• il y a 6 mois
Transcription
00:00 Bonjour et bienvenue sur le plateau de l'insoumission.fr.
00:03 Aujourd'hui j'ai le plaisir et l'honneur d'accueillir le député insoumis Sébastien Délogu.
00:08 Sébastien, merci d'avoir accepté l'invitation.
00:11 J'ai une première question pour toi.
00:13 Hier, tu as déployé un drapeau palestinien dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
00:18 Le jour du déploiement des chars de l'armée génocidaire de Netanyahou à Rafah.
00:23 Est-ce que tu peux nous raconter comment tu as vécu ce moment et quelle est sa signification ?
00:28 Déjà, il faut se dire que je n'avais pas prévu ça depuis des milliers de jours ou d'heures.
00:35 J'étais en mode, j'allais pour prendre le train.
00:39 On reçoit une alerte en nous disant que c'était l'alerte d'un journaliste de l'Ibé,
00:45 qui dit "les chars rentrent à Rafah".
00:48 Déjà la veille et l'avant-veille, on avait vu des vidéos d'enfants décapités avec des têtes par terre,
00:56 des corps brandis par les gars, des corps calcinés.
01:02 Quand tu te lèves le matin, que tu as passé une nuit difficile à voir tout cela,
01:08 et qu'en plus tu te dis "les chars sont rentrés à Rafah", il faut que j'agisse.
01:13 Parce que quand tu es à l'Assemblée, tu as l'impression que tout le monde dit des trucs,
01:17 tout le monde compatible, mais après ils se servent de la libération des otages.
01:20 Oui, vous ne dites pas la libération des otages, mais des trucs qui ne font pas avancer la cause.
01:24 Je me suis dit "mais pourquoi le Président de la République n'agit pas, pourquoi le gouvernement n'agit pas ?"
01:28 Et je me suis dit "il faut que je fasse quelque chose qui les fasse dérailler, mais complet".
01:33 J'ai pris toute mon équipe dans mon bureau, j'ai dit "je vais brandir le drapeau palestinien à l'Assemblée,
01:39 je vais être sanctionné, sûrement la plus lourde sanction".
01:43 Puisque vous l'avez bien compris, les amis de Netanyahou se trouvent au sein même du gouvernement,
01:47 dans le domicile, il ne peut pas se cacher les choses.
01:51 Et donc du coup, mon équipe m'a dit "ok, ils ont commencé à tout préparer,
01:55 en mode "la riposte", pour qu'on puisse en parler".
01:59 Et ça c'est le côté travail. Moi j'ai plutôt l'aspect humain de me dire "waouh, c'est fou".
02:08 Et tu l'as dit, il y a à côté dans les médias et à l'Assemblée,
02:11 Meyar Habib par exemple, qui est l'apologue en chef du Genocide à Gaza,
02:14 jamais il n'a écopé d'une sanction pour ses déclarations dans les médias,
02:17 alors que toi, pour avoir déployé un trabeau palestinien, t'as écopé de la plus haute sanction possible.
02:23 La même qui avait été appliquée à De Fournasse, député du Rassemblement National.
02:27 Mais ça, pardon Jean, parce que De Fournasse, pardonne-moi, je te coupe,
02:31 mais lui il a eu des propos racistes, c'est le même de l'hémicycle, c'est mis par la loi.
02:36 Donc on peut se dire "bon, il a eu la même chose, ok, qu'est-ce que j'ai fait moi ?".
02:41 Moi j'ai été pas du bon côté du règlement, mais moi je suis du bon côté de l'histoire.
02:48 J'ai fait quoi ? J'ai brandi un drapeau, je suis pas du bon côté du règlement, ok, mais...
02:53 Donc eux, ils ont donc coupé pour la première fois une séance des questions au gouvernement.
02:59 Je sais même pas si c'est la première fois dans la Ve République, ça a dû se faire quelques fois,
03:03 peut-être, je ne sais même pas.
03:05 Mais c'est du jamais vu ce qui s'est passé, c'est-à-dire qu'ils ont tout arrêté,
03:09 on va convoquer le bureau plus tard, le brouhaha incessant de l'alliance des droites,
03:14 c'est-à-dire renaissance des macronistes avec LR, Modem, le Rassemblement National,
03:20 tout le monde criait "dehors, sortez de là, collabos, islamistes",
03:25 ça allait dans tous les sens.
