• l’année dernière

Category

🗞
News
Transcription
00:00 - Le réchauffement climatique c'est un sujet d'actualité, c'est un sujet brûlant si j'ose dire.
00:05 Et donc j'avais envie de le traiter, mais du point de vue des vignerons.
00:12 J'ai déjà illustré plusieurs articles dans des magazines sur le réchauffement climatique,
00:18 mais là j'avais vraiment envie d'avoir un regard plus personnel dessus.
00:23 - Alors Michel Joli, je sais que c'est pas facile d'illustrer en radio des photos,
00:28 des photos que vous avez prises.
00:30 Je précise au passage que si vous nous écoutez sur France 3 ce matin,
00:34 vous voyez les photos de Michel Joli, on peut aussi les voir Cyril sur l'appli évidemment.
00:39 Mais que voit-on sur vos clichés ? Qu'est-ce que vous avez voulu montrer finalement ?
00:44 - Alors, comme je disais, j'avais envie de me placer du point de vue des vignerons,
00:49 de ceux qui sont en première ligne justement face au réchauffement climatique.
00:53 Et donc je me suis placé un petit peu à hauteur d'homme.
00:56 J'ai voulu faire quelque chose d'un peu plus intimiste en quelque sorte.
01:01 C'est aussi une des raisons pour lesquelles j'ai fait ce sujet en noir et blanc.
01:06 Je voulais m'éloigner de la carte postale bourguignonne, fort belle par ailleurs,
01:10 mais d'avoir quelque chose d'un peu plus personnel.
01:14 - Mais ce sont quoi ? Ce sont des mains ? Ce sont des visages ? Ce sont des machines ?
01:17 - Alors il y a quelques portraits, mais c'est surtout les vignerons,
01:23 dans leur quotidien, qui agissent soit en s'adaptant aux phénomènes climatiques,
01:31 soit en développant des méthodes de viticulture pour une viticulture plus durable.
01:38 Mais c'est vraiment mon regard sur le quotidien des vignerons dans leur vigne.
01:46 - Michel Joly, je ne résiste pas au plaisir de vous poser cette question
01:49 qu'ont soumise à nos auditeurs ce matin, les auditeurs de France Bleu et de France 3.
01:53 Est-ce que vous avez un jardin ou au moins une jardinière chez vous ?
01:57 - J'ai quelques plantes, malheureusement.
01:59 J'ai une petite cour où il n'y a pas beaucoup d'espace pour pouvoir planter,
02:06 mais j'ai quelques plantes quand même.
02:08 - Est-ce que vous avez des trucs pour éviter les problèmes dus à l'humidité ?
02:12 On parle beaucoup d'oïdium par exemple dans nos vignes.
02:14 Est-ce que vous avez des limaces, des escargots chez vous ?
02:16 Est-ce que vous avez trouvé le moyen pour prémunir vos plantations ?
02:20 - Alors non, je dois avouer que je n'ai pas assez de plantations chez moi
02:24 pour aborder ce type de problème.
02:31 - Très bien, ça évite des ennuis.
02:33 - Oui, mais alors si on a à la maison un jardin, dans ce cas vous nous appelez.
02:37 Et vous nous dites ce que vous faites aujourd'hui face à l'humidité,
02:40 face à la pluie, à toute cette eau qui tombe.
02:42 On en parle ensemble au 03 80 40 2 15 15
02:45 et bien sûr on reparle de la situation de nos vignerons
02:48 qui ont été pris en photo par Michel Joly, votre invité.
02:50 C'est la suite de votre 6 9, à tout de suite.
02:54 Ici Matin, revient dans un instant.
02:57 - Bonjour à toutes, bonjour à tous.
03:00 - Pour ce nouvel épisode de Rendez-vous chez vous,
03:02 aujourd'hui nous sommes en Côte d'Or.
03:04 - Quand les journalistes de France 3 viennent à votre rencontre,
03:07 c'est pour parler de vous.
03:09 Alors rendez-vous chez vous du lundi au vendredi
03:11 dans Ici 19h20 sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté
03:14 et à tout moment sur la plateforme France.tv.
03:18 [Musique]
03:24 Jusqu'à 9h, toute la Côte d'Or se réveille.
03:27 [Musique]
03:28 - C'est Michel Joly qui est avec nous ce matin en direct sur France Bleu
03:31 et France 3 en parle aussi de l'expo que vous présentez
03:34 à la Cité des Climats et des Vins de Bourgogne
03:36 dans le cadre du mois des climats
03:38 et qui démarre demain d'ailleurs à Beaune.
03:41 - Oui, Michel Joly, les vignerons bourguignons
03:43 sont en première ligne du changement climatique.
03:45 C'est donc vous qui le dites
03:46 puisque c'est le thème de votre exposition à partir de demain à Beaune.
03:50 Le changement climatique, il est là, il est bien présent,
03:53 on le constate tous les jours
03:55 avec en ce moment cette pluie qui n'en finit pas.
03:58 Vous qui les connaissez si bien nos viticulteurs,
04:01 comment est-ce qu'ils vivent tout ça ?
04:03 Parce que là, évidemment, c'est la pluie
04:05 mais ça peut être aussi la grêle, ça peut être le gel,
04:08 ça peut être des périodes de canicules intenses.
04:10 C'est dur pour eux en ce moment, Michel Joly ?
04:12 - Alors, cette année, ce n'est pas une année facile justement
04:16 avec toute cette pluie qui est là.
04:19 Ils ont beaucoup de mal à trouver des fenêtres
04:21 pour aller travailler dans les vignes
04:24 pour leur traitement, entre autres,
