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00:00 - On est contre la LGV, ça fait 20 ans qu'on nous en parle,
00:02 une ligne à grande vitesse pour relier Bordeaux et Toulouse,
00:05 et Bordeaux à Dax, un projet estimé à 14 milliards d'euros par la SNCF,
00:09 et qui fait débat au point que 8 parlementaires girondins demandent un référendum.
00:14 On en parle avec l'une d'entre eux, la députée de Modem de la Gironde, Sophie Mett,
00:18 et notre invitée ce matin, Marie Roarch.
00:19 - Bonjour Sophie Mett. - Bonjour.
00:21 - Pourquoi réclamer ce référendum aujourd'hui avec 7 autres parlementaires girondins ?
00:27 - Alors comme vous l'aurez remarqué, bonjour pardon, comme vous l'aurez remarqué,
00:31 ce sont 8 parlementaires de tous bords confondus,
00:34 donc c'est ce qui prouve bien qu'on s'est entendu sur ce sujet,
00:39 et ce depuis quelques années déjà.
00:42 Alors pourquoi demander un référendum ?
00:44 Parce qu'aujourd'hui on se retrouve face à une guerre d'influence,
00:51 on va dire de chiffre à chiffre.
00:53 Il y a un côté trop technique quand on parle du sujet LGV,
00:58 et un référendum peut permettre à chacun de pouvoir avoir un avis éclairé
01:03 sur le sujet et de pouvoir dire si oui ou non.
01:07 Donc au-delà de tout conflit et de tension,
01:12 pouvoir dire simplement s'ils sont pour ou contre ce sujet, ce projet GPSO.
01:17 - Il y a quelques semaines, en GPSO je vais expliquer ces grands projets ferroviaires du Sud-Ouest,
01:21 parce que c'est vrai qu'il y a beaucoup d'acronymes aussi dans ce projet,
01:24 il faut les expliciter.
01:25 Il y a quelques semaines il y a déjà eu des premiers coups de pioche au nord de Toulouse,
01:29 puisque les aménagements ferroviaires il doit y en avoir au sud de Bordeaux,
01:32 mais il y en a également au nord de Toulouse, et ils ont donc démarré.
01:35 Le chantier démarre, il n'est pas trop tard pour proposer ce référendum, Sophie Meyde ?
01:39 - Il n'est jamais trop tard, il faut trouver un moyen d'action et encore de discussion.
01:45 Les travaux ont commencé au nord de Toulouse,
01:49 ils sont effectivement en voie de démarrer au sud de Bordeaux,
01:54 avec ce RER métropolitain qui est mis en avant,
01:59 mais après il y a le sujet de la ligne à grande vitesse,
02:02 et qui pour nous, tout parlementaire d'ententes confondues,
02:10 nous sommes contre cette création de ligne.
02:14 On aurait souhaité peut-être une rénovation de ligne,
02:16 mais là ça ne touche pas uniquement ce gouvernement,
02:20 mais on peut effectivement parler, puisque c'est un projet qui date de 20 ans,
02:25 même au-delà, donc effectivement SNCF réseau n'a peut-être pas suffisamment travaillé
02:30 sur une rénovation de ligne, donc c'est ce qu'on peut regretter aussi aujourd'hui,
02:34 parce que ces travaux, on parle de 14 milliards,
02:37 mais c'est un coût qui a été travaillé et estimé il y a presque une vingtaine d'années,
02:42 nous on demande aussi une étude complémentaire,
02:44 parce que ça ne serait plus 14 milliards aujourd'hui,
02:46 ça serait plutôt autour d'une vingtaine de milliards,
02:48 et aujourd'hui en cette période d'économie,
02:52 je pense qu'il faut quand même réfléchir à cet argent dépensé, à cet argent public.
02:56 Alors justement, on a demandé à nos auditeurs aujourd'hui, Sophie Metz,
02:59 s'ils pensaient qu'il fallait dépenser tous ces milliards
03:01 pour créer une ligne à grande vitesse au sud de Bordeaux,
03:04 on va écouter la réponse de Sylvie.
03:06 Je suis assez opposée à la construction de cette ligne,
03:10 je trouve que l'effort devrait plutôt être mis sur l'amplification des lignes existantes,
03:15 surtout en milieu rural où le train est vraiment sous-exploité,
03:19 et serait très utile pour nos zones un peu enclavées.
03:24 Mais on ne peut pas faire les deux, Sophie Metz,
03:26 rénover l'existant, poursuivre notamment les aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux,
03:30 et aussi construire cette ligne à grande vitesse, ça ne peut pas fonctionner ça ?
03:34 C'est-à-dire que ça va engager des travaux très longs,
03:36 si on se place d'un point de vue environnemental,
03:40 c'est quand même aussi des travaux qui vont détériorer des milliers d'hectares sur notre secteur.
03:47 Ma circonscription est traversée de part en part,
03:51 donc c'est un sujet, à la limite, moi je vois bien ce que ça peut donner au niveau des résultats sur le terrain.
