• il y a 7 mois
Le film a été présenté hors compétition au Festival de Cannes 2024.
En salles le 26 juin prochain.
Transcription
00:00 Alexandre Dumas, c'est la nouvelle superstar du cinéma français à très gros budget.
00:04 Après les trois mousquetaires l'an dernier, voici le tour du "Comte de Monte-Cristo",
00:08 toujours écrit par Mathieu Delaporte et Alexandre de La Patellière,
00:11 et désormais réalisé par Mathieu Delaporte et Alexandre de La Patellière.
00:15 Il y a des années,
00:21 j'ai aimé une jeune femme
00:23 que j'allais épouser.
00:28 Je porte ici un mandat d'arrêt pour le dénommer Edmond Dantes.
00:32 Si Dantes nous a trahis, alors qu'il est le sort des traîtres.
00:37 Je suis innocent !
00:38 J'ai rien fait, je suis innocent !
00:39 Il vivra.
00:42 Et pour tout le monde, il sera mort.
00:46 C'est au bas mot la 39e adaptation "Tout pays confondu" du "Comte de Monte-Cristo".
00:52 Alors bon, ça fait un petit peu beaucoup.
00:54 En même temps, pourquoi se priver quand on a un roman aussi riche,
00:58 en péripéties diverses et variées,
00:59 où en gros la plupart des rebondissements dramatiques sont très bien écrits,
01:03 parce que c'est adapté à un roman feuilleton.
01:05 Alexandre Dumas, c'est un petit peu le père des séries télé,
01:08 en tout cas dans les scénarios.
01:09 Il maniait très bien l'art du cliffhanger,
01:12 les scénaristes du film aussi.
01:13 Donc l'adaptation, elle dure presque trois heures,
01:17 et franchement, c'est quand même une qualité,
01:19 on ne s'ennuie pas une seconde dans ce film.
01:20 Delaporte et De La Patellière, ils ont fait des choix parfois intéressants,
01:23 qui est de fusionner plusieurs personnages, de déplacer des histoires d'amour.
01:27 Ça marche plutôt pas mal, avec parfois des idées un petit peu sous-grenues,
01:30 qui consistent par exemple à inventer un nouveau personnage.
01:32 Voilà, donc bon, pourquoi faire ? Il n'y en a déjà pas assez comme ça.
01:35 Quand on aime les vengeances, comme moi,
01:37 et qu'on n'a pas forcément le temps de lire ou relire le conte de Monte Cristo,
01:43 eh bien ma foi, je trouve qu'il y a une vraie habileté scénaristique à l'œuvre dans ce film,
01:47 qui compense pour moi les choix esthétiques qui sont parfois incertains,
01:51 notamment une mise en scène inutilement tapageuse,
01:54 avec énormément de mouvements de caméra,
01:57 alors je ne sais pas si c'est du drone, de la grue, en veux-tu en voilà,
02:01 alors qu'en fait parfois, il suffirait de filmer simplement ce qui est en train de se passer entre les acteurs.
02:05 Par ailleurs, j'ai un petit faible pour les décors du film,
02:09 des palais insensés, des grottes, des oubliettes dans les prisons du Château d'If,
02:14 puis ce caveau des Templiers gardé par une sculpture à capuche assez mystérieuse,
02:20 où Edmond Dantes va effectivement trouver tous ces sous qui lui permettront sa petite vengeance.
02:26 Alors sa vengeance qui est évidemment Machiavelli,
02:29 et qui réjouissait pas mal les spectateurs dans la salle lumière où je l'ai découvert.
02:34 Il y a eu des applaudissements intempestifs, parce que les gens kiffent la vengeance,
02:38 on kiffe la méchanceté, on est là pour faire du mal aux méchants,
02:41 et les méchants, ils sont détestables, ils sont horribles, voilà.
02:45 Et donc effectivement, c'est la grande victoire d'Alexandre Dumas, ce conte de Monte Cristo.
02:50 C'est assez malin d'avoir choisi de mettre beaucoup de masques et de postiches à Pierre Ninet,
02:56 qui se déguise sans doute plus que dans le roman.
02:58 Je pense aussi que c'est une histoire pratique, parce que Pierre Ninet, il fait quand même très juvénile,
03:02 et en tout cas il fait trop jeune en fait pour incarner ce personnage.
03:06 Alors quand il fait Edmond Dantes jeune, on y croit, il n'y a aucun souci.
03:09 Quand il incarne le conte de Monte Cristo, qui a passé une quinzaine d'années dans un cul de basse fausse,
03:15 qui a mis encore quatre ans, cinq ans à ourdir sa vengeance,
03:17 voilà, on a quand même quelqu'un qui a été très marqué par la vie, ce qui ne se voit pas trop sur le visage et le corps de Pierre Ninet.
03:22 D'où l'intérêt de faire ces masques.
03:24 En dehors de ça, Pierre Ninet, il s'en sort plutôt bien, c'est quand même un rôle un peu écrasant, assez difficile.
03:28 Nous prendrons tout le temps qu'il faut pour être prêts.
03:32 Tu vas faire quoi ?
03:34 À se venger.
03:37 Chérie, je te présente enfin le conte de Monte Cristo.
03:41 Albert, que sais-tu de cet homme ?
03:46 J'ai été hypnotisée par la beauté surnaturelle d'Anna Maria Vartalomei dans ce film.
03:51 Elle est quand même stupéfiante.
03:52 Et puis quant aux méchants, ils sont très bons.
03:55 Voilà, c'est des méchants qui ont plaisir à endosser le costume de méchant et qui les jouent avec beaucoup de gourmandise.
04:01 Il y a Laurent Laffitte qui joue le rôle du procureur de Villefort, qui a quand même une authentique crapule.
04:05 Il y a Bastien Bouillon, peut-être le méchant qui est le moins méchant, en tout cas le plus tiraillé des trois.
04:11 Et puis l'ordure absolue, le banquier d'Anglard, que joue Patrick Mill.
04:14 Il est vraiment répugnant de cynisme, il est parfait.
04:16 Chaque fois qu'on les voit, on a l'impression qu'il y a une petite voix qui fait "gnagnagna".
04:20 Je méfie de tout le monde en général et des étrangers en particulier.
04:24 Le film a coûté énormément d'argent, mais on ne peut pas dire que les décorateurs ont mégoté.
04:29 Ça se voit vraiment à l'écran.
04:30 C'est quand même un plume-pouding, quoi.
04:33 Beaucoup de musique, beaucoup de cast, beaucoup de...
04:36 Voilà, il faut que ça...
04:37 Il faut que les gens en aient pour leur argent.
04:40 On allont voir ça et ça se sent un peu, maintenant, "forza d'humor",
04:45 qui reste quand même un de nos meilleurs scénaristes.
04:47 Le conte de Monte Cristo, finalement, c'est plutôt bien.
04:50 Monte Cristo, ta vengeance, c'est bien.
04:53 Il est revenu, ça va faire justice.
04:54 ♪ ♪ ♪

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