Connaissez-vous Élisabeth Chevanne ? Il s'agit de l'une des figures emblématiques du cyclisme féminin en France. La Bourguignonne a tout d'abord eu une grande carrière de coureuse dans les années 1990-2000. Elle a notamment été sacrée Championne du Monde Juniors et Championne d'Europe Espoirs, avant de remporter plus tard une étape du Tour de France féminin (qui s'appelait à l'époque "La Grande Boucle féminine internationale", ndlr). Depuis quelques années, Élisabteh Chevanne est revenue à l'actualité, puisqu'elle a pris le rôle de directrice du Tour Féminin International des Pyrénées. Après une première édition en 2022 qui s'est très bien passé, 2023 a tourné au fiasco. Mais rien ne peut décourager celle qui vit désormais en région paloise, puisqu'elle continue l'aventure en 2024, avec la 3e édition du TFIP (14 au 16 juin). C'est à cette occasion que Cyclism'Actu est allé la rencontrer, pour revenir sur son parcours et ces derniers mois agités. L'Entretien Cyclism'Actu avec Élisabeth Chevanne, c'est maintenant.
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00:00 [Musique]
00:03 C'est toujours un moment particulier car c'est le lancement officiel de l'épreuve.
00:07 Celle-ci restera assez émouvante car après le dénouement difficile de l'année passée
00:13 et les difficultés que nous avons pu rencontrer pour que cet événement puisse repartir,
00:16 il fallait vraiment être passionné.
00:19 L'épreuve aura bien lieu et ce sera une réussite, je vous le promets.
00:24 Bonjour Elisabeth.
00:25 Bonjour Cétron.
00:26 Pour ceux qui ne vous connaissent pas, est-ce que vous pouvez un peu vous présenter ?
00:29 Je suis Elisabeth Chevanne, je suis une ancienne cycliste,
00:33 on va dire pas professionnelle car à l'époque le professionnalisme n'existait pas.
00:38 J'ai été au plus haut niveau international en équipe de France.
00:42 J'ai fait 18 ans de cyclisme au plus haut niveau.
00:49 J'ai commencé dans les catégories cadettes.
00:53 J'ai commencé à gagner des courses dès la première année avec 4 courses,
00:57 après 11 courses.
00:59 Dès la deuxième année, je suis faite 4e du championnat de France.
01:02 Après, je suis devenue championne du monde en 1993,
01:06 après une deuxième place en 1992 et championne d'Europe en 1997,
01:11 après une troisième place l'année d'avant.
01:13 Après, j'ai gagné des grandes courses internationales
01:18 parce que j'étais quand même bien dans les courses par étapes.
01:21 J'ai fait 6e d'un grand tour, une étape du Tour de France, un maillot à poids.
01:26 J'ai gagné le Tour d'Ardèche qui existe encore,
01:29 les grandes courses au placement général.
01:31 Dès que la route s'est levée, j'étais très forte en montagne.
01:37 J'ai gagné une cinquantaine, soixantaine de victoires à peu près.
01:44 J'ai arrêté ma carrière en 2006.
01:47 J'ai vraiment stoppé le vélo.
01:51 J'ai fait un an de triathlon et j'ai arrêté.
01:53 J'ai eu deux petites filles.
01:55 Depuis maintenant 2002, parce que les quatre dernières années,
02:00 j'avais un contrat d'insertion professionnelle chez Orange,
02:05 où je suis toujours.
02:06 Cela fait maintenant 21 ans que je travaille chez Orange.
02:10 J'ai su évoluer au niveau de l'entreprise.
02:13 Il y a 4-5 ans, c'est en 2019,
02:18 on a décidé avec Marion Pigny de créer l'association française des croix cyclistes
02:25 qui a pour but de professionnaliser les femmes cyclistes.
02:29 En même temps, j'ai eu l'idée de créer cette épreuve
02:36 parce qu'il manquait des courses par étapes au niveau du calendrier international en France.
02:45 Alors qu'à l'époque, il y a 20 ans de cela,
02:48 on avait plein d'épreuves de courses par étapes qui existaient,
02:53 des grandes courses qui nous ont permis d'évoluer.
02:56 Je trouvais qu'il en manquait parce qu'aujourd'hui, il n'y en a que quatre en France.
