En proposant d'inclure les armes nucléaires dans le débat sur une Europe de la défense en construction, le président français Emmanuel Macron a déclenché une pluie de critiques parmi les oppositions qui lui ont reproché de «brader» la souveraineté nationale. Et pour le général Christophe Gomart, numéro 3 de la liste Les Républicains aux élections européennes, «la dissuasion nucléaire est française, elle doit rester française».
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00:00Alors oui, aujourd'hui c'est une chimère. Le 24 février 2022, l'Europe s'est rendue compte effectivement que la fin de l'histoire dont on lui a parlé, c'était une erreur.
00:11C'est-à-dire la fin de l'histoire n'existe pas. On a redécouvert qu'il y avait la guerre à nos portes. Et donc pour moi, ce n'est pas une chimère.
00:16Il faut en effet que les Européens se disent entre eux. Mais comment fait-on demain quand les Américains se retireront de tout engagement au profit des pays européens ?
00:25Ce qui peut arriver pour vous ? Les Américains peuvent dire stop, on se retire.
00:29Oui, souvenons-nous de Barack Obama en 2013 qui a refusé d'aller bombarder la Syrie. C'est déjà un début de retrait ou de désengagement.
00:34Et qui est arrivé à ce moment-là ? Les Russes sont arrivés et ont pris la place, j'allais dire, en militaire orientale des États-Unis d'Amérique.
00:40Donc on voit bien derrière que ce désengagement est possible. L'isolationnisme américain a toujours existé.
00:45Et il n'est pas impossible que demain, ils reproduisent un véritable isolationnisme.
00:49Auquel cas, les Européens doivent s'entendre entre eux pour monter une vraie structure de défense.
00:53Une structure européenne, un pilier européen de la défense au sein de l'OTAN.
00:56Un État-major européen, c'est ce que vous appelez de vos voeux ?
00:59Il existe déjà. Il s'appelle l'État-major de l'Union européenne. Il est sans doute nécessaire de le renforcer, de lui donner des véritables capacités de commandement.
01:06Et effectivement avec un système de nations cadres tournantes qui pourraient en effet commander des opérations ou conduire des opérations dans lesquelles des nations européennes seraient engagées.
01:14Mais sans partage de notre dissuasion nucléaire, on est d'accord ?
01:17On ne peut pas admettre que 27 chefs d'État se réunissent pour décider si on n'est plus sur le bouton. On y serait encore dans 20 ans.
01:24Non, la dissuasion nucléaire française est française, elle doit rester française.
01:27Ce n'est pas pour autant que dans les considérations, ça ne sert pas. Effectivement, ça sert à l'Europe en réalité cette dissuasion nucléaire française.