03:28 Donc du coup, en fait, elle ne pouvait plus tenir son assemblée,
03:32 et donc du coup elle a dit "allez c'est bon, on réunit tout de suite le bureau".
03:35 Et c'est ce qu'ils ont fait.
03:37 Moi j'ai pas honte aussi de me faire sanctionner comme ça
03:41 par la plus pire des présidentes de la Ve République, Edwin Pivet, c'est la plus pire.
03:46 Il y en a que je ne connais même pas, ceux d'avant, mais je sais que c'est la plus pire.
03:49 Voilà, je le sais. C'est elle la plus pire.
03:52 Pourquoi ? Parce que quand je suis dans l'hémicycle,
03:55 quand je prends la parole pour défendre Ouanis qui s'est fait envoyer en l'air par la police,
04:00 où je défends le peuple palestinien en posant une question au gouvernement,
04:05 derrière il y a Trump, il y a Rabi, d'autres députés qui sont là,
04:10 qui te crient dessus "t'es islamiste", "co-labo" et blablabla,
04:14 alors qu'en fait, moi je suis un mec simple.
04:18 Moi je défends le droit international, je me range derrière toutes les décisions de l'ONU.
04:22 Je ne fais rien de plus.
04:24 Et comme parlementaire, est-ce que tu peux me préciser
04:27 les demandes que tu fais au gouvernement français pour que cesse le génocide à Gaza ?
04:32 Le président de la République a des leviers pour agir.
04:36 Et pour le moment, seule sa parole compte.
04:39 Donc les gens, ils le voient à la télé, "ah oui, il dit qu'il est favorable à reconnaître l'État palestinien".
04:43 Oui, très bien, et alors ? Comment c'est qu'il le fait ?
04:46 Ça fait 50 ans que l'ONU, avec le traité 196, doit reconnaître l'État palestinien.
04:55 Ça ne s'est pas fait. À quel moment ?
04:57 Puisqu'il nous dit que ce n'est pas le moment. À quel moment ? C'est le moment.
05:00 Il y a des leviers aussi qui sont européens.
05:04 Si aujourd'hui, il prend tous les pays, il les met autour de la table,
05:07 et que la Commission européenne se met autour de la table pour casser l'accord entre Israël et l'Union européenne,
05:14 ça fera des sanctions économiques. Donc ça, c'est un levier.
05:17 Le deuxième levier, qui est un levier simple,
05:20 à Marseille, vous avez une usine qui vend des composants
05:24 qui sert à être embriqués dans des armes qui vont tuer des Palestiniens, des enfants, des femmes,
05:33 puisque pour la plupart des gens qui sont morts là-bas, c'est des femmes et des enfants.
05:38 Donc du coup, ça, c'est un levier important.
05:40 Quand vous les voyez à l'Assemblée nationale, comme aujourd'hui Gabriel Attal,
05:43 oui, nous sommes meurtris, un jour après que j'ai soulevé le drapeau,
05:48 nous sommes meurtris de voir toutes ces images, comme tout le monde,
05:52 mais ce n'est pas la peine d'en faire tout un pataquès,
05:55 dessous de 2 mètres des deux, hisser des drapeaux.
05:58 Non mais attends, c'est ton propre pays qui est en train de vendre des composants,
06:01 qui sert à armer une armée qui est en train de génocider tout un peuple.
06:07 Ce n'est pas moi qui le dis, c'est l'ONU.
06:10 Ce n'est pas moi qui le dis, c'est la Cour internationale de justice.
06:13 Moi, je suis là juste, j'ai montré le drapeau,
06:17 parce que ce peuple-là souffre et il fallait qu'ils entendent jusqu'en Palestine.
06:22 Et ils l'ont entendu, puisque j'ai reçu des messages de personnes sur place
06:25 me remerciant de cette bravoure.
06:28 J'ai reçu des messages et donc du coup, ils m'ont remercié pour avoir fait ça.
06:32 Mais comme je le dis depuis le début,
06:36 cette façon de faire, d'hisser un drapeau palestinien,
06:41 dans l'hémicycle, dans l'Assemblée nationale, dans ce haut-lieu,
06:44 c'est une manière aussi de faire un clin d'œil au peuple qui est à l'extérieur,
06:48 sous la pluie, qui s'est fait verbaliser à plein de moments,
06:52 et de leur dire "on est ensemble, on est du même côté de la barricade,
06:56 on est du même côté du droit international,
07:00 du côté de la Cour internationale de justice, on est avec vous".
