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00:00 - C'est "Entre dimanche magazine" qui fait ce 13h un clin d'oeil à la littérature, aux livres et aux auteurs.
00:04 Nous lisions à l'entame de cette édition la 14e édition du Salon international du livre d'Abidjan,
00:09 si tenue au parc des expositions de la commune de Portbouy.
00:12 Et cette 14e édition du SILA s'est achevée le 18 mai dernier.
00:15 Le salon terminé, quel bilan faire de cette 14e édition du SILA ?
00:18 Et pour en parler, nous recevons M. Paul Hervé Agoubli.
00:22 M. Paul Hervé Agoubli est le secrétaire scientifique du Salon international du livre d'Abidjan.
00:28 Bonjour à nouveau et merci d'être avec nous, M. Paul Agoubli.
00:30 - Merci encore de me recevoir.
00:32 - Et nous lisions également un auteur est à l'invité de cette 14e édition du SILA.
00:36 Il s'agit de Serge Bilet, un nom que vous connaissez certainement, madame, monsieur,
00:41 auteur d'une trentaine de livres.
00:42 Bonjour, M. Serge Bilet. Merci encore d'être avec nous.
00:45 Alors, messieurs, alors, avant toute forme d'échange, suivons ensemble cet élément de notre reporter
00:50 qui nous replonge sur la jeunesse du SILA 2014, 2024.
00:55 L'influence était palpable à ce premier SILA, Salon international du livre d'Abidjan,
01:00 au Parc des expositions.
01:02 Pendant cinq jours, plus de 100 000 visiteurs sont venus à la rencontre des livres et des auteurs.
01:08 Parmi eux, le couple présidentiel, Alassane et Dominique Ouattara ont marqué leur présence,
01:15 envoyant ainsi un signal fort et montrant que le livre est un outil fondamental
01:20 dans l'édification de notre société.
01:22 Dans cette approche d'exemplarité, la première dame de Côte d'Ivoire a acheté des ouvrages
01:28 pour un montant cumulé de 2 millions de francs CFA.
01:31 Un moment de bonheur pour les écrivains qui étaient plus de 150 à cette 14e édition du SILA.
01:38 Ce rendez-vous international du livre a été meubli par une panoplie d'activités et plusieurs innovations,
01:46 notamment des séances de lecture audio avec les tout-petits, des ateliers de lecture grand public,
01:53 des cafés littéraires, des compétitions de scrubble et un hommage au fondateur du journal.
01:59 Jeune Afrique, Beshi Benyamed.
02:02 Et comme chaque année, le SILA a contribué à mettre en lumière les jeunes filles,
02:07 auteurs et aussi à récompenser le travail des écrivains.
02:12 Le grand prix Bernard Dadier de la littérature a été décerné à Mackeritty
02:18 pour son recueil de poèmes "Flammes éternelles".
02:21 Un prix accompagné d'un chèque de 3 millions de francs CFA.
02:26 Alors messieurs, dans cet élément de notre reporter Sidonie Davila,
02:29 elle est revenue sur quelques points saillants qui ont marqué justement ce SILA édition 2024.
02:35 Juste avant d'entrer dans le vif du sujet, dites-nous, Paris réussit pour ce SILA ou on pourrait mieux faire ?
02:42 C'est ce qu'on dit, que l'œuvre humaine est toujours perfectible.
02:48 Donc, nous allons rester humbles dans cette tonalité,
02:53 mais sans faire non plus preuve d'une joie qui soit goyeuse.
02:59 On peut quand même dire que ce salon, cette édition 14 du salon international du livre d'Abidjan a été un plein succès pour plusieurs raisons.
03:09 La première, vous avez parlé de Paris tout à l'heure, c'était quand même faire preuve d'une certaine audace,
03:16 que de désorienter, de dépayser le public, le déplacer en guillemets du centre d'Abidjan,
03:24 du palais de la culture Bernard Dadier, au parc des expositions, c'est-à-dire à la sortie même de la ville.
03:31 Et donc, il s'agissait de casser ce préjugé défavorable là qui installe le livre et le monde de l'édition
03:38 dans un ghetto, celui des gens de la pensée, celui des institutions, de l'école et de l'université,
03:45 et d'en faire un objet tout à fait démocratique et populaire.
03:49 Donc, de ce point de vue, quand on regarde le ressenti et l'expérience du commissariat général,
03:55 mais qui n'est pas démenti par les statistiques, c'est quand même 125 000 personnes qui se sont déplacées.
