Contre toute attente, Toni Kroos a annoncé la fin de sa carrière après l'Euro en Allemagne. Les Drôles de Dames de l'After Foot se souviennent des meilleurs moments de la carrière du milieu allemand du Real Madrid.
Category
📺
TVTranscription
00:00 - Tony Kroos arrête sa carrière à 34 ans, Fred.
00:02 Est-ce qu'en Espagne, on parle de gâchis ou est-ce qu'on dit chapeau l'artiste ?
00:05 - Chapeau l'artiste.
00:06 Tout le monde est déçu parce que, franchement, il en a encore dans le pied,
00:10 et dans les pieds et dans la tête.
00:12 Mais tout le monde applaudit le fait d'arrêter à ce niveau-là,
00:17 c'est-à-dire arrêter avec une finale de Ligue des champions,
00:19 avec une Liga remportée, une Supercoupe d'Etzad remportée.
00:21 - Peut-être un euro, on va savoir.
00:22 - Peut-être un euro. C'est exceptionnel.
00:24 Il avait toujours dit, donc ça fait 10 ans au Réal,
00:26 qu'il ne se traînerait pas sur un terrain.
00:30 Il ne va pas aux Etats-Unis, au Qatar,
00:31 il ne va pas en Airbnb du fric, il arrête.
00:33 Et on compare beaucoup cet arrêt-là avec celui d'Idan en 2006.
00:38 - Très curieux de savoir ce qu'il va faire maintenant
00:39 à arrêter aussi brutalement sans demi-porte de sortie.
00:43 - Ce genre de joueur intelligent, tu le vois en trainer,
00:45 comme ça, instinctivement ?
00:47 - Oui, avec son poste et tout.
00:49 - Oui, il a des pierlots.
00:51 - Mais avant de le voir dans l'après-carrière,
00:56 je voudrais quand même dire que, à mon sens,
00:58 c'est un des plus grands milieux de terrain de l'histoire du foot.
01:01 5 Ligues des champions, champion du monde,
01:04 10 ans au Réal, au top niveau.
01:06 Vraiment, c'est un joueur que j'ai toujours adoré,
01:09 qui a longtemps été sous-estimé,
01:12 parce qu'on met toujours en avant ceux qui marquent les buts.
01:15 - On ne peut pas le bailler, on le laisse partir en 2014.
01:16 - Ceux qui marquent les buts, ceux qui sont à la une de l'actualité,
01:19 mais Tony Kroos dans une équipe, c'est un régal.
01:23 - Qu'est-ce qu'on dit en Allemagne, Paulo ?
01:25 - Évidemment, c'est un peu la même chose,
01:26 mais si vous voulez, Tony Kroos a subi en Allemagne
01:29 une concurrence aussi médiatique,
01:32 et pas forcément très intéressante au niveau des joueurs,
01:35 c'est qu'il a souvent été comparé à Özil.
01:37 Et en fait, on avait les deux, on avait Tony Kroos et Özil.
01:39 Özil était le meneur de jeu, Tony Kroos a reculé.
01:41 Moi, j'ai découvert vraiment Tony Kroos à deux moments.
01:45 Lorsqu'il avait été acheté par le Bayern Munich,
01:47 donc ça remonte, je ne sais même plus,
01:49 ça doit être 2007, quelque chose comme ça.
01:51 - 2006, ça fiche sous les yeux.
01:52 - 2006, c'est ça ?
01:54 - C'est quand il vient de Rostock.
01:55 - C'est ça, et à l'époque, on ne savait pas le montant des transferts,
01:57 on savait juste qu'il avait 16 ans, c'était très, très jeune.
02:00 Et on apprenait en fait le vrai montant du transfert,
02:04 parce que ça avait été tenu secret absolument,
02:06 parce qu'on disait que les sommes pour l'époque,
02:08 déjà, étaient un peu stupéfiantes.
02:11 Et à chaque fois qu'il avait des résultats avec le Bayern,
02:13 on apprenait que le Bayern avait filé 250 000 euros au Hansa, etc.
02:18 Et la deuxième chose qu'on oublie souvent,
02:19 c'est qu'il a été prêté 18 mois à l'Evercusen,
02:22 entre 2009 et 2010, et je peux vous assurer
02:24 que c'est peut-être l'un des plus beaux Toni Kroos
02:26 qu'on a vus sur le côté gauche à l'époque,
02:29 et l'une des plus belles équipes de l'Evercusen,
02:31 qui était vraiment un truc assez exceptionnel.
02:33 Donc il était en train d'exploser à ce moment-là.
02:35 Ensuite, évidemment, il est revenu au Bayern.
02:37 - Avec Jupp Heynckes.
02:38 - Toni Kroos, moi, je...
