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Tous les mardis, LCP-Assemblée nationale propose une grande session d'actualité parlementaire à l'occasion des Questions au Gouvernement à l'Assemblée nationale. Interviews, duplex, reportages... un panorama complet avant d´entrer dans l'Hémicycle où les députés questionnent les membres du Gouvernement.
Tous les mardis, LCP-Assemblée nationale propose une grande session d'actualité parlementaire à l'occasion des Questions au Gouvernement à l'Assemblée nationale. Interviews, duplex, reportages... un panorama complet avant d´entrer dans l'Hémicycle où les députés questionnent les membres du Gouvernement.
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00:00:00Générique
00:00:02...
00:00:12Bonjour à tous et bienvenue sur LCP
00:00:14pour les questions au gouvernement.
00:00:16Je vous accompagne jusqu'à la séance à suivre en direct
00:00:19à partir de 15h.
00:00:20Vous le voyez, le décompte est maintenant lancé.
00:00:23C'est donc parti pour ces questions d'actualité.
00:00:26Les députés sont entrés hier dans le vif du sujet
00:00:28sur la fin de vie, en commençant l'article 5
00:00:31qui porte sur l'aide à mourir.
00:00:32Les avis sont partagés et les doutes traversent
00:00:35tous les groupes dans l'Assemblée.
00:00:37Pour pouvoir débattre plus sereinement,
00:00:40la séance sera ouverte une semaine supplémentaire
00:00:42et le vote solennel est prévu le 18 juin prochain.
00:00:45Pour tout comprendre de cette actualité parlementaire,
00:00:48on va en débattre avec nos invités en plateau,
00:00:51mais on va aussi retrouver Stéphanie Despierre
00:00:54et Marco Pommier, qui se trouvent en salle des 4 colonnes.
00:00:57Ils sont dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale
00:01:00pour le menu des questions au gouvernement.
00:01:02L'entrée principale du Palais Bourbon,
00:01:04c'est par là qu'arriveront à partir de 14h45
00:01:07Gabriel Attal et l'ensemble des membres du gouvernement.
00:01:10Marco Pommier, on vous retrouve en salle des 4 colonnes.
00:01:13C'est quoi l'ambiance aujourd'hui ?
00:01:19J'ai plus de retour.
00:01:21Marco Pommier, est-ce que vous m'entendez ?
00:01:24J'ai plus de retour. J'ai plus rien.
00:01:26On va retrouver Clément Perrault,
00:01:28dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
00:01:30Quel est le thème principal qui sera débattu
00:01:32lors de cette séance de questions au gouvernement ?
00:01:35Eh bien, Brigitte, la situation à Gaza
00:01:38devrait dominer cette séance avec 4 questions de députés
00:01:42essentiellement issues des rangs de la gauche.
00:01:45Souvenez-vous, Brigitte, la semaine dernière,
00:01:47la question palestinienne avait enflammé l'hémicycle
00:01:50lorsque le député insoumis Sébastien Delogue
00:01:53avait brandi un drapeau palestinien.
00:01:55Il avait ensuite été sanctionné par la présidente Yael Bouroun-Pivet.
00:01:59Eh bien, aujourd'hui, à l'initiative du groupe écologiste,
00:02:02des députés de gauche devraient venir dans l'hémicycle
00:02:06habillés aux couleurs du drapeau palestinien,
00:02:08noir, blanc, rouge et vert.
00:02:11En réaction, des députés de la majorité et de la droite
00:02:14pourraient, eux, arborer les couleurs bleu, blanc, rouge.
00:02:17Vous le voyez, on pourrait avoir une séance très tendue
00:02:20et ce, dès l'ouverture.
00:02:22Voilà, à suivre à partir de 15h, en direct, en intégralité,
00:02:26sur LCP pour cette séance qui promet d'être animée.
00:02:30Animée aussi, c'était hier soir dans l'hémicycle
00:02:33de l'Assemblée nationale, avec des échanges assez vifs
00:02:36sur la fin de vie, quand les députés ont entamé
00:02:39cette deuxième partie du texte qui porte sur l'aide à mourir.
00:02:42Le Rassemblement national a affiché son opposition totale au texte.
00:02:46On vous propose d'écouter ces échanges
00:02:48entre Laure Lavallette pour le RN,
00:02:50Simonnet pour la France insoumise
00:02:52et le rapporteur général du texte, Olivier Falorni.
00:02:55-"Quand quelqu'un s'est jeté du 4e étage
00:02:58parce qu'il voulait mourir, que le SAMU et les pompiers arrivent,
00:03:01mais que font-ils ? Est-ce qu'ils regardent la personne
00:03:04en disant, on respecte sa liberté, il voulait se suicider,
00:03:07on ne va pas le réanimer ?"
00:03:09La réponse est non.
00:03:10La réponse est évidemment non
00:03:13et on peut demander aux médecins ici,
00:03:15quand cette personne-là arrive en service...
00:03:19On conserve le caractère digne de nos débats, s'il vous plaît.
00:03:23-"Mme Lavallette, vos propos sont immondes.
00:03:25Mme Lavallette, c'est une honte de faire croire
00:03:30que nous sommes ici pour mettre en place
00:03:32un service public du suicide."
00:03:34-"Mais assimiler, suicide, assister, suicide,
00:03:38c'est exactement...
00:03:41C'est exactement ce que nous ne voulons pas faire."
00:03:46On va retrouver Stéphanie Dépierre,
00:03:47salle des Quatre Colonnes, des débats à vif,
00:03:50hier, dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale,
00:03:53autour de cette aide à mourir.
00:03:54C'est bien cela que prévoit de créer ce projet de loi.
00:03:57Vous l'avez entendu, l'examen de l'article 5
00:04:00a commencé par une longue discussion sémantique.
00:04:02Faut-il parler d'euthanasie comme en Belgique,
00:04:05de suicide assisté comme en Suisse ou d'aide à mourir
00:04:08comme le souhaite le gouvernement,
00:04:10que c'est une formule différente de nos voisins
00:04:13très précis.
00:04:14Le débat a été long, intense, hier.
00:04:16Les députés, les Républicains et RN
00:04:18accusent l'exécutif de dissimulation,
00:04:20de ne pas oser utiliser les termes.
00:04:22Il n'y a rien à cacher, avait rétorqué
00:04:24dans l'après-midi, et la ministre,
00:04:26au sein d'un même groupe politique,
00:04:28il y a parfois des positions très antagonistes
00:04:31sur ce projet de loi.
00:04:33Et toute cette semaine, le débat va continuer
00:04:35sur la définition et les critères
00:04:37qui ouvriront ce droit nouveau à l'aide à mourir.
00:04:40Deux de ces critères concentrent les divergences,
00:04:43faut-il écrire et avoir un pronostic vital engagé
00:04:45à court et moyen terme ou bien une affection
00:04:48en phase avancée ou terminale pour bénéficier
00:04:51d'une aide à mourir, et qui fera le geste létal ?
00:04:53Les modifications aux textes opérées en commission
00:04:56ont rebattu les cartes, notamment dans la majorité présidentielle.
00:05:00La présidente de la commission spéciale
00:05:02et le gouvernement estiment que l'équilibre du texte est rompu
00:05:06et souhaitent que dans l'hémicycle,
00:05:08les députés rétablissent la version initiale.
00:05:10Merci, Stéphanie Despierres, pour ces précisions.
00:05:13Je vous présente mes invités à présent sur ce plateau.
00:05:16Avec nous, Agnès Firmin-Lebaudot, bonjour.
00:05:18Vous êtes députée horizon et apparentée de Seine-Maritime
00:05:22et vous avez été présidente de cette commission spéciale
00:05:25qui a étudié le texte.
00:05:26A côté de vous, Caroline Fiat.
00:05:28Bonjour, bienvenue, députée La France insoumise
00:05:31de Meurthe-et-Moselle, vice-présidente de l'Assemblée.
00:05:34Marc Le Fur, député Les Républicains des Côtes-d'Armor.
00:05:37Bonjour. Et Emmanuel Ménard.
00:05:39C'est l'écrit de l'héros.
00:05:40Agnès Firmin-Lebaudot,
00:05:42il y a, avant de parler du fond, un débat sémantique
00:05:45qui s'est ouvert hier avec ce titre 2,
00:05:47cette deuxième partie du texte, qui s'appelle
00:05:50Aide à mourir. Pourquoi vous refusez
00:05:52de nommer les choses, c'est ce qu'on vous reproche,
00:05:55dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale,
00:05:57suicide assisté ou euthanasie ?
00:05:59Camus disait mal nommer les choses,
00:06:01c'est ajouté au malheur du monde.
00:06:03Vous avez un problème avec ces termes-là ?
00:06:05Non, on n'a pas un problème,
00:06:07mais faire de la politique, c'est faire des choix.
00:06:09Le travail sur les mots a été fait,
00:06:11il a été, j'allais dire, partagé
00:06:14avec un grand nombre de sociologues,
00:06:16d'anthropologues, de professionnels de santé aussi.
00:06:19Le gouvernement a fait le choix de ce mot,
00:06:21d'aide à mourir, et il l'assume parfaitement
00:06:24comme étant le modèle français.
00:06:26Vous l'avez dit vous-même dans vos propos introductifs.
00:06:29Le modèle suisse, on l'assimile au suicide assisté.
00:06:32Le modèle belge, à l'euthanasie.
00:06:34Le modèle français, c'est l'aide à mourir.
00:06:36D'autres pays ont fait aussi le choix
00:06:38de ne pas employer ces mots euthanasie
00:06:40et suicide assisté, et en l'occurrence,
00:06:43je rejoins les propos d'Olivier Falorni,
00:06:45les débats que nous avons eus hier soir
00:06:47montrent à quel point nous avons bien fait
00:06:50de ne pas employer ces termes,
00:06:52et les débats sur le mot suicide
00:06:54et assimiler l'aide à mourir au suicide,
00:06:57je pense, n'est pas responsable lorsqu'on est,
00:07:00j'allais dire, homme ou femme politique,
00:07:02d'assimiler les deux et de faire instiller le doute
00:07:05dans l'esprit des Français,
00:07:07comme l'a si bien dit, dans son esprit,
00:07:09Annie Genova, hier soir.
00:07:11On a entendu Philippe Juvin aussi, dans l'émissive,
00:07:13qui est médecin, et qui dit que tous les jours,
00:07:16les médecins aident à mourir.
00:07:18Ce n'est pas déjà l'objet de la loi Claisse-Léonetti,
00:07:21alors que là, vous allez aller plus loin ?
00:07:23On le sait bien. C'est pourquoi cette loi existe.