03:59 Pour ce qu'on a pu compter, du point de vue de la billetterie numérique et du portique d'entrée qui a enregistré ces entrées là,
04:06 on peut dire que l'affluence témoigne du fait que le pari qui a été ainsi pris est un pari donc, disons, gagné.
04:13 Et donc, également, à côté de cela, il y a plusieurs indicateurs qui sont symboliques
04:18 et qui sont de l'ordre de la matérialité objective des choix qui ont été faits,
04:22 qui montrent que cette édition-là peut installer le monde de l'édition dans une forme de confiance en l'avenir.
04:29 Et je crois que c'est ce que la 15e édition du Salon international du livre d'Abidjan se prépare à faire dans les mois qui viennent.
04:35 — Et on s'attend justement à pas mal de surprises. M. Serge Billy, votre avis sur la question ?
04:40 — Écoutez, il y a l'avis des organisateurs. Et naturellement, je crois qu'ils sont les mieux placés pour pouvoir nous dire par rapport à l'affluence.
04:46 Et puis il y a l'avis des auteurs. Moi, j'ai tellement signé que j'avais mal au poignet. Donc ça veut dire qu'il y avait beaucoup de monde.
04:51 Et je crois qu'un auteur, dès lors qu'il a un espace pour rencontrer ses lecteurs et ses lectrices, il est forcément heureux.
04:57 Moi, je le suis encore plus parce qu'être auteur à l'énorme dans son propre pays,
05:00 alors que j'ai eu l'occasion de faire des salons un peu partout dans le monde, d'être reconnu pour ce que je fais, d'avoir des livres qui ont été donc acclamés un peu partout...
05:09 Mais être à l'honneur chez soi, c'est toujours quelque chose de particulier. Et donc j'étais content de savoir que les éditeurs...
05:15 Parce que ce sont les éditeurs qui ont voté pour que je sois là. Et j'étais content de savoir qu'ils avaient voté pour moi.
05:20 Et je suis content aussi de savoir que les organisateurs ont suivi cela. Et en plus, ont organisé ce Salon d'une fort belle manière, de façon à ce que nous soyons heureux pendant cette semaine.
05:29 Alors messieurs, j'ai juste envie de vous demander, de votre point de vue, quelle est la place qu'occupe aujourd'hui le livre dans le quotidien des Ivoiriens ?
05:36 Ben disons, il faut se dire franchement les choses, aujourd'hui les Ivoiriens lisent de moins en moins. Mais ce n'est pas propre aux Ivoiriens, c'est un peu partout dans le monde.
05:42 On remarque en revanche qu'il y a de plus en plus de littérature enfantine. Il y a de plus en plus d'auteurs qui écrivent des livres pour enfants.
05:48 Et de plus en plus de parents qui ont compris que lorsqu'on accompagne les enfants avec des lectures, eh bien ça promet déjà donc une meilleure éducation.
05:57 Donc il y a de plus en plus de livres pour les enfants. De moins en moins d'adultes qui lisent.
06:02 En revanche, on voit que les livres politiques trouvent un espace beaucoup plus grand dans ce pays, surtout les livres partisans.
06:08 Moi j'ai un livre que j'ai écrit, il s'appelle "Mes années au fouet", qui n'est ni chez les uns ni chez les autres. C'est un livre qui marche beaucoup parce que justement ça parle de politique.
06:16 Et donc c'est ça qui est intéressant de voir. Donc maintenant il faudrait trouver le juste milieu pour la partie molle de tous ces gens qui ne lisent pas, des adultes qui ne lisent pas,
06:24 quel que soit le livre d'ailleurs, parce que c'est important justement de les inciter à entrer dans cette danse aussi.
06:29 Alors M. Paul Aghoubi, on a pu le voir dans l'élément qui a précédé, cette quatreième édition du Chilat a traîné du beau monde.
06:34 On a pu également voir le passage du couple présidentiel. Ce passage a forcément apporté un cachet spécial, n'est-ce pas, à cette quatreième édition du Chilat ?
06:42 Il faut toujours chercher les indices, les indicateurs, la trace matérielle pour juger de ces phénomènes ou de ces événements.
06:51 Moi j'ai intégré le commissariat général du Salon international du livre d'Abidjan depuis la treizième édition.
06:57 Et je puis vous dire que des constats qui ont été faits au niveau du secrétariat scientifique, c'est la première fois que du point de vue du relais,
07:07 du point de vue de l'écho qui était donné à ce salon, qui est important, qui existe depuis 1999, mais qui quand même,
07:14 du fait des crises que le pays a connues à sa quatorzième édition, vous l'avez dit tout à l'heure, mais a vécu, si vous voulez, une sorte d'enthousiasme porté par le public.
