C'est l'une des chanteuses cultes du paysage musical français et elle fête cette année ses 60 ans de carrière ! Nicoletta sort un coffret intégral regroupant... 309 chansons !
La liberté d'être indépendant dans le milieu, ses collaborations avec Joey Starr ou Bernard Lavilliers, la seconde jeunesse de son tube Filo Maravilha : Nicoletta nous parle de 60 ans de souvenirs au micro d'Emilie Mazoyer dans Décibels.
La liberté d'être indépendant dans le milieu, ses collaborations avec Joey Starr ou Bernard Lavilliers, la seconde jeunesse de son tube Filo Maravilha : Nicoletta nous parle de 60 ans de souvenirs au micro d'Emilie Mazoyer dans Décibels.
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00:00 « Décibel », chaque soir dès 19h seulement sur France Bleu.
00:04 Bon j'ai un peu raté la date mais tant pis.
00:06 Bon anniversaire Nicoletta !
00:08 Oui merci, ça va.
00:09 Il est 15 jours de retard.
00:10 Oui, je me dis ça va et puis je me dis sur les comptrons comme ça les 20 ans, les 30 ans.
00:15 Ça fait toujours plaisir.
00:16 Ça peut durer toute l'année.
00:17 Absolument.
00:18 Je suis très contente que vous soyez là avec nous.
00:20 Merci.
00:21 Nicoletta, on va parler de cet objet merveilleux que j'ai entre les mains car je suis une
00:24 vénarde.
00:25 Votre coffret, votre intégrale.
00:27 Il y a 308 chansons.
00:30 309.
00:31 309 chansons.
00:32 J'en ai oublié ! La honte ! La fille a mal compté.
00:35 Non mais ils ont bien fouiné.
00:38 Ils ont retrouvé des inédits.
00:40 Je me suis marrée parce que c'est des chansons qui restent dans un coin et qu'on ne sort
00:45 pas parce qu'on ne les choisit pas.
00:47 Ou j'ai des essais.
00:48 C'est surtout à mes débuts.
00:50 Alors il y en a une en italien, il y en a une en anglais.
00:52 Mais j'ai rigolé.
00:54 C'est bizarre.
00:55 Je ne me suis même pas rappelé que je les avais enregistrées.
00:58 Mais c'est ça qui est fantastique.
01:00 Ils étaient sortis de mon esprit.
01:01 Et surtout, je ne sais pas qui les a composées.
01:04 Donc dans les crédits, ce n'est pas marqué.
01:07 On les cherche.
01:08 C'est marqué tout droit réservé.
01:09 Voilà.
01:10 Signalez-vous si vous reconnaissez une de vos compos dans le coffret, Nicoletta.
01:12 Je pense qu'ils avaient dû déposer à l'Assassem, j'espère, pour eux.
01:15 On leur souhaite.
01:16 Alors ce qui est incroyable avec vous, Nicoletta.
01:19 Enfin, il y a plein de choses qui sont incroyables.
01:20 Déjà, votre voix, que je trouve dingue.
01:24 Et vos talents d'interprète.
01:26 Votre éclectisme immense.
01:28 Vous pouvez être rock, vous pouvez être brésilienne, vous pouvez être gospel.
01:32 Enfin, voilà, c'est fou.
01:33 Et à la fois, star que vous êtes.
01:35 Mais vous ne vous la pétez pas du tout.
01:37 Mais pourquoi je me la péterais ?
01:38 Vous pourriez, je vous signale.
01:39 Ça n'existe pas, ça.
01:40 Ah bon ?
01:41 Dans le mode éducation.
01:42 Ah, c'est ça.
01:43 Non, ça n'existe pas.
01:44 Ma grand-mère disait toujours, il ne faut pas péter plus haut qu'on l'ait les fesses.
01:47 Elle a tellement raison.
01:50 Non, je pense que c'est beaucoup plus pratique et facile d'être soi-même que de jouer un rôle.
01:59 On se doit d'être à son affaire quand on est un artiste, quand on fait ce qu'on a à faire.
