Le FC Barcelone, qui affronte le Real Madrid ce dimanche en finale de la Supercoupe d'Espagne, connaît un début de saison laborieux. Xavi, comme depuis le début de son mandat, est discuté. Quel bilan peut-on titrer de ses deux ans et demi sur le banc catalan ? N'est-il pas victime de la comparaison douteuse avec Pep Guardiola ? Le FC Stream Team est à écouter chaque semaine en podcast. Les chaines Eurosport sont disponibles au sein des offres Canal+, Prime Video, Bouygues Telecom et Free avec TV by Canal
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00:00 Xavi, entraîneur du FC Barcelone, ça fait depuis novembre 2021 qu'il est là, donc ça fait
00:06 deux ans et demi. Xavi, on s'était dit c'est lui qui va tout résoudre,
00:11 c'est-à-dire que le FC Barcelone ça va pas bien quand même depuis un certain nombre d'années, mais s'il s'est barré tout ça, mais attention,
00:15 Xavi,
00:17 lui, attention, il va arriver, il va révolutionner le truc, le Barça va revenir à ses racines, à son origine,
00:22 le jeu, etc. Ça va bien jouer, ça va tout gagner.
00:25 Deux ans et demi plus tard, Maxime, force est de constater
00:28 que ça fonctionne pas. En tout cas, c'est compliqué que le Barça est loin des années Xavi joueur pour le coup. Alors,
00:34 comme tu l'as dit, il est arrivé en novembre 2021, c'était le grand fantasme, Xavi, parce qu'à partir du moment où il a mis fin à sa carrière de joueur,
00:41 ça devait être un grand entraîneur. Alors, je ne suis pas en train de dire que ce n'est pas un grand entraîneur, mais ça fait penser un peu
00:47 au fantasme comme Pirlo,
00:48 on se dit, par essence, parce que c'était des joueurs qu'on avait dans le site boulot sur le terrain, ils vont devenir des grands entraîneurs. Or,
00:54 c'est pas aussi simple que ça. Et des fois, vous regardez la liste des grands entraîneurs, ben apprenez un José Mourinho.
01:00 José Mourinho n'a jamais été un footballeur, il était traducteur au début, pourtant il s'est devenu un grand entraîneur.
01:05 Guardiola, n'en déplaise à ceux qui refont l'histoire, n'était pas un immense joueur. C'était un très bon milieu de terrain, très intelligent,
01:11 mais il n'a pas eu la carrière de joueur de Xavi.
01:15 Après, c'est vrai qu'il arrive un moment, tu l'as dit,
01:19 il arrive un moment où on se dit, voilà, il va faire repartir Barça.
01:22 Et là, j'ai envie d'être un peu sympa avec lui,
01:25 parce que, ben oui, il faut arrêter de vivre dans le fantasme du Barça, de Guardiola, celui en qui il était comparé.
01:31 Des générations comme a eu Guardiola, il n'y en a pas 100 000, et surtout,
01:36 il n'y en a pas 100 000 parce qu'à un moment, le Barça ne s'est plus donné les moyens d'avoir ces générations-là.
01:41 Le Barça s'est engouffré dans la lutte,
01:43 la lutte à l'armement, en allant chercher des joueurs sur le marché, en surpayant tous les joueurs, etc.,
01:48 en se mettant dans une panade absolue. Et aujourd'hui, au fond, Xavi, il paye aussi ça.
01:53 Alors, d'accord, Gundogan, Campagni, Cancelo, tout ça, ils sont là,
01:57 mais c'est difficile de lui demander, on va dire, de faire des miracles avec une équipe qui est très, très respectable.
02:05 Je ne suis pas en train de dire ça.
02:06 Le vrai hic, c'est d'avoir été sorti en Ligue des Champions le premier tour l'année dernière.
02:09 C'est vrai que ça fait tâche parce que ça n'arrivait jamais au Barça.
02:11 Le groupe était relevé, mais tout de même, il a quand même gagné le Championnat d'Espagne et la Supercoupe,
02:17 ce qui n'est pas si mal, mais c'est vrai qu'il y a une espèce d'impatience aussi.
02:20 Et c'est fou parce que moi, j'ai l'impression, la Ligue, je le suis,
02:24 ce n'est pas le championnat que je suis avec l'œil le plus avisé,
02:26 mais j'ai l'impression qu'un jour, ça va, un jour, ça ne va pas.
02:29 Un jour, ça va, Xavi, c'est fini, etc.
02:31 Et lui, il l'a relevé aussi.
02:32 J'ai trouvé une déclare de lui, mi-décembre, où il expliquait.
02:35 - Ah, tu passes, c'est bien.
02:36 - Il y a un mois, on m'avait dit que j'allais être le Ferguson du Barça.
02:39 Vous me l'avez dit. Et qu'est-ce qui s'est passé ?