02:39 - Comment explique-tu, Polo, que le Bayern
02:41 ait laissé partir un tel joueur en 2004 ?
02:43 - Parce qu'il y a un double ballon d'or qui s'appelle Romini Dieu,
02:46 qui pense qu'il est maître du monde, et quand ils se sont...
02:49 Il y en a beaucoup comme ça en Allemagne, qui pensent...
02:51 En fait, lorsqu'ils s'expriment, Jupp Heynckes est pareil,
02:53 au passage, sous ses airs extrêmement sympathiques, etc.,
02:56 il ne compare les joueurs qu'en fonction de sa propre carrière,
03:01 de leur propre carrière.
03:02 Donc quand tu es Romini Dieu et que tu es double ballon d'or,
03:04 Toni Kroos, tu as du mal à te dire que c'est un grand joueur.
03:07 Et c'est pour ça qu'il est parti comme ça.
03:09 Donc c'est pour presque rien,
03:11 parce qu'il ne voulait pas lui donner à l'époque le salaire
03:13 qu'il méritait.
03:14 - Et Kroos, c'est aussi...
03:16 Juste un point sur le joueur et le jeu.
03:20 Ça te rappelle aussi, je le voyais encore sur cette passe magnifique
03:23 qu'il a faite en Ligue des champions, que le foot, c'est de la géométrie aussi.
03:26 - Bien sûr.
03:27 - C'est-à-dire que quand tu vois Kroos,
03:30 c'est-à-dire avant de voir but, de voir action, occasion, expected goals,
03:34 tu vois juste une transversale, la gestion de la distance,
03:38 la qualité de la passe qui, aujourd'hui, à mon avis, différencie totalement.
03:44 Le timing, mais tu vois, je pense à la géométrie du terrain,
03:47 à la taille, à la limite du terrain.
03:48 Je vois Tony Kroos à l'échauffement,
03:50 enfin j'imagine Tony Kroos à l'échauffement,
03:52 je l'ai rarement vu, peut-être même jamais.
03:54 Je regarde les joueurs à l'échauffement pour ça.
03:56 Ceux qui étalonnent, si tu veux, tu vois, le terrain.
04:00 Et lui, Kroos, en dehors de ça, après, il a effectivement la vision
04:05 qui fait que cette passe, tu vois, qui est parfois directe,
04:08 - Elle était belle cette passe, mais il en a mis des plus belles,
04:09 parce que celle-là, c'est la mer qui s'ouvre devant lui.
04:12 - Peut-être, mais lui, il a vu la mer qui s'ouvre.
04:14 Et si tu veux, en dehors de la vista,
04:16 je trouve qu'on oublie trop souvent,
04:18 et notamment sur la qualité de la transversale.
04:20 Je rappelle cette anecdote, toujours, c'est en Italie, à l'époque,
04:23 où Platini a raconté que même Brio, le défenseur,
04:25 le dernier des défenseurs de la Juve,
04:27 enfin, pas le dernier, au sens moins bon,
04:30 il travaillait tellement les transversales,
04:32 il aurait pu mettre des transversales comme moi j'en mettais.
04:34 Je pense pas qu'aujourd'hui, n'importe quel défenseur
04:37 pourrait mettre autant de transversales que Tony Kroos.
04:39 - Alors les gars, il faut avancer, il nous reste une minute.
04:41 - Je vais passer à Tony Kroos pour dire à quel point
04:43 une carrière, ça peut être compliqué.
04:45 À la fin des années 2000, pour un média qui s'appelait CFI,
04:48 j'ai commenté, ça devait être le mondial des U17.
04:52 Et dans cette édition-là, il y a Tony Kroos,
04:54 que je découvre, gamin, le petit blond au milieu,
04:56 il m'impressionne, je le trouve très fort.
04:59 Mais dans cette compétition, en très fort,
05:01 et Fred va s'en souvenir très vite, c'est sûr,
05:04 il y avait Bojan Karkic, il y avait Fran Bedina,
05:08 qui avait été extraordinaire,
05:11 qui avait été annoncé dans les plus grands clubs,
05:12 tu te souviens de leur début de carrière.
05:14 - Et c'est des carrières totalement...
05:15 - Il y avait au Nigeria, parce que le Nigeria avait été très fort
05:18 dans cette édition-là, ils étaient très forts souvent en U17,
05:20 il y avait Makole Krizantus, un joueur comme ça.
05:23 Et ces gars-là, qui étaient super forts,
05:25 ils n'ont pas fait carrière.
05:27 Et lui, Tony Kroos, qui n'était peut-être pas le plus éblouissant,
05:30 je le trouvais fort, mais pas éblouissant comme les autres,
05:33 il a fait une carrière stratosphérique.
05:35 - Un plan.
05:36 Merci à tous !
05:38 Merci à tous !