• il y a 5 mois
Stade Brestois29
Equipe nationale d'Algérie

Category

🥇
Sport
Transcription
00:00 Paris, aujourd'hui, c'est la fin d'une aventure.
00:06 Oui, c'est la fin.
00:09 C'est une très belle aventure qui touche à sa fin.
00:13 Après, dans ma tête, il n'y a pas forcément de fin parce que ce sont des souvenirs qui
00:18 vont rester, comme j'ai déjà dit, en moi et gravés jusqu'à ma mort.
00:25 Donc j'aurai toujours ce souvenir-là de mon passage ici, en tout cas.
00:30 Tu t'attendais à passer cinq ans à Brest, au bout du monde, loin de chez toi.
00:36 Pas forcément.
00:37 Après, c'est la vie qui est faite de choses comme ça.
00:41 Et aujourd'hui, je n'ai vraiment aucun regret.
00:45 Et franchement, je suis très, très content et très heureux d'avoir passé toutes ces
00:50 années, autant d'années ici.
00:52 Quand tu arrives en 2018, tu sortais de quatre saisons à tour.
00:56 La fin n'était pas forcément la plus heureuse pour toi et pour le club.
01:01 Quelle image tu avais de Brest et de Lussal-Boisson ?
01:06 Déjà, quand je suis arrivé, je connaissais déjà le club parce que je suivais un petit
01:10 peu la Ligue 2.
01:12 Donc je savais que Brest était un club qui, tous les ans, se battait pour monter en Ligue
01:18 1.
01:19 Quand le coach Furlan m'a appelé au téléphone, moi, j'étais directement déterminé.
01:24 Dans ma tête, c'est allé très vite.
01:25 Je me suis dit que si je vais là-bas, c'est pour monter directement, pour apporter ma
01:30 pierre à l'édifice et pour monter directement en Ligue 1.
01:34 J'ai eu la chance que c'est ce qu'on a réussi à faire.
01:37 Donc c'était magnifique.
01:39 Comme tu dis, il y a un an plus tard, Aris Belké le vassine en 2018.
01:43 Un an plus tard, Brest retrouve l'élite.
01:46 Ce n'est pas une coïncidence ?
01:48 Je ne vais pas dire que ce n'était pas une coïncidence, mais on avait un très bon
01:54 groupe, très belle équipe.
01:55 Franchement, on était tous focus du début à la fin pour cette montée, tous déterminés,
02:03 avec le soutien des supporters.
02:06 C'était une très belle année.
02:08 Franchement, c'est terminé par la montée, donc c'était magnifique.
02:11 On a senti que c'était une bande de potes qui étaient sur le terrain.
02:15 Et surtout, on a l'impression que rien ne pouvait nous arriver.
02:18 Oui, on l'a vu.
02:19 J'ai plein de souvenirs qui me viennent en tête.
02:22 Je pense au dernier match quand on va jouer à Metz, où tu nous vois tous arriver déguisés
02:27 en pirates, avec la musique à fond, sur le terrain.
02:30 On était vraiment une bande de potes.
02:32 Je pense que ça se ressentait aussi sur le terrain.
02:35 C'est ce qui a fait notre force tout au long de la saison.
02:37 Toi, durant cette saison, tu es appelé pour la première fois avec les Fenech.
02:41 C'était une fierté pour toi de rejoindre ton pays d'origine ?
02:44 Bien sûr, bien sûr.
02:45 C'était une énorme fierté.
02:46 En plus, je serai reconnaissant aussi vis-à-vis de Brest par rapport à ça, parce que c'est
02:52 ici que j'ai connu ma première sélection avec l'Algérie.
02:56 Franchement, c'était une grande fierté pour moi et pour toute ma famille.
03:00 Tu découvres la Ligue 1 à 25 ans.
03:03 Est-ce que la Ligue 1, c'était vraiment un objectif pour toi ?
03:06 Quand Aris Belkhebla avait 8 ans, Robert Veillé, c'était vraiment ton objectif au fond de toi ?
03:11 Depuis que je suis petit, j'ai toujours kiffé le foot.
03:14 J'ai toujours rêvé d'être footballeur professionnel.
03:17 Donc forcément, quand tu t'y approches, quand tu côtoies le monde professionnel,
03:23 quand tu es au centre de formation, après quand tu gravises l'échelon,
03:27 forcément, c'est toujours dans un coin de ta tête.
03:29 Tu as envie d'aller au plus haut niveau.
03:31 Et en France, c'est la Ligue 1.
03:32 Donc forcément, tu y penses, tu as envie d'y arriver, en tout cas à un moment de ta carrière.
03:40 Qu'est-ce qui te disait à l'époque tes potes d'Aubervilliers, ta famille,
03:44 quand tu te prends sa rampe à un match à Paris FC ?
