Commission du développement durable : Représentants du Conseil économique social et environnemental (CESE) sur la transition écologique et l’adaptation au changement climatique
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00:16:30...
00:16:45Mes chers collègues, bonjour.
00:16:47Je vous propose de commencer nos travaux.
00:16:49Nous avons l'immense honneur d'accueillir aujourd'hui
00:16:54dans cette salle de la Commission du développement durable
00:16:57et de l'aménagement du territoire
00:16:58M. Thierry Baudet,
00:17:00président du Conseil économique, social et environnemental,
00:17:03le fameux CESE,
00:17:05et M. Sylvain Boucheron,
00:17:08président de la commission environnement du CESE.
00:17:13Cette commission, elle a pour thématique
00:17:14la transition écologique
00:17:16et l'adaptation au changement climatique,
00:17:19mais cette commission s'inscrit dans la volonté
00:17:22de notre commission, de notre bureau
00:17:25de pouvoir tisser des liens plus étroits
00:17:27avec le CESE au regard notamment de leur engagement,
00:17:31de leurs travaux connus, reconnus de très grande qualité
00:17:35sur le sujet de la transition écologique.
00:17:38C'est, disons-le, un axe stratégique majeur
00:17:41de vos travaux.
00:17:42Il me semble important de mettre en avant
00:17:46le travail qui a été réalisé,
00:17:47notamment un avis fort intéressant
00:17:50sur le projet de loi d'orientation agricole,
00:17:53des sujets sur l'élevage, l'eau potable,
00:17:56la stratégie nationale sur la biodiversité,
00:17:58les transitions énergétiques des Outre-mer,
00:18:01sujets encore, il me semble, trop peu traités
00:18:06au niveau de nos commissions respectives,
00:18:09la stratégie énergétique,
00:18:11la mobilisation des acteurs de l'emploi et du travail
00:18:14pour réussir la planification écologique.
00:18:17Et donc, il me semble important de poser une 1re question,
00:18:20c'est peut-être que vous puissiez nous partager
00:18:22l'organisation du CESE
00:18:24et nous partager votre ambition
00:18:26en matière de transition écologique,
00:18:30puisque, je le répète, c'est un sujet stratégique majeur
00:18:35des travaux du CESE.
00:18:372e sujet, c'est le sujet de l'adaptation
00:18:40au changement climatique.
00:18:42Là aussi, vous le savez, notre commission
00:18:45consacre actuellement une série d'auditions,
00:18:49à la fois sur le sujet de l'adaptation,
00:18:50mais aussi sur son financement.
00:18:52Nous sommes particulièrement intéressés
00:18:54par le rapport de la commission environnement du CESE
00:18:58rendu en novembre dernier sur cette question.
00:19:02Vous appelez à une accélération pour une adaptation systémique
00:19:07et juste face au réchauffement probable de 4 degrés en France
00:19:12d'ici la fin du siècle.
00:19:14Vous avez fait, si je ne l'abuse, 18 préconisations
00:19:18dans la perspective du plan d'adaptation,
00:19:21donc quelques mots peut-être à nous partager
00:19:24sur ces axes prioritaires, sur les ressources à mobiliser.
00:19:30Et puis peut-être un dernier sujet
00:19:32qui me semble essentiel de rappeler,
00:19:34le CESE a joué un rôle clé
00:19:38dans la Convention citoyenne pour le climat en 2019-2020.
00:19:44Et donc il me semble important d'avoir aussi votre avis
00:19:46sur la nécessité de pouvoir toujours mieux lier
00:19:49démocratie participative et représentative,
00:19:53notamment sur ces sujets de transition écologique.
00:19:56Je ne serai pas plus long dans mon propos.
00:19:58Je vous laisse la parole, M. le Président
00:20:01du Conseil économique, social et environnemental.
00:20:04Et je vous remercie une nouvelle fois d'avoir accepté
00:20:07de venir devant notre commission.
00:20:11M. le Président, mesdames et messieurs les députés,
00:20:15merci de votre invitation.
00:20:19Et donc, comme vous l'avez dit,
00:20:22nous allons intervenir à 2 voix avec Sylvain Boucherand.
00:20:28Pour quelques mots, pour, j'allais dire,
00:20:31planter le décor et répondre à votre question,
00:20:36nous nous sommes installés il y a maintenant 3 ans.
00:20:41On était dans la dernière...
00:20:45On apercevait la sortie
00:20:49du confinement suite au Covid.
00:20:54Et pour engager notre mandature,
00:20:58on a réuni les 82 organisations représentées au CESE.
00:21:02Nous avons organisé ce que nous avons appelé
00:21:06une conférence des enjeux pour essayer
00:21:09d'identifier quels étaient les sujets majeurs
00:21:13qui, en quelque sorte, allaient vertébrer notre mandature.
00:21:20Et il nous a semblé qu'il y avait 3 grandes familles
00:21:24de sujets que nous devions appréhender.
00:21:27Il y a d'abord ce que nous avons appelé
00:21:29la question des résiliences.
00:21:31Encore une fois, je rappelle qu'on était toujours
00:21:34dans la période Covid et on s'est interrogé
00:21:36sur le fait de savoir comment renforcer et sécuriser
00:21:40les fondements d'une société plus inclusive, plus solidaire.
00:21:44C'est dans ce cadre-là que nous évoquons, par exemple,
00:21:47les sujets d'inégalité, de pauvreté,
00:21:49d'accès aux services publics.
00:21:51C'était la première grande famille de travaux.
00:21:55On a considéré également qu'il fallait travailler
00:21:58sur ce que nous avons appelé les grandes transformations
00:22:01qui étaient à l'oeuvre dans le monde.
00:22:03On imaginait à travers ça, par exemple,
00:22:06la question de l'irruption des technologies
00:22:09dans tous les espaces de nos vies.
00:22:11Il y a 3 ans, on parlait numérique.
00:22:13Aujourd'hui, on parle beaucoup intelligence artificielle.
00:22:16On imaginait aussi tous les changements
00:22:18qui allaient être induits, par exemple,
00:22:21dans l'articulation des temps de vie personnel et professionnel,
00:22:25avec, par exemple, l'irruption du télétravail
00:22:28qu'on avait connu pendant le Covid.
00:22:30Et puis la 3e grande famille de nos projets,
00:22:34c'était la question des grandes transitions,
00:22:38la question de la transition écologique, naturellement,
00:22:43dans ces aspects climatiques et de biodiversité,
00:22:46mais aussi les transitions économiques et sociales.
00:22:49Et pour faire face, j'allais dire, à ces travaux,
00:22:52on s'est organisé,
00:22:55et notamment à travers
00:22:58l'installation d'une commission environnement
00:23:02présidée par Sylvain Boucherand.
00:23:04Que puis-je vous dire 3 ans plus tard ?
00:23:07Eh bien, 3 ans plus tard, vous dire que la question écologique,
00:23:11encore une fois, dans la double dimension climatique
00:23:15et de la biodiversité,
00:23:18à la fois dans des perspectives d'adaptation et d'atténuation,
00:23:22ce sujet s'est imposé dans nos travaux
00:23:26bien au-delà de ce que nous avions imaginé à l'origine.
00:23:30Des travaux à l'initiative
00:23:33de notre commission environnement, naturellement,
00:23:37mais j'ai aussi observé,
00:23:41on a aussi observé collectivement
00:23:44que nos autres formations de travail,
00:23:47à la fois dans leurs travaux,
00:23:50soient intègres systématiquement à la dimension environnementale,
00:23:54soit choisissent des sujets qui font le lien avec l'environnement.
00:23:59Notre délégation aux droits des femmes et à l'égalité
00:24:03a travaillé sur climat et inégalité de genre.
00:24:07Notre commission économie et finances
00:24:10a souhaité travailler sur le financement
00:24:13de la transition environnementale.
00:24:17Notre commission travail-emploi a exploré
00:24:21la question du travail
00:24:24à l'aune du changement climatique.
00:24:27Donc la question environnementale
00:24:31s'est imposée dans nos travaux
00:24:34au-delà de ce que nous avions imaginé.
00:24:37Finalement, à travers tous nos travaux,
00:24:40je dirais que nous poursuivons finalement quelques objectifs
00:24:44que je peux, je crois, résumer assez simplement.
00:24:48La question de la transition environnementale,
00:24:53je l'ai dit, s'est imposée.
00:24:56Elle ne se pose plus en tant que telle.
00:24:59La question que nous nous posons,
00:25:02c'est comment conduire une transition
00:25:05et une adaptation qui puissent être justes.
00:25:09La question de la transition juste,
00:25:12de l'adaptation juste et acceptable,
00:25:16nous paraît majeure.
00:25:20Parce que cette transition juste
00:25:24est une condition de l'acceptabilité
00:25:28de la transition environnementale.
00:25:33Et nous avons la conviction
00:25:37que la question de la démocratie environnementale
00:25:41est une question majeure.
00:25:44C'est une question majeure
00:25:46pour que l'on puisse progresser collectivement.
00:25:50Peut-être 3e élément,
00:25:55nous avons la conviction
00:25:59que les questions de gouvernance de la transition environnementale
00:26:03sont centrales et que peut-être jusqu'à présent,
00:26:06elles ont été insuffisamment abordées.
00:26:09Et peut-être le 4e et dernier message,
00:26:13serait de dire qu'on ne peut pas évoquer
00:26:18la question environnementale
00:26:20si on n'adopte pas une perspective internationale
00:26:23à minima européenne.
00:26:25Voilà globalement comment nous nous sommes organisés.
00:26:28Et le sentiment que nous avons aujourd'hui,
00:26:32au moment où je vous parle,
00:26:35c'est que l'ECESE est un lieu
00:26:39où des représentants de toutes
00:26:43les organisations de la société civile
00:26:46peuvent travailler, échanger, dialoguer.
00:26:49Mais pour autant, l'observation
00:26:54à la fois au plan national et européen,
00:26:58de la mise en pose d'un certain nombre
00:27:02d'ambitions environnementales,
00:27:04nous amène à considérer qu'il faut amplifier ce travail.
00:27:08Peut-être voilà ce que je pouvais dire en propos introductif.
00:27:13Merci beaucoup pour ce propos introductif.
00:27:16Je laisse la parole à monsieur le président
00:27:19de la commission Environnement
00:27:21pour rentrer peut-être un peu plus dans le détail
00:27:24sur les recommandations relatives au plan d'adaptation.
00:27:29Merci, monsieur le président.
00:27:31Mesdames et messieurs les parlementaires.
00:27:33Alors effectivement, dans les travaux du CESE,
00:27:36on a peut-être pour rappeler aussi le choix de nos travaux.
00:27:40Ils viennent de différentes sources.
00:27:42On peut être saisi par le gouvernement.
00:27:45On peut être saisi par les assemblées parlementaires.
00:27:48On peut s'auto-saisir.
00:27:49Et donc ça, on a fait un travail important,
00:27:51comme le disait le président Baudet,
00:27:53sur l'orientation stratégique de nos travaux
00:27:56pour répondre aux préoccupations à la fois
00:27:58des politiques publiques, leurs constructions,
00:28:00mais aussi aux attentes de la société civile organisée
00:28:02qui nous composent.
00:28:03Et puis on peut être saisi par les pétitions citoyennes.
00:28:07Et donc il y a un accès par les citoyennes et les citoyens
00:28:10et influencer notre programme de travail.
00:28:12On a vu d'ailleurs dans cette 1re partie de mandature
00:28:15un intérêt particulier de la part du gouvernement,
00:28:18puisqu'on a eu beaucoup de saisines de leur part
00:28:20qui sont centrées en particulier
00:28:23sur les questions de transition écologique.
00:28:25Très récemment, un avis qu'on a adopté il y a quelques semaines
00:28:28sur la question du travail et de la transition écologique,
00:28:30comment on prépare l'ensemble des compétences nécessaires
00:28:32pour réussir les objectifs de la planification écologique,
00:28:36qu'on soit les éoliennes, les batteries électriques,
00:28:38assurer la rénovation thermique des logements, etc.
00:28:41On a été saisis sur la question de la consommation responsable
00:28:44qui est évidemment tout à fait centrale
00:28:46et qui faisait suite à un avis que l'on a fait
00:28:48sur la question de la sobriété.