02:05 C'est-à-dire, quand tu arrives sur scène, tu chantes le mieux possible, tu fais plaisir
02:08 à ton public.
02:09 On est là pour les entertainment.
02:10 C'est-à-dire pour les distraire, les ambiancer, les rendre heureux, leur donner parfois, et
02:16 je l'espère, c'est ce que je préfère, du frisson.
02:19 Vous savez, quand je sors de scène et que quelqu'un me dit "ah, vous m'avez donné
02:24 la chair de poule", c'est le plus beau des compliments.
02:26 Croyez-moi.
02:27 Ah, je vous crois.
02:29 Je vous crois.
02:30 Et dans le petit livret en plus qui accompagne votre intégrale, il y a un mot évidemment
02:34 pour votre public.
02:35 C'est ma petit mot.
02:36 Et vous les appelez "chers amis".
02:37 Et vous signez "votre ami Nicoletta".
02:39 J'ai l'impression qu'il y a un truc vraiment très...
02:41 J'ai beaucoup d'amitié pour mon public parce que j'ai un public fidèle.
02:45 Je le remarque dans le récital que je fais.
02:48 Je revois des gens qui viennent me voir après.
02:51 J'ai l'habitude, après chaque concert, de faire une dédicace.
02:54 Donc je les rencontre.
02:56 Ça aussi, tout le monde ne le fait pas.
02:58 Ce qui est fabuleux, c'est que quand je suis à La Rochelle, il y en a qui arrivent de
03:01 Sainte ou de Bordeaux.
03:03 Ils font la route.
03:04 Ça me surprend à chaque fois.
03:06 Alors maintenant, c'est amusant parce que je les reconnais.
03:08 C'est fabuleux.
03:09 "Oh, mais oui, je vous ai vus, mais oui, je me rappelle."
03:13 Ils sont contents, ça leur fait plaisir.
03:14 - Et du coup, votre anniversaire, vous l'avez passé avec le public.
03:19 C'était sur scène pour vos 80 ans.
03:20 - Oui, c'est la première fois qu'ils me chantent "bon anniversaire" après un concert.
03:25 Enfin, à la fin d'un concert.
03:27 Ça m'a ému quand même.
03:28 - C'est beau.
03:29 - Ils ont mis longtemps.
03:30 Ils sont rigolants.
03:33 Je n'avais jamais chanté le jour de mon anniversaire.
03:36 - Et là, cette année ?
03:37 - Ils m'ont fait cette surprise.
03:38 C'était très beau parce que c'était dans une cathédrale.
03:40 C'était vraiment prenant.
03:42 Et j'ai pleuré.
03:43 - Et puis, vous avez la voix qu'il faut, évidemment, pour la cathédrale.
03:47 Ce que je trouve superbe aussi, et ça va dans ce que je vous disais, dans le côté
03:51 vraiment pas star system et pas hautaine, c'est que même vos chansons, même vos plus
03:55 grands tubes ne sont pas sacrés pour vous.
03:58 Ainsi, "Fio maravilla".
04:00 - Vous savez, c'est en train de devenir le tube de l'été.
04:07 - Mais oui !
04:08 - Bah voilà !
04:09 J'adore !
04:10 - Version bonentendeur, Boum Boum !
04:14 - C'est bien maintenant, vous restez chez vous.
04:16 - Et vous avez un nouveau single.
04:18 - Vous êtes dans votre lit, vous dormez tranquille.
04:21 On vous dit un matin, vous nous donnez la permission de vous servir de votre chanson.
04:25 Oui, c'est bien, les mots travaillent pour moi.
04:28 C'est bien.
04:29 - J'adore !
04:30 - Mais la chanson est bonne.
04:32 Vous savez, la chanson est bonne.
04:33 Ils ont eu raison.
04:35 Et ils me connaissent pourquoi ?
04:36 Parce que la maman d'un des deux garçons est une vraie fan.
04:41 Alors, évidemment, ils ont piqué dans la discothèque de la maman.
