• il y a 6 mois

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Transcription
00:00 Dans Terminator 2, on partait du principe que Skynet avait été développé par Miles Dyson à l'aide des restes du T-800 du premier film.
00:06 Mais Sarah et John ayant détruit les restes et Miles étant mort, la menace Skynet était bel et bien éradiquée.
00:12 Voilà donc avec quelle postulat commence Terminator 3, l'inutilité.
00:16 Maintenant qu'on soit clair, je trouve le film plutôt fun.
00:19 C'est un divertissement très convenable et son rythme effréné vous fera passer un bon moment.
00:23 Mais jusque là, Terminator ne nous a pas habitué à être simplement divertissant.
00:27 Les deux premiers films ont basculé les codes du cinéma hollywoodien.
00:30 Voilà pourquoi sortir un troisième film 12 ans après le deuxième en pompant allègrement son scénario sans offrir de réelle plus-value technique ou narrative,
00:37 ben ça fait un peu chier.
00:39 Surtout en sachant que le film a coûté 200 millions de dollars, ce qui est le double du film précédent et surtout ce qui ne se voit absolument pas.
00:46 Les scènes d'action sont globalement bonnes mais insipides, sans personnalité.
00:50 Et là où les 100 millions chez Cameron étaient justifiés à l'image, ici on se demande où ils ont dû bien foutre ces 200 millions.
00:56 Peut-être dans le salaire d'Arnold, sans doute.
00:58 "Ta gueule !"
01:00 Maintenant c'est plutôt intéressant que ce film existe finalement.
01:02 Car en produisant une histoire quasiment identique au second opus et même avec le double du budget,
01:07 on peut se rendre compte que sans un metteur en scène hors du commun derrière la caméra,
01:11 un film a peu de chances d'aboutir à quelque chose d'intéressant et de novateur.
01:14 Prenons par exemple l'arrivée du T-800 dans Terminator 3, identique à celle de ce dernier dans Terminator 2.
01:20 D'un côté on iconise le personnage en le présentant minutieusement à travers une contre-plongée écrasante,
01:26 qui fait corps avec le passage à tabac orchestré par la machine juste avant
01:29 et qui met tout le monde d'accord concernant la dangerosité de ce dernier.
01:32 Car protagoniste ou non, il est une machine programmée pour accomplir sa mission, quel que soit l'obstacle.
01:37 Alors que de l'autre côté, on ne prend absolument pas le temps de mettre en avant le personnage.
01:41 On le présente sous un plan basique, sans musique adéquate.
01:44 Et puis bon, ça quoi. Est-ce que j'ai vraiment besoin d'en dire plus ?
01:48 D'un côté on sait qui est le personnage et de quoi il est capable en seulement quelques minutes,
01:52 et de l'autre côté on copie cette introduction en l'expédiant et en lui enlevant tout ce qui fait d'elle une scène efficace.
01:58 Maintenant si on doit retenir une introduction intéressante, c'est celle de John Connor,
02:01 qui s'est exclu de la société par peur d'être potentiellement retrouvé par une machine,
02:05 qui vit sur les routes sans domicile ni but, comme si le personnage attendait d'embrasser son destin de leader de la résistance.
02:12 Même si bon, le casting reste majoritairement mauvais, et Nick Stoll ne parvient jamais vraiment à convaincre dans son rôle de John Connor.
02:18 Cependant le film possède des qualités indéniables, ça serait injuste de ne pas le reconnaître.
02:23 Rien que la fin qui propose quelque chose d'étonnant en concluant le film sur le jugement dernier inévitable.
02:28 Ou encore sa générosité dans les scènes d'action.
02:30 Mais le gros du problème reste ce sentiment de déjà vu, qui subsiste tout au long du film.
02:34 Le coup des clés planqué dans le pare-soleil,
02:36 un clin d'œil incohérent en plus puisque dans le 2, le T-800 trouve les clés de cette manière puisqu'on lui montre comment faire.
02:42 Le T-800 d'ailleurs qui débarque face à John exactement de la même manière qu'il débarque face à Sarah dans le 2.
02:47 Les phrases du T-X identiques à celles du T-1000 dans le 2.
02:50 Tout comme sa manière de se mouvoir.
02:56 Et la fameuse course-poursuite en camion, qui d'ailleurs n'a pas vraiment la même portée symbolique que dans le 2,
03:01 où cette espèce d'encloisonnement du héros resserre les taux sur ce dernier, comme une souris poursuivie par un chat.
03:06 Alors que là, c'est un camion qui casse tout, c'est sympa à voir, mais bon, pour la symbolique, il faudra repasser.
03:11 Bref, c'est sympa mais c'est du déjà vu, ce qui constitue un gros paradoxe pour une franchise qui nous a habitués à innover à chacun de ses films.
03:18 Et pour un peu de renouveau, pour un peu de fraîcheur, il faudra attendre 2011,
03:22 où pour la seule et unique fois, un réalisateur tentera de mettre en scène l'apocalypse tant redoutée.

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