00:07:26C'est bien parce qu'en septembre 2022,
00:07:28via, à son avis, 139, le Conseil d'éthique,
00:07:31dont Alain Claisse est membre, a dit que la loi Claisse-Léonetti
00:07:35ne répondait pas à toutes les situations.
00:07:38C'est bien cette volonté de pouvoir répondre
00:07:40à d'autres situations que cette loi a été pensée et écrite,
00:07:45tout en continuant le travail, j'allais dire,
00:07:47d'appropriation de ce qu'est la loi Claisse-Léonetti,
00:07:51cette loi d'aide à mourir, au contraire,
00:07:53je le dis, ne retire rien à ce que la loi Claisse-Léonetti
00:07:56peut apporter pour les malades à court terme
00:07:59et pas à moyen terme.
00:08:01On va revenir sur cette dénomination.
00:08:03Marc Le Fur, vous faites partie des opposants
00:08:06au groupe Les Républicains.
00:08:07Qu'est-ce qui vous gêne dans l'aide à mourir ?
00:08:10Je crois qu'il faut employer les termes qui conviennent.
00:08:13Il faut dire la vérité aux Français.
00:08:15En fait, la loi qui nous est présentée
00:08:17va proposer deux choses, le suicide assisté et l'euthanasie.
00:08:21Le suicide assisté, c'est-à-dire que la personne
00:08:24mettra elle-même fin à ses jours,
00:08:26et l'euthanasie, elle choisira librement.
00:08:29Donc c'est extrêmement grave.
00:08:30On n'a pas le droit de mentir.
00:08:32Il faut dire les choses.
00:08:34Il y a un grand livre, qui s'appelle 1984, écrit par Orwell,
00:08:37qui explique qu'un certain nombre de régimes,
00:08:40au lieu de parler du ministère de la guerre,
00:08:42parlent du ministère de la paix.
00:08:44On n'utilise pas les bons termes.
00:08:46Une forme de novlangue autour de la fin de vie ?
00:08:49Une forme de mensonge.
00:08:50Il y a un moment où l'euphémisme devient un mensonge.
00:08:53C'est très grave, parce qu'on est en train de préparer
00:08:56le plus libéral libertaire de toute l'Europe.
00:08:59On va être...
00:09:00Le suicide assisté et l'euthanasie vont être plus faciles
00:09:03en France demain qu'en Belgique ou qu'en Suisse.
00:09:06C'est peut-être le modèle des Pays-Bas
00:09:08que nous allons adopter.
00:09:10C'est pas vrai, vous le savez très bien.
00:09:12C'est un des modèles les plus libertaires qu'il soit.
00:09:15On est dans une situation très grave
00:09:17et on est en train de déraper.
00:09:19On change de logique.
00:09:20La logique traditionnelle de la France,
00:09:23qui était exprimée dans la loi Claes Leonetti,
00:09:25c'est la logique de la fraternité,
00:09:27la logique du soin palliatif.
00:09:29On est aux côtés, on tient la main,
00:09:31on accompagne vraiment.
00:09:33C'est-à-dire qu'on n'achève pas la personne.
00:09:36C'est précisément ce que nous combattons.
00:09:38Même quand il y a des souffrances réfractaires,
00:09:41physiques ou psychologiques,
00:09:43qui ne sont pas réglées par la loi Claes Leonetti ?
00:09:46Chacun l'a pu constater.
00:09:47Bien souvent, la médecine est impuissante pour soigner,
00:09:51mais elle a la capacité d'atténuer la douleur.
00:09:53Il n'empêche qu'il reste des cas marginaux,
00:09:56mais de grandes douleurs qu'il faut savoir intégrer.
00:09:59Je crois qu'on aurait beaucoup mieux fait
00:10:01de se donner les moyens d'avoir des vrais soins palliatifs
00:10:04et d'avoir des organismes de lutte contre la douleur,
00:10:07de se donner les moyens de tout cela.
00:10:09Ca, c'est prévu dans la première partie du texte ?
00:10:12C'est prévenu, on a obtenu un certain nombre de choses.
00:10:15Vous auriez supprimé la deuxième partie ?
00:10:18Que la garantie des soins palliatifs soit indiquée
00:10:21et qu'une autre précision soit donnée.
00:10:23En tout état de cause, ce qui nous est préparé
00:10:25nous semble extrêmement grave,
00:10:27c'est pour ça que nous nous mobilisons
00:10:29pour dire non à ce texte.
00:10:31On entend mensonges, on entend dissimulation.
00:10:33Caroline Fiat, est-ce qu'il y a volonté de tromper
00:10:36avec cette loi de ne pas véritablement dire les choses ?
00:10:40Oui, et en plus, vraiment, pour moi,
00:10:43c'est vraiment difficile et incompréhensible
00:10:46d'entendre certaines choses.
00:10:48Quand on parle de Claes Leonetti,
00:10:50et puis que j'entends la main dans la main...
00:10:52Moi, j'adore la main dans la main, les yeux dans les yeux.
00:10:56Claes Leonetti, on endort la personne,
00:10:58on arrête l'hydratation et la nutrition.
00:11:00C'est pas la main dans la main, les yeux dans les yeux.
00:11:03J'en ai mis en place.
00:11:04Donc on continue à prendre soin du corps de la personne.
00:11:07Vous avez travaillé en soins palliatifs.
00:11:10Mais il faut arrêter.
00:11:11C'est pas la main dans la main, non.
00:11:13Et puis ça dure plusieurs jours.
00:11:15Donc, non, on reste pas plusieurs jours
00:11:17main dans la main avec la personne,
00:11:19la famille est autour, et c'est très long.
00:11:22On parle de personnes à court terme,
00:11:24mais quand on met le Claes Leonetti en place,
00:11:26la personne est très douloureuse et on l'endort
00:11:29parce qu'on ne peut plus gérer la douleur.
00:11:31C'est déjà une forme d'euthanasie ?
00:11:33Non, enfin...
00:11:34On arrête les soins.
00:11:36On arrête les soins et on arrête d'hydrater et de nourrir la personne.
00:11:40D'accord ?
00:11:41On arrête l'acharnement thérapeutique.
00:11:43On arrête les soins.
00:11:44On arrête les soins.
00:11:46Cette logique a été un progrès.
00:11:48On avait défini, à l'époque...
00:11:49Vous ne voulez pas que ma collègue vous coupe ?
00:11:52Donnons-nous les moyens de poursuivre.
00:11:54C'est Caroline Fiat.
00:11:55Pour moi, toute la partie-là, c'est très difficile à entendre.
00:11:59Je parlais vraiment d'un côté personnel.
00:12:01Je me dis qu'il y a peut-être des familles
00:12:03que j'ai accompagnées qui entendent des choses
00:12:06et j'ai pas envie qu'elles puissent entendre tout ça.
00:12:10Parce que je pense qu'elles peuvent se dire
00:12:12qu'elles ont mal été accompagnées
00:12:14pour le Claes Leonetti de mon père ou de ma mère.
00:12:17Et pour tout ce qui est sur...
00:12:21Les mots ont un sens, comme on l'a dit,
00:12:24mais on voit bien, de toute manière,
00:12:26n'importe quel mot qu'on aurait choisi,
00:12:28vous auriez été opposés.
00:12:30Il y a eu quand même tout un travail depuis neuf mois,
00:12:34transpartisans, avec tous les parlementaires
00:12:36de tous les groupes, sauf ceux qui n'ont pas voulu venir,
00:12:40avec des soignants, avec des sociologues.
00:12:42Ca a été un long travail, ça a pris beaucoup de temps
00:12:45et la décision a été décidée de mettre ce mot.
00:12:48Donc, il y a un moment donné...
00:12:50-"Décision", c'est à l'Assemblée.
00:12:52C'est dans le projet de loi.
00:12:54C'est pour ça que j'ai souhaité être rapporteur de ce texte.
00:12:57Vraiment, il y a eu toute...
00:12:59On dirait que vous avez peur des mots et que vous souhaitez...
00:13:02On aimerait vous entendre,
00:13:04vous intervenez dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
00:13:07On parle de bascule de votre côté,
00:13:09on parle de débat anthropologique, c'est le cas ?
00:13:11Oui, tout à fait.
00:13:13Pour revenir sur le débat sémantique,
00:13:15si j'ose dire,
00:13:16en fait, je pense que c'est quand on ne nomme pas les choses
00:13:20ou quand on les nomme mal
00:13:21que ça met le doute dans l'esprit des Français.
00:13:24Et là, c'est le cas.
00:13:25On assiste, je parlerai pas de mensonges,
00:13:28mais au minimum d'hypocrisie.
00:13:29Je me souviens d'une déclaration du chef de l'Etat,
00:13:32Emmanuel Macron, qui disait
00:13:34qu'on ne va pas utiliser euthanasie et suicide d'assisté
00:13:37sinon ça va hystériser le débat.
00:13:39Ça veut dire quoi ?
00:13:40Hystériser le débat, ça veut dire qu'il avait bien conscience,
00:13:43en choisissant les mots d'aide à mourir,
00:13:46qu'effectivement, si on utilisait le mot euthanasie
00:13:49et le mot suicide d'assisté,
00:13:50qui sont les mots qui nomment la réalité des actes
00:13:53auxquels on va procéder,
00:13:55ça allait faire peur aux Français.
00:13:57Est-ce que l'hypocrisie, c'est pas aussi de se voiler la face
00:14:00quand il y a un certain nombre de Français
00:14:03qui partent en Suisse ou en Belgique ?
00:14:05On est absolument d'accord, mais je reviens au début du texte.
00:14:08Tout le monde sait, et on en a parlé pendant une semaine,
00:14:11que si les soins palliatifs étaient correctement prodigués
00:14:15en France et à l'échelle de tout le monde,
00:14:18c'est-à-dire qu'aujourd'hui, un Français sur deux
00:14:21n'a pas accès aux soins palliatifs,
00:14:23il n'y aurait pas toutes ces personnes
00:14:25qui souhaitent partir en Belgique ou en Suisse.
00:14:27Le préalable, et je pense que là-dessus,
00:14:30on sera d'accord, Marc Lefure et moi,
00:14:32c'était de dire qu'on s'attaque d'abord aux soins palliatifs
00:14:35pour pouvoir les rendre accessibles
00:14:37à tous les Français.
00:14:39Oui, sauf que le chapitre premier...
00:14:41Le texte, il vous convient ?
00:14:43Non, le chapitre...
00:14:44Le titre premier prévoit un plan décennal sur dix ans.
00:14:48C'est-à-dire que dans dix ans...
00:14:50Dans dix ans, on sera peut-être arrivés
00:14:53à généraliser les soins palliatifs pour tous,
00:14:55sauf que c'était le préalable nécessaire
00:14:57avant de légaliser l'euthanasie et le suicide assisté.
