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00:00 J'ai commencé le foot à l'âge de 7 ans, j'étais dans le foot.
00:02 Le freestyle j'ai commencé à 10 ans.
00:04 Ouais, elles sont belles.
00:07 C'est comme ça qu'on bat moi avec des dates, tout simplement.
00:09 Vraiment très simple comme dame en passe.
00:11 - Elles sont des noyautés ces dames. - Je suis algérienne.
00:12 - Je suis cabile. - Cabile.
00:13 Les cabiles sont...
00:15 C'est un peu le centre de formation du foot français.
00:17 - Un peu. - Parce que les deux derniers ballons d'or français,
00:20 ils sont d'où ?
00:20 Je veux... De cabili.
00:21 Et je veux pas dire que même Kilian Mbappé
00:24 a quand même une partie de son héritage qui est à Budjaïa,
00:27 donc en cabili.
00:28 Comment, en effet, cette profession, c'est devenu une profession ?
00:31 T'as créé un peu presque une profession.
00:32 Ouais, c'était une passion et c'est devenu une profession.
00:35 Comment on la définit ?
00:36 C'est un mix entre art et sport, en fait.
00:40 Je veux dire, c'est un peu le côté hip-hop du foot.
00:42 Où on prend le ballon de foot et on fait des gestes
00:50 qu'on a envie avec la balle, avec les mains,
00:52 par terre, debout, en talons.
00:55 Et en tapoté, en tapoté.
00:59 C'est un mix entre sport et art.
01:02 Et c'est dur de répliquer le freestyle au foot,
01:05 mais les footballeurs peuvent devenir un peu freestyler
01:08 ou avoir cet état d'esprit freestyle.
01:10 Je pense à Neymar qui a un peu cet état d'esprit,
01:14 tu vois, gestes techniques, freestyler.
01:15 Parfois, on reprend ce joueur de foot,
01:17 - On parle de vrai foot, hein. - Ouais.
01:19 Justement, on fait des gris-gris qui servent à rien
01:20 et c'est un peu, parfois, l'héritage un peu freestyle.
01:22 Ouais, c'est ça.
01:23 Et nous, on est inspirés par eux aussi.
01:25 Mais c'est triste parce qu'en 2024, je trouve, c'est ce qui manque.
01:28 Alors toi, tu es la femme qui avait un petit pont à Mario Baleotelli.
01:32 Oh, putain !
01:35 J'étais dans une pièce, quand je faisais la pièce,
01:36 elle était très petite et j'ai galéré.
01:39 Et au moment où je l'ai mise, même moi, j'étais là.
01:41 Enfin ! Et lui, il a sorti, je crois, une insulte en italien
01:44 et c'était hilarant et il l'a très bien pris.
01:47 Est-ce que le gris-gris, c'est une spécialité maghrébine ?
01:50 Moi, je dirais oui, quand même, comme ça.
01:52 Oui, oui.
01:52 Parfois, derrière l'équipe d'Algérie, j'ai l'impression qu'il n'y a que des numéros 10.
01:55 Il n'y a que ça.
01:56 6, il n'y a pas de défenseurs, il n'y a que des 10.
01:58 Il y a un problème en Algérie, vraiment.
02:00 Même les défenseurs qui ne font pas ça en club,
02:03 en équipe nationale, ils se permettent de faire des petites folies.
02:06 Moi, quand je jouais dans les city-stades à l'époque,
02:08 c'était souvent les rebeux qui aimaient bien sortir les dribbles.
02:11 On regarde Riyad Mahrez.
02:12 Pour moi, c'est le prototype du gars qui vient dans un city-stade
02:16 et qui fait les dribbles et ça marche en match.
02:17 Donc franchement, oui, c'est un truc brésilien et du Maghreb.
02:21 Comment tu t'es retrouvée à faire du freestyle,
02:28 à manier comme ça le ballon, comme un jongleur aussi, quasiment ?
02:32 Naturellement, comme je dis, je viens de banlieue,
02:34 donc c'était à ce moment-là où je jouais beaucoup au city-stade.
02:36 Je ne pouvais pas aller au bled, ça coûtait trop cher.
02:38 Donc on va te donner un ballon et tu vas descendre avec tes amis
02:40 jouer en bas de chez toi, en bas de la maison.
02:43 Et c'est ce que j'ai fait tous les jours.
02:44 On jouait tous les étés.
02:46 Après, j'ai commencé le foot très rapidement, le foot traditionnel.
02:48 Donc à l'âge de 7 ans, j'étais dans le foot.