04:45 C'est pourquoi les parents servent avec leurs choses.
04:47 - Exactement.
04:48 Donc "Fio maravilla" qui est en version comme ça, électro.
04:53 On en parlera d'ailleurs avec Bonentendeur, ils seront nos invités mardi prochain.
04:56 Votre "Mamie Blouf".
04:59 Vous n'avez pas hésité à le partager avec Joey Starr.
05:05 - Oui.
05:06 - Et très récemment, avant-hier, on avait avec nous la jeune Marseillaise Marina Key
05:22 qui a enregistré avec vous "Il est mort le soleil".
05:24 - Elle chante rarement en français.
05:26 J'étais très contente qu'elle partage ce moment avec moi.
05:30 Elle a fait le disque avec moi.
05:32 J'ai fait un disque "Piano et concert" il y a deux ans.
05:37 Elle est incroyable cette fille.
05:40 Elle sait ce qu'elle veut.
05:41 - Ah oui !
05:42 - Ouh là là !
05:43 - Mais, elle nous a dit "Nicoletta, j'ai rarement rencontré quelqu'un d'aussi légendaire
05:54 et d'aussi cool".
05:55 Elle m'a dit "Elle est trop cool, Nicoletta".
05:57 - Bien sûr que j'allais être cool.
05:59 J'allais pas la manger quand même.
06:01 - On a fait "Taratata" toutes les deux.
06:03 C'était merveilleux.
06:04 Mais elle a beaucoup de talent.
06:06 Je trouve qu'elle a une voix exceptionnelle.
06:07 Elle chante vraiment le mieux possible.
06:10 En plus, elle a un talent.
06:12 Elle ne se surchante pas.
06:14 Elle laisse couler la mélodie avec sa voix magnifique et elle chante.
06:20 - Écoutez ce que ça donne.
06:21 "Il est mort le soleil".
06:22 Toutes les deux ensemble, Nicoletta et Marina Key.
06:26 "Il est mort, il est mort le soleil.
06:33 L'ombre est sur ma vie.
06:37 Dans mon coeur la pluie."
06:41 - Ça c'est magnifique.
06:43 "Amour et piano" je crois qu'il s'appelait cet album.
06:47 - Oui, il a été surpris aussi d'avoir comme invité Eric Refas qui est le meilleur
06:52 trompettiste de jazz en France et qui m'a accompagné dans "Où es-tu passé Saint-Germain-des-Prés"
06:59 que Michel Legrand m'avait composé.
07:01 Et dans une reprise de "La solitude" il n'existe pas de béco que j'ai fait en jazz.
07:05 On a l'impression qu'on fait un duo.
07:08 La voix répond à la trompette et vice-versa.
07:13 J'ai passé un moment fabuleux.
07:14 - Mais est-ce que ce n'est pas aussi parce que vous, avec la puissance vocale que vous
07:18 avez, au-delà de l'interprétation et de l'émotion que vous mettez dans les chansons,
07:22 est-ce que vous pouvez aussi vous servir de votre voix comme d'un instrument ?
07:24 - Comment il s'appelle ? Strennay, il m'appelait le petit saxophone.
07:29 - Nico le petit saxo ! C'est ça ! C'est un instrument aussi.
07:38 - La voix est un instrument de toute façon.
07:41 C'est un instrument.
07:43 Avec plus ou moins de colonne d'air, ça dépend du physique qu'on a.
07:49 Mathieu est pareil.
07:51 On est petite, mais on a de la voix.
07:53 C'est comme ça.
07:54 - C'est comme ça et c'est merveilleux.
07:58 On va écouter Mamie Blue.
07:59 Ça vous dit ?
08:00 - Je suis bien obligé.
08:01 - Vous savez quoi ? On va laisser le public de La Lambra le chanter un peu parce qu'il
08:05 le chante vachement bien.
08:07 Et vous les félicitez.
08:08 - Oh oui ! C'est super ! Continuez les petits !
08:15 - Mais chante bien mon petit public ! Encore une fois !
