Michel Pinget, président du centre européen d'étude du diabète, sur le dépistage du diabète

  • il y a 3 mois
C'est la semaine nationale de prévention du diabète, maladie silencieuse qui demande un dépistage tôt dans la vie. Le professeur Michel Pinget, qui président le Centre européen d'étude du diabète, est l'invité de France Bleu Alsace ce mardi 4 juin.

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Transcript
00:00 France Bleu Alsace.
00:02 Bon mardi matin et bon réveil avec France Bleu Alsace, il est 8h moins le quart.
00:06 Nous sommes Théo, en pleine semaine de prévention du diabète de type 2.
00:10 L'occasion de faire un point sur la présence de cette maladie en Alsace, car l'Alsace est loin d'être épargnée.
00:15 Oui, c'est ce que montre une étude que vous avez dirigée. Bonjour Professeur Michel Panger.
00:19 Bonjour.
00:20 Vous êtes le président du Centre Européen d'études du diabète qui est basé à Strasbourg.
00:24 Votre initiative "Vaincre le diabète" permet de dépister depuis des années largement en Alsace.
00:31 Mais vos études montrent que 50 000 personnes dans la région vivent avec un diabète sans le savoir.
00:37 Comment c'est possible ce chiffre ?
00:38 Ce chiffre est très possible parce que malheureusement le diabète de type 2 est une maladie totalement sournoise.
00:44 En conséquence, on n'a pas de signe particulier qui vous annonce que vous êtes diabétique.
00:50 Il faut faire une prise de sang.
00:52 Alors, comme on ne peut pas la faire systématiquement chez tout le monde, on pratique cette technique du dépistage.
00:58 Il y a une raison aussi qui est très importante, c'est que le diabète a deux caractéristiques aujourd'hui, le type 2.
01:03 C'est sa progression, progression partout dans le monde.
01:06 Il y en a de plus en plus, c'est ça ?
01:08 Partout dans le monde, il y en a de plus en plus. On parle de pandémie.
01:11 Pandémie veut dire épidémie à l'échelle mondiale.
01:13 Et la deuxième caractéristique, c'est son inégalité de répartition selon les pays, les régions.
01:19 Et en France, on a cette inégalité avec un grand nord-est dont nous faisons partie, qui est très touché.
01:26 Et à l'inverse, un sud-ouest, et surtout une Bretagne, qui sont beaucoup moins touchées.
01:30 Et on retrouve même cette différence au niveau de Strasbourg, où il y a des quartiers très touchés.
01:34 Strasbourg, Schildegren, Bicham, Nîmes.
01:37 Et au contraire, dans la CUS, dans la communauté urbaine, d'autres, dans l'urométropole pardon,
01:41 d'autres communes qui sont très protégées, comme Bleissaim, Eichwersheim, Gasporsheim,
01:48 qui avec une différence qui va de 1 à 10 entre ces différentes régions.
01:52 Donc l'intérêt du dépistage, c'est aussi de se faire un peu cette carte d'une région,
01:57 cette carte d'une maladie, qui est au travers de la carte d'essayer de comprendre le pourquoi des choses.
02:02 - Et ces différences, ce rapport de 1 à 10, c'est colossal ? On les explique par quoi ?
02:06 - Alors on les explique, au niveau de l'urométropole, on les explique essentiellement par la précarité.
02:13 C'est-à-dire qu'en fait, Strasbourg, Schildegren, Bicham, Nîmes, sont les zones de plus grande défaveur sociale.
02:19 Ça a été étudié très clairement par l'urométropole, et donc c'est là où on en a le plus.
02:23 Et on sait qu'aujourd'hui, très clairement, et c'est l'Observatoire général de la santé qui l'a bien montré à Strasbourg,
02:29 que la précarité est un facteur majeur partout dans le monde de risque de diabète,
02:34 et aussi de maladies chroniques autres que le diabète, cardiovasculaire, rénale, etc.
