• il y a 7 mois
Les discours lors du lancement ont démontré l’importance de l’abbaye pour la mémoire collective et son potentiel pour l’avenir. Claude Carceller, Vice-président de la CCVH et ancien éducateur, a rappelé le rôle du site dans la réinsertion sociale. Philippe Salasc, maire d’Aniane, a évoqué l’influence historique de l’abbaye sur la vallée de l’Hérault et au-delà, grâce à Saint Benoît d’Aniane. Le maire a aussi donné la parole à son prof d’Histoire Louis Villaret, ancien président de la Communauté de communes.

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Transcription
00:00Allez, pour les générations futures, on dessine enfin un projet pour cette vie.
00:13Anyan est un village particulier. J'y suis pas né. C'est un village qui m'a adopté quand j'avais 10 ans.
00:23Je suis le dernier enfant qui est né au fond du lac de Salagro.
00:28Il y en a pas eu d'entreprise. Moi, j'ai pas d'histoire. Et ce village, il m'a accroché.
00:40C'était beaucoup d'émotion, quand vous n'avez plus de terre, quand vous n'avez plus rien, d'être accepté.
00:49Vous avez des amis de jeunesse qui sont restés les mêmes aujourd'hui, un peu plus vieux.
00:54Quand vous êtes mère et que vous arrivez à cette fonction, et quand vous pesez le poids de cette histoire ici,
01:02parce qu'Anyan, c'est quand même le berceau de la civilisation, de la vallée de l'héros.
01:09Y'a pas de soucis là-dessus. C'est accepté. Et à l'époque, c'est moine. Ça rayonnait.
01:17Ça restait pas en base de clous. Ça enrichissait toute une vallée. Et ça, c'est hyper important.
01:24Pour les Anyanais, bien évidemment, pour les habitants d'Anyan et de ses territoires, je sais combien ce projet ABI est attendu.
01:34Ce projet, il a pris du temps à prendre corps, mais en fait, il fallait du temps.
01:41Je réfléchis et je me dis, quelquefois, c'est vrai qu'en politique, au moins en dynamique politique, on peut regretter que ça prenne du temps,
01:50mais il fallait cet espace-temps, cette temporalité. Pourquoi ? Parce que sur ce lieu-là, on peut pas faire n'importe quoi.
01:58Pensons au moine, à cette dimension où il se réfugiait quelquefois dans le silence et quelquefois dans la réflexion, mais qui était interne.
02:10On peut pas adapter ce lieu à une forme urbaine. Évidemment, il faut être très pragmatique.
02:17Ce lieu, aujourd'hui, la première pose a été posée sur la première pierre, pardonnez-moi, sur l'aspect culturel.
02:26Il doit y avoir aussi un aspect économique, parce que tout ça, il faut que ça s'équilibre, mais il faut le faire de manière mesurée.
02:34Nous devons avoir cette mémoire pour ces moines qui ont créé cet abbaye en ce temps. C'était à l'époque Carolingienne.
02:44Cela nous dépasse. C'est vrai que nous vivons dans une société qui, à toute vitesse, prenait le temps de se poser, de réfléchir, de s'enrichir aussi.
02:57Quand je pense enrichir, je pense évidemment intellectuellement aux embouteillages.
03:02Cher Président, je vais te dire une chose.
03:06Très bref, j'ai salué la mémoire d'Emmanuel Diaz ce matin.
03:12Je n'oublie pas qu'en 2006, si ma mémoire n'est pas ingrate, j'étais son adjurant finance.
03:21Emmanuel Diaz a transféré le droit de priorité à la communauté de communes.
03:25Vous vous doutez bien que la petite commune à Niamey n'avait pas la surface financière pour acquérir cet ensemble et le restaurer.
03:31Emmanuel Diaz a pris cette décision politique qui était la meilleure possible.
03:39Et évidemment, il s'est adressé au président de la communauté de communes, Louis Villaré, qui a accepté ce droit de priorité.
03:47Et Louis, toi qui fut mon prof d'histoire en 1973, je n'oubliais jamais, je crois que c'est grâce à toi que j'ai appris à aimer profondément l'histoire et la géographie.
04:01Je te dis mille merci et je vais te laisser la parole. C'est pas dans le protocole, mais j'y tiens.
04:06Applaudissements.
04:17J'ai écrit pour ne pas être trop long, donc vous en avez pour 4 minutes et demie, soyez patient.
