Trois mois après une première audition à l'Assemblée nationale, le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères est à nouveau sur le gril des questions de la représentation nationale, dans un contexte international tendu, sur fond de guerre en Ukraine, et d'offensive israélienne dans la bande Gaza, lancée en réponse aux attaques du Hamas le 7 octobre. Le chef de la diplomatie française estime urgent de parvenir à un cessez-le-feu durable au Proche-Orient. Il sera aussi question, lors de cette audition attendue, de l'aide française à Kiev. Peu après sa nomination, Stéphane Séjourné s'était rendu dans le pays avec en promettant que l'Ukraine restait la « priorité de la France malgré la multiplication des crises ». Une audition à voir ou revoir sur LCP Assemblée nationale.
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00:00:00Monsieur le ministre, cher Stéphane, merci d'être venu dans cette journée bouleversée
00:00:08parce que ce qui se passe aux antipodes est assez impressionnant et je comprends que ça
00:00:16ait justifié de la part du président de la République la convocation d'un conseiller
00:00:22ministre qui nous a empêchés de bénéficier de ta présence un peu plus tôt, votre présence,
00:00:30il faut que je vous sois sinon ça ne va pas du tout, de votre présence un peu plus
00:00:37tôt et c'est donc extrêmement sympathique et apprécié des membres de la commission
00:00:45même si ils ne sont pas tous encore arrivés parce que ça les a eux-mêmes un peu bouleversés,
00:00:50d'avoir accepté de sursoir simplement de quelques heures à cette venue. Alors nous
00:00:59sommes évidemment très heureux de vous rencontrer et nous sommes très heureux de vous rencontrer
00:01:06tout en étant extrêmement préoccupés des sujets que nous allons aborder ensemble parce
00:01:12qu'il est clair que la situation n'est pas bonne. Alors avant d'aborder les questions
00:01:19qui sont classiques, le tour d'horizon c'est-à-dire effectivement l'Ukraine, Gaza,
00:01:26les dossiers européens notamment la création, la situation nouvelle en Géorgie qui quand même
00:01:37est assez préoccupante, effectivement les relations franco-allemandes, il me semble
00:01:48que je voulais effectivement peut-être commencer pour solner un malentendu, dire un mot sur cette
00:01:57question dont je vous ai parlé avant-hier au téléphone de l'audiovisuel extérieur. Alors
00:02:06disons qu'il y a eu une très grande émotion au sein de la commission des affaires étrangères
00:02:12pour des raisons à la fois procédurales et de fond. Et le fond et les procédures nourrissant
00:02:25toutes les deux notre préoccupation. Sur les procédures effectivement on n'a pas compris. On
00:02:35n'a pas compris que sur la base d'une proposition de loi faite par nos collègues du Sénat et qui
00:02:44nous est arrivée, le gouvernement ait fait un amendement qui est un amendement fleuve qui en
00:02:52vérité a greffé un projet de loi sauvage sur une proposition de loi. Et un projet de loi sauvage ça
00:03:04veut dire un projet de loi qui ne présente aucune des caractéristiques requises. D'abord à examiner
00:03:09dans des délais assez invraisemblables puisque tout ça est arrivé vendredi, que la commission des
00:03:15affaires culturelles saisie au fond et seule saisie d'ailleurs a décidé hier soir, a voté hier soir et
00:03:24que tout ça serait soumis à un vote en séance publique la semaine prochaine. C'est une immense
00:03:32affaire, c'est une immense affaire en particulier pour l'audiovisuel extérieur, c'est à dire pour
00:03:38des choses qui sont de la compétence de cette commission et on aboutit à une urgence absolument
00:03:44à notre avis absolument injustifiée. Deuxièmement, un projet de loi sauvage ça veut dire pas d'avis
00:03:57du conseil d'état, pas d'études d'impact. Or d'après les informations qui traînent, on a sur les
00:04:04études d'impact que notamment la fusion de tout ça serait très coûteuse et que bon on n'en sait
00:04:12rien puisqu'on n'est pas informé. Pas d'avis du conseil d'état et pas d'avis de la
00:04:18compétence, de la commission compétente pour les affaires étrangères, c'est à dire cette
00:04:24commission. Donc procéduralement c'est vraiment chaotique et tout à fait injustifié. Je l'ai
00:04:32signalé en conférence des présidents, en présence évidemment de madame Lebec, c'était quelque chose
00:04:39qui nous a et qui nous continue de nous impressionner beaucoup parce que là la commission des affaires
00:04:45culturelles a voté, a voté hier et nous n'avons absolument pas eu voix au chapitre. Sur le fond,
00:04:54il y a deux choses qui sont très préoccupantes. C'est d'abord il y a eu un revirement de la part
00:05:02du gouvernement. Je pense, mais je fais un peu des enquêtes, c'est quasiment, moi je suis le
00:05:09Hercule Poirot de cette affaire. J'essaie de comprendre qui a fait quoi et comme je ne suis
00:05:14pas informé, je n'ai pas beaucoup de... Oui, par le volume, d'accord. Et on avait un engagement
00:05:27extrêmement précis qui était que, et c'est là où monsieur le ministre vous êtes directement
00:05:33concerné, où nous détachions, nous tenions le problème de l'audiovisuel extérieur à
00:05:42l'abri de ces changements, c'est-à-dire tant dans la phase initiale de la création de la holding,
00:05:50puis dans une phase ultérieure au bout d'un an, dans la création, dans la fusion des sociétés
00:05:59constitutives de la holding. Madame Saragosse m'avait fait savoir, je l'avais vu lundi à l'Elysée
00:06:10quand on a reçu le président chinois, et elle m'a fait savoir après que le lendemain mardi,
00:06:17conformément aux engagements qui avaient été pris par le gouvernement, elle a présenté cette option
00:06:23à son conseil d'administration, qu'il a approuvée. Jeudi soir, vendredi matin, on a appris que le
00:06:33gouvernement, en tout cas la ministre, madame Dati, avait changé son fusil d'épaule et que
00:06:39l'amendement qui était supposé déposer pour tenir à l'extérieur l'audiovisuel extérieur justement,
00:06:51elle ne le déposait pas, elle ne le soutiendrait pas. Donc on a été tout à coup mis en face d'une
00:06:59perspective de modification absolument radicale de la situation de l'audiovisuel extérieur, sans
00:07:05aucune information préalable, sans aucune consultation possible et sans aucune concertation
00:07:12ni formelle ni informelle avec quiconque de cette commission. Évidemment, comme je vous l'ai dit au
00:07:18téléphone, ça a été quelque chose de très pénible et pour nous, on a essayé. Alors on a
00:07:29procédé comme on pouvait, c'est-à-dire que nous avons repris un certain nombre de membres de la
00:07:37commission des affaires culturelles, du Modem et de Renaissance, d'ailleurs, madame Piron, qui est
00:07:44députée des Yvelines et qui est membre de cette commission, enfin qui est aux affaires culturelles,
00:07:50déportée aux affaires culturelles, si je puis dire, à l'occasion de ce débat, ont déposé un
00:07:55amendement visant à reprendre l'affaire et à soustraire l'audiovisuel extérieur à l'opération
00:08:06de constitution de la holding. Cet amendement, ça a donné lieu à des échanges, je dois le dire,
00:08:13je parle très franchement, à des échanges un peu compliqués en marge de la commission des
00:08:19affaires culturelles à l'intérieur du gouvernement. Manifestement, il y avait une approche assez
00:08:28différente de la part des services du Premier ministre et de la part d'un ministre des affaires
00:08:33culturelles, ce qui est quand même toujours un peu inquiétant de voir un décalage comme ça se
00:08:39produire. En tout cas, madame Dati était contre cet amendement, il a été voté hier après-midi,
00:08:46donc liesse apparente au sein de la commission des affaires étrangères, puisque nous avions fait
00:08:56échapper le... On aurait pu discuter de tout ça, mais comme on n'a pas discuté, on en est sur les
00:09:02positions classiques. D'ailleurs, j'en ai parlé l'autre jour, je le voyais par hasard hier au
00:09:09téléphone avec votre antéprédécesseur, c'est-à-dire Jean-Yves Le Drian, je lui ai dit qu'est-ce que
00:09:15vous en pensez ? Il m'a dit, c'est très simple, il faut que l'audiovisuel extérieur reste à l'extérieur.
00:09:20C'est une formule qu'il m'a donnée à titre personnel et qu'il n'engage en aucune façon, mais je
00:09:26voulais avoir son conseil parce que je le trouve très sagace, évidemment. Et on a donc eu
00:09:32cette joie, mais en réalité, c'est ça qui est préoccupant, le système est bâti avec cet
00:09:39amendement fleuve qui s'intègre dans un système... C'est très, très difficile à appréhender, mais
00:09:45l'audiovisuel extérieur est soustrait pour l'instant à l'opération holding, il n'est pas
00:09:52soustrait à l'opération fusion qui devrait avoir lieu dans un an. Donc c'est quelque
00:10:03chose qui donc nous préoccupe et nous allons effectivement... Alors ça, ça a été l'opération
00:10:12hier. Aujourd'hui, j'ai réuni le bureau de cette commission, ce matin, et l'ensemble des groupes,
00:10:19l'ensemble des représentants, y compris les trois groupes de la majorité, mais les groupes de
00:10:25l'opposition également, enfin en tout cas certains d'entre eux, alors que la loi est rapportée par
00:10:30des gens qui sont de Renaissance, de LR, etc. Mais l'ensemble des groupes s'est solidarisé avec,
00:10:39d'abord c'est indigné, des conditions de procédures qui ont prévalu, et d'autre part,
00:10:45s'est solidarisé avec la proposition d'amendement que nous allons déposer, que je vais déposer,
00:10:55non pas... Je ne peux pas le déposer au nom de la commission, mais j'en serai le premier signataire,
00:11:01et les membres des différents groupes le signeront, pour bien veiller à ce que l'audiovisuel extérieur
00:11:07soit également soustrait à l'opération prévue de fusion. Alors voilà la situation, elle est assez
00:11:16sérieuse, et effectivement les deux raisons de fond et de procédures se conjuguent pour dire
00:11:23qu'il y a quelque chose de grave. Alors je voulais, c'est un peu la question préalable, ensuite on
00:11:27abordera le reste, je voulais vous demander si vous étiez en mesure, mon cher ministre, de nous
00:11:33donner des assurances sur le comportement, sur l'attitude finale du gouvernement, qui pour
00:11:39l'instant ne nous est apparue ni très constante, ni très claire.
00:11:44Merci monsieur le président, j'avais prévu une introduction assez complète de l'activité
00:11:53diplomatique de mon ministère, mais vous m'invitez évidemment à répondre à cette question,
00:12:00je répondrai volontiers, je laisserai peut-être les questions de procédures de côté, puisqu'il y a
00:12:05une ministre, et en tout cas un ministère en lead sur ce texte. Permettez-moi un aparté avant peut-être
00:12:12de commencer, et un mot avant de débuter pour le premier ministre slovak, Robert Fico, qui a fait
00:12:20l'objet d'une attaque brutale et lâche cet après-midi près de Bratislava, lui adressons en tout cas
00:12:27nos vœux de rétablissement, et nous condamnons avec la plus grande fermeté ces actes de violences
00:12:33extrêmes qui sont injustifiables, je pense que c'est en tout cas au nom de l'ensemble du gouvernement,
00:12:39et j'imagine très bien que la représentation nationale se joint à cette condamnation, peut-être monsieur...
00:12:46Nous associons tout à fait, quelles que soient les réserves qu'on puisse avoir sur la politique du président
00:12:53slovak, nous estimons que ce crime est abominable, est-ce que vous avez des informations sur son état
00:12:59de santé, parce que ce qui paraissait dans les dépêches et qu'il avait été frappé à l'abdomen
00:13:03et à la tête, que c'était donc un état extrêmement sérieux que le sien ?
00:13:07Oui, je n'ai pas plus d'informations que ce qu'il y a aujourd'hui dans la presse, mais évidemment on lui souhaite un bon rétablissement,
00:13:14et surtout une condamnation forte et extrêmement ferme de ces actes violents.
00:13:21Peut-être pour commencer, je préfère répondre directement à votre question, et puis j'enchaînerai sur les points.
00:13:28Oui, après on va faire une erreur.
00:13:31Une entrée en matière ?
00:13:33Oui, une entrée en matière un peu robuste.
00:13:35D'abord peut-être pour vous dire que l'audiovisuel extérieur est essentiel, et d'ailleurs opérateur du ministère des Affaires étrangères,
00:13:48on touche aujourd'hui 255 millions de personnes dans le monde avec l'audiovisuel extérieur chaque semaine.
00:13:57Des chaînes qui regroupent d'ailleurs jusqu'à France 24, ARFI, des chaînes arabophones,
00:14:04on a MCD qui répond à des objectifs très précis d'un cahier des charges et d'une information au public étranger.
00:14:14Nous avons d'ailleurs besoin de ces chaînes pour adresser à ces publics étrangers une manière des fois très différente de traiter l'information telle que nous on la traite pour le public français,
00:14:26avec également des sujets d'intérêt très différents des sujets qui sont traités par les chaînes françaises,
00:14:34et avec des langues très différentes, puisqu'on est autour de 21 langues qui sont diffusées dans le monde via ce canal.
00:14:43Tout ça pour vous dire que ces publics sont également un enjeu fort, y compris d'influence pour la France.
00:14:52Nous diffusons une information qui est fiable sur notre pays, sur les actions de notre pays,
00:14:58et plus largement sur les valeurs et les enjeux globaux que nous partageons dans le monde,
00:15:03et dans ce contexte international qui est marqué par beaucoup de propagande aujourd'hui,
00:15:08qui est marqué par la difficulté pour les publics de trier entre ce qui est une vraie information, ce qui est une fausse information,
00:15:16le relativisme des modèles en matière de journalisme.
00:15:20Nous devons aussi garantir envers ces publics une lutte efficace contre la désinformation,
00:15:27et ces chaînes en particulier font preuve d'un vrai outil diplomatique également français.
00:15:34Pour toutes ces raisons-là, je suis et nous sommes favorables à l'exclusion de l'audiovisuel extérieur,
00:15:41de ce qui est aujourd'hui en préparation au titre du ministère de la Culture qui en lide sur ce texte.
00:15:52Et l'arbitrage, pour être très clair, m'a fait connaître Matignon, qui est un arbitrage intergouvernemental,
00:16:00et favorable à l'amendement qui a été déposé que vous mentionnez.
00:16:05Donc je pense, et je n'ai aucun doute sur le fait que le gouvernement aura un avis favorable en séance sur ce point-là.
00:16:13Noël, Noël.
00:16:17Très bien. Bon, écoutez, nous en acceptons l'aubure.
00:16:21Nous allons faire notre travail très vigoureusement.
00:16:26Mais effectivement, de toute manière, quelle que soit la décision, ce qui ne serait pas possible,
00:16:32c'est qu'une décision soit prise en ayant court-circuité complètement le débat avec la Commission des Affaires étrangères.
00:16:41Alors maintenant, nous allons aborder les grands sujets.
00:16:44Bon, je ne vais pas faire... Ce n'est pas la peine que je fasse une présentation.
00:16:48Chacun connaît les sujets. Je crois qu'on va... Bon, on commence par l'Ukraine.
00:16:55Enfin, moi, je commence par l'Ukraine. Nous sommes... Bon, l'Ukraine...
00:17:00Nous aimerions bien comprendre exactement ce que nous faisons, nous, Occidentaux, nous, Européens,
00:17:09face à une situation qui est extrêmement difficile en Ukraine.
00:17:15Les experts varient un peu sur le degré de difficulté.
00:17:19Mais je dois dire, je ne vais pas développer ça très longtemps, mais nous avons, d'une part,
00:17:25est-ce que vous avez des éclaircissements sur ce que signifient les mutations des hauts responsables de la défense en Russie ?
00:17:34Mais surtout, il y a une question fondamentale, comment est-ce que 450 millions d'Européens,
00:17:42je compte les Anglais, et combien ? Il y a 300 millions d'Américains, à peu près, avec les Canadiens ?
00:17:48Oui. Donc, c'est-à-dire la civilisation, l'ensemble des puissances, les plus développées, les plus riches,
00:17:57technologiquement les plus avancées, qui sont confrontées depuis plus de deux ans à une exigence de soutien
00:18:05de la part de nos amis ukrainiens, qui, en tout cas depuis décembre dernier, on se rappelle les conditions assez dramatiques
00:18:13dans lesquelles s'était développé le Conseil européen en décembre dernier, sont dans une situation,
00:18:19les Ukrainiens sont dans une situation extrêmement difficile.
00:18:22Comment, globalement, ne sommes-nous pas capables de faire mieux que tout ça ?
00:18:32Et de les laisser dans cette situation complètement folle, dans laquelle, effectivement, on dit il n'y a pas les armes,
00:18:42il n'y a pas les munitions, il faut les commander, on a l'initiative, on a tout un ensemble de choses,
00:18:47on a quand même l'impression d'une faiblesse morale, structurelle, de nos sociétés, qui nous paraît,
00:18:54pour moi, qui m'indigne assez profondément, quelles que soient les options qu'on ait les uns et les autres.
00:18:59Moi, je voulais vous poser cette question de façon assez dramatique sur l'Ukraine.
00:19:04Deuxièmement, évoquons Gaza. Là, je voudrais vraiment que vous fassiez le point.
00:19:14Nous sommes un certain nombre, pas forcément tout le monde dans cette commission,
00:19:18mais je crois une grande majorité d'entre eux qui ont apprécié, enfin une majorité, en tout cas beaucoup d'entre nous,
00:19:23qui ont apprécié la décision prise par le gouvernement français de voter, comme il l'a fait,
00:19:30au Conseil de sécurité des Nations unies, en faveur de la reconnaissance d'un État palestinien
00:19:38qui nous paraît, effectivement, l'un des éléments de la seule solution possible,
00:19:45si on veut créer une situation à la fois équilibrée et apaisée à Gaza.