08:24 - Il est génial cet album live.
08:27 Il date de 2010.
08:28 Live à La Lambra 2010.
08:29 - Je suis resté 8 jours.
08:30 J'ai adoré.
08:31 C'est pas une grande salle, c'est 650 places.
08:34 Alors on peut rester quand même une petite semaine.
08:37 C'est un public merveilleux.
08:39 Surtout ce que j'ai aimé, quand les gens chantent avec moi, la plupart du temps, ils ne crient
08:43 pas.
08:44 Ils chantent.
08:45 Je vois la jeunesse aujourd'hui qui font des tubes, ils font chanter des mots.
08:50 Ça a gueule.
08:51 On reconnaît même pas la chanson.
08:52 - Vous les vôtres, ils chantent juste.
08:55 - Non mais ils ne sont pas musiciens.
08:56 Mais moi j'ai de la chance d'avoir un public qui aime la musique.
08:59 - C'est ça.
09:00 - Voilà.
09:01 - Dans votre intégrale, Nicoletta, 309 titres.
09:04 Et pas 308.
09:05 Oui j'ai recompté pendant la pub.
09:06 Des inédits, des surprises, des tubes évidemment.
09:10 Et une question.
09:11 À quoi sert de vivre libre ?
09:14 À quoi sert de vivre libre ?
09:21 Alors là on est en disco, on est en liberté.
09:24 C'est absolument magnifique cette chanson.
09:25 Et ça me donne de l'élan pour vous poser la question de la liberté justement.
09:30 On l'a dit, vous avez fêté cette année vos 80 ans sur scène avec votre public que
09:35 vous aimez.
09:36 Vous chantez les chansons que vous aimez comme vous le voulez.
09:38 Mais aussi parce que vous avez pris des risques pour cette liberté.
09:41 Vous êtes une artiste indépendante depuis plus de 20 ans.
09:44 - 25 ans.
09:45 - Qu'est-ce que ça veut dire concrètement ? Il n'y a plus de maison de disques.
09:47 - Concrètement ça veut dire beaucoup de galère.
09:48 On casse la tirelire, on va faire des concerts, on prend les sous pour payer les disques.
09:56 On a presque rien à manger.
09:58 Non je rigole.
09:59 C'est-à-dire que quand on est indépendant, on travaille aussi pour l'équipe.
10:05 On est une famille, on a une équipe de musiciens, de choristes, de techniciens etc.
10:10 Moi je vais vous dire, ça fait 15 ans que je le même cachais.
10:16 - Pour chaque concert ?
10:18 - Oui, ça fait 15 ans que je suis au même cachet parce qu'il faut laisser de l'argent
10:21 pour la production.
10:22 Je fais très attention.
10:25 Je gagnerai bien ma vie, je ne vais pas me plaindre.
10:26 Je trouve ça très bien.
10:29 Il faut savoir partager.
10:30 Je tiens à garder mon équipe.
10:32 C'est compliqué.
10:33 J'ai connu des moments dans ma carrière, il y a 40 ans, où j'allais chanter sur bande.
10:40 - C'est-à-dire qu'il n'y avait pas de musiciens avec vous ?
10:43 - Je n'avais plus les moyens.
10:44 J'avais des problèmes financiers.
10:46 Je n'avais plus les moyens de me payer des musiciens, de m'entourer de musiciens.
10:50 J'en étais malade.
10:51 J'ai fait ça quelques temps et j'ai vite arrêté.
10:54 Mais ça m'a aidé à payer un retard d'impôt etc.
10:57 Je ne vais pas raconter ma vie.
10:59 Ça arrive à tous les artistes et je me suis très bien reprise depuis.
11:02 Je ne dois pas un rond à l'État.
11:05 Je peux vous dire nickel.
11:07 - Vous êtes à jour.
11:08 On a jusqu'à fin juin pour la déclassification.
11:10 - Je suis à jour, complètement à jour depuis bien longtemps.
11:12 Ils m'ont même vérifié.