03:47 On voyait un parquage rempli de Brestois, mais aussi d'amis de l'Aris Belkhebla.
03:52 Oui, c'était des magnifiques souvenirs, parce que tous les matchs à côté de la région parisienne,
03:57 je me souviens, on avait Red Star.
03:59 Donc mes potes, ils se déplaçaient jusqu'à Beauvais avec les Brestois.
04:03 Franchement, c'était une bonne ambiance.
04:06 Et au parquage de Paris FC, il y avait pas mal d'amis à moi qui étaient dans le parquage avec les Brestois.
04:11 Amiens aussi, où ils étaient dans le parquage.
04:14 Il y avait pas mal de matchs où il y avait la petite connexion entre Aubervilliers et Stade Brestois.
04:19 Donc forcément, c'est des trucs qui m'ont touché et qui m'ont fait plaisir.
04:24 Se battre jusqu'aux derniers instants, parfois, ça colle finalement bien avec toi, ton profil.
04:30 Oui, comme ils le disent si bien dans la chanson, un Algérien qui ne lâche rien.
04:35 Donc voilà, on n'a jamais rien lâché.
04:38 Et là, on va rien lâcher pour le maintien.
04:42 Après, voilà, moi, depuis le début de saison, même quand on était dans le trou,
04:46 quand vraiment les gens commençaient à douter de nous,
04:49 tout le monde nous voyait déjà descendre en Ligue 2.
04:51 Je voyais même que ce soit, bon, je ne prête pas forcément attention,
04:54 mais les journaux, les médias, tous, ils nous envoyaient déjà en Ligue 2.
04:59 Moi, c'était surtout une source de motivation supplémentaire,
05:03 mais je n'ai jamais douté et j'ai toujours été un minimum confiant.
05:07 Et je savais qu'on allait finir par s'en sortir.
05:11 Au fil des années, tu es devenu un cadre.
05:14 Tu es là pour accueillir les petits nouveaux qui arrivent, donner des petits conseils.
05:18 Oui, forcément.
05:21 C'est comme ça.
05:23 Comme je l'ai dit, il ne restait plus beaucoup de survivants.
05:26 Cette année, il ne restait plus que Brendan, Hugo et moi.
05:28 Donc, on est obligé d'avoir un petit peu ce rôle-là, d'accueillir les nouveaux,
05:35 qu'il y ait une bonne cohésion de groupe.
05:37 Et franchement, je pense que c'est important.
05:40 Et c'est ce qu'on a fait un petit peu. C'est cool.
05:43 Qu'est-ce qui t'a tout de suite plu ici au Stade Brestois ?
05:45 C'est un club familial.
05:47 C'est un club familial où il n'y a pas de stars.
05:52 Et c'est très bien comme ça.
05:54 Moi, je trouve que c'est quelque chose qui colle avec les valeurs du Stade Brestois.
05:58 Et qui correspond aussi à mes valeurs.
05:59 Donc, c'est pour ça aussi que je me suis bien senti ici.
06:02 La proximité avec les gens, la gentillesse des gens,
06:07 comment j'ai été accueilli ici, ce sont des choses que je n'oublierai jamais.
06:11 Et franchement, les valeurs des Tisev, c'est des gens qui ne lâchent rien.
06:17 On le voit, même la ferveur.
06:20 Même si ce n'est pas le camp nous ici,
06:22 mais il y a une sacrée ferveur au Stade Francis Le Blanc.
06:27 Neuf années professionnelles, deux clubs.
06:30 Quand tu viens, tu ne comptes pas, c'est ça ?
06:32 C'est ça, on va dire que je suis assez fidèle.
06:36 Donc voilà, quand je me sens bien dans un club,
06:39 il n'y a pas forcément de raison de changer.
06:44 Donc voilà, ici, comme je l'ai dit, je suis arrivé en Ligue 2.
06:48 On a réussi à faire monter le club tous ensemble en Ligue 1.
06:51 Et voilà, ça me tenait à cœur aussi de finir sur une bonne note
06:54 par un maintien et de maintenir ce club en Ligue 1 où on a réussi à le ramener.
07:00 On a l'impression que Docula est un joueur un peu vintage.
07:03 On ne voit plus trop actuellement sur le terrain de shoot.
07:05 Assez discret, jamais de fioritures, pas de bling-bling.
07:09 On a l'impression que c'est quelqu'un de très simple parmi les tout-le-monde.
07:11 Oui, c'est ma personne.
07:14 Ceux qui me connaissent savent que je suis comme ça.
07:18 Je peux me croiser n'importe où dans la rue.
07:20 Je ne suis pas quelqu'un qui aime forcément se montrer.