00:19:53Mais nous avons besoin là d'informations. Comment pressentez-vous l'évolution de la pression militaire sur Gaza ?
00:20:01On a l'impression d'informations très contradictoires.
00:20:05On voit se reconstituer des forces Hamas dans le nord de la zone.
00:20:13On a l'impression qu'il y a des tirages très importants sur la frontière entre Israël et le Liban,
00:20:22qu'une grande partie du cabinet israélien voudrait effectivement régler le problème de l'absence de population,
00:20:31enfin du retrait des populations de la frontière avec le Liban,
00:20:39disons la rentrée des classes, pour parler de façon sommaire,
00:20:43et donc un risque assez grand, nous semble-t-il, de conflits étendus au Liban.
00:20:49Nous ne sentons pas, nous ne comprenons pas exactement comment peut évoluer la situation,
00:20:55qui est quand même la plus préoccupante à long terme en Cisjordanie.
00:21:00Et nous voulons donc, sur ce point-là, que vous fassiez le plan et le point,
00:21:06et que vous analysiez également, effectivement, les attitudes du gouvernement américain,
00:21:12qui semble partager entre des impératifs contradictoires,
00:21:18et qui paraît avoir beaucoup de difficultés à faire un arbitrage clair.
00:21:22Ça, c'est le second grand sujet qui, effectivement, nous préoccupe.
00:21:27Sur le plan, je ne vais pas tous les aborder, il y a la question européenne.
00:21:34Où en sommes-nous à quelques jours du voyage du président de la République en Allemagne,
00:21:42des relations avec nos partenaires et amis allemands ?
00:21:48On a quand même l'impression qu'on n'est pas exactement sur la même longueur d'onde depuis pas mal de temps.
00:21:53Comment vous sentez l'évolution de ces choses et comment vous la voyez ?
00:21:57Nous sommes toujours, sur le plan européen, très préoccupés par ce qui se passe en Géorgie,
00:22:05l'adoption de cette loi.
00:22:08J'ai eu de longues discussions avec l'ambassadeur de Géorgie à Paris,
00:22:14qui vient de démissionner, un personnage, je crois, très remarquable et très respecté,
00:22:20qui était un interlocuteur pour nous assez régulier et qui ne nous dissimulait pas la grande inquiétude qu'il avait.
00:22:29On a l'impression que la Géorgie, que le parti dominant, dit le rêve géorgien,
00:22:35est engagé dans une procédure qui peut aboutir à un véritable déchirement de la Géorgie
00:22:41et notamment à une destitution plus ou moins forte du président de la République.
00:22:47Quelque chose qui nous paraît très inquiétant, je veux savoir comment vous percevez cela.
00:22:54Il y a bien d'autres sujets.
00:22:57Il y a l'évolution en Afrique, on ne peut pas tout aborder,
00:23:02mais comment se passe la normalisation de nos relations avec le Sénégal,
00:23:08après des moments d'assez forte tension.
00:23:12Je trouve un comportement qui a été assez positif de la part du gouvernement de la République française,
00:23:18après l'élection quand même très compliquée qui s'est produite au Sénégal,
00:23:22où nous avons, je crois, malgré des différences d'appréciation assez fortes,
00:23:28tenu à maintenir un fil de relation tout à fait normal.
00:23:35Je pourrais énumérer les sujets, il y a les élections indiennes, il y a 36 choses,
00:23:40mais là je crois déjà que la cour est pleine.
00:23:43Merci monsieur le Président, mesdames, messieurs les députés.
00:23:47Permettez-moi peut-être une courte introduction pour balayer un certain nombre de points qu'a évoqués le Président,
00:23:53et puis peut-être rajouter quelques sujets, parce que depuis ma dernière audition devant vous,
00:23:59un certain nombre d'actualités sont passées et beaucoup de choses ont changé.
00:24:06J'avais insisté la dernière fois d'ailleurs sur les crises qui fracturent le monde,
00:24:12et ces crises ne sont pas éteintes, loin s'en faut monsieur le Président,
00:24:17et donc face au risque de basculement aussi de l'ordre international,
00:24:21nous sommes déterminés à organiser et amplifier la riposte dans tous ces domaines.
00:24:26Je reviendrai peut-être en introduction sur, et permettez-moi d'insister,
00:24:32sur quelques initiatives dans le domaine de mon ministère que nous avons prises,
00:24:38et je voudrais à travers un point introductif peut-être soulever,
00:24:43un, la question humanitaire et les efforts de paix dans les crises que vous avez évoquées,
00:24:48les grands enjeux de notre avenir européen, sur les négociations climatiques également,
00:24:54puisque vous le savez le ministère a repris à sa charge les négociations climatiques au niveau international,
00:25:01et sur l'attractivité de notre pays et notre économie.
00:25:04Peut-être vous dire d'abord que la France est présente dans le règlement
00:25:10des grandes crises internationales et de sécurité que vous évoquiez,
00:25:14je les ai évoquées la dernière fois, je les évoquerai là rapidement,
00:25:18parce que j'imagine qu'il y aura un certain nombre de questions,
00:25:20mais je voudrais commencer par une crise qui malheureusement a été très oubliée,
00:25:25qui est même passée inaperçue pendant de nombreux mois,
00:25:29qui est celle du Soudan.
00:25:31C'est à notre initiative française, avec l'Allemagne et l'Union Européenne,
00:25:37que s'est tenue le 15 avril dernier une grande conférence humanitaire sur le Soudan et les pays voisins.
00:25:43Je l'évoque à dessein ici, parce que ce qu'il se passe là-bas est une tragédie,
00:25:48une catastrophe humanitaire, des milliers de personnes sont déplacées,
00:25:52des dizaines de milliers sont et peut-être vont décéder,
00:25:57des milliers d'enfants sont privés d'éducation, de logement,
00:26:02et dans l'actualité internationale qui est si dense,
00:26:07elle mérite en tout cas d'être évoquée dans cette commission.
00:26:11Les besoins des Soudanais, comme je le disais, sont vertigineux,
00:26:15et dans le contexte, la famine menace un certain nombre de personnes,
00:26:21et nous sommes parvenus d'ailleurs à mobiliser lors de cette conférence le 15 avril
00:26:26deux milliards d'euros, et c'est un exemple, je crois, de la mobilisation internationale,
00:26:32de notre énergie, le poids de nos partenaires aussi quand ils sont en mouvement,
00:26:36et nous sommes capables de mobiliser la communauté internationale sur ce point.
00:26:40Ce 15 avril a été aussi l'occasion pour nous de mieux coordonner les initiatives de médiation
00:26:45et réunir les acteurs de la société civile soudanaise, car il faudra que les armes cessent
00:26:51pour que l'on puisse retrouver un point de normalité dans ce grand pays qui est le Soudan,
00:26:58et donc je voulais évoquer ce point-là, même si peut-être il y aura des questions,
00:27:02mais en introduction il me paraissait essentiel de faire aussi un focus sur cette actualité.
00:27:08Vous avez raison, j'aurais dû en parler, je n'ai pas voulu charger la barque,
00:27:12parce que c'est très plein, mais effectivement c'est une actualité absolument essentielle,
00:27:16et je regrette de ne pas l'avoir évoqué moi-même, mais vous avez raison de l'avoir fait.
00:27:22Vous m'invitez à parler de Gaza. À Gaza, la France s'emploie à maintenir une pression maximale
00:27:27depuis plusieurs mois maintenant pour ouvrir des accès humanitaires.
00:27:33Nous exigeons d'ailleurs que la population réfugiée à Gaza soit protégée,
00:27:38qu'elle puisse également vivre en paix et en sécurité.
00:27:42Au Liban, puisque cette crise est également liée au Liban,
00:27:48nous continuons à oeuvrer de ce point de vue-là pour éviter l'effondrement.
00:27:52Nous agissons également en soutien de la société civile libanaise.
00:27:56Nous avons acheminé encore la semaine dernière près de deux tonnes de médicaments,
00:28:02et nous agissons alors que la poursuite des combats à Gaza accroît le risque de déflagration
00:28:08sur toute la région et de déstabilisation du sud de Liban.
00:28:13En Égypte et en Jordanie, en Arabie saoudite, au Liban, comme je viens de le mentionner,
00:28:17mais aussi en Israël, nous exprimons également le même message maintenant depuis des mois et des mois.
00:28:23J'ai eu l'occasion de le faire, y compris devant la représentation nationale,
00:28:26à l'occasion des questions au gouvernement, l'horreur du 7 octobre et du terrorisme du Hamas,
00:28:32l'urgence vitale de la libération des otages, la nécessité d'un cessez-le-feu durable à Gaza,
00:28:37l'obligation d'une désescalade et de trouver un chemin politique vers la solution à deux États
00:28:44qui puissent vivre en paix, en sécurité, côte à côte.
00:28:48C'est la position de la France, et il est, je pense maintenant, urgent pour les pays européens
00:28:55et les pays arabes, qui sont nos partenaires dans la région, que j'évoquais,
00:28:58de développer une vision commune.
00:29:01La France a un rôle à jouer, et elle est bien placée pour jouer ce rôle également,
00:29:06de lien entre nos partenaires régionaux.
00:29:09D'ailleurs, c'est sur ces grands principes que nous avons construit une résolution qui est encore en discussion,
00:29:16qui n'a pas été mise au voie au Conseil de sécurité des Nations Unies.
00:29:19Et là encore, nous sommes à l'initiative sur la paix.
00:29:23Éviter l'escalade régionale, cela signifie également accroître la pression sur l'Iran.
00:29:29Je le dis également aux parlementaires.
00:29:32Après l'attaque directe et sans précédent contre Israël, nous nous y employons.
00:29:38Et il y a un sujet sur un Iran nucléaire qui serait inacceptable pour nous, un vrai danger.
00:29:47Et je dis également que la situation internationale fait comprendre à un certain nombre de pays
00:29:55qui sont moins démocratiques que le nôtre, que la violation du droit international est des fois possible
00:30:02à partir du moment où vous êtes nucléarisé.
00:30:05En tout cas, vous n'êtes pas respecté de la même manière et pas entendu de la même manière
00:30:10que si vous êtes doté ou pas doté.
00:30:12Et le risque concourant, mesdames, messieurs les parlementaires, c'est d'avoir une course au réarmement,
00:30:17et notamment à la recherche de la dissuasion nucléaire pour certains.
00:30:22Et donc ça serait terrible.
00:30:24Et l'Iran en est un point important, et donc nous agissons.
00:30:28La deuxième initiative que je voulais vous parler pour aller rapidement,
00:30:32et puis je pense qu'il y aura des questions sur tous ces sujets,
00:30:35la France est présente également pour dessiner l'Europe de demain, défendre la souveraineté dès aujourd'hui.
00:30:43On est en pleine campagne évidemment des européennes,
00:30:46et je sais que les uns et les autres échangent des arguments et débattent démocratiquement.
00:30:51Mais à notre initiative et en coordination avec nos partenaires polonais et allemands,
00:30:56nous avons choisi une nouvelle stratégie de dénoncer publiquement
00:31:01ce qui menace notre cohésion nationale, respectivement allemande et polonais,
00:31:04et notre vie démocratique.
00:31:07Et nous exprimons maintenant publiquement au sujet des campagnes de désinformation
00:31:11qui sont notamment menées par un certain nombre de pays comme la Russie.
00:31:14C'est parce que c'est une question de souveraineté pour nous, et un vrai enjeu.
00:31:20C'est parce que c'est aussi pour nous une capacité aussi à riposter.
00:31:25Nous sommes dotés d'outils aujourd'hui, nos démocraties sont dotées d'outils
00:31:29pour identifier ces réseaux et pouvoir le démontrer et le dire publiquement.
00:31:34Et c'est parce qu'enfin personne ne doit être dupe sur les méthodes de nos adversaires,
00:31:39la même qui prétendent en Afrique ou ailleurs d'ailleurs se préoccuper de la liberté des peuples,
00:31:46et qui utilisent des méthodes dans nos pays de déstabilisation et de désinformation.
00:31:52Voilà, faire l'anatomie des campagnes de désinformation qui ciblent la France,
00:31:57c'est aussi montrer notre détermination, monsieur le Président,
00:32:01à ne rien lâcher sur cette question-là.
00:32:03On évoquait l'audiovisuel extérieur et ces méthodes des régimes qui nous visent.
00:32:11Le discours du Président de la République, toujours sur cette thématique à la Sorbonne,
00:32:15il y a quelques jours, montre quand même que nous avons pris aussi en compte l'après-élection européenne
00:32:21et déjà structuré une partie de la position française pour ce qui est du Conseil européen,
00:32:26que nous défendrons avec force sur cette base.
00:32:30Nous serons d'ailleurs à l'œuvre dans les prochaines semaines
00:32:33pour d'ailleurs peut-être définir un certain nombre de cadres entre États européens au niveau du Conseil,
00:32:39sur l'industrie, sur la défense, sur la compétitivité de notre modèle,
00:32:44pour créer également de nouvelles ressources et de nouvelles sources financières
00:32:49pour accompagner le budget européen.
00:32:51On manque d'élan sur ce volet-là.
00:32:54Et donc nous aurons dans les prochaines semaines et dans les prochains mois,
00:32:58en parallèle des élections européennes, un rôle également diplomatique
00:33:02pour faire de l'influence française autour de ce discours et de ces grandes lignes de force
00:33:07une cohésion au Conseil pour que l'agenda de la future Commission européenne
00:33:12puisse ressembler le plus possible aux positions françaises.
00:33:16C'est ce que nous travaillons également.
00:33:18C'est le rôle également du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères.
00:33:22Et c'est autour de l'évolution du rôle notamment de la Banque européenne d'investissement,
00:33:28la taxation des revenus d'Aubaine générée par les avoirs russes, la facilité de paix.
00:33:34Tous ces sujets-là seront également abordés dans ces cercles diplomatiques
00:33:38et prendront en compte évidemment le rapport de force au Parlement européen aussi à l'issue du 9.
00:33:44Mais tout ça se construit également maintenant et est construit par mon ministère.
00:33:50Voilà, nous sommes à l'initiative également pour soutenir la souveraineté européenne,
00:33:57mais également la souveraineté ukrainienne contre l'agression russe,
00:34:01l'échec du projet néo-impérialiste russe et la condition, je pense, de la sécurité de l'Ukraine.
00:34:09Mais également, et on en est convaincu, de la sécurité des Européens et des Français.
00:34:14La Russie s'efforce à obtenir des gains sur le terrain.
00:34:18J'irai peut-être plus en détail dans les questions s'il y en a sur la situation sur le terrain.
00:34:25Mais en tout cas, une chose est sûre, c'est que jamais les Ukrainiens ont eu autant besoin de notre aide.
00:34:32Et donc nous accélérons les livraisons européennes, celles qui ont été également votées par le Congrès américain.
00:34:40Et elle se fait également avant novembre.
00:34:44Et puis nous essayerons de créer également une dynamique autour des éléments de paix qui sont en construction.
00:34:54Notamment, il y a autour de l'initiative suisse des questions qui se poseront.
00:35:01Et nous serons également au sommet de la paix en Ukraine en organisant en juin une rencontre entre les pays
00:35:10qui créent les conditions des grands principes que nous souhaitons.
00:35:15Et donc c'est également là des discussions diplomatiques qui sont importantes pour créer les conditions également de la paix dans les prochains mois.
00:35:25C'est également sous l'angle de l'unité européenne, M. le Président, que le Président de la République a reçu son homologue chinois la semaine dernière.
00:35:34Puisque nous avions coordonné avec la Commission européenne et également le chancelier Shultz un certain nombre de messages qui ont été portés.
00:35:42Les échanges avec le président Xi ont permis d'ailleurs d'évoquer de façon substantielle l'Ukraine.
00:35:48C'était un enjeu pour nous, puisqu'on sait que les Chinois ont un impact très fort sur les Russes sur cette question-là.
00:35:56Et leur neutralité est très importante dans ce conflit.
00:35:59Nous voyons ce que vous lui avez dit, ce que nous lui avons dit. Mais qu'est-ce qu'il nous a dit ?
00:36:04Je n'étais pas dans le bilatéral entre le président de la République et le président chinois.
00:36:10Ainsi que la nécessité aussi d'équilibrer la relation commerciale entre la Chine et l'Union européenne.
00:36:18Et puis au-delà de ces éléments très concrets, pour garder également la main sur notre souveraineté française et européenne.
00:36:24Ce nouveau discours de la Sorbonne dresse aussi un diagnostic comme des propositions qui doivent marquer nos collègues européens.
00:36:35Pour ce qui me concerne, nos partenaires européens et les Etats membres.
00:36:38Et donc nous employons pour faire progresser cette dynamique.
00:36:43J'ai vu beaucoup d'éléments positifs dans les commentaires des capitales européennes autour de ce projet.
00:36:53Et donc j'essaierai d'amplifier avec ce ministère, post-9 juin, nos capacités de peser et d'influence autour de ce grand projet pour l'Europe.
00:37:04Troisième initiative peut-être que la diplomatie déploie, c'est également l'initiative sur le climat.
00:37:11J'ai évoqué en introduction de manière très courte.
00:37:14Mais j'ai participé au dialogue de Copenhague et de Pétersbourg au niveau ministériel il y a quelques semaines.
00:37:19J'y ai appelé également à l'urgence des deux prochaines années pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré.
00:37:28Et chaque fraction de degré supplémentaire augmente malheureusement pour nous le risque.
00:37:34Nous le voyons actuellement que ce soit d'ailleurs au Brésil ou en Normandie sur les côtes.
00:37:40C'est l'engagement que nous avons pris à Paris il y a presque 10 ans maintenant.
00:37:46C'est la France qui est garante de la méthode et des objectifs de cet accord.
00:37:51Et nos efforts nationaux sont nécessaires.
00:37:55J'ai la conviction en tout cas que notre action diplomatique nous donnera tout le sens de notre action nationale.
00:38:04Il faut embarquer le plus de pays vers ces grands objectifs.
