Arthur Cazaux, 77e mondial, a remporté le premier set avant de craquer et de s’incliner face à l’Argentin Juan Martin Etcheverry (29e), quart de finaliste l’an dernier, 3-6, 6-2, 6-1, 6-4, ce mardi 28 mai au premier tour de Roland-Garros.
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00:00La rééducation
00:03Je suis satisfait. Je savais que ça allait être dur physiquement, parce qu'il y a eu un mois et demi où j'ai fait ma rééducation depuis ma blessure à la cheville.
00:18C'était un peu le rush pour essayer d'être prêt pour Roland-Garros. Je n'ai pas pu forcément me préparer au mieux en termes de conditions physiques, parce que le temps ne jouait pas en ma faveur.
00:30Mais je savais que ça allait être dur physiquement et j'ai donné le meilleur de moi-même avec les armes du moment.
00:38Là où je suis content, c'est que d'entrée de match j'étais présent, j'ai eu un bon niveau de jeu.
00:44Le deuxième point où je suis content aussi, c'est que même si j'étais vraiment dans le dur au bout d'une heure quarante de jeu, j'ai fait l'effort et le public m'a bien aidé là-dessus aussi.
00:55J'ai réussi à avoir un second souffle au quatrième. Ça n'a pas payé malheureusement, mais j'ai fait avec.
01:04C'est sûr que j'aurais préféré arriver à Roland-Garros avec plus de matchs et être mieux préparé, mais déjà c'était une petite victoire pour moi de participer à ce tournoi.
01:16J'étais content de fouler ce Langlène plein à craquer avec une ambiance de fou. J'ai pris beaucoup de plaisir et je pense que c'est une défaite qui va quand même me servir.
01:28Je vais grappiller de l'expérience grâce à ça et je vais faire mon maximum pour que l'année prochaine j'arrive mieux physiquement et plus fort.
01:39Même si ça ne t'a pas porté chance aujourd'hui, jouer sur un Langlène avec toi dans une journée où ça n'a joué nulle part ailleurs avant 16h, c'est quelque chose de plaisant.
01:52Sur le fait qu'il y ait un deuxième cours couvert à Roland et qu'en plus ça crée dans un deuxième temps une ambiance hyper bouillonnante et stade de foot comme tu disais.
02:00Mais rien que le fait de ne pas patienter toute la journée alors que tout le monde a patienté toute la journée pour jouer, c'est quelque chose d'appréciable pour un joueur.
02:07C'est toujours embêtant d'attendre pendant cinq heures son match. Je savais qu'en jouant sur le Langlène j'allais jouer à une heure correcte.
02:20C'est une bonne chose qu'il y ait maintenant deux cours couverts ici parce qu'on sait que le temps parisien, chaque année c'est un peu compliqué.
02:32C'est sûr que c'était plein à craquer. J'imagine qu'il y avait du monde connecté à la télé et sur place. J'espère que malgré la défaite j'ai pu partager des émotions et donner un beau spectacle aux gens.
02:52Arthur, tu peux nous expliquer ce qu'il s'est passé à la fin du troisième ? Il y a eu l'avant-bras aussi. Comment ça s'est passé au début du quatrième ?
03:05Comme tu disais, tu as eu un second souffle exceptionnel avec le Langlène qui l'a senti et qui s'est réveillé avec toi.
03:13Je commençais tout simplement à avoir des débuts de crampes à partir du troisième. Les deux premiers sets, même s'il y a eu 6-3 et 2-6, ils ont été très longs.
03:25Le premier set a duré 55 minutes et le deuxième 45. C'était des sets très longs, très physiques. Je savais que ça allait être un gros combat contre Thomas.
03:36C'était dur physiquement. J'ai commencé à avoir des débuts de crampes. C'est pour ça que j'ai appelé le kiné pour qu'il essaye de me masser, de me filer du jus de concombre, du sel, pour que les crampes essaient de partir.
03:49J'ai lutté pendant deux sets. C'était dur. Je luttais avec le fait que mes cannes ne répondaient plus trop. Le public l'a senti. Au milieu du quatrième, quand je me fais briquer, ils ont mis encore plus de voix.
04:10C'est quelque chose qui m'anime beaucoup. J'adore ça. J'ai eu un second souffle grâce à eux. J'ai réussi à mettre de l'intensité. J'étais quand même rôti, mais j'arrivais à passer un peu au-dessus de la douleur.
