Interview cinéma d'une émission produite par CANAL+ autour du 77e Festival de Cannes 2024
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00:00 C'était des prothèses, donc il a fallu mouler mon visage.
00:03 J'étais très stressée.
00:05 - Oui, ça c'est angoissant.
00:06 - J'étais assez angoissée.
00:07 Les Reines du Drame, c'est un mélodrame musical queer
00:18 qui raconte l'histoire d'amour explosive, passionnée
00:23 entre deux chanteuses, Billie Coller et Mimima D'Amour.
00:26 La première est une chanteuse punk
00:28 qui vient plutôt du milieu underground alternatif.
00:31 Et la seconde va être une diva pop.
00:35 Et cette histoire, on la suit sur 50 ans avec les hauts et bas de leur carrière.
00:39 Et le film est raconté par le personnage qui incarne Bilal Hassani,
00:43 qui est Stevie Shady, un YouTuber fan absolu de Mimima D'Amour.
00:48 La construction de Stevie, elle s'est faite vraiment en tandem avec Alexis.
00:52 C'était des références à la fois de films qu'on a regardés ensemble avec Alexis,
00:58 beaucoup de personnages très cartoonesques,
01:00 comme The Mask de Jim Carrey, qui a aussi pas mal nourri Stevie.
01:06 On a aussi regardé beaucoup de vidéos de drag queens,
01:11 de ma culture, de la culture que je consomme
01:13 et qui vit avec moi depuis que je suis tout petit.
01:15 Et évidemment, je suis allée puiser en moi, dans mon enfance,
01:19 dans l'enfance d'un jeune garçon queer
01:24 qui parlait avec ses idoles dans sa chambre.
01:26 Moi, mes pop stars étaient sur mes murs.
01:28 Elles me donnaient des conseils, elles m'aidaient à me former.
01:31 Moi, je les vivais comme des relations très saines.
01:33 Alors, il a fallu que je me replace un petit peu dans cet enfant que j'ai été
01:37 pour trouver Stevie.
01:39 Il a beaucoup de beauté avec ce Stevie.
01:41 C'est tout, c'était assez impressionnant de travailler avec l'Atelier 69
01:44 pour faire ce visage de Stevie qui traverse les âges.
01:49 On le découvre à 60 ans, mais on le connaît aussi à 15 ans, à 25.
01:54 Oui, à 65 ans, c'était des prothèses.
01:57 Donc, il a fallu mouler mon visage.
01:59 J'étais très stressée.
02:01 Oui, je sais, angoissant.
02:02 C'était 3h30 à chaque fois pour avoir cette tête.
02:06 L'idée de faire du cinéma, c'est assez nouveau pour moi.
02:10 Donc, c'est mon premier film, mon premier rôle.
02:13 Donc, d'avoir ce masque, en réalité, ça m'a aidé aussi beaucoup dans ma pudeur
02:20 à me permettre un petit peu plus de choses.
02:22 C'est comme enfiler la peau du personnage littéralement.
02:25 C'est un chagrin d'amour qui m'a donné l'idée de cette histoire,
02:30 de raconter comment deux personnes qui peuvent s'admirer,
02:34 aussi avoir de la rivalité et aussi venir de milieux différents,
02:37 comment ça peut faire que les histoires ratent.
02:40 Donc, c'est vraiment ça l'idée de base.
02:42 Et après, je voulais absolument faire une comédie musicale
02:45 et raconter comment, en tant que personne queer dans un monde, disons, hétéronormé,
02:52 c'est parfois difficile de s'aimer soi-même et d'aimer les autres correctement.
02:56 L'idée de base, même s'il y a plusieurs personnes qui nous ont déconseillé de faire ça,
03:00 c'était vraiment qu'il y ait plusieurs personnes à la musique,
03:02 puisque je voulais vraiment que ce soit sincère
03:04 et que ce soit toujours les émotions des personnages qui soient au cœur du film.
03:07 C'était évident pour moi que les personnes qui allaient composer les chansons de Mimi, Madame Mourne
03:11 n'allaient pas être les mêmes que celles qui allaient composer celles de Billy Coller, par exemple.
03:16 J'ai demandé à Aïel de composer le personnage de Mimi, Madame Mourne,
03:20 puisque dans leurs chansons, ce que j'aime beaucoup, c'est que c'est à la fois très pop
03:23 et en même temps aussi assez parfois sombre.
03:25 Il y a Rebecca Warrior qui a composé les chansons de Billy Coller.
03:30 Et ensuite, il y a Mona Soyoque aussi qui a fait un morceau,
03:32 le morceau des chanteuses des années 80.
03:35 Il y a Louise Bizou et Pierre Desprates qui lui, a fait le score, mais aussi deux morceaux.
03:41 Je trouve ça beau de montrer au cinéma aussi ces émotions un peu trop fortes et trop intenses
03:46 et le cinéma permet aussi ça.
03:48 Il y a le milieu du spectacle, mais pour moi, tout est un peu la métaphore aussi de la société en général.
03:54 Et le film parle aussi de communauté.
03:55 Moi, je pense que c'est aussi important de se retrouver entre nous
03:58 parce que c'est comme ça qu'on peut être vraiment nous-mêmes.
04:01 C'est vraiment un film de troupe, un film communautaire.
04:03 Si on dézoome un tout petit peu, on se rend compte qu'on est en train de mettre un œil sur le monde
04:10 tel qu'il est et la société dans laquelle on vit.
04:13 Et pour des personnes comme Inima D'amour, elle pourrait être chanteuse, comédienne, cadre ou caissière
04:23 qui pourrait lui arriver les mêmes problématiques dans son amour et dans sa vie.
04:27 Et c'est ça que je trouve hyper touchant.
04:31 C'est une histoire qui est bruyamment queer et qui, à la fois, peut être comprise par n'importe qui qui la regardera.
04:41 Mais moi, je crois aussi que ce qui est très important, c'est qu'on croit à cette histoire d'amour
04:46 et qu'on s'identifie aux personnages.
04:48 Parce que moi, je crois quand même que la force du cinéma, c'est qu'on devrait s'identifier à plein de personnes.
04:54 Je trouve que le cinéma amène ça, c'est la force du cinéma.
04:57 On peut s'identifier à des personnages qui ne nous ressemblent pas forcément.
05:00 Et j'espère que le film est comme ça.
05:03 C'est déjà merveilleux que la semaine de la critique ait sélectionné le film.
05:06 Nous, on n'y croyait pas.
05:07 On espérait très fort, mais on n'y croyait pas.
05:10 Et j'espère qu'il y a des choses qui changent et de laisser à plus de personnes queers
05:15 la possibilité de faire des films et de faire des films pas forcément précaires.
05:21 Je pense que c'est important.
05:22 Ça ne bouge pas assez de l'autre côté.
05:24 [Rire]