00:38:09Nous ouvrons également à la mise en oeuvre de l'accord de Dubaï sur la sortie progressive des énergies fossiles.
00:38:16Et au G7, puisque c'est une information qui n'a pas été beaucoup commentée et expliquée.
00:38:23Mais au G7, climat, énergie et environnement, nous sommes parvenus et c'est une bonne nouvelle,
00:38:28à convaincre nos partenaires de s'engager à la sortie du charbon d'ici la première moitié des années 2030.
00:38:36C'était une date qui était recommandée par le GIEC, par un groupe d'experts.
00:38:40C'est aussi la date qu'avait proposé le président de la République pour la COP28.
00:38:46Et cet engagement des pays du G7, c'est les pays qui sont les plus grands émetteurs,
00:38:52est quand même une bonne nouvelle dans cette négociation,
00:38:58puisque la France était engagée à elle sortir en 2027.
00:39:02Et donc nous rapprochons les membres du G7 progressivement des objectifs nationaux que nous nous étions fixés nous-mêmes.
00:39:11Pour nous, le charbon, c'est assez facile par rapport à d'autres.
00:39:16Oui, mais c'est facile parce qu'il y a eu des choix politiques avant.
00:39:21Je voulais peut-être terminer mon propos, Liminière, en soulignant les partenariats que la diplomatie française cherche à rénover.
00:39:31Et l'avantage stratégique que nous récoltons de notre présence aussi dans le monde, c'est important.
00:39:39La France est toujours là, présente.
00:39:42En Amérique latine, je me suis rendu à deux reprises.
00:39:45J'ai évoqué avec nos différents partenaires les principaux dossiers et les enjeux globaux.
00:39:51Sur les sujets, nous sommes d'ailleurs des alliés.
00:39:56Et nous ne laissons pas s'installer une opposition nord-sud que certains veulent construire pour continuer à fragmenter le monde.
00:40:06Sur cette logique, je travaille également avec le Kenya, avec le Rwanda, avec la Côte d'Ivoire.
00:40:12Et en début du mois de mars, je m'y suis rendu et j'ai pu approfondir des partenariats qui sont maintenant différents.
00:40:19Et notre relation différente avec l'Afrique, plus équilibrée, plus respectueuse,
00:40:23est également naturellement bénéfique pour les uns et les autres, avec des pays africains qui le demandent.
00:40:30Et les résultats sont là, je pense, à rebours d'ailleurs des stéréotypes et des narratifs que voudraient imposer certaines puissances.
00:40:39Le Kenya, par exemple, c'est un pays anglophone. Il n'était pas forcément un partenaire traditionnel.
00:40:46Je me tourne vers les spécialistes de la France.
00:40:50Et pourtant, on a clairement avancé. Le nombre d'entreprises françaises a plus que triplé en 10 ans.
00:40:57Le nombre d'apprenants le français a augmenté de 30 %.
00:41:02Et nous travaillons désormais main dans la main avec le Kenya sur les enjeux globaux,
00:41:07sur les enjeux de réforme également des institutions internationales, notamment de l'ONU, sur lesquelles nous poussons les choses.
00:41:14Au Rwanda, nous avons réussi également à surmonter le passé ensemble.
00:41:19En Côte d'Ivoire, on instaure également un partenariat qui est la plus ancien pour le coup avec nous, mais nous faisons autrement.
00:41:27Et j'ai rencontré là-bas tous les jeunes, les entrepreneurs, y compris les personnalités de la société civile africaine.
00:41:34Et en amont de ces tournées en Afrique, j'ai souhaité également préparer les déplacements avec des membres de la diaspora au Quai d'Orsay.
00:41:43Et c'est une première également pour le Quai d'Orsay. C'est une nouvelle méthode de travail.
00:41:48Je pense que c'est bien de pouvoir également vous expliquer la manière dont on travaille et comment très concrètement on change ces partenariats
00:41:56et on construit de manière partagée ces liens que nous aurons de toute façon besoin.
00:42:03Voilà, M. le Président. J'ai beaucoup de choses à dire, mais je garde peut-être un certain nombre de points pour les questions.
00:42:12Vous avez évoqué d'autres sujets, la géologie, etc. Je répondrai volontiers aux parlementaires.
00:42:21Merci. Merci, M. le Ministre. Effectivement, de toute manière, comme je l'ai dit, la cour est pleine.
00:42:27On a des sujets à traiter et des alarmes à observer un peu partout.
00:42:33C'est donc maintenant... Alors vous connaissez le système. Chaque représentant de groupe parle deux minutes et demie.
00:42:40Et vous vous efforcez de répondre dans les mêmes délais. Et comme je dis toujours, j'ai beaucoup plus d'autorité.
00:42:45Et pourtant, elle est très limitée sur mes collègues que sur vous. Le premier orateur, c'est M. Gomi, qui est le représentant du groupe Renaissance.
00:42:58Merci, M. le Président. M. le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chers collègues, le jeudi 9 mai, journée de l'Europe,
00:43:04a débuté le relais de la flamme olympique sur le territoire français.
00:43:0727 athlètes représentant chacun l'un des pays de l'Union européenne ont entouré une athlète ukrainienne dans le cadre d'un relais collectif.
00:43:15Ce relais a illustré de manière symbolique l'attachement de la France aux valeurs communes européennes,
00:43:20la solidarité de l'Union européenne envers l'Ukraine et notre souhait de faire rayonner la France et l'Europe
00:43:26avec la présence inédite du drapeau européen sur les sites olympiques et paralympiques.
00:43:31Dans un peu plus de deux mois, les yeux du monde entier seront rivés sur la France,
00:43:35première destination touristique mondiale qui accueillera entre le 26 juillet et le 8 septembre les Jeux olympiques et paralympiques.
00:43:43Avec un intérêt toujours plus fort pour notre pays, notre culture, notre histoire, notre langue,
00:43:50au moment où nous organisons la plus importante compétition sportive au monde,
00:43:55le rayonnement de la France s'illustre dans les domaines économiques et diplomatiques.
00:44:00Malgré un contexte international tendu, marqué par des tensions géopolitiques fortes que vous avez rappelées,
00:44:06des tendances inflationnistes à l'échelle mondiale et de multiples ruptures en cours,
00:44:11la France conserve pour la cinquième année consécutive son titre de championne d'Europe de l'attractivité.
00:44:17Par l'action du gouvernement, notre pays a su bénéficier des réformes accomplies,
00:44:21du rattrapage également des investissements qui n'avaient pas été réalisés durant plusieurs décennies
00:44:27et de leurs retombées concrètes pour notre économie, pour nos territoires.
00:44:31En nous appuyant sur un des réseaux diplomatiques les plus étendus au monde,
00:44:35nous avons réussi à nouer des partenariats durables et équilibrés,
00:44:38tout en respectant nos ambitions écologiques et technologiques,
00:44:41et nous avons su renforcer la compétitivité française à l'échelle mondiale.
00:44:47Monsieur le ministre, malgré ces résultats inespérés il y a sept ans,
00:44:52certains ne cessent de dénigrer les réformes entreprises par notre pays.
00:44:56Pourtant, le dernier sommet de Shoes France, de ce lundi,
00:45:00a démontré une nouvelle fois l'attractivité de notre pays à l'international.
00:45:04Dans ce contexte, pouvez-vous revenir, monsieur le ministre,
00:45:07sur le bilan de la septième édition de ce sommet ? Je vous remercie.
00:45:11C'était une question, monsieur Gollemier, on croyait entendre parler à un ministre.
00:45:16Monsieur le ministre, veuillez répondre.
00:45:18Merci, monsieur le président, monsieur le ministre.
00:45:22D'abord, peut-être sur les Jeux olympiques, un message.
00:45:27On a beaucoup parlé des Jeux olympiques sous l'aspect de la sécurité qui est nécessaire,
00:45:32qui sera assurée, et donc le ministre de l'Intérieur a beaucoup mis en avant
00:45:38le dispositif de sécurité pour assurer la sécurité des Jeux,
00:45:41mais c'est aussi un élément et un grand événement international
00:45:47qui doit nous permettre de rayonner.
00:45:49On aura un peu plus de 120 chefs d'État et de gouvernement sur place.
00:45:54On aura 206 délégations sportives qui participeront aux Jeux,
00:46:00184 aux Jeux olympiques, aux Jeux paralympiques, pardon.
00:46:06On a 185 agents de liaison qui sont déployés au ministère des Affaires étrangères
00:46:12Elle doit nous servir ce moment pour à la fois nous créer des liens diplomatiques,
00:46:19pour faire rayonner la France, et sur le plan économique laisser une trace,
00:46:23que ce soit sur le plan touristique, sportif et culturel.
00:46:26Et donc j'engage et j'invite la représentation nationale
00:46:30à aussi parler de manière positive de ces Jeux
00:46:32comme étant un élément important de notre rayonnement
00:46:36et un événement international et diplomatique pour la France,
00:46:40qu'on doit se servir.
00:46:41Vous m'interrogez également sur la question du sommet Choose France.
00:46:46Je vais vous dire que d'un point de vue des résultats,
00:46:51les résultats sont là, vous l'avez évoqué,
00:46:5356 nouveaux projets cette année uniquement,
00:46:5815 milliards d'investissements supplémentaires,
00:47:01c'est à peu près 10 000 emplois qui pourraient être créés en projection.
00:47:05Et donc la France est à nouveau, et pour la cinquième année consécutive,
00:47:10il faut quand même le faire remarquer,
00:47:11le pays le plus attractif d'Europe pour les investissements étrangers.
00:47:15Je rajoute à votre déroulé que nous sommes également
00:47:21la première destination européenne pour les investissements dans l'IA
00:47:25et la première pour les projets industriels,
00:47:28ce qui sont les deux secteurs d'avenir qui nous permettront également
00:47:32de créer des emplois.
00:47:34Donc pour ces raisons, je pense que c'est une innovation,
00:47:39en tout cas ce sommet qui nous a permis à la fois d'avoir un lieu
00:47:43où on peut convaincre, un lieu où les entreprises françaises
00:47:48et les entreprises et les investisseurs étrangers peuvent discuter.
00:47:53Et donc ça restera, je pense, un élément d'attractivité
00:47:58de notre territoire et un vrai succès économique
00:48:01et diplomatique également pour la France.
00:48:04Merci, merci infiniment.
00:48:07Oui, en tout cas, on verra ce que ça donne,
00:48:09mais pour l'instant, l'arrivée du BELM à Marseille
00:48:12et ce qui l'a entouré est quand même assez prometteur
00:48:15d'un événement que nous souhaitons tous voir réussi.
00:48:20Si ça n'était pas le cas, nous serions vraiment très tristes
00:48:24après des efforts considérables qui ont été faits
00:48:27et c'est certainement une occasion de mobilisation du pays
00:48:30qu'il ne faut pas manquer.
00:48:32Pour le Rassemblement national, c'est monsieur le député de Loise,
00:48:36monsieur Guignot qui va prendre la parole.
00:48:47Pourquoi ça ne marche pas ?
00:48:51C'est madame Clapeau qui...
00:48:53Madame Clapeau a sauvagement ouvert son micro.
00:48:55Oui, pour saboter mon intervention.
00:49:02Très bien.
00:49:03Merci, monsieur le président, monsieur le ministre.
00:49:07Rapidement, j'ai deux questions.
00:49:09Selon les informations officielles issues de vos services,
00:49:12depuis le 1er novembre 2023,
00:49:13l'ambassade de France au Guatemala est dépourvue d'ambassadeurs.
00:49:16C'était également le cas pour le Nigeria depuis le 13 décembre 2023,
00:49:20pour l'Afghanistan depuis le 5 mai 2023
00:49:25et pour l'Autriche, c'est le plus récent, depuis le 18 avril 2024.
00:49:29Malgré l'absence de représentation française dans ces pays,
00:49:32il semblerait qu'un certain nombre de nominations d'ambassadeurs
00:49:35soient reportées à l'été prochain,
00:49:37suscitant quand même un peu d'incompréhension.
00:49:40D'autant plus que selon un rapport assez daté de la Cour des comptes,
00:49:434% des ministres plénipotentiaires étaient sans affectation.
00:49:47Quels sont aujourd'hui, monsieur le ministre,
00:49:49les critères pour être nommé ambassadeur
00:49:51et pourquoi certaines représentations ne sont pas assurées ?
00:49:54Vous avez certainement des explications.
00:49:56Est-ce la conséquence de la réforme des corps diplomatiques
00:49:59ou d'autres choix ?
00:50:01Sur l'ambassade de France au Chili, une petite curiosité,
00:50:04puisque sur le site de mise à jour le 13 mai 2024,
00:50:08que vos services mettent à disposition,
00:50:10le poste d'ambassadeur est non pourvu,
00:50:12alors que son journal officiel,
00:50:14Son Excellence Teixeira da Silva, ne l'a pas quitté.
00:50:17Quand est-il réellement ?
00:50:19Et puis juste un autre mot sur un autre problème.
00:50:22Ce matin, nous avons eu avec le groupe d'amitié avec l'Arménie
00:50:25des nouvelles assez alarmantes de ce qui s'y passe.
00:50:28Vous avez peut-être un certain nombre d'indications à nous donner.
00:50:32Les Arméniens se plaignant un petit peu
00:50:36d'être les parents pauvres de l'aide internationale
00:50:41et du soutien notamment de la France, monsieur le ministre.
00:50:45Merci.
00:50:47Bien, merci, monsieur le député.
00:50:50Alors, une question maison, comme vous avez vu,
00:50:53plus une question Arménie.
00:50:55Merci, monsieur le député.
00:50:57Tous les postes que vous avez cités sont en cours.
00:51:00Et d'ailleurs, les nominations ont été faites au Conseil des ministres.
00:51:04Encore ce matin, j'ai fait 23 nominations.
00:51:08Mais les agréments doivent être donnés.
00:51:12Et donc, ça prend un peu de temps.
00:51:15Mais le mouvement, nous sommes un peu plus de 60 %
00:51:18du mouvement passé en Conseil des ministres.
00:51:22Et le reste va suivre dans les prochaines semaines.
00:51:25Donc, là-dessus, n'ayez pas de crainte.
00:51:28Mais vous avez évoqué le Nigeria, le Chili, le Guatemala.
00:51:31Tous ces pays, en tout cas, ont été passés en Conseil des ministres.
00:51:34Et les postes ont été pourvus.
00:51:36Et maintenant, on est dans un dialogue avec les États
00:51:39sur ces questions-là.
00:51:42Je pense qu'il y a un petit délai de communication
00:51:47entre ce qui est écrit sur les sites,
00:51:50puisque vous faisiez référence au site,
00:51:54et actuellement ce qui se fait,
00:51:57parce que les autorités locales doivent donner leur accord.
00:52:01Et c'est après cet accord que nous envoyons
00:52:05et nous communiquons sur les ambassades.
00:52:09Vous m'interrogez également sur l'Arménie.
00:52:14Vous avez évoqué, j'imagine, en filigrame,
00:52:18les manifestations, j'imagine,
00:52:22qui ont eu lieu suite à la rétrocession
00:52:26de quatre villages à l'Azerbaïdjan.
00:52:30C'est bien ça ?
00:52:36Oui, bien sûr, il y a deux problèmes.
00:52:38Il y a la contestation, on va dire, interne.
00:52:40Mais c'est plutôt sur les relations, si on peut dire,
00:52:44avec le voisin de l'Azerbaïdjan
00:52:48qui pose peut-être encore plus d'inquiétudes, quand même.
00:52:53Et l'Azerbaïdjan grignote.
00:52:55Exactement.
00:52:57Je voulais vous dire que nous soutenons avec force
00:53:01nos amis arméniens.
00:53:04Nous avons construit des liens de plus en plus étroits,
00:53:07soutien humanitaire, soutien également en termes de défense,
00:53:11sans escalade non plus.
00:53:15On a un sujet local qui est national pour eux,
00:53:19qui est très compliqué, puisqu'il y a un accord
00:53:21qui vient d'être fait.
00:53:23La situation semble aujourd'hui à peu près maîtrisée,
00:53:26même si compliquée, puisque la rétrocession
00:53:29de quatre villages à l'Azerbaïdjan crée des troubles
00:53:33dans la population.
00:53:35Nous soutenons en tout cas pleinement l'action résolue
00:53:37du Premier ministre Pachinian en faveur de la délimitation
00:53:42de la frontière de l'Arménie avec l'Azerbaïdjan
00:53:44et dans le respect, d'ailleurs, de la déclaration de 91.
00:53:48Et la France est très attachée au respect de cette déclaration.
00:53:52Et donc, nous soutiendrons l'Arménie.
00:53:55Nous continuons à la soutenir.
00:53:57Et nous sommes également inquiets de la situation,
00:54:01tout en soutenant les autorités arméniennes.
00:54:06Juste peut-être un message pour vous dire
00:54:09qu'une coordination, une coordinatrice a été nommée
00:54:13au sein du MAE que vous connaissez, M. le Président,
00:54:16et toutes et tous, puisque c'est une ancienne collègue,
00:54:19Florence Provendier, qui, notamment, pour préparer
00:54:23un certain nombre d'événements à l'initiative de France-Arménie
00:54:29qui sera organisée en Arménie.
00:54:31Et donc, vous pouvez également la solliciter
00:54:34pour avoir et vous joindre à toutes ces initiatives.
00:54:39Merci.
00:54:40Maintenant, pour la France insoumise,
00:54:42c'est Mme Soudé qui va s'exprimer.
00:54:45Merci, M. le Président.
00:54:47M. le Ministre, en cette année d'élection européenne,
00:54:50il est urgent que la France porte une autre voix.
00:54:53Urgent, car nous en voyons les conséquences
00:54:55ces derniers jours en Tunisie.
00:54:57La politique d'externalisation des frontières
00:54:59n'a fait que renforcer un régime autoritaire.