07:25 C'est pour ça que je pense que les gens aussi viennent beaucoup vers moi,
07:27 parce qu'ils voient que malgré le fait que je sois un professionnel,
07:31 que je joue en Ligue 1, tout ce que vous voulez, pour moi, ça ne change rien.
07:35 Je suis comme ceux qui viennent me supporter.
07:38 Donc c'est ça, c'est ma personne.
07:42 La fermeture du Flens, c'est la plus grande décès pour ton passage ici ?
07:46 C'est vrai que la fermeture du Flens a été un sacré coup dur pour moi.
07:51 Bon, après, ça va, j'ai réussi à trouver d'autres petits restos.
07:55 Mais c'est vrai qu'il y a pas mal de supporters qui me croisaient là-bas.
07:59 Donc c'était marrant.
08:02 Cette sacoche, on en a parlé. On a vu les stages quand même.
08:05 La sacoche, franchement, elle a connu pas mal de stades, pas mal d'aventures.
08:11 Elle est toujours là, elle ne me quitte pas.
08:12 Tu sais que Hugo m'a dit qu'il n'y en avait qu'une, tu vois, on ne peut pas varier.
08:15 C'est toujours la même.
08:16 Toujours la même, toujours la même.
08:17 Franchement, elle est bien, donc je n'ai pas besoin de changer.
08:21 On va la mettre dans le musée.
08:22 Oui, en plus, c'est un cadeau.
08:25 Stade Francis Lemay, on est un peu ici chez toi, dans un petit stade.
08:29 C'est quoi l'image que tu avais avant d'arriver ici au Stade Brestois ?
08:32 C'est ça, un petit stade à l'anglaise.
08:35 Après, on ressent tout de suite cet ADN du Stade Brestois.
08:39 Et cette ferveur, déjà dès qu'on arrive à l'échauffement,
08:43 le stade commence à se remplir un petit peu, les premiers champs qui arrivent.
08:48 On sent tout de suite la pression monter un petit peu.
08:51 Et franchement, comme je l'ai dit, en termes de volume,
08:56 ce n'est peut-être pas forcément un grand stade,
08:58 mais en tout cas, en termes de capacité, comme je l'ai dit, de ferveur,
09:02 quand ça pousse, on le sent vraiment les joueurs sur le terrain.
09:05 J'ai pas mal d'amis d'Aubervilliers, des gens qui venaient me voir ici,
09:12 qui étaient vraiment très surpris de l'ambiance,
09:14 qui me disaient « Franchement, quand je suis rentré dans le stade,
09:16 je me suis dit « Je vois un petit stade et tout, mais les supporters, ils en voient. »
09:20 Donc franchement, il y a une largement meilleure ambiance
09:26 que dans certains autres grands stades qui sont beaucoup plus grands,
09:29 mais où il n'y a pas forcément cette ambiance qu'il y a ici.
09:33 Un petit saut de ronfle.
09:34 C'est ça, franchement, quand ça pousse, c'est un petit chaudron qui attend qu'à chavirer.
09:40 Un petit chaudron aussi qui attend qu'une chose, c'est le football.
09:43 Ah, ça c'est vrai, c'est le gros problème.
09:47 Donc là, il me reste encore deux matchs à la maison.
09:50 On va essayer de finir sur une bonne note, pourquoi pas.
09:55 Si tu devais me citer un match qui t'a marqué à domicile ou à l'extérieur,
09:59 ce serait lequel ?
10:01 Ça, c'est compliqué, il y en a beaucoup quand même en cinq années.
10:05 Mais le premier qui me viendrait à l'esprit, je pense que c'est le derby face à Lorient.
10:11 La première année où je suis ici, c'était mon premier derby à la maison.
10:16 Beau temps, on jouait en pleine après-midi vu que c'était la Ligue 2.
10:20 Et ambiance de ouf, dès l'échauffement, on sent que...
10:25 Voilà, moi, je ne connaissais pas encore bien le derby.
10:27 Bon, les anciens m'avaient un peu parlé, mais là, je ressens vraiment...
10:31 Déjà, la semaine, ils étaient venus nous encourager au centre d'entraînement.
10:35 Mais là, le jour de match, on sentait vraiment que c'était un match à part.
10:40 Et en plus, le scénario du match, magnifique, tendu, avec des petits échauffeurs,
10:47 le parquage de Lorient qui est rempli, même si on les a éteints.
10:51 Et sinon, sur le terrain, franchement, c'était cool.
10:55 On a tous pris du plaisir.
10:56 En plus, avec la victoire au bout, c'était un match magnifique.
10:59 - Tu penses que tu avais un match à oublier ?
11:01 - Match à oublier ?
11:03 Je vais penser au plus récent, cette année,
11:06 quand on se prend la déculottée face à Montpellier, ici.
