• il y a 6 mois
"J’ai été scandalisé d’apprendre hier, dimanche 2 juin, que ma chanson '1987' a été diffusée à la fin du meeting du Rassemblement National au Dôme de Paris", écrit le chanteur dans un communiqué publié ce lundi 3 juin sur les réseaux sociaux.

Category

🗞
News
Transcription
00:00On continue de parler politique. Politique et musique. Les candidats peuvent-ils mettre toutes les musiques qu'ils veulent dans leur meeting ?
00:06Question posée après la colère de Calogero parce que sa chanson 1987, qu'on entend là, a en fait été diffusée dimanche lors du meeting de Jordan Bardella.
00:16Une initiative pour laquelle Calogero n'a pas été consulté.
00:21Oui, ça s'est passé dimanche dernier au Dôme de Paris, ultime meeting du Rassemblement national avant le scrutin européen.
00:28Jordan Bardella en campagne devant 5 000 sympathisants présents. Écoutez bien la musique.
00:34Tous ces rafflins, nos disquettes, à Paris c'était l'esthète. 1987, 1987, il y a sept ans.
00:48Jordan Bardella aux côtés de Marine Le Pen en bande-son, en bande originale, 1984.
00:54Écoutez, on a eu d'autres qui ont été diffusées. Pendant le meeting, il y a eu plusieurs titres d'Abba, il y a eu « Freed from desire » de Gala, « I will survive » de Gloria Gaynor.
01:03En tout cas, ce qui est sûr, c'est que ça n'a pas plu du tout à Calogero qui a poussé un coup de gueule hier sur les réseaux.
01:09Il n'y a aucun moment je n'ai donné une quelconque autorisation d'y diffuser ma musique.
01:13Mes chansons ne sont pas faites pour le cadre politique. Elles appartiennent au public et seulement au public.
01:18Ils déplorent une grave intainte à notre droit moral, lui et à l'auteur, dès lors que mon oeuvre est associée à un disco politique.
01:24Ils se réservent le droit de donner tout de suite judiciaire à cette affaire.
01:27En plus, c'est une chanson assez personnelle qui évoque l'adolescence de Calegero.
01:31C'est courant d'entendre de la musique dans les meetings, ce qui veut dire que les partis politiques n'ont pas le droit d'utiliser la musique qu'ils souhaitent ?
01:37En fait, souvent ils disent qu'il suffit de déclarer l'utilisation d'un morceau auprès de la SACEM, la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique.
01:46Mais non, en fait, ce n'est pas vrai. Il ne suffit pas de le faire.
01:48En fait, quand un auteur crée une chanson, il cède ses droits d'exploitation pour la radio, pour la diffusion en radio, par exemple, ou même la diffusion dans les supermarchés.
01:56Donc là, il n'y a pas d'autorisation à demander parce que sinon, vous imaginez bien que ce serait un enfer absolu.
02:01Et donc, il faut demander, en revanche, dès lors que c'est idéologique, il faut demander la permission à l'artiste ou à ses ayants droit.
02:08Écoutez, justement, Pierre Lottier, qui est avocat spécialisé en droits d'auteur, justement, ça touche aux droits moraux et c'est une spécificité française.
02:16C'est ce qu'on appelle le droit moral de l'auteur sur son œuvre, c'est-à-dire qu'il a un contrôle, alors il y a plusieurs aspects du droit moral, mais au respect de l'intégrité de son œuvre.
02:26Et on peut comprendre très facilement, je pense, qu'Alogéro et sa déclaration, qu'il ne souhaite pas que cette œuvre soit utilisée dans le cadre d'un meeting de Johan Bardella.
02:36C'est sa conviction politique et il a aussi écrit son œuvre avec une certaine idéologie qui est l'empreinte de sa personnalité.
02:44Donc, il est en mesure de s'opposer à ce que son œuvre ne soit pas utilisée, selon lui, à mauvaise ession.
02:53Ce n'est pas la première fois que ça arrive.
02:54Non, en France, c'est déjà arrivé par le passé.
02:56Vous entendez ce titre des Daft Punk, « One more time », qui a été diffusé lors de la campagne de Jacques Chirac.
03:00C'était en 2002.
03:02Là, le groupe Daft Punk interdit aux équipes de Jacques Chirac de réutiliser son tube, jusqu'à même les menacer de poursuites judiciaires.
03:09Ils font la même chose à Lionel Jospin, d'ailleurs, ils font la même chose.
03:11Ils interdisent aussi à Lionel Jospin qu'il voulait utiliser « One more time », c'était une musique un peu jeune en 2002.
03:16Donc, voilà, c'était plutôt pas mal pour les partis politiques, mais interdiction.
03:20Il y a eu aussi le groupe électro M83 qui se découvre en 2012 avec « Horror », que leur titre « Midnight City » est utilisé dans un clip de campagne du Front National.
03:30Il y a aussi la colère de Cali contre Laurent Fabius en 2006, qui a utilisé sa chanson « C'est quand le bonheur ? » pour sa campagne en 2007.
03:37Je crois qu'il y avait le groupe Justice pour Nicolas Sarkozy.
03:39Il y a aussi le groupe Justice, oui, je me souviens très bien.
03:41Il y a eu aussi les États-Unis et Donald Trump, notamment.
03:44Oui, c'est souvent un bras de fer aux États-Unis.
03:46Exemple le plus illustre, il faut remonter en 1984, Ronald Reagan qui utilise pour la campagne présidentielle « Born in the U.S.A. », ça avait provoqué la colère de Springsteen.
03:55C'était un drôle de choix, d'ailleurs, parce que c'est un titre qui parle du traumatisme des vétérans du Vietnam.
03:59Ce n'était pas du tout une chanson patriotique, mais utilisée par Reagan.
04:03Et puis le champion, c'est Trump.
04:05Il y a une douzaine d'artistes qui ont interdit à Trump d'utiliser les chansons.
04:08Il y a une Elle Young en 2015 pour sa chanson « Wrecking the free world », lui qui était un soutien de Bernie Sanders.
04:13R.E.M., Aerosmith, Adele, Elton John, les Beatles, Queen, Prince, Pharrell Williams, Rihanna, les Rolling Stones.
04:19Il y en a eu énormément.

Recommandations