00:55:02Rappelons-le, il y a un an, le président tunisien
00:55:05Kays Saïd, qui a peu à peu, depuis son élection,
00:55:08détricoté la démocratie acquise en 2011
00:55:11par le peuple tunisien, a dénoncé ce qu'il a appelé
00:55:14une invasion migratoire visant à altérer
00:55:17la démographie tunisienne.
00:55:19Et il reprenait, en fait, à ce moment-là,
00:55:21quasi mot à mot, la théorie raciste
00:55:23du grand remplacement.
00:55:25Depuis, les migrants subsahariens en Tunisie
00:55:27vivent un enfer.
00:55:28Ils sont privés de logement, ils sont privés de travail,
00:55:31ils sont parqués dans des camps informels,
00:55:33dans des champs ou des zones désertiques.
00:55:35L'été dernier, près d'un millier d'exilés
00:55:37ont été transportés aux frontières algériennes
00:55:39et libyennes dans des conditions caniculaires.
00:55:42Au moins 27 migrants sont morts.
00:55:45Malgré tout cela, et en pleine connaissance de cause,
00:55:49l'Union européenne a négocié un deal
00:55:51entre l'Italie et la Tunisie
00:55:53pour la gestion des frontières.
00:55:55La France n'a rien fait pour l'empêcher.
00:55:59Pourquoi, monsieur le ministre ?
00:56:01Pourquoi, monsieur le ministre ?
00:56:03Par ailleurs, quiconque critique le régime autoritaire
00:56:06se retrouve en prison.
00:56:07Des membres d'ONG avec qui l'Europe et la France
00:56:09travaillent régulièrement,
00:56:11des journalistes et des avocats à l'image de Sonia Damani,
00:56:14qui a violemment été arrêtée ce week-end
00:56:16et à qui j'adresse tout mon soutien.
00:56:19Au moment où l'on parle,
00:56:20une soixantaine d'opposants restent en prison.
00:56:24Monsieur le ministre, avez-vous discuté
00:56:26avec votre homologue tunisien de la situation ?
00:56:29Et si la situation persiste,
00:56:31continuerez-vous de participer activement
00:56:34à l'entreprise illégale de Kaysaï dans Tunisie
00:56:36à travers les accords européens ?
00:56:41Voilà des questions fortes, monsieur le ministre.
00:56:44Ce qui ne nous surprend pas, Madame Soudé.
00:56:46La situation en Tunisie, effectivement,
00:56:48nous préoccupe beaucoup.
00:56:51Je partage la préoccupation.
00:56:53Nous sommes, vous le savez,
00:56:55mobilisés aux côtés des Tunisiens
00:56:57et de la Tunisie dans le cadre des partenariats
00:57:00et du partenariat d'égal à égal
00:57:02que j'évoquais dans mon introduction,
00:57:04dans notre capacité également à changer
00:57:06de regard sur nos accords
00:57:10et sur notre commerce entre nous.
00:57:13C'est dans cette logique, d'ailleurs,
00:57:15que le Premier ministre a accueilli son homologue
00:57:18à Paris le 29 février pour aborder tous ces sujets.
00:57:21Et j'ai également, puisque vous m'interrogez là-dessus,
00:57:24reçu mon homologue tunisien.
00:57:26C'est ce cadre de dialogue
00:57:30qui est transparent et qui est très franc
00:57:34que nous a permis d'aborder notamment les sujets
00:57:37que vous évoquez,
00:57:39les préoccupations que vous évoquez,
00:57:41notamment à la suite des récentes arrestations dans le pays.
00:57:44Moi, je tiens juste à redire
00:57:46que la liberté d'expression
00:57:48et la liberté d'association
00:57:50comme l'indépendance de la justice
00:57:53et le droit à la défense
00:57:55sont des principes qui sont garantis
00:57:57par la constitution tunisienne
00:57:59ainsi que par les conventions des Nations unies
00:58:03auxquelles la Tunisie, comme la France,
00:58:05d'ailleurs, ont souscrit.
00:58:07Tout le monde doit pouvoir s'y référer
00:58:10et le faire et la revendiquer.
00:58:12Et donc la France est particulièrement,
00:58:14d'ailleurs, attachée à cela.
00:58:17Et nous l'avons rappelé publiquement
00:58:19puisqu'une communication du ministère
00:58:21a été faite dans ce sens
00:58:23et rappelle un certain nombre de sujets
00:58:26et rappelle également l'inquiétude des autorités.
00:58:29Maintenant, le dialogue va continuer.
00:58:32J'aurai l'occasion de reparler
00:58:34dans les prochaines semaines à mon homologue
00:58:37et nous continuons ces discussions
00:58:40mais évidemment dans un dialogue
00:58:43qui, comme je vous l'ai dit,
00:58:45est assez franc et transparent
00:58:47mais que je voudrais aussi constructif sur le terrain.
00:58:52Madame Soudé, vous avez parlé une minute 48.
00:58:56Si vous voulez ajouter quelque chose,
00:58:58vous pouvez le faire.
00:59:00Très bien. Je vous remercie.
00:59:02Maintenant, c'est pour les Républicains.
00:59:05C'est notre collègue, vice-président,
00:59:07Michel Herbillon.
00:59:09Merci, monsieur le président.
00:59:12Monsieur le ministre,
00:59:14je vous remercie pour vos propos introductifs.
00:59:16Je souhaite vous interroger sur trois sujets.
00:59:19Le premier, c'est revenir sur la visite d'État
00:59:22du président Xi Jinping
00:59:24qui s'est déroulée la semaine dernière.
00:59:26Quel est le bilan que vous tirez de cette visite
00:59:28au-delà des paroles convenues, n'est-ce pas,
00:59:31puisqu'on est là pour échanger ?
00:59:33Et quels sont les avancées concrètes
00:59:38qui ont été obtenues ?
00:59:40Malgré l'engagement renouvelé de la Chine
00:59:42de ne pas exporter d'armes à la Russie,
00:59:44on ne peut évidemment pas croire
00:59:47à une réelle neutralité de sa part,
00:59:49c'est le terme que vous avez utilisé vous-même à l'instant,
00:59:52alors que Vladimir Poutine effectuera cette semaine
00:59:55son deuxième déplacement officiel en Chine
00:59:58en un peu plus de six mois.
01:00:00Cela illustre le renforcement des relations
01:00:02entre la Chine et la Russie
01:00:04sur le plan économique et militaire,
01:00:06et ce, malgré la guerre d'agression menée en Ukraine.
01:00:09Face à la logique des blocs,
01:00:11le président de la République défend une politique d'équilibre
01:00:14et une troisième voie pour l'Europe
01:00:17entre les Etats-Unis et la Chine.
01:00:19Nous approuvons cette démarche,
01:00:21mais nous nous interrogeons sur la méthode.
01:00:24Concernant les relations commerciales
01:00:26entre l'Europe et la Chine,
01:00:28le président de la République,
01:00:30partisan d'une réponse, je le cite, en européen,
01:00:32semble bien en peine à convaincre
01:00:34nos partenaires en premier lieu,
01:00:36le chancelier allemand,
01:00:38qui était absent de cette visite,
01:00:40contrairement à la fois précédente
01:00:42et à l'initiative que nous avions soulignée,
01:00:45l'initiative heureuse du président Macron.
01:00:48Madame Merkel assistait à la visite.
01:00:51Le chancelier Scholz,
01:00:53on le comprend d'ailleurs,
01:00:55puisqu'il venait de se rendre en Chine
01:00:57en avril dernier, tout seul,
01:00:59et il ne semblait pas prêt à réexaminer en profondeur
01:01:02les liens sino-germaniques,
01:01:04et il s'oppose notamment à l'imposition
01:01:06de droits de douane communautaire
01:01:08sur les véhicules fabriqués en Chine.
01:01:10Alors, monsieur le ministre,
01:01:12vous êtes très proche du président,
01:01:14nul ne l'ignore,
01:01:16et donc vous allez nous éclairer
01:01:18et nous dire quelle est la grille de lecture
01:01:20du président de la République
01:01:22concernant les réussites et les déceptions
01:01:24de cette visite d'état du président chinois.
01:01:26Par ailleurs, malgré le second discours
01:01:28de la Sorbonne et de nouvelles déclarations,
01:01:30et des récentes déclarations
01:01:32à la presse du président de la République,
01:01:34la France apparaît isolée.
01:01:36Je termine, monsieur le président.
01:01:38Vous avez tapé, oui c'est vrai,
01:01:40j'ai encore sauvé par le gong.
01:01:42Notre pays, par la voix de son président,
01:01:44prend régulièrement des initiatives
01:01:46mais qui apparaissent pas coordonnées
01:01:48ni partagées avec nos partenaires.
01:01:50Je pense évidemment aux déclarations relatives
01:01:52à l'envoi de troupes au sol en Ukraine
01:01:54ou encore l'élargissement
01:01:56de la dissuasion nucléaire française à l'Europe.
01:01:58L'ambiguïté stratégique peut-elle exister
01:02:00au détriment de la concertation
01:02:02avec nos partenaires ?
01:02:04Pouvez-vous donc nous préciser
01:02:06les objectifs et la méthode poursuivie
01:02:08par le président Macron
01:02:10au sujet de ces deux déclarations ?
01:02:12Vous avez mis trois minutes
01:02:14pour poser des questions qui appelleraient
01:02:16trois heures de réponses de la part du ministre
01:02:18qui, je l'interdis formellement,
01:02:20de faire ça.
01:02:22Je respecterai, monsieur le président.
01:02:26D'abord, peut-être pour rentrer
01:02:28plus dans le détail, monsieur le député,
01:02:30je vais vous dire que
01:02:32les objectifs précis de cette visite
01:02:34pour nous étaient
01:02:36déjà d'aborder la question ukrainienne.
01:02:38J'ai moi-même,
01:02:40je me suis déplacé pour préparer
01:02:42cette visite en Chine
01:02:44quelques semaines avant
01:02:46et donc demander aux autorités chinoises
01:02:48que le président puisse aborder
01:02:50et qu'il puisse être abordé
01:02:52publiquement également
01:02:54la question ukrainienne.
01:02:56Vous parliez de neutralité, évidemment,
01:02:58la question se pose, mais on tend
01:03:00et on souhaite tendre vers cette neutralité
01:03:02au maximum. C'est aussi
01:03:04nos objectifs
01:03:06puisque aujourd'hui, si la Chine
01:03:08commençait à aider d'un point de vue
01:03:10militaire, réellement,
01:03:12la Russie, probablement
01:03:14se retrouverait dans une autre situation
01:03:16sur le terrain ukrainien. Il faut en avoir
01:03:18conscience. Et donc les efforts diplomatiques
01:03:20de la France ont été
01:03:22pour le président
01:03:24de bien
01:03:26démontrer au président chinois
01:03:28que la question
01:03:30ukrainienne était une question
01:03:32existentielle pour l'Europe
01:03:34et lui expliquer
01:03:36en ces termes et pourquoi.
01:03:38Et je crois qu'en tout cas
01:03:40sur la conférence de presse, ça s'est ressenti
01:03:42puisque les Chinois
01:03:44ont évoqué la question de la trêve,
01:03:46ont évoqué la question ukrainienne
01:03:48et nous ont
01:03:50dit qu'ils avaient compris
01:03:52notre ressenti
01:03:54par rapport
01:03:56à ce conflit et
01:03:58pourquoi la question
01:04:00du droit international et de la défense
01:04:02notamment de la souveraineté
01:04:04territoriale de l'Ukraine était essentielle
01:04:06pour les Européens. Le deuxième point,
01:04:08il était commercial. En matière
01:04:10commerciale, il faut que les règles
01:04:12soient équitables pour tous
01:04:14et donc un déséquilibre commercial
01:04:16tel qu'on le connaît avec la Chine n'est pas
01:04:18soutenable aujourd'hui
01:04:20pour les Européens et pour la France.
01:04:22On a un certain nombre de surcapacités
01:04:24chinoises qui nous
01:04:26empêchent et qui pourraient empêcher
01:04:28une concurrence équitable dans énormément
01:04:30de secteurs, notamment dans des secteurs
01:04:32qui sont
01:04:34très créatrices d'emplois
01:04:36en Europe et en France.
01:04:38Il faut pouvoir ne plus être naïf
01:04:40sur ces questions-là et avoir
01:04:42un vrai dialogue franc
01:04:44avec eux et expliquer
01:04:46que les règles doivent être
01:04:48respectées et
01:04:50les mesures miroirs adoptées
01:04:52en fonction de l'ouverture ou pas de leur marché.
01:04:54Je ne vois pas pourquoi le marché
01:04:56européen devrait être ouvert
01:04:58au moment où, sur un certain nombre
01:05:00de lignes, le marché chinois est fermé.
01:05:02Et puis, en matière
01:05:04environnementale, la Chine
01:05:06est également un acteur
01:05:08clé et du financement,
01:05:10notamment ce que j'évoquais
01:05:12sur les questions de négociations climatiques.
01:05:14Un acteur clé,
01:05:16il faut que la Chine puisse
01:05:18également participer
01:05:20au financement
01:05:22de la transition énergétique
01:05:24aux règles et
01:05:26puis s'inscrire dans le droit
01:05:28international qui est en création, dans les
01:05:30COP et la préparation de la COP de Bellem.
01:05:32La Chine sera un acteur clé.
01:05:34Pour ces trois raisons,
01:05:36il fallait
01:05:38faire venir le président chinois
01:05:40en France,
01:05:42pouvoir lui parler,
01:05:44dans des configurations très différentes. Vous l'avez vu
01:05:46également, que ce soit dans les configurations
01:05:48de délégation comme configuration
01:05:50plus intimiste, mais pour avoir aussi
01:05:52une utilité, un impact très
01:05:54concret sur les autorités chinoises.
01:05:56C'est ce qu'a fait le président de la République, et je crois
01:05:58avec des objectifs
01:06:00qui ont été
01:06:02satisfaits
01:06:04dans la plupart de ce que nous
01:06:06avions nous-mêmes fixé
01:06:08du côté de la délégation française.
01:06:12Je vous remercie.
01:06:14Monsieur
01:06:16Fuchs
01:06:18pour le groupe, madame.
01:06:20Merci, monsieur le président. Merci, monsieur le ministre,
01:06:22d'être devant nous ce soir.
01:06:24Je voudrais commencer par deux remarques
01:06:26sur les sujets qui ont été
01:06:28abordés jusqu'à présent. Je me félicite également
01:06:30de l'opération
01:06:32Choisir la France, qui a été un très grand
01:06:34succès, et le plus gros investissement
01:06:36de 2 milliards d'euros se situe justement
01:06:38dans une commune de masse et conscription,
01:06:40Petitlandau. J'espère que ça
01:06:42préfigure bien que l'Alsace sera
01:06:44le premier contributeur de champions
01:06:46olympiques dans quelques mois.
01:06:48Deuxième point, je me félicite également
01:06:50des décisions que vous annoncez sur France
01:06:52Médiamonde, avec deux
01:06:54remarques peut-être, car je pense
01:06:56qu'il y a un contresens
01:06:58aussi sur le fait que France Médiamonde
01:07:00s'adresse forcément
01:07:02à l'international. Je pense qu'il faudrait
01:07:04rapidement diffuser France
01:07:06Médiamonde sur la TNT pour s'adresser
01:07:08également au public français,
01:07:10qui aurait une vision comme ça de ce que la
01:07:12France fait dans le monde, et
01:07:14il faudrait donc plus d'informations.
01:07:16Il n'y a pas une déconnexion entre ce qui se passe ici et ce qui se
01:07:18passe à l'extérieur de la France, et puis aussi
01:07:20assurer le financement de France Médiamonde
01:07:22dans l'avenir.
01:07:24Je souhaiterais, au nom du groupe démocrate, vous interroger
01:07:26sur trois situations de conflit
01:07:28mondial dans lesquelles la France est engagée.
01:07:30D'abord, dans le conflit
01:07:32entre l'Ukraine et la Russie, sur la situation
01:07:34de la Géorgie, qui nous inquiète particulièrement.
01:07:36Ce pays, donc,
01:07:38du Caucase, se trouve la croisée des chemins
01:07:40entre ses ambitions démocratiques
01:07:42pro-européennes et les forces contraires
01:07:44qui veulent l'entraîner
01:07:46dans le camp russe, et justement,
01:07:48ces forces qui ont amené le Parlement
01:07:50géorgien à adopter hier la loi controversée
01:07:52sur les influences étrangères.
01:07:54La population a réagi
01:07:56en masse en manifestant.
01:07:58La Géorgie demande depuis décembre 2003
01:08:00son adhésion à l'Union européenne, elle est également
01:08:02membre de l'Assemblée parlementaire de la francophonie
01:08:04et membre observateur de l'OIF.
01:08:06Face à la Russie, la France
01:08:08se retrouve à lutter
01:08:10pour aider militairement
01:08:12l'Ukraine, elle essaye de combattre
01:08:14également les lourdes opérations de désinformation
01:08:16menées par la Russie,
01:08:18elle se retrouve également confrontée à la
01:08:20déstabilisation politique des pays
01:08:22limitrophes. Alors, monsieur le ministre,
01:08:24comment peut faire la France pour
01:08:26contribuer à arrimer la
01:08:28Géorgie à l'Union européenne ?
01:08:30Et puis, un point, vous l'avez cité,
01:08:32sur deux grands conflits
01:08:34en Afrique,
01:08:36la très forte mobilisation
01:08:38de la France sur le Soudan, mais il y a également
01:08:40la RDC.
01:08:42La RDC, c'est 10 millions de morts
01:08:44en 30 ans, 6 millions de déplacés,
01:08:46des massacres et des actes de barbarie
01:08:48innommables. Depuis l'Afrique, on a l'impression
01:08:50qu'il y a deux poids, deux mesures que les Occidentaux,
01:08:52pas la France particulièrement, mais les Occidentaux
01:08:54donnent plus de moyens, plus de moyens politiques
01:08:56également à l'Ukraine et
01:08:58à la résolution de la situation de Gaza et moins
01:09:00en Afrique, alors même que
01:09:02les conflits sont d'une ampleur absolument
01:09:04considérable. Monsieur le ministre,
01:09:06je sais que la France est très engagée,
01:09:08mais est-elle déterminée à mettre
01:09:10toutes ses forces pour venir à bout
01:09:12des situations humainement insupportables ?