00:28:50Comment on imagine que des politiques publiques
00:28:52qui mettent en leur coeur la question de la sobriété,
00:28:54ça, c'est un sujet qui a été aussi tout à fait central
00:28:56dans nos travaux.
00:28:57On avait été saisis également, par exemple,
00:29:00sur les questions d'acceptabilité des infrastructures énergétiques
00:29:03dans les territoires.
00:29:04Et donc qui montrent peut-être aussi la place centrale
00:29:07que peuvent jouer les sociétés civiles organisées
00:29:09dans la construction des politiques publiques.
00:29:11Donc peut-être à renforcer aussi les liens
00:29:14avec l'Assemblée nationale pour être aussi une piste
00:29:16pour construire ensemble des propositions sur ces travaux.
00:29:20On a effectivement adopté un avis sur le sujet de l'adaptation
00:29:25en novembre dernier.
00:29:27Peut-être pour vous balayer très rapidement
00:29:30les quelques préconisations clés
00:29:32sur lesquelles on a voulu attirer l'attention
00:29:35des pouvoirs publics.
00:29:36D'une part, on s'est rendu compte que le sujet de l'adaptation
00:29:40était encore aujourd'hui assez méconnu,
00:29:42finalement, dans l'opinion publique,
00:29:45alors qu'il demande de prendre des décisions importantes
00:29:48dès aujourd'hui et des décisions qui vont avoir des effets
00:29:51parfois sur le long terme.
00:29:52Et donc il y a aussi une difficulté d'appropriation
00:29:54de ce sujet de l'adaptation au changement climatique,
00:29:57sachant qu'aujourd'hui, ce que nous disent les scientifiques,
00:29:59c'est bien que le climat des 10, 15 prochaines années
00:30:02est écrit, quels que soient les efforts que l'on fait
00:30:04sur l'atténuation des émissions de gaz à effet de serre,
00:30:06il faut continuer à les faire,
00:30:07mais les prochaines années,
00:30:09la trajectoire climatique est écrite.
00:30:11Et donc il faut qu'on commence à se préparer aussi
00:30:13à ces évolutions de changement climatique.
00:30:17Un point clé qui est ressorti de nos travaux,
00:30:19c'est que des impacts vont être majeurs
00:30:24et vont être tout à fait transversaux
00:30:26et vont toucher tous les pans de la société civile.
00:30:28Et donc ça, c'est ce qu'on a mis dans notre rapport
00:30:30et qu'on voulait porter à votre attention.
00:30:32Ça va concerner bien sûr les territoires.
00:30:35Ça va concerner bien sûr les filières économiques
00:30:38et toutes les filières économiques.
00:30:39C'est un point sur lequel on insiste.
00:30:41Ça va concerner évidemment la vie des citoyennes et des citoyens,
00:30:44les familles, etc.
00:30:45Donc on va avoir des bouleversements
00:30:48tout à fait importants.
00:30:49Et donc on a fait un certain nombre de propositions
00:30:52dont je vous partage quelques-unes maintenant.
00:30:54D'une part, de s'assurer que le plan national d'adaptation
00:30:58au changement climatique fasse l'objet d'un plan
00:31:00d'adaptation au changement climatique
00:31:02fasse l'objet d'un chapitre dédié
00:31:03dans la loi de programmation énergie-climat
00:31:05qui était en discussion en fin d'année dernière.
00:31:07Donc ça, c'est un message directement
00:31:09pour vous, parlementaires.
00:31:11Une autre préconisation sur le fait
00:31:14qu'on trouve tout à fait judicieux
00:31:17le travail qui a été fait sur la TRAC,
00:31:19la trajectoire de référence sur l'adaptation
00:31:21du changement climatique,
00:31:22c'est-à-dire d'avoir un scénario de référence
00:31:24sur lequel on puisse baser à la fois des politiques publiques,
00:31:27mais aussi sur lesquelles les acteurs
00:31:29peuvent faire leur plan stratégique
00:31:31quand on est une entreprise
00:31:32et qu'on veut faire des investissements à long terme,
00:31:33quel est le domaine de référence, par exemple.
00:31:35Et donc ça nous semblait un travail tout à fait judicieux
00:31:38et on proposait de lui donner un statut réglementaire
00:31:42pour que ça puisse, après, avoir un impact important
00:31:44sur les documents, par exemple,
00:31:47de planification dans les territoires.
00:31:49C'est une autre de nos préconisations,
00:31:51qu'on puisse aligner les stradètes ou les schémas
00:31:53d'organisation du territoire,
00:31:55prenant en compte les effets du changement climatique
00:31:58basés sur cette trajectoire.
00:32:00Un autre point qui nous semblait très important,
00:32:02c'est le portage interministériel et transversal
00:32:04de ce plan national d'adaptation au changement climatique.
00:32:06Donc là, on a été plutôt entendus par le gouvernement
00:32:09puisque ça a été annoncé par le SGPE,
00:32:12le secrétaire général à la planification écologique,
00:32:14qu'il était en charge de l'animation
00:32:16du plan national d'adaptation au changement climatique.
00:32:18Donc ça, on peut s'en réjouir.
00:32:21Un point qui est plus difficile,
00:32:23c'est cette question des indicateurs.
00:32:25Et donc on propose d'avoir un travail collectif, co-construit,
00:32:28avec les parties prenantes, sur les indicateurs de réussite
00:32:31de ce plan national d'adaptation au changement climatique
00:32:33et de suivi, puisqu'un des paradoxes,
00:32:36c'est que si on réussit l'adaptation au changement climatique,
00:32:38ça ne se verra pas, puisqu'on n'aura pas de catastrophe.
00:32:41Et donc comment on mesure, quelque part, les effets d'un plan
00:32:43qui est censé nous éviter des risques ?
00:32:45Et donc il y a un travail à faire, on le pense, important
00:32:48avec les parties prenantes pour qu'on puisse comprendre
00:32:50pourquoi est-ce qu'on fait des investissements, par exemple,
00:32:52et pas se dire, finalement, on a investi, il ne s'est rien passé.
00:32:54En fait, peut-être que si, justement,
00:32:56c'est parce qu'on a investi qu'il ne s'est rien passé,
00:32:58et donc on peut s'en réjouir. Donc là, on a un petit travail,
00:33:01on le pense, important à faire collectivement
00:33:03pour essayer de se définir des critères,
00:33:05des indicateurs clés de succès sur l'adaptation
00:33:07au changement climatique.
00:33:09On propose d'avoir une approche aussi d'études de vulnérabilité,
00:33:13que ce soit au niveau des territoires,
00:33:15mais aussi des filières économiques,
00:33:17et ça, c'est un point qui est très important.
00:33:19On pense qu'il peut y avoir des effets très forts
00:33:21sur la déstructuration d'entreprises
00:33:23et sur les filières économiques, quelles qu'elles soient.
00:33:26Et donc là, on propose aussi d'avoir du travail
00:33:28au niveau des branches pour anticiper ces sujets-là.
00:33:33Une recommandation qui est pour vous,
00:33:35c'est la proposition que dans les études d'impact des lois,
00:33:38il y ait un volet adaptation au changement climatique,
00:33:41pour, évidemment, qu'on puisse prendre en compte
00:33:43ces enjeux de moyen et très long terme
00:33:45dans les propositions de lois sur lesquelles vous travaillez.
00:33:50Et puis, quelques-unes pour terminer.
00:33:53D'avoir également un travail de réflexion
00:33:55sur ce qu'est la maladaptation.
00:33:58C'est-à-dire quelles sont les propositions,
00:34:00les idées, les actions qui vont être contre-productives
00:34:02vis-à-vis des questions d'adaptation au changement climatique.
00:34:04Ça, ça nous semble important, puisque parfois,
00:34:06on voit quelque part ce qu'on peut appeler
00:34:09les fausses bonnes idées pour l'adaptation au changement climatique.
00:34:11Et donc, ça nous semble important d'avoir un débat approfondi,
00:34:13une meilleure compréhension, appropriation
00:34:15de ce sujet de la maladaptation.
00:34:17Un point central également,
00:34:20c'est le lien avec la biodiversité.
00:34:22C'est un sujet que le CESE,
00:34:24le président Baudet le rappelait tout à l'heure,
00:34:26a mis aussi au centre de ses travaux sur la transition écologique
00:34:28de toujours faire le lien climat-biodiversité.
00:34:30Ça nous semble tout à fait central, et en particulier
00:34:33sur la question de l'adaptation au changement climatique.
00:34:35Et puis, peut-être un dernier sujet,
00:34:37c'est aussi de renforcer les moyens de la recherche
00:34:39et de l'innovation sur ces questions d'adaptation
00:34:41au changement climatique, puisqu'on a besoin
00:34:44d'avoir une meilleure vision du sujet, d'avoir des innovations,
00:34:46que ce soit dans les filières économiques,
00:34:48que ce soit dans l'organisation du territoire,
00:34:50que ce soit dans les modes de vie,
00:34:52ou même la meilleure connaissance des impacts
00:34:54du changement climatique sur nos écosystèmes, par exemple.
00:34:57Et donc, il nous semble essentiel aussi
00:34:59de renforcer les moyens sur le sujet.
00:35:01Voilà quelques préconisations clés
00:35:03que l'on voulait vous partager sur cette question particulière
00:35:05d'adaptation au changement climatique.
00:35:08Et on est bien sûr à votre disposition
00:35:10pour approfondir ces sujets.
00:35:12Merci beaucoup.
00:35:14Merci pour ce propos introductif
00:35:16très intéressant, complet.
00:35:19Et je vous propose de passer aux orateurs des groupes.
00:35:22Pour le groupe Renaissance,
00:35:24la parole est à Danielle Brunebois.
00:35:26Merci, M. le Président.
00:35:28Au nom des députés Renaissance,
00:35:30je vous remercie, M. Baudet,
00:35:33président du Conseil économique, social et environnemental,
00:35:35et M. Boucherand, président de la commission environnementale
00:35:37du CESE.
00:35:39La place du CESE est essentielle
00:35:41dans l'élaboration de nos politiques
00:35:44de par son rôle de conseil et de son expertise.
00:35:46Mais avant tout, vous représentez
00:35:48des dizaines de millions de Français,
00:35:50et les membres du CESE sont immergés
00:35:52au coeur des problématiques de la société civile.
00:35:54Vous avez publié en 2023
00:35:57un rapport contenant des recommandations
00:35:59afin d'accélérer une adaptation systémique
00:36:02et juste au changement climatique.
00:36:04Par ce rapport, le CESE va donc contribuer
00:36:06à l'élaboration du plan national
00:36:09d'adaptation au changement climatique numéro 3.
00:36:11Et vous avez proposé
00:36:13de grands axes d'amélioration,
00:36:15créer un cadre juridique national
00:36:17de l'adaptation ancrée dans les politiques publiques,
00:36:19systématiser l'analyse des enjeux
00:36:22d'adaptation des projets
00:36:24et des planifications territoriales
00:36:26ou encore dimensionner un budget
00:36:28et des moyens suffisants en appui aux territoires
00:36:30et acteurs économiques.
00:36:33Et vous venez de le dire,
00:36:35peut-être revoir la gouvernance,
00:36:37la transition écologique étant transversale
00:36:39à toutes les politiques.
00:36:41Notre majorité partage votre constat.
00:36:44Pour prévenir les effets du changement climatique
00:36:46nous avons proposé une transition
00:36:48qui doit ne laisser personne au bord du chemin,
00:36:50planifiée et financiée.
00:36:52D'après vous, outre les moyens importants
00:36:54dédiés à ce changement climatique,
00:36:57avons-nous suffisamment anticipé les métiers du futur
00:36:59de la transition écologique
00:37:01et surtout les compétences et les formations
00:37:03à mettre en place ?
00:37:05En ce qui concerne l'intelligence artificielle
00:37:08qui va à court et moyen terme avoir des effets significatifs
00:37:10sur les sociétés humaines et l'environnement
00:37:12dont nous nous occupons peut-être pas suffisamment,
00:37:15la voyez-vous comme un vecteur potentiel
00:37:17de réduction de notre empreinte environnementale
00:37:19et d'adaptation au changement climatique ?
00:37:22Au nom des députés Renaissance de cette commission,
00:37:24je vous remercie à nouveau de votre présence
00:37:26dans le cadre de cette audition qui nous apportera,
00:37:28j'en suis sûre, des éléments éclairants
00:37:30pour notre activité législative.