03:00 Du coup, il fallait retrouver une grande course par étape
03:04 où les filles puissent s'exprimer sur des terrains
03:09 qu'elles pouvaient retrouver comme le Tour de France,
03:12 avec des cols à monter, à grimper, comme on a vu il y a quelques années.
03:16 Du coup, j'ai décidé à l'époque avec Marion de créer cette épreuve.
03:22 Et puis, comme on ne pouvait pas tout cumuler,
03:26 parce que c'est vrai qu'on était représentant des athlètes
03:34 et on ne pouvait pas aller à l'encontre de notre organisation.
03:37 Donc, j'ai décidé de créer une nouvelle association
03:40 qui est le comité d'organisation du Tour féminin international des Pyrénées.
03:44 Elle a été créée le 2 novembre de l'année dernière.
03:47 Et donc, on a créé cette troisième édition
03:52 qui va se dérouler du 14 au 16 juin cette année, pour 2024.
03:56 Avant de revenir spécialement sur ce Tour féminin international des Pyrénées,
04:01 d'un point de vue plus général,
04:04 qu'est-ce que vous pensez de l'évolution du cyclisme féminin ?
04:07 On sait que ça s'est beaucoup démocratisé,
04:09 notamment avec l'arrivée du Tour de France Femmes avec Zouïf
04:12 et de toutes les épreuves qui vont autour, comme Paris-Roubaix et compagnie.
04:15 Quel est votre point de vue là-dessus ?
04:17 Mon point de vue, c'est que ça a énormément évolué en l'espace de...
04:22 Là, maintenant, depuis l'arrivée du Tour de France Femmes avec Zouïf,
04:25 c'est vraiment ça qui a permis de franchir un cap
04:29 et d'avoir une certaine reconnaissance qu'on n'avait pas.
04:33 Parce que pendant...
04:35 J'ai vécu des années où j'ai fait 14 Tours de France,
04:40 ce n'était pas du tout médiatisé comme ça peut l'être aujourd'hui.
04:44 Oui, c'était une autre organisation.
04:46 C'était une autre organisation.
04:47 A l'époque, c'était Pierre Boué qui organisait.
04:50 Il y a eu le Tour de France organisé par ASO.
04:53 La première année, c'était 1984.
04:55 Ça a duré 3-4 ans.
04:58 En 1989, ça s'est arrêté et ça a été repris.
05:02 Il y a eu le tour de la communauté européenne
05:05 pendant ces années entre 1989 et 1992.
05:09 Ça a été arrêté en 1991.
05:13 Et en 1992, c'est Pierre Boué qui a recréé ce Tour de France Femmes
05:17 qui a duré quelques années.
05:20 Ça a continué encore après que j'ai arrêté le vélo.
05:25 Je crois que c'était jusqu'en 2009.
05:27 C'était une très belle époque.
05:29 Ça a duré 15 jours.
05:30 Il y avait des médias, mais pas comme ça peut l'être aujourd'hui.
05:37 C'est structuré aussi.
05:39 A l'époque, c'était des équipes nationales.
05:41 Aujourd'hui, c'est des équipes…
05:44 J'ai connu quand même la période où on a eu des équipes semi-pro.
05:50 On a eu des petits salaires, mais c'était rien du tout.
05:53 Ce n'étaient pas des vrais salaires.
05:55 C'étaient des défraiements.
05:57 C'est là que ça a commencé.
05:59 Et là, maintenant, c'est des vraies équipes professionnelles
06:03 comme à l'équivalent des hommes aujourd'hui.
06:07 Aujourd'hui, elles gagnent très bien leur vie.
06:09 Je les retiens.
06:10 Maintenant, vous êtes directrice du Tour féminin international des Pyrénées.
06:16 Pour revenir un peu chronologiquement,
06:19 vous avez lancé cette épreuve en 2022.
06:21 Une première édition qui s'est très bien passée.
06:24 Vous avez de belles têtes d'affiches et compagnie.
06:27 En 2023, ça partait bien.
06:29 Une start list très complète avec certaines des meilleures équipes internationales
06:33 comme Jumbo-Bismarck et compagnie.
06:35 Mais ça s'est assez mal terminé.