02:40 Je vais devenir fou, maintenant, je suis à la rue. Et qu'est-ce qu'on fait ?
02:42 En gros, ce qu'il dit, c'est que le club a besoin de stabilité, etc.
02:45 Mais il y a un peu de ça quand même aussi.
02:47 C'est-à-dire que l'espèce de tourbillon qu'il y a autour de lui,
02:49 de dire un jour, on te prolonge, l'autre jour, on va te virer, etc.
02:52 Ça va, ça ne va pas.
02:53 C'est sûr que là, il est à 7 points du Real.
02:56 - Ça fait beaucoup. - Et Giron.
02:57 - Oui. - Ça la fout mal.
02:59 Ça, c'est sûr que ça la fout mal.
03:00 Mais c'est vrai que c'est difficile dans un club comme ça, mais j'ai l'impression
03:04 qu'il aurait besoin de ce que Guardella n'a pas eu besoin.
03:06 - Mais oui. - C'est du temps long.
03:08 Guardella, bah oui, lui, dès le début, il a fait all-in.
03:10 Mais c'est grâce à lui, parce qu'encore une fois, ce n'était pas gagné.
03:13 Il dégage Ronaldinho.
03:15 Il voulait dégager Leto, qui finalement restait.
03:17 Et il n'était pas certain que cette génération allait tout casser.
03:20 Même si, quand même, il faut dire qu'il y a des joueurs qui avaient gagné
03:23 la Ligue des Champions deux ans avant.
03:24 Donc voilà, il n'a pas exactement le même matériel.
03:27 Moi, j'aurais envie de lui donner du temps, mais...
03:30 C'est compliqué dans ces clubs-là.
03:32 - Non, mais pour reprendre ce que tu as dit,
03:34 moi, je suis d'accord avec toi quand tu dis que ça part d'un malentendu.
03:37 C'est-à-dire qu'on s'est dit que Xavi marcherait dans les pattes de Guardella.
03:40 Guardella, quand il arrive, il a Eto', Henry, Messi, Busquets, Keita, Iniesta,
03:44 Xavi, Puyol, Marquez, Alves, Yaya Touré, Ponce, Iteku.
03:47 C'est des joueurs qui fait grandir.
03:48 C'est clair qu'il les fait grandir.
03:49 Mais au moment où il arrive, Guardella,
03:51 ces mecs-là, c'est quand même quelque chose.
03:53 Xavi, quand il arrive, il y a Busquets, Piqué, Daniel, Alves.
03:57 Mais sauf que c'est une fin de réunion absolue.
03:59 - C'est bien le problème. - Oui, c'est bien le problème.
04:00 Non, mais c'est vrai, sauf que c'est une fin de cycle absolue.
04:03 On se dit...
04:04 Parce que Guardella, il a aussi bénéficié d'une génération
04:08 absolument incroyable qui sort de la Masia.
04:10 Quand Xavi arrive, on se dit...
04:11 Quoiqu'on commence à avoir des doutes sur Fatih qui se baisse beaucoup,
04:14 mais on se dit "Allez, Fatih, pourquoi pas ?
04:16 Bon, t'as Pedri, t'as Gavi, mais...
04:19 Ces mecs, il faut les entourer."
04:20 Et le principal problème du Barça aujourd'hui,
04:24 c'est pas Xavi.
04:25 Le principal problème du Barça, c'est pas Xavi.
04:27 C'est que c'est un club qui n'a pas de direction.
04:30 C'est un club qui ne sait pas sur quel pied danser,
04:33 qui ne sait pas ce qu'il a aujourd'hui.
04:35 Il peut être ce qu'il était, mais il ne sait pas ce qu'il a aujourd'hui.
04:37 Donc c'est très compliqué pour Xavi.
04:40 Tu l'as dit, il a été quand même champion d'Espagne, donc c'est pas si mal.
04:44 Après,
04:46 Ligue des Champions se font sortir l'année dernière.
04:48 Cette année, ils terminent premiers d'un groupe avec Porto et Shakhtar, je crois.
04:51 Mais ils perdent deux fois, une fois contre le Shakhtar.
04:54 Donc c'est une équipe qui a
04:56 complètement perdu de son, un, je pense un petit peu de son pouvoir d'attraction
05:01 et deux, de son pouvoir de nuisance.
05:02 C'est-à-dire qu'avant, le Barça, c'était un no-brainer, etc.
05:05 Et je pense que le Barça de Xavi,
05:08 de Xavi joueur, ne rend pas aujourd'hui service au Barça de Xavi entraîneur
05:13 parce que ça brouille la réalité, en fait.
05:17 Et il faut juste se rendre compte de ce qu'était le Barça quand Xavi est arrivé
05:21 et de juger par rapport à cet étalon-là et par rapport à l'étalon Barça novembre 2021.
05:28 Ce que fait Xavi, c'est loin d'être dégueulasse.
05:31 Sous-titrage ST' 501.
05:34 ...