Gérard Collard présente chaque dimanche ses coups de cœur de lecture, au micro de Valérie Expert entre 14h et 14h30, au micro de Sud Radio dans Les coups de cœur des libraires.
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NewsTranscription
00:00 Sud Radio, le coup de cœur des libraires, Valérie Expert, Gérard Collard.
00:05 Bonjour, bonjour à toutes et à tous. Bonjour Gérard.
00:08 J'ai bien mis mon micro.
00:09 Oui c'est bien, il est à votre taille.
00:11 D'ailleurs si vous regardez en face de ca, vous voyez que le micro.
00:12 J'aime, voilà.
00:14 Alors, ça va ?
00:16 Bah oui, vous avez grandi un petit peu, non ?
00:18 Vous avez pris une année supplémentaire ?
00:20 Alors non, dites pas ça parce que je vais recevoir plein de trucs encore.
00:24 Justement, c'est pour ça.
00:25 Je peux dire aux gens, arrêtez les canards.
00:27 Ok, c'est fini ma période canard.
00:30 La période canard est finie.
00:31 Si vous avez des autruches, je suis preneur de l'autruche, mais pas les canards.
00:35 Pourquoi l'autruche ?
00:36 Parce que j'aime les canards, ça ressemble à des actrices ou des écrivains que j'aime.
00:42 Parce que les gens vous envoyaient des canards ?
00:43 Je crois que c'est de votre faute.
00:45 Une fois dans une émission, vous avez parlé de mon anniversaire et des canards.
00:49 J'en recevais à peu près 5 par jour.
00:51 Donc là, je dois être à 450 canards.
00:53 Donc j'aime beaucoup les canards, je remercie les gens pour les canards.
00:56 On va faire une anthologie des canards.
00:57 Oui, maintenant si vous voyez, c'est plus dur.
00:59 Les autruches, c'est pas mal.
01:01 Alors, on commence avec quoi ?
01:02 Alors, là je me suis pris une claque.
01:06 C'est une nouvelle maison d'édition qui s'appelle Verso.
01:11 Je ne connaissais pas du tout.
01:12 Ça s'appelle Mission Damas de David McCluskey.
01:15 Et c'est vraiment extraordinaire.
01:17 Là, vraiment, j'en suis parvenu.
01:19 Moi, l'espionnage, en fait, c'est pas trop...
01:21 J'aime bien, mais...
01:22 En fait, c'est l'histoire d'un agent de la CIA qui est chargé de traquer le responsable de l'enlèvement d'un espion américain.
01:32 Donc là, on est en Syrie, on est à Damas.
01:35 Et vous êtes pris.
01:37 Mais j'ai été... J'avais chaud, j'avais peur.
01:39 Enfin, j'étais terrifiant.
01:40 Je me dis, on va jamais le retrouver.
01:42 Et alors, c'est l'histoire d'un couple.
01:45 Alors, il y a une histoire d'amour parce que le gars qui est chargé par la CIA de retrouver cet homme,
01:50 il va prendre contact avec une femme qui est dans le palais présidentiel.
01:53 Donc, ils vont échanger des informations.
01:55 Mais c'est incroyable.
01:58 Alors, il y a aussi un truc.
01:59 Le gars, il prend son temps pour vous décrire toutes les arcanes de l'espionnage.
02:04 C'est-à-dire que vous êtes passionné et vous découvrez comment ils font.
02:08 Et alors, il y a un truc aussi.
02:09 Mais c'est comme partout.
02:11 Vous avez les gars qui sont sur le terrain, qui doivent se démerder comme pas un.
02:14 Alors, ils ont plein de gadgets, mais vrai.
02:16 Ils racontent comment les...
02:17 Par exemple, ils vont jamais... Je ne sais plus qui disait ça.
02:19 D'un point A à un point B, ils vont faire plein de trucs pour ne pas être reconnus.
02:22 Mais c'est la dichotomie.
02:23 C'est pas mal.
02:24 La dichotomie...
02:25 C'est vieux, lui, pour un coup.
02:26 Oui, c'est parce que j'ai pris un nom de plus.
02:27 C'est la dichotomie entre les gens de terrain et les gens de la CIA à New York, aux États-Unis.
02:33 Et là, vous voyez la lourdeur, la peur et tout.
02:36 C'est absolument incroyable.
02:37 Ça, ça va être un des événements...
02:39 Vous savez, je crois que...
02:40 C'est un narrateur, même.
02:41 Je me demande s'il n'a pas dépassé de "Je suis pilgrim", ce fameux bouquin.