01:09:14Je me permets d'ajouter
01:09:16une question qui va dans le sens
01:09:18de celle de monsieur Fuchs.
01:09:20Nous avons le sentiment que la mauvaise conscience
01:09:22que nous avons en France
01:09:24de ce qui s'est passé au Rwanda
01:09:26il y a quelques années,
01:09:28nous a conduit à privilégier
01:09:30un chef de gouvernement très remarquable
01:09:32qui est monsieur Kagame,
01:09:34mais qui quand même participe
01:09:36très fortement à la déstabilisation
01:09:38et aux destructions
01:09:40avec la force M23 et quelques autres
01:09:42du Congo,
01:09:44de l'Est du Congo,
01:09:46du Kivu, etc.
01:09:48Est-ce que vous trouvez que comment
01:09:50le président de la République RDC
01:09:52est venu ici ? Il est soucieux
01:09:54d'un rétablissement,
01:09:56même d'un peu plus qu'un rétablissement,
01:09:58mais nous, nous sommes soucieux d'un certain équilibre
01:10:00entre les intérêts
01:10:02des gens du Congo
01:10:04et les intérêts du Rwanda
01:10:06qui sont quand même très très
01:10:08fortement expansionnistes.
01:10:12Vous permettez
01:10:14de m'arrêter
01:10:16deux secondes sur les tensions
01:10:18entre le RDC et le Rwanda
01:10:20avant peut-être d'évoquer
01:10:22d'autres points ?
01:10:24Vous répondez à Bruno Fuchs, on vous permet tout.
01:10:26Très bien, merci.
01:10:28Pour être très clair,
01:10:30la position de la France, elle tient
01:10:32en trois exigences,
01:10:34si je veux synthétiser les choses.
01:10:36D'abord, nous ne
01:10:38transigeons pas sur l'intégralité
01:10:40de notre soutien
01:10:44et de
01:10:48l'intégrité territoriale
01:10:50également de la souveraineté
01:10:52du RDC.
01:10:56C'est un soutien,
01:10:58et je l'ai redit,
01:11:00quand j'étais en déplacement, y compris au Rwanda,
01:11:02aux autorités.
01:11:04Nous soutenons également
01:11:06et n'hésitons pas à pointer
01:11:08les responsabilités quand il y en a.
01:11:10Et nous condamnons le soutien du Rwanda
01:11:12au M23.
01:11:14Vous avez eu l'occasion également d'avoir des auditions
01:11:16sur ce sujet-là, que j'ai également suivi
01:11:18monsieur le Président.
01:11:22Et la présence des milices rwandaises
01:11:24en RDC.
01:11:26Donc il faut appeler à mettre
01:11:28fin à cette présence.
01:11:30Il faut faire pression
01:11:32sur le Rwanda,
01:11:34et nous le faisons.
01:11:36Et nous condamnons aussi la coopération
01:11:38de soldats congolais avec des groupes
01:11:40armés, des FDLR.
01:11:42On sait l'histoire que ces groupes
01:11:44ont dans
01:11:46le conflit
01:11:48régional.
01:11:50Nous soutenons les procédures
01:11:52à la fois diplomatiques,
01:11:54régionales,
01:11:56de solutions négociées entre
01:11:58les deux, mais nous pouvons
01:12:00dire les choses. Et je voudrais rassurer
01:12:02le Président de cette commission.
01:12:04Il n'y a pas
01:12:06de sujet qui nous empêche
01:12:08aujourd'hui, diplomatiquement,
01:12:10de dire les choses. On a
01:12:12réussi à retisser ce lien
01:12:14aussi via
01:12:16la diplomatie avec le Rwanda.
01:12:18On a résolu cette question.
01:12:20C'était un travail difficile.
01:12:22Le discours du Président de la République
01:12:24a été très calibré. Il a été
01:12:26très apprécié là-bas. Mais ça ne nous
01:12:28empêche pas de dire les choses
01:12:30quand il le faut, et nous le faisons
01:12:32avec toute la détermination et la volonté
01:12:34de la diplomatie française.
01:12:42Peut-être juste là-dessus,
01:12:44juste pour répondre au Président.
01:12:46Je pense sur cette question
01:12:48du conflit dans l'Est
01:12:50et du Congo. La France a
01:12:52la position la plus claire et la plus
01:12:54engagée au Conseil de sécurité des
01:12:56cinq puissances. Les Anglais, les Russes, les Chinois
01:12:58n'ont pas cette position. Donc il faut saluer la position
01:13:00de la France précise, claire
01:13:02sur cette question des responsabilités.
01:13:04Voilà. Très bien.
01:13:06C'est un rappel à l'ordre
01:13:08du Président par le député
01:13:10Fuchs, toujours extrêmement informé
01:13:12sur les questions africaines.
01:13:16Je voulais juste préciser que
01:13:18la France, à l'ONU,
01:13:20à New York, elle a plume.
01:13:22C'est-à-dire qu'elle rédige
01:13:24également
01:13:26les textes qui sont
01:13:28attraits à ces questions-là.
01:13:30Et donc nous avons à la fois
01:13:32les excellents ambassadeurs,
01:13:34les excellents spécialistes qui rédigent
01:13:36et en même temps, ça nous oblige
01:13:38à une forme de lucidité et de
01:13:40dire les choses. Donc ça va entièrement dans
01:13:42ce que je vous ai dit.
01:13:44Très bien.
01:13:46Merci. Maintenant,
01:13:48il n'y a pas de représentants
01:13:50du groupe socialiste. C'est donc
01:13:52pour horizon, c'est M. le député
01:13:54du Calvados, M. Bouys qui va parler.
01:13:58Merci, M. le Président,
01:14:00M. le Ministre. La situation
01:14:02devient de plus en plus inquiétante en Georgie.
01:14:04Hier, comme l'a rappelé
01:14:06notre collègue Fuchs, après des mois
01:14:08de manifestations dans le pays,
01:14:10la loi sur l'influence étrangère a été
01:14:12adoptée au Parlement en troisième lecture dans un
01:14:14climat de fortes tensions.
01:14:16Cette loi impose que toute entreprise, ONG
01:14:18ou organisation médiatique recevant
01:14:20plus de 20% de son financement
01:14:22de l'étranger doit s'enregistrer
01:14:24en tant qu'organisation poursuivant
01:14:26des intérêts d'une puissance étrangère.
01:14:28Ces dispositions semblent en tout point
01:14:30similaires aux mesures utilisées par la
01:14:32Russie depuis la législation
01:14:34russe de 2014 sur les agents
01:14:36de l'étranger permettant
01:14:38au Kremlin de réprimer les voix dissidentes.
01:14:40Par ailleurs, le texte,
01:14:42sévèrement critiqué par les États-Unis
01:14:44mais aussi l'Union européenne, remet sérieusement
01:14:46en question la volonté de la
01:14:48Géorgie de se tourner vers l'Europe.
01:14:50L'Union européenne avait octroyé
01:14:52le statut de candidat à la Géorgie
01:14:54fin 2023 à condition
01:14:56que celle-ci s'engage sur la voie des réformes
01:14:58de l'État de droit et de la justice.
01:15:00La présidente de la Commission
01:15:02européenne avait également prévenu
01:15:04que la Géorgie se trouvait à la croisée des chemins
01:15:06et qu'elle devait rester sur la bonne voie
01:15:08pour rejoindre l'Europe. Il semble que
01:15:10l'adoption du projet de loi entravera les progrès
01:15:12de cet État vers l'intégration de l'Union européenne,
01:15:14ce qui est source d'une grande inquiétude
01:15:16pour les Géorgiens. Plus de 80%
01:15:18des 3,7 millions
01:15:20de Géorgiens préfèreraient que leur pays
01:15:22bascule vers l'Europe plutôt
01:15:24que vers la Russie et ce texte
01:15:26semble être le symbole d'un tournant majeur
01:15:28pour le pays. Aussi,
01:15:30M. le ministre, je souhaiterais connaître votre avis
01:15:32sur l'adoption de cette loi.
01:15:34Craignez-vous un exode des Géorgiens ?
01:15:36Comment estimez-vous l'ampleur
01:15:38des conséquences de ce tournant politique
01:15:40tant au niveau local que pour ces pays
01:15:42voisins, comme l'Arménie ?
01:15:44Quels seront les nouveaux enjeux de l'Europe
01:15:46dans ce nouveau cadre ? Merci.
01:15:52Merci beaucoup. Peut-être quelques éléments de réponse
01:15:54sur un sujet qui nous inquiète
01:15:56également. D'abord, en recevant
01:15:58le statut de candidat
01:16:00à l'adhésion de l'Union européenne,
01:16:02la Géorgie
01:16:04progressait
01:16:06significativement
01:16:08dans le chemin
01:16:10et son cheminement
01:16:12européen plus globalement. Je dis
01:16:14progresser
01:16:16à dessein.
01:16:18L'avenir de la Géorgie
01:16:20était plutôt prévu pour être
01:16:22européen. Puis, 80% de sa population
01:16:24y est favorable. D'ailleurs,
01:16:26si on regarde les choses, elle est même prévue
01:16:28et inscrite dans sa constitution.
01:16:30Et donc, il y a
01:16:32un vrai intérêt des Géorgiens
01:16:34à pouvoir construire
01:16:36ce cheminement. Mais c'est vrai
01:16:38qu'en faisant adopter
01:16:40la loi sur l'influence étrangère
01:16:42qui est clairement inspirée
01:16:44de la Russie,
01:16:46le gouvernement géorgien
01:16:48met en péril son processus
01:16:50d'adhésion à l'Union européenne.
01:16:52Et je le dis
01:16:54mais en péril, je pourrais dire
01:16:56plus qu'en péril
01:16:58son adhésion
01:17:00à l'Union européenne.
01:17:02Je pense que
01:17:04d'abord, nous devons condamner les violences
01:17:06contre des manifestants
01:17:08pacifiques. Nous l'avons fait,
01:17:10nous le ferons.
01:17:12Et puis, avec l'ensemble des Etats membres,
01:17:14puisque c'est une décision, maintenant, collective
01:17:16qui n'appartient pas non plus qu'à la France,
01:17:18mais avec l'ensemble des Etats membres, nous devons être
01:17:20particulièrement attentifs
01:17:22au devenir de ce texte
01:17:24qui va quand même déterminer
01:17:26si on poursuit ou on ne poursuit pas.
01:17:28Donc, je vois à la fois
01:17:30un résultat très positif,
01:17:3280% d'inscription dans la Constitution,
01:17:3480% d'opinion favorable,
01:17:36inscription dans la Constitution,
01:17:38des gens qui se battent pour notre identité,
01:17:40l'ADN européen
01:17:42qui est pour eux un ADN de démocratie,
01:17:44de liberté, de pluralité de la presse,
01:17:46de l'indépendance de la justice.
01:17:48Et de l'autre côté,
01:17:50je vois un texte qui est fait
01:17:52pour entraver cette volonté.
01:17:54Et nous aurons pas
01:17:56d'autre choix que de le constater.
01:17:58Donc,
01:18:00je ne suis pas ingéré en politique intérieure,
01:18:02mais la France
01:18:04fait partie de l'Union européenne
01:18:06et aura à décider avec les Etats membres
01:18:08à un moment donné
01:18:10si ce texte, en tout cas,
01:18:12est une ligne rouge, en quelque sorte,
01:18:14pour continuer ce cheminement européen.
01:18:16Et à ce stade, j'ai bien peur
01:18:18que ce cheminement européen
01:18:20soit entravé, oui.
01:18:22Je vous le dis d'une manière assez claire.
01:18:24Le problème, c'est que c'est le but
01:18:26poursuivi par le rêve georgien
01:18:28et le mania
01:18:30qui le chapote
01:18:32que de voir interrompre.
01:18:34C'est ça qui est gênant pour nous.
01:18:36C'est que nous jouons, de ce point de vue-là,
01:18:38dans la main de ceux
01:18:40qui veulent que l'affaire
01:18:42soit arrêtée.
01:18:44Vous avez dit que la loi
01:18:46sur l'influence étrangère
01:18:48était une loi qui était inspirée
01:18:50par Moscou.
01:18:52Évidemment, vous avez tout à fait raison.
01:18:54Mais elle est fondamentalement,
01:18:56totalement contraire
01:18:58au principe de l'Union européenne.
01:19:00C'est...
01:19:02Objectivement,
01:19:04quelle que soit l'origine,
01:19:06si elle n'était pas originaire
01:19:08chez Poutine,
01:19:10elle serait absolument inapplicable.
01:19:12Mais je voulais vous poser
01:19:14une petite question complémentaire.
01:19:16Est-ce que vous ne pensez pas
01:19:18qu'il y a un risque
01:19:20de discorde civil,
01:19:22voire de guerre civile,
01:19:24de crise politique majeure
01:19:26dans ce pays,
01:19:28avec un risque d'intervention russe ?
01:19:30L'armée russe est à
01:19:32quelques dizaines de kilomètres
01:19:34d'ici.
01:19:36Est-ce que vous ne pensez pas qu'il y a,
01:19:38au-delà du problème que vous avez posé,
01:19:40qui est la poursuite
01:19:42d'un processus
01:19:44d'adhésion,
01:19:46est-ce qu'il n'y a pas un risque existentiel
01:19:48pour la démocratie géorgienne
01:19:50et pour la concorde
01:19:52civile dans ce pays ?
01:19:56Monsieur le Président,
01:19:58vous emmenez
01:20:00le patron de la diplomatie
01:20:02française sur des terrains que je ne souhaite
01:20:04pas aller tout de suite.
01:20:06Pour l'instant, je veux
01:20:08dire les choses...
01:20:10La dénonciation d'un risque, ce n'est pas une indiscrétion.
01:20:12Très bien, mais je veux rester
01:20:14sur du factuel
01:20:16actuellement, et justement
01:20:18pas utiliser,
01:20:20en tout cas enrichir peut-être
01:20:22un certain nombre de détracteurs,
01:20:24et donc être
01:20:26l'oiseau de mauvaise
01:20:28augure sur un certain nombre de points.
01:20:30Pour nous, la question
01:20:32actuellement, c'est les violences
01:20:34sur les manifestants,
01:20:36le soutien à la démocratie
01:20:38et donc
01:20:40à l'enthousiasme européen,
01:20:42et ne pas
01:20:44ingérer non plus
01:20:46sur la politique
01:20:48domestique et intérieure de la géorgie,
01:20:50parce que ça reste
01:20:52un État souverain, et que
01:20:54nous avons besoin également de continuer
01:20:56à dialoguer avec eux, mais surtout à les convaincre.
01:20:58Parce qu'au-delà
01:21:00de la dénonciation et de la crainte que vous évoquez,
01:21:02il faut qu'on arrive à les convaincre.
01:21:04Et peut-être que
01:21:06si on n'arrive pas à les convaincre, vous aurez
01:21:08ce risque qui
01:21:10reviendra, et dans ce cas-là,
01:21:12il faudra agir en conséquence. Mais ça,
01:21:14je ne préfère pas l'évoquer ici devant vous.
01:21:16Bon, on ne passera.
01:21:18Vous ne nous ferez pas franchir
01:21:20le fossé qui sépare
01:21:22le rêve du cauchemar géorgien.
01:21:26Maintenant, pour les écologistes,
01:21:28c'est Mme Zébaï.
01:21:32Merci, M. le ministre.
01:21:34Alors que l'offensive de Tsah al-Arafat
01:21:36se poursuit, la situation dans les
01:21:38territoires palestiniens devient chaque jour de plus
01:21:40en plus intenable. Depuis l'attaque
01:21:42du Hamas qui a causé la mort de 1200
01:21:44Israéliens, et alors que 132 otages
01:21:46sont encore détenus, l'offensive
01:21:48israélienne a été dévastatrice. Plus de
01:21:5035 000 Palestiniens tués, des
01:21:52centaines de milliers de blessés, une majeure partie des
01:21:54infrastructures de Gaza détruites.
01:21:56En Cisjordanie, l'expansion des colonies se
01:21:58poursuit, aggravant la situation déjà précaire
01:22:00des Palestiniens, soumis à une occupation
01:22:02militaire implacable.
01:22:04Alors que les rumeurs se multiplient sur la délivrance
01:22:06d'un mandat d'arrêt de la CPI à l'encontre de
01:22:08Benjamin Netanyahou, combien de temps
01:22:10encore devons-nous attendre ? Combien de temps
01:22:12devons-nous attendre avant que la France
01:22:14n'impose un embargo sur les armes ?
01:22:16Monsieur le ministre, lors de votre dernière audition,
01:22:18vous avez assuré nous transmettre des éléments
01:22:20écrits précis sur les armes livrées par la
01:22:22France à Israël. Nous attendons ces éléments depuis
01:22:24le 14 février. Trois mois
01:22:26pour savoir si la France se rend complice
01:22:28de crimes de guerre de l'autre côté de la
01:22:30Méditerranée, c'est un peu long. Trois
01:22:32mois, c'est irresponsable au vu de la gravité
01:22:34de la situation. Les révélations
01:22:36de Disclose parlent d'une livraison à Israël
01:22:38de moins de 100 000 pièces de cartouches
01:22:40pour des fusils mitrailleurs susceptibles d'être
01:22:42utilisées contre des civils à Gaza.
01:22:44Entre-temps, nous apprenions
01:22:46par la presse que la France ne livrerait
01:22:48que des équipements défensifs
01:22:50destinés à la réexportation.
01:22:52Mais monsieur le ministre, comment expliquer
01:22:54que la presse soit mise au courant du type d'armes
01:22:56livrées avant la représentation nationale ?