00:37:33Merci.
00:37:34Pour le groupe Rassemblement national,
00:37:36la parole est à Nicolas Dragon.
00:37:38Merci, M. le président Zulezi,
00:37:40M. le président du CESE,
00:37:42merci de votre présence.
00:37:45Face au changement climatique,
00:37:47il est nécessaire d'accélérer l'adaptation systémique
00:37:49et juste.
00:37:51Cet avis précède le rapport annuel
00:37:53de la Cour des comptes de 2024,
00:37:56lequel constate également qu'il faut faire plus
00:37:58pour l'adaptation au changement climatique.
00:38:00Il souligne, comme vous,
00:38:02que les politiques publiques actuelles
00:38:04ne sont pas assez articulées
00:38:07et que l'adaptation constitue
00:38:09un véritable défi démocratique.
00:38:11L'adaptation au changement climatique
00:38:13signifie consacrer davantage de financement
00:38:15à des projets potentiellement coûteux
00:38:17visant à prévenir des dommages
00:38:20qui n'arriveront parfois que dans un avenir
00:38:22relativement lointain.
00:38:24C'est ici que réside toute la difficulté
00:38:26car chaque projet doit obtenir
00:38:28l'adhésion de la population.
00:38:31Il sera nécessaire d'intégrer tous les Français
00:38:33et de s'assurer que les projets locaux
00:38:35reçoivent d'abord l'assentiment de nos habitants.
00:38:37Tout cela afin que ces projets ne soient pas perçus
00:38:39comme le résultat d'une technique autocratique
00:38:41mais plutôt comme le fruit
00:38:44d'une volonté générale de préservation
00:38:46des qualités de nos régions.
00:38:48Vous soulignez à juste titre
00:38:50les conséquences néfastes de la maladaptation
00:38:52et la nécessité de s'appuyer
00:38:55sur la préservation des services éco-systémiques.
00:38:57Cela pose un véritable enjeu
00:38:59car dans une période
00:39:01où la réindustrialisation est plus que jamais nécessaire
00:39:03ou des besoins en logement,
00:39:06en infrastructures énergétiques et en transports
00:39:08plus importants, une pression irrémédiable
00:39:10va nécessairement s'exercer sur l'environnement.
00:39:13C'est ici que l'intérêt économique
00:39:15entre en collision avec l'intérêt environnemental.
00:39:17Le groupe Rassemblement National
00:39:19ne s'oppose pas à l'écologie
00:39:21et souhaite lui aussi participer
00:39:24à l'accélération de cette adaptation systémique.
00:39:26Comme votre avis le mentionne,
00:39:28elle doit être juste et non punitive
00:39:30sinon le coût de cette adaptation
00:39:32pèsera aussi bien sur les finances publiques
00:39:35déjà en mauvais état
00:39:37ainsi que sur les ménages
00:39:39et sur la compétitivité de nos entreprises.
00:39:41Je vous remercie.
00:39:43Merci pour le groupe La France insoumise NUPES.
00:39:46La parole est à Sylvain Carrière.
00:39:48Merci M. le Président.
00:39:50Messieurs les présidents du CESE,
00:39:52je tiens tout d'abord au nom du groupe La France insoumise NUPES
00:39:54à vous remercier pour la qualité de votre travail
00:39:57et la richesse des avis publiés
00:39:59quant aux politiques gouvernementales.
00:40:01Sur l'agriculture et la récente loi d'orientation agricole,
00:40:03vous avez souligné en 2023
00:40:05un majeur approfondissement sur la préservation
00:40:07et la restauration de la biodiversité.
00:40:10Mais le gouvernement a fait tout l'inverse.
00:40:12Suppression des jachères et des haies,
00:40:14unique refuge de biodiversité dans les grandes cultures.
00:40:16Je rappelle d'ailleurs que 80% des insectes
00:40:18ont disparu en 30 ans en Europe
00:40:21et pourtant les macronistes, main dans la main
00:40:23avec l'extrême droite,
00:40:25poussent pour une régression majeure sur les pesticides.
00:40:27Vous plaidiez pour assurer une concurrence équitable
00:40:29au sein de l'Union européenne
00:40:32grâce à des standards sociaux et environnementaux élevés.
00:40:34Au contraire, le gouvernement a choisi d'accélérer
00:40:36la précarisation des agriculteurs
00:40:38en les mettant en concurrence directe avec des pays
00:40:40utilisant nombre de pesticides
00:40:43et payant leurs employés trois fois moins que le SMIC français.
00:40:45Sur les transports, vous plaidez pour une nouvelle
00:40:47loi de programmation pour des mobilités durables
00:40:49et inclusives dans les territoires ruraux
00:40:51et périurbains.
00:40:54Il est nécessaire de concrétiser le droit à la mobilité
00:40:56à l'heure où 13 millions de personnes
00:40:58sont toujours en précarité mobilité.
00:41:00Vous parlez d'un besoin de 3 milliards d'euros par an
00:41:02pour les petites lignes ferroviaires
00:41:04régionales et locales.
00:41:07Le gouvernement s'y refuse encore.
00:41:09La Convention citoyenne pour le climat que vous avez organisée
00:41:11a établi 149 recommandations.
00:41:13Elles sont en grande partie inappliquées ou mal appliquées.
00:41:15Pires et les plus importantes, comme la taxation
00:41:18à 4% des grandes entreprises,
00:41:20distribuant plus de 10 millions d'euros de dividendes,
00:41:22a été refusée.
00:41:24Pourtant, cela aurait permis de financer
00:41:26la grande partie des propositions
00:41:29en faveur du climat et sans toucher
00:41:31le portefeuille des Français.
00:41:33En voilà du concret, mais pour cela,
00:41:35il aurait fallu taxer les riches.
00:41:37Alors, quand les Françaises et les Français nous auront donné
00:41:39la force de tout changer, nous nous battrons à vos côtés
00:41:42pour une réelle planification climatique.
00:41:44Vous pouvez en être sûr. Je vous remercie.
00:41:46Merci. Pour le groupe Les Républicains,
00:41:48la parole est à Emmanuel Mackay.
00:41:50Merci, M. le Président, mes chers collègues,
00:41:53messieurs les présidents.
00:41:55A travers son avis publié en novembre dernier,
00:41:57le Conseil économique, social et environnemental
00:41:59rejoignant ainsi l'analyse de la Cour des comptes,
00:42:01non, la France n'est pas prête à faire face
00:42:03aux effets du réchauffement climatique.
00:42:06Ce point de vue de la société civile,
00:42:08qui a toujours été la valeur ajoutée des travaux du CESE,
00:42:10doit nous inciter à mieux anticiper
00:42:12l'adaptation aux changements climatiques
00:42:14et à imaginer un nouveau modèle au lieu d'attendre
00:42:17une crise majeure pour réagir.
00:42:19Notre groupe partage de nombreux avis
00:42:21de votre avis de novembre. Oui, le plan d'adaptation
00:42:23sont élaborés trop isolément,
00:42:25sans tenir compte les uns des autres,
00:42:27ni les difficultés qu'ils causent à d'autres acteurs
00:42:30ou territoires. Oui, notre politique d'adaptation
00:42:32manque de moyens humains et financiers
00:42:34et un engagement clair de l'Etat est nécessaire
00:42:36via une loi de programmation pluriannuelle.
00:42:38Oui, le Parlement est trop peu consulté
00:42:41sur ces sujets, à tel point que nous n'avons
00:42:43pas encore entendu le ministre, dont le futur plan
00:42:45baigne dans la plus grande opacité.
00:42:47Une inscription dans la loi énergie-climat
00:42:49permettrait, en plus de la transparence,
00:42:52de donner au PNA2C une valeur juridique
00:42:54et politique.
00:42:56Nous n'en restons pas moins perplexes
00:42:58quant à certaines de vos préconisations,
00:43:00rejoignant l'avis de vos groupes d'entreprise
00:43:03ou agriculture. Nous sommes réservés
00:43:05sur la nécessité d'intégrer le critère
00:43:07de l'adaptation à chaque texte de loi.
00:43:09Nous partageons l'appel du président du Medef
00:43:11à un quoi qu'il en coûte de la simplification
00:43:14et à miser davantage sur l'innovation
00:43:16que sur les contraintes. Notre corpus
00:43:18législatif et réglementaire est déjà assez dense
00:43:20pour qu'il n'y ait pas besoin d'alourdir
00:43:22le code de l'environnement ou le code de l'urbanisme
00:43:24qui ont été doublés de volume en 20 ans.
00:43:27Les rigidités de la loi littorale,
00:43:29qui limitent les projets locaux ou les méandres
00:43:31du droit du travail, qui interdisent à un stagiaire
00:43:33de monter sur un escabeau, devraient nous avoir
00:43:35vaccinés contre ces perplexités.
00:43:38Vous dites que l'effort devrait être partagé
00:43:40entre tous, mais en pratique, c'est bien
00:43:42l'excès de normes qui nuit à ce partage
00:43:44en bloquant les projets. Notre groupe
00:43:46est tout aussi réticent sur la nécessité
00:43:49d'inscrire l'adaptation dans les documents locaux
00:43:51de planification d'urbanisme,
00:43:53pour ne pas nous tirer à retarder exagérément
00:43:55des projets là où nous voudrions justement
00:43:57les accélérer. Nous nous interrogeons aussi
00:43:59sur l'idée de maladaptation qui, en l'absence
00:44:02de certitude sur le climat futur, pourrait nous
00:44:04conduire à des précautions excessives.
00:44:06Il faudrait enfin déterminer comment mutualiser
00:44:08les coûts entre les territoires exposés
00:44:10et ceux qui le sont moins. Certes, la fiscalité
00:44:13écologique devrait être mobilisée, mais à condition
00:44:15d'être à prélèvement constant, de ne pas poursuivre
00:44:17un objectif de rendement budgétaire,
00:44:19d'être compensé par des politiques d'accompagnement
00:44:21ou d'alléger l'incitation à la contrainte,
00:44:23là encore, le chantier sera immense.
00:44:26Merci. Pour le groupe Démocrate Modem Indépendant,
00:44:28la parole est à Hubert Haute.
00:44:30Merci, M. le Président.
00:44:32Messieurs les présidents du CESE et de sa commission
00:44:34Environnement, permettez-moi de vous soumettre
00:44:37une situation concrète qui concerne particulièrement
00:44:39la transition écologique et l'adaptation
00:44:41au changement climatique. Dans ma circonscription,
00:44:43en Alsace du Sud, la ville de Gevviller
00:44:45et l'ensemble de la vallée du Florival
00:44:48ne sont aujourd'hui toujours pas desservis
00:44:50par une ligne tram-train qui permettrait
00:44:52de raccorder ce bassin de vie au grand axe ferroviaire
00:44:54nord-sud qui traverse l'Alsace de part en part.
00:44:56Il s'agirait de mettre en service
00:44:59une ligne de 8 km afin de créer
00:45:01cette liaison Gevviller-Bollvillers
00:45:03selon un axe ouest-est.
00:45:05Cette ligne concerne 30 000 habitants.
00:45:07Elle leur permettrait de pouvoir faire le choix
00:45:10d'un transport collectif décarboné,
00:45:12ce qui permettrait parallèlement de désengorger
00:45:14la seule route qui traverse Gevviller
00:45:16et sa vallée et qui est sans alternative
00:45:19à l'heure actuelle. Cela fait plus de 30 ans
00:45:21que cette ligne est attendue et réclamée
00:45:23notamment par la voix de l'association Florirail
00:45:26qui s'est vue promettre sa réalisation
00:45:28dans les années 2010 par la région Alsace.
00:45:30A l'époque, la mise en service de cette ligne
00:45:32a été inscrite au contrat de plan Etat-région.
00:45:34Elle figurait donc parmi les priorités
00:45:37des chantiers à accomplir.
00:45:39Malheureusement, à partir de 2015,
00:45:41le nouveau découpage institutionnel
00:45:43a vu la création d'une méga-région,
00:45:45celle du Grand Est avec l'incorporation obligée
00:45:48de l'Alsace. Ce chambardement institutionnel
00:45:50a conduit à la disparition pure et simple
00:45:52de ce projet d'ouverture de ligne
00:45:54qui ne figurait plus dès lors au contrat de plan.