02:45 Ah oui, ça, c'était incroyable.
02:45 Et là, vous êtes plein dans la fournaise du Moyen-Orient.
02:49 Pour moi, ça va être un des événements et certainement un des grands grands romans de cette fin d'année, de cette fin d'été.
02:57 C'est un américain.
02:58 C'est un américain.
02:59 Apparemment, je ne sais pas s'il est spécial, je n'ai pas eu le temps de regarder sa biographie.
03:03 Mais vous êtes absolument pris.
03:05 Alors, vous avez à la fois un livre d'espionnage et à la fois un polar.
03:09 Un polar, oui, c'est ça.
03:10 Je vous dis, je ne suis pas fan de l'espionnage.
03:12 Ce n'est vraiment pas mon truc.
03:13 Mais là, je suis complètement tombé KO.
03:15 Et alors, vous êtes, moi, j'étais en sueur.
03:17 Vous êtes là-dedans, il vous reprend, il y a des rebondissements, vous dites la fille "Mon Dieu, elle va se faire..."
03:22 Oui, vous êtes... C'est un thriller, quoi.
03:24 Et voilà, vous êtes...
03:25 Thriller dans le monde de l'espionnage.
03:26 Mais c'est surtout, en plus, vous apprenez quelque chose.
03:28 C'est-à-dire que c'est toutes les coulisses de ce qui se passe.
03:30 Parce que quand vous ouvrez la télé ou que vous regardez les podcasts, vous avez les informations, mais vous n'avez pas ce qui se passe derrière, pourquoi et tout.
03:36 Et là, vous êtes en plein dedans.
03:37 C'est un boulot, mais vraiment d'historien presque.
03:40 Enfin, je veux dire, j'adore ce bouquin, qu'ils vous apprennent des choses tout en vous passionnant avec un talent absolument incroyable.
03:47 Alors, Verso, c'est une maison d'édition qui appartient au Seuil.
03:50 C'est un label du Seuil, des éditions du Seuil.
03:52 Donc, ça s'appelle "Mission d'Amas".
03:54 Et l'auteur, c'est David Maklosky.
03:56 Et je ne suis pas payé, mais ils ont fait...
03:58 Enfin, on va encore me dire "Oui, vous êtes payé", parce que vous avez vraiment l'air là.
04:01 Ils ont sorti une petite collection de poches sur le thème des romans qui ont trait à l'espionnage ou des choses comme ça.
04:07 Je suis en train d'en lire un, je vous en parlerai.
04:09 - Qui est vraiment excellentissime aussi. - Très bien.
04:11 Allez-y, parce que ne passez pas à côté.
04:13 "Mission d'Amas".
04:14 Moi, je vous avais parlé de ce livre, je ne l'avais pas fini quand j'ai commencé à vous en parler.
04:17 J'avais une maison à Los Angeles, Dany Jucault.
04:19 - Mais oui, vous n'allez pas me tanner là-dessus. - Alors, grand porteur.
04:21 Ah non, mais je trouve ça formidable, parce que l'actualité est tellement déprimante, tellement moche.
04:27 Là, vous repartez dans les années 80 à Los Angeles avec des rencontres avec les plus grands acteurs du cinéma.
04:35 Et puis cette femme, Dany Jucault, qui a été pendant 40 ans grand porteur à Paris Match.
04:41 C'est cette carrière, comme on pouvait en faire à l'époque, c'est-à-dire un petit peu par hasard.
04:45 Le carnet d'adresses qu'elle s'est fait, ses amis qu'elle n'a pas trahis pour le scoop.
04:49 Les allers-retours entre New York et Los Angeles.
04:52 Franchement, c'était une autre époque. C'était vraiment la belle époque.
04:56 Et moi, j'ai adoré retourner dans ce livre.
04:58 À chaque fois que j'avais un moment, je retournais lire ce livre. Et elle parle des États-Unis.
05:05 Elle est revenue en France. La difficulté aussi, parfois, de faire passer certains sujets au rédacteur en chef.
05:10 Franchement, c'est à la fois les coulisses de match.
05:12 Et puis, comment elle est devenue amie avec Sharon Stone.
05:15 Et puis après, elle l'a reniée pour une histoire.
05:17 Franchement, ça m'a fait du bien, ce livre.
05:20 J'avais une maison à Los Angeles, grand reporteur Hollywood pendant 40 ans.
05:23 C'est chez Stock. Elle s'appelle Dany Jucault.
05:25 C'est co-écrit avec Aurelie Raya.
05:28 Franchement, elle était très proche d'Alain Delon.
