• il y a 6 mois
Chaque jour, des milliers de personnes passent sur le Vieux-Port et admirent les navires amarrés à quai. Peu d’entre eux s’imaginent que certains ont décidé d’habiter au quotidien dans leur embarcation. Parmi ceux-là, Maxime, manager pour une grosse entreprise, a fait le choix depuis 7 ans de cette vie d’un autre genre.

« La première fois que j’ai mis les pieds sur un bateau, ça a été une révélation ». Pour Maxime, découvrir la voile à 20 ans a littéralement changé sa vie. Plus qu’une passion, c’est aujourd’hui devenu son quotidien. Mais là où il aurait simplement pu devenir marin, ce Marseillais a choisi de vivre une vie à terre, à la différence qu’il habite à quai sur son bateau, le Timbuktu.

En télétravail ce jour-là, c’est sur son heure de pause qu’il nous confie que ce choix lui permet « d’avoir une vie sur terre, tout en pouvant jeter l’ancre dans un lieu paradisiaque » le soir une fois son travail fini, ou encore « partir en mer quelques heures admirer un coucher de soleil ». Une vie singulière, à laquelle il a dû trouver quelques parades pour ne pas être embêté au quotidien.

« J’ai une adresse sur Marseille, un appartement que je loue et qui me permet de ne pas trop être ennuyé pour mes démarches administratives », relève-t-il, même s’il peut recevoir très facilement son courrier au CNTL (Cercle Nautique & Touristique du Lacydon), ce qui facilite grandement son quotidien.

Un quotidien souvent rythmé par la mer, Marseille et surtout son Mistral. « Parfois, tu te retrouves avec des rafales à 100 Km/h, où ton bateau est de travers, avec les haubans qui claquent et font un bruit fou, même avec des boules quies. Je me dis que je suis un peu fou de faire ça, mais quand je me réveille le matin et que je vois le paysage, je me rappelle pourquoi j’ai fait ce choix-là. »

Un choix qui, malgré les apparences, n’est pas particulièrement avantageux financièrement. Pour avoir une place au port, cela peut prendre plusieurs années, avec une liste d’attente impressionnante. Une fois la place obtenue, les deux premières années sont « un gouffre financier », et ce n’est qu’une fois passés ces délais que le tarif mensuel devient abordable, 450 euros par mois pour le bateau de Maxime.

« Au final, il y a aussi, au fur et à mesure l’entretien du bateau, mais ce n’est pas plus cher que celui d’une maison, au détail près qu’on ne peut pas laisser trainer, sous peine de finir sous l’eau. » Un choix de vie exceptionnel, qui laisse rêveur, mais qui demande une certaine adaptation, pour que ça ne se termine pas en naufrage.

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00:00On rentre à l'intérieur, donc là tu nous invites chez toi et donc voilà donc là après la descente,
00:07les petits escaliers un peu raides, tu arrives donc dans la pièce un peu à vivre donc on rentre
00:13sur une cuisine à l'américaine bien équipée avec donc un double bac quand même, un frigo qui est
00:20ici, donc là tu vois le grippin très important pour les parties le matin, ici on a un système de
00:27bateau, c'est-à-dire que c'est la gazinière qui du coup est en cardan, donc qui bouge. La première
00:33fois où je mets le pied sur un bateau c'est une sorte de révélation, c'est ce moyen de transport
00:40mais qui est aussi une maison qui te permet d'aller partout dans le monde en respectant
00:44l'environnement, en te déplaçant silencieusement avec le vent, en pouvant aller mettre ton ancre
00:51dans des endroits paradisiaques, éloigner tout et en même temps pouvoir venir t'ancrer, t'amarrer
00:59du coup, en plein centre d'une ville incroyable comme Marseille mais aussi parce que j'ai eu
01:03l'occasion de le faire, aller t'ancrer sous la statue de la liberté par exemple, c'est le fait
01:07de pouvoir vivre ta vie de terrien comme je dis, parce que t'es attaché à un ponton, tu peux avoir
01:13ton activité professionnelle à terre mais c'est le fait de se dire que le soir quand tu rentres,
01:20t'as ton petit côté déconnecté, quand tu sautes du ponton sur ton bateau, il y a un petit sas qui se
01:26fait, là on est à Marseille, il y a le fameux Mistral, donc c'est te retrouver pendant parfois plusieurs
01:31heures, plusieurs jours, alors ça dépasse rarement les semaines mais avec des rafales de vent à 100
01:36kilomètres heure où ton bateau il est comme ça, quand j'ai une nuit un peu moins sereine, malgré
01:41les bruits de pièces, avec tout le bruit des hauts bancs qui claquent etc, je rigole un petit peu,
01:47je dis bon t'es quand même un peu fou de faire ça, mais encore une fois je reviens à ce que je
01:51te disais tout à l'heure, tu te réveilleras le matin, qu'il y ait du vent ou qu'il n'y en ait plus,
01:56tu te rappelles pourquoi t'es là et pourquoi t'as fait ce soir là.
01:59La question de comment est-ce que je me rattache à ma vie de terrien, alors on a la chance au club
02:06de pouvoir recevoir du courrier, des colis qui sont gardés à la réception, mais il est vrai que
02:12pour certains dossiers administratifs, j'ai mis mon adresse, j'ai une adresse à terre aussi.
02:21Nous avons l'espace, la grande salle de bain, donc avec l'espace toilette mais également douche,
02:31qui se fait tout en même temps et là nous avons ici la machine à laver, très important,
02:38pour avoir une vie, pour pouvoir laver son linge. Je fais très attention à ce que j'utilise
02:45évidemment comme détergent, j'utilise que des savons, tout part à la mer, les savons que j'utilise
02:53sont 100% naturels comme le savon de Marseille. Alors la place, c'est un sujet pour pouvoir y
03:02habiter, donc il y a les fameuses listes d'attente, donc il faut s'armer de patience,
03:10mais les deux années sont assez onéreuses puisqu'on a un titre de passager, même si on est
03:17intégré dans le club, et ensuite après au bout de ces deux ans, on a un tarif plus avantageux,
03:23ça me coûte à peu près 450 euros par mois.
03:27Cabine du capitaine, donc ça c'est ma cabine, le petit vidéoprojecteur qui est ici,
03:38qui permet, il n'y a pas de télé mais ça permet de regarder des petits films le soir.

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