• il y a 6 mois
La bande de "Perrine jusqu'à minuit" réagit à la concurrence déloyale sur le prix des tomates cerises.

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00:00 Le rouge, justement, on rouge des tomates.
00:02 - On restaure un peu.
00:03 - D'ailleurs, j'ai vu un commentaire aussi assez marrant,
00:06 amusant sur les réseaux sociaux, en disant qu'il s'était pris plein de tomates
00:08 - L'avantage, c'est que...
00:09 - S'emporterait par des activistes, et c'est pour ça qu'il était tout rouge.
00:11 Mais bon, je vous rassure, c'est pas des activistes qui l'ont coloré comme ça.
00:14 - Alors, nous sommes dans un vieux classique de la concurrence déloyale
00:17 qui agite aujourd'hui le marché européen, notamment l'agriculture française.
00:20 Nous importons des tomates...
00:22 - Alors, on parle des tomates cerises marocaines.
00:24 - Les tomates cerises marocaines.
00:25 La France importe 36% des tomates qu'elle consomme, et de ces 36%,
00:30 près de 67% viennent du Maroc.
00:32 Alors, au Maroc, l'horaire du SMIC est à 1€.
00:35 En Europe, en France, il est de 14, donc il y a une concurrence déloyale.
00:38 Il y a un contexte, j'allais dire, climatologique favorable,
00:42 une type de production, un type de commercialisation.
00:44 Je dis pas qu'elles sont mauvaises, je dis qu'on se demande en quoi
00:47 l'Union européenne protège les producteurs français,
00:50 qui fait que la tomate marocaine arrive à...
00:51 Je suis tout à l'heure allé en acheter 5,99 de la tomate cerise,
00:55 excellente, d'origine bretonne, française,
00:57 5,99 pour 0,99 de kilo, c'est fini, c'est plié.
01:02 Et effectivement, à Perpignan, les agriculteurs français
01:04 sont allés interrompre.
01:05 - Il y a une différence en termes de goût ?
01:07 - Alors, la tomate française, je sais ce qu'elle a dedans,
01:09 la tomate marocaine, pour qu'elle arrive à ce prix-là,
01:11 je ne sais pas comment elle a été cultivée.
01:13 - Elle est sous serre peut-être aussi, on en a aussi en espèces, non ?
01:17 - Non, elle n'est pas tellement sous serre, et c'est vrai que le président
01:18 du syndicat des agriculteurs marocains dit "on veut bien ne pas exporter
01:22 de tomates vers l'Europe et la France", mais il y a des consommateurs
01:26 français et européens qui veulent consommer de la tomate hors saison,
01:29 ça veut dire que si nous n'exportions pas, ces tomates seraient
01:33 cultivées sous serre en France, donc malgré tout, on participe un peu,
01:36 j'allais dire, à un soin de l'environnement.
01:38 Mais en termes de concurrence déloyale par rapport à la protection,
01:41 à la préférence communautaire, et au drame que vit l'agriculture française,
01:45 notamment dans les fruits et les légumes, surtout les fruits,
01:47 parce que c'est considéré comme un fruit, là je comprends que les agriculteurs
01:50 français qui se donnent du mal, qui ont eu du gel, qui ont eu des problèmes,
01:52 qui ont des taxes, qui ont des charges, quand ils voient arriver la tomate
01:55 à 0,99, par une grande distribution en plus, qui est à l'origine du problème,
02:00 parce que la grande distribution pourrait dire "non, je ne peux pas
02:01 apporter des tomates à ce prix-là, j'ai un marché français que je dois satisfaire".
02:05 Mais on explique aux gens "je vais vous obtenir de la tomate marocaine
02:08 à 99 centimes, venez", et les agriculteurs français peuvent crever,
02:12 eux ils sont à 4, à 3, à 2, ils peuvent crever, on va faire de la marocaine.
02:16 - Mais pericot, après on pourrait aussi, et c'est aussi ça l'enjeu,
02:19 réapprendre les fruits de saison, on a des comptes Instagram aujourd'hui
02:22 qui nous disent "attention, c'est la période de tel ou tel fruit".
02:27 - Mais le marché, le marché.
02:28 - Oui mais il y a des effets pervers absolument terribles,
02:30 c'est qu'on a maintenant les frais d'annivers...
02:34 - Mais le marché néolibéral, mais c'est fou, à Paris c'est devenu un délire,
02:37 il n'y a plus ces maladies-là, tu vas au restaurant, c'est toujours un délire.
02:42 - Non mais il y a en France des produits ici qui sont accessibles,
02:44 de bonnes produits à l'école, le marché néolibéral n'aime pas
02:46 l'information du consommateur, il ne doit pas savoir,
02:49 c'est le moins cher possible, aller dans les grandes encelles...
02:51 - En l'occurrence quand on consomme des produits de saison, c'est moins cher aussi.
02:54 - Mais il faut arrêter de manger des tomates...
02:55 - Non mais il faut changer les mesures alimentaires,
02:56 il faut une éducation scolaire, voilà.
02:58 Mais tant qu'on laissera le marché dicter sa loi,
03:00 eh bien les grands distributeurs...
03:01 - On ne mange pas des tomates, on commence à manger des tomates en mai,
03:04 et ça s'arrête en octobre.
03:06 - Là en l'occurrence, c'est la saison des tomates en ce moment.
03:08 - C'est pas comme ça que ça se passe, et aujourd'hui ceux qui décident,
03:10 ce sont les grands distributeurs qui importent,
03:12 et c'est eux qui importent le reloquet à faire dans le marché.
03:14 - Mais faites comme les Italiens, nous les tomates, elles sont bannies,
03:16 on ne les mange pas...
03:17 - Oui mais on n'est pas en Italie, c'est tout le problème.
03:19 - Tous en Italie !
03:21 - Mais vous en avez quasiment toute l'année, vous, des tomates en Italie.
03:24 - Mais on ne les mange pas, mais moi, c'est une aberration de la vie,
03:28 en plus si on a toujours un truc, on ne le goûte même plus,
03:31 parce que c'est ok, même la chose la plus bonne du monde,
03:34 si je la mange 365 jours par an, je suis dans la merde.
03:38 - Mais c'est pas comme ça que ça se passe.
03:39 - Et au même titre aujourd'hui que par exemple, on surconsomme de l'avocat,
03:42 qu'on importe, le kiwi néo-zélandais...
03:45 - Mais c'est facile à faire, c'est ça le problème,
03:47 si on est avocat, c'est facile à faire.
03:49 - Donc rééducation alimentaire, la vraie solution, rééducation alimentaire,
03:51 et ça se fait dans une épopée d'Italiens qui gardent la saison,
03:54 le terroir et la géographie.