La bande de "Alice jusqu'à minuit" réagit aux propos de l'écrivain sur le conflit israélo-palestinien
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00:00 À les prochains sujets, Salman Rushdie, l'écrivain qui a pris la parole sur le conflit israélo-palestinien
00:07 et plus particulièrement les manifestations étudiantes anti-israéliennes
00:12 et qui, comme à son habitude, a eu des propos tranchés qui risquent de ne pas faire l'unanimité.
00:18 On va expliquer le contexte dans un instant, mais d'abord, regardez un extrait.
00:21 S'il y avait un État palestinien, il serait dirigé par le Hamas.
00:28 Et cela en ferait un État de type taliban. Vous savez, ce serait un État client de l'Iran.
00:34 Est-ce que les mouvements progressistes de la gauche occidentale veulent créer ?
00:40 D'avoir un autre État taliban, un autre État semblable à l'Ayatollah, au Moyen-Orient, juste à côté d'Israël ?
00:49 Il faut rappeler effectivement, Géraldine, qui il est ? Pourquoi c'est loin d'être anodin que ce soit lui qui dise cela ?
00:56 Ce n'est pas anodin. Samanj Rojdi, si vous voulez, c'est un condamné à vivre.
01:00 L'écrivain a survécu de justesse en 2022 à une tentative d'attentat islamiste.
01:06 Il a perdu un oeil d'ailleurs.
01:07 Et pourchassé jusqu'au bout du monde par les islamistes depuis des années.
01:12 Donc oui, il sait de quoi il parle. Et là, dans cette interview au journal allemand Bild, il interroge finalement.
01:20 Il demande à ces jeunesses occidentales qui manifestent.
01:23 Mais pourquoi ? Très bien, vous manifestez votre émotion face aux milliers de morts palestiniens et c'est normal.
01:30 Mais pourquoi soutenez-vous souvent le Hamas, qui est une organisation fasciste, terroriste ?
01:39 Et il les prévient. Le Hamas, oui, si aujourd'hui il avait son État, lui qui a pourtant toute sa vie prôné pour une solution à deux États.
01:48 Le problème, c'est que si c'était aujourd'hui qu'il y avait un État palestinien, il serait dirigé par le Hamas.
01:53 Et effectivement, ce serait un État taliban.
01:56 Je trouve que cette intervention est importante et c'est une double tragédie.
01:59 Tragédie pour les Palestiniens dont on vit effectivement la réalité aujourd'hui, qui sont pris en otage d'une organisation qui est totalitaire.
02:08 Et tragédie aussi pour nous, parce que quand ils demandent pourquoi, j'ai envie de lui dire mais moi, je suis française, monsieur Salman Rushdie.
02:15 Et nous, on est habitués, vous voyez. On a eu André Gide qui démystifiait le régime stalinien en 1936.
02:21 On a eu Sartre. Et puis après, on a eu toute l'indépendance de gauche qui a défendu la Chine maoïste, les Khmer Rouges.
02:30 On a eu Michel Foucault qui magnifiait la révolution iranienne.
02:34 Alors on a quand même un historique lourd, je dirais même massif, de compromissions des intellectuels de gauche
02:41 avec les régimes les plus sanguinaires qu'ait eu la planète.
02:45 Alors vous voyez, ça l'étonne, mais c'est vraiment une spécificité française.
02:49 Autre particularité française, c'est la bienveillance du reste de l'élite vis-à-vis de cette jeunesse progressiste.
02:59 Mais tout simplement pourquoi ? Parce que ce sont ses enfants. Donc oui, on ne va pas taper sur ses enfants.
03:04 Je pense que ça traduit aussi la misère et l'effondrement de nos sociétés méricocratiques.
03:15 En fait, ces jeunes qui manifestent aujourd'hui pour défendre le Hamas, ils n'ont rien à faire à l'université dans une démocratie normale.
03:22 Ils n'y seraient pas, ils n'ont pas le niveau intellectuel pour y être.
03:25 Alors je me permets de préciser que si ces jeunes étaient sur ce plateau, ils vous diraient peut-être qu'ils ne manifestent pas pour défendre le Hamas,
03:32 mais plus pour défendre le sort de la population par les cimiettes.
03:36 "From the river to the sea", ça c'est la destruction d'Israël.
03:39 Ça ne résume pas la manière globale qu'on y vit.
03:43 Ce qui est vrai, c'est que ce que dit Charline est vrai. On pourrait rajouter à la liste Mohamed Alsouri,
03:48 qui est l'idéologue de Daesh, qui a été formé dans des écoles d'ingénieurs françaises, et qui est celui qui a inventé le djihadisme d'atmosphère.
03:56 Donc ça effectivement, on a une grande tradition et pendant très longtemps justement, on nous a fait croire et on a espéré que pour lutter contre l'antisémitisme,
04:05 pour lutter contre tout ça, il fallait de l'éducation. Et on s'aperçoit que c'est exactement le contraire qui s'est malheureusement passé.
04:10 C'est dans les universités d'élite en France, mais aussi aux États-Unis, Princeton, Harvard, le HESS, Sciences Po, qu'on a eu les montées les plus violentes d'antisémitisme.
04:20 Mais parce qu'on a un problème de sélection des élites.
04:22 Non, parce que surtout on enseigne. En fait, ce qui est intéressant, c'est qu'est-ce qu'on enseigne dans ces universités.
04:26 Et pourquoi aujourd'hui on a ça, c'est parce qu'en fait, ce qu'on enseigne d'abord, c'est la culpabilisation et une haine vis-à-vis du blanc.
04:35 Et parce qu'il y a un courant indigéniste qui considère que les Juifs sont des super blancs, eh bien on a cette volonté-là très agressive,
04:43 et qui fait qu'aujourd'hui, on a des mouvements en plus qui sont aussi instrumentalisés.
04:46 Parce que derrière les manifestations qu'on a dans les universités françaises, on sait qu'on a des réseaux de frères musulmans,
04:53 on sait qu'on a des boucles télégrammes qui sont menées par des Iraniens, et on sait tout ça.
04:58 Eh bien, il ne faut pas être naïf, et on a à la fois un terreau qui est très fertile, parce qu'effectivement, on a laissé faire ça,
05:04 et puis on a aussi des agences étrangères et islamistes qui sont aussi...
05:08 Donc vous êtes d'accord avec ce que dit Salman Rushdie ?
05:11 Totalement, et très courageux depuis toujours.