• il y a 6 mois
A l'approche des commémorations des 80 ans du massacre d'Oradour-sur-Glane, perpétré le 10 juin 1944 par les nazis, France Bleu vous propose de vous replonger dans les témoignages des premières personnes arrivées dans le village martyre juste après le drame.
https://www.francebleu.fr/emissions/grand-angle/80-ans-de-la-liberation-temoignages-des-premieres-personnes-arrivees-a-oradour-sur-glane-apres-le-massacre-6337970

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Transcription
00:00 Le soir du 10 juin 1944, Camille Senon, devenue par la suite une fervente militante des droits de l'homme,
00:05 est dans le tramway qui la ramène de Limoges à Auradour-sur-Glane.
00:09 Débouchée en haut de la côte, nous avons vu en face de nous l'église en flammes.
00:16 La flèche du clocher était déjà tombée et j'étais pétrifiée à cette image.
00:22 Les SS nous ont emmenés, ils nous ont dit "les femmes et les enfants brûlent dans l'église,
00:28 il n'y a plus personne de vivant".
00:30 Et deux jours après, les secouristes disent sentir encore "l'odeur insoutenable de la mort",
00:35 témoigne l'abbé Schneider qui les accompagne et qui est frappé par ce qu'il découvre.
00:41 Ça a été la stupeur quand on a vu l'ampleur de l'ensemble.
00:47 A la fois les destructions des maisons et puis l'horreur de l'église.
00:52 Là, 246 femmes et 207 enfants sont morts, mais il n'en reste presque rien
00:58 comme le racontent des secouristes de la Croix-Rouge dans des témoignages écrits,
01:02 dont voici un extrait.
01:03 "Ce n'était plus qu'un tapis de cendres, nous en avions jusqu'aux genoux.
01:07 Nous les ramassions à la pelle pour tenter d'identifier chaque objet retrouvé
01:11 et mettre à part les fragments d'os".
01:13 Des images terribles restent égravées aussi dans la mémoire de Suzanne Vignerie,
01:18 une aide médico-sociale qui venait de fêter ses 20 ans.
01:21 On ne savait pas ce qu'on allait trouver.
01:24 On est arrivés à l'église, on a vu évidemment des cendres
01:27 et il y avait encore, je me rappelle, un bras d'enfant devant l'hôtel.
01:33 C'était vraiment horrible.
01:35 J'étais assommée.
01:37 Les enfants, ils ne méritaient pas ça.
01:40 La plus jeune victime était un bébé d'à peine une semaine,
01:43 la plus âgée une femme de 90 ans.
01:46 Et les macabres découvertes se poursuivent dans les ruines
01:49 où les secouristes passent une semaine à évacuer les corps
01:52 à l'aide de volets arrachés aux maisons qui en ont encore.
01:56 La nouvelle de ce massacre se répand rapidement dans la presse clandestine.
01:59 Mais ce n'est que trois mois et demi plus tard, le 29 septembre 1944,
02:04 après la chute de Vichy, que les actualités françaises finissent par diffuser largement l'information.
02:10 Horadour-sur-Glane, nom qui résonne comme un glas.
02:15 Hier, un village à 20 kilomètres de Limoges.
02:19 Aujourd'hui et pour toujours, un des hauts lieux de la cruauté hitlérienne.
02:25 Ici, tout est mort.
02:26 Une ville incendiée, fusillée, torturée.
02:31 Un désert qui fait penser au cataclysme.
02:34 Toute la population d'un village de France a été tuée soigneusement, méticuleusement.
02:40 Horadour-sur-Glane devient alors un symbole et le général de Gaulle,
02:43 en visite sur place en mars 1945,
02:46 décide de conserver le village martyr en l'état pour, dit-il,
02:51 faire justice et empêcher le renouvellement de tels crimes.

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