« C’est ça le plus dur, c’est de perdre quelqu’un qui fait partie de la construction ». @janiiiiiie est chanteuse. Pour Lou, elle est venue nous parler de sa chanson « Mon idole » en hommage à son père défunt.
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00:00 J'aurais été incapable de poster une photo de mon père le jour où il est mort.
00:03 J'ai mis genre trois ans à dire que mon père était mort.
00:05 Je disais "Et tes parents ?" "Ouais, ouais, mes parents."
00:07 "Ouais, ouais, bah non, mon père il est ça, puis ma mère elle est ça."
00:11 Et en même temps, non mais il faut en parler.
00:13 C'est très con ce que je dis parce que
00:14 ne pas en parler, ça donne des choses
00:16 bien plus graves qu'on le pense parfois aussi.
00:18 Salut Lou, c'est Jany.
00:20 Je fais de la musique et aujourd'hui je vais vous parler de ma chanson "Mon idole"
00:23 que j'ai écrite pour mon papa.
00:24 T'es mon idole
00:26 T'es mon musicien préféré
00:34 Dans mon cas, en tout cas, lorsque la personne part à cause d'une maladie,
00:38 je crois que le plus dur, c'est l'injustice.
00:41 Et c'est une injustice qui m'a vraiment poussée
00:44 à considérer pourquoi lui, il pouvait vivre et pas moi.
00:47 Enfin non, très beau lapsus, wow.
00:49 Pourquoi donc moi, je pouvais vivre et pas lui ?
00:52 Ça, on ne comprend pas, encore plus quand on est assez jeune.
00:56 Moi, par exemple, je n'ai pas fait un deuil normal.
00:59 J'ai vraiment inconsciemment enlevé toute forme de vie en moi.
01:02 Je me suis déclenchée une maladie hyper grave.
01:04 En fait, inconsciemment, je me poussais à rejoindre mon père dans la mort.
01:08 C'est très, très compliqué.
01:09 Ça, ça a été très, très dur.
01:11 T'as eu le temps de lui faire tes adieux ?
01:12 Comme il était malade, j'ai eu le temps de partager des choses avec lui
01:18 et d'être présente lorsqu'il est parti.
01:20 Mais je crois que
01:23 je crois qu'on ne dit jamais vraiment adieu.
01:25 Et c'est bien ça, le problème.
01:26 Il y a une forme de résilience à un moment qui est inévitable.
01:30 Sinon, on reste dans le chagrin toute notre vie.
01:35 Et puis, ça, ce n'est pas possible parce qu'il y a les gens qui sont là,
01:37 les gens qui sont en vie.
01:39 Et il est là dans plein de petits signes.
01:42 Par exemple, juste là, je suis rentrée dans la salle qui est là.
01:46 Il y avait un gros écrito avec marqué "Johnny Hallyday".
01:48 Et mon père était fan de Johnny.
01:50 Et c'est la première fois que je fais une interview où je parle de lui.
01:53 Et je ne peux pas m'empêcher de me dire que ça a un lien et que ça vient de lui.
01:57 Je pense que ce qui me manque le plus et ce que j'aimerais lui dire,
02:01 c'est simplement des choses de la vie, des choses de tous les jours.
02:04 C'est ça le plus dur, c'est le réflexe d'appeler pour tout et n'importe quoi
02:08 et de perdre un guide, de perdre quelqu'un qui fait partie de la construction.
02:14 Et si lui n'était pas là aujourd'hui, qu'est-ce qu'il te dirait ?
02:19 Je ne sais pas, j'aimerais bien le savoir.
02:22 Je ne sais pas ce qu'il me dirait.
02:23 Probablement encore des choses pour me faire grandir.
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