11:13 Deux ans, il y a quelques années.
11:16 J'ai dit quand même à mon âge, ils continuent à faire des vérifications.
11:19 Ils m'ont rendu mes dossiers impeccables.
11:22 Bravo Madame.
11:23 - Bravo.
11:24 Contribuable modèle niveau l'État.
11:25 Ça c'est classe.
11:26 En tout cas, cette liberté.
11:27 - Non, on apprend avec la vie.
11:29 On apprend à être consciencieux, à mettre les choses en ordre.
11:34 C'est comme ça qu'il faut faire.
11:35 Et c'est ça la liberté.
11:37 C'est ça la liberté.
11:39 C'est être à jour.
11:40 C'est ne rien devoir à personne.
11:42 Je sais à qui je dois les choses, mais c'est humainement.
11:46 Et le reste, il faut être carré, il faut être paf, paf, paf.
11:49 Après, tu peux faire ce que tu veux.
11:51 - Justement, dans la série « Faire ce qu'on veut », on le disait tout à l'heure,
11:55 vous collaborez avec Joey Starr, toutes les maisons de disques n'auraient pas accepté,
11:59 mais vous, vous faites ce que vous voulez.
12:00 En plus, il est super studio.
12:02 Il est magnifique.
12:03 - C'est un grand mou.
12:04 C'est mon petit frère.
12:05 Je suis plutôt plus vieil que lui.
12:07 - Mais il est plus grand que vous.
12:08 - Oui, mais moi j'ai oublié, je suis vieille.
12:10 C'est ça le problème.
12:11 Il est vraiment adorable.
12:13 En plus, c'est quelqu'un qui m'étonne toujours avec sa culture, avec sa façon d'être.
12:20 Il cache.
12:21 Moi, j'aime ça.
12:22 Je le trouve très cache.
12:23 Je l'aime bien quand il est à la télé parce qu'il rembarre les gens.
12:26 Il a sa façon de le faire.
12:27 Je trouve ça génial.
12:28 Mais il peut se permettre, écoutez.
12:30 Et puis, c'est un acteur fabuleux.
12:32 Il a la gueule pour la caméra.
12:34 Son parcours est formidable.
12:37 C'est magnifique.
12:38 Et il faisait un rap très intéressant.
12:39 Écoute, Shane, son compagnon, était merveilleux aussi.
12:42 Je suis désolé.
12:43 - « IBM », c'était quelque chose.
12:44 - Quand t'entends « Laisse pas traîner ton fils ce soir », c'est touchant quand même.
12:50 Dans le rap d'aujourd'hui, on entend des choses étranges.
12:54 - Moi, je ne comprends pas tout.
12:55 Mais eux, je les comprenais.
12:56 - Moi non plus, je ne comprends pas tout.
12:57 Mais il y a des choses très lyriques qu'on comprend très bien qui ne devraient pas être
13:00 écrites.
13:01 - C'est vrai aussi.
13:02 - Voilà.
13:03 - Il y a un autre duo, une autre grosse voix et grosse personnalité.
13:07 C'est vous et Bernard Lavilliers.
13:10 - Ah oui.
13:11 - Évidemment que « Idées Noires » se retrouve sur votre intégrale.
13:19 - Oui.
13:20 - C'est une chanson de Nicoletta qui vient de sortir.
13:21 Il y a des chansons qui vous collent à la peau et à la carrière.
13:26 « Il est mort le soleil ».
13:27 - Et elle vous l'a dit tout à l'heure, Nicoletta.
13:37 Une petite surprise.
13:38 - C'est en espagnol.
13:39 - « Hasta el sol se apago ».
13:40 - « Hasta el sol se apago ».
13:41 - C'est un peu comme « La vie est longue ».
13:42 - C'est un peu comme « La vie est longue ».
13:43 - C'est un peu comme « La vie est longue ».
13:44 - C'est un peu comme « La vie est longue ».
13:45 - C'est un peu comme « La vie est longue ».
13:46 - C'est un peu comme « La vie est longue ».