00:15:00Depuis le début des discussions, on rappelle ce fait-là,
00:15:05de dire que tant que vous n'aurez pas généralisé
00:15:07les soins palliatifs, tant que les soins ne seront pas accessibles
00:15:11à tous les Français qui en ont besoin et qui le souhaitent,
00:15:14on ne peut pas correctement légiférer
00:15:19sur l'euthanasie et le suicide assisté.
00:15:21Le titre un était un préalable
00:15:23qui aurait dû être, dans le temps,
00:15:25étudié séparément du titre deux.
00:15:28Le titre deux aurait dû être étudié quand...
00:15:31Enfin, pour les cas dont on parle,
00:15:33c'est-à-dire les cas, vraiment, j'aime pas ce mot
00:15:36parce qu'il s'agit de vie humaine, mais marginaux ou résiduels.
00:15:39On parle de... Enfin, moi, je sais pas,
00:15:42je suis allée rencontrer l'hospitalisation à domicile
00:15:45chez moi, à Béziers, qui s'occupe des soins palliatifs.
00:15:48L'hôpital, on en a aussi, nous, on a de la chance,
00:15:51parce qu'on les a sur l'OSTERO.
00:15:53Ils me disent, je leur ai dit,
00:15:54mais on cite toujours le chiffre de 3 %, en fait,
00:15:57quand... Ils me disent, mais le chiffre de 3 %,
00:16:00des malades qui continuent à demander l'euthanasie
00:16:02quand ils ont bénéficié des soins palliatifs,
00:16:05c'est même pas vrai. Chez nous, c'est moins que ça.
00:16:08Et effectivement, à la fin, on arrive
00:16:11à des chiffres extrêmement minimes.
00:16:13Donc on peut imaginer que cette aide à mourir
00:16:15ouvre peut-être un droit, on appelle ça comme on veut,
00:16:18mais ça ne sera pas utilisé par bon nombre de Français
00:16:21si les soins sont développés.
00:16:23Je reviens sur si les soins palliatifs sont développés.
00:16:26C'est pas le cas actuellement.
00:16:28Ce sera pas suffisamment le cas, ce qu'on entend, Agnès Firmin-Lebaudot.
00:16:32Je remercie M. Le Fur d'avoir dit que, dans la loi,
00:16:34les soins palliatifs seraient garantis.
00:16:37C'est le cas depuis 1999.
00:16:38C'est écrit dans la loi...
00:16:40-"La moitié des Français n'en bénéficient pas."
00:16:42-"La moitié des Français n'en bénéficient pas."
00:16:45Est-ce que je peux terminer ma phrase ?
00:16:47C'est une faillite collective.
00:16:49Chacun d'entre vous a été au pouvoir.
00:16:51C'est une faillite collective.
00:16:53Voilà.
00:16:54Ca commence à faire il y a longtemps.
00:16:56Mais franchement, je crois,
00:16:58et les acteurs des soins palliatifs le reconnaissent,
00:17:01qu'il n'y aura jamais autant été fait
00:17:03dans cette stratégie, que dans les années précédentes.
00:17:06On a essayé de comprendre, Mme Ménard,
00:17:08pourquoi on se pose toujours les mêmes questions
00:17:11de plan quinquennal en plan quinquennal.
00:17:13Parce qu'on n'a pas donné les moyens.
00:17:15Je peux terminer.
00:17:16Parce qu'on n'a pas réfléchi à la formation.
00:17:19Nos médecins généralistes continuent à ne pas être formés
00:17:22en formation initiale sur les soins palliatifs.
00:17:25On ne forme pas assez sur ce sujet.
00:17:27On n'en a pas fait une spécialité.
00:17:29Ca, c'est l'objet du titre 1.
00:17:30On a su créer sur le cancer avec l'Inca un modèle...
00:17:33Pourquoi on ne remet pas à 10 ans le résultat de ce progrès ?
00:17:36On ne le remet pas à 10 ans.
00:17:38C'est un plan à 10 ans, ma chère collègue.
00:17:40La ministre a beaucoup insisté là-dessus.
00:17:43Nous souhaitons qu'il y ait un rendez-vous annuel
00:17:45de façon à ce qu'on sache...
00:17:47Tous les ans, on présentera une évaluation,
00:17:49mais on sait très bien que créer une spécialité,
00:17:52ça ne se fait pas en un an.
00:17:54Si on avait dit qu'on faisait un plan un an pour un an,
00:17:57vous nous auriez reproché.
00:17:58Il faut se projeter dans l'avenir et se dire...
00:18:01On n'oppose pas le soin palliatif à l'aide à mourir.
00:18:03Je répète...
00:18:05Les soins palliatifs, c'est la sédation profonde et continue.
00:18:09Là, on parle de l'aide à mourir.
00:18:11Dites pas ça.
00:18:12Les soins palliatifs, c'est l'accompagnement
00:18:17de la personne en fin de vie.
00:18:19La loi Claisse-Léonetti peut avoir lieu en soins palliatifs,
00:18:22mais elle peut avoir lieu dans tous les services.
00:18:25Pour cette aide à mourir, il y a des critères précis.
00:18:28Notamment, il y avait dans le texte, à l'origine,
00:18:31le pronostic vital engagé à court ou moyen terme.
00:18:34Cette dénomination-là a volé en éclat en commission.
00:18:38Aujourd'hui, on parle d'affection...
00:18:40Grave et incurable.
00:18:42Pardon ?
00:18:43Grave et incurable en phase avancée ou terminale.
00:18:46Vous, vous souhaitez revenir à la version initiale ?
00:18:49Je souhaite revenir à la version initiale
00:18:51et j'assume très clairement ma position.
00:18:53Contrairement à ce que dit M. Le Fur,
00:18:55il faut arrêter de dire des contre-vérités et des mensonges.
00:18:59La loi telle qu'elle est proposée ne fera pas
00:19:02de la loi la plus permissive en Europe.
00:19:05Très clairement, les cinq critères d'éligibilité
00:19:09font de notre loi française peut-être une des lois
00:19:12les plus restrictives.
00:19:13Vous parlez pas du même texte.
00:19:15Je vous parle du texte qui est soumis à notre délibération.
00:19:18Il faut pas jouer de l'ambiguïté.
00:19:20Ils comprennent parfaitement ce qui se passe.
00:19:23Modérato, le critère qui a été changé,
00:19:26qui a élargi le nombre de personnes potentiellement éligibles,
00:19:30c'est pour ça que je soutiendrai l'amendement
00:19:32déposé par le gouvernement pour revenir à l'écriture initiale
00:19:36de pronostics vitals engagés à court et moyen terme
00:19:39et qui ferait de la loi française,
00:19:41si ce critère était de nouveau réintroduit dans la loi,
00:19:45de la loi, j'allais dire, à la fois la plus restrictive,
00:19:48mais qui répond à certaines situations
00:19:50pour lesquelles la loi Claes-Leonetti
00:19:52et pour lesquelles on ne peut pas soulager toutes les douleurs.
00:19:56Je le redis sincèrement.
00:19:57Caroline Fiat, les médecins vont vous être infirmières,
00:20:00mais le corps médical...
00:20:02Le corps médical, lui, ne comprend pas trop ce terme
00:20:05de moyen terme. Est-ce que vous, vous l'acceptez,
00:20:08ce terme de moyen terme ?
00:20:09Est-ce qu'il signifie quelque chose ?
00:20:11Réponse de soignants.
00:20:13Nous, on croit... Non, non, mais nous, les textes,
00:20:16on les prend comme ils arrivent.
00:20:18La seule chose qu'on souhaite,
00:20:20c'est une publication médicale, une définition médicale
00:20:23pour nous donner exactement les termes
00:20:26pour suivre le protocole ou la loi que l'on doit appliquer.
00:20:29C'est ce qu'on a entendu pendant les auditions.
00:20:32J'ai bien entendu, en tant que soignante,
00:20:34que le moyen terme n'était pas défini.
00:20:37La ministre a dénoncé qu'elle avait demandé la définition à l'AHAS.
00:20:40C'est bon, problème résolu,
00:20:42les soignants auront la définition pour appliquer la loi.
00:20:45Sauf que d'autres collègues députés n'ont pas compris la même chose.
00:20:49Ils veulent qu'on retire tout.
00:20:50Le moyen terme ne veut rien dire, ils veulent qu'on retire.
00:20:54Là, ce que je vois, c'est qu'en regardant les amendements
00:20:57qui vont arriver sur l'article 6,
00:20:59c'est que tout le monde remet au minima
00:21:01pronostic vital engagé, au minima.
00:21:03Donc, là, l'amendement est arrivé en commission
00:21:06un peu comme un cheveu sur la soupe.
00:21:10Non, mais...
00:21:11Ca a voté...
00:21:13Donc, là, tout le monde a l'air d'avoir pris conscience
00:21:16qu'il faut au moins un pronostic vital.
00:21:18Je ne parle pas au nom de mon groupe,
00:21:20je tiens à le dire, je parle en tant que rapporteur
00:21:23qui a beaucoup travaillé sur ce texte,
00:21:25je regarde des ministres à l'époque.
00:21:27Court et moyen terme,
00:21:29une fois qu'on aura reçu la définition de l'AHAS...
00:21:31Effectivement, on ne l'aura peut-être pas
00:21:34au moment du vote final, mais elle va arriver.
00:21:36Faisons confiance, les soignants, c'est ce qu'ils veulent.
00:21:40Une publication scientifique avec une définition.
00:21:44Elle sera là.
00:21:45Marc Lefeu, en moyen terme,
00:21:46pronostic vital engagé, c'est suffisant pour vous ?
00:21:49Ce document de l'Académie nationale de médecine
00:21:52insiste sur le caractère dangereux de cette évolution.
00:21:55Extrêmement dangereux,
00:21:56parce qu'on risque de permettre le suicide assisté
00:21:59ou l'euthanasie pour des gens qui, certes, sont malades,
00:22:02mais qui ont une espérance de vie, malgré tout,
00:22:05qui peuvent vivre avec une maladie chronique.
00:22:07Et ça, nous ne souhaitons pas
00:22:10que ces gens cessent d'être accompagnés.
00:22:13Ce texte, et en particulier...
00:22:15-"Risque de dérive", pour vous ?
00:22:17-...ce texte de la Commission est largement dû à quelqu'un
00:22:20qui est M. Falorni, notre collègue,
00:22:22qui a au moins la mérite de la franchise.
00:22:24Il avait déposé une proposition de loi en 21,
00:22:27qui avait été débattue, et qui est, en fait...
00:22:30Le texte de la Commission est décalqué
00:22:32sur cette proposition de loi.
00:22:33Dans la proposition Falorni, par six fois,
00:22:36le mot euthanasie apparaît.
00:22:38Par six fois.