07:04 Et il faut que, comme moi je dis c'est une médaille,
07:08 en fait c'est leur médaille, ce n'est pas la mienne.
07:10 C'est la médaille du peuple.
07:12 Du coup quand les gens viennent me voir me faire des photos de "tiens héros",
07:14 je dis "non, je ne suis pas un héros, c'est vous les héros".
07:16 C'est vous qui depuis tous les samedis, tous les dimanches, vous êtes dans la rue.
07:20 Et donc, il faut quand même dire la vérité,
07:24 le fait que la population se mobilise dans les lycées,
07:28 dans les universités, dans la rue, avec des points à chaque fois,
07:32 donc place de la République, ou à Marseille,
07:34 bon ben c'est sur le Vieux-Port,
07:37 ça fait changer les institutions de discours,
07:41 à force de voir des massacres,
07:43 et d'avoir la puissance du peuple qui pousse à montrer aux yeux du public,
07:48 parce que ce qu'on voit à la télé, c'est des éditorialistes,
07:52 qui sont là pour vous expliquer pourquoi des enfants sont décapités,
07:56 pourquoi des indécors on les voit brûlés,
07:58 ou avec des impacts de balles, ou avec des impacts de pierres,
08:02 parce que quand il y a une bombe qui tombe, ça explose tout sur les côtés.
08:07 Et donc du coup, les éditorialistes sont là pour expliquer la mort de personnes,
08:13 au lieu de poser le débat de la paix.
08:16 Un humain, la mort d'un humain, ça doit toucher tout le monde.
08:19 Et là, c'est un génocide qui est en train de se passer.
08:22 Et on sait qu'à travers l'histoire, les mobilisations pour la paix,
08:25 elles passent, comme tu l'as dit, par le peuple,
08:28 par les manifestations, et permettent ensuite de faire une pression,
08:31 et donc finalement d'acter la paix.
08:33 - Et j'ai aussi des retours que tu avais.
08:37 Tu es de Marseille, tu es député de Marseille,
08:39 tu es né dans le 8ème arrondissement de Marseille,
08:41 et il y a une dimension, un retentissement, je dirais,
08:44 à la fois national, local, et même international,
08:47 par des soutiens, tu l'as dit, qui te parviennent.
08:50 Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus
08:52 sur ces messages que tu reçois de soutien ?
08:56 - Écoutez, j'ai beaucoup de personnes qui m'appellent,
09:00 donc je n'arrive même plus à répondre,
09:02 parce que je suis sans arrêt en train d'être appelé.
09:05 Donc je ne peux pas répondre à tout le monde,
09:08 donc je regarde un peu les messages.
09:10 Sur les réseaux sociaux, Instagram, Twitter,
09:14 TikTok, etc., je reçois des messages, par exemple, de Guillaume Maurice,
09:19 qui lui a été censuré, et qui me dit,
09:22 "on a eu la même histoire, on s'est fait gronder par la prof."
09:26 En rigolant.
09:28 Vous avez, donc c'est un journaliste de France Inter,
09:31 qui justement, maintenant, risque d'être licencié,
09:33 à cause de ses frises de position pour la Palestine.
09:36 Vous avez des gens qui se sont pris des amendes,
09:39 et qui me disent, "vas-y, c'est rien,
09:42 moi je me suis pris deux amendes, au début, c'est pas grave,
09:45 il faut payer ta dette, et puis de toute façon, ton honneur ressortira."
09:49 Et moi je leur réponds, je leur dis, "mais attends,
09:52 est-ce que moi je dois m'apitoyer sur mon sort,
09:55 parce que j'ai une retenue sur salaire ?
09:58 Moi j'ai vécu toute ma vie avec pas un franc dans la poche.
10:01 Donc, aujourd'hui, comme j'ai des retenues sur salaire,
10:06 ça va changer, ça va changer quelque chose dans ma vie.
10:09 Et après j'ai des messages, voilà, DJ Snake,
10:11 qui m'envoie un message, des célébrités qui m'envoient des messages,
10:15 dont, pour la plupart, je ne connais pas,
10:17 parce que je ne suis pas, on va dire, pas au courant
10:20 de tout ce qui se passe dans le monde artistique,
10:23 et dans les comédiens, mais j'ai été ravi.
10:26 J'ai montré ça à Coline tout à l'heure, je lui ai dit,
10:28 "tiens, s'il te plaît, prends mon Instagram, et puis regarde,
10:30 parce qu'en fait, il y en a partout, j'y arrive plus."
