, on récupère l'axe, on se met bien au milieu.
42:30 Et on récupère bien l'axe. Non, un peu plus à droite. Le nez à gauche.
42:33 Le Benjamin du groupe peine à positionner correctement son appareil.
42:37 Non, là c'est plus bon. C'est reparti encore à gauche.
42:40 Un peu de moteur, on s'allie, on met la roulette de queue dans l'axe.
42:44 Vous avez vraiment tendance à partir à gauche.
42:47 On recommence.
42:49 Voilà, on garde le nez.
42:52 On freine, on s'arrête et le nez reste à droite.
42:58 Allez, on y va. On lâche les freins, on met plein gaz, on met du pied.
43:01 Robin n'a pas le choix. Il faut absolument maîtriser l'exercice.
43:05 D'autant qu'à terme, c'est d'un porte-avions qu'il devra peut-être décoller.
43:09 50, top. On vote à droite.
43:13 110, rotation.
43:20 Doucement, doucement.
43:23 Ne bougeons sur l'horizon.
43:25 Pas plus, là vous êtes trop... Voilà.
43:28 À force d'obstination, l'élève pilote réussit la manœuvre.
43:31 Sur le tarmac, Antoine se met en place pour son premier décollage.
43:38 C'est plus 250. C'est plus 3.
43:42 Ok.
43:44 50 km/h.
43:45 10 de point.
43:47 L'élève met les pleins gaz. L'avion accélère rapidement.
43:51 Vient le moment pour Antoine de tirer le volant.
43:56 Il est à l'occasion pour Antoine de tirer sur le manche pour monter le nez de l'avion et le faire décoller.
44:01 C'est un sans-faute pour la jeune recrue.
44:08 Au point que son instructeur n'a rien à redire.
44:11 Pour le décollage, on s'en fait un petit peu hors-monde.
44:18 Après, ça se passe bien.
44:19 Tout ce que j'allais faire, je le savais, je me l'étais répété plusieurs fois dans ma tête.
44:22 Et puis finalement, il n'y a pas eu de tant de surprises que ça.
44:24 Au sol, pendant ce temps-là, Yann prépare son prochain vol.
44:27 A l'école d'initiation au pilotage, les jeunes militaires travaillent dur pour intégrer une importante masse d'informations.
44:34 Ils doivent aussi avoir une certaine facilité en mathématiques
44:37 pour par exemple calculer rapidement un temps de vol ou encore la consommation en carburant.
44:43 Yann est un peu en retard.
44:49 Il a besoin de temps pour faire un bon vol.
44:53 Le rythme de la formation est intense et ce midi, les élèves n'auront pas le temps d'aller à la cantine pour déjeuner.
44:59 Toujours de nouveaux exercices à l'étude, entre chaque vol.
45:09 Il faut les assimiler vite.
45:12 Après, c'est pour ça qu'on le sait, il faut toujours être prêt, il faut toujours avoir au moins deux vols d'avance de prêt.
45:18 On n'a pas de temps de s'entraîner.
45:19 Un vol, c'est une évaluation.
45:23 C'est comme ça que ça marche ici.
45:25 On s'est fait exprès, c'est pour voir si on arrive à s'accrocher.
45:33 Justement dans les airs, Robin s'accroche pour la suite du vol.
45:37 Il doit maintenant accomplir une série de virages à 30, 45 et 60 degrés d'inclinaison.
45:43 Alors, on va refaire par la gauche, 45 puis 60.
45:47 Reçu.
45:49 Ok ? Allez, on y va.
45:50 Nous allons commencer à virage 45. Par la gauche, non.
45:53 Extérieur, devant, intérieur, devant, je vire et je mets la gage.
45:59 Allez, on va chercher 2G.
46:01 On est installé, 2G, 200, 3050 pieds, pas mal du tout.
46:19 Ok ?
46:20 Reçu.
46:21 Allez, fin du virage, on dégauche.
46:23 Le but, c'est de savoir réaliser des virages aussi bien en montée qu'en descente.
46:28 Je reprends mon aiguille.
46:30 C'est au tour d'Antoine d'enchaîner sur le même exercice.
46:34 Extérieur, devant, intérieur, devant.
46:36 J'incline.
46:37 On a passé de 30 degrés, la gage.
46:40 Je viens de tirer 2G constant.
46:42 L'élève doit apporter suffisamment de puissance pour la manœuvre.
46:45 Il faut aussi maîtriser l'inclinaison de l'avion.
46:49 Je monte, je mets un peu de gauchissement.
46:51 Je tire, je monte, je descends, un peu de gauchissement.
46:53 Je descends trop, du gauchissement.
46:55 Antoine entame la sortie de son virage.
46:59 Depuis les airs, la rate de Brest offre un spectacle exceptionnel.
47:09 Top 1, non ?
47:11 Hein ?
47:13 Pardon ?
47:15 C'est top 1, non ?
47:16 C'est génial, ouf !
47:17 La mer, le ciel et des paysages somptueux comme cadre de travail.
47:21 Ce sera peut-être bientôt le quotidien d'Antoine.
47:24 D'ici là, l'élève pilote a encore un long chemin à parcourir, semé d'obstacles.
47:29 Après le débriefing, Antoine fit le monter son évaluation à ses camarades.
47:39 Et il est fier de partager son bon résultat au 3e test.
47:46 Le système de notation se fait par couleurs.
47:48 Et Antoine a obtenu un bleu, la meilleure appréciation.
47:52 Oui, c'est cool.
47:53 Ça va.
47:56 Mais oui, il y a toujours de quoi progresser.
47:58 On peut toujours faire mieux.