00:22:39Regardez, regardez les textes.
00:22:41Donc, au moins, notre collègue,
00:22:44dont je combats les objectifs finaux,
00:22:48il a le mérite de la franchise.
00:22:50Nous, ce que nous souhaitons,
00:22:52c'est qu'on applique vraiment la loi Claes-Leonetti,
00:22:55qu'on se donne les moyens de travailler.
00:22:57Ca coûte beaucoup plus cher de faire des soins palliatifs
00:23:00plutôt que de permettre aux gens...
00:23:02Ca coûte beaucoup plus cher.
00:23:04Il y a derrière...
00:23:05C'est pas l'objectif du gouvernement.
00:23:07Il y a derrière ce projet...
00:23:09Je constate qu'un certain nombre de mutuelles
00:23:11sont partisanes de formules très avancées.
00:23:14Je le dis, je peux dire ce que j'ai envie de dire.
00:23:16Vous n'avez pas l'intention de me censurer.
00:23:19Vous avez donné le chiffre, les calculs.
00:23:21Je constate que si on fait des choix courageux
00:23:24en matière financière, on peut se donner les moyens
00:23:27de faire en sorte que un maximum de nos compatriotes,
00:23:32en fin de vie, accèdent à des soins palliatifs
00:23:34et on leur épargne cette solution
00:23:36qui est le contraire de la fraternité,
00:23:38cette solution qui nous est proposée par les textes
00:23:41défendus par mes deux collègues.
00:23:43C'est la demande du malade.
00:23:45Emmanuel Ménard, si on revient au texte initial,
00:23:47celui de la commission pronostique vitale engagée
00:23:50à court et moyen terme, ça peut vous convenir ?
00:23:53Ou vous refusez l'ensemble du projet ?
00:23:55Madame Chattelat dit que le moyen terme
00:23:57n'est pas défini.
00:23:58Je suis totalement opposée au moyen terme.
00:24:01Et si on...
00:24:02La définition est commandée.
00:24:04Oui, mais comme vous l'avez dit,
00:24:05on l'aura peut-être pas au moment du vote.
00:24:08Le court terme n'était pas défini dans la loi.
00:24:10Le court terme, c'est autre chose.
00:24:12Les médecins s'accordent à dire...
00:24:14Le court terme, il y a un consensus des médecins
00:24:17sur le court terme.
00:24:18Le moyen terme...
00:24:19Aujourd'hui, il y a un consensus.
00:24:21Si on gardait la définition telle qu'elle a été adoptée
00:24:24en commission de l'affection grave et incurable
00:24:27en phase avancée ou terminale,
00:24:29ça me pose un énorme problème
00:24:30parce qu'en réalité, on ouvre terriblement ce texte
00:24:33et il serait plus question ici de lutter
00:24:36contre les douleurs réfractaires,
00:24:38mais bien, en fait, d'ouvrir un véritable droit,
00:24:41et le plus large possible,
00:24:42le droit de mourir où on veut, quand on veut.
00:24:45Et... Pardon, mais aujourd'hui,
00:24:47dans le texte qui nous avait été annoncé,
00:24:50je trouve qu'il y a tromperie sur la marchandise.
00:24:53Il n'était absolument pas question de cela.
00:24:55Il est...
00:24:56Vous avez remarqué que tous les groupes
00:24:58ont déposé des amendes.
00:25:00Il y a un amendement du gouvernement
00:25:02pour revenir à la version initiale.
00:25:04J'aime bien la tactique,
00:25:06parce qu'on l'a vue souvent à l'Assemblée,
00:25:08de, en commission, on va très loin,
00:25:10comme ça, dans l'hémicycle,
00:25:12on recule un peu et on a l'impression
00:25:14que tout le monde a gagné, alors qu'en fait,
00:25:16tout le monde a perdu.
00:25:18La ministre a clairement pris position
00:25:20en commission spéciale.
00:25:21Je crois aussi avoir, sur ce sujet,
00:25:24et je ne parle pas beaucoup,
00:25:25très clairement pris position sur ce sujet
00:25:28en disant que nous étions contre cet amendement voté.
00:25:31Je le redis.
00:25:32Peut-être que vous aurez gain de cause
00:25:34sur ce point précis, mais sur le reste...
00:25:37Sur les cinq critères d'éligibilité,
00:25:39il n'y en a aucun qui a été modifié.
00:25:41Je ne parle pas forcément des critères d'éligibilité,
00:25:44mais sur l'ensemble du texte.
00:25:46Il y a un autre sujet sur lequel je voudrais vous entendre.
00:25:49C'est sur la personne qui administre
00:25:51cette substance létale.
00:25:53Il était prévu au départ dans le texte
00:25:56que ce soit la personne elle-même,
00:25:58avec une exception d'euthanasie.
00:25:59Aujourd'hui, ça pourrait être au choix
00:26:02soit la personne, soit une tierce personne,
00:26:04soit un soignant.
00:26:05Tout comme je suis, moi, opposée
00:26:08à la maladie incurable en phase terminale et avancée,
00:26:12je suis opposée au libre choix de la personne.
00:26:14Je pense que l'auto-administration
00:26:16doit être la règle
00:26:18et l'hétéro-administration doit être l'exception.
00:26:21Donc, j'accompagnerai et je pousserai les amendements
00:26:24qui vont ce sens, puisqu'il y en a qui ont été déposés.
00:26:27Je le redis, que cet équilibre,
00:26:29et on a toujours parlé d'équilibre de la loi
00:26:31et de lignes de crête,
00:26:33il y a ce que le malade demande,
00:26:36très clairement, et c'est bien ça,
00:26:38pour ceux qui n'ont pas compris, c'est la demande du malade,
00:26:41pas le corps soignant qui propose, c'est la demande du malade.
00:26:44Il y a le respect de la demande du malade
00:26:47sous des critères très stricts et il y a ce qu'il est acceptable
00:26:50et qu'il faut respecter pour le corps médico-soignant.
00:26:53Ce modèle français, c'est un accompagnement médico-soignant
00:26:57du début jusqu'à la fin.
00:26:58Dans aucun pays, il y a ça jusqu'à la fin,
00:27:00même quand l'auto-administration est la règle.
00:27:03Il faut trouver cette ligne de crête
00:27:05et l'auto-administration comme étant la règle.
00:27:08Il ne faut pas la retirer.
00:27:09Mais même le verrou du discernement du malade,
00:27:12il a sauté en commission.
00:27:13Bien sûr que oui.
00:27:15Vous dites que s'il n'est pas conscient,
00:27:17mais que cinq ans avant, il a rédigé des directives anticipées...
00:27:21Attendez, on parle d'un texte qui émane de la commission.
00:27:25C'est sur ce texte que nous travaillons.
00:27:27Vous, c'est le gouvernement.
00:27:29Vous faites partie de la majorité.
00:27:30Vous faites dans le en même temps,
00:27:32dans la position centriste qui se veut raisonnable.
00:27:35Agnès Thiermin-Lebaudot veut revenir à la version initiale.
00:27:39C'est assez clair.
00:27:40Cette commission, elle est animée en particulier
00:27:42par le rapporteur général du texte.
00:27:45C'est donc notre collègue Falorni.
00:27:47Ce texte, il va très loin.
00:27:50Nous le combattrons.
00:27:51J'espère que vous serez à nos côtés pour le combattre.
00:27:54Si ça va jusque-là, ça nous va bien.
00:27:56Je ne suis pas sûre que vous soyez sur la même ligne.
00:27:59Sur les critères du diagnostic,
00:28:01nous le combattrons sur la question des délais,
00:28:03sur la question de la personne
00:28:05qui est en mesure d'administrer la mort.
00:28:07Dans le texte actuel, ça peut être...
00:28:11Comment dirais-je ? L'enfant,
00:28:12ça peut être le conjoint,
00:28:14c'est extrêmement grave, ce qui est fait.
00:28:16Ca va beaucoup plus loin qu'en Suisse.
00:28:18Les médecins, par exemple, sont opposés.
00:28:21Qu'est-ce que vous en pensez, Caroline Fiat ?
00:28:23Qu'est-ce que vous en pensez,
00:28:25le fait qu'aujourd'hui, les médecins sont opposés
00:28:28à faire ce geste ?
00:28:29Vous, en tant qu'aide-soignante,
00:28:31vous trouvez ça normal que les médecins participent ou pas ?
00:28:34Non, mais...
00:28:35Je précise à chaque fois, je parle en mon nom personnel,
00:28:38pas au nom de mon groupe, qui, eux,
00:28:40aiment beaucoup l'amendement qui a été voté en commission.
00:28:44Moi, je sais pourquoi, déjà, ça a été écrit comme ça,
00:28:47parce qu'au table ronde, avec les soignants,
00:28:49ça avait été une grande demande, en disant,
00:28:51nous, on veut bien, si la personne ne peut pas
00:28:54s'administrer elle-même le produit,
00:28:57on veut bien participer.
00:28:59Donc, c'est bien pour ça que ça avait été écrit comme ça.
00:29:04Et sincèrement, par rapport à la tierce personne,
00:29:09c'est vraiment... On sait que ça arrivera.
00:29:13Et vous savez, monsieur Le Fur, aussi bien que moi,
00:29:15vous rencontrez souvent les soignants,
00:29:18que la traçabilité, en France, c'est quelque chose...
00:29:21On donne un verre d'eau, il faut le noter.
00:29:23On accompagne, il faut le noter.
00:29:25Le jour où il y a une famille qui va être là en disant
00:29:28que je veux donner le produit à maman,
00:29:30et la maman me dit que c'est ma fille qui le donne,
00:29:33il faut que la personne soit protégée.
00:29:35C'est pour ça que c'est dans le texte.
00:29:37Ca arrivera que très rarement.
00:29:39Il faut bien protéger le soignant qui va laisser faire la famille,
00:29:42qui va supplier.
00:29:43Si vous connaissez les choses,
00:29:45quand les familles commencent à être pénibles,
00:29:48on les laisse faire, mais dans la traçabilité,
00:29:50c'est super mal.
00:29:51Si quelqu'un porte plainte,
00:29:53parce que le cousin, tout le monde filme tout,
00:29:56il faut bien...
00:29:57C'est pour ça que ça a été écrit...
00:29:59Y a-t-il des rouges juridiques suffisants ?
00:30:01Je vais revenir sur les directives anticipées.
00:30:04L'amendement voté en commission a été supprimé vendredi
00:30:07dans la soirée.
00:30:08Je le redis très clairement,
00:30:10la position du gouvernement sur ce texte,
00:30:12c'est pas de directives anticipées
00:30:14pour bénéficier de l'aide à mourir.
00:30:16Les malades d'Alzheimer ne sont pas éligibles à l'aide à mourir.
