Guerre en Ukraine: au moins onze morts dans la région de Kharkiv dans des frappes russes

  • il y a 5 mois
 Des bombardements dimanche ont fait au moins onze morts dans la région de Kharkiv dans le nord-est de l'Ukraine, visée depuis le 10 mai par une nouvelle offensive russe, ont annoncé les autorités locales.

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Transcription
00:00 Pour vous donner un petit peu de contexte, nous étions à l'hôtel avec le journaliste-reporteur d'image David Coulombe qui m'accompagne,
00:05 notre fixeur David Zaitef, lorsque nous avons entendu une explosion extrêmement forte à tel point que nous pensions qu'il y avait eu un bombardement
00:13 à seulement quelques centaines de mètres de l'hôtel. Nous avons donc pris la voiture et roulé pendant près de 25 km avant d'arriver sur les lieux de ce bombardement.
00:22 Les scènes auxquelles nous avons assisté sur place sont assez apocalyptiques, des dizaines et des dizaines de blessés, plusieurs morts.
00:31 Il y a eu également des secouristes qui ont été touchés et c'est uniquement des civils qui ont été la victime de cette frappe.
00:39 En fait, c'était un centre de repos, un centre de vacances où des personnes venaient ici pour passer un week-end.
00:46 Alors pendant plusieurs heures, nous avons assisté aux survivants qui cherchent leurs proches dans les décombres.
00:52 Des moments extrêmement forts. Je vous propose d'écouter certains de leurs témoignages. C'était donc au micro de David Coulombe un petit peu plus tôt dans la journée.
01:00 Je veux que toute l'Europe sache ce qu'ils nous font. Regardez ici, filmez là-bas. On est juste des civils. On se reposait ici.
01:12 Qui d'autre aurait bien pu être là ? Nos enfants jouaient ici. Maintenant, on ne les trouve plus. On ne trouve pas notre père non plus.
01:20 On ne peut pas s'habituer à ça. Ça continue à me choquer autant. À quel point ils sont cruels.
01:28 C'est une chose quand les militaires sont tués. Mais quand c'est des civils et des enfants, c'est tout autre chose.
01:35 Le bilan est effroyable. 6 morts, près de 28 blessés sur cette frappe. Parmi les décès, il y a une jeune femme qui était enceinte de 7 mois.
01:45 Une scène qui nous a particulièrement marquée, c'est une dame, Anastasia, une vieille dame qui, pendant plusieurs très longues dizaines de minutes,
01:53 a cherché son mari avant de le trouver. Il était en train de pêcher. Il a été retrouvé mort, la tête dans le lac qui est juste à côté.
02:00 Une scène absolument terrible et des pleurs qui sont difficiles à oublier.
02:05 Ce qui choque aussi, Nicolas, c'est qu'il y a eu une deuxième frappe. Une deuxième frappe juste après l'arrivée des secours.
02:14 Oui, c'est une stratégie russe qui a déjà été éprouvée lors des précédents conflits en Tchétchénie, en Syrie, par exemple.
02:22 C'est ce qu'on appelle le double tap. C'est extrêmement cynique. Ça consiste à envoyer un premier missile sur une zone,
02:28 attendre que les secours, que la police, que les pompiers arrivent, que tous les aidants se rendent sur place avant d'envoyer un second missile.
02:35 Et c'est exactement ce qui s'est passé aujourd'hui. Les deux frappes ont eu simplement 10 minutes d'intervalle,
02:40 juste le temps que les policiers et les pompiers arrivent sur place. D'ailleurs, un policier a été blessé et un secouriste a eu le bras arraché.
02:48 C'est une stratégie dénoncée par absolument tout le monde ici en Ukraine, mais qui se reproduit semaine après semaine. Écoutez ces témoignages.
02:57 On est arrivé juste après la première frappe. On est venu tout de suite et on a commencé à faire les premiers soins. Puis ils ont encore tiré.
03:07 Mon collègue va bien, mais moi, j'ai des schrapnel dans les jambes. Et j'ai une commotion cérébrale.
03:18 Ils ont tiré une première fois. Puis ils ont juste attendu que les ambulances, que les policiers arrivent.
03:24 Et ils ont tiré encore. Ce sont des putains de monstres, des putains d'orcs.
03:29 Seulement quelques dizaines de minutes après cette deuxième frappe, il y a eu une nouvelle alerte puisque les autorités ont remarqué qu'un drone,
03:39 un drone de reconnaissance russe volait encore une fois au-dessus de la zone, ce qui forcément a créé une petite scène de panique avec tous les secours
03:46 qui sont allés se cacher finalement. C'était une fausse alerte. Et quelques minutes après, ce sont les équipes du procureur de la République de Kharkiv
03:54 qui sont donc venues pour faire les premières constatations. Ce sont eux qui sont en charge de l'enquête pour des crimes de guerre.
04:02 Ils doivent donc déterminer d'où est partie la frappe, quelles sont exactement les victimes. En tout cas, cette attaque d'aujourd'hui,
04:08 en toute vraisemblance, s'apparente à un véritable crime de guerre, un de plus, de la part de Vladimir Poutine.

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