04:22C'est pour ça que ça a failli basculer en ma faveur. Malheureusement, je n'ai pas été assez bon sur mes jeux de service. C'est comme ça. Je le redis, ils ont été incroyables avec moi aujourd'hui.
04:34Il y a eu une ambiance de fou. Je ne peux que les remercier de ce qu'ils m'ont transmis aujourd'hui.
04:41A deux points de la fin, tu vas manger un panneau pub. C'est sur ta cheville que tu te refais mal ?
04:48Oui, je n'ai pas été bon là-dessus. J'étais tellement dans l'euphorie. Je me suis dit que je pouvais l'avoir. Je m'en voulais parce que je me suis dit que pour le show, il fallait la chercher.
05:04On ne sait jamais. C'est ma philosophie. Je n'aime pas laisser passer les balles. Même si je suis à la rue, je peux toujours essayer d'aller la récupérer.
05:12Je n'ai pas fait gaffe au panneau. Je me suis mangé plein fer. Ce n'était pas agréable. Ça a bien tapé sur le côté de ma cheville.
05:21Je pense que c'est plus de peur que de mal. J'ai eu mal pendant deux coups. Il n'y a pas eu de torsion. Je vais quand même voir le doc. Je pense que ce n'est rien de grave.
05:33C'était la même. Autant y aller à fond. Autant ne pas faire les choses à moitié.
05:41Arthur, tu as percé à Melbourne. On imagine que le rendez-vous avec Roland-Garros était important. Tu as joué en France depuis.
05:47Est-ce que tu peux nous parler de ce rendez-vous avec ce public un peu différent ? À quel point c'était frustrant de ne pas pouvoir être si près ?
05:54Forcément, ça me tenait vraiment à cœur. C'est pour ça que je disais que c'était déjà une petite victoire d'avoir pu participer au tournoi et d'être prêt.
06:05J'étais prêt pour jouer. Je n'étais peut-être pas prêt à 100 % physiquement, mais j'étais prêt pour jouer ce match.
06:11Forcément, ça me tenait à cœur dans le sens où j'avais bien performé sur le premier grand chêne de l'année. J'avais aussi envie de montrer au public français que je peux aussi leur transmettre des choses en direct et être performant chez moi en France.
06:32J'ai donné le meilleur de moi-même. Malheureusement, j'étais un peu juste physiquement aujourd'hui.
06:37Mais comme je l'ai dit, je ferai mon max pour revenir encore plus fort, que ce soit sur d'autres événements en France, mais d'autant plus à Roland-Garros dans un an.
06:47Merci.
06:49Bonjour Arthur. J'avais une petite question. Est-ce qu'après un match comme ça, aujourd'hui tu le perds, ça va peut-être être une victoire, est-ce que tu as pour habitude d'aller sur les réseaux ou pas voir ce qu'on dit de toi, de ton match ?
06:59Pas forcément le coup d'âme, mais les spécialistes tennis, les suiveurs, Romain Négevne, Remlis et non, là je pense que ça te parle. Est-ce que c'est quelque chose qui peut te nourrir à un moment, t'agacer ou pas ? Comment tu le vis ça ?
07:10C'est vrai que souvent après un match, que ce soit victoire ou défaite, je vais sur mon portable, mais c'est plus pour échanger avec mes proches. Je ne vais pas forcément sur les réseaux.
07:20À part quand j'ai fait un beau coup. J'aime bien aller sur les réseaux pour voir s'il a tourné le coup entre les jambes ou quoi.
07:27Non, j'évite parce que souvent les premières heures après le match, on reçoit des insultes. Alors moi ça ne me touche pas du tout, ça ne me dérange pas de voir des mecs qui m'insultent.
07:39De toute façon, ils n'ont que ça à faire. Donc moi ça me fait plus rire qu'autre chose. Mais non, c'est plus le soir ou le lendemain. C'est vrai que j'aime bien voir ce qu'on dit des gens, même si le regard extérieur, ce n'est pas quelque chose qui m'attire forcément.
07:58Après, quand ça vient de certaines personnes, je me souviens en Australie, c'était Matville Under qui avait eu des mots super sympas à mon égard. Donc forcément, ça fait plaisir venant d'une légende comme ça.
08:10Mais sinon, non, ce n'est pas forcément un truc où je me dis que je vais voir ce que les gens vont penser de mon match. Je préfère tant que mes proches sont fiers de moi et qu'ils me disent que j'ai dégagé quelque chose sur le cours. Pour moi, c'est déjà l'essentiel.