06:38 Avec des problèmes sécuritaires, on a eu aussi l'annulation de la dernière étape.
06:43 De votre point de vue en tant que dirigeante de cette course,
06:47 qu'est-ce qui s'est passé et qu'est-ce qui a fait que ça a un peu tourné au fiasco ?
06:52 On n'a déjà pas eu de chance.
06:54 C'est vrai que sur la première étape, il y a eu des soucis.
06:58 Il y a eu une chute d'entrée,
07:01 alors qu'elle n'a rien à voir avec la sécurité.
07:05 C'était un terrain glissant parce qu'il n'y avait plus.
07:09 Beaucoup de nervosité, des différences peut-être de niveau.
07:13 Il y a eu une chute en tout cas.
07:15 Et puis, il y a eu des problèmes de sécurité à cause des motos,
07:19 des motards qui n'ont pas fait forcément le travail qu'il aurait eu besoin.
07:25 Il fallait arrêter les véhicules.
07:29 Parce qu'on est dans une bulle course.
07:32 Il y avait deux gendarmes, peut-être pas suffisamment.
07:36 Ce n'était pas suffisant pour l'épreuve.
07:39 Et en même temps, les gendarmes qui demandaient d'arrêter,
07:43 mais qui ne se stoppaient pas en drapeau jaune et qui n'étaient pas relayés.
07:47 Du coup, les voitures redémarraient.
07:50 C'était dangereux.
07:53 Il n'y a pas eu d'accident, mais ça a créé un peu de détention.
07:57 Le fait aussi qu'il y ait eu cette chute en début de course,
08:05 il y a une fille qui a cassé son casque,
08:10 qui est venue à notre hauteur et qui a demandé le médecin.
08:14 Sauf que le médecin avait été immobilisé quelques kilomètres plus avant par un malaise.
08:21 Donc, on a demandé de neutraliser la couche.
08:26 Mais ça a créé beaucoup de confusion dans la tête des filles
08:28 parce qu'elles croyaient que c'était à cause de la sécurité.
08:30 Donc, il y a eu à la fin, il y a eu aussi l'arrivée à Lourdes,
08:33 où il manquait quelques signaleurs aussi.
08:36 Il manquait la police, qui n'était pas au carrefour qu'il était prévu.
08:43 Et puis, un coup de malchance, les motards ont été…
08:50 Il y a quelqu'un au niveau de la direction de course,
08:54 enfin pas de la direction de course, mais en tout cas,
08:56 quelqu'un qui a parlé au micro pour dire de stopper les motards
08:59 sur le tour d'arrivée qu'il y avait à Lourdes.
09:03 Et du coup, tout ça a créé un peu de confusion.
09:07 Les voitures qui sont arrivées en contre-sens
09:10 et qui ont généré en tout cas beaucoup de mécontentement
09:14 de la part de certaines filles, pas de toutes,
09:17 parce que ça peut arriver, il y a eu déjà des…
09:20 C'est déjà arrivé sur plein d'autres courses,
09:23 de niveau World Tour, donc nous, on ne méritait pas ça.
09:26 Mais en tout cas, on a eu une réunion avec le CPA
09:31 pour expliquer que le lendemain, tout ça, ça allait être rectifié.
09:35 On allait faire une réunion et puis en plus,
09:36 on allait avoir plein de signaleurs le lendemain et le surlendemain.
09:39 Donc on a fait une réunion avec l'ensemble des motards, chauffeurs,
09:45 tout ce qui était personnel, sécurité, qui était prévu.
09:49 Et puis du coup, on a neutralisé les 25 premiers kilomètres,
09:53 comme c'était demandé par l'ensemble des filles.
09:57 Ça s'est plutôt bien passé, ça s'est même très bien passé,
10:00 sauf qu'en fait, au bout de… On n'a pas eu de chance non plus.
10:06 On arrive à l'estelle des Taram et du coup, il y a la voiture ouvreuse
10:12 qui arrive tardivement.
10:15 Entre-temps, il y a une bétaillère qui est arrivée,
10:19 qui est rentrée dans le petit village,
10:20 qui a bloqué la moitié de la route.
10:21 Et les filles se sont encore emportées en disant que ça continue.
10:25 Sauf qu'en fait, là, ce n'était pas notre fait et qu'elle avait été arrêtée.
