Le Bordelais Thomas Cazenave, ministre délégué aux comptes publics, invité de France Bleu Gironde, à six jours de l'élection européenne

  • il y a 3 mois

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00:00 - T'as au moins le quart, dernière ligne droite pour la campagne des européennes.
00:02 Dans la majorité, le ministre délégué chargé des comptes publics, le bordelais Thomas Cazenave,
00:06 met la main à la patte en tractant auprès des électeurs, ici en Gironde.
00:10 Et il est notre invité ce matin, Marie Roach.
00:11 - Bonjour Thomas Cazenave. - Bonjour.
00:13 - Il me reste une semaine pour convaincre, disait hier Valérie Ayé, la tête de liste Renaissance pour les européennes.
00:19 Est-ce que ça suffit, cinq jours, quand on a accrédité de 16% des intentions de vote contre 32% à 34% pour le Rassemblement National ?
00:26 - Oui, jusqu'au dernier jour. Vous savez, une grande partie des électeurs se décideront dans les dernières heures.
00:31 Et nous sommes sur le terrain pour rappeler qu'il nous faut plus d'Europe.
00:36 Parce que ici, la viticulture, sans l'Europe, n'existerait plus.
00:40 Parce qu'on exporte notre vin, parce que nos commerçants, nos artisans, nos entreprises ont bénéficié de la protection de l'Europe
00:47 pendant les crises que nous avons traversées. La salle des fêtes du Grand Parc n'existerait pas sans l'Europe.
00:51 Je défends, et nous défendons pied à pied, l'idée que nous avons besoin d'Europe.
00:56 Et qu'aujourd'hui, le 9 juin, c'est un scrutin crucial qui se joue, avec le risque de voir l'Europe se détricoter
01:04 par toutes celles et ceux qui n'en veulent pas, et qui sont aujourd'hui crédités de sondages très flatteurs.
01:10 - Ceux que vous ne citez pas, le Rassemblement National, donc. Mais les sondages, il ne faut pas leur donner trop de crédit, selon vous ?
01:16 - Les sondages, moi je ne leur donne pas beaucoup de crédit. Pourquoi ?
01:18 Parce que d'abord, il y a beaucoup d'incertitude, d'hésitation des Françaises et des Français,
01:23 et une campagne, elle se fait dans les derniers jours. Et jusqu'à la dernière heure, nous serons sur le terrain.
01:28 J'organise une réunion publique vendredi à Côte-et-Rhin, une nouvelle réunion après la réunion de la semaine dernière,
01:34 où Elisabeth Borne, Christophe Béchut, nos parlementaires européens sont venus défendre notre projet européen,
01:40 et rappeler aux Girondins, aux Bordelaises et aux Bordelaises que le 9 juin, c'est l'avenir de l'Europe qui se joue,
01:46 que nous devons la défendre, nous lui devons beaucoup, et seuls nous ne pourrons rien.
01:52 Et moi je me bats contre le Rassemblement National, contre les forces extrêmes, et toutes celles et ceux qui veulent détricoter l'Europe.
01:58 - Donc vous participez à cette campagne, on a vu Gabriel Attal au corrélité de Valérie Ayer,
02:02 également hier notamment, le chef de l'État qui prendra la parole jeudi soir, ça fait d'ailleurs polémique,
02:07 mais on a l'impression que toutes les têtes de ponte de Renaissance s'y mettent dans cette campagne,
02:12 c'est quand même que vous craignez un peu ce résultat de dimanche ?
02:14 - Moi ça fait plusieurs semaines, plusieurs mois que je défends cette vision de l'Europe,
02:19 j'y suis très attaché, à la fois comme citoyen, mais aussi comme Girondin, comme Bordelais,
02:26 nous devons ici beaucoup à l'Europe, c'est la ligne à grande vitesse, c'est notre agriculture,
02:33 c'est notre industrie de défense sur notre territoire qui est fondamentale, il faut défendre cette vision.
02:38 Je ne laisserai pas l'Europe être détricotée par les forces extrêmes, par les populistes,
02:43 qui veulent tout simplement se replier sur nous-mêmes, et se replier sur nous-mêmes,
02:47 c'est la catastrophe au bout du chemin, et c'est la raison pour laquelle on est tous mobilisés,
02:51 jusqu'au dernier jour, jusqu'à la dernière heure.
02:53 - Vous voulez parler d'Europe, on l'a bien compris, mais bien souvent c'est la scène politique française qui prend le dessus, vous le regrettez ?
02:59 - Bien sûr je le regrette, nombre de partis politiques en ont fait un référendum,
03:04 il faut le dire, pour ou contre le président de la République, mais c'est un gros piège, les entendus.
03:09 La question ce n'est pas le président de la République, ce n'est pas le gouvernement, ce n'est pas mon avenir,
03:13 la question c'est l'avenir de l'Europe. Est-ce qu'on va avoir un groupe qui, au Parlement européen,
03:19 avec l'ensemble des extrêmes du Rassemblement national chez nous, qui seront en situation de bloquer l'Europe ?
03:25 Alors même que nous devons nous défendre face aux nouvelles menaces, la Russie,
03:30 alors que sur le plan économique, nous pouvons disparaître face à la concurrence entre la Chine et les Etats-Unis.
03:36 On a besoin de se réveiller, on a besoin de s'affirmer, on n'a pas besoin de bloquer l'Europe,
03:41 on a besoin de faire plus ensemble, au risque honnêtement que nous disparaissions.
03:45 Donc c'est un scrutin fondamental, et j'appelle toutes celles et ceux qui sont attachés à l'Europe,