05:31 Nathalie Delon, surtout.
05:33 - Puis c'est une époque où les gens, les vedettes, vous faisaient rêver.
05:37 Vous révoltez. Mais là, maintenant, j'ai l'impression d'avoir des gens du quotidien.
05:41 - Et puis, c'était accessible. Il n'y avait pas les publicistes qui ont fait.
05:44 Elle le raconte, les presses junket, où toutes les 10 minutes, vous avez un journaliste.
05:47 Elle avait le temps de nouer des relations.
05:50 Et elle-même se retrouve avec Barbara Streisand dans son dressing.
05:53 Elle a vécu des situations absolument dingues.
05:56 Donc oui, c'est un peu...
05:59 C'est autre chose. Elle a été très amie avec Marielle Hemingway aussi.
06:02 - J'ai l'impression, c'est moi qui suis un vieux con,
06:05 mais je trouve que les actrices et les acteurs me font moins rêver maintenant.
06:08 Ils ont l'impression de nous plonger dans le quotidien qu'on vit.
06:11 C'est le moment de le dire.
06:13 Puis tout le monde est tellement conformiste, a peur de dire le mot de trop,
06:16 de se faire troller.
06:19 On voit ce qui se passe sur Internet.
06:21 Si vous ne donnez pas votre avis sur quelque chose, vous êtes complètement exclu.
06:24 - Complètement. - Les gens, j'ai l'impression, ils ont peur.
06:27 Ou alors, ils font le rebelle de salon.
06:30 C'est la rébellion dans le même sens que tout le monde.
06:33 Puis alors, ils avaient une colonne vertébrale Hemingway.
06:36 - C'était Sean Connery.
06:39 Elle parle de tous ces gens-là.
06:42 Et elle a interrogé aussi d'autres personnalités que des stars.
06:47 Par exemple, il y a tout un passage qui m'a passionnée sur Jocelyne Wildenstein,
06:50 qui avait été surnommée la femme-chat.
06:53 Qui était mariée avec ce grand collectionneur de tableaux,
06:56 vendeur de tableaux, et qui s'était transformée,
06:59 qui voulait ressembler à ses chats.
07:01 Franchement, allez-y, vous passerez un bon moment.
07:03 - Je suis tombé sur un petit peu l'art.
07:05 Je pense que c'est comme les gens, les livres ont des destins, il y a des fils d'or.
07:08 Ce peu l'art, il me traîne, mais à la maison.
07:11 Vous savez, c'est comme chez vous.
07:13 Vous prenez le pile, vous le remettez là, puis vous dites non, j'aime pas la couverture.
07:16 Je sais pas, la couverture, ça fait de chie, puis je vais le remettre,
07:19 mais je sais pas pourquoi.
07:21 - Vous le prenez, puis...
07:23 - Et je suis tombé sur toutes ces fautes d'André Amara,
07:26 aux éditions Mara, je vous le mets là.
07:29 Alors, me dites pas, j'ai déjà lu cette histoire un milliard de fois.
07:34 C'est vrai que cette histoire, on a l'impression,
07:37 enfin, de par le pitch, comme on dit,
07:39 en fait, c'est l'histoire d'une jeune femme, on est à Dublin,
07:43 qui rencontre dans une fête de classe,
07:46 une autre jeune femme, une mère,
07:48 et ils ont des enfants, chacun,
07:50 et puis cette maman, qu'elle connaît comme ça,
07:53 lui dit, écoutez, venez, amenez-moi votre enfant,
07:57 pour faire une après-midi entre gosses,
07:59 et puis jouer et tout.
08:00 Donc elle, elle travaille, c'est sa nounou qui va, soi-disant, porter,
08:04 et le soir, elle va pour chercher.
08:07 Le problème, c'est que... - L'enfant a disparu.
08:09 - Non, mais le problème, c'est que la nounou a disparu,
08:13 la maison dans laquelle on va chercher le gosse,
08:16 c'est pas la maman qu'elle connaît, et le gosse n'est pas là.
08:19 Et là, va commencer un...
08:20 Alors, c'est vrai que ça paraît clair, mais alors, c'est un enfer.
08:22 Une fois que vous êtes dedans, il y a quatre femmes,
08:24 il y a quatre suspects,
08:25 et chaque fois que vous pensez avoir trouvé le truc,
08:28 c'est pas du tout ça,
08:29 et alors, les portraits de ces femmes sont absolument incroyables,
08:32 vous êtes...
08:33 Alors, moi, franchement, jusqu'au bout, vous...