02:39 - Alors Professeur Pargeux, vous disiez qu'il n'y a pas de signes particuliers qui permettent d'identifier un diabète.
02:45 Il y a quand même des symptômes qui peuvent alerter les personnes ?
02:48 - Non, il n'y a pas de symptômes qui peuvent alerter. Si on a un symptôme, c'est celui d'une complication.
02:52 - D'accord. - Il est beaucoup trop tard.
02:54 Le seul symptôme qui doit alerter, c'est qu'on avance en âge.
02:59 Et qu'on sait que le diabète, tu m'as dit, progresse avec l'âge.
03:01 Et une des grandes surprises que nous avons eues dans l'étude,
03:05 c'est de voir que déjà à partir de 35 ans, on a un taux important de diabète méconnu.
03:11 Et donc il faut savoir, dès l'âge de 35 ans, en France on recommande 45 ans, on est, je crois, en retard,
03:17 dès l'âge de 35 ans, il faut savoir faire une prise de sang pour savoir oui ou non si on a un diabète.
03:23 Nonobstant tous les autres facteurs, c'est pas parce qu'on n'a pas de diabète dans la famille qu'il n'y aura pas de diabète,
03:27 c'est pas parce qu'on n'est pas gros qu'il n'y aura pas de diabète, c'est pas...
03:29 Non, on sait qu'il y a des facteurs d'environnement qui vont expliquer le diabète,
03:33 mais c'est pas parce que ces facteurs d'environnement ne sont pas présents que le diabète ne peut pas être présent.
03:38 - Venez témoigner ce matin, semaine de prévention nationale contre le diabète,
03:41 avez-vous prévu d'y participer, de vous faire dépister ?
03:44 0388 25 15 15, si vous êtes diabétique vous pouvez aussi venir témoigner, c'est le cas de Bruno,
03:49 tenez que l'on rejoint depuis Gundershofen dans le Barin, Bruno bonjour !
03:52 - Oui bonjour tout le monde ! - Bonjour Bruno !
03:54 - Bruno, vous êtes touché par le diabète depuis de nombreuses années si je comprends bien.
03:58 - Depuis 45 ans exactement, et j'en ai 60 aujourd'hui,
04:03 donc la maladie a été progressive, j'ai commencé par des médicaments,
04:06 après j'ai passé aux piqûres d'insuline, après je suis passé à la pompe,
04:12 et ça m'a sournoisement grignoté les reins, et aujourd'hui je suis en dialyse, et j'attends une grève de reins.
04:19 - Bruno, si on revient au tout début, comment vous avez découvert que vous étiez atteint de diabète ?
04:27 - Eh ben moi j'avais énormément soif,
04:30 donc j'ai fait une prise de sang déjà par mon médecin généraliste,
04:35 et il a vu que j'avais effectivement du diabète,
04:38 et j'ai été tout de suite mis en relation avec un diabétologue.
04:42 - D'accord, donc là c'est à l'âge de 15 ans très tôt ?
04:44 - Non non, de 45 ans. - A 45 ans ?
04:47 - Ah pardon, ça fait 15 ans que vous êtes au courant que vous avez le diabète,
04:52 je pensais que dès l'âge de 15 ans... - Non non, à 45 ans, et j'en ai 60.
04:56 - Alors le professeur Michel Pargev, vous réagirez ?
04:58 - Attention sur une chose, il y a deux types de diabète,
05:01 il y a le diabète de type 1 et le diabète de type 2.
05:04 Le diabète de type 1 c'est 10% de la population.
05:07 Le diabète de type 1 justement c'est quelque chose qui est très bruyant,
05:11 on a soif, on perd du poids, on a faim, on a des symptômes.
05:15 En général ça débute dans l'enfance aujourd'hui,
05:17 ça débute avant l'âge de 15 ans et même avant l'âge de 5 ans.