10:29 Ce n'est pas parce qu'elle ne pouvait pas avoir toute la route.
10:32 Ce n'est pas autorisé dans un arrêt électoral.
10:35 Aujourd'hui, on arrête des voitures, des véhicules
10:40 quand la voiture ouvreuse arrive.
10:42 Ça s'appelle un… Je n'ai plus le terme.
10:46 En tout cas, elle s'arrête le temps de la bulle course
10:49 et du coup, après, elles peuvent repartir.
10:51 Du coup, ça a bloqué.
10:53 Elles se sont emportées, donc elles ont neutralisé plus ou moins la course
10:57 sur cette deuxième étape jusqu'à l'arrivée à Lourdes
11:00 où là, elles ont fait les 19 derniers kilomètres à fond
11:03 pour la montée finale à Otakam.
11:05 Et le soir même, il y a eu 3-4 filles qui ont créé un groupe
11:10 et qui ont fait monter un peu la mayonnaise
11:15 et qui sont montées au créneau par le CPA
11:19 pour monter au créneau au niveau de l'UCI pour demander l'annulation.
11:22 Et du coup, on n'a rien pu faire.
11:25 Donc, c'est une décision.
11:26 Le problème, pour moi, c'est une décision politique
11:28 parce que deux jours après notre épreuve,
11:30 il y avait le séminaire sur la sécurité
11:34 pour la première fois dans l'histoire.
11:36 Et pour moi, ils se sont servis de notre course
11:40 pour dire, vous voyez, on a annulé l'épreuve.
11:46 Voilà, l'UCI, c'est aussi annuler des épreuves.
11:51 Oui, c'est pour montrer l'exemple.
11:54 Oui, c'est une décision dure
11:56 parce qu'en fait, on n'est que des bénévoles.
11:59 Moi, je n'ai pas de ça.
12:03 L'ensemble de l'organisation a été vraiment touché.
12:08 Ça a été très dur parce que c'est un an de travail.
12:11 Il y a des collectivités, des partenaires.
12:14 Et je comprends la sécurité, mais ça ne méritait pas une annulation.
12:18 Et il y avait beaucoup de filles qui voulaient qu'on continue à courir.
12:21 Et on pouvait certifier que ça serait bien passé
12:24 sans que la dernière n'arrive pas.
12:26 On imagine que ces moments ont été difficiles,
12:29 notamment sur les premières semaines après le qualifié d'échec.
12:34 Qu'est-ce qui s'est passé en interne ?
12:36 Est-ce que vous avez directement pensé à reprendre les règles de la course
12:41 et à essayer de la faire continuer ?
12:43 Je savais déjà où il y avait eu des erreurs.
12:47 Donc, je savais déjà ce qu'il fallait corriger.
12:50 Après, j'ai un peu subi parce que je ne pensais pas
12:55 que le club de l'ESCAR n'allait pas repartir.
12:59 Il fallait absolument un club support.
13:01 J'ai appelé tardivement que le club de l'ESCAR ne repartirait pas.
13:05 J'ai appelé ça pour vous dire que c'était mi-septembre.
13:10 Dans ma tête, j'allais repartir.
13:13 J'ai accusé le coup le soir même de la dernière étape.
13:18 Mais dans ma tête, je n'ai jamais pensé que j'allais arrêter.
13:22 J'allais continuer.
13:24 Je ne voulais pas abandonner parce que c'est quelque chose qui me tient vraiment à cœur.
13:28 Pour le développement du cyclisme féminin, je fais ça parce que…
13:32 J'ai deux petites filles qui ont 9 et 12 ans.
13:36 Je vois dans leurs yeux quand je les amène sur les courses.
13:41 Elles ont les yeux qui brillent.
13:43 Je voulais justement pouvoir faire vivre ça au vélo féminin à toutes ces petites filles
13:49 pour leur donner envie de pratiquer ce sport.
13:52 C'est pour ça que j'ai tenu pour continuer.
13:57 Après, maintenant, c'est vraiment une belle course.
14:03 Je sais qu'il y a beaucoup de managers d'équipe qui sont venus vers moi,
14:07 qui étaient désolés pour moi, qui voulaient que ça continue,
14:10 qu'ils reviennent cette année.
