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Ce matin, Maryse Gildas était l'invitée de Jordan de Luxe sur C8 dans "Chez Jordan".

Sur le plateau, elle a évoqué les derniers jours de son mari, Philippe Gildas, décédé le 28 octobre 2018 à l'âge de 82 ans des suites d'un cancer du rein. "Il avait une tumeur sur le rein gauche. Son médecin m'a dit que ce n'était pas opérable", s'est-elle souvenue.

Et d'ajouter : "Philippe avait beaucoup de fatigue et mal dans le dos, mais pas plus que ça. Son médecin m'a dit que c’était métastasé. A partir de là, il n’y avait plus rien à faire, je le savais déjà. Il est parti en sept mois".

Maryse Gildas a confié que son mari n'a jamais su qu'il avait un cancer. "Il ne souffrait pas. Il délirait. Il est resté 3 mois en soins palliatifs et je lui ai dit que c’était une maison de santé".

"Il délirait. Quand Muriel Robin est venue le voir, il refaisait 'Nulle part ailleurs' et il me prenait pour son assistante. […] C’était presque joyeux", a poursuivi Maryse Gildas en précisant que Muriel Robin jouait le jeu.

"Ce n’était plus lui, c’était son enveloppe. Il est parti à 35 kilos. C’est comme une bougie qui s’éteint. Il ne mangeait plus rien. Il est parti dans son sommeil", a conclu Maryse Gildas, avec émotion.