01:22:58Pourquoi, à ce jour, nous n'avons toujours
01:23:00pas reçu les éléments détaillés sur les armes
01:23:02exportées ? La France a un rôle
01:23:04à jouer à l'échelle de l'Union européenne
01:23:06pour porter la voie du droit international.
01:23:08Le droit international n'est pas optionnel
01:23:10et il impose des obligations de
01:23:12non-reconnaissance et de non-assistance
01:23:14aux colonies. Pourquoi la France ne demande-t-elle
01:23:16pas l'interdiction pure et simple
01:23:18de l'importation et de la commercialisation des produits
01:23:20issus des colonies israéliennes ?
01:23:22Au-delà de l'interdiction d'importation des produits
01:23:24des colonies, qui représente le strict minimum
01:23:26pour se conformer au droit international,
01:23:28la France se dissédera-t-elle enfin
01:23:30à prendre des sanctions contre Israël ?
01:23:32Le lendemain de l'invasion
01:23:34russe en Ukraine, l'Union européenne décide
01:23:36d'une vague de sanctions sur les secteurs financiers,
01:23:38de l'énergie, des transports, ainsi
01:23:40que ciblant certaines personnalités.
01:23:42Ces sanctions sont des leviers essentiels pour faire
01:23:44respecter le droit international. Pourquoi
01:23:46la France ne porte-t-elle pas de telles mesures
01:23:48à l'encontre du gouvernement israélien
01:23:50pour enfin faire taire les armes,
01:23:52permettre un cessez-le-feu ainsi que la libération des otages ?
01:23:54Monsieur le ministre, l'heure n'est plus
01:23:56aux demi-mesures. La France doit se montrer
01:23:58à la hauteur de la gravité de la situation
01:24:00pour permettre aux Israéliens
01:24:02et aux Palestiniens de retrouver le chemin de la paix.
01:24:04Merci,
01:24:06merci madame la députée
01:24:08de Haussen.
01:24:10Voulez-vous, monsieur le ministre,
01:24:12répondre à cette
01:24:14vive interpellation
01:24:16très pleine de
01:24:18substances ?
01:24:20Madame la députée, on vous fera passer la réponse
01:24:22que j'ai envoyée
01:24:24à madame Pannot.
01:24:26Excusez-moi, vous avez été nombreux la dernière fois
01:24:28à me poser la question, mais la réponse
01:24:30a été faite, elle a été envoyée
01:24:32et pour cause,
01:24:34nous n'exportons pas.
01:24:36Si vous l'envoyez au secrétariat de la Commission,
01:24:38tous les groupes en seront...
01:24:40C'est ce que je viens de dire à mes équipes.
01:24:42Donc,
01:24:44on peut vous faire
01:24:46évidemment à toutes et tous
01:24:48une copie de ce courrier qui démontre
01:24:50également que nous n'exportons pas
01:24:52d'armes. D'ailleurs, nous sommes
01:24:54plutôt des concurrents sur le marché
01:24:56de l'armement
01:24:58dans le monde, entre la France
01:25:00et Israël et c'est
01:25:02plutôt là du domaine
01:25:04du ministre
01:25:06des armées
01:25:08de vous expliquer également
01:25:10les liens et les composants
01:25:12éventuels qui servent dans les éléments défensifs
01:25:14qu'il a lui-même évoqué
01:25:16en commission ici.
01:25:18Il a beaucoup plus de détails que moi
01:25:20et il a également fait un
01:25:22je crois un courrier
01:25:24à la commission
01:25:26compétente sur ces éléments.
01:25:28Je prends dans les informations
01:25:30mais toutes les informations
01:25:32sont transparentes là-dessus
01:25:34et je ferai en sorte
01:25:36de vous les transmettre.
01:25:40Sur tous les points
01:25:42que vous abordez,
01:25:44d'abord,
01:25:46je veux dire que nous avons
01:25:48agi peut-être les premiers puisque
01:25:50nous avons sanctionné
01:25:52les colons violents en Cisjordanie,
01:25:54les premiers en Europe et j'ai moi-même
01:25:56dans le Conseil européen
01:25:58avec les ministres des affaires étrangères
01:26:00poussé
01:26:02cette résolution pour
01:26:04ne pas avoir de deux poids deux mesures
01:26:06par rapport aux sanctions
01:26:08qui avaient été prises sur les membres du
01:26:10Hamas et des colons
01:26:12violents qui étaient d'une violence
01:26:14extrême en Cisjordanie.
01:26:16Nous l'avons fait
01:26:18alors peut-être que c'est pas suffisant
01:26:20à votre égard,
01:26:22mais nous l'avons fait et nous avons
01:26:24notamment été les premiers à pousser ça
01:26:26au niveau européen.
01:26:30Allez-y, allez-y.
01:26:34Violents ?
01:26:36En fait, la colonisation en tant que telle est violente.
01:26:38Il n'y a pas de distinction en fait dans la
01:26:40colonisation et ça me dérange profondément.
01:26:42Vous avez sanctionné
01:26:44les colons dits violents. Il y a 700 000
01:26:46colons aujourd'hui.
01:26:48Faites une observation mais ne refaites pas
01:26:50une distinction.
01:26:52Je fais vraiment une dissection
01:26:54parce que la position française
01:26:56est assez claire. La Cisjordanie,
01:26:58Gaza et
01:27:00Jérusalem-Est ne sont
01:27:02pas des territoires israéliens.
01:27:04C'est le droit
01:27:06international. Je vous
01:27:08le dis ici puisque
01:27:10la France respecte le droit
01:27:12international. Leur statut
01:27:14en droit international est celui de
01:27:16territoire occupé et
01:27:18les économies qui sont implantées sont
01:27:20illicites. Je ne peux pas être plus clair
01:27:22avec vous là-dessus.
01:27:24Cela signifie aussi que
01:27:26nous devions y appliquer
01:27:28des mesures de boycott.
01:27:30Du reste, aucune règle en droit
01:27:32international, aucune juridiction internationale
01:27:34ne l'exige non plus.
01:27:36Et en revanche, comme
01:27:38le demande de la résolution des Nations
01:27:40Unies, c'est la 2334
01:27:42que je l'avais ressortie,
01:27:44nous devons distinguer le traitement
01:27:46de l'activité en Israël
01:27:48de celui des colonies israéliennes.
01:27:50Pour être très clair.
01:27:52Donc à cet égard, l'étiquetage
01:27:54qui est pratiqué par la France
01:27:56permet d'ailleurs aux consommateurs
01:27:58et c'est aussi, je sais que ça a été
01:28:00une de vos questions et une des
01:28:02questions écrites que j'ai reçues de la part
01:28:04de votre groupe et d'autres
01:28:06groupes, l'étiquetage
01:28:08qui est pratiqué par la France
01:28:10permet aux consommateurs de décider
01:28:12également librement en toute
01:28:14transparence
01:28:16et toute information de l'achat
01:28:18ou pas des
01:28:20produits que nous ne pouvons
01:28:22pas, statut oblige,
01:28:24boycotter. Donc il y a
01:28:26des éléments de transparence
01:28:28et nous avons également,
01:28:30et je vous le dis en droit international, vous pouvez pas
01:28:32nous demander d'être
01:28:36drastique sur
01:28:38l'application du droit international
01:28:40et de ne pas l'être de l'autre côté.
01:28:42Donc c'est tout le droit international
01:28:44et que le droit international, c'est toujours été
01:28:46la position de la France et que ça soit
01:28:48d'ailleurs sur les questions de Taïwan,
01:28:50sur la question de la Chine, sur la question de l'intégrité
01:28:52territoriale des pays, nous respectons
01:28:54la charte des Nations Unies
01:28:56et nous respectons le droit international
01:28:58y compris sur cette question.
01:29:00En somme, ce que vous dites à Mme Zébailly, c'est que
01:29:02le boycott, c'est l'affaire de chacun
01:29:04mais c'est pas l'affaire de tous.
01:29:06Alors,
01:29:08Mme Youssoupha,
01:29:10pour le groupe
01:29:12Lyotte.
01:29:14Merci M. le Président.
01:29:16M. le Ministre, la crise sanitaire
01:29:18à Mayotte est alarmante, vous le savez,
01:29:2078 cas de choléra ont été détectés
01:29:22depuis le 19 mars, date
01:29:24à laquelle le premier cas a été identifié,
01:29:26celui d'une femme arrivée illégalement en
01:29:28Kwasa Kwasa des Comores.
01:29:30Parce que l'équidémie sévit aux Comores
01:29:32depuis l'an dernier dans des proportions
01:29:34dépressantes et dramatiques,
01:29:36au point que le 20 février 2024,
01:29:38l'ARS de Mayotte alertait sur le risque
01:29:40d'importation du choléra comorien
01:29:42à Mayotte. Et pourtant,
01:29:44aucune action concrète, ni même diplomatique
01:29:46n'a été mise en oeuvre par les autorités
01:29:48françaises pour prévenir la propagation
01:29:50en fermant les frontières.
01:29:52Il y a deux jours, un nouveau
01:29:54Kwasa sanitaire a encore débarqué
01:29:56illégalement sur nos côtes, à Longoni,
01:29:58avec à son bord deux ressortissants
01:30:00comoriens en situation irrégulière,
01:30:02porteurs du choléra et pris en charge
01:30:04gratuitement dans notre seul hôpital.
01:30:06Monsieur le ministre, vous devez
01:30:08regarder l'ingérence comorienne en face.
01:30:10La France subit à Mayotte
01:30:12une nouvelle tentative de déstabilisation
01:30:14de la part de l'Union des Comores,
01:30:16qui envoie sciemment ces ressortissants
01:30:18contaminés sur notre île.
01:30:20L'instrumentalisation par Moroni
01:30:22de l'immigration clandestine à Mayotte,
01:30:24qualifiée de menace hybride par l'OTAN,
01:30:26est d'autant plus préoccupante
01:30:28qu'il s'agit cette fois
01:30:30de l'arme biologique.
01:30:32Car le choléra tue.
01:30:34C'est une maladie de la pauvreté,
01:30:36de l'insalubrité et du manque d'eau.
01:30:38Une maladie de pays sous-développés
01:30:40qui ne devraient pas avoir sa place
01:30:42sur le sol français. Le choléra
01:30:44fait peur. Il fait fuir les fonctionnaires,
01:30:46les investisseurs, les soignants,
01:30:48les familles qui sont à Mayotte.
01:30:50Vous savez
01:30:52que la Russie, qui appuie les Comores
01:30:54dans sa revendication de Mayotte,
01:30:56aime à construire et diffuser
01:30:58un discours anti-français.
01:31:00Cette épidémie de choléra est une honte
01:31:02pour notre pays. C'est un drame.
01:31:04Mais elle entache aussi notre réputation
01:31:06à l'international. Et si rien
01:31:08n'est fait, l'épidémie connaîtra
01:31:10probablement son pic
01:31:12lors des Jeux Olympiques, avec une couverture
01:31:14médiatique extraordinaire.
01:31:16Le choléra affaiblit
01:31:18l'Etat, tant il souligne
01:31:20ses carences et la passivité du gouvernement.
01:31:22Parce que Mayotte ne peut
01:31:24pas faire face à l'épidémie de choléra.
01:31:26Les rares soignants qui nous restent
01:31:28sont épuisés. Il n'y a
01:31:30pas assez de vaccins pour protéger toute la population
01:31:32de Mayotte. Le gouvernement
01:31:34refuse de distribuer de l'eau potable
01:31:36en bouteille pour limiter la propagation
01:31:38de la maladie. Dans ces
01:31:40conditions, vous comprenez qu'il est
01:31:42impératif de réellement
01:31:44fermer la frontière pour protéger nos concitoyens.
01:31:46Comment,
01:31:48M. le ministre, le Quai d'Orsay compte réagir
01:31:50face aux Comores et leur exportation
01:31:52du choléra dans notre département ?
01:31:54Quelles sanctions préparez-vous contre Mont-Renier ?
01:31:56Je vous remercie.
01:31:58Je vous remercie, Mme la députée. Je crois
01:32:00effectivement que dans cette description
01:32:02très dramatique et
01:32:04un drame, et votre alarme
01:32:06est très justifiée par la situation
01:32:08à Mayotte,
01:32:10tout ce
01:32:12qui relève de Mayotte
01:32:14relève de la politique
01:32:16intérieure française et pas
01:32:18des affaires étrangères.
01:32:20Je crois que, comme vous l'y invitez d'ailleurs,
01:32:22le ministre doit concentrer sa réponse
01:32:24sur les relations avec les Comores.
01:32:26Le reste,
01:32:28il faudra qu'on fasse venir
01:32:30le ministre... C'est qui le ministre de la France
01:32:32d'Outre-mer, maintenant ?
01:32:34C'est Mme Guevenou.
01:32:36Ah oui, d'accord.
01:32:38Oui, Mme Guevenou, peut-être, et puis le ministre de la Santé
01:32:40d'un côté,
01:32:42le ministre...
01:32:44Non, peut-être d'abord vous dire que
01:32:46redire
01:32:48ici à cette commission
01:32:50que défendre Mayotte
01:32:52c'est effectivement réduire
01:32:54la pression migratoire. Nous avons agi,
01:32:56vous connaissez également
01:32:58la mobilisation de mon ministère
01:33:00qui a négocié en 2019
01:33:02un accord qui permet d'opérer
01:33:0425 000
01:33:06reconduites
01:33:08à la frontière par an
01:33:10et permet aussi de lutter
01:33:12avec les Comores
01:33:14contre les départs de migrants illégaux.
01:33:16Il y a
01:33:18beaucoup de choses encore
01:33:20à faire et je sais que cet accord est
01:33:22très compliqué à garantir,
01:33:24à mettre en place, mais du côté du
01:33:26ministère des Affaires étrangères,
01:33:28le rôle de mon ministère
01:33:30c'est de passer cet accord,
01:33:32de trouver une négociation internationale
01:33:34et après, au gouvernement, de le faire
01:33:36appliquer avec l'ensemble des ministères concernés
01:33:38et
01:33:40des ministères qui sont...
01:33:42qui ont autorité en tout cas sur le territoire
01:33:44français. Défendre Mayotte
01:33:46aussi sur la souveraineté, je voudrais
01:33:48également dire ici que pour certains
01:33:50qui se posent la question,
01:33:52mais depuis 30 ans, il n'y a eu
01:33:54aucune résolution
01:33:56à l'Assemblée générale
01:33:58de l'ONU qui remet
01:34:00en cause la souveraineté
01:34:02française à Mayotte.
01:34:04Et donc il n'y a
01:34:06pas de remise en cause dans le débat
01:34:08aujourd'hui entre
01:34:10notamment les questions nord-sud que j'évoquais
01:34:12en introduction
01:34:14et l'État également
01:34:16a fermement soutenu la candidature
01:34:18de Mayotte pour accueillir
01:34:20les jeux des îles
01:34:22de l'océan Indien.
01:34:24La ministre
01:34:26Chrysoula Zakharopoulos
01:34:28est en ce moment à la commission...
01:34:30Il n'y a pas de résolution adoptée, monsieur le ministre.
01:34:32Parce que la France a opposé son veto ?
01:34:34Non, il n'y a eu aucune
01:34:36demande de résolution
01:34:38pour être très clair
01:34:40sans veto au Conseil.
01:34:42Le veto étant au Conseil
01:34:44de sécurité.
01:34:46Là, c'est au sein de l'Assemblée générale
01:34:48des Nations Unies.
01:34:50Au sein de la GNU,
01:34:52il n'y a eu aucune demande
01:34:54de ce point de vue-là.
01:34:56Ce qui prouve aussi que la communauté internationale
01:34:58a accepté largement la souveraineté
01:35:00française à Mayotte.
01:35:02Sur la question
01:35:04qui vous mobilise,
01:35:06la
01:35:08ministre Chrysoula
01:35:10la secrétaire d'État
01:35:12Chrysoula Zakharopoulos est en ce moment
01:35:14à la COI, à la commission
01:35:18Océan Indien
01:35:20en ce moment.
01:35:22Elle passe les messages que vous évoquez
01:35:24aussi. Nous sommes mobilisés
01:35:26sur le point de vue diplomatique
01:35:28et on vous tiendra informés
01:35:30des initiatives que
01:35:32je prendrai et que nous prendrons
01:35:34dans les instances multilatérales.
01:35:36Je pense que
01:35:38il faudra... Oui, oui, justement.
01:35:40C'est parce que
01:35:42elle ne fait pas partie que nous sommes bien
01:35:44représentés et que nous portons la voix.
01:35:50Très bien.
01:35:52Maintenant, les groupes
01:35:54ce qu'avaient
01:35:56les représentants se sont exprimés.
01:35:58J'ai encore six demandes
01:36:00de parole à titre individuel.
01:36:02Le rythme est un peu différent.
01:36:04C'est une minute par intervenant
01:36:06et le ministre essaie
01:36:08de se tenir dans un délai
01:36:10à peu près comparable, ce qui n'est pas
01:36:12évident. Le premier
01:36:14intervenant
01:36:16et membre du groupe en essence,
01:36:18c'est M. Emmanuel qui est député, je crois,
01:36:20des Yvelines. C'est ça,
01:36:22M. le Président. Merci beaucoup.
01:36:24Merci, M. le Ministre, d'être avec nous
01:36:26ce soir. Je voulais vous interroger
01:36:28sur les répercussions économiques
01:36:30pour nos entreprises découlant
01:36:32de la situation géopolitique instable
01:36:34au Proche-Orient
01:36:36et en Ukraine. Récemment,
01:36:38j'ai eu l'occasion de rencontrer Yvan Sinétar,
01:36:40président de la Chambre internationale
01:36:42de commerce d'Ukraine, afin d'échanger
01:36:44pour ma séconscription
01:36:46sur les répercussions du
01:36:48conflit, les opportunités
01:36:50de développement, mais aussi les menaces
01:36:52sur l'activité économique entre la France
01:36:54et l'Ukraine. D'autre part,
01:36:56dans le sud Yvelines, l'entreprise Steel & Design
01:36:58à Morpa illustre parfaitement
01:37:00cette réalité contrainte de reporter
01:37:02certains projets d'envergure en raison
01:37:04des troubles au Proche-Orient. Cette belle entreprise
01:37:06de mon territoire voit sa compétitivité
01:37:08et sa croissance diminuer, mettant
01:37:10en péril son dynamisme en même temps que sa trésorerie.