05:21 Mais ça relève tout de suite de l'insuline,
05:23 donc c'est pas du tout la même pathologie que le diabète de type 2,
05:27 et la prise en charge est totalement différente.
05:29 Il faut bien savoir que c'est deux aspects là,
05:33 parce qu'on ne dépisse pas les enfants par exemple.
05:36 On sait qu'un enfant, ou il a des symptômes, il a un diabète de type 1,
05:39 ou il n'en a pas, il n'a pas de diabète.
05:41 - Et Bruno, aujourd'hui dans votre quotidien,
05:43 les traitements que vous devez suivre, c'est lourds, c'est handicapant ?
05:47 - Je suis dialysé 3 fois par semaine quand même, donc 4 heures à chaque fois.
05:52 Donc effectivement oui c'est très lourd, parce qu'on est fatigué.
05:56 Je ne peux plus faire ce que je faisais,
05:59 je faisais énormément de sport, je ne peux plus en faire.
06:02 Oui c'est handicapant quand même dans la vie quotidienne.
06:05 - J'imagine Bruno que vous insistez peut-être auprès de vos proches
06:09 et de l'entourage à se faire dépister ?
06:12 - Ah oui, oui bien sûr, j'invite tout le monde même à le faire,
06:15 c'est très très important.
06:16 Mais par contre, il y a quand même quelque chose que je voudrais préciser.
06:20 Moi j'ai toujours travaillé en décalé.
06:22 Et quand vous travaillez en décalé, vous mangez à n'importe quelle heure,
06:27 vous mangez à peu n'importe quoi,
06:30 et moi je pense que c'est ça qui m'a conduit au diabète.
06:33 Donc voilà, il faut garder un rythme de vie quand même plus ou moins régulier,
06:38 et manger à heure régulière. Déjà c'est très très important.
06:41 C'est la première chose qu'on m'a appris avec le diabétologue.
06:43 - Bruno, on vous remercie de votre témoignage ce matin,
06:46 on vous souhaite bon courage, bonne continuation, merci de nous avoir appelés.
06:49 - Merci bien, au revoir.
06:50 - 0388 25 15 15, vous continuez de témoigner ce matin sur France Bleu Alsace.
06:54 - Bruno qui nous partage son expérience,
06:56 Professeur Michel Pinger, on vous le disait, à partir de 35 ans il faut se faire dépister,
06:59 parce que plus on se fait dépister tôt, mieux on peut vivre avec le diabète ?
07:03 - Voilà, mieux on peut vivre, plus vite on peut traiter,
07:07 et plus vite on peut éviter ce qui est arrivé à Bruno.
07:11 - Parce que les complications après peuvent être irréversibles.
07:13 - Alors on en voit de moins en moins, Dieu merci,
07:15 parce qu'aujourd'hui on a quand même des approches
07:17 qui sont plus performantes que ce qu'on avait il y a 15 ans.
07:20 Je veux insister sur une chose qu'a dit Bruno, c'est le rythme de la vie.
07:25 Et le rythme de la vie c'est pas seulement le rythme des repas,
07:27 on sait aujourd'hui que c'est le respect du temps et des horaires du sommeil.
07:33 Le sommeil est un élément fondamental de la santé.
07:37 Quelle qu'elle soit la maladie, un trouble du sommeil,
07:40 un non-respect des heures de sommeil, un non-respect de la durée du sommeil,
07:45 favorise le cancer notamment du sein, favorise le diabète,
07:49 favorise l'hypertension, favorise les maladies cardiovasculaires,
07:51 favorise la dépression, tout ça c'est un élément important
07:54 et c'est un élément qu'on ne connaissait pas jusqu'à présent.
07:57 Jusqu'à présent on disait alimentation, activité physique.
07:59 On sait aujourd'hui qu'il y a tout un aspect mode de vie,
08:03 régularité de la vie, qualité des relations sociales, c'est très important.