04:27 qu'ils soient en bio ou pas, il y a besoin de traiter
04:31 parce que le milieu arrive avec d'autres maladies également.
04:35 Donc, j'ai discuté hier avec un viticulteur
04:38 qui me disait qu'il avait traité le matin
04:40 et qu'après ils avaient pris une rincée
04:41 et donc tout était à refaire, bien sûr.
04:44 - C'était sur quel côté ?
04:46 - Là, c'était sur la côte de nuit, du côté de Chambolle.
04:51 Et l'année dernière, à la même époque,
04:53 on n'était pas en période de sécheresse, mais pas loin,
04:58 on manquait d'eau et voilà, donc les phénomènes extrêmes
05:03 sont là de plus en plus fréquemment
05:05 et donc les viticulteurs doivent s'adapter au jour le jour.
05:10 Alors, soit ils réagissent directement à un effet immédiat
05:16 et puis il y en a certains de plus en plus
05:20 qui essaient d'avoir une vision plus globale
05:22 et d'adapter leur style de viticulture
05:26 à développer quelque chose qui va être pérenne dans le temps.
05:33 Voilà, c'est pas évident, on sait pas trop où on va,
05:36 ni les uns ni les autres, mais on y va ensemble.
05:40 - Et oui, c'est compliqué, vous parliez des traitements
05:42 qui sont lessivés par l'eau de pluie,
05:45 il faut savoir que 38% de nos viticulteurs en Côte d'Or
05:49 sont en bio, on a le plus fort taux en matière de bio
05:53 et quand on traite en bio, évidemment,
05:55 ces traitements sont lessivés à chaque fois,
05:57 il faut recommencer parce que le traitement
05:58 rentre pas au cœur de la plante.
06:02 Comment est-ce qu'on photographie la détresse de nos vignerons ?
06:05 - La détresse, j'irai pas jusqu'à là,
06:08 mais on essaie déjà, dans les portraits,
06:14 personnellement, j'essaie d'essayer de photographier
06:18 des interstices, pas forcément des regards posés,
06:26 des clichés tout sourire,
06:29 mais plutôt d'essayer de capter des émotions,
06:32 des moments de réflexion,
06:34 et puis j'ai travaillé aussi sur des gestes,
06:38 sur leur travail dans les vignes
06:42 et sur la position qu'ils peuvent adapter
06:49 en face de tel ou tel événement.
06:51 - Qui sont les vignerons que vous avez rencontrés ?
06:53 Michel Joly, ce sont des producteurs qui s'adaptent forcément,
06:56 qui cherchent, qui trouvent des solutions,
06:58 ou c'est le vigneron lambda, si je puis dire ?
07:01 - Quand j'ai commencé à faire ce projet,
07:04 je suis allé naturellement vers les vignerons que je connaissais
07:08 et que je savais impliquer dans cette luite.
07:13 Autour de chez moi, mais sur toute la côte de Bonne,
07:17 côte de Nuit, pas forcément,
07:20 juste à un kilomètre de chez moi,
07:22 je suis allé un peu plus loin, heureusement.
07:24 Et puis après, le bouche à oreille s'est fait,
07:27 et puis je me suis un petit peu renseigné auprès des institutions,
07:32 que ce soit le BIBB, que ce soit l'association de l'ecléma,
07:36 pour essayer d'avoir des adresses de gens qui s'impliquaient un peu plus.
07:40 Donc au final, je suis allé voir une douzaine de viticulteurs,
07:43 j'aurais pu aller en voir plus,
07:45 parce qu'ils sont tous concernés en soi.
07:49 Mais voilà, au final, une douzaine de viticulteurs
07:52 qui chacun, à leur manière, réagissent à ces événements.
07:57 - Est-ce que vous êtes allé aussi un petit peu dans Lyon,
08:00 du côté de Chablis, où cette année,
08:01 il y a moins d'un mois, le vignoble a été quasiment rasé par la grêle.
08:06 Là, on imagine qu'il y a de la vraie détresse.
08:08 - Oui, il doit y avoir effectivement de la vraie détresse.
08:10 Alors, je ne suis pas allé à Chablis lors de cet événement,
08:15 - Vous auriez pu y aller.
08:16 - Mais j'aurais pu, effectivement.
08:19 J'ai une photo de l'exposition qui est à Chablis,
08:23 mais qui est plus sur une période de gel de printemps,
08:26 qui est de plus en plus récurrente avec les hivers doux qu'on a actuellement.
08:32 - Michel Joly, à travers vos photos,
08:33 vous avez découvert des choses très innovantes sur les domaines,
08:37 des initiatives qui changent beaucoup du modèle bourguignon,
08:40 de la culture viticole,
08:41 des choses qui sont positives pour essayer de passer outre ce dérèglement climatique.
08:47 - Oui et non.
08:49 Enfin, innovante, je ne sais pas si c'est vraiment le mot,
08:53 puisqu'il y a certaines méthodes qui avaient disparu et qui reviennent.
08:58 Je parlais par exemple de l'écopaturage.
09:01 - C'est quoi l'écopaturage ?
09:02 - L'écopaturage, c'est de mettre des moutons ou d'autres animaux dans les vignes
09:10 pour brouter les herbes pendant la période.
09:16 - Pour utiliser le tracteur ?
09:18 - Exactement.
09:19 D'ailleurs, à ce sujet-là, c'est bien d'avoir des moutons de race
09:24 où les bêtes ne sont pas trop massives,
09:26 puisque si elles sont trop grosses,
09:29 ça a un peu le même effet qu'un tracteur,
09:31 c'est-à-dire que ça tasse le sol.

Recommandations