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Transcription
00:00 -Vous connaissez les drames de la vie,
00:02 parce que vous avez perdu aussi votre mari,
00:04 qu'on aimait tant, Philippe Gildas.
00:06 Philippe Gildas est mort il y a combien de temps, aujourd'hui ?
00:10 -Ca fera six ans, le 28 octobre prochain.
00:13 -C'est une maladie compliquée qu'il a eue, parce qu'il...
00:16 -Il a eu... C'est parti d'une...
00:18 -Vous n'avez pas voulu lui dire, si je crois bien.
00:21 -Non, il l'a jamais su.
00:23 Une tumeur sur le rein gauche.
00:25 Il a passé un scanner,
00:26 et le professeur Gayet, c'est lui qui s'en est allé.
00:29 Il s'est occupé de lui.
00:32 Et il m'a fait venir, pendant qu'il se rhabillait,
00:37 le professeur me fait rentrer dans son bureau,
00:39 il me dit qu'il y a une tumeur sur le rein gauche.
00:42 Moi, il avait quand même 81 ans.
00:44 Je me dis, d'abord, il y a deux reins.
00:47 -Oui, c'est pas bête.
00:48 -Et puis, il me dit, "Oui, mais c'est pas opérable."
00:52 Bon, mais je lui dis, "Mais à son âge,
00:54 "ça va doucement." Ca m'a pas fait peur, la tumeur.
00:57 -Il s'en est rendu compte comment,
00:59 il avait mal à la tumeur ? Il avait mal à la chevaux ?
01:01 -Il avait beaucoup de fatigue et mal dans le dos.
01:05 -D'accord, OK. -Mais pas plus que ça.
01:07 -Un truc qui pourrait... -Moi, ça m'arrive d'avoir
01:10 mal dans le dos. -Un truc bénin, quoi.
01:12 -Non. Et là, il me dit, "Le problème,
01:16 "ah, le problème, c'est que c'est métastasé."
01:19 "Pour tout, au cerveau."
01:21 "Métastasé au cerveau."
01:22 Et à partir de là, il n'avait plus rien à faire.
01:27 Je le savais déjà. -Ouais.
01:29 -Quand vous l'avez su... -Il est parti en sept mois.
01:31 En mars, il est parti en octobre.
01:34 -Comment vous avez fait pour cacher le secret ?
01:37 -Parce qu'il ne souffrait pas. -D'accord.
01:40 -Alors, il l'a pas su, et il avait des délires.
01:43 Il délirait. Et quand il a été en soins palliatifs,
01:46 il y restait trois mois.
01:48 La Jeanne Gardier, qui est une maison formidable.
01:50 -Oui, bien sûr. Et puis on envoie un gros bisou
01:53 à tous les sept soignants.
01:55 Et en palliatifs, c'est vraiment...
01:57 -C'est très important, les palliatifs,
01:59 parce que c'est un autre...
02:00 C'est totalement différent.
02:02 -Il est resté trois mois.
02:04 C'est déjà beaucoup.
02:06 Et là, je lui ai dit que c'était une maison de santé,
02:09 parce que j'expliquais, tu as besoin de faire une santé.
02:12 -Il savait pas que c'était des palliatifs ?
02:15 -Jamais su. Sa maladie, il l'a jamais su.
02:17 -Il voyait bien que c'était marqué "palliatif" ?
02:20 -Non, c'est pas marqué. C'est la maison Jeanne Gardier.
02:23 -Ah oui, donc on va à la maison Jeanne Gardier.
02:26 -Il se renseignait pas...
02:27 -Il était déliré, là, toujours. Il refaisait nulle part ailleurs.
02:31 Quand Muriel est venue le voir... -Elle rebat ?
02:33 -Oui. Quand elle est venue le voir,
02:35 il a refait nulle part ailleurs à Barcelone.
02:38 Je me demande pourquoi.
02:39 Il me prenait pour son assistante.
02:41 Il me dit "Vas chercher l'invité."
02:43 Il refaisait nulle part ailleurs. -Mais dans le lit ?
02:46 -Lui, il était dans son lit, Muriel était au pied du lit,
02:49 moi, j'étais à côté.
02:51 Il me disait "Va à l'invité, tu vas le chercher."
02:53 Oui, dès le...
02:55 Mais c'était presque gai. -Oui, mais...
02:57 -Oui, elle refaisait le truc.
03:00 Antoine, il est... De Cogne était à Inter à cette époque-là,
03:04 et c'était juste en France.
03:05 Il venait pratiquement tous les jours.
03:07 -D'accord, OK. Donc Muriel Robin a joué le jeu ?
03:10 -Complètement. -Donc elle faisait l'invité.
03:13 -Oui, parce qu'il fallait le faire. On a ri, par moments, vraiment.
03:16 -C'est incroyable, ce que vous me racontez.
03:19 -Bien sûr. -Il va partir à...
03:22 Vous le savez, le moment où il part,
03:24 vous arrivez à lui dire quelques petits mots avant...
03:27 -Mais je ne sais même...
03:29 C'était plus lui, de toute façon.
03:31 C'était son enveloppe. -D'accord.
