• il y a 6 mois
Pour la quatrième nuit consécutive, la Nouvelle-Calédonie a été secouée par des violences. Mais la situation est "plus apaisée" que celle en début de semaine. De Paris à Nouméa, les appels au calme se multiplient. 

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Transcription
00:00 La politique, Mathieu Croissando, situation plus calme donc la nuit dernière en Nouvelle-Calédonie,
00:05 deuxième nuit sous le régime du couvre-feu Mathieu.
00:08 À Paris, pendant ce temps, le gouvernement cherche la porte de sortie de crise.
00:12 Oui, car si le retour à l'ordre est une préalable, une nécessité, une urgence évidemment pour tous les habitants de Lille,
00:17 ça ne résout rien au problème de fond.
00:19 La sortie de crise, elle ne peut être que politique.
00:21 Elle passe forcément à un moment ou à un autre par une reprise du dialogue.
00:25 C'est plus facile à dire qu'à faire.
00:27 Hier, les élus de Lille ont refusé de discuter ensemble en visioconférence avec Emmanuel Macron.
00:31 Oui, hier, il n'en était pas question, les conditions n'étaient sans doute pas réunies.
00:33 Mais je voudrais vous montrer des images.
00:35 Regardez, nous sommes le 26 juin 1988 au moment de la signature des fameux accords de Matignon,
00:41 négociés par Michel Rocard.
00:43 Et les deux personnalités que vous avez vues se serrent la main, c'est Jean-Marie Djibaou, le leader canaque de l'époque,
00:47 et Jacques Lafleur, le chef de file des anti-indépendantistes.
00:51 Pourquoi je vous montre ces images ?
00:51 Parce qu'on sort d'une décennie de violence à l'époque,
00:53 mais surtout, on est seulement 50 jours après l'assaut de la grotte d'Ouvéa,
00:58 dans laquelle des indépendantistes retenaient des gendarmes en otage.
01:01 L'assaut avait été d'une très grande violence, lancée par le GIGN.
01:04 Ça avait fait 19 morts chez les canaques et 2 chez les militaires.
01:07 Ça a été un traumatisme.
01:09 Et donc, seulement 50 jours après, ces deux hommes se retrouvent autour de la même table et se serrent la main.
01:13 Donc, c'est possible.
01:15 Jacques Lafleur et Jean-Marie Djibaou, ils n'étaient pas parlés depuis 15 ans.
01:18 Michel Rocard les avait accueillis en disant,
01:21 "J'ai tout mon temps, j'ai vidé mon agenda jusqu'au mardi,
01:24 il y a de quoi se nourrir, il y a même des matelas pour dormir,
01:27 nous sortirons avec la paix ou la guerre."
01:29 Ils les avaient prévenus en démarrant les discussions.
01:31 Alors, pour la petite histoire,
01:33 Michel Rocard était pris de coliques néphritiques à l'époque.
01:36 Il devait quitter la table pour s'allonger toutes les 10 minutes.
01:38 Et il disait, "à chaque fois que je m'allonge, il recommence à s'engueuler."
01:41 Un médecin, jouant par téléphone, lui-même dit,
01:43 "il faut le mettre dans un bain chaud."
01:45 Donc, Michel Rocard a fini par rien le communiquer dans une baignoire.
01:49 Alors, on en sourit, mais cette histoire,
01:51 heureuse sur le plan de la paix civile parce que la négociation avait abouti,
01:55 elle a aussi une fin tragique, puisque Jean-Marie Djibahou mourra
01:58 assassinée un an plus tard par un indépendantiste opposé aux accords de Matignon.
02:03 Alors, on a le sentiment que dans le contexte, il faudra beaucoup plus qu'un bain chaud.
02:05 Comment pourraient se dérouler les négociations aujourd'hui ?
02:07 Tout reste à faire.
02:08 Il faut trouver d'abord des représentants capables de s'engager.
02:10 Il faut trouver un chef d'orchestre.
02:11 Alors, est-ce que ce sera le Premier ministre, Gabriel Attal,
02:14 le président de la République, qui a l'habitude de s'occuper de tout ?
02:15 Ou alors des médiateurs.
02:17 On parle beaucoup d'Yael Brown-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale,
02:20 et de Gérard Larcher, le président du Sénat.
02:22 Il faudra ensuite savoir de quoi on parle.
02:24 Est-ce que ce sera un accord sur ce fameux corps électoral ?
02:26 Un accord plus large avec des mesures économiques et sociales ?
02:29 Voir un nouveau processus de décolonisation avec un nouveau référendum à la clé,
02:34 comme le suggèrent certains dans l'opposition ?
02:36 La situation est évidemment différente, vous l'avez dit,
02:39 mais je vous ai montré ces images pour souligner que la paix est toujours possible
02:42 quand il y a une volonté politique, un sens du dialogue et un courage à la hauteur de l'histoire.

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