08:35 Et puis, alors, je sais que les femmes,
08:38 c'est un truc qui est rébilitoire, généralement,
08:40 quand il y a un crime, un assassinat de gamin,
08:42 ou un enlivement de gamin,
08:43 mais là, je suis en train de le faire essayer par mes clientes,
08:47 c'est "essayez-le",
08:48 et en fait, elles se sont fait avoir aussi,
08:50 en les poussant un peu,
08:51 et c'est vraiment un talent...
08:53 Je sais pas qui est cette...
08:54 C'est une fille, je crois, c'est une femme,
08:56 Andrea Marat,
08:57 je sais pas qui elle est,
08:58 mais alors, vraiment, c'est chapeau.
09:00 - Vous êtes tombé...
09:01 - Ah ouais, chapeau.
09:02 - Ça a bien fonctionné.
09:03 - Ah oui, vous avez...
09:04 Moi, j'en ai encore le...
09:05 - La chair de poule ?
09:06 - Ouais, je serais une maman,
09:08 j'irais chercher mon gosse,
09:09 mais j'irais le porter, le...
09:11 C'est vraiment incroyable,
09:12 c'est vraiment un suspense d'enfer.
09:13 Je sais pas quelles sont les éditions Marat,
09:15 mais en tout cas, c'est une merveille.
09:17 - Elle s'appelle Audrey Marat,
09:18 et c'est les éditions Mera.
09:20 - Andrea Marat.
09:21 - Andrea Marat,
09:22 et c'est les éditions Mera.
09:24 Juste un petit coup de gueule rapide,
09:27 on commence à recevoir les livres de la rentrée littéraire,
09:30 franchement, franchement,
09:32 ras-le-bol,
09:33 je refais le même coup de gueule,
09:34 mais alors là, j'en ai reçu un,
09:36 c'est l'histoire d'une jeune femme
09:38 qui ne peut pas avoir d'enfant,
09:40 qui raconte comment elle ne peut pas avoir d'enfant.
09:42 Franchement, j'en ai marre.
09:44 C'est pas possible.
09:45 - Et les gens n'achètent plus,
09:46 les gens ne lisent plus.
09:47 - C'est moi, mon nombril, mon truc,
09:49 alors c'est peut-être très bien écrit,
09:51 mais cette maternité qui se refuse en instillant
09:53 chez Agnès ce sentiment de son imperfection
09:55 et de son inutilité,
09:57 je n'ai pas envie de lire ça.
09:59 Je n'ai pas envie.
10:00 Alors, je vais encore redire aussi
10:02 la seconde guerre mondiale,
10:03 j'en ai ras-le-bol,
10:04 je sais qu'il y a des très bonnes choses qui s'annoncent.
10:05 - Alors justement, j'ai un livre de Rocheplet.
10:06 - Non, non, mais en plus,
10:08 il y en a un en particulier que j'attends
10:10 qui parle de ça,
10:11 donc c'est vrai qu'on a eu,
10:12 il y avait eu l'enfant mouche,
10:13 il y avait eu des choses très très bien,
10:14 mais franchement, là, je suis assez déprimée
10:16 de ce que je reçois.
10:17 Essayez d'éviter d'écrire des choses
10:19 autres que sur votre nombril.
10:21 Allez, on se retrouve dans un tout petit instant
10:23 pour la suite.
10:24 - Alors Gérard,
10:31 on continue notre revue de la semaine.
10:34 - On me demande souvent des livres pour ados,
10:36 vous savez,
10:37 ou des jeunes enfants, quoi.
10:39 Et c'est pareil pour vous,
10:41 pour les trucs,
10:42 c'est-à-dire que les livres pour enfants,
10:44 les parents ont divorcé,
10:45 ils ont une sclérose en plaques,
10:47 je ne dis pas qu'il ne faut pas le faire connaître aux enfants,
10:49 mais il y a un moment,
10:50 ça va, le harcèlement,
10:51 il y a des connexions,
10:52 on leur fait,
10:53 mais bon,
10:54 c'est d'une triste...
10:55 Et là, vient de s'apparaître de Bertrand Santini,
10:57 l'écrivain pour enfants
10:59 qui détestait les enfants.
11:00 - C'est pour vous plaire, ça.
11:02 - J'adore ça.
11:03 - C'est Presse Pocket Jeunesse.
11:05 Et Santini, il est connu,
11:06 c'est celui qui a fait le journal de Gutry.
11:08 - Ah oui, je me souviens,
11:09 c'était formidable.