01:37:12M. le Ministre, je sais que la France
01:37:14s'engage résolument dans le soutien
01:37:16de nos entreprises françaises.
01:37:18Pouvez-vous nous éclairer sur la stratégie
01:37:20mise en place par votre ministère
01:37:22pour soutenir et parer
01:37:24éventuellement les conséquences économiques
01:37:26rencontrées par nos entreprises
01:37:28du fait des différents conflits dans le monde ? Je vous remercie.
01:37:30Je vous remercie, M. le député. M. le Ministre.
01:37:34Voilà, merci.
01:37:36Alors, de manière très concrète,
01:37:38nous ne faisons pas le travail
01:37:40de prospective, de business,
01:37:42j'ai envie de dire, des entreprises
01:37:44et de nos entreprises françaises
01:37:46à l'étranger. Par contre, on peut
01:37:48les accompagner pour
01:37:50notamment ce qui est pouvoir
01:37:52formuler quelques recommandations
01:37:54sur l'opportunité
01:37:56de maintenir ou de
01:37:58s'installer sur un certain nombre
01:38:00d'activités. On a des services
01:38:02pour ça, pour certaines activités
01:38:04et de pays. Donc là-dessus,
01:38:06on organise les choses et on est à disposition
01:38:08d'un service économique
01:38:10qui a une vraie expérience
01:38:12là-dessus. Et pays par pays,
01:38:14nous avons des recommandations
01:38:16particulières. Nous
01:38:18anticipons également les dégradations
01:38:20politiques
01:38:22qui sont possibles,
01:38:24que ce soit d'ailleurs économiques ou
01:38:26politiques, dans un certain nombre de pays.
01:38:28Et donc, on est également
01:38:30à disposition pour donner de l'information
01:38:32brute aux entreprises.
01:38:34Et après, c'est aussi à elles de décider
01:38:36si elles s'implantent, si elles
01:38:38restent, elles partent,
01:38:40elles ferment
01:38:42leurs activités, en fonction également,
01:38:44mais c'est une liberté
01:38:46de chacun.
01:38:48Et nous veillons également au respect
01:38:50des sanctions. C'est très important,
01:38:52M. le Président, M. le député,
01:38:54c'est très important, les régimes des sanctions,
01:38:56lorsqu'il y en a, évidemment, sur place,
01:38:58nous informons à l'ensemble des entreprises
01:39:00sur les régimes des sanctions,
01:39:02qu'elles peuvent être confrontées
01:39:04dans leur capacité
01:39:06à pouvoir s'implanter
01:39:08sur place. Et enfin,
01:39:10ça, vous le savez,
01:39:12nous sommes avec nos ressortissants
01:39:14et quand il y a un problème politique
01:39:16où il faut sortir
01:39:18nos ressortissants, avoir une
01:39:20assistance particulière,
01:39:22que ce soit les employés des entreprises,
01:39:24lorsque c'est nécessaire, nous sommes
01:39:26également présents.
01:39:28La France est un des rares
01:39:30pays à avoir,
01:39:32je pense, une telle couverture
01:39:34et une telle alerte
01:39:36économique et politique sur
01:39:38l'ensemble des pays.
01:39:40Il faut que nos entreprises puissent s'en servir
01:39:42puisque c'est un élément de compétitivité
01:39:44également par rapport aux autres.
01:39:46Je vous remercie.
01:39:48Maintenant, la parole est à
01:39:50M. Bilango, M. Bilango est député
01:39:52LFI du Val-d'Oise.
01:39:54Je vous remercie, M. le Président, M. le Ministre.
01:39:56Vous avez évoqué tout à l'heure avec
01:39:58le député Bruno Feuch
01:40:00le conflit en RDC.
01:40:02L'UNICEF, le programme alimentaire mondial
01:40:04atteste que c'est la plus grande crise mondiale.
01:40:067 millions de déplacés, plus de 10 millions
01:40:08de morts.
01:40:10Vous adoptez, je vous le dis clairement,
01:40:12un double standard
01:40:14par rapport à ce conflit.
01:40:16Il y a ce qui s'est
01:40:18passé en 1994 avec le Rwanda
01:40:20et le fait qu'aujourd'hui la France,
01:40:22au niveau diplomatique, veut améliorer ses relations
01:40:24mais ça ne peut pas se faire sous couvert
01:40:26de morts. Il y a 10 jours,
01:40:28lors du passage du président de la République démocratique
01:40:30du Congo à Paris, il y a eu
01:40:32un bombardement dans un camp de déplacés.
01:40:34C'est un acte de
01:40:36guerre qui a été commis
01:40:38dans un camp de déplacés où déjà il y a
01:40:40des millions de réfugiés.
01:40:42Et la France, via des tweets
01:40:44du Duc d'Orsay, vous faites
01:40:46preuve de condamnation. Mais il n'y a
01:40:48pas d'acte ferme.
01:40:50Je prends quelques secondes que m'a laissée Mme Ercila,
01:40:52M. le Président, c'est un sujet important.
01:40:54Il y avait le Président du Congo,
01:40:56nous étions en réunion avec
01:40:58Yael Brown-Pivet, M. le Président de la Commission
01:41:00de défense, M. le Président de la Commission d'affaires
01:41:02étrangères. Il y a ce
01:41:04besoin d'avoir
01:41:06des réelles
01:41:08sanctions pour le Rwanda
01:41:10ou des mots fermes parce que ces pays
01:41:12du sud global comprennent le français
01:41:14parce que le Congo est un pays francophone
01:41:16et constate qu'aujourd'hui les pays du sud global
01:41:18ne sont pas respectés, ne sont pas les mêmes en Seine
01:41:20par rapport à différents conflits.
01:41:22Et la France perd de sa notoriété au niveau
01:41:24diplomatique. Je vous remercie.
01:41:26Est-ce que vous pouvez répondre, M. le Ministre,
01:41:28à M. Carlos Ercilia
01:41:30Bilongo ?
01:41:32Merci M. le député. J'ai répondu
01:41:34en disant qu'il n'y a pas de double standard
01:41:36ou de double langage
01:41:38dans notre évaluation
01:41:40qui est très...
01:41:42Vous avez posé vos questions.
01:41:44Laissez le ministre répondre,
01:41:46cher collègue.
01:41:48D'abord, je disais,
01:41:50M. le Président, que nous étions plumes
01:41:52sur les textes aux Nations Unies.
01:41:54Nous sommes également plumes sur les textes
01:41:56sur les sanctions.
01:41:58On est également
01:42:00sur la RDC
01:42:02très attentifs
01:42:04à tous ces sujets.
01:42:06Et comme je le disais,
01:42:08nous disons les choses
01:42:10de manière claire,
01:42:12factuellement,
01:42:14et sans arrière-pensée
01:42:16ni historique
01:42:18ni de relations
01:42:20difficiles que nous avons pu avoir
01:42:22avec une des parties,
01:42:24notamment, puisque ce sujet-là
01:42:26a été réglé en partie en 2021
01:42:28avec le discours du Président de la République.
01:42:30Nous condamnons le soutien
01:42:32du Rwanda
01:42:34au M23.
01:42:36Nous condamnons de l'autre côté
01:42:38les soldats congolais
01:42:40avec les groupes armés des FDLR.
01:42:42Le Président congolais s'est d'ailleurs
01:42:44engagé à ce que cela cesse
01:42:46et nous l'encourageons
01:42:48dans ce sens lors de son passage.
01:42:50Donc, les discussions
01:42:52vont continuer.
01:42:54Mais, encore une fois,
01:42:56ne croyez pas qu'il y a un double langage
01:42:58ou une double appréciation
01:43:00de la situation.
01:43:04Monsieur le Président,
01:43:06Monsieur le Ministre,
01:43:08vous avez raison.
01:43:10Vous avez raison de dire que nous condamnons
01:43:12nous faisons ci, nous faisons ça.
01:43:14Simplement, vous avez eu raison tout à l'heure
01:43:16de combler
01:43:18une carence dans l'exposé
01:43:20introductif, pourtant trop long que j'avais fait,
01:43:22en rappelant ce qui se passe
01:43:24au Soudan. Et vous avez montré,
01:43:26vous avez rappelé l'immensité
01:43:28des souffrances
01:43:30des morts au Soudan.
01:43:32Et, effectivement, ce que
01:43:34ce qui se passe au Congo,
01:43:36et que rappelle M. Bilongo,
01:43:38est de même nature.
01:43:40Ce sont des
01:43:42millions de morts.
01:43:44Et nous sommes donc...
01:43:46Il y a quand même un décalage entre le fait
01:43:48d'avoir des résolutions, des condamnations,
01:43:50etc., et une espèce
01:43:52d'impuissance. Je ne dis pas de la France, parce que
01:43:54je ne vais pas reprocher à la France de ne pas intervenir
01:43:56militairement en Afrique, après les déconvenues
01:43:58que nous avons eues ces dernières
01:44:00années. Mais, d'une façon générale,
01:44:02il est quand même saisissant
01:44:04que sur des problèmes de cette ampleur,
01:44:06la communauté internationale
01:44:08soit incapable de réagir.
01:44:10Les 10 millions de morts du Kivu
01:44:12et du reste du Congo,
01:44:14ça fait 10 ans que ça dure.
01:44:16Et là, il y a quand même...
01:44:18On ne peut pas ne pas avoir
01:44:20un sentiment vraiment angoissant
01:44:22et d'impuissance.
01:44:28Je partage l'indignation
01:44:30des deux crises de la même manière.
01:44:32Je l'ai en plus soulevé sur le Soudan,
01:44:34parce que je pense
01:44:36qu'elle n'est pas assez médiatisée
01:44:38et que des gens souffrent
01:44:40et que la famille guette pour
01:44:42beaucoup de personnes.
01:44:44Encore une fois, la France
01:44:46n'est pas partie prenante.
01:44:48C'est-à-dire que nous créons les conditions
01:44:50diplomatiques de discussion
01:44:52dans ces conflits,
01:44:54Monsieur le Président.
01:44:56Et donc, par définition,
01:44:58la diplomatie a plus intérêt
01:45:00à créer les conditions d'une résolution
01:45:02du conflit
01:45:04qu'une indignation sélective
01:45:06ou temporaire qui ne permettrait pas
01:45:08à la résolution du conflit.
01:45:10Nous créons les conditions,
01:45:12c'est-à-dire nous parlons à tout le monde,
01:45:14nous disons les choses telles que nous les voyons,
01:45:16sans discrimination.
01:45:20Je voudrais peut-être
01:45:22me féliciter d'un certain
01:45:24nombre d'efforts d'autres États
01:45:26qui sont avec nous,
01:45:28notamment le Angola,
01:45:30qui travaillent également,
01:45:32notamment des efforts pour la paix
01:45:34sur lesquels nous essayons de coordonner les choses.
01:45:36Et donc, c'est un travail de la communauté internationale
01:45:38et pas uniquement un travail
01:45:40d'indignation sélective
01:45:42puisque si nous voulons
01:45:44arriver à la paix,
01:45:46il faut pouvoir créer les conditions
01:45:48pour qu'elles adviennent.
01:45:50Je ne parle pas d'indignation,
01:45:52je crois que, simplement,
01:45:54il y a une ampleur
01:45:56des problèmes que la communauté internationale,
01:45:58en dépit des moyens
01:46:00dont elle dispose, paraît incapable
01:46:02de résoudre. Enfin,
01:46:04je comprends très bien votre position
01:46:06car je ne pense pas que la France
01:46:08soit en mesure de faire, à elle toute seule,
01:46:10par des interventions, faire cesser
01:46:12ces massacres.
01:46:14Madame Carroix
01:46:16est députée
01:46:18Renaissance
01:46:20des Français
01:46:22située en Amérique latine.
01:46:24Merci, M. le Président.
01:46:26M. le Ministre, merci
01:46:28de votre présence ce soir devant notre commission.
01:46:30Après une audition très dense qui nous a amené
01:46:32du Proche-Orient à la Chine, en passant par les Comores
01:46:34et j'en passe,
01:46:36je souhaite aborder une toute autre question
01:46:38qui intéresse notre commission. J'en veux pour preuve
01:46:40l'excellent rapport de mon collègue Gomi
01:46:42et Julien Laferrière.
01:46:44C'est la géopolitique du sport.
01:46:46Le 8 mai, la flamme olympique
01:46:48arrivait à Marseille, à bord du Bélème.
01:46:50J'ai eu la chance de participer à cet événement
01:46:52à bord du Gloria, un navire de l'armée colombienne
01:46:54en présence de plusieurs ambassadeurs
01:46:56et ambassadrices des pays de ma circonscription.
01:46:58Et j'ai pu mesurer
01:47:00l'importance que cette première étape
01:47:02revêtait sur le plan
01:47:04diplomatique. Le 9 mai,
01:47:06la journée de l'Europe,
01:47:0827 athlètes représentant
01:47:10les pays de l'Union européenne entouraient
01:47:12un athlète ukrainien et ont débuté
01:47:14le relais olympique. Ainsi, j'aimerais
01:47:16vous interroger sur la volonté de la France
01:47:18de rayonner l'Europe lors des Jeux olympiques
01:47:20de Paris et les retombées attendues
01:47:22des Jeux olympiques sur le plan diplomatique.
01:47:24Je vous remercie.
01:47:26Vous avez un peu abordé cette question, mais...
01:47:32J'ai pas mal répondu.
01:47:34Je l'ai pris d'ailleurs sous l'angle de...
01:47:36J'incite vraiment
01:47:38la représentation nationale
01:47:40à se mobiliser sur
01:47:42les aspects internationaux
01:47:44et sur l'événement international que représentent les Jeux olympiques
01:47:46et de communiquer là-dessus
01:47:48plus que, d'ailleurs, sur le volet
01:47:50sécuritaire qui est très important,
01:47:52qui nécessite
01:47:54beaucoup de communication pour
01:47:56rassurer l'ensemble des participants.
01:47:58Mais c'est avant tout, et je le disais,
01:48:00120 chefs d'Etat
01:48:02et de gouvernement qui seront là,
01:48:04une capacité de rayonnement pour notre
01:48:06pays, des débouchés
01:48:08économiques, culturels
01:48:10importants et également des
01:48:12images qui seront transmises.
01:48:14On évoquait l'audiovisuel
01:48:16et le réseau à l'étranger.
01:48:18Mais des images qui seront transmises
01:48:20sur toutes les télés dans le monde
01:48:22qui montreront pas
01:48:24que Paris, mais toutes
01:48:26les régions de France où sont les Jeux
01:48:28et qui doivent être des éléments
01:48:30d'attractivité pour notre
01:48:32pays extraordinaire.
01:48:34Et donc,
01:48:36pour toutes ces raisons-là, la France
01:48:38sera au cœur de cette
01:48:40dynamique. Elle
01:48:42trouvera également des grands
01:48:44pays qui ont pu profiter
01:48:46après les Jeux olympiques et avoir des
01:48:48vrais débouchés.
01:48:50Et le Quai d'Orsay va s'inscrire là-dedans
01:48:52pour justement pérenniser
01:48:54à la fois la présence physique
01:48:56des délégations étrangères
01:48:58ici, pour nous permettre également de parler
01:49:00d'autres choses que les Jeux olympiques,
01:49:02mais avancer sur un certain nombre de dossiers
01:49:04que nous venons d'évoquer,
01:49:06Monsieur le Président, qui sont des fois
01:49:08moins drôles et plus
01:49:10sensibles que
01:49:12les Jeux olympiques,
01:49:14mais qui seront nécessaires.
01:49:16Et puis, permettre également
01:49:18de faire connaître nos pays à
01:49:20beaucoup de diplomates et de responsables politiques
01:49:22d'autres pays pour
01:49:24tisser ce lien. Donc,
01:49:26je vous incite à
01:49:28nous rejoindre également dans cette
01:49:30capacité
01:49:32à pouvoir justement
01:49:34transformer cet événement
01:49:36en vrai événement
01:49:38international, qui soit positif
01:49:40pour la France.
01:49:42Bien. Monsieur
01:49:44Pierre-Henri Dumont. Monsieur Pierre-Henri Dumont
01:49:46est député du Pas-de-Calais
01:49:48LR. Merci,
01:49:50Monsieur le Président. J'avais une question
01:49:52qui concernait la situation en RDC,
01:49:54mais on l'a abordée, et je tiens
01:49:56à rebondir sur les propos qui ont été les vôtres,
01:49:58ceux du Président, ceux de nos collègues
01:50:00Fuchs et Martin Zbilongo,
01:50:02qu'il faut faire beaucoup plus. Aujourd'hui, la situation
01:50:04dans le Calais, les propos du Président
01:50:06C.S. Kennedy, quand il est venu à Paris,
01:50:08montre que le risque
01:50:10d'exportation, de régionalisation du conflit
01:50:12est là, et qu'il faut agir de façon plus importante.
01:50:14Je vais donc passer à ma question secondaire,
01:50:16mais tout aussi importante,
01:50:18qui concerne, en fait, le vote, vous l'avez évoqué,
01:50:20de la France au Conseil
01:50:22de Sécurité des Nations Unies pour admettre,
01:50:24ou le Président l'a évoqué, pour admettre
01:50:26la Palestine au sein
01:50:28de l'Organisation des Nations Unies. Moi, je voudrais
01:50:30savoir pourquoi est-ce que
01:50:32il y a un deux poids, deux mesures à Paris et à New York ?
01:50:34Il y a du en même temps.
01:50:36À Paris, vous ne reconnaissez pas
01:50:38la Palestine, et à New York,
01:50:40vous votez pour son admission au sein
01:50:42de l'Organisation des Nations Unies.