08:07 Si vous vivez en mauvaise harmonie dans votre environnement,
08:11 vous prenez un risque augmenté de diabète de type 2, etc.
08:15 Donc il y a vraiment des facteurs qui sont très nombreux, très multiples
08:19 et qu'on commence à découvrir de plus en plus grâce à de telles études.
08:24 Est-ce que la génétique a un impact également sur le diabète ?
08:28 Oui, on ne peut pas faire de diabète si on n'a pas quelque part les gènes modifiés
08:34 ou les gènes, ce qu'on appelle l'épigénémonétique modifiée.
08:38 On ne peut pas faire de diabète si on n'a pas quelque part ces gènes-là.
08:41 Mais ces gènes-là, on a beaucoup de gens à les avoir
08:44 puisqu'ils reflètent un peu notre histoire ancienne de l'humanité
08:48 avec notamment la malnutrition et l'activité physique importantes.
08:51 Donc on est tous porteurs, mais plus ou moins de manière plus ou moins importante,
08:54 de manière plus ou moins réactivée.
08:56 Et une des raisons pour lesquelles dans le nord de la France on n'est plus concerné,
09:00 c'est parce qu'on a eu beaucoup plus de conflits militaires,
09:03 beaucoup plus de souffrances, de malnutrition,
09:05 qui chaque fois réactivent ces gènes qui vont être ceux qui prédisposent au diabète.
09:09 - Et qui perturbent donc le cycle de vie, le rythme de vie du corps
09:13 et provoquent le diabète. - Oui, bien au-delà,
09:15 parce qu'on sait que ça perturbe la reproduction elle-même.
09:19 C'est-à-dire aussi bien l'œuf dans le ventre de la maman que le spam.
09:23 Tout ça est modifié très considérablement
09:26 dès qu'on est dans des conditions de malnutrition, donc avant.
09:29 - Aujourd'hui, on est capable d'améliorer significativement
09:32 la vie des malades du diabète, Michel Pargeaux ?
09:35 - Alors c'est difficile, très difficile, parce qu'on ne peut agir que sur certains facteurs.
09:39 Alors le facteur principal c'est l'activité physique,
09:42 le facteur qui vient juste après c'est l'alimentation.
09:46 Après il y a tous les éléments de mode de vie,
09:49 mais tout ça c'est des modifications comportementales.
09:52 Quelqu'un qui a vécu pendant des années avec un certain mode de vie
09:56 a de la peine à porter ces modifications comportementales.
09:59 - Oui, tout ne passe pas par des médicaments en fait.
10:01 - Les médicaments ils sont là, mais s'il n'y a pas,
10:04 en dessous et en base, en fondation, un effort de modification du mode de vie,
10:11 on n'y arrive pas.
10:12 Et ce modification du mode de vie, ce n'est pas le médecin qui va le décider,
10:15 c'est le sujet lui-même qui va décider ce qu'il veut faire.
10:18 - Mais en tant que diabétologue, vous vous accompagnez le patient ?
10:21 - On nous accompagne, mais on ne pourra jamais obliger quelqu'un
10:25 à vivre différemment s'il n'accepte pas de vivre différemment.
10:28 - Professeur Michel Pinger, professeur de médecine, spécialiste du diabète,
10:31 invité de France Bleu Alsace ce matin, l'occasion de cette semaine nationale
10:35 de prévention contre le diabète.
10:36 On vous accueille au 03 88 25 15 15.
10:39 Christophe, bonjour.
10:41 - Oui, bonjour. - Bonjour Christophe.
10:43 - Bonjour professeur Pinger. - Bonjour.
10:45 - Vous êtes, Christophe, vous-même diabétique,
10:48 depuis combien de temps vivez-vous avec ce diabète ?
10:50 - Oui, donc je vis 45 ans avec ce diabète, j'ai 62 ans aujourd'hui.