00:45:57Voilà le paradoxe dans lequel nous a amené
00:45:59la méga-région car il est évident
00:46:01depuis 10 ans que le besoin de la population
00:46:03et l'évidence de la décarbonation
00:46:05ne sont que plus prégnants.
00:46:08La remise en service de cette ligne ferroviaire
00:46:10avoisinerait un coût de 30 millions d'euros.
00:46:12Parallèlement, je viens de découvrir
00:46:14que la même région Grand Est envisage
00:46:16la restauration d'une portion de 24 km
00:46:18du canal du Rhône-aux-Rhin
00:46:21qui n'est actuellement plus navigable.
00:46:23Pour lui rendre son caractère navigable,
00:46:25il faudrait mener de grands travaux
00:46:27d'étanchéification. Actuellement,
00:46:29cette portion de canal est entourée
00:46:32d'une ripicilve abondante qui, au coeur
00:46:34de la plaine d'Alsace cultivée, offre
00:46:36un important potentiel de résilience climatique
00:46:38tout en ayant créé un magnifique biotope
00:46:40de zone humide. Le tout est mis à disposition
00:46:43des cyclotouristes par l'aménagement
00:46:45de la région. L'état actuel est donc très conforme
00:46:47aux objectifs de développement durable
00:46:49et de restauration de l'environnement.
00:46:51Le chantier prévu imposera une destruction
00:46:53massive des arbres et de cette entité écologique
00:46:56le tout pour un montant estimé à 45 millions d'euros.
00:46:58Que pensez-vous de cette situation
00:47:00qui pose la question d'un bilan néfaste
00:47:02de la mégaregion et de sa capacité réelle
00:47:04à relever sérieusement les défis climatiques
00:47:07et écologiques de notre époque ?
00:47:09Merci. Et je rappelle que les orateurs
00:47:11de groupe ont 2 minutes normalement
00:47:13leur position
00:47:16pour le groupe Horizon et Apparenté.
00:47:18La parole est à Vincent Thiebaud,
00:47:20mais avant que Vincent Thiebaud ne prenne la parole,
00:47:22si M. Haute veut bien couper son micro,
00:47:24s'il vous plaît. Merci.
00:47:27M. Thiebaud, la parole est à vous.
00:47:29Oui, merci, M. le Président.
00:47:31M. Baudet, merci beaucoup
00:47:33pour votre présentation.
00:47:35Le réchauffement climatique,
00:47:38c'est effectivement l'enjeu de ces prochaines années
00:47:40et je dirais même de ces prochaines décennies.
00:47:42Je pense qu'ici, personne ne peut le nier.
00:47:44Nous avons fait beaucoup depuis 2017, énormément,
00:47:46à travers différentes lois, mesures.
00:47:48Je pense notamment que ce soit la loi AGEC,
00:47:51que ce soit la loi Climat et Résilience,
00:47:53que ce soit aussi les plans que nous avons faits
00:47:55sur le transport, la planification.
00:47:57Et je me permets quand même de souligner
00:47:59que nous sommes souvent cités en exemple
00:48:02par nos voisins européens, notamment les Allemands,
00:48:04que je peux fréquenter dans le cadre de l'Assemblée franco-allemande,
00:48:06et notamment les députés verts qui disent
00:48:08qu'il faut qu'on s'appuie sur le modèle français.
00:48:11Quoi que cela puisse en déplaire à certains.
00:48:13Nous devons pourtant continuer à faire nos efforts.
00:48:16J'ai lu avec beaucoup d'attention
00:48:18les préconisations que vous avez faites, vos 18 préconisations.
00:48:20Certaines semblent très intéressantes
00:48:22et je peux, en tant que membre du groupe Horizon,
00:48:24ne peut que les appuyer.
00:48:27Adaptation et planification territoriale,
00:48:29l'assurer un pilotage national et multi-parti,
00:48:31la nécessité de l'attractivité des métiers de formation,
00:48:33l'attractivité des métiers, accompagner les personnes aussi
00:48:35pour qu'elles puissent contribuer
00:48:37à l'action par rapport au changement climatique.
00:48:40Par contre, on le voit bien dans les expressions
00:48:42qu'il peut y avoir d'ici et d'autres,
00:48:44on a un gros sujet, c'est le sujet de l'adaptabilité.
00:48:46Pour certains, nous n'en faisons pas assez.
00:48:48Pour d'autres, nous en faisons beaucoup trop.
00:48:51Et c'est, pour moi, le nerf de la guerre,
00:48:53de la transition écologique,
00:48:55la réussite du changement, du réchauffement climatique.
00:48:57A ce titre, comment le CESE peut nous accompagner
00:48:59sur le territoire, auprès des populations,
00:49:02des acteurs, pour justement la prise de conscience
00:49:04accompagner, travailler sur cette adaptabilité.
00:49:06Vous êtes, pour moi, une chambre importante,
00:49:08puisque vous êtes représentant aussi de la société civile.
00:49:10Et je pense que vous devez contribuer aussi
00:49:12à l'accompagnement.
00:49:15Malheureusement, vous le savez, trop souvent,
00:49:17la parole politique, quels que soient les groupes,
00:49:19quels que soient les partis,
00:49:21est souvent mise à mal en France.
00:49:23Et nous avons besoin aussi d'appui,
00:49:26d'appui de la société civile, d'acteurs comme vous,
00:49:28pour pouvoir réagir.
00:49:30C'est ce que nous faisons.
00:49:33Vous pouvez me donner quelques pistes,
00:49:35nous éclairer sur ce sujet. Je vous remercie beaucoup.
00:49:37Merci. Pour le groupe socialiste et apparenté,
00:49:40la parole est à Gérard Leseul.
00:49:42Merci, M. le Président.
00:49:44Messieurs les présidents, chers collègues,
00:49:46au nom des membres du groupe socialiste,
00:49:48je remercie le président et le bureau
00:49:51de notre commission de l'audition aujourd'hui
00:49:53des représentants du Conseil économique,
00:49:55social et environnemental.
00:49:57Je l'avais vivement souhaité.
00:49:59Je considère que le CESE,
00:50:01le CESE travaille et publie de nombreux avis
00:50:04dont il conviendrait souvent, d'ailleurs,
00:50:06de prendre connaissance pour alimenter
00:50:08nos propres réflexions et nos travaux.
00:50:10Par ailleurs, en tant que coprésident
00:50:12du groupe d'études de l'Assemblée nationale
00:50:15sur l'économie sociale et solidaire,
00:50:17je ne peux que me féliciter et exprimer la fierté
00:50:19de cette belle chambre de la concertation
00:50:21qu'est le CESE, soit présidée depuis plusieurs années
00:50:23par un président dont on connaît
00:50:26l'engagement pour l'économie sociale.
00:50:28Dans la déclaration du bureau du CESE
00:50:30sur la transition écologique adaptée
00:50:32en fin février 2024,
00:50:34vous proposez la mise en place
00:50:36d'une transition écologique juste
00:50:39qui tienne compte de la répartition
00:50:41des richesses dans notre société.
00:50:43Nous vous rejoignons complètement sur ce sujet.
00:50:45Vous préconisez ainsi un partage équitable
00:50:47des efforts face aux enjeux
00:50:50de la transition écologique.
00:50:52Cela signifie que, clairement,
00:50:54ceux qui polluent le plus doivent fournir
00:50:56des efforts proportionnés à la pollution
00:50:58qu'ils émettent, etc.
00:51:00Nous devons changer nos modes de fonctionnement
00:51:03pour relever le défi de la transition écologique.
00:51:05Toutefois, ces changements ne pourront réussir
00:51:07que s'ils sont réellement équitables
00:51:09et tiennent compte des difficultés sociales
00:51:11de certains de nos concitoyens.
00:51:14Pour cela, il est fondamental
00:51:16de prévoir pour chaque dispositif
00:51:18des mesures d'accompagnement social.
00:51:20L'exemple de la mise en place
00:51:22des ZFE, d'ailleurs,
00:51:25est évocateur sur ce point.
00:51:27L'interdiction de circulation
00:51:29des véhicules les plus anciens et polluants
00:51:31n'était envisageable qu'avec la mise en place
00:51:33conséquente d'aides, notamment pour acquérir
00:51:35ou pour douer des véhicules moins polluants
00:51:38et aussi d'un fort développement
00:51:40des mobilités collectives.
00:51:42Nous sommes allés pas tout à fait
00:51:44dans le bon sens sur ce thème.
00:51:46Le CESE a émis de nombreux avis
00:51:49sur la question environnementale
00:51:51et je ne peux que nous inviter
00:51:53à en prendre connaissance.
00:51:55C'est ce que j'ai exprimé
00:51:57dans votre dernière déclaration
00:51:59qui appelle à associer à la transition écologique
00:52:02une vision positive de l'avenir.
00:52:04Je vous remercie.
00:52:06Merci. Enfin, pour le groupe écologiste NUPES,
00:52:08la parole est à Lisa Bédouko.
00:52:10Merci, monsieur le président.
00:52:13Alors, monsieur le président Thierry Baudet,
00:52:15monsieur le président de la Commission environnement,
00:52:17chers collègues, avant tout,
00:52:19j'aimerais vous saluer pour la qualité de la vie
00:52:21que vous avez rendue sur le sujet
00:52:23de l'adaptation au changement climatique.
00:52:26Il me semble très complet, mais très en opposition
00:52:28à ce que propose pour l'heure le gouvernement,
00:52:30le Sénat et la majorité de cette assemblée.
00:52:32On y retrouve de nombreuses recommandations
00:52:34portées par la gauche et les écologistes.
00:52:37Et vous en avez évoqué un certain nombre
00:52:39dans votre propos liminaire, d'ailleurs.
00:52:41Vous proposez d'abord de planifier
00:52:43l'adaptation au changement climatique
00:52:45en assurant que le plan national d'adaptation
00:52:48au changement climatique, le PNAC,
00:52:50soit intégré à la prochaine loi de programmation énergie-climat.
00:52:52On ne l'attend plus, puisque le ministre a annoncé
00:52:54qu'il n'y en aurait pas.
00:52:56Et quand les écologistes ont voulu en proposer une
00:52:58dans leur journée d'initiative parlementaire,
00:53:00la majorité, la droite et l'extrême droite ont voté contre.
00:53:02Vous recommandez que les études d'impact des lois
00:53:05comprennent un volet d'adaptation au changement climatique
00:53:07actualisé à l'issue des débats parlementaires
00:53:09et avant le vote de la loi.
00:53:11Bref, que l'on ne puisse pas dire qu'on ne savait pas.
00:53:13Je peux vous assurer que malheureusement,
00:53:16on n'en est pas là, parce que même quand il y a
00:53:18des études d'impact, des avis du Conseil d'Etat
00:53:20ou de la défenseur des droits, le gouvernement s'assoit dessus.
00:53:22On a vu le cas la semaine dernière
00:53:24avec un article affaiblissant le droit de recours
00:53:27des citoyens, par exemple.
00:53:29Voir même, le gouvernement dépose des amendements
00:53:31pour contourner ces études d'impact, comme lorsque le ministre
00:53:33a fait voter la possibilité de détruire
00:53:35des espèces protégées sans sanction.
00:53:38Vous alertez sur les risques de maladaptation,
00:53:40de ce qui, sous couvert d'adaptation,
00:53:42nous entraîne encore plus vite dans le mur.
00:53:44Vous avez plusieurs exemples.
00:53:46Installer des climatiseurs au lieu d'isoler
00:53:48ou construire des mégabassines
00:53:51plutôt que de soutenir les solutions basées sur la nature.
00:53:53Là encore, je salue le fait
00:53:55que la société civile que vous représentez
00:53:57soit plus lucide sur le sujet que le Parlement.
00:53:59Bref, un florilège d'excellentes propositions
00:54:02que les écologistes défendent ici.
00:54:04Mais pouvez-vous m'indiquer à quel point
00:54:06le gouvernement s'est saisi de vos propositions
00:54:08et si un travail partenarial est engagé
00:54:10au-delà de l'annonce d'un nouveau PNAC ?
00:54:15Merci aux orateurs
00:54:17des différents groupes politiques
00:54:19pour leur intervention.
00:54:21Messieurs les présidents, je vous laisse le soin
00:54:23de répondre en sachant que nous avons
00:54:255, 6 questions à venir.