11:10 - Et alors, c'est l'histoire d'un universitaire,
11:12 alors lui,
11:13 lui, son truc,
11:14 c'est de faire des thèses sur Popé,
11:15 l'Antiquité et tout,
11:16 mais leur problème,
11:17 c'est que, bon,
11:18 Popé, à notre époque,
11:19 déjà, on ne sait pas qui est le président de la République,
11:21 donc Popé, l'Antiquité romaine,
11:23 et là, il y a son éditrice,
11:24 alors,
11:25 il y a une description des éditions de Jeunesse,
11:28 rien que pour ça,
11:29 les enfants, la première partie,
11:30 ça vaut son pesant d'or,
11:32 et donc, elle lui dit,
11:33 écoute mon chéri,
11:34 t'es bien gentil,
11:35 mais moi, j'aimerais bien que tu écrives un livre
11:36 sur les enfants,
11:38 pour les enfants.
11:39 Il va écrire un livre,
11:40 et alors, c'est de l'horreur,
11:41 parce que le livre a un succès monstrueux,
11:43 il va aller dans les foires du livre,
11:45 les gosses, ils vont être là,
11:46 ils vont le toucher,
11:47 ils vont lui parler,
11:48 ils détestent franchement les enfants,
11:49 et puis un jour,
11:50 il y a une jeune femme,
11:51 une petite fille,
11:52 d'une famille de milliardaires,
11:54 qui vont l'inviter dans une île,
11:56 et il va être forcé d'y aller.
11:58 - Bien sûr.
11:59 - Bah oui, on refuse pas ça,
12:01 et là va commencer une histoire absolument incroyable.
12:03 Allez-y, c'est drôle,
12:05 c'est bien écrit,
12:06 c'est dépaysant,
12:07 c'est original,
12:08 alors il y a longtemps que je n'avais pas lu un livre comme ça,
12:11 pour les gamins,
12:12 - C'est à partir de quel âge ?
12:13 - Je ne sais pas, 8 ans ?
12:14 - 8 ans, oui, 8-9 ans.
12:15 - Oui, Guthrie, ça doit être 8-9 ans.
12:17 Et vraiment, c'est...
12:19 Voilà, et puis alors,
12:20 il y a plein de choses dedans,
12:21 il y a du...
12:22 - Oui, mais rien que le titre.
12:23 - Les gosses, ils vont apprendre ce que c'est que les maisons d'édition,
12:25 et puis que les adultes,
12:26 ils ne sont pas forcés d'aimer tous les enfants.
12:29 Donc allez-y, ça s'appelle "L'écrivain pour enfants qui détestent les enfants",
12:36 chez "Rest Pocket Jeunesse",
12:38 chez Bertrand Santini.
12:39 - Non, l'auteur s'appelle Bertrand Santini.
12:41 - Voilà, c'est Bertrand Santini l'auteur.
12:42 - Vous êtes resté un grand enfant,
12:44 je vous conseille ce livre,
12:45 "Le coup de la tranche de jambon,
12:46 une anthologie du canular".
12:48 Mathias De Bureau,
12:49 je ne sais pas si vous vous souvenez,
12:50 c'est lui qui avait fait ce livre
12:51 qui s'appelait "De l'art d'ennuyer en racontant des voyages".
12:53 - Ah bah oui, bien sûr.
12:54 - Et alors là aussi, la couverture est jaune,
12:56 ça vous file la paix ?
12:57 Je n'ai pas trop le moral, voyez, cette semaine.
12:59 Ces petits livres-là, ça vous fait un bien fou,
13:01 parce que vous avez...
13:03 Moi je ne savais pas que Virginia Woolf
13:05 avait été, pas malgré elle,
13:08 puisqu'elle y a participé,
13:09 mais elle avait participé à un canular
13:11 qui avait fait grand grand bruit à l'époque.
13:13 Elle s'était déguisée avec son frère
13:15 et deux autres personnes,
13:16 vous le savez ça ?
13:17 - Bah oui.
13:18 - Mais c'est mon idole, donc...
13:20 - Oui, donc...
13:22 Et donc il raconte tout un tas de canulars
13:25 tous plus invraisemblables les uns que les autres,
13:27 et ça ressemble beaucoup à l'humour anglais, en fait.
13:29 Il y a aussi, il dément ce côté canular d'Orson Welles
13:33 qui avait annoncé l'arrivée des extraterrestres.
13:36 Ce n'était pas du tout un canular à l'époque,
13:38 donc il explique un petit peu tout ça.