03:33 -Il est parti à 35 kg.
03:35 -A 35 kg ? -C'est comme une bougie qui s'éteint.
03:38 -Il mangeait plus, quoi. -Non, rien.
03:40 Plus rien.
03:41 Il me voyait pas.
03:43 Enfin, il me voyait... Enfin, il me voyait pas, non.
03:46 -Le jour où il part, vous...
03:48 -Il est parti dans la nuit. -Dans la nuit, oui.
03:51 -27 octobre, à 2h40.
03:54 Donc...
03:55 On m'a appelée, il est parti dans son sommeil.
03:58 -D'accord, OK.
03:59 Vous arrivez aujourd'hui...
04:01 Ça fait combien de temps qu'il est parti ?
04:03 -Ça fait... -Ça fera six ans, le 27 octobre.
04:07 -Vous arrivez aujourd'hui à vivre sans cet amour ?
04:10 -Je vis quand même avec lui. Je suis quand même avec lui.
04:13 -Vous gardez des choses à la maison ?
04:16 -Oui, oui. J'ai beaucoup de photos.
04:18 Oui, il y a des photos.
04:20 J'en ai besoin.
04:22 J'ai sa boîte de cigares.
04:24 -Qu'est-ce qui a été le plus dur et qu'est-ce qu'il faut faire
04:28 pour tous les gens qui perdent un proche,
04:30 Marie-Gilda, que vous avez réussi à faire,
04:33 avec le départ de votre mari, pour encaisser ce choc ?
04:36 -On fait ce qu'on peut. -Oui.
04:38 -C'est pas... Non, c'est...
04:40 C'est pas facile, mais je pense que...
04:42 Tout le monde vit un moment de sa vie,
04:45 ce genre de... -Le départ, oui.
04:47 -De blessures et de peines,
04:50 et...
04:51 On fait avec.
04:53 Il m'a dit, quand il était encore lucide,
04:56 il m'a dit...
04:59 "Je partirai forcément le premier."
05:01 Je lui ai dit "c'est pas sûr du tout".
05:03 C'est souvent au restaurant, on plaisantait avec la mort,
05:06 mais on plaisantait. -Oui, oui.
05:09 -Il me dit "tu referas ta vie, toi."
05:11 Je lui ai dit "non, sûrement pas."
05:14 "Et toi, alors ?"
05:15 Il me disait "si, moi, je partirai avant, je suis sûre,
05:19 "tu essaieras de vivre sans moi, tu voyageras,
05:23 "qui tu veux, tu voyageras, tu feras sans moi."
05:25 J'ai dit "non, pas ça."
05:27 C'est ce qu'il me disait.
05:29 -Justement, vous allez repenser à repartir
05:31 à un petit bout de chemin avec quelqu'un ou pas du tout ?
05:34 C'est impossible. -Il y a quelqu'un qui a dit
05:37 "c'est pas un mandalire", qui a dit "c'est fini,
05:40 "la boutique est fermée."
05:41 -Ah ! -Eh ben, écoutez, voilà.
05:44 -La boutique est fermée, Maryse ? -Oh, oui.
05:46 -Vous me faites rire.
05:49 -Vous n'avez pas... Non, sincèrement,
05:51 vous êtes interdit, ça, de retrouver quelqu'un.
05:54 On peut le retrouver à 83 ans. -Ca, je suis pas sûre.
05:57 -Ouais. -Puis alors, non, moi,
05:59 je me l'abarre trop.
06:00 Je crois que je mettrai encore la barre trop,
06:03 et à mon âge, je peux pas.
06:04 -Avez-vous eu des signes de Philippe Gildas ?
06:07 -Pardon ? -Avez-vous eu des signes ?
06:09 -Des signes ? -Ah, des signes !
06:11 C'est-à-dire que je lui parle, hein.
06:14 J'ai encore... Sa chatte est là, avec moi.
06:17 -Ah, oui, son animal.
06:18 -Il a 19 ans et demi.
06:19 C'est une brown tabby, c'est une persanne
06:22 que j'adore et que je surveille
06:24 comme elle est sur le feu,
06:26 parce qu'évidemment, elle a de l'arthrose, donc...
06:29 Bref, elle a sa piqûre tous les mois.
06:31 Elle est là, mais c'était vraiment...
06:33 Il adorait sa chatte.
06:35 -Et vous lui parlez ? -Ca va être encore une blessure.
06:38 -Vous lui parlez, il vous répond ?
06:40 -Bah, je lui... Il me répond.
06:41 J'ai l'impression qu'il me répond.
06:44 Je lui pose des questions, je lui dis "Tu ferais ça ?"
06:47 "Non, je le fais pas." Voilà, c'est tout.
06:49 C'est moi qui réponds à sa place,
06:51 mais je pense que c'est ce qu'il me dirait, quoi.
06:54 Mais bon...
06:55 Voilà, c'est par moments, ça m'arrive encore de temps en temps.
06:59 -Merci de nous parler de Philippe Gildas
07:01 avec ton émotion, chère Maryse.
07:03 On l'aime beaucoup encore aujourd'hui.
07:05 Il a marqué la télé. -On l'a pas oublié.
07:08 -Il est comme vous, je crois que vous partagez
07:10 ses symptômes, j'ai envie de dire.
07:12 Ses symptômes de bienveillance.

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