03:50 qui n'ont pas nécessairement envie ou prévu d'aller se déplacer au jour de le 9 juin,
03:55 d'aller voter pour la liste de Valérie Ayé, qui défend une vision positive, avec plus d'investissement européen,
04:01 plus de défense européenne, la défense de nos valeurs communes. C'est un scrutin fondamental le 9 juin.
04:06 Thomas Casnauf, ministre délégué chargé des Comptes publics, est notre invité ce matin sur France Bleue.
04:10 Évidemment on ne peut pas présager ce qui va sortir des urnes dimanche soir,
04:13 mais que peut, que doit faire Emmanuel Macron en cas de défaite dimanche ?
04:17 Vous voyez, même votre question prouve bien que celles et ceux qui sont engagés dans cette campagne,
04:21 pour l'immense majorité d'entre eux, ils se fichent de l'Europe.
04:24 Mais ça veut dire que si la majorité prend une claque, on va le dire ça comme ça,
04:28 il n'y a pas de conséquences à l'échelle nationale de ce scrutin.
04:32 Mais vous voyez le piège dans lequel les uns et les autres tombent, en disant
04:35 "Ah mais regardez, ils en tireront des conséquences nationales, allez sanctionner le président de la République".
04:39 C'est une forme de désaveu quand même.
04:41 Oui mais le sujet c'est pas le gouvernement, c'est pas le président de la République,
04:44 mais quels sont les députés que nous envoyons à Bruxelles, à Strasbourg, pour défendre notre Europe.
04:51 Celles et ceux que nous avons envoyés en 2019, ils ont créé l'Europe sociale.
04:55 Un SMIC partout en Europe.
04:57 Ils ont financé le plan de relance qui a sauvé notre économie très concrètement ici.
05:01 Taxe carbone aux frontières pour réussir le changement climatique.
05:04 Ils ont un bilan, ils ont des résultats.
05:07 Et notre sujet c'est l'Europe, c'est pas la question de la situation politique nationale.
05:10 C'est un gros piège dans lequel effectivement une partie des forces politiques,
05:15 LFI, une partie également du RN, d'autres candidats comme Glucksmann ou Bellamy,
05:20 essaient de nous enfermer.
05:21 Le sujet c'est l'Europe.
05:22 Donc pas de conséquences.
05:23 Mais moi je considère que le sujet c'est la conséquence qui peut se passer
05:26 si on a un rassemblement national très haut au Parlement européen.
05:29 C'est le blocage de l'Europe.
05:31 Et c'est même probablement plus grave encore que les conséquences
05:34 que nous pourrions tirer au niveau national du scrutin du 9 juin.
05:37 On va passer de l'Europe à un sujet plus bordelais, Thomas Cazenave.
05:40 Un sujet sensible en ce moment, c'est celui de la sécurité.
05:43 Avec par exemple ce jeune réolet de 25 ans qui a été tué court de la marne
05:46 dans la nuit de vendredi à samedi dernier.
05:48 Un autre zobier, il y a quelques semaines, l'attaque au miroir d'eau en avril.
05:52 Pierre Urmic doit-il prendre des décisions drastiques en matière de sécurité selon vous ?
05:56 Moi vous savez, ça fait presque 4 ans que l'on porte la question de la sécurité à bord d'eau.
06:03 De manière, on a toujours souhaité, non polémique.
06:06 Avec les terribles faits divers que vous avez rappelés,
06:09 je prends toujours garde à ne pas instrumentaliser l'actualité.
06:12 Mais la réalité, c'est que depuis 4 ans, et même au-delà, notre ville a changé.
06:17 La question de la sécurité est beaucoup plus prégnante qu'avant.
06:20 Ça fait 4 ans que nous demandons à Pierre Urmic de changer de braquet sur ce sujet-là.
06:25 Vous voyez, au Conseil municipal, cet après-midi, nous allons adopter le compte administratif.
06:30 Et qu'est-ce qu'il dit le compte administratif ?
06:31 Que les effectifs de policiers municipaux à Bordeaux entre 2022 et 2023, ils n'ont pas évolué.
06:37 Je considère qu'il faut changer d'échelle.
06:39 J'étais avec le maire de Toulouse la semaine dernière, Jean-Luc Moudinck,
06:43 plus de 350 policiers municipaux, plus de vidéosurveillance.
06:47 Il faut adapter notre réponse.
06:48 Ça fait des années qu'on le demande à Pierre Urmic, il faut changer d'échelle, plus de vidéos.
06:52 - Et il faut armer cette police municipale ?
06:54 - Je considère que le contexte a changé.
06:56 Je regarde le choix des autres grandes villes.
06:58 J'entends ce que veulent les policiers municipaux.
07:01 Je crois qu'il faut aussi mettre la question de l'ensemble des moyens
07:04 et de l'armement de la police municipale.
07:06 C'est pas une question de tabou pour moi.
07:08 Mais avant ça, nombre de policiers municipaux dans les rues, ça n'a pas évolué,
07:12 contrairement à ce que dit Pierre Urmic,
07:13 et c'est dans le compte administratif que nous allons adopter.
07:16 Nombre de vidéos de caméras, de vidéosurveillance,
07:18 il faut changer d'échelle.
07:20 Notre ville a changé et il y a trop, trop de problèmes de sécurité dans notre ville.
07:25 Une réaction forte est attendue de Pierre Urmic.
07:27 Ça fait 4 ans qu'on lui demande, on va continuer à le redire cet après-midi en conseil municipal.
07:32 - Merci beaucoup Thomas Cazenave d'avoir été avec nous ce matin,
07:35 ministre délégué chargé des Comptes publics.

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