10:56 J'ai vécu un petit peu toute l'évolution des différents traitements,
10:59 j'étais tout de suite à l'insuline à l'âge de 16 ans.
11:03 Et actuellement je suis sous pompe à insuline,
11:07 commandé directement avec un capteur à insuline qui développe lui-même,
11:13 à travers la pompe, une injection d'insuline.
11:16 C'est ce qu'on appelle la génération 4 des capteurs,
11:21 qui agit donc non seulement sur l'arrêt de la pompe à insuline,
11:25 mais également sur l'injection d'une certaine dose
11:29 quand vous n'êtes plus dans les normes qu'on vous a définies à travers la pompe.
11:35 Et aujourd'hui, effectivement, j'ai repris goût à la vie,
11:39 je suis également en retraite,
11:42 ce qui m'a permis d'avoir une vie beaucoup plus sereine,
11:46 beaucoup plus au même niveau,
11:49 et c'est ça, comme le professeur Pinger vient de le dire,
11:52 qui vous permet d'être plus dans la norme de votre glycémie.
11:57 - Et de mieux vivre avec son diabète.
11:59 Alors merci beaucoup Christophe de nous avoir appelés, d'avoir partagé ça.
12:03 Merci, merci à vous, passez une bonne journée.
12:05 Professeur Michel Pinger, je voudrais juste qu'on termine en se posant la question.
12:08 Le diabète, aujourd'hui, c'est une maladie chronique.
12:10 Est-ce qu'il y a des pistes pour peut-être guérir du diabète qui sont étudiées ?
12:15 - Alors il ne faut pas être trop optimiste.
12:16 Il y a des pistes pour vivre avec le diabète sans contrainte.
12:21 Aujourd'hui, ça vient d'être témoigné de ma très claire,
12:24 - Avec Christophe.
12:25 - Avec Christophe, vivre avec le diabète,
12:27 alors ça ne le dit pas, manifestement, vivre avec le diabète,
12:31 c'est une flore de charge mentale.
12:33 C'est une flore de charge mentale parce qu'il y a beaucoup de choses,
12:36 et puis on n'arrive pas aux résultats.
12:38 Aujourd'hui, il le dit très bien, grâce au système dit de boucle fermée,
12:42 c'est ce qu'il appelle le capteur de boucle fermée,
12:44 on arrive à avoir de bons résultats,
12:46 et donc à améliorer la charge mentale de la maladie.
12:49 Et ça, c'est déjà un pas énorme qui est fait dans l'acceptation et dans le résultat.
12:54 Donc oui, aujourd'hui, on sait bien contrôler le diabète,
12:58 oui, aujourd'hui, on sait réduire la charge mentale liée au diabète,
13:01 donc le handicap lié au diabète,
13:03 demain, on fera encore mieux avec des traitements,
13:05 comme les grèves d'îlot qui vont bientôt se généraliser,
13:09 qui permettront à des diabétiques de type 1 de ne plus avoir de traitement.
13:13 Ils resteront diabétiques, mais ils n'ont plus besoin de traitement.
13:15 - Et ce sera encore plus supportable dans leur quotidien ?
13:18 - Ça sera un retour à une vie,
13:20 et j'aime bien la phrase d'un pédiatre qui me dit,
13:22 "Cet enfant-là diabétique, maintenant greffé,
13:26 il est redevenu ce qu'il devait être tout le temps, simplement un enfant."
13:31 Et je crois que c'est ça le message important.
13:32 - Merci beaucoup Professeur Michel Parget d'être venu ce matin dans l'étudio de France Bleue Alsace,
13:37 et d'avoir discuté aussi avec nos auditeurs à propos du diabète,
13:40 puisque c'est la semaine nationale du dépistage du diabète.
13:43 On invite tout le monde à aller se faire dépister,
13:44 et vous êtes donc nouveau président du Centre Européen d'études du diabète qui est à Strasbourg.
13:47 bonne journée. Merci à vous et bonne journée.

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