13:47 - « Hasta el sol se apago ».
13:49 - « Hasta el sol se acabo cuando me quedé sola sin amor ».
13:55 - Ah c'est beau.
13:56 Vous avez enregistré.
13:57 - En français, en anglais, en espagnol, en italien.
14:02 Vous parlez toutes ces langues ?
14:03 - Je parle rien du tout.
14:04 Si, je parle un peu anglais.
14:08 Si, si, je m'y suis mis.
14:09 - Mais oui, vous étiez copine avec Jimi Hendrix.
14:11 Fallait causer anglais un peu.
14:12 - C'est toutes mes relations d'ailleurs étrangères qui ont fait que je parle anglais.
14:16 J'aurais bien aimé apprendre l'anglais avec Jimi Hendrix.
14:18 J'ai appris avec Madame Brochu en 6ème degré, c'était moins drôle.
14:21 - Il était super.
14:22 C'est un garçon charmant, bien élevé, très élégant.
14:26 Je l'ai connu à Londres.
14:27 - Tellement beau.
14:28 - Tellement talentueux.
14:29 - Il avait surtout une prestance.
14:31 C'était un félin.
14:33 C'était quelqu'un de très timide, très gentil.
14:36 Et quand il venait à Paris, je l'emmenais se faire habiller chez Jean Bouquin.
14:42 Il achetait des pantalons en velours frappés, des chemises à friolante.
14:45 Il mettait des plumes à son chapeau.
14:47 Il avait des chaussures Silhouit 11.
14:49 Il était génial.
14:50 - Et vous, vous avez un look préféré de vous à travers les années ?
14:53 Parce qu'on vous a vu, oui, jeune chanteuse timide, diva disco.
14:57 On vous a vu dans plein de looks.
14:59 Qu'est-ce que vous avez préféré ?
15:00 - Je me suis acclimaté à l'époque.
15:02 Il faut s'acclimater.
15:04 Aujourd'hui...
15:05 - Un peu rock, moi j'aime bien.
15:07 Petit blazer en velours noir.
15:10 - Avec un petit pull rigolo italien.
15:13 - J'aime beaucoup les choses italiennes.
15:16 Je crois qu'ils ont beaucoup de talent les sévices italiens.
15:19 D'ailleurs mon sac est valent...
15:20 Ah je ne dis pas les marques.
15:21 Mon sac est italien.
15:22 - Si il nous en offre un, on ne sait jamais.
15:24 C'est Valentino, qu'est-ce qu'il est beau !
15:26 - Elle l'a dit !
15:27 - On ne sait jamais !
15:29 Oh et puis alors, dans le coffret, Nicoletta, il y a la Carmagnol !
15:36 - Mais ça ! Alors ils m'ont fait cette surprise !
15:39 * Extrait de la Révolution française *
15:44 - Les sans-culottes, la Révolution française.
15:46 - J'avais quatre titres, parce que j'ai participé à un spectacle qui s'est donné à Bercy,
15:52 avec la réunion annuelle des judocats.
15:57 Et ils étaient tous déguisés en révolutionnaires.
16:01 - Ah mais c'était pour le bicentenaire de la Révolution !
16:03 - Exactement !
16:04 - En 1989.
16:05 - Elle a tout compris !
16:06 - J'ai aussi fait la Marseillaise pour chanter à Trocadéro,
16:10 pour faire plaisir à Monsieur Jacques Chirac, qui me l'a demandé.
16:14 - C'est fou ça !
16:15 - Alors voilà !
16:16 - Mais là, la Carmagnol !
16:17 - Non mais j'aurais tout chanté !
16:18 - Oui c'est ça !
16:19 Mais non mais c'est génial !
16:20 Est-ce qu'il y a un truc que vous avez envie de faire, que vous n'avez pas encore fait ?
16:23 On pourrait dire, écoutez, les groupes de métal,
16:26 Nicoletta adorerait chanter du métal !
16:28 - Je rêve de faire un duo avec les Scorpio.