13:39 Et puis on va retrouver Alphonse Allais, Francis Blanche,
13:42 et avec des hurlues berlues,
13:44 des mecs qui passaient leur temps à faire ça.
13:46 Et il y en a un, c'est le premier je crois,
13:48 Theodore Hauck, ancien étudiant à Oxford.
13:52 Je n'ai pas envie de vous les raconter...
13:53 - Non, il faut les découvrir.
13:54 - Il faut vraiment les découvrir,
13:56 et l'imagination de ces gens,
13:58 c'est...
13:59 Bah voilà, on ne fait plus ça aujourd'hui,
14:01 parce que c'est à la fois, oui, très subversif...
14:05 - Et puis il y aurait quelqu'un qui vous redirait
14:06 que vous m'avez blessée,
14:07 ou vous vous l'avez schématisé,
14:09 ou voilà, donc plus personne ne fait rien.
14:11 - Et puis, oui, il y en a un,
14:13 alors je ne sais plus lequel c'est,
14:15 c'était un Anglais,
14:16 il était très bien habillé,
14:18 il volait un monsieur avec un chapeau melon,
14:20 il lui donnait une pelote de laine en lui disant
14:21 "Vous tenez le bout",
14:22 il partait, il faisait le coin de la rue,
14:24 il retrouvait un autre bonhomme avec un chapeau melon,
14:25 puis il lui disait "Tenez-moi le bout",
14:26 puis il se barrait.
14:27 Et il attendait, il regardait 5, 10, 15 minutes,
14:30 puis après les deux rembobinaient la pelote,
14:32 et ils se retrouvaient face à face.
14:33 Bon, c'est très très...
14:34 Vraiment, c'est très malin,
14:35 c'est chez Alari Éditions,
14:36 Mathias De Bureau,
14:37 "Le coup de la tranche de jambon".
14:39 - Alors, c'est dur pour certains livres,
14:42 les couvertures.
14:43 - Oui.
14:44 - Non, mais c'est terrible.
14:45 Là, il y a une de mes écrivains françaises préférées
14:47 qui s'appelle Marianne Géglet,
14:49 qui a écrit "L'ami du prince",
14:50 elle l'avait écrit chez "Le Promeneur",
14:53 elle avait écrit un très beau livre sur Van Gogh,
14:57 qui était absolument merveilleux.
14:59 Et alors, c'est vrai que ce livre,
15:00 j'adore cette femme,
15:01 mais rien que la couverture,
15:02 c'est comme si j'avais un poids de 150 kilos à soulever,
15:05 rien que pour tourner la couverture,
15:06 tellement c'est moche.
15:07 Ils auraient pu mettre un bandeau avec une image.
15:09 - Un truc un peu...
15:10 - Et en fait, c'est un roman absolument extraordinaire.
15:12 Alors, pas de panique,
15:13 c'est lisible par tout le monde.
15:15 Que vous connaissiez pas la philosophie,
15:16 que vous...
15:17 Voilà.
15:18 En fait, c'est l'histoire de Sénèque,
15:19 ce grand philosophe romain.
15:22 Alors, personne...
15:24 Enfin, peu de gens le savent,
15:25 mais Néron, qui était...
15:27 En plus, c'est génial,
15:29 il y a des gens là-dedans,
15:30 c'est Agrippine, par exemple,
15:31 ça vaut son pesant d'or.
15:32 C'est-à-dire qu'elle a assassiné un nombre de gens,
15:34 pas possible pour que ce fils,
15:35 qui n'était pas forcément prédestiné
15:37 à devenir empereur,
15:38 il va devenir empereur.
15:39 Mais il est tout jeune, 12 ans,
15:40 et Sénèque, elle lui dit...
15:41 Enfin, avant, il lui dit,
15:43 il faut que tu le formes intellectuellement.
15:45 Sénèque, c'est un génie.
15:46 Donc, il lui apprend le respect des autres,
15:49 le pouvoir.
15:50 Il essaye d'en faire quelqu'un d'humaniste,
15:51 un peu à la montagne,
15:52 c'est le stoïcisme.
15:53 Et là, alors, c'est toute la description.
15:56 C'est génial.
15:57 C'est un roman,
15:58 vous êtes complètement dedans,
15:59 même si vous ne connaissez pas Agrippine.
16:00 Voilà.
16:01 Et puis, rien que Néron, vous vous dites...
16:02 - C'est historique.
16:03 - Oui, c'est historique.
16:04 Mais en fait, c'est une grosse réflexion.