00:30:19On peut dire les choses comme elles sont,
00:30:22comme elles ont été pensées.
00:30:23L'amendement a été supprimé.
00:30:25Il y a des amendements sur la maladie d'Alzheimer
00:30:28qui vont arriver.
00:30:29C'est le principe de la démocratie,
00:30:31on va en débattre, et je serai à vos côtés
00:30:33pour débattre sur ce sujet.
00:30:35Vous souhaitez que ce soit exclu du texte ?
00:30:37Très clairement.
00:30:39Il faut faire revenir ces garde-fous,
00:30:41c'est votre objectif ?
00:30:42Il y en a d'autres qui ont sauté,
00:30:44le délai de réflexion de 48 heures,
00:30:46qui a sauté,
00:30:47la collégialité,
00:30:49vous la défendez,
00:30:50mais la collégialité de la prise de décision,
00:30:52c'est, je reprendrai les propos de votre collègue Edzel,
00:30:55qui a dit que c'est une collégialité Canada dry,
00:30:58ça y ressemble beaucoup, mais ça ne l'est pas,
00:31:01parce que la décision revient à un seul médecin au bout du compte.
00:31:04Quelque chose qui inquiète beaucoup les médecins,
00:31:07et pas que les médecins les soignants,
00:31:09en soins palliatifs, c'est le délit d'entrave à l'euthanasie.
00:31:13Ceux que je suis allés voir à Béziers,
00:31:15ils m'ont tous dit que nous, on fait des soins palliatifs,
00:31:19parce qu'on n'a pas envie de donner la mort,
00:31:22on pourrait être poursuivis pour le délit d'entrave ?
00:31:25Ca les inquiète.
00:31:26Mais on va s'arrêter là-dessus.
00:31:28Ils ont une clause de conscience,
00:31:30ils sont protégés par la clause de conscience,
00:31:32c'est l'article 16, on rassurera sur l'article 16.
00:31:35Vous l'appliquez à l'ensemble des personnels soignants,
00:31:39y compris aux pharmaciens ?
00:31:40Non, pas les pharmaciens.
00:31:42Vous n'étiez pas, je crois, aux auditions,
00:31:44où la présidente de l'ordre des pharmaciens
00:31:47a pris une position très claire.
00:31:49Oui, elle est critiquée par un certain nombre de pharmaciens.
00:31:52Et le débat va effectivement se poursuivre
00:31:55dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
00:31:58On voit qu'il y a beaucoup de sujets qui portent à débat.
00:32:01Ca va se poursuivre encore la semaine prochaine
00:32:04pour un vote prévu le 18 juin.
00:32:06Merci à tous les quatre d'être venus en débattre sur ce plateau.
00:32:09On va retrouver à présent Stéphanie Despierre
00:32:12pour le Bruit de couloir.
00:32:18Stéphanie, une semaine après l'exclusion de Sébastien Delogue,
00:32:21les députés de gauche, excepté le Parti socialiste,
00:32:24devraient s'habiller aux couleurs du drapeau palestinien.
00:32:28Oui, après le drapeau, les vêtements, les écologistes,
00:32:31les insoumis et les communistes vont venir habiller
00:32:34aux couleurs de la Palestine cet après-midi
00:32:36dans l'hémicycle blanc, noir, vert et rouge.
00:32:39Ils ont donc adapté leur tenue.
00:32:41Le Parti socialiste, vous l'avez dit,
00:32:43ne suivra pas le mouvement.
00:32:45Le Parti socialiste estime que quand on parle d'autre chose
00:32:48que le fond, le fond passe sous les radars.
00:32:50Cette action est en préparation depuis quelques jours
00:32:53et a provoqué une longue discussion en réunion de groupe Renaissance.
00:32:57Il a été demandé à tous les élus de la majorité présidentielle
00:33:01d'être bien là à 14h55, à l'ouverture de la séance
00:33:04des questions au gouvernement.
00:33:06Les députés du camp présidentiel auront le réchard tricolore
00:33:09dans la poche, prêts à la sortir en réponse à l'initiative de la gauche.
00:33:13Les députés les Républicains auront un costume bleu,
00:33:16une chemise blanche et une cravate rouge
00:33:18aux couleurs du drapeau français.
00:33:20Merci, Stéphanie Dépierre, pour toutes ces informations.
00:33:24On passe au focus.
00:33:30On reste sur ce sujet.
00:33:31Pour y voir plus clair sur le règlement
00:33:34de l'Assemblée nationale en matière de vêtements autorisés
00:33:37dans l'hémicycle, nous sommes avec Elodie Jacquie-Laforge,
00:33:40présidente de l'Assemblée nationale.
00:33:43Elle est à vos côtés.
00:33:44Si les députés de gauche viennent habillés aux couleurs
00:33:47de la Palestine, est-ce qu'ils pourraient être sanctionnés
00:33:50ou en ont-ils le droit ?
00:33:52Il n'y a rien dans le règlement ou dans l'instruction générale
00:33:55du bureau qui permette de sanctionner un collègue
00:33:59qui aborderait une couleur ou une autre.
00:34:02Donc, matériellement, dans le règlement,
00:34:05il n'est pas interdit d'avoir plutôt telle ou telle couleur sur soi.
00:34:09Vous, vous avez un petit pin's bleu-blanc-rouge,
00:34:12drapeau français.
00:34:13La semaine dernière, Sébastien Delogul, insoumis,
00:34:16a été exclu de l'Assemblée pour avoir brandi
00:34:19un drapeau palestinien.
00:34:20C'est quoi, la différence ?
00:34:22La différence, en fait, elle est dans notre règlement, là aussi.
00:34:25Et vous avez, dans le cadre de nos débats,
00:34:29la nécessité d'avoir des expressions essentiellement orales.
00:34:34Il est interdit de brandir des pancartes,
00:34:37des panneaux, des mots,
00:34:40des expressions qui seraient tenues à la main.
00:34:43Et vous le voyez bien, ce collègue a brandi un drapeau.
00:34:47Et donc, ça, c'est un fait
00:34:50qui est susceptible d'avoir une sanction.
00:34:54C'est très clair dans notre règlement.
00:34:56Sur la question des pin's, c'est extrêmement fréquent
00:34:59qu'on porte des pin's, des rubans,
00:35:02en soutien aussi à des...
00:35:04Pour soutenir la lutte contre certaines maladies.
00:35:08Tout ça n'est pas autorisé dans le règlement,
00:35:11mais il n'est pas interdit.
00:35:13Et il n'y a eu, d'ailleurs, aucune sanction d'aucun collègue,
00:35:16peu importe les bancs sur lesquels il siège,
00:35:19pour avoir arboré un pin's.
00:35:21On a le droit à l'écharpe tricolore ?
00:35:23Les députés de la majorité pourraient la sortir dans l'hémicycle.
00:35:27Alors, là aussi, ça n'est pas interdit.
00:35:30De mémoire, il ne me semble pas
00:35:32qu'un parlementaire ait pu être sanctionné
00:35:34uniquement parce qu'il arborait une écharpe.
00:35:37Après, c'est l'article 70 de notre règlement.
00:35:40Pourquoi est-ce qu'il y a ces sanctions qui sont prévues ?
00:35:45C'est parce qu'il faut que le débat puisse se poursuivre.
00:35:48Il faut que l'Assemblée soit en capacité de délibérer.
00:35:52Et notre fonction, quand nous sommes au perchoir,
00:35:55c'est de permettre à ces débats de se tenir.
00:35:57Et donc, si vous avez une scène tumultueuse,
00:36:01finalement, peu importe l'incident qui va la générer,
00:36:05c'est à la présidence de séance de déterminer
00:36:08s'il y a une sanction à prendre ou pas.
00:36:10Dans ces cas-là, c'est les deux premières sanctions.
00:36:13Si vraiment, on est dans l'incapacité
00:36:15de reprendre la séance, si les débats ne peuvent pas se tenir,
00:36:18c'est pour ça qu'à ce moment-là, un bureau peut être convoqué.
00:36:22Et à ce moment-là, c'est le bureau, démocratiquement,
00:36:25puisque chaque groupe représenté vote
00:36:28à la mesure de ce qu'il représente au sein de l'Assemblée.
00:36:31Et à ce moment-là, c'est ce qui va se passer
00:36:34si, effectivement, le bureau décide de sanctionner.
00:36:36Mais il y a une appréciation extrêmement fine de la situation
00:36:40qui dépend des circonstances.
00:36:42Vous l'avez, votre écharpe, vous ?
00:36:44Non, j'ai mes lunettes dans ma poche.
00:36:46Ca me permettra de mieux suivre les débats.
00:36:49Merci beaucoup, Elodie Jacquy-Laforge.
00:36:51Merci, Marc Opomier.
00:36:53Bienvenue à tous, si vous nous rejoignez sur LCP
00:36:55pour la 2e partie de cette émission.
00:36:57A moins d'une demi-heure à présent
00:36:59de la séance de questions au gouvernement
00:37:01que vous allez pouvoir suivre dans son intégralité
00:37:04à partir de 15h sur LCP.
00:37:05La situation à Gaza, les pourparlers pour un cessez-le-feu
00:37:08seront au coeur de cette séance, avec 4 questions posées,
00:37:124 interventions de députés cet après-midi,
00:37:14une semaine après l'exclusion de Sébastien Delogue.
00:37:18La France insoumise, les écologistes, les communistes
00:37:21devraient s'habiller aux couleurs du drapeau palestinien.
00:37:24Cette séance s'annonce assez mouvementée.
00:37:27On va en parler avec nos invités.
00:37:29On va aussi recueillir les informations
00:37:32de Stéphanie Despierre, de Marc Opomier,
00:37:34qui se trouve dans les 4 colonnes,
00:37:36de Clément Perrault, dans quelques instants,
00:37:39pour les questions au gouvernement.
00:37:41Nous vous ferons vivre l'arrivée du Premier ministre
00:37:44par la cour d'honneur,
00:37:45l'entrée principale du Palais Bourbon,
00:37:47d'ici quelques minutes.
00:37:49Clément Perrault, vous êtes dans l'hémicycle
00:37:51de l'Assemblée nationale.
00:37:52Gaza, objet de toutes les attentions,
00:37:54cet après-midi ?
00:37:58Oui, la situation à Gaza, Brigitte,
00:38:00pourrait à nouveau enflammer l'hémicycle.
00:38:02Il y aura quatre questions posées sur ce sujet,
00:38:06essentiellement des questions des députés de gauche.
00:38:09Vous vous souvenez, la semaine dernière,
00:38:11déjà, il y avait eu un certain tumulte
00:38:14dans l'hémicycle, lorsque le député insoumis
00:38:17Sébastien Delogue avait brandi un drapeau de la Palestine.