14:13 Le CEPA m'a dit qu'il y avait beaucoup d'équipes qui trouvaient que cette course était importante
14:18 et qu'il fallait qu'elle continue.
14:20 L'UCI m'a encouragée, m'a soutenue aussi, m'a raccordé sa conscience.
14:25 La Fédération française du cyclisme m'a beaucoup aidée,
14:28 m'a accompagnée dans les moments difficiles au mois de septembre,
14:31 quand je me suis retrouvée seule, m'a accompagnée voir les gendarmes.
14:35 Après, j'avais un réseau qui m'a permis de tenir.
14:42 Tout doucement, je me suis entourée et j'ai reformé un nouveau comité d'organisation.
14:48 Quand on voit ce qui s'est passé en 2023, on a vu beaucoup de gens en dire
14:52 qu'il faut un peu être fou pour continuer après un tel scénario qui est un peu tourné à la catastrophe.
14:59 Il faut y aller quand même et il faut être un peu fou pour pouvoir continuer l'aventure.
15:05 Non, je ne pense pas être folle.
15:07 Ce n'était pas une grosse catastrophe.
15:11 Il n'y a pas eu de chute à cause de la sécurité, il n'y a pas eu d'accident.
15:15 Là, ça aurait été vraiment le fiasco si il y avait eu des gros accidents
15:17 comme ça peut arriver sur d'autres courses.
15:19 Il n'y a eu aucun accident dû à la sécurité.
15:25 Il manquait des choses qui n'allaient pas,
15:28 donc je savais comment corriger et c'est ce que j'ai mis en place.
15:33 Après, je suis quelqu'un de passionné et qui a vraiment envie de développer ce cyclisme féminin.
15:44 La fédération me fait confiance.
15:47 Elle m'a d'ailleurs donné une petite mission pour développer le cyclisme féminin en France,
15:56 le secteur proféminin en tout cas.
15:59 Du coup, tout ça m'a en tout cas aidée à continuer.
16:08 J'ai eu aussi des partenaires qui ont été présents tout de suite,
16:13 avec qui j'ai beaucoup échangé.
16:15 Il ne fallait pas que je lâche.
16:19 Josip Waito qui m'a beaucoup aidé aussi.
16:25 Et puis toute mon équipe qui m'apporte aussi,
16:29 parce qu'il y avait dans le comité d'organisation de l'année dernière,
16:33 des gens qui m'ont suivie et qui m'ont accompagnée.
16:36 Ma maman qui a été bien présente aussi,
16:39 qui a été présente le soir, qui m'a soutenue,
16:43 parce qu'elle savait tout le travail que j'avais pu effectuer.
16:47 Mes enfants, mes petites filles qui ont trouvé ça dur.
16:52 Mais tout ça, ça m'a apporté.
16:54 Je n'étais pas toute seule.
16:56 Du coup, mon esprit de combattante et de compétitrice
17:00 fait qu'en tout cas, j'ai continué.
17:05 D'un point de vue plus professionnel,
17:08 est-ce que ça a été compliqué de retrouver du monde pour organiser,
17:13 mais aussi pour sponsoriser la course,
17:16 après ce qui s'est passé en 2023,
17:18 ou ça s'est fait un peu tout seul ?
17:21 Je ne vais pas vous cacher que ça a été difficile.
17:25 Il y a eu un partenaire qui est parti déjà.
17:29 Ce n'était pas forcément pour la raison de ce qui s'est passé.
17:33 Après, j'ai eu un partenaire qui pensait que la course allait s'arrêter
17:39 et qui était persuadé que la course allait s'arrêter
17:42 parce qu'il n'y avait plus de support.
17:44 Il y a eu des choses qui ont été véhiculées,
17:47 qui ont fait qu'il y en a qui étaient prêts à se retirer.
17:51 Il a fallu les réembarquer.
17:53 Il a fallu convaincre.
17:56 Ce n'était pas si simple parce que j'ai passé des heures
18:01 à batailler au téléphone, à envoyer des mails.
18:06 Malgré tout, j'ai toujours été soutenue des gens,
18:11 même des gens d'Amour et Sport Organisation,
18:13 avec qui j'ai eu des échanges.
18:16 En tout cas, je n'ai jamais été toute seule.