16:05 Parce que le problème, c'est que le début du livre,
16:08 c'est que Néron,
16:09 il y a des soldats qui arrivent et qui lui disent,
16:11 écoute, tu as une journée pour...
16:13 Après, on te liquide, on te tue.
16:15 Et là, c'est une immense lettre.
16:17 Il raconte Néron, l'éducation,
16:20 jusqu'à la fin de sa vie,
16:21 avant qu'il se taille de les veines.
16:24 Et c'est, en fait, une réflexion sur le pouvoir.
16:27 Est-ce que l'éducation peut tout faire sur le pouvoir,
16:29 sur les gens ?
16:30 Est-ce qu'il n'y a pas quelque chose, en fait,
16:31 qui fait que vous pouvez les éduquer
16:33 tant que vous voulez, si...
16:36 - La nature, c'est un souci.
16:38 - Et puis, c'est la limite de la philosophie.
16:41 Alors, là, je vous le fais un télo,
16:43 mais c'est vraiment...
16:44 Vous êtes pris dedans.
16:45 C'est l'art de vous rendre intelligent en vous distrayant.
16:48 J'adore cette femme.
16:49 En plus, elle a un style...
16:50 Vous rentrez complètement...
16:51 C'est très élégant, très au service de son histoire.
16:54 C'est un des plus beaux livres que j'ai lus.
16:56 Enfin, sur ce thème-là.
16:58 Moi, j'ai peur que déjà, entre la couverture,
17:02 quand vous lisez le résumé derrière,
17:04 et les gens se disent "C'est pas pour moi,
17:05 c'est un télo, c'est trop compliqué."
17:06 Or, il faut...
17:07 - Oui, il faut dépasser ça.
17:08 - C'est l'édit vraiment...
17:09 Écoutez, j'ai...
17:10 - Oui, oui.
17:11 - Je connais...
17:12 Enfin, j'ai aimé, donc...
17:13 - Non, mais on rappelle que, nous,
17:14 c'est le plaisir de la lecture avant tout.
17:15 - Voilà, absolument.
17:16 - C'est pas les Sbrouf ni l'Henri.
17:18 - Non, non.
17:19 Et puis, alors, en plus,
17:20 vous avez une très, très bonne écrivain.
17:21 Vous avez la description d'une époque absolument incroyable
17:24 avec un personnage incroyable.
17:25 - C'est incroyable, oui.
17:26 - Qu'on ne connaît pas,
17:27 parce que Néron, c'est que des caricatures.
17:28 Il était loin d'être ce qu'on pensait qu'il était.
17:30 - Enfin, c'est quand même...
17:31 Elle décrit apparemment un jeune tyran.
17:32 - Oui, mais...
17:33 - C'est un peu plus souple que ça.
17:34 - Oui, mais, en fait, il faut voir
17:35 comment la mère l'a forgé au début.
17:36 C'est-à-dire que la mère, elle tue tout le monde.
17:37 Elle empoisonne son mari.
17:38 Enfin, elle fait la totale.
17:39 Et puis, c'est...
17:40 Voilà, c'est les limites de l'éducation.
17:41 Et puis, c'est une plongée.
17:42 J'adore ça.
17:43 C'est une plongée dans...
18:04 - C'est un peu comme ça.
18:25 - C'est un peu comme ça.
18:46 - C'est un peu comme ça.
19:09 - C'est un peu comme ça.
19:38 - C'est un peu comme ça.
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20:00 - C'est un peu comme ça.
20:01 - C'est un peu comme ça.
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20:16 - C'est un peu comme ça.
20:17 - C'est un peu comme ça.
20:18 - C'est l'histoire d'un flic.
20:20 Alors le flic, il n'est pas très bien, il a une maladie, voilà, et puis d'une psychomotricienne,
20:28 je ne suis pas très fort là-dessus, il tombe sur un cadavre.
20:33 Donc jusque là, déjà la mise en scène, ce n'était pas terrible, mais qu'est-ce qu'il
20:37 se rend compte de quoi ? C'est que ce cadavre est composé de huit autres… En fait, il
20:42 y a la bouche d'un cadavre, les yeux d'un cadavre, le nez d'un cadavre.
20:44 Vous voyez le genre, c'est une composition, et là, ça va être à la recherche d'où
20:48 viennent ces cadavres.
20:49 Alors ils vont découvrir les cadavres, je vous le dis, voilà.
20:52 C'est incroyable.
20:53 Je me suis fait… Mais il y a longtemps que… Et les Polars, parce qu'à la fin, c'est
20:58 assez répétitif quand même, même si on trouve du talent.
