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00:00Comme vous, on vit en Bourgogne et donc on sait très bien ce qui se passe chez nous.
00:04Si on veut trouver des médecins pour s'installer en Bourgogne, il va falloir aller les chercher
00:08à l'étranger.
00:09Ça, c'est une certitude pour un autre invité, Stéphane Aubry.
00:11Il est avec nous, il fait partie de l'association La Voix des Usagers dans le Châtillonnet.
00:15D'ici 2026, Stéphane Aubry, 8 médecins partiront à la retraite dans le Châtillonnet.
00:19On n'a pas le réservoir ici pour les remplacer ?
00:21On a peut-être le réservoir ici pour les remplacer, mais force est de constater que
00:27sur des territoires un petit peu isolés, comme ça, ils ont du mal à venir.
00:32Jusque-là, les mesures prises sont inefficaces ?
00:34Il n'y a pas vraiment de mesures prises, puisque les médecins sont libres de s'installer
00:40où ils veulent.
00:41Donc, c'est vrai que s'ils ont le choix entre Annecy, Saint-Tropez, Toulouse et Châtillon-sur-Seine,
00:46bien souvent, ils préfèrent les autres communes.
00:48Donc, pour vous, il faut aller les chercher à l'étranger.
00:52Vous lancez donc, au niveau de l'association, un vaste projet de recrutement en Roumanie
00:58et en Italie, notamment.
00:59Pourquoi ces deux pays ciblés en particulier ?
01:01Déjà, on pourra trouver par la suite certainement des médecins français.
01:06Dans l'urgence, il nous faut trouver des solutions.
01:10Il nous faut des médecins qui résident sur place, et pas simplement des médecins qui
01:15font des allers-retours, comme on a pu entendre parler à Montbard, puisqu'ils ne pourront
01:18pas vraiment s'intégrer sur la commune et ce n'est pas forcément durable.
01:22Donc, on cherche à avoir un peu de stabilité, d'arrêter l'hémorragie, après peut-être
01:26de compléter avec des médecins français, une fois que le terrain sera propice.
01:31Alors, pourquoi l'Italie, la Roumanie ?
01:34Parce qu'on a des pistes, on a la chance d'avoir un médecin italien dans une commune
01:40limitrophe de l'Aube, qui est arrivé d'Italie, qui a travaillé à l'hôpital de Troyes,
01:45qui est maintenant en retraite, qui a déjà fait venir une vingtaine de médecins dans
01:49l'Aube, et qui se propose de relancer une campagne de recherche à l'automne de médecins
01:56italiens.
01:57Voilà, fort de son expérience.
01:58Ça, c'est la première piste qu'on a, en collaboration avec la CPTS de Bar-sur-Seine,
02:04Communauté Professionnelle Territoire de Santé de Bar-sur-Seine, on va pouvoir faire
02:08une action Nord Côte d'Or et Châtillon-sur-Seine, et d'autre part, la Roumanie, c'est par l'intermédiaire
02:13d'un client avec lequel je discutais un jour au comptoir, qui a travaillé pendant
02:1820 ans en Roumanie, dans un grand groupe, quand je lui ai dit « t'as pas des contacts
02:24encore là-bas ? » et donc il a encore des contacts, il a encore un réseau, et il se
02:28propose aussi, lui, pour le territoire, de retourner là-bas et de réactiver ses contacts
02:35et éventuellement de faire venir des médecins roumains.
02:37Donc ça a marché pour l'Aube par exemple, avec ses praticiens italiens, comment on a
02:41fait pour les attirer dans un territoire qui a priori est aussi un désert médical,
02:46en tout cas pas le plus attractif, comme vous le disiez, c'est pas Saint-Tropez quoi.
02:49Oui, oui, c'est pas Saint-Tropez, mais il se trouve que la situation, la France serait
02:54encore attractive au niveau médical, au niveau financier, pour ces médecins chez qui les
03:01conditions d'exercice dans ces pays étrangers sont encore plus compliquées que chez nous
03:05financièrement parlant.
03:06Donc on a des arguments à faire valoir quand même.
03:08Bien sûr, complètement.
03:09Ce projet, il a un coût, on va en discuter, vous proposez aux 107 maires de la communauté
03:13de cette commune de participer financièrement, quelle est la réaction jusque-là ?
03:17Alors, réaction, on n'en a pas encore officiellement, ça commence à faire bouger les choses, il
03:24commence à y avoir des bruits de couloirs, un petit frémissement on va dire, puisque
03:27c'est tout neuf.
03:28Vous demandez, on le précise, 4 euros par habitant.
03:33Voilà, c'est ça.
03:34Donc en fait, lors de notre dernière réunion de la Voix des Usagers, qui est l'association
03:39qui a pour but à la base de gérer le lien entre les habitants et les hôpitaux du Nord-Côte-d'Or
03:44lorsqu'il y a un problème, on s'occupe aussi de la recherche de médecins.
03:49Lors de notre dernière réunion, on évoque ces pistes-là de recherche de médecins italiens,
03:53roumains, et puis à un moment on se dit, on ferait bien, on a tout ce qu'il faut, mais
03:57on n'a pas l'argent.
03:58Puis voilà, parce qu'on est une association, jusque-là on n'avait pas de besoin, puisqu'on
04:02n'avait pas d'action réellement, donc on n'a pas d'argent, donc on ne peut pas faire.
04:06Ça agace qu'une association veuille prendre un petit peu le taureau par les cornes ?
04:10Je ne sais pas, non, oui peut-être, enfin bon, on ne s'occupe pas de ça, on cherche
04:14à avancer.
04:15Donc on se dit à un moment, soit on ne fait pas, soit on trouve les moyens de faire, et
04:18puis on se dit, qu'est-ce qu'il nous faudrait ? Et puis après, on a rapporté ça par nombre
04:21d'habitants, on dit, bon, ça ferait 3-4 euros par habitant.
04:24Donc on s'est dit, ce n'est vraiment pas grand-chose, bon, c'est beaucoup d'argent aussi à l'échelle
04:29d'un particulier, mais à l'échelle d'une commune, d'une ville, d'un territoire, ce
04:33n'est pas le prix du chauffage d'une salle des fêtes, ou ce n'est pas le prix d'un rond-point.
04:36Parce que concrètement, il faut se déplacer pour aller à la rencontre de ses potentiels
04:40médecins, il faut les accueillir ici, il faut les former, il faut leur apprendre la
04:43langue éventuellement.
04:44Voilà, c'est ça.
04:45Donc il y a le travail en amont, qui va être d'envoyer des gens en Italie, des gens en
04:51Roumanie, ces personnes-là, de participer à des congrès, de les loger, de payer parfois
04:57des commissions, voilà, c'est vrai que là, on se rend compte qu'on rentre un petit peu
05:02dans cet univers-là.
05:03Donc il y a tout le travail en amont, et puis après, il y a le travail sur place, qui va
05:07être effectivement de les loger, d'assurer un salaire de survie, de parfois payer des
05:12cours de français pour les remettre à niveau, pour passer au niveau du conseil de l'ordre.
05:16Voilà, il y a tous ces frais-là, et on se rend compte que ça va vite.

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