02:50 Le freestyle, j'ai commencé à 10 ans, donc je faisais du foot, du freestyle.
02:54 J'étais à l'école.
02:55 Ensuite, je suis partie en horaire aménagé avec le Paris Saint-Germain
02:58 à l'âge de 15-16 ans.
03:00 Et après mon bac STMG, j'étais en négociation avec ma mère
03:02 pour lui dire est-ce que je n'essayerais pas une année que de freestyle ?
03:04 J'étais déjà bien implantée dans le freestyle à l'âge de 17-18 ans.
03:08 Et du coup, ma mère a fait OK, une année.
03:09 Du coup, ça s'est transformé en… J'ai 24 ans.
03:12 C'est facile quand on est une fille de percer dans le freestyle ou d'être la meilleure ?
03:17 Déjà, dans le foot, c'est difficile.
03:19 Dans le freestyle, on était trois quand je suis arrivée en France.
03:21 Donc déjà, j'étais la plus jeune, j'avais 12 ans.
03:24 Donc j'étais la plus jeune.
03:26 Et percer, ce n'était pas difficile vu qu'on était très peu.
03:29 Moi, mon but, c'est quand je suis arrivée et que je me suis dit
03:31 OK, je commence à avoir un nom, c'était qu'on puisse être nombreuses.
03:35 Je voulais qu'il y ait de plus en plus de filles,
03:38 de plus en plus de maghrébines, de plus en plus de femmes de couleur
03:41 ou de tout type qui puissent se sentir à l'aise et jouer au freestyle et au foot.
03:46 Et au départ, quand je mettais des petits pompons, je recevais des petites poussettes.
03:49 - Ah oui ? - Oui, il y a eu des…
03:51 Surtout à Paris, en banlieue.
03:53 Heureusement que j'ai été éduquée, je sais comment réagir à ça.
03:57 Mais oui, souvent, ça peut arriver.
03:59 En 2024, beaucoup moins, encore une fois.
04:00 Tu te considères comme une sportive, une artiste, une femme d'affaires aujourd'hui ?
04:05 Ah, et pourquoi pas être tout ?
04:08 On n'a pas à nous mettre dans une boîte.
04:12 Moi, je parle du principe où on peut être tout en même temps,
04:15 créatrice de contenu, athlète, femme d'affaires, gérer un business, avoir une équipe,
04:21 négocier et on doit avoir toutes ces casquettes.
04:24 Je ne me plains vraiment pas et surtout quand je viens d'une famille
04:27 où on n'a pas eu l'argent comme ça, j'ai toujours un peu ce trauma de dire que je gagne bien.
04:32 - Un petit complexe. - Oui, parce que je me dis…
04:34 Et puis, je n'ai pas envie de dire que je gagne trop bien
04:36 parce que l'argent, ça va, ça vient, on ne sait pas.
04:38 Surtout dans notre milieu, ça peut vite partir.
04:42 Le foot et le freestyle, c'est attirant ou c'est un repoussoir ?
04:46 Les deux. Moi, je pense que c'est un peu des deux.
04:48 Souvent, on me dit "ouais, mais c'est trop bien, tu es une fille".
04:51 Je pense qu'il y en a beaucoup qui sait jouer au ballon ou qui sait un peu discuter foot
04:54 parce que les gars, ils aiment bien parler entre eux.
04:56 Dès que j'arrive et que je dis "bah non, je ne suis pas d'accord, je trouve que le réel ou le…"
05:00 Tu sais, ça peut être aussi repoussant.
05:03 Quand on me prend, au moins, directement, on sait ce qu'on prend.
05:06 Ça veut dire que moi, je sais que je n'attire pas les misogynes.
05:08 Est-ce qu'à chaque fois, on te demande, quand tu prends un verre,
05:16 avec tes amis ou en date, "tiens, tu peux nous faire des jongles, tu peux nous faire des dribbles ?"
05:21 - Non, mais écoutez… - "Tu peux nous faire rire, toi, c'est ça ?"
05:22 Ecoute, tout le temps.
05:23 Tu as de la chance que je n'ai pas le ballon, d'ailleurs.
05:25 C'est pour ça que je n'ai pas voulu, je ne voulais pas te faire enlever avant une vidéo.
05:27 Parce qu'après, ça tourne, tes vidéos, là, tu te vois comme ça.
05:30 Après, hop, comme on fait.
05:32 Merci à toi.
05:33 - Sous la chaleur. - Ouais, exactement.
05:35 Je suis en sueur, j'ai perdu 3 kilos.
05:37 *Bruit de tir*

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