03:58 Pour vous donner un exemple, il y a eu la création d'un autoroute,
04:04 la 65, ça a créé quand même des travaux énormes,
04:08 avec des conséquences environnementales non négligeables,
04:11 pour une utilisation très faible, et un coût exorbitant.
04:16 Donc je dirais, je n'ai pas envie que cela se reproduise avec la création de cette ligne LGV.
04:21 En fait, le bilan avantage/inconvénient,
04:26 et penche vraiment sérieusement du côté inconvénient,
04:28 c'est un train, cette ligne LGV, elle est destinée à personne selon vous ?
04:32 Les Toulousains ne seraient peut-être pas d'accord ?
04:34 Exactement, elle est destinée aux Toulousains,
04:36 elle est destinée peut-être aux Bordelais,
04:38 à quelques Parisiens qui voudraient peut-être aller jusqu'à Toulouse un peu plus vite,
04:42 je dis bien un peu plus vite.
04:44 On irait une heure de trajet a priori.
04:46 Oui, bon, ça c'est quand on est très optimiste.
04:50 Après, je rejoindrai votre auditrice, c'est vrai qu'on a besoin en zone rurale,
04:55 de développer nos mobilités.
04:59 Alors, on peut travailler effectivement sur des lignes de bus un peu plus fréquentes
05:05 qu'elles n'existent aujourd'hui.
05:09 Après, chaque commune a envie aussi de développer ses mobilités douces,
05:13 d'avoir un travail vraiment sur les zones concernées, un travail différent.
05:17 Chose qui n'est pas forcément encore complètement actée pour tous.
05:21 Alors, les communes qui sont sur le trajet réfléchissent beaucoup justement
05:25 à ces travaux de mobilité différente.
05:31 Mais il faut que ça soit un tout, ça ne sert à rien de travailler isolé dans son coin.
05:35 Il faut une réflexion de territoire, on va dire.
05:39 Plus globale.
05:41 Notre invitée ce matin sur France Bleu, la députée Modem de la Gironde, Sophie Metz.
05:45 Pour cette ligne à grande vitesse, je reviens à cette question du référendum.
05:49 Quel type de questions est-ce qu'on poserait aux gens,
05:51 est-ce qu'on leur demanderait tout simplement pour ou contre ?
05:53 Alors, peut-être que la question serait un peu plus étoffée.
05:57 Parce que la question ne peut pas se résoudre qu'à un oui ou non, pour ou contre.
06:03 Je dirais que c'est un travail qui peut se faire avec la Commission nationale des débats publics,
06:09 qui pourra aussi trouver la bonne question, le bon périmètre.
06:13 Ce n'est pas à nous, ou élus locaux ou parlementaires, à décider de la question.
06:19 Justement pour que cette question ait toute sa force vis-à-vis des citoyens.
06:25 Un récent sondage d'Oxfam dit que 86% des usagers sont pour la LGVR.
06:29 Il y a toujours la bataille des chiffres, il y a toujours la question des sondages, évidemment.
06:33 Mais n'a t-on pas la crainte que ce référendum aboutisse au même genre de résultats,
06:37 que ce soit un coup pour rien peut-être ?
06:39 Alors, moi je ne crois pas.
06:41 Je vais prendre le contre-pied.
06:45 On peut penser que ce sondage a été légèrement orienté dans les questions.
06:48 Donc là, c'est justement, il faudrait une question qui permette à chacun de pouvoir s'y retrouver.
06:54 Et que ce soit une question en falk, facile à lire et à comprendre.
06:59 Parce que le sujet de GPSO LGV, c'est un sujet qui est très technique.
07:05 Les gens finalement ne comprennent pas tous les tenants et aboutissants.
07:09 Et ce qui est normal, parce que c'est vraiment un sujet qui mérite et nécessite beaucoup de temps pour sa compréhension.
07:16 Donc il faut quelque chose de simple, que tout le monde puisse répondre de manière simple et sans être traumatisé par sa réponse.
07:26 C'est vrai qu'on peut très bien se dire que quand...
07:31 Que ce soit une autoroute ou un LGV qui passe au bout de votre chemin, ou votre jardin, vous allez être contre.
07:38 Bien évidemment, quand ça ne passe pas chez vous, finalement vous vous en moquez un peu.
07:42 Et c'est pour que tout le monde ait le même niveau de connaissance et pouvoir...
07:47 Le côté référendum républicain, je pense qu'il prend toute sa valeur.
07:51 Est-ce que vous craignez quelque chose s'il n'y a pas de référendum ?
07:54 Est-ce que vous craignez que la tension qui existe aujourd'hui, elle continue à monter, voire elle dégénère ?
07:58 Ça, ça semble évident.
08:00 Donc nous les parlementaires, c'est vrai que c'est notre ligne rouge.
08:03 On ne souhaite pas justement de débordement.
08:06 Donc le référendum peut permettre un apaisement.