Enquête interminable et "paradoxe Guardiolien" : pourquoi City ne fait pas l'unanimité

  • il y a 4 mois
Manchester City a décroché dimanche un quatrième titre de champion d'Angleterre de rang après sa victoire contre West Ham. Une domination qui force évidemment le respect... mais qui ne fait pas l'unanimité. Philippe Auclair nous éclaire sur ce paradoxe, qui résulte du style de jeu de Pep Guardiola mais pas seulement. Extrait de Tour d'Europe. Présentation : A.Merle. Réal. : S.Farvacque, M.Popovic. Les chaines Eurosport sont disponibles au sein des offres Canal+, Prime Video, Bouygues Telecom et Free avec TV by Canal

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Transcript
00:00 On se rappelle de 2022 où City est champion avec 93 points, Liverpool fait 92 points, ça ne suffit pas.
00:05 Et puis 2019, Liverpool fait 97 points, ça ne suffit pas non plus, 98 pour City.
00:10 C'est un champion écrasant et à la fois qui n'a pas une marge énorme.
00:14 Est-ce que ça rend la chose d'autant plus frustrante ?
00:16 Et je vais même aller plus loin.
00:18 Est-ce que ça fait de Manchester City un champion lassant peut-être pour les observateurs du football anglophilpe ?
00:25 Alors il ne l'est pas pour ses supporters, ça ne fait absolument aucun doute pour ses admirateurs.
00:30 Mais je n'ai pas souvenir d'un champion d'Angleterre qui fasse aussi peu l'unanimité autour de lui.
00:35 C'est un euphémisme.
00:37 C'est une équipe et un club qui ne sont pas populaires du tout, soyons absolument francs.
00:42 L'une des raisons pour cela, c'est bien évidemment tous les doutes, les soupçons, les questions
00:47 qui se posent sur la façon dont ce club a été bâti et cette équipe a été bâtie.
00:51 On attend toujours bien évidemment le résultat de la fameuse enquête de la Première Ligue sur les 115 chefs d'accusation
00:57 qui ont été portés à Manchester City.
00:59 Alors on verra, peut-être qu'ils seront innocentés, peut-être ne le seront-ils pas.
01:02 Mais ce point d'interrogation est quelque chose qui gâche la fête.
01:07 Et d'autre part, le fait que cette équipe de City gagne, gagne, gagne, gagne, gagne
01:12 en produisant un football qui certes frisse parfois la perfection,
01:16 mais un football qui ne fait pas vraiment se dresser de son siège.
01:19 C'est un petit peu comme... C'est le problème qu'a tout champion qui écrase son air.
01:24 Au bout d'un certain temps, on aimerait bien voir de nouveaux visages.
01:28 Et dans ce cas précis, on pensait qu'on verrait peut-être un nouveau visage.
01:32 On avait la dernière saison de Jurgen Klopp, ne l'oublions pas.
01:35 Beaucoup de personnes auraient sans doute souhaité que Jurgen Klopp parte de Liverpool
01:39 avec un deuxième titre de champion d'Angleterre à titre personnel.
01:42 Cette équipe d'Arsenal qui a franchement été enthousiasmante à tellement de points de vue,
01:46 qui s'est battue jusqu'au bout et face à un excellent Everton au passage.
01:49 Chapeau Shundage, on a déjà levé notre chapeau pour Shundage,
01:53 mais faire jouer une équipe qui a assuré sa survie dans les circonstances que l'on sait,
01:57 les faire jouer comme ça, le dernier jour de la saison, sur la pelouse,
02:00 d'une équipe qui se bat pour le titre, c'est absolument fantastique.
02:03 Et du coup, oui, il y a un déficit de popularité autour de cette équipe.
02:10 C'est pas... On peut tout à fait... Et c'est ça un petit peu le paradoxe City.
02:15 On peut tout à fait admirer le travail qui a été fait par Pep Guardiola, qui est exceptionnel.
02:18 On peut admirer ses joueurs, on peut admirer des phases de jeu,
02:21 on peut admirer la façon dont il a su également réinventer tactiquement cette équipe
02:25 tout au long de la saison. On pourrait en faire des heures là-dessus.
02:28 Et en même temps, rester complètement froid.
02:30 C'est ça qui est un petit peu le paradoxe Guardiolien.
02:33 Mais de toute façon, c'est un paradoxe qui existait déjà quand il était à Barcelone.
02:36 C'est un paradoxe qu'on a connu également quand il était au Bayern,
02:39 mais qui alors là est à la puissance 10 à cause de la façon dont Manchester City
02:43 a construit ce succès et de la façon dont il écrase littéralement.
02:48 C'est-à-dire que la saison n'a pas commencé, qu'on sait déjà qui sera le favori,
02:53 l'hyper favori pour la saison à venir.
02:55 Et ça pose problème.
02:57 Ça pose d'autant plus problème qu'on se demande, mais d'où va venir le challenge l'année prochaine ?
03:02 Parce que Jürgen Klopp n'est plus là, ne sera plus là.
03:05 Hélas, hélas, hélas. Arsenal sera toujours là, mais bon...
03:10 Il va falloir qu'il se renforce encore, qu'il fasse mieux que 89 points.
03:13 89 points !
03:15 C'est un total de points avec lesquels tu es champion, les doigts dans le nez, les mains dans les poches.
03:19 Si une telle chose est possible, ce que je ne crois pas, il n'y a encore pas si longtemps que ça.
03:23 Avant l'arrivée de ce duopole Liverpool-Manchester City,
03:26 où tout d'un coup, ça devient la norme d'avoir plus de 90 points, ce qui est hallucinant.
03:30 [Musique]

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