10:33 Donc elle a regardé un peu les messages.
10:35 Je lui ai dit, "non, je suis ravi, j'ai des rappeurs marseillais,
10:39 ils m'ont pratiquement tous envoyé des messages,
10:41 et les plus connus, en me disant que j'étais le boss.
10:44 La personne qui a le plus de followers sur Twitter,
10:48 je ne me rappelle plus son prénom, son nom, son pseudo,
10:52 mais il m'a envoyé un message pour me dire que j'étais le boss."
10:56 Donc c'est des choses qui m'ont fait plaisir.
11:00 Et après, vous avez toute la population qui est là,
11:04 qui souffre, elle aussi, de voir des images
11:07 complètement dramatiques de ce qu'il se passe,
11:10 et qui vous envoie, "vous êtes du bon côté de l'histoire,
11:12 bravo, je vous aime, vous êtes le héros de la société française."
11:16 Moi, je ne suis pas à la hauteur de cet événement,
11:18 je ne me prends pas pour un héros, pas du tout,
11:20 je suis un mec simple, moi, donc...
11:22 Déjà, les médias m'ont tous appelé, il faut venir,
11:24 "oui, oui, merci, j'ai pas que ça à faire, moi je vais en manif."
11:27 "Allez, venez tous en manif."
11:29 Voilà, c'est ce qui m'intéresse.
11:31 Je ne suis pas là pour passer dans les médias, donc...
11:34 Quand je reçois des messages de gens qui me disent
11:36 "merci d'être venu à la manif",
11:38 "merci de nous représenter",
11:41 je reçois des messages dans tous les sens.
11:44 Je ne sais même plus quoi faire,
11:45 je ne sais pas ce qui est en train de m'arriver, très concrètement.
11:48 Je reste simple, quoi.
11:50 Moi, je suis un député citoyen de base,
11:52 et là, aujourd'hui, je vois ça, je suis...
11:54 Je suis vraiment ravi, cette médaille, elle leur revient.
11:57 J'ai reçu des messages de médecins, de mes quartiers,
12:01 des commerçants, des chefs de services
12:04 dans des institutions marseillaises
12:06 qui ne peuvent même pas ouvrir la bouche de peur de perdre leur emploi,
12:09 qui m'envoient des messages en me disant
12:11 que je suis du bon côté de l'histoire.
12:13 Ça m'a beaucoup touché, et je vais vous dire
12:16 une chose que je n'ai pas dit à personne pour le moment.
12:19 Et quand je suis sorti de l'hémicycle,
12:21 je suis allé me poser un café avec des personnes qui me sont proches.
12:25 Et puis, je reçois un message d'une Palestinienne
12:29 que j'avais rencontrée à Rafah,
12:31 parce que je me suis rendu avec une délégation à Rafah,
12:33 le 4 février, donc en plein la guerre.
12:37 Et j'avais vu une dame perdre ses quatre enfants,
12:40 et perdre une jambe,
12:42 et donc, qui était devenue cardiaque
12:44 à la suite des problèmes qu'elle a eus.
12:46 Donc elle est passée du nord de la Palestine à Gaza,
12:49 et puis après, on leur a demandé de descendre,
12:51 elle arrive à Rafah,
12:52 et puis après, comme elle a eu des problèmes cardiaques,
12:54 c'était l'une des premières qui avait réussi à sortir
12:56 de Rafah à côté Gaza,
12:58 à Rafah à côté égyptien.
13:00 Et j'avais parlé avec elle,
13:02 donc elle m'expliquait qu'elle avait perdu ses enfants.
13:05 Donc moi, j'avais un peu d'argent dans la poche,
13:07 je lui donne, et je lui dis "Tenez ça".
13:09 Non, non, elle m'a dit "Moi je veux pas d'argent,
13:11 je veux votre amitié".
13:13 Et je lui dis "Mais mon amitié, vous l'avez madame,
13:15 je me déplace de France pour venir vous voir
13:17 et entendre ce que vous avez à dire".
13:19 Et elle m'a envoyé un message quand je suis sorti de l'hémicycle.
13:22 Donc c'est pas longtemps après que j'ai hissé le drapeau palestinien,
13:26 je veux dire que jusqu'à là-bas,
13:28 ils ont été au courant.
13:30 Et elle m'a envoyé "Je suis fier d'avoir un ami comme toi".
13:33 Et là, ben je me suis effondré,
13:35 j'ai fait avec Tabouaf et Rachel Keké,
13:38 ils m'ont pris dans les bras, je me suis effondré, voilà.