07:26 On parle du livre en termes de... on parle de République du livre, vous savez. Et donc la citoyenneté du livre a porté cet événement
07:33 comme étant un événement majeur du calendrier culturel et au-delà du pays. Mais naturellement, la présence des premiers personnages du pays,
07:42 des premiers citoyens du pays, comme la périphrase veut qu'on les désigne, le président de la République et son épouse, la première dame,
07:51 a apporté du point de vue donc de la lumière qu'on a vue dans les yeux des exposants et aussi des visiteurs, quelque chose de spécifique, de magique,
08:01 qui a effectivement rehaussé, si vous voulez, la réception qu'on pouvait avoir par rapport au livre. Et donc ça a été un élément important.
08:10 Ce n'est pas un détail dans le déroulement du salon. Et un chef de l'État, vous savez, quel qu'il soit président de la République, roi, monarque, ainsi de suite,
08:21 c'est un protecteur des arts. Et la présence du chef de l'État à ce salon international du livre d'Abidjan signe, de mon point de vue, en tout cas, du moins je l'espère,
08:31 une sorte de réconciliation entre l'institutionnel, entre le politique, entre le symbolique et le livre. Et ça répond à la question tout à l'heure que vous posiez
08:41 sur la place du livre en Côte d'Ivoire notamment. Je crois que du point de vue de cette rencontre-là, on peut espérer une avancée importante par rapport à ce secteur important.
08:51 – Alors la question aussi est redirigée envers vous, M. Serge Villet, le président de la République, a certainement marqué une halve à votre stand.
08:58 Comment est-ce que vous avez vécu ce moment ?
08:59 – J'ai eu plaisir à discuter avec lui et c'est important, je crois que c'était souligné qu'un président de la République marque justement de son empreinte un tel salon.
09:07 Mais moi j'aimerais quand même aller plus loin. Je pense que le livre a besoin d'une politique volontariste et que ces gestes-là sont bien, mais il faut aller encore plus loin.
09:15 Le jour où on estimera le livre au même niveau que la musique par exemple, si le syllabe avait le même budget que le FEMUA, on pourrait dire "tiens, on a franchi un cap".
09:23 Il faudrait qu'il y ait en plus du salon du livre beaucoup plus d'actes qui soient marqués sur le livre pendant toute l'année.
09:29 Il faudrait que les livres des auteurs ivoriens aient plus de place, notamment dans les programmes scolaires.
09:34 Il faudrait aussi qu'il y ait une politique volontariste vis-à-vis des éditeurs en taxant beaucoup moins les entrants, que ce soit l'encre, que ce soit les imprimeries,
09:44 que ce soit tout ce qui touche justement le papier, tout ce qui touche à la fabrication du livre.
09:49 Il y a une pression fiscale sur les éditeurs qui est forte, 7% qui sont prélevés sur les droits d'auteur.
09:54 Tout ça, ça demande une politique volontariste. Donc c'est bien, je me réjouis vraiment de l'avenir du président de la République.
10:00 Mais en même temps, il faut qu'on aille beaucoup plus loin.
10:01 – Et je peux vous assurer que nos téléspectateurs vous ont bien compris.
10:04 Alors dites-nous, cette 14e édition du site, laquelle était sa particularité ?
10:08 – Alors on a parlé… – Avec les autres éditions.
10:10 – Oui, on a parlé du site.
10:12 Chaque année, il y a un effort du point de vue programmatique qui permet donc de toucher des problématiques, des publics cibles.
10:21 Cette année, nous avons quand même eu 30 délégations étrangères qui sont arrivées.
10:25 Et nous avons participé à titre du comité scientifique à différents panels, tables rondes et rencontres professionnelles.
10:32 Et je puis vous dire effectivement que des questions importantes ont été touchées et saisies.
10:38 Et la Côte d'Ivoire devient de plus en plus un pôle d'attractivité pour le réseau africain des éditeurs de livres,
10:48 permettez-moi la répétition.
10:50 Et donc ça aussi, c'est un symbole important.
10:53 En plus de la mobilisation exceptionnelle du public que nous avons vu, Serge Bileh lui-même, auteur à l'honneur,
11:00 et je me félicite que cette année, ça ait été un tel auteur qui ait été mis à l'honneur du Salon international du livre.
11:07 C'était un choix des éditeurs de Côte d'Ivoire, de la CDI.