00:54:28D'abord,
00:54:30mesdames et messieurs les députés,
00:54:32je vous remercie
00:54:34de vos interventions
00:54:36à travers vos interventions
00:54:39de l'intérêt que vous portez
00:54:41pour les travaux
00:54:43que nous avons réalisés.
00:54:45Je vous en remercie parce que finalement
00:54:47notre seule ambition
00:54:49à travers nos travaux
00:54:52et à vie, c'est d'être utile.
00:54:54Et naturellement,
00:54:56on se pose en permanence
00:54:58la question de savoir comment
00:55:00nous pouvons être utiles. J'ai envie de dire
00:55:03comment nous pouvons vous être utiles.
00:55:05Comme ça a été
00:55:07indiqué, je pense
00:55:09que nous pouvons
00:55:11vous être utiles
00:55:13en vous transmettant
00:55:16les avis de la société
00:55:18civile organisée. Parce que moi, j'aime
00:55:20définir le CESE
00:55:22comme l'assemblée de la société agissante.
00:55:24L'agriculteur, le chef d'entreprise,
00:55:27le syndicaliste,
00:55:29j'allais dire,
00:55:31partagent leur temps
00:55:33entre le conseil
00:55:35et leur exploitation,
00:55:38leur entreprise.
00:55:40Et d'une certaine manière, notre expertise,
00:55:42c'est l'expertise d'usage,
00:55:45le savoir d'expérience.
00:55:47Et les personnes représentées
00:55:49au CESE sont à la fois,
00:55:51j'allais dire,
00:55:53souvent des acteurs
00:55:56essentiels de la mise en œuvre des politiques publiques.
00:55:58Et donc, je pense
00:56:00que cette expérience
00:56:02concrète,
00:56:04la question
00:56:07des possibles
00:56:09est au cœur
00:56:11de nos avis et on espère
00:56:13que ça peut vous être utile.
00:56:15J'ajoute que
00:56:18vous avez fait référence, M. le Président,
00:56:20à la Convention citoyenne
00:56:22sur le climat. J'ajoute que depuis
00:56:242021, on multiplie
00:56:26les dispositifs qui associent
00:56:29des citoyens à nos travaux,
00:56:31que ce soit à travers des plateformes
00:56:33numériques, des tirages
00:56:35au sort de citoyens qui participent
00:56:37escalité aux travaux de nos
00:56:39commissions ou à des panels
00:56:42citoyens et des journées délibératives.
00:56:44Ça, c'est le deuxième point
00:56:46que je voulais évoquer. Alors après,
00:56:48il faut que je vous dise quelques mots de notre méthode.
00:56:50Ce qu'on essaie
00:56:53de faire, on assume le fait
00:56:55qu'au début d'une discussion,
00:56:57le chef d'entreprise et le syndicaliste,
00:56:59l'agriculteur et l'environnementaliste
00:57:01peuvent avoir des points de vue très différents
00:57:04sur les sujets qui nous réunissent.
00:57:06Et ce que nous essayons de faire,
00:57:09nous essayons d'aller le plus loin possible
00:57:11dans la recherche de compromis,
00:57:13dans la recherche de ce que nous appelons
00:57:15des voies
00:57:18de passage.
00:57:20Nous essayons de mettre beaucoup
00:57:22de nuances dans nos travaux,
00:57:24mais naturellement, à certains
00:57:26moments, nous ne parvenons pas
00:57:29complètement à converger
00:57:31et des dysinsus
00:57:33s'expriment. Moi, je suis content,
00:57:35à travers certaines interventions,
00:57:37que des dysinsus
00:57:39d'un certain nombre de composantes
00:57:42du CESE ont été
00:57:44identifiées et repérées,
00:57:46parce que j'aime,
00:57:48pour reprendre l'expression d'un de mes prédécesseurs,
00:57:50j'aime à définir le CESE
00:57:53comme l'assemblée du premier mot.
00:57:55Ça signifie quoi, l'assemblée du premier mot ?
00:57:57Ça signifie que nous n'avons pas le dernier mot
00:57:59et que le dernier mot, il vous appartient.
00:58:01La conviction
00:58:04que nous avons, c'est que dans le monde
00:58:06complexe qui est le nôtre, la qualité
00:58:08du dernier mot dépend beaucoup de la qualité
00:58:10des premiers mots et que, probablement,
00:58:12les sujets ne peuvent pas être uniquement
00:58:14délibérés aujourd'hui dans les murs
00:58:17du Parlement et que nous pouvons contribuer
00:58:19à vous apporter
00:58:21des éléments. Vous apporter des éléments,
00:58:23c'est vous apporter les éléments qui font
00:58:25consensus, mais c'est mettre aussi
00:58:28en évidence
00:58:30les éléments de dysinsus pour que vous
00:58:32puissiez, j'allais dire, de manière
00:58:34éclairée, prendre les décisions
00:58:36qui vous appartiennent.
00:58:38De ce point de vue-là, nous pensons
00:58:41vraiment que
00:58:43le CESE
00:58:45peut vous accompagner
00:58:47dans la responsabilité importante
00:58:49qui est la vôtre, dans la responsabilité de la décision.
00:58:52Et je reprends à mon compte ce que disait
00:58:54Sylvain Boucherand, j'en profite,
00:58:56M. le Président, pour faire passer un message.
00:58:58Nous sommes demandeurs
00:59:00de renforcer
00:59:03les collaborations avec
00:59:05votre Assemblée.
00:59:07Peut-être deux ou trois éléments sur le fond,
00:59:10maintenant, avant de laisser
00:59:12la parole à Sylvain.
00:59:14Nous
00:59:16considérons que les grandes
00:59:18transitions écologiques,
00:59:21économiques,
00:59:23sociales, ne peuvent pas
00:59:25être pensées séparément et qu'il faut
00:59:27les penser ensemble.
00:59:29Nous avons conscience
00:59:32au CESE que pour pouvoir
00:59:34financer la transition,
00:59:36il faut pouvoir continuer à créer
00:59:38des richesses.
00:59:40Et nous avons
00:59:43également
00:59:45conscience qu'il faut pouvoir,
00:59:47pour que la transition soit acceptée,
00:59:49être attentif,
00:59:51notamment à la situation
00:59:54de nos concitoyens qui sont les plus fragiles.
00:59:56Donc cette idée, naturellement,
00:59:58de penser les transitions
01:00:00ensemble et pas séparément,
01:00:02nous paraît un sujet
01:00:04très important.
01:00:07Deuxième point, peut-être,
01:00:09que je peux évoquer,
01:00:11sur la question
01:00:13de l'ancrage
01:00:15local.
01:00:18Je l'ai dit,
01:00:20les membres du CESE
01:00:22ont une vie à côté du CESE
01:00:24dans leur territoire,
01:00:26mais ceci étant, nous avons
01:00:29ces dernières années renforcé
01:00:31nos liens avec les CÉSER,
01:00:33les conseils économiques et sociaux régionaux,
01:00:36et avec les comités de développement.
01:00:38C'est très important pour nous.
01:00:40Chaque fois
01:00:42que nous engageons des travaux,
01:00:44nous sollicitons
01:00:47l'expertise, les expériences
01:00:49des comités de développement
01:00:51et des CÉSER.
01:00:53C'est un point sur lequel
01:00:55je voulais insister parce qu'il me paraît
01:00:57important.
01:01:00Peut-être, Sylvain, je peux te laisser
01:01:02prolonger.
01:01:04Merci, M. le Président.
01:01:06Quelques points complémentaires
01:01:08sur des questions
01:01:11un peu spécifiques.
01:01:13Est-ce qu'on a suffisamment anticipé
01:01:15la question des compétences du futur ?
01:01:17On pense que non, et ça fait l'objet
01:01:19d'un avis qu'on a adopté il y a 15 jours
01:01:22et que l'on pourra vous transmettre,
01:01:24bien sûr, sur cette nécessité
01:01:27d'écliner sur cette question des compétences,
01:01:29des métiers, des entreprises, des filières.
01:01:31Et on pense qu'il va falloir traiter
01:01:33ce chantier qui est absolument massif
01:01:36et de le traiter très vite.
01:01:38Si on veut réussir nos objectifs de planification écologique
01:01:40qui sont, je le rappelle, à 2030,
01:01:42si on veut avoir des moyens de production énergétique,
01:01:44si on veut avoir adapté les bâtiments,
01:01:47si on veut avoir transformé les pratiques agricoles,
01:01:49si on veut avoir traité tous ces sujets-là,
01:01:51en moins de 5 ans, il faut qu'on ait les bonnes compétences,
01:01:53les bonnes personnes, au bon endroit,
01:01:55pour pouvoir réussir.
01:01:57C'est un avis qu'on a adopté il y a 15 jours
01:02:00et qui alerte les pouvoirs publics sur ce point-là
01:02:02avec son nombre de propositions
01:02:04qu'on pourra, avec plaisir, revenir vous présenter.
01:02:06Sur la question de l'intelligence artificielle,
01:02:08on a un travail en cours sur le lien
01:02:11entre l'intelligence artificielle et l'environnement,
01:02:13avec cette double approche de se poser la question
01:02:15en quoi est-ce que l'intelligence artificielle
01:02:17peut nous aider à résoudre un certain nombre de défis
01:02:19environnementaux et, en même temps,
01:02:22comment est-ce qu'on peut maîtriser
01:02:24les technologies de l'intelligence artificielle.
01:02:26Donc c'est un travail qui devrait aboutir vers la rentrée.
01:02:29Et donc on serait très heureux de vous recevoir
01:02:31pour notre plénière d'adoption de ce travail.
01:02:36Sur la question de l'économie, est-ce qu'elle s'oppose
01:02:39à l'environnement ? Nous, on pense que non.
01:02:41Le président Baudet l'évoquait à l'instant.
01:02:43Au contraire, on pense qu'on a un travail en cours
01:02:45sous la forme d'une analyse de controverses.
01:02:47On se pose la question de la croissance et de la décroissance.
01:02:50Et c'est de se dire, finalement, qu'est-ce qu'il y a derrière ?
01:02:53Quelles sont les questions qui se posent ?
01:02:55Et en quoi est-ce qu'on peut avoir des enseignements
01:02:57par rapport aux choix que l'on peut faire
01:02:59dans les politiques publiques, aux choix que l'on peut faire
01:03:01au niveau économique ? Et comment est-ce que les acteurs,
01:03:04les entreprises en particulier, peuvent essayer d'imaginer
01:03:06un futur où elles ont une vraie résilience
01:03:09dans leur modèle économique, par exemple ?
01:03:11Et on pense typiquement que la question de la sobriété
01:03:13c'est potentiellement un outil de puissance pour la France.
01:03:16Puisque si on est sobres dans nos consommations de ressources,
01:03:18on est moins dépendants des importations
01:03:20que l'on peut avoir d'autres pays.
01:03:22Et donc ça peut devenir aussi un outil de puissance
01:03:24très important par rapport à notre positionnement international.
01:03:26Donc ça, c'est des travaux qu'on a en cours
01:03:29et on sera aussi très heureux de venir les partager avec vous.
01:03:31Sous les questions de mobilité, on a fait beaucoup
01:03:33de travaux et d'avis sur la nécessité
01:03:35d'avoir des mobilités douces, durables et responsables.
01:03:37Et donc on est tout à fait alignés
01:03:40avec ce qui a pu être dit sur le sujet.
01:03:42Concernant la question de la maladaptation,
01:03:46ça nous semble important qu'il y ait ce débat.
01:03:48C'est le sens de la proposition que l'on fait
01:03:50pour essayer de bien comprendre ce qu'il y a dedans.
01:03:52L'argent public est rare et donc on ne peut pas se permettre
01:03:55d'investir ou de soutenir des projets
01:03:57dont on se rendra compte assez vite
01:03:59que finalement ce n'étaient pas forcément les bons projets.
01:04:01Donc à budget constant ou à budget contraint,
01:04:03comment est-ce qu'on fait les meilleurs choix
01:04:06par rapport à ces objectifs de planification écologique ?
01:04:08C'est ça le sens de notre proposition
01:04:10et sur lequel on pourra aussi tout à fait travailler.
01:04:12C'est ce qu'on appelle les solutions sans regrets.
01:04:14Évidemment, on est devant une situation d'incertitude.
01:04:16Mais quand on est dirigeant politique, dirigeant économique,
01:04:19on est en permanence devant des situations d'incertitude.