16:33 Je trouve qu'ils font des slows extraordinaires !
16:37 - Ah oui, style Love You !
16:39 - Je sais qu'il y en a un qui vit dans le Midi, si vous m'entendez, n'est-ce pas ?
16:43 - Ah, on va faire passer le message !
16:45 Nicoletta et Scorpio, j'adorerais !
16:47 - Ah ça j'adorerais ! J'adorerais !
16:49 - Elle sait tout faire, elle sait tout chanter.
16:51 Vous connaissez Ma Philosophie, le tube d'Amel Bent ?
16:54 - Mais je connais...
16:55 * Extrait de Ma Philosophie *
16:59 - Ça aussi ! C'est dans le coffret, dans l'intégrale !
17:01 * Extrait de Ma Philosophie *
17:12 - Comment vous bossez votre voix, maintenant ?
17:14 - Je ne travaille pas.
17:15 - Non.
17:16 - C'est-à-dire que, 8 jours avant de partir en tournée,
17:20 je commence à me prendre au sérieux.
17:22 J'ai un petit studio à la maison, j'ai un 12 pistes,
17:26 il ne faut pas me déranger l'après-midi,
17:28 et je répète mes chansons avec un accompagnant piano.
17:32 Ou alors mon pianiste vient à la maison,
17:34 je mets quand même en route mon tour de chant que je vais faire.
17:37 Non, non, c'est là qu'elle se réveille la voix !
17:39 - D'accord.
17:40 - Parce que sinon je ne la travaille pas, c'est fatigant,
17:42 on ne peut pas faire toujours la même chose.
17:44 Non, non, non.
17:45 Je me prépare, 8 jours avant, chaque après-midi,
17:49 je fais 2 heures de chant,
17:51 et je répète dans chaque endroit où je chante.
17:53 On a répétition à 17h, tapante,
17:57 on est là et on répète pendant 1h30.
18:00 On reste, on se maquille sur place, on s'habille sur place,
18:03 et on démarre le concert.
18:05 - Et là c'est le meilleur moment.
18:07 - Donc une journée, quand je suis en tournée, je chante pendant 4 heures.
18:10 - Oui, c'est ça.
18:11 Quand même, sacré muscle.
18:13 - Je suis un peu comme Johnny.
18:15 Moi j'ai fait une tournée avec lui, c'était pareil.
18:18 Johnny, il a encore les répétitions,
18:21 au bout d'un moment il ne faisait plus.
18:23 Mais c'est quelqu'un qui...
18:25 Il y a 2 chansons, c'est la première et la deuxième, qui sont bon.
18:28 - Oui, on se règle un peu.
18:30 - A la troisième, il démarre comme un Boeing.
18:32 Comme le Concorde, vous voyez ce que je veux dire.
18:35 Et voilà, je crois que c'est une conformité des cordes vocales.
18:41 Et puis voilà, il faut savoir respirer, déjà.
18:45 J'ai fait beaucoup de natation.
18:47 Je crois que la natation est un sport
18:51 qui ouvre la colonne d'air,
18:53 et c'est excellent pour la ceinture abdominale.
18:56 Je crois que maintenant, ma ceinture abdominale est un peu enrobée,
18:59 mais il y en a encore un peu dessous.
19:01 - Maud, tu es galée comme pas permis.
19:04 Vous êtes magnifique, Nicoletta.
19:06 Et vous chantez du gospel !
19:08 - Ben oui.
19:09 - Oh, ça c'est il y a longtemps !
19:11 - Ça c'est un ancien, mais vous continuez à le chanter aujourd'hui, le gospel.
19:22 - Est-ce que ça, c'est un des moments, une des périodes musicales préférées de votre carrière, le gospel ?
19:27 - C'est-à-dire que j'ai rencontré Ray Charles en 68,
19:31 et Ray Charles vient du gospel.
19:33 J'étais à Harlem avec lui.
19:35 J'ai été écouter un musicien qui s'appelait Art Baclay.