11:11 Il a été reçu à l'université Félix Souffault-Boigny le lundi 13 mai 2024 dernier.
11:18 Et donc le public universitaire se rapprochait de ce fait-là du Salon international du livre.
11:23 Chaque année désormais, vous avez une conférence inaugurale qui est prononcée par un universitaire.
11:28 Ça a été le cas cette année également.
11:30 Vous avez du point de vue des œuvres vendues, des titres vendus, plus de 5 000 titres qui ont été écoulés par les éditeurs.
11:40 Je veux dire, il y a toute une symbolique dans le milieu des médias, de la communication et du show business.
11:48 Vous avez de plus en plus de personnalités qui écrivent, qui publient et qui viennent à la rencontre du public.
11:54 Et donc tout ça permet effectivement d'en faire une fête.
11:57 Très bien. Alors de façon succincte et résumée, quels ont été les grands enseignements de ceci-là à 14e édition ?
12:02 Très rapidement.
12:03 Je parlerai des sentiments, peut-être qui nous permettraient donc de situer tout ça.
12:07 La fierté d'avoir été de cette aventure, la convergence de vues.
12:14 Un public pluriel qui décide de venir au Salon du livre et qui décide justement de se faire l'ambassadeur de l'édition.
12:21 Et puis finalement, la satisfaction de voir le livre devenir un point de convergence du pays entier.
12:27 Voilà qui est bien résumé.
12:28 Monsieur Serge Billet, très rapidement, vous le disiez à l'instant.
12:30 Vous avez signé de multiples autographes, vous le disiez à l'instant.
12:34 Quels ont été vos mots pour ces jeunes gens, plein d'admiration, qui sont justement venus à votre salon ?
12:39 C'est d'abord de les encourager à lire, de propager un peu la bonne nouvelle, ce cas de lire,
12:42 puisque nous sommes à dimanche, la bonne nouvelle autour d'eux.
12:45 Et puis de faire en sorte justement qu'on puisse de plus en plus élargir ce socle-là.
12:50 Parce qu'avant, on lisait beaucoup plus en Côte d'Ivoire.
12:52 On est heureux de savoir qu'il y a encore un noyau dur qui continue à lire.
12:55 Mais il faut élargir ce cercle-là.
12:57 Alors, très bien. Alors, on le voit aujourd'hui devant l'évolution que connaît la société.
13:02 Il y a une interrogation qui court sur toutes les langues.
13:05 Le support papier finira-t-il par disparaître ?
13:07 J'espère que non.
13:08 De votre avis ?
13:09 Franchement, j'espère que non.
13:09 La question se pose à tous les deux très rapidement.
13:11 Qu'il y ait envie d'autre chose, pour moi, ça ne me pose aucun problème.
13:15 Mais j'espère que le support papier va rester de mise tout le temps.
13:18 Monsieur Polagow, rapidement, pour terminer.
13:20 Le livre possède des traditions.
13:22 Et le support papier fait partie de la tradition du livre.
13:25 Bon, je ne suis pas conservatiste en disant cela.
13:28 Je crois que le papier a de beaux jours devant lui.
13:32 Et notons également que le Kenya était le pays invité d'honneur de cette édition.
13:35 Occasion pour ce pays certainement de faire la promotion d'ouvrages produits par des auteurs kenyans, n'est-ce pas ?
13:39 Oui.
13:40 Mais également, pardon, sur le tableau institutionnel,
13:42 je m'en voudrais, quand vous parlez du Kenya, de ne pas saluer la contribution exceptionnelle.
13:48 Je le dis, du ministère de la Culture et de la Francophonie,
13:50 et également de la grande chancellerie,
13:52 qui ont aidé le commissariat général à faire son œuvre.
13:56 Merci à vous, Monsieur Polagow.
13:57 Je rappelle que vous êtes le secrétaire scientifique du Salon international du livre d'Abidjan.
14:01 Vous étiez avec nous pour aborder la question du bilan de la 14e édition du SILA.
14:05 Merci également à vous, Monsieur Serge Bily, journaliste, écrivain,
14:09 auteur de plusieurs œuvres, d'une trentaine d'œuvres.
14:11 Merci d'avoir partagé avec nous votre expérience de ce SILA, édition 14, Madame, Monsieur.
14:15 C'est sur ces pages que se referme ce journal.
14:17 Merci de nous avoir suivis.
14:19 Vive la littérature pour que vive le livre, pour que vivent les grands esprits.
14:22 Dieu garde la Côte d'Ivoire.
14:24 *Musique*