00:38:20Il y avait eu une suspension de séance.
00:38:22Ce député avait ensuite été sanctionné.
00:38:25Depuis, une idée a germé à l'initiative
00:38:27du groupe écologiste.
00:38:29Des députés de gauche vont venir à cette séance
00:38:32aux couleurs, habillés aux couleurs du drapeau
00:38:35de la Palestine.
00:38:36Il y aura des députés écologistes, insoumis
00:38:39et communistes.
00:38:40Les autres groupes pourraient, eux aussi,
00:38:43arborer certaines couleurs.
00:38:44Celle, en l'occurrence, du drapeau national
00:38:47bleu-blanc-rouge, ça pourrait donner lieu
00:38:49à des tensions dès l'ouverture de la séance.
00:38:51En tout cas, Brigitte, la première chose
00:38:53que l'on regardera chez les députés en début de séance,
00:38:56ce seront leurs vêtements.
00:38:58Est-ce qu'il y a d'autres questions
00:39:00qui seront posées, à part Gaza ?
00:39:04Oui, élection européenne, le week-end prochain,
00:39:07il y aura des questions sur l'Europe.
00:39:09Trois au total, deux posées par des députés de la majorité,
00:39:12une par un député du Rassemblement national.
00:39:15Et puis, il sera également question,
00:39:17excusez-moi, des crèches privées et publiques
00:39:20et de leur dysfonctionnement.
00:39:22Un rapport parlementaire vient d'être publié sur ce sujet
00:39:25et un député de la majorité interrogera le gouvernement.
00:39:28Merci, Clément Perrouat.
00:39:29Je vous présente mes invités pour cette 2e partie.
00:39:32Eva Sass, bonjour.
00:39:33Député écologiste de Paris, face à vous, Ludovic Mendes.
00:39:36Bonjour. Bienvenue, député Renaissance de La Moselle.
00:39:39Sur LCP, vous le savez, nous donnons aussi la parole
00:39:42aux citoyens pour savoir quelles questions
00:39:45ils aimeraient poser aux membres du gouvernement.
00:39:47J'ai l'honneur d'entendre Sandra, qui est actrice.
00:39:51La séance est ouverte.
00:39:58Bonjour, je m'appelle Sandra Luce, je suis actrice
00:40:01et j'ai une question pour Mme la ministre de la Culture.
00:40:04Cet été, il va y avoir les JO, les tournages vont être arrêtés.
00:40:07Avez-vous pensé à une compensation financière ?
00:40:11Ludovic Mendes,
00:40:12il faut aider les intermittents du spectacle
00:40:14pendant les JO qui ne pourraient pas travailler ?
00:40:17C'est une situation exceptionnelle.
00:40:19On l'a connu pendant la période de Covid,
00:40:21où ils ont été beaucoup accompagnés et aidés.
00:40:23Certains ont pu en profiter pour faire des formations
00:40:26qu'ils ne pouvaient pas faire.
00:40:28Il y a toutes ces réalités.
00:40:29C'est une période de deux mois compliquée.
00:40:32Certains festivals ont été annulés.
00:40:34Les monteurs, au-delà des acteurs,
00:40:36pour certains, n'auront pas de travail.
00:40:38L'Etat accompagne toujours.
00:40:40Quand on est intermittent, on est accompagné par France Travail,
00:40:43par l'Etat, pour garantir une partie des revenus.
00:40:46Un certain nombre d'heures.
00:40:48Là, on ne pourra pas cumuler ces heures.
00:40:50On a remonté aussi le point de notre côté.
00:40:52On sait que ce sont des discussions en cours.
00:40:55Il y a des demandes qui ont été faites,
00:40:57des négociations menées par la ministre de la Culture.
00:41:00Attendons de voir ce qu'il se passe.
00:41:02Là, en l'Etat, je n'ai pas de réponse à vous apporter.
00:41:05Je préfère être honnête avec vous
00:41:07que de porter de mauvaises réponses.
00:41:09S'il faudrait en tout cas aider, pour vous,
00:41:11ces acteurs, ces actrices ?
00:41:13C'est une demande que nous soutiendrons.
00:41:15Le régime des intermittents, c'est un peu là-dessus
00:41:18que repose la vie culturelle en France.
00:41:20C'est une population fragile.
00:41:22On n'aurait pas une vie culturelle aussi intense
00:41:24sans les intermittents du spectacle.
00:41:26Donc oui, il faut les soutenir.
00:41:28Et dans ces circonstances exceptionnelles,
00:41:31avoir une aide exceptionnelle.
00:41:32Comme vous l'avez dit, ils auront des difficultés
00:41:35à faire les heures nécessaires.
00:41:37Des 507 heures, en principe, dans l'année,
00:41:39pour pouvoir bénéficier de ce régime-là.
00:41:42Ce n'est pas toujours facile à obtenir.
00:41:44On va passer aux questions des députés.
00:41:46Celle de Laurent Jacobelli, député Rassemblement national
00:41:49de la Moselle, qui interpelle le gouvernement sur l'Europe.
00:41:52Nous sommes à quelques jours du scrutin européen
00:41:55qui aura lieu dimanche.
00:41:57Il est à vos côtés.
00:41:58Bonjour. Qu'allez-vous demander
00:42:00au Premier ministre cet après-midi ?
00:42:02Depuis quelques jours, le Premier ministre s'est transformé
00:42:05en votre ilok de Mme Hayé.
00:42:06Je vais lui poser des questions sur sa vision de l'Union européenne
00:42:10et comment il analyse l'impact des décisions de l'Union
00:42:13et j'espère qu'il répondra clairement.
00:42:15On l'a vu, depuis quelques semaines,
00:42:17il y a des séances spéciales.
00:42:19Question gouvernement au Premier ministre demain.
00:42:22Demain, à priori, c'est la dernière.
00:42:24Vous souhaiteriez que ça continue ?
00:42:26On verra bien. On va faire le bilan dans notre groupe.
00:42:29C'est intéressant d'avoir des réponses du Premier ministre.
00:42:32Il veut parler de tout, il se croit un peu omnipotent.
00:42:35C'est normal que les oppositions lui posent des questions précises.
00:42:39Il faudrait qu'il se mette à répondre
00:42:41loin des éléments de langage, loin des invectives,
00:42:43loin du ton de battleur qu'il peut prendre,
00:42:46mais qu'il reprenne, qu'il endosse le costume de Premier ministre
00:42:49et qu'il réponde précisément aux questions.
00:42:51J'espère que c'est ce qui fera cette après-midi.
00:42:54Vous le disiez, Gabriel Attal s'investit dans la campagne.
00:42:57Emmanuel Macron va prendre la parole jeudi soir.
00:43:00Est-ce que vous y voyez un problème ?
00:43:02C'est clairement un hold-up médiatique,
00:43:04mais c'est dû au stress, à la panique.
00:43:06Le rafio de la Macronie prend l'eau de toute part.
00:43:09Ils font tout ce qu'ils peuvent pour sauver le soldat Rayet.
00:43:12Plus le président de la République dévoile son projet,
00:43:15plus il s'exprime et plus les Français s'en détournent.
00:43:18Alors, finalement, qu'il parle.
00:43:20On vous laisse rejoindre l'hémicycle
00:43:22pour ces questions au gouvernement.
00:43:24Ludovic Mendes, vous venez d'entendre
00:43:26Laurent Jacobelli.
00:43:27Stress, panique du côté de l'exécutif du gouvernement,
00:43:30avec effectivement le Premier ministre
00:43:33qui intervient hier au moment où Valérie Hayet
00:43:35est en train de s'exprimer sur France Info.
00:43:38Le président de la République s'invite à la télé
00:43:40jeudi soir à quelques jours du scrutin.
00:43:42Peut-être parce qu'il a des annonces à faire.
00:43:45Il est président de la République et il a des responsabilités.
00:43:48On a un gros passage à l'international
00:43:50et au niveau national.
00:43:52Quand on parle des Outre-mer, on parle de la Nouvelle-Calédonie,
00:43:55de ce qui peut se passer dans notre pays.
00:43:57C'est la réalité.
00:43:59On est dans une période, en plus des élections,
00:44:01où il y a le débarquement, un ensemble de sujets
00:44:04qui s'entrecroisent, plus les Jeux olympiques.
00:44:06Je pense que Laurent Jacobelli aurait dû prendre le temps
00:44:09d'écouter son président de parti et sa tête de liste,
00:44:12qui a été débattue avec le Premier ministre.
00:44:15Tout le monde l'a vu.
00:44:16C'était plus compliqué qu'on ne le pensait pour Bardella.
00:44:19Ils ont besoin de faire de la retape.
00:44:21C'est bien dommage de se servir de l'hémicycle
00:44:24pour faire une campagne européenne,
00:44:26alors qu'on n'est pas là pour faire une campagne dans l'hémicycle.
00:44:29C'était une bonne idée que le Premier ministre
00:44:32vampirise un peu cette campagne avec Jordan Bardella.
00:44:35Il ne veut pas faire monter le RN ?
00:44:37Non, c'est le débat qu'on a eu.
00:44:39J'ai eu la chance de pouvoir échanger avec lui
00:44:41sur cette thématique.
00:44:42Bardella n'est pas seulement tête de liste,
00:44:45il est aussi président d'un parti.
00:44:47C'était son rôle de pouvoir débattre avec lui.
00:44:49À un moment clé, oui, certes, les élections européennes
00:44:52ont reproché sa visite auprès de Valérie Ayé,
00:44:55mais quand les journalistes et les programmateurs
00:44:58de Radio France lui ont proposé d'aller à sa rencontre,
00:45:01il a dit oui. C'est pas lui qui a décidé
00:45:03d'aller sur le plateau pour embêter Ayé ou mettre la pression.
00:45:07On lui a proposé, il est dans le même bâtiment,
00:45:09il en a profité. C'est intéressant,
00:45:11car je crois qu'on pourrait venir sous le quinquennat
00:45:14de François Hollande ou de Nicolas Sarkozy.
00:45:17On a toujours une opposition qui a besoin de taper
00:45:19sur les responsables du gouvernement,
00:45:22qui font leur travail, mais en même temps,
00:45:24certes, quand ils représentent un parti politique,
00:45:27parfois, prennent position, prennent cause dans une campagne,
00:45:30et le temps de campagne est décompté, quoi qu'il arrive.
00:45:33Vous et Vassas, on a entendu Marie Toussaint,
00:45:36qui était quand même choquée par le fait
00:45:39que le Premier ministre s'invite hier
00:45:42à l'intervention de Valérie Ayé,
00:45:44elle a parlé de problèmes démocratiques.
00:45:47En quoi c'est choquant, finalement,
00:45:49que le chef de la majorité vienne et participe,
00:45:52finalement, à cette campagne électorale ?