01:04:21Donc comment je prends les meilleures décisions
01:04:23par rapport à ce qui est quand même pressenti
01:04:25ou les faisceaux d'indices que l'on peut avoir
01:04:27et qui sont rappelés régulièrement par la communauté scientifique ?
01:04:30Et puis peut-être un dernier point,
01:04:32deux derniers petits points pour terminer.
01:04:34La question du partage des efforts,
01:04:36elle est essentielle dans nos travaux.
01:04:38En fait, on s'en est rendu compte
01:04:41typiquement dans l'avis qu'on a fait
01:04:43sur la question de la sobriété dans les politiques publiques
01:04:45où on a fait des ateliers de participation citoyenne,
01:04:47une consultation citoyenne pour alimenter nos travaux.
01:04:49On s'est rendu compte que, en fait,
01:04:51tout le monde, en tout cas,
01:04:54une grande partie des citoyens et des citoyennes
01:04:56sont prêts à faire des efforts sous réserve
01:04:58que ces efforts sont considérés comme justes.
01:05:00C'est-à-dire que tout le monde doit faire des efforts
01:05:02à la hauteur, finalement, de sa capacité à en faire.
01:05:05Et ça, c'est un point qui est vraiment essentiel
01:05:07et qui est ressorti dans l'avis
01:05:09sur cette question de la répartition des efforts
01:05:11pour que ce soit...
01:05:13C'est une condition tout à fait nécessaire
01:05:15pour que cette transition soit acceptable.
01:05:18Et c'est pour ça qu'on appelait à avoir
01:05:20typiquement un débat national sur cette question
01:05:22de la répartition des efforts, qu'on puisse en parler
01:05:24sur qu'est-ce que l'on veut mettre derrière,
01:05:26comment on répartit les efforts.
01:05:29Et donc la proposition qu'on a faite dans cet avis
01:05:31de novembre dernier est centrée là-dessus
01:05:33et qu'on organise un débat national.
01:05:35On peut le faire ensemble avec plaisir.
01:05:37Et le dernier point sur l'impact de nos travaux
01:05:40et le lien avec le gouvernement, en particulier,
01:05:42c'est qu'on a reçu il y a quelques semaines
01:05:44le retour du SGG, secrétaire général au gouvernement,
01:05:46qui reprend point par point chacune de nos propositions
01:05:48en évoquant celles sur lesquelles ils travaillent déjà,
01:05:50celles sur lesquelles qui les intéressent
01:05:53et ils vont travailler,
01:05:55et puis celles sur lesquelles, évidemment,
01:05:57ils ont peut-être une vision différente
01:05:59que ce que l'on a pu faire.
01:06:01Donc on essaye aussi de renforcer nos liens
01:06:04avec le gouvernement. Et encore une fois,
01:06:06ces dernières années, on a plutôt été en bonne collaboration
01:06:08d'intérêt avec le gouvernement.
01:06:10Et évidemment, toutes nos propositions seront entendues.
01:06:15Merci beaucoup pour ces éléments de réponse
01:06:18apportés à nos orateurs de groupe.
01:06:20Nous en donnons aux questions d'une minute.
01:06:23La parole est à Delphine Lingeman.
01:06:25Merci, monsieur le président.
01:06:27Alors, messieurs les présidents également,
01:06:30vous avez cité plusieurs commissions,
01:06:32notamment la commission Climat, Inégalité, Hommes-Femmes,
01:06:37je n'en citais que 2, qui a émis, j'ai vu, 25 avis,
01:06:40la commission Travail et changement climatique,
01:06:43elle aussi a émis 17 avis.
01:06:46Alors je m'interroge sur ces avis multiples que j'ai lus,
01:06:49que je partage plus ou moins.
01:06:51Comment évaluez-vous la prise en compte
01:06:54de la dimension financière de ces avis ?
01:06:56Comment également évaluez-vous
01:06:58la faisabilité de leur mise en oeuvre ?
01:07:01Comment prenez-vous également en compte
01:07:04la notion d'acceptabilité sociale ?
01:07:08Et enfin, j'aimerais que vous qualifiez un petit peu plus
01:07:11précisément ce que vous entendez par transition juste.
01:07:13Je vous remercie.
01:07:16Merci. La parole est à monsieur le député Mathieu Marcueau.
01:07:20Merci, monsieur le président, messieurs les présidents.
01:07:23Le changement climatique a des impacts majeurs,
01:07:25non seulement sur notre environnement,
01:07:26mais également sur la santé des Français.
01:07:28Dans la région Nord-Pas-de-Calais,
01:07:30nous observons déjà des phénomènes météorologiques extrêmes,
01:07:34une qualité de l'air souvent préoccupante
01:07:36ainsi qu'une augmentation des maladies respiratoires
01:07:38et cardiovasculaires associées à ces facteurs.
01:07:40Ces problèmes affectent particulièrement
01:07:42les populations les plus vulnérables,
01:07:45comme les enfants, les personnes âgées
01:07:47et celles souffrant de conditions préexistantes.
01:07:49Face à ces enjeux, pourriez-vous détailler
01:07:51les principaux axes des actions du CESE
01:07:53pour guider vers les actions destinées
01:07:56à atténuer les effets du changement climatique
01:07:58tout en améliorant la santé des habitants de notre région,
01:08:00en sachant maintenant que la moitié
01:08:02des décès liés à l'ozone
01:08:04est provoquée par la pollution d'autres pays,
01:08:06que selon la dernière étude du GIEC,
01:08:09le réchauffement climatique
01:08:11est le plus rapide que jamais ?
01:08:13Comment pouvez-vous mobiliser les acteurs locaux,
01:08:15les entreprises, les collectivités et les associations
01:08:17pour mettre en place des initiatives efficaces
01:08:20destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre,
01:08:22améliorant la qualité de l'air
01:08:24sans recourir à une écologie punitive,
01:08:26mais en valorisant les comportements
01:08:28et les solutions innovantes ?
01:08:31Merci. La parole est à Vincent Décoeur.
01:08:33Messieurs les présidents, le CESE
01:08:35saisi par le gouvernement dans le cadre du plan eau
01:08:37a émis un avis
01:08:39que je qualifierais de réservé sur la tarification progressive
01:08:43au motif notamment
01:08:45qu'elle pourrait s'avérer complexe et coûteuse
01:08:47pour les collectivités
01:08:49et qu'elle se heurterait à la difficulté
01:08:51de mesurer avec précision le volume d'eau consommée
01:08:54en particulier dans l'habitat collectif.
01:08:56Dans le rapport de notre mission
01:08:58sur l'adaptation de la politique de l'eau
01:09:00au changement climatique
01:09:02dont mon collègue Yannick Horry et moi-même étions rapporteurs,
01:09:04nous avons préconisé d'encourager
01:09:07la mise en place de cette tarification progressive
01:09:09en insistant sur la nécessité de doter tous les logements
01:09:11de compteurs individuels
01:09:13considérant que c'est un des outils pour aller
01:09:15vers une plus grande sobriété.
01:09:18Ne pensez-vous pas que les réserves que vous avez émises
01:09:20méritent d'être dépassées au regard de l'enjeu
01:09:22qu'est l'adaptation
01:09:24à une diminution programmée de la ressource en eau ?
01:09:26Une autre petite question.
01:09:29Le chronomètre ne me donne pas beaucoup d'indications.
01:09:32Ne vous inquiétez pas.
01:09:34Tout à l'heure, M. Vizier a dit que vous étiez le meilleur.
01:09:36Donc j'avais besoin de plus de temps
01:09:38pour me faire comprendre.
01:09:4010 secondes pour terminer.
01:09:43Autre question très sérieuse.
01:09:45S'agissant de la notion de maladaptation
01:09:47que vous avez évoquée,
01:09:49ne pensez-vous pas que la définition de cette notion
01:09:51puisse être sujette à interprétation
01:09:54et puisse in fine se révéler être un frein
01:09:56aux initiatives visant à atténuer
01:09:58les effets du changement climatique ?
01:10:01Merci.
01:10:03La parole est à Jean-Pierre Vizier.
01:10:05Merci, M. le Président et Messieurs les Présidents.
01:10:07Les régions et les communes de montagne
01:10:09sont confrontées au grand défi
01:10:12d'assurer l'approvisionnement en eau
01:10:14tant pour la nature
01:10:16que pour les personnes et les activités économiques.
01:10:18La question du partage de l'eau
01:10:20est déterminante, notamment pour l'agriculture
01:10:23qui est l'un des secteurs les plus exposés
01:10:25aux modifications hydrologiques.
01:10:27Pour stocker de l'eau, la réalisation
01:10:29d'un projet de retenue collinéaire
01:10:31dont le remplissage se fait uniquement
01:10:34en période de pluie et par ruissellement des eaux
01:10:36et je tiens à le dire, est nécessaire.
01:10:38Ces installations sont indispensables
01:10:40pour sécuriser les productions fourragères
01:10:42d'une exploitation d'élevage
01:10:45ou pour préserver les activités
01:10:47de production légumière.
01:10:49Aussi, êtes-vous favorable au projet
01:10:51de retenue collinéaire et le cas échéant
01:10:53à quelles conditions ?
01:10:56Je vous remercie.
01:10:58La parole est à Jean-Luc Végit.
01:11:00Merci, M. le Président.
01:11:02Une question relativement simple
01:11:04sur un sujet qui n'a pas été évoqué
01:11:06et qui est plus général, par rapport au travail
01:11:09du CESE et la qualité des travaux que vous rendez,
01:11:11je voulais savoir comment vous intégrez
01:11:13toutes les relations avec le monde de la recherche
01:11:15et notamment pour approfondir un certain nombre
01:11:17d'études que vous pouvez faire, si vous pouvez nous expliquer.
01:11:20Pourquoi je vous dis ceci ?
01:11:22Parce que je m'aperçois parfois que dans les échanges
01:11:24que nous avons dans cette commission,
01:11:26il y a des collègues qui nous parlent d'ozone
01:11:28avec des sous-entendus, simplement savoir,
01:11:30chers collègues, que l'ozone, c'est un polluant secondaire
01:11:33et donc c'est bien normal qu'une partie vienne d'ailleurs
01:11:35parce que c'est un résultat de transformation chimique
01:11:37et donc ce n'est pas un polluant primaire.
01:11:39Du coup, ce qui est punitif, ce n'est pas les problématiques
01:11:41d'écologie, c'est les problématiques que les polluants
01:11:44posent sur la santé. Donc on voit bien
01:11:46qu'on manque un petit peu de réflexion scientifique
01:11:48dans un certain sujet. Encore une fois,
01:11:50on le voit assez souvent ici. Je voudrais savoir
01:11:52comment vous travaillez au CESE sur ces questions
01:11:54et comment vous intégrez la question de la recherche
01:11:57qui me paraît prioritaire et même fondamentale.
01:11:59Merci.
01:12:01La parole est au député Nicolas Rey.
01:12:03Merci, M. le Président.
01:12:05Messieurs les présidents, dans votre avis,
01:12:08vous avez abordé la question majeure
01:12:10de l'avenir du modèle assurantiel.
01:12:12En effet, nous faisons face à une très forte hausse
01:12:14des dégâts liés au changement climatique
01:12:16et aujourd'hui, on voit que le secteur de l'assurance
01:12:19voudrait se désengager de ces risques
01:12:21qu'il ne considère plus comme assurables.
01:12:23Dans mon département de l'Allier,
01:12:26des orages de grêle se sont multipliés ces dernières années
01:12:28et ont occasionné des dégâts de plus en plus conséquents.
01:12:30Résultat, les dernières années
01:12:32ont vu exploser le tarif des assurances.
01:12:34Dans ma propre commune,
01:12:37le coût des assurances a été multiplié par 3
01:12:39et certaines communes n'arrivent plus à s'assurer.
01:12:41Dans ce contexte, quel financement faudrait-il,
01:12:43selon vous, mobiliser ?
01:12:45Vous proposez d'élargir le fonds Barnier.
01:12:48L'augmentation de la surprime catastrophe naturelle
01:12:50qui a fortement augmenté,
01:12:52qui va fortement augmenter en 2025.
01:12:54Est-elle une réponse, selon vous, adaptée
01:12:56pour couvrir la prise en charge
01:12:58des dégâts liés au changement climatique ?