11:10 C'était honteux, quoi.
11:12 C'était vraiment la honte.
11:14 Après, en Ligue 2 aussi, il y avait eu un match un peu qui ressemblait à ça,
11:18 contre Valenciennes.
11:20 C'était pris 5-2, je crois.
11:23 Donc, oui, c'est ces matchs-là, je pense.
11:25 - Bizarrement, ces matchs-là, les supporters n'ont jamais lâché.
11:29 - Non, franchement, que ce soit contre Montpellier, cette année,
11:33 ou même contre Valenciennes, je me rappelle, ils ne s'arrêtaient pas de chanter.
11:37 Même ça, ça m'avait surpris aussi, qu'ils soient là,
11:40 qu'ils soient toujours présents, à nous soutenir.
11:43 Jamais, ils ne nous ont jamais insultés, criés, trop chamboulés.
11:48 De temps en temps, ça leur est arrivé de monter un peu au créneau,
11:51 mais ce qui est normal.
11:52 Mais franchement, ils ont toujours été à fond derrière nous,
11:56 même dans les moments compliqués.
11:57 Et forcément, ça, quand tu es joueur, ça fait plaisir.
12:01 Et ces matchs-là, malgré le score,
12:03 ils étaient toujours là à chanter de la première jusqu'à la dernière minute.
12:06 - T'étais un Algérien, tu ne lâchais rien.
12:09 Ta relation avec les supporters, c'est quelque chose d'inoubliable pour toi.
12:12 - Ouais, franchement, comme je l'ai dit,
12:15 j'ai tout de suite été bien accueilli ici.
12:18 En plus, l'année en Ligue 1, l'envahissement de terrain
12:22 à la fin du dernier match à domicile.
12:26 On a connu plein de choses ici.
12:30 Moi, je suis quelqu'un qui aime bien ce milieu-là,
12:33 les supporters, etc.
12:34 Donc forcément, ça fait plaisir.
12:37 - Quand tu parlais, ils ont dit qu'ils avaient de la pouvoir.
12:40 Personnellement, c'est quelque chose qui t'a touché ?
12:42 - Ouais, c'est des choses qui m'ont touché,
12:44 même quand j'ai eu mes petits problèmes avec la sélection.
12:47 Je me rappelle que j'avais énormément de soutien
12:50 de la part des supporters, que ce soit sur mes réseaux sociaux,
12:53 dans la vraie vie, quand je croisais des gens, au stade.
12:57 Franchement, c'est des choses qui m'ont touché
13:00 et pour lesquelles je leur serais reconnaissant la vie.
13:03 - Qu'est-ce qui m'a le plus manqué ici à l'Est ?
13:06 - Franchement, c'est un tout.
13:08 Le club, tous les jours à l'entraînement,
13:11 je côtoyais des super-types, que ce soit les mecs du staff,
13:16 tous les salariés du club, même je pense aux gens
13:20 qui n'ont pas forcément la lumière sur eux tous les jours,
13:23 que ce soit Mathieu, les cuisiniers, les femmes de ménage,
13:28 les mecs de la com aussi.
13:29 Donc, c'est tout ça, cette bonne ambiance qui règne au sein du club
13:32 et puis après, forcément, le niveau terrain, le stade,
13:36 les supporters, cette ambiance, franchement, c'est un tout.
13:39 - Tu as conscience que le club, en passant, il a porté le club.
13:42 Tu es devenu le joueur le plus capé de l'histoire du Stade Brest-Nord
13:45 pour moi, que les Game 7 en Ligue 1.
13:47 - Oui, on m'avait informé de cette statistique.
13:52 C'est toujours un honneur de rentrer, entre guillemets, dans la légende.
13:57 Après, je ne suis pas au niveau de Bruno et compagnie, mais...
14:01 - Tu es quand même du bonheur.
14:02 - Oui, en Ligue 1, mais bon, Bruxelles, ça reste quand même le haut niveau.
14:06 Mais en tout cas, ça fait plaisir d'être dans ce classement et voilà.
14:11 - Qu'est-ce qu'on peut souhaiter à lui ?
14:13 - On va souhaiter du bonheur et après, pour la suite, on verra.
14:18 En tout cas, je tenais vraiment à remercier tout le monde, que ce soit...
14:23 Je me répète, mais c'est vraiment important pour moi de remercier tout le monde,
14:28 que ce soit toutes les personnes qui ont contribué à mon bonheur
14:34 durant ces années brestoises.
14:36 Donc voilà, aujourd'hui, c'est l'occasion pour moi de dire un grand merci à tout le monde,
14:40 encore une fois.
14:41 Sous-titrage ST' 501
14:44 ♪ ♪ ♪
14:49 [Musique]