00:45:54Ce qui est choquant, c'est l'intervention d'un homme
00:45:57qui vient prendre la parole à la place d'une femme.
00:46:00J'ai trouvé ça particulièrement sexiste.
00:46:03Je trouve vraiment que...
00:46:04Elle-même conteste, mais c'est pas grave.
00:46:06Oui, mais là, le sujet, c'est pas Valérie Ayé,
00:46:09le sujet, c'est l'attitude de Gabrielle Attal,
00:46:12qui vient dans une émission où c'est elle qui doit parler
00:46:15et qui prend la parole à sa place.
00:46:17Je ne sais pas si vous avez identifié
00:46:19ce qui est sexiste dans notre société.
00:46:21Vous voyez le sexisme un peu partout.
00:46:23Je pense que c'est extrêmement grave.
00:46:25Je pense que c'est extrêmement grave.
00:46:27Il y a un gouvernement et un Parti Renaissance
00:46:30qui est aux abois dans cette élection,
00:46:32qui fait feu de tout bois, qui fait intervenir
00:46:35le Premier ministre et, demain, le président pour...
00:46:37Vous avez saisi l'arc-en-dre ?
00:46:39Nous ne l'avons pas fait, mais nous soutenons cette demande.
00:46:43Il y a un problème démocratique à ce que le président lui-même
00:46:46intervienne à quelques jours de l'élection.
00:46:49On voit bien que le Parti Renaissance
00:46:51est en difficulté dans cette élection
00:46:53et fait appel à ses plus grands ténors
00:46:55à la place de sa tête de liste,
00:46:57donc ça pose un vrai problème.
00:46:59Je voudrais dire aussi que le fait
00:47:01que le RN vienne interviewer Bardella...
00:47:05Interviewer, pardon, Gabriel Attal
00:47:07dans l'hémicycle sur les élections européennes,
00:47:10c'est aussi un problème et ça montre aussi
00:47:12que plutôt qu'un duel, c'est un duo,
00:47:14Bardella-Attal, et que chacun fait la courte échelle à l'autre,
00:47:18et qu'ils ont l'intérêt à organiser cette mise en scène
00:47:21du duel entre, d'un côté, le RN et, de l'autre, Renaissance,
00:47:24alors que l'élection européenne,
00:47:26c'est quelque chose de beaucoup plus large.
00:47:29On devrait pouvoir parler des programmes,
00:47:31parler de l'écologie, parler du vivant,
00:47:33parler des enjeux européens dans cette élection,
00:47:36et là, on a une espèce de pantomime
00:47:38où chacun fait barrage à l'autre et se sert de l'autre,
00:47:41finalement, et fait monter l'autre, malheureusement,
00:47:44dans cette élection.
00:47:46Ludovic Mendes, on voit aujourd'hui
00:47:48la majorité en difficulté...
00:47:50Pardon, pardon.
00:47:51Pardon.
00:47:53La majorité qui est en difficulté,
00:47:55avec la moitié, à peu près, du score du RN
00:48:01dans les sondages, il faut évidemment être prudent.
00:48:04Est-ce que...
00:48:05Qu'est-ce que vous avez raté, finalement, dans cette campagne ?
00:48:08Emmanuel Macron est un des présidents les plus européens,
00:48:12il a énormément parlé d'Europe, il est très engagé
00:48:14sur cette question-là.
00:48:16Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi, aujourd'hui,
00:48:18l'électorat ne le suit plus ?
00:48:20Déjà, j'aurais aimé qu'on parle d'Europe.
00:48:22Malheureusement, on n'a pas beaucoup parlé d'Europe.
00:48:25On peut tous déplorer, et cela au maximum.
00:48:27Quand on parle d'Europe, aujourd'hui,
00:48:29c'est pas simplement la France, c'est un ensemble de pays
00:48:33qui ont besoin d'avancer ensemble.
00:48:35La réalité, c'est qu'on est à sept ans de mandat,
00:48:37donc il y a aussi une manière de payer ces sept ans de mandat,
00:48:41parce que quand on est en responsabilité,
00:48:43c'est compliqué, on l'a vu avec d'autres présidents,
00:48:46qui ont été détestés et qui reviennent en grâce.
00:48:48Parfois, quand on a ces changements,
00:48:50on a du mal à vivre avec.
00:48:52On a peut-être manqué d'humilité,
00:48:54on n'a pas parlé aussi simplement qu'on aurait dû le faire.
00:48:57Il y a une bataille qui a été gagnée par l'extrême droite,
00:49:00qui est une bataille qu'ils mènent depuis 20 ans.
00:49:03Vous renseignez sur la manière dont ils ont fait
00:49:05pour intégrer les réseaux sociaux, les forums,
00:49:08pour essayer d'aller à la conquête
00:49:10de certains jeunes,
00:49:13certains représentants de la nation
00:49:15qui, pendant longtemps, ne pensaient pas comme eux,
00:49:18parce qu'on a des difficultés,
00:49:19des images et des phrases simplistes,
00:49:21on adhère à une forme de résultat.
00:49:23Jordan Bardella gagne sur sa popularité personnelle,
00:49:26car dès qu'il l'ouvre la bouche, il fait des erreurs,
00:49:29et des gens se disent qu'on ne comprend plus ce qu'il dit.
00:49:32Il est juste populaire,
00:49:33parce qu'il a réussi à trouver des solutions
00:49:36sur les réseaux sociaux.
00:49:37Il faudra qu'on trouve une solution
00:49:39pour contrebalancer sur ce sujet-là,
00:49:41car c'est l'avenir de notre pays, de l'Europe,
00:49:44et si les extrêmes droites en Europe
00:49:46prennent le pouvoir, l'Europe risque de s'effondrer.
00:49:49Le scrutin a lieu dimanche,
00:49:50et les Français sont donc appelés au vote.
00:49:53On va parler d'un tout autre sujet à présent,
00:49:55la situation à Gaza,
00:49:57et les pourparlers pour un cessez-le-feu là-bas.
00:50:00Question de Sabrina Sebaï, députée écologiste des Hauts-de-Seine.
00:50:04Oui, Brigitte, et regardez, Sabrina Sebaï est en vert.
00:50:07Vous avez arboré les couleurs du drapeau palestinien ?
00:50:10Oui, tout à fait.
00:50:11Les couleurs du drapeau palestinien,
00:50:13je pense qu'après ce qui s'est passé
00:50:15il y a quelques jours de cela,
00:50:17ce fameux incendie suite à des bombardements
00:50:19qui a fait plusieurs dizaines de morts,
00:50:22il était important de réaffirmer un soutien
00:50:24au peuple palestinien, qui manque cruellement, malheureusement.
00:50:28Aujourd'hui, il y a eu la décision, assez collective,
00:50:31de se dire qu'il fallait envoyer un symbole, une autre voix,
00:50:34qui est possible en France,
00:50:35et qui s'exprime aussi par des symboles comme celui-ci.
00:50:39Qu'est-ce qui va se passer dans l'hémicycle
00:50:41dans quelques minutes ?
00:50:42Dans quelques minutes, à priori,
00:50:44j'espère qu'on va réussir, ce sont les aléas du direct.
00:50:47Nous sommes plusieurs députés à avoir des couleurs différentes,
00:50:51qui sont les quatre couleurs du drapeau palestinien.
00:50:53Nous allons nous asseoir dans l'hémicycle
00:50:56pour tenter de former le drapeau palestinien.
00:50:58Vous allez poser une question au gouvernement ?
00:51:01Qu'allez-vous lui dire ?
00:51:02Je vais poser une question au ministre des Affaires étrangères,
00:51:06en espérant obtenir des réponses.
00:51:07Depuis plusieurs semaines, on les interroge.
00:51:10Notre question est simple, c'est toujours la même,
00:51:13et à quand la reconnaissance d'un Etat de Palestine ?
00:51:15Quand on sait que trois pays l'ont déjà fait la semaine dernière,
00:51:19que la Slovénie le vote aujourd'hui,
00:51:21je pense que la France a deux possibilités,
00:51:23être du mauvais côté de l'histoire.
00:51:25Merci, Sabrina Sebailly.
00:51:27On écoutera votre question au gouvernement.
00:51:29Merci, Marco Pommier.
00:51:31C'est ce que vous aussi,
00:51:32vous allez former ce drapeau palestinien.
00:51:35Vous êtes en noir en dessous, c'est l'objet de cette couleur ?
00:51:39Oui, je dirais, je ne fais pas partie des gens
00:51:41qui aiment faire de l'hémicycle une scène pour des happenings,
00:51:45mais là, il y a des causes et des moments historiques
00:51:48où il faut marquer un symbole.
00:51:49Ca fait des semaines que nous demandons le cessez-le-feu immédiat,
00:51:53que nous demandons à l'Etat français de reconnaître l'Etat de Palestine,
00:51:57parce que c'est la seule façon d'avoir une solution politique
00:52:01et diplomatique dans ce conflit.
00:52:03Et là, nous avons besoin, effectivement,
00:52:05d'obtenir des réponses, de faire en sorte que l'Etat français
00:52:08s'engage réellement pour cette solution à deux Etats,
00:52:11et nous allons, effectivement, former le drapeau de la Palestine
00:52:15au sein de l'hémicycle.
00:52:16Ca me paraissait important de marquer cette occasion solennelle.
00:52:20La France doit s'engager aux côtés des Palestiniens.
00:52:22Emmanuel Macron s'est engagé en disant qu'il était pour
00:52:25une solution à deux Etats, mais il dit que ce n'est pas le moment
00:52:29de reconnaître l'Etat de Palestine,
00:52:31ce serait presque donner une prime aux Hamas.
00:52:33Que répondez-vous ?
00:52:35Le 28 mai, l'Espagne, l'Irlande et la Norvège
00:52:37ont reconnu l'Etat de Palestine.
00:52:39L'ensemble, enfin, la majorité des pays européens
00:52:43s'engage pour reconnaître la Palestine.
00:52:46Ca n'a pas eu d'effet, finalement, sur la situation,
00:52:49sur la décision de Benjamin Netanyahou ?
00:52:51Je pense que la voix de la France sera écoutée
00:52:53et que plus il y a d'Etats qui reconnaissent la Palestine
00:52:57et plus on va aller vers une solution à deux Etats
00:53:00et vers un règlement politique de ce conflit.
00:53:03Aujourd'hui, la politique israélienne, malheureusement,
00:53:06va même à l'encontre de la libération des otages.
00:53:09Depuis le début, nous demandons en même temps
00:53:11la libération des otages, le cessez-le-feu immédiat
00:53:14et la reconnaissance de l'Etat de Palestine.
00:53:17Aujourd'hui, pour cela, il faut que le gouvernement s'engage.