13:40 Parce que c'est des gens comme ça,
13:42 avec une subtilité humaine,
13:44 que je n'ai pas retrouvée ailleurs en fait.
13:46 Ils ont perdu leurs quatre enfants.
13:48 Vous leur dites "Je vous donne de l'argent
13:50 pour vous acheter ce que vous voulez, je sais pas quoi faire de plus".
13:53 Ils en veulent pas, ils vous demandent votre amitié,
13:55 vous leur donnez votre amitié de façon un peu bizarre.
13:58 Vous leur dites "Mais on est amis, oui, y'a pas de soucis".
14:00 Et puis après, des mois après,
14:03 on vous envoie un message "Je suis fier d'avoir un ami".
14:06 Et ça, ça m'a beaucoup troublé,
14:09 j'en ai pleuré.
14:11 Puis après, mon père, qui m'a dit "Je t'aime",
14:13 ma mère, pareil, mes frères et sœurs,
14:15 mes neveux, mes nièces.
14:17 Et puis après, tout mon entourage, tous mes amis,
14:19 tous les gens avec qui je milite,
14:21 les gens que je vois dans la rue
14:23 et que j'ai pas l'habitude de fréquenter,
14:25 mais qui sont là dans les manifs,
14:27 qui sont pas peut-être pour nous,
14:29 qui sont dans d'autres partis politiques,
14:31 et qui nous disent "T'es devenu quelqu'un,
14:33 t'es une référence".
14:35 C'est magnifique.
14:37 Et puis, un soir, en rentrant,
14:39 c'était un peu bizarre pour moi, j'ai eu du mal à dormir,
14:41 je n'ai pas dormi jusqu'à maintenant,
14:43 je suis exténué de cette soirée.
14:45 Mais je vais retourner à Manif là, ce soir.
14:48 Merci beaucoup Sébastien.
14:52 Est-ce que tu as un dernier mot pour l'insoumission ?
14:54 Je pense que tes dernières paroles disaient tout,
14:57 mais si tu as un dernier mot, un appel à lancer,
14:59 un message à faire passer, même si
15:01 ton message a déjà retenti partout.
15:04 Moi je pense, je vais regarder la caméra,
15:06 je pense que le peuple doit se soulever
15:09 contre ces injustices, cette hypocrisie.
15:12 Et regardez-moi aujourd'hui,
15:14 je suis un député citoyen, je me fais verbaliser,
15:16 je me fais sanctionner,
15:18 je viens avec vous dans la rue.
15:20 Sortez dans la rue et insurgez-vous
15:22 de ce qu'il se passe actuellement.
15:24 Vous avez tout qui vous tombe sur la tête,
15:26 l'inflation, la discrimination raciale,
15:29 ou la discrimination religieuse.
15:31 Vous avez des problèmes dans votre travail,
15:34 avec des problèmes de santé au travail,
15:37 vous avez dans tous les sens des problèmes
15:40 qui vous tombent dessus.
15:41 On en a parlé dans l'hémicycle,
15:43 ça fait deux ans que ça dure.
15:45 Vous pouvez regarder mes réseaux sociaux,
15:47 j'ai parlé d'à peu près tout.
15:48 Du handicap, des AESH,
15:50 des problèmes des salariés,
15:52 des augmentations de salaires,
15:54 les blocages des prix de première nécessité, etc.
15:56 Jusqu'à ce qu'on arrive à un point de non-retour,
15:58 avec une guerre qui est en train de se passer
16:01 de l'autre côté de la Méditerranée.
16:03 Ne vous laissez pas faire.
16:05 Je ne demande pas de sortir et de tout casser.
16:07 Il faut sortir de façon pacifique.
16:10 Mais sortez dans la rue,
16:12 le nombre fait la force.
16:13 Vous n'êtes pas seul,
16:14 vous avez des députés avec vous qui seront fiers
16:16 de vous représenter comme vous le voyez avec moi,
16:19 où j'ai brandi ce drapeau palestinien,
16:21 qui n'est pas le drapeau du Hamas,
16:23 mais le vrai drapeau du peuple qui est en train
16:25 de souffrir, de se faire opprimer
16:27 et coloniser là-bas.
16:29 Donc on a besoin de vous.
16:31 C'est vous qui dictez la politique française,
16:35 parce que c'est vous qui votez.
16:37 Voilà.

Recommandations