04:25Alors comme toutes les autorités ont été saluées, je rentrerai immédiatement dans le vif du propos.
04:33Alors je vous dirai que c'est avec une grande émotion et une grande joie que j'assiste au lancement des travaux de la chapelle pénitentiaire.
04:43En 2010, alors que le toit du théâtre du milieu du ciel s'effondrait, c'est ainsi qu'on appelait cette salle,
04:52alors que des projets inadaptés en ce site historique au cœur de la ville médiévale étaient en discussion avec des promoteurs,
05:02alors que les bâtiments étaient abandonnés, squattés et vandalisés,
05:07la communauté de communes décidait d'acheter, de mettre hors d'eau et de sécuriser ce sanctuaire,
05:15c'est-à-dire un lieu sacré, chargé d'histoire, de culture, de foi et d'espérance, mais aussi de pleurs et de renaissance.
05:27Toutes les pierres, elles sont notre mémoire, elles sont la mémoire des agnes allées, des habitants du pays cœur des ronds.
05:36C'est le message de Saint-Benoît, des bénédictins, des mauristes, portés par leur foi et leur volonté de diffuser la culture jusqu'à Aix-la-Chapelle.
05:48Au début, c'était la capitale de l'Empire Carolingien avec Charlemagne et puis Louis le Pieux.
05:57Et puis aussi développer l'économie de la vallée de l'Hérault, c'est ce à quoi se sont employés les moines de la ville d'Agnan.
06:05Mais c'est aussi la souffrance des jeunes détenus et des enfants délaissés, oubliés et enfermés en ce lieu d'éducation, de formation,
06:16afin de retrouver une dignité, un métier, un goût du travail et l'espoir d'une nouvelle vie.
06:25Le préfet Cyril Schott a soutenu la communauté de communes face aux ministères qui avaient d'autres projets.
06:35Et je tiens à la remercier très chaleureusement.
06:41Manuel Dias, maire d'Agnan, a transmis à la communauté de communes le droit de préemption, ce qui nous a permis d'acquérir l'abbaye.
06:54Philippe a parlé de Manu, bien sûr, ce matin nous étions aux obsèques et il ne pensait pour lui.
07:01Il serait heureux d'être avec nous aujourd'hui, en ce moment.
07:06L'objectif était de sauvegarder le patrimoine, de passer de l'enfermement de douze siècles à un lieu ouvert aux Agnanais et aux habitants du pays cœur d'Hérault.
07:18Il fallait ensuite, avant de réhabiliter l'ensemble, engager pendant cinq ans les recherches archéologiques,
07:27avec Laurent Ginédère, que je remercie, directeur de recherche au CNRS, pour retrouver l'implantation de l'abbaye de Saint-Benoît d'Agnan, comme le souhaitait la communauté scientifique.
07:41Aujourd'hui, la pose de cette pierre est chargée de symbolique.
07:47Protéger et ouvrir ce sanctuaire, après des siècles d'enfermement, pour en faire un centre d'interprétation rappelant l'histoire des hommes.
07:58Poursuivre sa mission culturelle et de formation à partir de ce patrimoine exceptionnel.
08:05Son architecture classique, sa chapelle, son cloître, son jardin et l'archéothèque à venir.
08:14L'archéothèque à venir pour rassembler les vestiges archéologiques du cœur d'Hérault et accueillir les chercheurs et les étudiants.
08:29Et enfin, poursuivre la mission économique avec le non-tourisme, les métiers d'art, pourquoi pas un village de métiers d'art, une pépinière aussi, et la préservation des savoir-faire locaux dans un esprit de développement durable.
08:48Pour conclure, je dirais qu'il nous faut remercier les financeurs, l'État, la DRAC, conseil régional, conseil départemental,
08:57la communauté de communes, bien sûr, qui porte ce projet, la Fondation de France et les généreux donateurs.
09:05Je voudrais féliciter monsieur le président de la communauté de communes, je voudrais féliciter aussi monsieur le maire,
09:13les 28 maires présents, parce que c'est eux qui ont pris à un moment donné la décision, et féliciter aussi tous les techniciens qui suivent ce dossier avec passion.
09:24Je crois et je suis sûr que vous faites du bon travail, j'en suis heureux, après l'enfermement, c'est maintenant l'ouverture et la renaissance. Merci.

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