00:53:20Il ne peut pas continuer à tergiverser, à temporiser,
00:53:23car c'est ce qu'il fait alors que l'ensemble des Etats européens
00:53:26s'engagent.
00:53:28Est-ce que vous êtes prêts à reconnaître l'Etat de Palestine
00:53:31plus rapidement que prévu ?
00:53:32Non, parce que c'est un groupe terroriste
00:53:35qui est en responsabilité sur la bande de Gaza.
00:53:38Il y a des discussions relancées au niveau de la Cisjordanie
00:53:41et que le FATA, c'est les annonces du président de la République,
00:53:44disent qu'il faut faire en sorte qu'il y ait deux Etats
00:53:47qui vivent ensemble, en paix, mais pas comme ça.
00:53:50Reconnaître le Hamas aujourd'hui
00:53:52comme un groupe politique légitime sur la bande de Gaza,
00:53:55c'est accepter de dire que le pogrom du 7 octobre n'a pas existé.
00:53:58Ce qui me choque aujourd'hui, c'est que dans ces positions-là,
00:54:02on n'accepte pas de se dire que la diplomatie est compliquée.
00:54:05Aujourd'hui, la France est quand même le pays d'Occident
00:54:08qui tient un discours le plus ferme.
00:54:10On a même refusé que des groupes d'entreprises israéliennes
00:54:13viennent sur un salon de la défense française
00:54:16car ça ne respecte pas les engagements internationaux
00:54:19et qu'on ne veut pas qu'il y ait de tensions complémentaires.
00:54:22Il y a un boycott israélien.
00:54:24Il y a la volonté de dire au gouvernement israélien
00:54:26que c'est indigne ce qu'il s'est passé à Rafa
00:54:29ou dans la bande de Gaza, qu'on demande un cessez-le-feu
00:54:32et qu'on doit trouver une solution.
00:54:34C'est à l'ONU de prendre la décision.
00:54:36On ne va pas aller sur le terrain faire la guerre.
00:54:39C'est aux Américains, du coup.
00:54:40Benjamin Netanyahou et le président de la République
00:54:43se parlent toutes les semaines.
00:54:45Le président de la République lui met la pression.
00:54:48La majorité a signé des tribunes, a pris des positions
00:54:51sur les plateaux télé.
00:54:52On dit la même chose, sauf qu'on a la réalité
00:54:55qu'on doit reconnaître, c'est que le Hamas
00:54:58ne peut pas être demain un organisme politique
00:55:00avec lequel on doit travailler.
00:55:02Si on veut travailler avec le Hamas,
00:55:04ça veut dire qu'on insulte les victimes du 7 octobre.
00:55:07C'est une réalité qu'on doit prendre en considération.
00:55:10Le peuple palestinien est pris en otage par le Hamas.
00:55:13Il se sert des femmes, des enfants, pour cacher leur munition.
00:55:16C'est une réalité qu'on doit dénoncer.
00:55:18Reconnaître la Palestine, c'est pas simplement reconnaître
00:55:22que ça va faire la différence, c'est d'accepter de se dire
00:55:25qu'on va vers un nouveau processus démocratique,
00:55:28un processus de liberté pour ce peuple-là.
00:55:30Rien ne nous permet de garantir la liberté du peuple
00:55:33ni un processus démocratique.
00:55:34Les dernières élections en Cisjordanie et dans la bande de Gaza
00:55:38datent de 2006, ce qui veut dire qu'on a des personnes
00:55:41qui n'ont jamais rien fait.
00:55:42Il faut reprendre un processus démocratique,
00:55:45et ça ne se fera pas que sur la bande de Gaza,
00:55:47mais aussi avec la Cisjordanie,
00:55:49avec l'autorité palestinienne, qui est en grande difficulté.
00:55:53Certes, il y aura des comptes à demander à Israël.
00:55:56Le président de la République a utilisé des mots très durs
00:55:59pour accompagner, issus des pays des accords d'Abraham
00:56:02ou de la Ligue arabe, car il y a un besoin
00:56:04de protéger le peuple palestinien, de l'accompagner
00:56:07et de faire en sorte qu'on puisse lutter contre le terrorisme.
00:56:10Si on ne lutte pas contre le terrorisme aujourd'hui,
00:56:13on n'aura aucun avenir sur ce secteur du monde.
00:56:16La réalité, c'est qu'on a, d'un côté,
00:56:18un gouvernement israélien qui tient des propos très durs,
00:56:21et de l'autre, on a des terroristes du Hamas
00:56:23qui ne font rien pour apaiser la situation.
00:56:26Il y a une proposition de cessez-le-feu sur la table.
00:56:28Est-ce que vous y croyez, Eva Sass ?
00:56:31Est-ce que le fait de reconnaître l'Etat de Palestine,
00:56:34ça pourrait encourager ce cessez-le-feu ?
00:56:37Oui, bien sûr, parce que, comme je le disais,
00:56:39si vous ne pouvez pas parler d'une solution à deux Etats
00:56:42et ne pas reconnaître ce deuxième Etat,
00:56:45il y a un problème de cohérence dans votre position.
00:56:48Ce que je constate, c'est que vous parlez, vous parlez,
00:56:51et vous ne faites pas, comme sur beaucoup de sujets,
00:56:53c'est toujours demain, il faut toujours temporiser.
00:56:56C'est un moment historique.
00:56:58Il y a eu encore 20 morts la nuit dernière à Gaza.
00:57:01Chaque fois, vous reportez les échéances.
00:57:03Il faut agir, et agir maintenant.
00:57:05On ne peut pas constater tous les jours...
00:57:07La France est le pays qui a agi le plus avec les Etats-Unis.
00:57:10Vous avez pris une position dans laquelle vous n'arrivez pas à sortir.
00:57:14Vous contribuez malheureusement à l'approfondissement
00:57:17et au fait que la guerre dure à Gaza.
00:57:19Le président de la République et la majorité éclairent là-dessus.
00:57:23Il n'y a pas un mot qui ne va pas dans le sens du cessez-le-feu.
00:57:26La France a mis à disposition des bateaux-hôpitaux
00:57:29à accompagner sur le territoire,
00:57:31et c'est un des seuls pays à le faire.
00:57:33Vous n'êtes pas en capacité de le reconnaître.
00:57:36Vous avez pris position d'un côté et pas de l'autre.
00:57:38Si la France insoumise avait fait la même chose
00:57:41quand il y a eu le 7 octobre...
00:57:43On a entendu la libération des otages et le cessez-le-feu.
00:57:46On a entendu la libération des otages.
00:57:48Le président de la République dit la même chose.
00:57:51On ne va pas pouvoir continuer ce débat ici sur ce plateau
00:57:54et trouver des solutions immédiates,
00:57:56mais le débat aura lieu cet après-midi
00:57:58dans l'hémicycle de l'Assemblée,
00:58:00car des questions seront posées sur la situation à Gaza,
00:58:03sur la reconnaissance d'un Etat de Palestine,
00:58:06sur les sanctions éventuelles et la libération des otages.
00:58:09On retrouve Clément Perreault sur les marches du Palais Bourbon.
00:58:13Clément, le Premier ministre est arrivé.
00:58:17Oui, Gabriel Attal est arrivé il y a quelques minutes maintenant.
00:58:21J'ai pu voir Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture,
00:58:24la ministre de la Culture, Rachida Dati.
00:58:26Les derniers membres du gouvernement
00:58:28sont en train d'arriver à quelques minutes du début de cette séance.
00:58:32Les ministres vont pouvoir s'exprimer
00:58:34sur la situation à Gaza,
00:58:35puisque pas moins de quatre questions
00:58:38vont leur être posées sur ce sujet,
00:58:40notamment trois posées par des députés de gauche.
00:58:43Merci beaucoup, Clément Perrault.
00:58:45On va retrouver Stéphanie Despierre,
00:58:47à présent, en salle des Quatre Colonnes.
00:58:49Stéphanie, avez-vous vu les députés de la France insoumise
00:58:52aux couleurs du drapeau palestinien?
00:58:54Oui, on a vu passer quelques députés insoumis.
00:58:57Il y a des hommes intégralement en noir,
00:58:59d'autres habillés en haut en blanc.
00:59:01Vous l'avez vu, Sabrina Sebaï, la députée écologiste
00:59:04qui portait un keffier, une jupe verte et une veste noire.
00:59:07Il y a beaucoup de journalistes dans cette salle des Quatre Colonnes
00:59:11qui attendent de voir cette initiative de la gauche,
00:59:14qui est habillée aux couleurs de la Palestine,
00:59:16rouge, vert, blanc, noir.
00:59:18Certains députés sont en quadricolore,
00:59:20d'une seule couleur, et dans l'hémicycle,
00:59:22ils s'installent par couleurs pour montrer,
00:59:25témoigner de leur soutien aux Palestiniens
00:59:27dans cette guerre qui dure à Gaza.
00:59:29Merci, Stéphanie Despierre, pour cette information.
00:59:32Pendant ce temps-là, vous entendez les tambours
00:59:35de la garde républicaine qui retentissent
00:59:37dans la salle des Quatre Colonnes, c'est-à-dire la salle des Pas perdus.
00:59:41Dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale,
00:59:44on devrait voir tous les députés de gauche,
00:59:46excepté le Parti socialiste,
00:59:48qui vient aux couleurs du drapeau palestinien,
00:59:52donc avec des couleurs blanches, rouges, vertes et noires.
00:59:56Et puis, ce que l'on sait, c'est qu'un message a été envoyé
01:00:00à l'ensemble des députés de la majorité
01:00:03pour avoir dans leur poche leur écharpe tricolore,
01:00:07si toutefois, eh bien, il fallait faire un contrepoids
01:00:11dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
01:00:13Certains pensaient même à chanter la Marseillaise,
01:00:16à applaudir.
01:00:18Il est possible que la présidente de l'Assemblée nationale
01:00:21ait quelques mots, effectivement.
01:00:23En tout cas, aujourd'hui, on s'attend
01:00:25à une séance assez mouvementée.
01:00:27Déjà, la semaine dernière, on se souvient
01:00:30que Sébastien Delogue avait créé du tumulte
01:00:32dans l'hémicycle de l'Assemblée
01:00:34au moment de cette séance de questions au gouvernement.
01:00:37C'était il y a une semaine.
01:00:39Il avait brandi le drapeau palestinien
01:00:41pour demander la reconnaissance de l'Etat de Palestine
01:00:44au moment où sa collègue Alma Dufour
01:00:46interpellait le gouvernement sur la situation à Gaza.
01:00:51Quatre questions seront posées cet après-midi
01:00:54sur la situation internationale,
01:00:56et en particulier à Gaza et le conflit israélo-palestinien.
01:00:59Bonne séance.