21:00 Et là, c'est vraiment… Je me suis fait absolument avoir.
21:02 C'est un suspense.
21:04 Et les images, je les ai encore dans la tête.
21:06 C'est-à-dire que quand on voit les premières pages avec cet espèce de montage de choses,
21:10 vous êtes terrifié.
21:11 Et en fait, ce type, il tue pour une femme.
21:15 Et cette femme, est-ce qu'elle va s'en tirer ou pas s'en tirer ? On la retrouve
21:18 dans un petit village.
21:19 Il y a un moment où on ne comprend plus rien, on est complètement largué.
21:23 Et c'est absolument… Alors les séries de Netflix, moi je vous fais deux saisons,
21:28 une mini-série avec ça.
21:29 C'est vraiment… Netflix, à côté, c'est la Comtesse de Ségur.
21:32 Vraiment, c'est absolument incroyable.
21:34 C'est d'une force.
21:35 Mais… Et puis alors un suspense.
21:39 Comme j'en ai rarement vu, vous ne lâchez plus.
21:41 Alors si vous le voyez dans votre rayon de libraire ou à la bibliothèque, parce que
21:45 je ne suis pas contre les bibliothèques, ça s'appelle D'entre les morts chez Michel
21:47 Laffont d'Alexis Lasker.
21:49 Et c'est vraiment incroyable.
21:50 Et alors le commissaire Venturi, il m'a fait… Mais j'avais mal pour lui parce
21:54 qu'il est malade.
21:55 On se doute de ce qu'il a.
21:56 Il est apparemment misogyne.
22:00 Il est tout ce qu'il ne faut pas être en ce moment.
22:01 Il n'est pas aimable avec les gens.
22:02 Il n'est pas politiquement correct.
22:03 Allez-y, c'est une pure merveille.
22:06 J'ai pas le temps que je m'étais autant amusé avec celui dont je vous ai parlé,
22:10 toutes les fautes, là, d'Andréa Amira, mais c'est complètement différent.
22:12 Là, c'est complètement psychologique.
22:14 Et là, c'est psychologique.
22:15 Mais alors il y va à fond.
22:16 C'est Alexis Lasker.
22:17 Ça s'appelle D'entre les morts chez Michel Laffont.
22:19 C'est une merveille.
22:20 Alors moi, je suis beaucoup plus douce.
22:23 L'hôtel Nantucket de Hélène Hilderbrandt.
22:26 Alors vous la connaissez sûrement.
22:28 J'adore.
22:29 Moi aussi, elle avait fait un été à Nantucket.
22:30 On l'avait fait ici.
22:31 Un été après été, un dernier été.
22:32 Alors c'est Aomdi, elle parle toujours de la même chose, mais non, elle a réussi à
22:36 se renouveler.
22:37 Et celui-ci, l'hôtel Nantucket, on vous en reparlera n'importe comment parce que c'est
22:42 vraiment des livres doudous, encore une fois.
22:44 C'est une ambiance, c'est une atmosphère.
22:47 C'est une jeune femme qui est nommée directrice de l'hôtel de Nantucket.
22:50 Elle doit remonter cet hôtel.
22:52 Elle doit le faire connaître.
22:53 Et elle va faire appel à une influenceuse.
22:56 Dans l'hôtel, il y a le fantôme de la propriétaire originale.
23:00 Franchement, moi j'ai trouvé ça… Il y a des secrets, des histoires d'amour.
23:05 C'est de la bonne lecture de détente.
23:07 C'est bien écrit.
23:08 C'est paru aux éditions Les Escales.
23:10 Franchement, si vous cherchez un livre pour les vacances…
23:12 Et elle a cette chose extraordinaire, même si vous ne partez pas en vacances, elle a l'art
23:15 de détente.
23:16 Dans le précédent, on était au bord de la mer, je sentais les vagues, le sable, le soleil.
23:20 Absolument.
23:21 Quand je vous dis que c'est une ambiance, c'est dans une atmosphère, vous plongez
23:23 dedans et quand je dis livre doudou, c'est le livre dans lequel, comme dans une couette,
23:26 vous vous mettez.
23:27 Et voilà, vous allez rencontrer des clients, des rivalités.
23:31 Donc ça s'appelle L'Hôtel Nantucket de Hélène Hilderbrandt.
23:34 C'est aux éditions Les Escales.
23:36 À la semaine prochaine Gérard.
23:37 Merci.
23:38 Et à lui.
23:38 Sud Radio, le coup de cœur des libraires.
23:41 Valérie Experts.
23:42 Gérard Collard.
23:43 !