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00:00 Car pour beaucoup de parents et de jeunes qui nous écoutent, ce sera bientôt le top départ dans la course au logement à Bordeaux.
00:06 La plateforme Parcoursup dévoile ses résultats demain soir pour les admissions post-bac.
00:10 Et comme chaque année, il y a plus de demandes que d'offres.
00:14 On en parle avec notre invitée ce matin, c'est la secrétaire générale de l'UNEF, le principal syndicat étudiant.
00:19 Je le prélase.
00:19 Bonjour Claes, Clémence Delfaux.
00:20 Bonjour.
00:21 Merci d'être avec nous en studio ce matin.
00:23 Bon, dites-nous, c'est quoi l'ambiance, l'état d'esprit en ce moment de vos copains, des autres étudiants que vous connaissez à Bordeaux ?
00:29 L'état d'esprit, il est inquiet et il se fait avec beaucoup de recherches internet pour tenter de trouver des logements.
00:34 Quelle est la situation à Bordeaux ? On a cette agence LogService qui publie son baromètre et qui nous dit que Bordeaux est la quatrième pire ville de France,
00:41 en résumé, pour ce qui est de la recherche étudiant de logement avant une rentrée.
00:46 La difficulté à Bordeaux, c'est qu'on n'a pas assez de logements étudiants.
00:50 On a 10 400 places en logement CRUZ pour 133 000 étudiants.
00:54 Donc, vous voyez bien que le compte n'y est pas et au final, on a seulement 8 % des étudiants qui sont logés au CRUZ.
00:59 C'est-à-dire que, vous l'avez mentionné, demain, c'est l'ouverture de Parcoursup, les résultats en tout cas.
01:04 Dans une classe de terminale, seulement trois l'an prochain auront accès à un logement CRUZ.
01:09 Alors, on va voir comment font les autres de cette classe pour trouver un toit.
01:12 Mais peut-être d'abord le témoignage de Christophe qui, lui, est venu de Dax.
01:16 C'est un papa qui cherche un studio pour sa fille qui sera étudiante à Bordeaux la rentrée.
01:19 Elle a été acceptée, elle, hors Parcoursup et ce père de famille cherche depuis deux semaines sans succès,
01:25 alors même qu'il est prêt à payer les deux, voire trois mois de loyer d'été.
01:29 Elle a fait un BTS, opticien lunetier à l'ISO Bordeaux.
01:33 On a prospecté sur internet, en fin de compte, c'est beaucoup de demandes.
01:36 Au moins une vingtaine de logements dans le secteur, oui.
01:38 On n'a rien, donc on continue.
01:40 On savait que c'était compliqué, mais on pensait que les résultats de Parcoursup n'étant pas tombés,
01:45 arrivant hors Parcoursup, tu aurais pas mal d'offres.
01:48 Mais on s'aperçoit que finalement, il n'y en a pas tant que ça.
01:51 Donc on attend, on nous rappelle.
01:53 Le témoignage d'un papa Christophe venu de Dax et qui a des difficultés à trouver un logement.
01:58 Aussi pas mal de commentaires sur notre page Facebook, Jeannette Bernard.
02:01 Beaucoup de réactions, évidemment, suite à ce sujet.
02:04 Julien qui nous dit qu'il faut des parents aussi qui ont les moyens.
02:06 Autrement, c'est foutu, surtout le peu de logements au Crous proposés notamment aux étudiants.
02:11 Alors, comment font Clémence Denfau, de l'UNEF ?
02:14 Comment font ces autres étudiants pour trouver un toit ?
02:17 Alors, les solutions sont multiples.
02:20 D'abord, des solutions de très court terme.
02:23 Par exemple, depuis tous les ans, l'UNEF met en place une plateforme d'aide de partage d'annonces
02:29 entre les étudiants qui quittent leur logement parce qu'ils ont fini leurs études
02:32 et ceux qui arrivent sur la ville ou ceux qui ont besoin de changer de logement.
02:36 Des solutions de moyen terme aussi qu'on travaille avec le Crous.
02:41 On peut regarder sur ça des conventions qui ont été mises en place cette année.
02:44 Par exemple, nous on a initié une commission logement
02:48 avec notamment notre vice-président étudiant qui est au Crous de Bordeaux
02:51 et ainsi qu'une pétition qu'on a lancée pour l'accès à tous les étudiants au logement Crous dans les mêmes conditions.
02:57 Sur ça, par exemple, les étudiants internationaux en licence sont aujourd'hui totalement exclus de la plateforme du Crous.
03:02 Alors, des démarches parfois sur le long terme, dans l'immédiat, dans l'urgence,
03:06 certains se retrouvent vraiment dans des situations très précaires.
03:10 Vous avez quelques exemples concrets de vécu, d'anecdotes autour de vous ?
03:14 On sait que certains font le choix de rester chez leurs parents.
03:16 On connaît le phénomène des tanguis, ça existe autour de vous ?
03:18 Bien sûr. Quand les parents sont sur la métropole,
03:22 et en fait on a des dispositifs que sont Parcoursup et mon master qui poussent énormément à la mobilité.
03:26 En fait, il n'est pas du tout donné qu'on fasse nos études dans la même ville que celle où on a été et celle où sont nos parents.
03:31 Donc on se retrouve avec ceux qui le peuvent, qui peuvent parfois rester chez leurs parents,
03:35 mais pour beaucoup aussi une situation d'urgence à trouver un logement.
