• il y a 6 mois
Produit par Boulette Prod
Ecrit par Marion Séclin
Réalisé par Marion Séclin
Photographie par Chanel Mentie
Montage par Chanel Mentie
Etalonnage par Irmafilms
Transcription
00:00 Mes règles.
00:01 Je sais pas trop comment vous parler parce que vous êtes coûteuse et pourtant vous êtes pas chère à mon cœur.
00:06 Bon, il est temps que vous et moi on enterre le pied de biche de guerre.
00:08 On a pas commencé notre relation sur des bonnes bases.
00:10 Déjà, avant même de vous rencontrer, tout le monde parlait tellement mal de vous.
00:14 On m'a dit que vous étiez sale, odorante, que vous m'endiez impure, hystérique, ouais.
00:19 Les ragots à la con, quoi.
00:20 On m'a dit "Ah, quand t'auras tes règles, tu seras une vraie femme !"
00:23 Ah, une vraie femme, mon cul ?
00:24 Et puis c'est quoi une fausse femme ?
00:25 Ou une vraie femme ? Qui sait ce que c'est qu'être une vraie femme à part Barbara Gould au fond ?
00:29 On m'a dit qu'on devenait un homme à travers le plaisir.
00:31 Du coup, je me demande est-ce qu'on devient seulement une femme à travers la souffrance ?
00:33 On m'a dit qu'être une bonhomme c'était mieux qu'être moi.
00:36 Ah, alors je vous ai caché parce que je voulais être une bonhomme, moi.
00:38 On m'a dit "Ceux qui ne te tuent pas te seront plus fortes."
00:40 Donc tant que je mourrais pas de douleur, je me faisais comme si de rien n'était.
00:43 Parce qu'on m'a dit que j'avais pas le droit d'avoir mal, bien sûr.
00:45 Quand je me souviens des douleurs que vous m'avez causées,
00:47 je me dis qu'on m'a vraiment fait prendre des tsunamis pour des éternuements.
00:50 Personne ne m'a dit que tout le monde vivait ça aussi.
00:52 Personne ne m'a dit que vous veniez accompagner de mille mots, mais que c'était normal.
00:55 Personne ne m'a dit que j'avais le droit de me plier en deux les jours de flux.
00:58 Personne ne m'a jamais appris à vous écouter, à vous réconforter,
01:01 à vous faire de la place dans ma vie.
01:02 Parce que ouais, même si ça me bute de vous l'accorder, vous êtes dans ma vie.
01:05 Alors que tout ça, la honte, les ragots, la peur, la bêtise, c'est en dehors de moi.
01:09 Alors voilà, tout ce que je veux vous dire c'est pardon.
01:12 Pardon de vous avoir haï, de vous avoir appréhendé,
01:14 de vous avoir caché, ignoré, maudite.
01:17 Pardon de pas aimer quand vous êtes là, pardon de flipper quand vous n'êtes pas là non plus.
01:20 J'ai réalisé que j'avais déjà plus eu mes règles de foi dans ma vie que je n'allais les avoir.
01:24 Il n'y a pas longtemps, j'ai réalisé que bientôt, vous alliez m'être confisquée.
01:27 Oui, vous savez, la ménopause, c'est encore une ennemie
01:28 que je vais devoir apprivoiser sans rien savoir d'elle.
01:30 Et puis, est-ce que je vais arrêter d'être une femme ?
01:32 En tout cas, est-ce que je vais arrêter d'être la femme que je croyais que j'étais
01:34 si j'étais une femme tout ce temps ?
01:35 Peut-être que vous êtes la chose la plus précieuse que j'ai
01:37 pour me rappeler que mon corps évacue ce dont il n'a plus besoin, comme les endomètres épais,
01:40 les émotions des autres et mes regrets.
01:43 Mes règles, abondantes, désagréables, invisibles, aléatoires, coûteuses,
01:47 douloureuses, rassurantes, insupportables, purifiantes, agaçantes, cathartiques, compliquées.
01:53 Mes règles, chez moi, on est chez vous, parce que c'est comme ça.
01:56 Et même si on s'engueule, parfois, tout va bien se passer.
01:58 Quoi ? Oui, j'ai mes règles, mais non, mais là, ça n'a rien à voir.
02:01 Mais non, mais là, ça n'a rien à voir. J'ai une poussière dans le cœur.
02:05 Sous-titrage ST' 501
02:07 ...

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