18:19 J'ai toujours eu des gens qui m'ont portée pour me dire
18:22 « ne lâche pas Elisabeth, il faut que cette course ait lieu ».
18:25 Maintenant, on va un peu parler de l'édition 2024
18:29 qui arrive du 14 au 16 juin.
18:32 On sait qu'il y a quelques équipes qui ne seront plus présentes
18:38 ce qui avait été le cas les dernières années.
18:40 Est-ce que certaines se sont montrées réticentes
18:43 par rapport à ce qui s'est passé l'année dernière ?
18:45 Ou comme vous l'avez expliqué en conférence de presse,
18:48 c'est aussi dû au calendrier international ?
18:51 Non, parce que j'ai eu de grosses équipes au téléphone,
18:54 comme les Day Work, qui avaient la volonté de venir.
18:57 Le problème, c'est qu'il y a le Tour de Suisse
18:59 qui se retrouve en même temps.
19:01 C'est un problème de calendrier cette année.
19:02 C'est très compliqué parce qu'il y a eu des courses
19:04 qui ont été avancées à cause des JO.
19:06 Il y a les championnats nationaux qui ont été avancés.
19:09 Il fallait que je trouve aussi un créneau
19:12 où mon directeur de sécurité soit disponible.
19:15 Lui, il est aussi représentant des athlètes
19:18 sur le Criterium du Dauphiné.
19:20 Je ne pouvais pas faire le week-end d'avant.
19:22 En même temps, j'avais l'arrivée.
19:24 Il y a Mathieu Ladanus qui organise le week-end d'avant mon épreuve
19:30 avec le départ à Nailles.
19:33 Mon départ de la dernière étape était à Nailles.
19:35 C'était compliqué.
19:36 Il fallait vraiment trouver une date.
19:38 C'est tombé là.
19:39 C'est tombé en même temps que le Tour de Suisse.
19:41 Le Tour de Thuringe aussi, si je ne me trompe pas.
19:43 Le Tour de Thuringen aussi.
19:44 Thuringen, pardon.
19:45 Deux épreuves en face.
19:48 C'est comme ça.
19:51 C'est un créneau que la fédération m'a proposé.
19:53 J'ai dit que j'acceptais.
19:55 Le problème, c'est qu'on a aujourd'hui encore des difficultés
19:59 au niveau international.
20:01 Il y a des équipes qui peuvent mettre deux équipes en même temps,
20:07 deux parts et d'autres, de front.
20:09 C'est un peu plus compliqué.
20:11 Mais là, en plus, c'est les JO.
20:14 En plus de ça, il y a des filles qui préparent les JO,
20:17 qui sont dans des camps d'entraînement
20:19 pour préparer ces JO en altitude.
20:21 Plus que celles qui font de la piste.
20:23 Plus que celles qui font de la piste, etc.
20:25 Tout ça, c'est compliqué de trouver.
20:28 J'ai eu SDWAP.
20:29 En tout cas, ce n'est pas par rapport à ce qui s'est passé l'année dernière.
20:32 J'ai eu des gens de UAE aussi qui voulaient venir,
20:36 mais ça a été compliqué.
20:38 J'ai eu Canyon SRAM.
20:42 J'ai eu des Human Power Elf, c'est pareil.
20:46 Ils étaient sur le tour de Suisse,
20:48 mais en fait, il y en a beaucoup qui ne pouvaient pas.
20:50 Et Trek, par contre, eux, ils auraient pu envoyer cette équipe ici.
20:55 Sauf qu'en fait, il y a beaucoup de filles qui habitent les Pays-Bas
20:59 et qui font de suringai.
21:01 C'était la place dans le calendrier qui était un peu compliquée.
21:06 Malgré tout, j'aurais un beau plateau.
21:08 Franchement, avec des filles de poste haut.
21:12 J'ai quand même FDJ Suisse qui m'avait promis d'être une deuxième équipe
21:19 sur mon épreuve.
21:21 Ils l'ont fait.
21:22 J'aurais quand même, je pense, des filles de valeur sur le tour des Pyrénées.
21:27 Après, j'ai Arkea, Cofidis, qui marche très bien en ce moment.
21:31 Oui, c'est certaines des meilleures équipes du deuxième niveau.