47:59 Du coup, ce qui ressort, c'est du bleu.
48:01 Donc la note finale, c'est du bleu.
48:03 Je prends en vert sur mon pilotage.
48:06 J'imagine qu'il n'est pas assez précis.
48:08 Rigueur, précision, ben voilà, on y revient.
48:10 Donc c'est cool, c'est une bonne note.
48:11 Mais bon, comme il a dit, il ne faut pas se reposer.
48:13 Il va falloir être meilleur sur les fois d'après.
48:15 Pour que ça continue bien.
48:17 C'est important de tirer l'expérience des autres.
48:25 Parce qu'une erreur que même un collègue a faite,
48:28 ça va nous marquer pendant le vol.
48:29 Et on va essayer de ne pas faire la même.
48:30 Et donc c'est très important.
48:31 À cette étape, le groupe est toujours au complet.
48:35 Bien, débriefing de la mission.
48:39 Donc globalement, c'est une mission correcte.
48:41 Je note quand même le point à améliorer.
48:44 C'est dans la phase d'alignement.
48:46 Vous avez tendance à laisser partir votre nez à gauche.
48:48 Corriger ce défaut rapidement.
48:49 On s'y est repris à trois fois.
48:50 Vous vous souvenez de ça ?
48:51 Donc ça, c'est pas bon.
48:52 Il faut vraiment...
48:53 Je viens prendre l'axe, je roule.
48:55 Et je dois être dans l'axe.
48:56 Je ne laisse pas partir mon nez.
48:58 Hors de question.
48:59 Ça, il ne faut plus qu'on ait besoin de vous le dire.
49:01 Voilà.
49:02 Ça marche ?
49:03 Allez, bonne soirée.
49:05 Merci.
49:12 Robin sera attendu au tournant à la prochaine épreuve
49:14 sur son positionnement au décollage.
49:16 Mais le jeune homme garde sa motivation intacte.
49:19 J'ai vu vers l'autre côté.
49:22 Je suis bien, mais ça pourrait être mieux.
49:27 Après quasiment une semaine,
49:31 les élèves arrivent bientôt au terme de la première étape de la sélection,
49:34 celle du cinquième vol.
49:36 À ce stade, ils seront censés avoir acquis toutes les bases du pilotage.
49:41 Mais certains commencent à atteindre leurs limites.
49:44 Ça fatigue, plus les vols.
49:46 Ça ne dure qu'une heure, mais...
49:50 C'est une heure qui nous demande d'être concentrés à un max.
49:54 En plus de ça, on doit continuer à réviser pour le vol du lendemain.
49:59 C'est fatiguant.
50:04 Il y a beaucoup de choses qui sont en plus de mal dans le vol.
50:09 Il faut bien les travailler et être prêt pour demain,
50:13 pour le prochain vol, comme tous les jours.
50:15 Les nouveaux engagés vont devoir soutenir cette cadence infernale
50:29 pendant encore près de trois mois.
50:31 Sur les vols à venir, ils seront testés sur leur habileté en voltige.
50:37 Reste à savoir si tout le groupe arrivera jusqu'au bout de l'aventure
50:40 pour devenir pilote de l'aéronavale.
50:42 Le lendemain, nous retrouvons nos élèves pilotes sur leur 31.
50:52 Ils viennent assister à la remise des insignes de la promotion précédente.
51:00 Un événement solennel pour lequel les familles sont réunies.
51:05 Ces militaires ont réussi les 16 tests en vol
51:07 et s'apprêtent à entamer une formation de pilote d'au moins deux ans.
51:10 Ils vont recevoir leur demi-aile,
51:13 un symbole fort pour montrer le chemin déjà parcouru
51:16 et celui qui leur reste encore à faire.
51:18 C'est sûr qu'on voit qu'il y a encore du chemin avant d'être à leur place.
51:23 C'est peut-être nous dans quelques mois.
51:26 C'est possible.
51:28 On ressort, commandement. Garde à vous.
51:33 Aujourd'hui, ils ne sont plus que six sur un groupe de 12.
51:36 Vous avez choisi un métier d'exception.
51:44 Aussi exigeant que passionnant.
51:47 Quoi de plus enivrant.
51:49 Pour les élèves, ce discours a une résonance particulière.
51:52 Messieurs, l'aéronautique navale mise sur vous.
51:56 Vous êtes prêts à entrer dans la cour des grands.
51:59 Les 11 membres du groupe ont tous réussi l'épreuve du cinquième vol.
52:03 Les seuls huit prétendants ont passé la sélection pour devenir pilote
52:07 et parmi eux, Antoine, Dimitri et Yann.
52:10 Un taux de réussite rare.
52:14 Robin et deux autres candidats n'y sont pas parvenus.
52:16 Ils ont été réorientés vers d'autres métiers de la Marine nationale.
52:20 Pendant huit mois, les nouveaux engagés ont cherché à démontrer
52:24 qu'ils possédaient les valeurs et les aptitudes de la navette.
52:28 Ils possédaient les valeurs et les aptitudes nécessaires
52:30 pour devenir pilote de l'aéronavale.
52:32 On se pousse tous vers le haut et on va tous y arriver.
52:35 Une sélection impitoyable,
52:37 durant laquelle ils ont dû triompher d'épreuves de plus en plus difficiles.
52:40 C'est un métier assez dangereux, c'est ça qui fait la beauté du métier.
52:44 Avec leur détermination, les 11 élèves de la promotion Charlie
52:48 se sont tous battus pour atteindre leur rêve.
52:50 C'est le rêve qu'on a tous depuis tout petit.
52:53 [Musique]
52:58 [Musique]
53:03 Merci.

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