19:38 Et après, j'ai eu une amie américaine,
19:41 et Ray m'a beaucoup inspirée.
19:43 J'ai beaucoup écouté de gospel après l'avoir rencontrée.
19:46 J'avais une amie américaine chez qui j'allais souvent, à New York,
19:50 quand j'étais pas mariée, j'avais le temps d'aller me reposer à New York,
19:53 comme si on se reposait à New York.
19:55 - Oui, on peut dire qu'on va le faire, mais on le fait pas !
19:58 - Et j'ai connu, grâce à elle, un producteur de groupes de gospel.
20:03 Et j'allais voir les répétitions.
20:06 C'est fabuleux.
20:07 Elles ont des bébés, les gamines de Harlem.
20:09 Elles les posent par terre, dans l'entrepôt, où elles répètent.
20:12 Les gamins, ils ont trois ans, ils se dandinent, ils swinguent comme des fous.
20:15 C'est une question de culture, vous savez.
20:18 Les gens disent "Oh, ils bougent comme une noire, ils bougent comme un noir, ils chantent comme..."
20:21 Non ! C'est une question de culture.
20:24 Si on faisait écouter du classique à un moment noir, tous les jours, depuis son petit jeune âge,
20:29 ils joueraient du classique.
20:30 - Bien sûr.
20:31 - Voilà, c'est tout.
20:32 Les gens ont des idées préconçues.
20:34 Et je suis devenue folle de cette musique.
20:37 Et un jour, justement, quand j'ai chanté "Gloria, Alleluia",
20:41 j'ai fait une messe de minuit, qui a été retransmise sur une onde de grande écoute,
20:45 enfin, bref, périphérique.
20:47 Et on l'a fait aux entrepôts Calberson, il y avait 20 000 personnes.
20:52 Et le curé qui était moderne, qui était ouvrier, prêtre ouvrier,
20:56 m'a fait travailler "Silhouette of Jesus", trois gospels, pendant la messe.
21:01 Et on chantait "Gloria, Alleluia".
21:04 Et ma grand-mère, qui avait écouté la messe, me dit "Oh, c'est bien, tu dis ce que c'est bien,
21:08 mais qu'est-ce que c'est mieux quand tu fais du gospel ?"
21:12 Alors quand j'ai eu ma période de désert, parce qu'on ne dit pas "sauce" par le désert,
21:18 c'est une route incroyable, je me suis dit "mais la raison, mémé,
21:23 la raison, elle m'est venue en réminiscence, je vais faire du gospel."
21:28 Et elle était décédée, je me suis rappelée,
21:31 et j'ai été chercher une chorale grâce à une copine choriste américaine.
21:35 "Trouve-moi quelqu'un." J'ai fait un atelier, j'ai répété pendant trois semaines,
21:39 huit heures par jour avec la chorale. Et je suis partie.
21:44 - Et vous avez cartonné. - Et on continue, parce que c'est devenu maintenant
21:49 un rendez-vous incontournable, chaque année, à la rentrée, je retourne à gospel.
21:53 D'ailleurs, est-ce que je peux l'annoncer ?
21:55 - Nicolas Hissache vous en subit ! - Le 10 août, je serai à la Madeleine,
22:00 avec le concert gospel, pendant les Jeux Olympiques.
22:04 - Médaille d'or de chanteuse préférée, si ça va à tout le monde, je vous la remets
22:09 officiellement de la part de France Bleu, le 10 août, place de la Madeleine,
22:12 enfin l'église de la Madeleine, bien sûr, pendant les JO, votre concert gospel,
22:17 Nicoleta, et donc votre magnifique intégrale, qui est disponible.
22:22 Il y a 309 titres, et des inédits, et des surprises, et plein de bonheur,
22:29 et de la musique, plein de musique, alors on se quitte avec la musique.
22:33 - Mon premier succès. - Merci Nicoleta.
22:36 - C'est moi qui vous remercie. - On vous aime, on vous embrasse.
22:39 - C'est très gentil, moi aussi je vous embrasse tous.