21:34 Space, c'est des équipes continentales, mais qui font les épreuves en tour.
21:38 Oui, c'est ça.
21:39 Qui vont participer au tour quelques mois plus tard.
21:42 Exactement.
21:43 Après, j'ai Comuji La Fabrique qui marche bien aussi.
21:46 J'ai l'équipe Loto aussi, des Smyr.
21:50 J'ai l'équipe Vipinq, Mendelstejk, Enecat.
21:53 Tout ça, c'est des équipes espagnoles.
21:55 J'ai Laboral Kucha qui marche très bien aussi.
22:00 Le Centre Mondial de Cyclisme, une équipe mexicaine dont une
22:03 partie fait au Géo.
22:05 J'ai une équipe portugaise, vraiment composée de filles au niveau international.
22:11 En tout cas, pour l'instant, il y a 18 équipes validées.
22:14 Il y en a deux qu'on va valider cette semaine.
22:18 J'aurai 20 équipes au départ.
22:20 Je pense que c'est bien que ça donne la possibilité à d'autres
22:24 de pouvoir gagner ce type de course parce que je pense que ça leur servira.
22:29 Celle qui gagnera la course, ce sera une grande dans les prochaines années.
22:33 Ok, très bien.
22:35 Est-ce que tu peux aussi nous présenter le parcours,
22:38 notamment cette arrivée à Lobisque ?
22:41 Il y a vraiment cette volonté d'avoir une arrivée au sommet.
22:45 Si j'ai bien compris, de ne pas faire trois étapes de très haute montagne,
22:48 très difficile.
22:49 Est-ce que tu peux nous expliquer ça ?
22:50 C'est ça.
22:51 La première étape va se dérouler entre Boudon, le grand départ en 65,
22:57 et Lourdes.
22:59 Il y aura 129 km.
23:02 C'est un parcours pas trop dur parce qu'on ne voulait pas que ça soit trop dur d'entrer,
23:07 que ça arrive déjà, que ça soit tout dépoussé.
23:11 Que tout soit joué dès le premier jour.
23:13 Il y a deux côtes à l'arrivée, mais c'est juste une petite mise en bouche
23:18 pour le lendemain.
23:20 La deuxième étape se déroulera entre Kerfit-Nissalas et le col de Lobisque.
23:25 Là, on voulait quand même un code mythique.
23:28 Le début d'étape est relativement facile à part Aspen-en-Lavedon
23:31 où il y a une petite montée qui fait 2 km.
23:33 Mais après, rien de méchant jusqu'au départ à la Reims,
23:37 où il y a une montée de Lobisque.
23:39 C'est les 16 derniers kilomètres qu'il faudra regarder.
23:41 C'est les 16 derniers kilomètres qui vont faire mal.
23:44 Mais je pense qu'il n'y aura pas beaucoup d'écart malgré tout
23:47 et que ça va permettre de garder du suspens jusqu'au lendemain.
23:50 Là, les filles vont pouvoir se livrer à une belle bataille
23:53 où il y aura de nombreuses côtes.
23:54 Je n'ai pas répertorié le nombre de côtes qui viennent,
23:56 mais il y en a quelques-unes.
23:58 Entre Nailles et Bosc-la-Rose, c'est le 16 juin.
24:01 Et là, l'étape fait 125 km.
24:03 Très bien.
24:04 Simplement pour finir,
24:05 qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter pour cette édition 2024 et pour la suite ?
24:09 Déjà, que ça réussisse.
24:11 Que les filles délivrent vraiment des belles émotions.
24:15 Qu'on ait beaucoup de public sur le bord des routes
24:19 pour les encourager parce qu'elles le méritent aussi.
24:21 Vraiment.
24:22 Et puis que ça soit…
24:27 Qu'elles se pérélisent dans le temps.
24:32 Parce que vraiment, c'est une épreuve qui mérite d'être dans le calendrier,
24:37 de s'inscrire définitivement et qu'elles deviennent World Club.
24:40 Très bien.
24:41 Merci beaucoup d'avoir accordé cette interview à Cité Smactu.
24:44 On vous souhaite du bonheur
24:47 et que cette édition 2024 se passe très bien.
24:50 Merci.
24:51 [Musique]