01:50:44Donc j'aimerais savoir pourquoi, et quelle est la position
01:50:46officielle de la France ? Est-ce que la position
01:50:48officielle de la France est de reconnaître l'État de Palestine
01:50:50comme vous voulez le faire à l'ONU, ou de ne pas
01:50:52le reconnaître comme vous le faites aujourd'hui à Paris ?
01:50:56Il ne faut pas entretenir une confusion.
01:50:58La reconnaissance d'un État,
01:51:00c'est un acte bilatéral d'un pays,
01:51:02et pas un acte multilatéral
01:51:04d'une organisation internationale.
01:51:06D'ailleurs, les résolutions qui ont été votées
01:51:08des fois en déplaisent
01:51:10à certains,
01:51:12mais ne sont pas la reconnaissance
01:51:14de l'État palestinien, mais le
01:51:16rehaussement dans la structure,
01:51:18et notamment là, c'était la question
01:51:20de l'Assemblée générale
01:51:22de l'ONU,
01:51:24du niveau de représentation
01:51:26des Palestiniens.
01:51:28Sont-ils capables, ont-ils le droit
01:51:30de parler à l'Assemblée générale,
01:51:32de représenter d'autres États à l'Assemblée générale ?
01:51:34C'est ce qui était en question
01:51:36et en discussion. On considère
01:51:38que les Palestiniens, au vu de l'actualité
01:51:40et au vu de ce qui se passe,
01:51:42ont droit à un rehaussement
01:51:44de leur niveau d'engagement
01:51:46au sein des Nations Unies,
01:51:48pour leur permettre de représenter un certain nombre
01:51:50d'autres États, de parler au nom d'un groupe,
01:51:52par exemple, ce qui n'était pas possible
01:51:54aujourd'hui, qui est très différent
01:51:56de la question de la reconnaissance.
01:51:58Là, c'est la France
01:52:00qui doit se positionner, et uniquement la France.
01:52:02Dans le débat
01:52:04public, on confond souvent
01:52:06les deux, ce qui est différent.
01:52:08On peut être, d'ailleurs, pour le rehaussement
01:52:10du statut des Palestiniens
01:52:12à l'Assemblée générale de l'ONU
01:52:14et avoir une vraie stratégie sur la reconnaissance
01:52:16qui n'est pas celle de la reconnaissance
01:52:18maintenant et dans des conditions
01:52:20qui, de notre
01:52:22point de vue, ne serviraient
01:52:24pas à la cause du processus
01:52:26de paix.
01:52:28Le point de vue de la France,
01:52:30pour l'instant, il est assez clair,
01:52:32le Président l'a dit, il n'y a pas de tabou sur la reconnaissance.
01:52:34Par ailleurs, il ne peut pas y avoir de tabou
01:52:36puisque la France est pour
01:52:38la solution à deux États
01:52:40et, par définition, qui dit solution
01:52:42à deux États, dit forcément reconnaissance à un moment
01:52:44donné de l'État palestinien.
01:52:46Il n'y a pas de tabou là-dessus.
01:52:48Par contre, il y a un aspect qui est
01:52:50diplomatique et stratégique, de savoir
01:52:52quand nous actionnons cette reconnaissance,
01:52:54avec qui, dans quel contexte
01:52:56de discussion et de négociation.
01:52:58Certains pensent que c'est un levier de
01:53:00pression
01:53:02et veulent l'utiliser comme tel.
01:53:04Nous considérons que c'est un levier diplomatique
01:53:06avant tout
01:53:08et un élément qui doit nous permettre
01:53:10d'avancer sur le processus de paix.
01:53:12Il y a deux raisonnements
01:53:14qui d'un côté se justifient, de l'autre
01:53:16non, et certains ne veulent pas la reconnaissance
01:53:18du tout parce qu'ils ne croient pas à la solution à deux États.
01:53:20Donc,
01:53:22s'il vous plaît, il y a trois nuances
01:53:24sur cette question. Je voulais l'exprimer de manière
01:53:26assez claire pour ce qui est de la position de la France,
01:53:28mais à ne pas confondre avec les résolutions
01:53:30ni au Conseil de sécurité ni
01:53:32à l'Assemblée générale des Nations Unies
01:53:34qui sont de nature assez différente,
01:53:36en réalité.
01:53:38C'est quand même
01:53:40un peu spécieux, votre raisonnement.
01:53:42Je comprends très bien. Vous dites
01:53:44quelque chose de très juste, qui est que
01:53:46la reconnaissance d'un État,
01:53:48par un autre État, c'est un acte bilatéral.
01:53:50Cela dit, l'ONU
01:53:52est constituée de 193 États.
01:53:54Si vous
01:53:56admettez
01:53:58que
01:54:00la Palestine,
01:54:02ce qui est d'ailleurs mon attitude,
01:54:04donc je ne suis pas du tout
01:54:06en arrière de la main sur ce plan-là,
01:54:08mais ça veut dire
01:54:10que
01:54:12c'est beaucoup plus qu'un rehaussement,
01:54:14c'est quand même l'introduction dans le Conseil
01:54:16à l'Assemblée générale
01:54:18des Nations Unies d'un État.
01:54:20C'est peut-être un État qu'on ne reconnaît pas
01:54:22par ailleurs, parce que pour qu'on le reconnaisse,
01:54:24il faudrait un acte bilatéral
01:54:26que nous n'avons pas commis,
01:54:28mais c'est quand même un acte
01:54:30en faveur de la reconnaissance
01:54:32de l'État palestinien.
01:54:34Je crois d'ailleurs
01:54:36qu'il ne faut pas
01:54:38votre démarche
01:54:40progressive et
01:54:42tout à fait logique. On sait très bien
01:54:44que la création d'un État palestinien
01:54:46sera quelque chose de progressif,
01:54:48mais c'est quand même un acte
01:54:50de reconnaissance par
01:54:52la communauté internationale
01:54:54de l'État palestinien, même si
01:54:56ça ne vaut pas juridiquement
01:54:58reconnaissance par la France
01:55:00de cet État. Là, effectivement,
01:55:02on voit, monsieur le ministre,
01:55:04que, ministre des Affaires étrangères,
01:55:06depuis peu, vous avez déjà appris
01:55:08toutes les subtilités de la maison.
01:55:10J'ai
01:55:12une demande
01:55:14de madame Clapot,
01:55:16à qui je donne
01:55:18notre vice-présidente, à qui je donne
01:55:20volontiers la parole, notre seconde
01:55:22vice-présidente. Il y a trois
01:55:24vice-présidents partout ici.
01:55:26Merci, monsieur le président.
01:55:28Merci, monsieur le président.
01:55:30Merci, monsieur le ministre. Comme vous le savez,
01:55:32je m'associe pleinement à l'action du gouvernement
01:55:34dans ce contexte géopolitique difficile
01:55:36et dans toutes les zones qu'on a évoquées.
01:55:38Moi, j'ai deux questions.
01:55:40D'abord, concernant
01:55:42la visite du président chinois
01:55:44en France. Vous avez répondu
01:55:46au vice-président Erbillon
01:55:48sur les sujets qui ont été traités.
01:55:50Moi, je vais vous interroger. Vous ne serez pas surpris
01:55:52sur la place qu'ont pris
01:55:54les droits humains dans les échanges
01:55:56lors de la visite de Xi Jinping.
01:55:58On sait que la situation des Ouïghours,
01:56:00des Tibétains, des habitants de Hong Kong,
01:56:02puis, plus globalement, des défenseurs des droits humains
01:56:04et militants est terrible,
01:56:06avec même des pressions chinoises
01:56:08sur les familles.
01:56:10Deuxième sujet.
01:56:12Vous y avez partiellement répondu.
01:56:14C'est une potentielle interdiction
01:56:16des produits des
01:56:18colonies israéliennes
01:56:20en Cisjordanie.
01:56:22Je ne comprends pas, parce que la résolution
01:56:242334, qui était
01:56:26le cadeau final de Barack Obama
01:56:28le 23 décembre 2016,
01:56:30exige que les Etats fassent une distinction.
01:56:32Donc, il me semble que c'est possible
01:56:34et les Belges s'apprêtent à le faire.
01:56:36Merci.
01:56:38Merci, Mme Clapot.
01:56:40Monsieur le ministre,
01:56:42répondez en une minute également,
01:56:44parce qu'on vous libère bientôt.
01:56:46Oui, les sujets ont été
01:56:48abordés.
01:56:50Je n'étais pas dans toutes les discussions,
01:56:52Mme Clapot, mais la question
01:56:54a été abordée, y compris dans la préparation
01:56:56de cette réunion. Nous sommes toujours attentifs.
01:56:58Je l'ai redit, moi, y compris avec des mots
01:57:00assez fermes,
01:57:02avec plusieurs interventions
01:57:04sur la question chinoise
01:57:06et des droits humains.
01:57:08Nous appelons la Chine
01:57:10également à la libération inconditionnelle
01:57:12et immédiate
01:57:14et à la fin de toute forme de pression
01:57:16à l'encontre des défenseurs
01:57:18des droits fondamentaux.
01:57:20La position a été très claire,
01:57:22assumée, et encore une fois,
01:57:24la discussion qui a eu avec le président chinois
01:57:26sur laquelle j'étais en format délégation
01:57:28a été très franche
01:57:30et directe, que ce soit d'un côté
01:57:32comme de l'autre, d'ailleurs.
01:57:34Mais c'est ça aussi, la diplomatie,
01:57:36c'est de pouvoir parler à tout le monde de tout,
01:57:38y compris des désaccords
01:57:40qu'on a entre nous.
01:57:42De préférence, pas en même temps.
01:57:44De préférence, pas en même temps, et de manière coordonnée
01:57:46aussi, avec des objectifs
01:57:48à suivre, sinon nous nous fâchons
01:57:50avec tout le monde, peut-être de manière
01:57:52déconstruite.
01:57:54Pour ce qui est
01:57:56du reste,
01:57:58je vais reprendre
01:58:00le point, mais
01:58:02pour moi, le sujet de la différenciation
01:58:04peut se faire de manière transparente,
01:58:06comme je vous l'ai dit, par les
01:58:08produits. D'un point de vue du droit international,
01:58:10toutes les situations que vous évoquiez
01:58:12ne sont pas du territoire israélien,
01:58:14ont un statut particulier,
01:58:16avec une transparence sur les produits
01:58:18qui viennent,
01:58:20qui en viennent, et une
01:58:22possibilité de les discriminer
01:58:24à l'arrivée.
01:58:26Donc, le sujet est
01:58:28plutôt, pour nous, individuel
01:58:30et
01:58:32plutôt que
01:58:34collectif ou étatique.
01:58:36Merci. Alors, j'ai
01:58:38Madame Zébaillé
01:58:40à la tentation d'un petit revenez-y,
01:58:42j'ai compris.
01:58:44Donc, si vous voulez
01:58:46dire un mot...
01:58:48Merci beaucoup, monsieur le Président.
01:58:50Non, je ne vais pas revenir sur le sujet, je préfère
01:58:52qu'on en échange, parce que je pense que ça demande un peu de temps
01:58:54pour qu'on puisse en échanger correctement.
01:58:56Moi, j'ai une question
01:58:58concernant 4 de nos compatriotes
01:59:00qui sont enfermés dans les geôles iraniennes
01:59:02encore jusqu'à présent.
01:59:04J'ai une pensée particulière pour Cécile Koller
01:59:06qui, maintenant, malheureusement, ça fait 2 ans
01:59:08qu'elle est emprisonnée dans des conditions
01:59:10extrêmement difficiles,
01:59:12d'après les échos que nous avons.
01:59:14Je vais être très bref, j'aimerais savoir
01:59:16où on en est de l'échange
01:59:18avec l'Iran, autour de la libération
01:59:20de nos 4 compatriotes.
01:59:22Est-ce que vous avez des nouvelles
01:59:24de ces otages prisonniers qui sont
01:59:26aujourd'hui dans les geôles iraniennes ? Je vous remercie.
01:59:28Je vous remercie, madame Sébéli, d'avoir posé
01:59:30cette question qui, effectivement,
01:59:32est une question importante
01:59:34pour les membres de cette commission. Nous sommes
01:59:36tous extrêmement préoccupés par
01:59:38le destin de ces otages
01:59:40qui sont traités dans des conditions
01:59:42épouvantables par un régime
01:59:44qui, véritablement, n'a pas le respect
01:59:46des droits de l'homme
01:59:48et, encore pire,
01:59:50des droits des femmes.
01:59:54Merci. Alors, très difficile
01:59:56parce que je ne peux pas en dire grand-chose.
01:59:58C'est toujours le problème
02:00:00avec cette discussion et cette négociation
02:00:02entre nous.
02:00:04J'avais pris le risque,
02:00:06et vous m'avez d'ailleurs reproché
02:00:08pour certains, ici, dans la première
02:00:10discussion, de parler
02:00:12en direct avec le ministre des Affaires
02:00:14étrangères en Iran,
02:00:16de le voir dans un cadre, d'ailleurs,
02:00:18multilatéral à l'ONU
02:00:20pour discuter de cette
02:00:22question-là. J'en ai fait,
02:00:24pour vous dire, un préalable
02:00:26à une future discussion avec eux.
02:00:28À ce stade, je n'ai pas eu d'autres contacts
02:00:30avec le ministre des Affaires
02:00:32étrangères et mon homologue
02:00:34parce qu'il n'y a pas eu d'avancée
02:00:36et j'en resterai là et je vais bien
02:00:38signaler que c'était une
02:00:40condition pour pouvoir discuter
02:00:42d'autres sujets. Alors, des contacts se font
02:00:44à d'autres niveaux, entre la France
02:00:46et l'Iran, évidemment,
02:00:48mais 4 de nos compatriotes
02:00:50sont encore
02:00:52en situation
02:00:54d'être retenus
02:00:56dans des conditions arbitraires
02:00:58totales, dans des conditions
02:01:00également qui sont très différentes les uns
02:01:02des autres, les 4.
02:01:04Vous connaissez bien la situation.
02:01:06En tout cas, ça reste une de nos priorités.
02:01:08J'ai encore revu les familles
02:01:10il n'y a pas longtemps. On suit les choses
02:01:12avec la cellule et on essaye
02:01:14de faire progresser le sujet, mais les tensions
02:01:16iraniennes ne nous aident pas
02:01:18évidemment à avoir des contacts.
02:01:20Est-ce que le 13 avril a
02:01:22changé les choses de ce point de vue-là ?
02:01:24A détérioré
02:01:26nos capacités de contact ?
02:01:28Je resterai là.
02:01:30Très bien.
02:01:32Sachez en tout cas que
02:01:34comme madame la députée des Hauts-de-Seine,
02:01:36nous sommes très très attentifs
02:01:38à la détresse
02:01:40et à la souffrance
02:01:42de nos concitoyens.
02:01:44Monsieur le ministre,
02:01:46le moment de cette
02:01:48audition s'achève.
02:01:50Je voulais vous renouveler
02:01:52mes remerciements et nos remerciements
02:01:54d'avoir pris soin
02:01:56malgré
02:01:58ce brusque
02:02:00bouleversement de l'emploi
02:02:02du temps dû au Conseil des ministres
02:02:04d'être venu, d'être resté avec nous
02:02:06très tard et d'avoir répondu de façon
02:02:08très libérale et très généreuse
02:02:10à l'ensemble des questions.
02:02:12Je pense que nos collègues
02:02:14repartent comme toujours frustrés.
02:02:16C'est inévitable. Il n'y a aucune audition
02:02:18dans laquelle...
02:02:20C'est la condition des députés et c'est la condition
02:02:22de la situation internationale qui est
02:02:24fondamentalement frustrante.
02:02:26En tout cas, merci. Revenez-nous
02:02:28voir
02:02:30assez vite, le plus souvent
02:02:32et répondez
02:02:34et adressez-nous
02:02:36la réponse que vous avez
02:02:38à Mme Pannot ou à d'autres.
02:02:40Ici, avec M. Saunier,
02:02:42vous êtes sûr que la distribution
02:02:44sera générale, impartiale
02:02:46et parfaite.
02:02:48Voilà.
02:02:50Vous voulez dire un mot ?
02:02:52Juste un mot pour
02:02:54vous remercier, dire que
02:02:56l'exercice de transparence peut être encore
02:02:58plus entier à partir du moment où
02:03:00la Commission était à huis clos et je peux dire
02:03:02un certain nombre de choses que je ne peux pas dire
02:03:04en public, vous le savez, M. le Président,
02:03:06mais sur certains points
02:03:08très précis de discussions
02:03:10en cours et de négociations
02:03:12qui nécessiteraient d'avoir
02:03:14une confidentialité pour que
02:03:16ceux qui nous écoutent n'aient pas forcément
02:03:18la stratégie française en tête
02:03:20et je me rends disponible
02:03:22aussi de manière individuelle
02:03:24auprès de chacun de vous
02:03:26pour avoir
02:03:28une discussion, un débat et
02:03:30également inviter le bureau
02:03:32prochainement, éventuellement de la
02:03:34Commission et également au Quai d'Orsay
02:03:36si vous vouliez avoir
02:03:38plus d'informations et puis une discussion
02:03:40un petit peu plus libre.
02:03:42Nous ne souhaitons pas que toutes les réunions
02:03:44se fassent à huis clos parce que nous sommes
02:03:46quand même
02:03:48dépositaires
02:03:50de la relation avec le peuple français,
02:03:52il faut qu'ils connaissent, qu'ils puissent accéder
02:03:54à ce que vous dites, mais nous sommes
02:03:56très favorables à ce qu'il y ait
02:03:58régulièrement des réunions
02:04:00à huis clos qui permettent effectivement
02:04:02de ranger sur un ton tout à fait différent
02:04:04donc si vous voulez, la prochaine réunion
02:04:06on la fera à huis clos
02:04:08si l'ordre du jour appelle
02:04:10ce type de configuration.
02:04:12Mesdames et Messieurs,
02:04:14je vous remercie, la séance est levée.