03:38 On peut voir par exemple en début d'année dans les associations étudiantes,
03:42 des étudiants qui viennent nous voir et qui font le tour pour dire qu'ils ont des difficultés de logement et qu'ils ont besoin de solutions.
03:46 Notre invité ce matin sur France Bleu Gironde,
03:49 on évoque ensemble la problématique du logement étudiant à Bordeaux.
03:51 Clémence Delfau, secrétaire générale de l'UNEF, le principal syndicat étudiant.
03:56 Clémence Delfau, l'encadrement des loyers en vigueur à Bordeaux depuis maintenant plus de deux ans,
04:01 est-ce que ça a amélioré la situation des étudiants, justement pour ne pas avoir des loyers faramineux ?
04:07 Alors pour nous ça améliore bien sûr d'une manière immédiate la situation.
04:11 Par contre il y a une situation aussi qui est que Bordeaux c'est globalement Bordeaux-Centre sur cet encadrement des loyers
04:18 et que c'est pas forcément là où les étudiants peuvent se permettre de payer des loyers parce qu'ils sont plutôt élevés.
04:22 Parce que certains étudiants justement, voilà, sexpatries, vont un peu plus loin, c'est ça ?
04:28 Plus loin du campus, que ce soit à Lormont, à Senon, sauf qu'à ce moment-là il y a le problème parfois des logements très très très engorgés.
04:37 Bien sûr, et là c'est un deuxième problème, du coup c'est la difficulté d'accéder après au campus,
04:42 quand on est assez éloigné des lignes de tram ou de bus qui permettent d'y aller,
04:46 et c'est d'autant plus de difficultés après qui se cumulent quand on a parfois un job étudiant aussi,
04:51 qui font qu'on a du mal au final à garder nos études et à les réussir.
04:55 Donc pour nous il faut faire du logement une vraie question collective, gérée par le CRUS,
05:00 et qui permette de ne plus en faire un poids pour l'étudiant et qu'il puisse simplement réussir ses études.
05:05 Qu'est-ce que vous pensez à l'UNEF de cette possible solution ?
05:09 L'université qui est à la manœuvre pour bâtir des logements sur des terrains rétrocédés par l'État.
05:16 A voir ce que ça donne, dans l'absolu pourquoi pas, ça dépend par contre des conditions également de loyer.
05:23 Le CRUS aujourd'hui est la seule structure qui propose des loyers à 250 euros pour les plus bas.
05:28 C'est des loyers aux tarifs les plus bas du marché et pour autant c'est déjà des tarifs qui sont trop hauts pour certains étudiants.
05:35 Donc pour nous la priorité c'est l'accès aux services publics étudiants du logement notamment par le CRUS.
05:40 Peut-être préciser cette solution qui va intéresser beaucoup d'auditeurs et même de parents.
05:44 Est-ce que vous proposez à l'UNEF cette plateforme en ligne pour les aider dans ce moment très particulier ?
05:49 Oui, alors c'est une plateforme qu'on lance et du coup pour ça il faut nous contacter sur nos réseaux sociaux.
05:53 On intègre tous les étudiants qui sont en difficulté dessus de manière à ce qu'ils puissent soit partager leurs annonces quand ils quittent leurs appartements,
06:00 soit juste voir les différentes annonces et après contacter les personnes.
06:04 C'est de la mise en réseau immédiate et l'objectif c'est d'aider tous les étudiants.
06:08 Et vous réagissez aussi à l'augmentation des frais d'inscription pour la rentrée prochaine.
06:13 Ça a été annoncé récemment par Emmanuel Macron et ça, ça passe très mal à l'UNEF.
06:17 Bien sûr, c'est une augmentation des frais d'inscription qui est injuste en le sens où on a déjà des coûts cachés de scolarité.
06:24 Par exemple, là aujourd'hui on parle de la hausse de la CEVEC, la contribution à la vie étudiante et de campus,
06:29 qui a encore été augmentée cette année et qui avait déjà été augmentée l'année précédente,
06:32 alors qu'on a une précarité étudiante plus qu'existante.
06:35 Sur la Gironde par exemple, on a une hausse des denrées alimentaires de 20% en un an.
06:40 On a des charges locatives du CRUZ qui ont augmenté aussi de 3,5%, donc les budgets ne tiennent plus.
06:46 Face à ça, nous on décide à l'UNEF d'organiser la solidarité par des actions concrètes.
06:51 Pour ça, par exemple, on a organisé des distributions alimentaires ou des bourses au livre sur les différents campus.
06:56 Et on organise également ces éléments-là dans nos campagnes, dans les conseils ou dans lesquels on est élu.
07:01 Par exemple, je prends l'exemple de l'université Bordeaux-Montaigne,
07:05 où on a obtenu des prêts et des aides à l'achat d'ordinateur pour les étudiants,
07:08 ou par exemple de Sciences Po, où on a obtenu un test de langue qui est obligatoire devenu gratuit pour l'ensemble des étudiants.
07:14 Pour nous, il faut ces mesures concrètes-là pour réduire les budgets et pour diminuer les frais de scolarité.
07:18 - Le message est passé, on entend la colère et la galère aussi.
07:21 Merci beaucoup Clémence Delfaux.
07:23 Je rappelle que vous êtes la secrétaire générale de l'UNEF à Bordeaux, qui est le principal syndicat étudiant.
07:27 Merci à vous et bonne journée. Et bon courage.