01:13:01Merci.
01:13:03La parole est à madame la députée Virginie Duby-Miller,
01:13:05à qui on souhaite la bienvenue dans notre commission.
01:13:07Merci.
01:13:09Merci, monsieur le président.
01:13:12Messieurs les présidents, le CESE s'est exprimé
01:13:14en faveur d'un encadrement plus strict
01:13:16des prises de parole et opinions exprimées
01:13:18sur la question climatique dans les médias
01:13:20et sur les réseaux sociaux,
01:13:23allant même jusqu'à suggérer la création
01:13:25d'un délit de déni climatique.
01:13:27Vous regrettez régulièrement le manque
01:13:29de couverture médiatique de ces sujets.
01:13:31Celle-ci est-elle réellement insuffisante
01:13:34alors que le thème a envahi les rédactions ?
01:13:36Une surexposition peut même au contraire
01:13:38accentuer l'éco-anxiété, trouble contemporain
01:13:40qui touche de plus en plus de jeunes.
01:13:42Le discours ambiant n'est-il déjà pas très pro-climat
01:13:45et les paroles alternatives
01:13:47d'emblée disqualifiées voire privées d'antenne
01:13:49notamment sur le service public ?
01:13:51A partir de quand décide-t-on qu'un discours
01:13:53est climato-sceptique, notamment lorsqu'il se contente
01:13:55d'étayer l'une des positions alternatives
01:13:58du rapport du GIEC ?
01:14:00Préférez-vous réguler ces discours
01:14:02par la déontologie des journalistes eux-mêmes,
01:14:04une régulation de l'ARCOM
01:14:06ou une loi sur les infox ou fake news ?
01:14:09La mise en place d'une police de la pensée climatique
01:14:11ne risque-t-elle pas de favoriser
01:14:13une certaine forme d'écologie plutôt de gauche
01:14:15aux dépens d'autres visions tout aussi acceptables ?
01:14:17Finalement, le débat d'idées ne devrait-il pas primer
01:14:19quitte à réfuter par l'argumentation ?
01:14:22Je vous remercie.
01:14:24– Merci pour votre question.
01:14:26En renvoyant aussi, alors ça ne va pas forcément
01:14:28dans votre sens, mais l'excellent travail
01:14:30qui est mené par Stéphane Delautrette
01:14:33sur le sujet, puisqu'il a monté
01:14:35un groupe de travail transpartisan
01:14:37pour que justement nous puissions arriver
01:14:39à traiter convenablement de ce sujet
01:14:41à travers notamment une proposition de loi.
01:14:43La parole est à Gérard Leseul.
01:14:46– Merci Président.
01:14:48Messieurs les Présidents,
01:14:50dans votre recommandation,
01:14:52dans votre préconisation numéro 7
01:14:54de votre avis de novembre, vous recommandez
01:14:57que des études d'impact des lois comprennent
01:14:59un volet d'adaptation au changement climatique.
01:15:01Alors nous ne pouvons que souscrire
01:15:03à cette recommandation et regrettons d'ailleurs
01:15:05que certains textes poussés par le gouvernement
01:15:08en proposition de loi plutôt qu'en projet de loi
01:15:10n'ont pas été acceptés.
01:15:13Par ailleurs, mon groupe a mené depuis plusieurs années
01:15:15un travail sur l'écocide et son inscription
01:15:17dans la loi Climat Résilience sous forme de délit
01:15:19en a abaissé fortement la portée.
01:15:22Et nous ne pouvons d'ailleurs que nous féliciter
01:15:24que l'Union européenne soit récemment
01:15:26allée bien plus loin que la France
01:15:28dans sa définition.
01:15:30Nous aurons donc à revenir dans un cadre
01:15:33de transposition sur ce sujet
01:15:35et nous aurons besoin sans doute de vos travaux.
01:15:37Prévoyez-vous de travailler sur ce point.
01:15:39Et puis nous souhaiterions
01:15:41recueillir votre avis sur la création
01:15:43d'un défenseur de l'environnement
01:15:46qui, à l'instar du défenseur des droits,
01:15:48permettrait de s'assurer de l'effectivité
01:15:50de l'application des normes, de préserver l'environnement.
01:15:52Nous l'avions proposé il y a plus d'un an.
01:15:54Malheureusement, nous n'avons pas pu discuter
01:15:57de cette proposition. Je vous remercie.
01:15:59Merci. La parole est à Chantal Jourdan.
01:16:01Merci, M. le Président.
01:16:03Et merci, M. les Présidents, pour votre présence.
01:16:05Dans une société qui présente
01:16:08nombreuses crispations et clivages,
01:16:11vous énoncez dans le dernier rapport du CESE
01:16:13que le CESE doit inventer
01:16:15un continuum démocratique
01:16:17pour être au plus près des citoyens.
01:16:19Alors, j'ai envie de vous demander
01:16:22quel processus identifiez-vous
01:16:24pour améliorer le débat démocratique,
01:16:26particulièrement sur les questions environnementales
01:16:28dont on parle aujourd'hui,
01:16:30et puis aussi pour aller au-delà
01:16:33des dissensus que vous avez relevés.
01:16:35Et par ailleurs, je voudrais savoir
01:16:37comment les membres du CESE,
01:16:39ils abordent aussi cette question
01:16:41et quel travail ils font en amont du CESE
01:16:43par rapport à cette question. Je vous remercie.
01:16:46Merci. La parole est à Nicolas Thierry.
01:16:48Merci, M. le Président.
01:16:50Et merci, messieurs,
01:16:52pour vos éclairages respectifs.
01:16:54Nous avons auditionné hier, ici même,
01:16:57la ministre Agnès Pannier-Runacher
01:16:59au sujet des politiques de réduction des pesticides.
01:17:01Et les débats sont beaucoup revenus
01:17:03sur le nouvel indicateur HRI
01:17:05choisi par le gouvernement
01:17:07qui suscite, vous le savez, de vives critiques.
01:17:10En effet, de nombreux experts craignent
01:17:12des manipulations statistiques, un manque de transparence
01:17:14et une baisse des pesticides.
01:17:16On ne trompe l'oeil. Alors, tout simplement,
01:17:18avez-vous travaillé sur ce sujet ?
01:17:21Et si tel est le cas, pouvez-vous nous faire part
01:17:23de vos analyses ? Merci.
01:17:25Merci. Enfin, la parole est à Danielle Brulbois.
01:17:27Merci, M. le Président.
01:17:29Vous l'avez dit, votre rôle est essentiel
01:17:32pour que les plans et autres orientations
01:17:34se traduisent concrètement et soient acceptables
01:17:36dans votre terrain. Les Césars sont la déclinaison
01:17:38de proximité du CESE.
01:17:40Or, les Césars travaillent beaucoup
01:17:42avec les régions, ce qui se conçoit,
01:17:45puisque les régions ont la compétence économique.
01:17:47Mais il y a une autre compétence qui est le social.
01:17:49Et comment pourrions-nous développer
01:17:51plus de travail avec les départements, par exemple,
01:17:55pour être encore plus en proximité ?
01:18:02Cher collègue, est-ce qu'il y a d'autres questions ?
01:18:05Pas d'autres questions.
01:18:07Eh bien, je vous laisse le soin de répondre
01:18:09à ces 11 questions,
01:18:12qui doivent aussi peut-être nous interpeller
01:18:15sur notre volonté de toujours mieux travailler ensemble,
01:18:17puisque je tiens quand même à le dire,
01:18:19saluer la pertinence des questions
01:18:21qui sont posées
01:18:23et qui sont en parfaite écho
01:18:26à l'ensemble de vos travaux.
01:18:30Du coup, je commence.
01:18:32J'essaie d'embauder pour continuer
01:18:34et puis conclure.
01:18:36Alors, sur la question de la définition
01:18:38de la transition juste, c'est effectivement
01:18:41un des points que l'on soulève.
01:18:43On n'a pas, nous, souhaité,
01:18:45dans le cadre de nos travaux,
01:18:47en donner une définition précise.
01:18:49Par contre, on appelle à ce qu'il y ait justement
01:18:52un travail et un débat national sur cette question
01:18:54de comment est-ce qu'on répartit l'effort.
01:18:56Et ça, ça nous semble important à faire,
01:18:58et que ce soit très collectif, très participatif,
01:19:00organisé, et les citoyens, les citoyennes.
01:19:02Donc ça, on pense qu'il y a...
01:19:05Justement, cette question n'a jamais été vraiment abordée
01:19:07et définie, et nous, ça nous semble être le critère
01:19:09absolument essentiel et une condition sine qua non
01:19:11d'acceptabilité de la transition.
01:19:13Donc si ce sujet vous intéresse, en tout cas,
01:19:16voyons peut-être comment on peut faire émerger
01:19:18cette idée.
01:19:20Sur la question de la santé, alors,
01:19:22on a fait différents travaux sur ce sujet de la santé-environnement
01:19:24et on voit bien que les deux sujets sont quand même
01:19:27de plus en plus liés, donc on a fait des avis
01:19:29des experts qui le mettent en avant sur...
01:19:31de différents points de vue, et on se rend compte,
01:19:33encore une fois, que les problématiques de santé
01:19:35sont très souvent liées à des problématiques
01:19:37d'environnement, de dégradation, de pollution, etc.
01:19:40Et donc, il faut qu'on puisse avoir aussi
01:19:42un travail qui lie ces deux sujets.
01:19:44Sur la question de la maladaptation,
01:19:46effectivement, c'est un sujet
01:19:48qui a discussion, c'est pour ça qu'on le pose
01:19:51sur la table, et il faut qu'on puisse en discuter.
01:19:53Il faut qu'on puisse en donner une définition
01:19:55et se dire comment est-ce qu'on avance.
01:19:57Encore une fois, on ne peut pas faire tout et n'importe quoi
01:19:59en sachant qu'il va falloir qu'on priorise
01:20:01nos efforts et nos investissements
01:20:04sur les différents enjeux de planification
01:20:06et d'adaptation au changement climatique.
01:20:08Et donc, ça, c'est un point sur lequel on interpelle
01:20:10et on veut pouvoir travailler.
01:20:12Et d'ailleurs, la proposition qui a été faite
01:20:15sur la question de la santé,
01:20:17c'est qu'il faut qu'on puisse en donner une définition
01:20:19et se dire comment est-ce qu'on avance
01:20:21et la proposition qui a été faite
01:20:23sur les études de projet de loi, elle va aussi en ce sens
01:20:25pour qu'on se pose bien la question
01:20:28à chaque fois qu'on a un projet sur est-ce que c'est
01:20:30finalement la meilleure solution par rapport
01:20:32aux connaissances actuelles, encore une fois,
01:20:34prise de décision en situation d'incertitude.
01:20:36Sur la question des retenus collinaires,
01:20:39effectivement, on en a parlé
01:20:41dans notre avis sur l'eau.
01:20:43En fait,
01:20:45on pense que ce sujet,
01:20:47comme d'ailleurs beaucoup d'autres en environnement
01:20:49ou sur le sujet de transition écologique, ne sont pas binaires.
01:20:52Et souvent, on a tendance trop à dire
01:20:54est-ce qu'on est pour ou on est contre ?
01:20:56En fait, ce n'est pas l'approche sur laquelle
01:20:58on a abouti dans l'ensemble de nos travaux.
01:21:00Il y a des situations, il y a des conditions,
01:21:03il y a des localisations où c'est judicieux
01:21:05et il y en a où ce n'est pas judicieux.
01:21:07Et il faut qu'on arrive, et c'est le sens
01:21:09de la proposition qu'on a faite dans notre avis,
01:21:11de dire ayons ces débats à chaque fois
01:21:14de manière un petit peu spécifique et apaisée
01:21:16puisqu'on voit bien les tensions qu'il y a sur ces questions-là
01:21:18structurantes et même déstructurantes
01:21:20finalement des enjeux de transition écologique
01:21:22qui, on le pense, traversent l'ensemble
01:21:25de la société et qui est nécessaire.
01:21:27Sous les liens avec la recherche,
01:21:29on essaye au maximum de les intégrer.
01:21:31On fait souvent des auditions dans nos travaux
01:21:33avec des chercheurs.
01:21:36On fait beaucoup de propositions d'ailleurs aussi
01:21:38sur le renforcement des moyens de la recherche
01:21:40puisqu'il y a parfois des thématiques sur lesquelles
01:21:42on se rend compte qu'il y a assez peu de recherche
01:21:44et donc peu d'éléments sur lesquels pouvoir
01:21:46faire une prise de position.
01:21:49En tout cas, on est très en lien avec eux
01:21:51et on pense qu'ils ont un rôle à jouer aussi
01:21:53pour essayer de donner des scénarios,
01:21:55donner des idées, des perspectives
01:21:57pour qu'ensuite la société civile puisse
01:22:00faire des propositions
01:22:02qui leur conviennent.
01:22:04Sur la question des risques et des assurances,
01:22:06on avait fait un avis il y a deux ans maintenant
01:22:08sur cette question de la gestion des risques
01:22:11et le sujet des risques
01:22:13liés au changement climatique
01:22:15qui avait été abordé.
01:22:17On pourra vous faire part des différentes propositions.
01:22:19On voit bien que ça devient un sujet économique
01:22:21puisque quand on n'est plus assuré,
01:22:24ça peut poser un certain nombre de problèmes
01:22:26très importants et donc il faut qu'on se saisisse
01:22:28collectivement de ce thème-là.
01:22:35Sur le sujet écocide,
01:22:37défonction de l'environnement, etc.,
01:22:39on est en train de lancer dans le programme de travail
01:22:41pour septembre différentes thématiques
01:22:43qu'on a préidentifiées qui sont justement en lien
01:22:46avec cette question de la démocratie environnementale
01:22:48et donc c'est probablement des sujets
01:22:50sur lesquels on pourra travailler.
01:22:52On serait très heureux d'ailleurs de vous associer
01:22:54si vous le souhaitez à ces travaux.
01:23:00Concernant la question qui était posée
01:23:03sur les indicateurs liés au pesticide,
01:23:05on n'a pas fait une proposition, un travail très spécifique
01:23:07sur le HRI ou le NODU.
01:23:09Par contre, ce que l'on pense de manière générale
01:23:11sur cette question des indicateurs,
01:23:13c'est que sur chaque politique publique
01:23:16et en particulier les politiques publiques environnementales,
01:23:18il est absolument nécessaire de définir les bons indicateurs.
01:23:20C'est un peu facile à dire, mais on se rend compte
01:23:22que ce n'est quand même pas toujours fait,
01:23:24voire rarement fait et on a eu des évaluations
01:23:27de politiques publiques dont la conclusion était la suivante.
01:23:29Cette politique ne peut pas être évaluée
01:23:31puisqu'elle n'avait pas des objectifs clairement définis
01:23:33et pas d'indicateurs définis.
01:23:35Donc si on veut pouvoir progresser sur le chantier
01:23:38de la transition écologique, il est tout à fait fondamental
01:23:40et il y a beaucoup de prévisions qu'on a faites,
01:23:42en particulier sur la stratégie nationale pour la biodiversité,
01:23:44sur les questions de climat, d'adaptation, etc.
01:23:46On se dit qu'il faut qu'on puisse se donner
01:23:48des bons indicateurs de politique publique
01:23:51pour s'assurer que ce que l'on fait soit efficace, efficient
01:23:53et qu'on a réussi ce que l'on voulait faire.
01:23:55Et ça, ça nous semble tout à fait un incontournable aussi
01:23:57démocratique et sur lequel on est tout à fait
01:23:59à votre disposition pour y travailler
01:24:02puisqu'on espère que ça trouvera un écho,
01:24:04évidemment, dans vos travaux.
01:24:06Je te laisse poursuivre.
01:24:09Merci. Peut-être deux ou trois mots
01:24:11sur la question de la tarification progressive de l'eau.
01:24:13En fait, ce qu'on a voulu dire,
01:24:16c'est que la tarification progressive
01:24:18n'était pas une formule magique
01:24:20ou une solution magique.
01:24:22Pour des raisons que vous avez d'ailleurs évoquées,
01:24:24parce qu'à certains moments,
01:24:27dans des immeubles collectifs,
01:24:29mais aussi chez d'internes personnes,
01:24:31il y a eu des événements,
01:24:33il y a eu des événements,
01:24:35il y a eu des événements,
01:24:37où personne, tout le monde n'a pas
01:24:40de compteur individuel qui permet de le faire.
01:24:42Je vais illustrer, je vais prendre un exemple.
01:24:44Je me souviens qu'on avait évoqué
01:24:46par hypothèse une famille
01:24:48qui n'a pas les moyens
01:24:51de partir en vacances
01:24:53et d'une certaine manière,
01:24:55dont le seul luxe l'été,
01:24:57c'est par exemple de se doter
01:24:59d'une piscine gonflable
01:25:02pour que les enfants qui ne partent pas
01:25:04en vacances puissent un peu patauger, etc.
01:25:06Et on se disait, est-ce qu'on ne risque pas
01:25:09d'avoir un certain nombre d'effets
01:25:11auxquels on n'aurait pas spontanément pensé ?
01:25:13Donc on pense que la tarification
01:25:15progressive de l'eau
01:25:17est effectivement
01:25:20une piste à explorer,
01:25:22mais encore une fois que ce n'est pas une solution magique
01:25:24et on pense au contraire qu'elle peut être expérimentée
01:25:26et que probablement, enfin,
01:25:28ce n'est pas une piste du tout que nous avons écartée.
01:25:31On a simplement voulu dire que ce n'était pas une solution magique.
01:25:33Je redis un mot après toi.
01:25:35Sur la question
01:25:37des assurances.
01:25:39Vous savez, la question de l'assurance,
01:25:41elle est liée à l'aléa.
01:25:44Dès lors qu'il n'y a plus
01:25:46d'aléa, mais qu'on passe
01:25:48de l'aléa à l'idée d'un risque certain,
01:25:50on n'est plus dans les mécanismes
01:25:52d'assurance.
01:25:55On est dans des mécanismes
01:25:57qui font appel
01:25:59à une forme de solidarité nationale.
01:26:01Donc c'est aussi
01:26:03la raison pour laquelle
01:26:06on a beaucoup insisté sur les dimensions
01:26:08prévention. Encore une fois,
01:26:10si nous ne mettons pas
01:26:12en place des politiques
01:26:14de prévention ambitieuses
01:26:17et je le redis, s'il n'y a plus
01:26:19d'aléa, mais simplement
01:26:21des risques certains,
01:26:23alors nous ne sommes plus dans l'assurance
01:26:25au sens où on entend
01:26:28l'assurance. Donc ça,
01:26:30c'est vraiment un sujet
01:26:32majeur qu'il faut
01:26:34intégrer.
01:26:36Sur la question
01:26:38de l'éco-anxiété,
01:26:41nous l'avons
01:26:43en effet identifié. Cette
01:26:45question est très présente. Tous les ans,
01:26:47on produit d'ailleurs un rapport
01:26:49annuel sur l'état de la France.
01:26:52C'est une obligation légale que nous avons.
01:26:54Et à l'appui de ce rapport annuel, nous menons
01:26:56une grande enquête auprès de nos concitoyens
01:26:58chaque année. Et au cours de l'année
01:27:002023, la question de l'éco-anxiété,
01:27:03notamment chez les jeunes, est apparue
01:27:05très très fortement.
01:27:07Donc c'est un sujet
01:27:09majeur.
01:27:11Et
01:27:14c'est la raison
01:27:16pour laquelle nous
01:27:18croyons, nous OCE,
01:27:20certains ont parlé d'écologie
01:27:22punitive ici, nous croyons
01:27:25à la nécessité d'un récit
01:27:27positif qui
01:27:29puisse embarquer,
01:27:31j'allais dire, l'ensemble de la population
01:27:34et notamment
01:27:36les jeunes
01:27:38générations. Peut-être
01:27:40un mot sur
01:27:42ce que vous avez
01:27:45appelé, madame la députée,
01:27:47le continuum
01:27:49démocratique. C'est vrai que c'est un sujet auquel
01:27:51nous sommes très attachés
01:27:53OCE, parce que
01:27:56nous constatons,
01:27:58comme vous toutes et tous, nous le regrettons
01:28:00que d'une certaine manière, dans notre pays
01:28:02comme dans d'autres démocraties,
01:28:04le vote semble devenir
01:28:06rare et réactif.
01:28:09Nous sommes
01:28:11à la veille d'un scrutin
01:28:13et si j'en crois ce que je
01:28:15lis dans les médias, ce que
01:28:17j'entends à la radio ou à la télévision,
01:28:20le scrutin
01:28:22de dimanche pourrait ne pas me démentir
01:28:24sur le
01:28:26forteau d'abstention.
01:28:28Notre conviction OCE,
01:28:30c'est que
01:28:33l'abstention ne signifie
01:28:35pas nécessairement des engagements
01:28:37et nous pensons au contraire
01:28:39que dans notre société
01:28:41éduquée, informée,
01:28:44probablement jamais nos
01:28:46concitoyens n'ont autant
01:28:48souhaité qu'aujourd'hui être
01:28:50associés au sujet
01:28:52qui les concerne.
01:28:55C'est très important pour nous, abstention
01:28:57ne signifie pas des engagements
01:28:59et ce que nous pensons
01:29:02collectivement, nous l'avons dit, nous l'avons
01:29:04formalisé, nous pensons que
01:29:06la démocratie représentative, que la démocratie
01:29:08parlementaire
01:29:10dans notre pays, naturellement, elle est centrale,
01:29:13elle est première,
01:29:15mais qu'elle n'est pas toute la démocratie
01:29:17et
01:29:19nous pensons que
01:29:21d'une certaine manière, pardon de le dire un peu
01:29:24directement, que
01:29:26vous ne parviendrez pas seul
01:29:28à inverser
01:29:30la tendance
01:29:32et que
01:29:35nous pensons que
01:29:37nous et d'autres
01:29:39pouvons contribuer
01:29:41à réengager
01:29:43les citoyens
01:29:46à les intéresser
01:29:48aux affaires publiques,
01:29:50à la chose publique
01:29:53et nous pensons, vu du CESE,
01:29:55pardon, ça va peut-être vous paraître très immodeste,
01:29:57mais nous pensons, vu du CESE,
01:29:59qu'on ne peut pas
01:30:02réduire le citoyen
01:30:04à l'électeur
01:30:06et qu'une fois que vous êtes élu,
01:30:08vous devez revenir
01:30:10devant les citoyens en cours de mandat
01:30:13et quand je dis les citoyens,
01:30:15je pense aux citoyens
01:30:17engagés dans les organisations de la société civile
01:30:19mais je pense aux citoyens ordinaires
01:30:21qu'on peut mobiliser
01:30:23à travers des dispositifs
01:30:26qu'on appelle communément
01:30:28de démocratie participative
01:30:30et c'est ça l'idée qui est la nôtre.
01:30:32L'idée qui est la nôtre, c'est de mobiliser
01:30:34nos concitoyens,
01:30:37des citoyens engagés
01:30:39dans les organisations de la société civile,
01:30:41des citoyens, pardon, je mets des guillemets,
01:30:43ordinaires,
01:30:45qu'on va solliciter selon
01:30:48différents dispositifs, encore une fois
01:30:50dans la logique que j'évoquais tout à l'heure,
01:30:52pas dans une logique de concurrence,
01:30:54pas dans une logique de substitution
01:30:56mais dans une logique un peu de premier mot
01:30:58associée de concitoyens
01:31:01aux décisions qui les concernent.
01:31:03C'est ce que nous appelons le continuum démocratique
01:31:05et c'est ce que nous essayons de mettre en oeuvre
01:31:07avec les outils qui sont à notre disposition.
01:31:09Merci beaucoup.
01:31:12Si je peux me permettre,
01:31:14je crois qu'il y a un certain nombre de questions
01:31:16qui ont été posées, je pense notamment sur le volet
01:31:18de la recherche par Jean-Luc Fugit,
01:31:20si vous avez peut-être quelques éléments
01:31:22supplémentaires à partager.
01:31:25Et puis une question de Mme Lingeman aussi
01:31:27puisque vous avez parlé de la définition
01:31:29de la transition juste,
01:31:31mais peut-être pour éclairer
01:31:33la représentation nationale
01:31:36sur le sujet de votre méthode,
01:31:38notamment sur la faisabilité
01:31:40des avis que vous rendez.
01:31:42Et enfin peut-être
01:31:44sur Mme Bruneau,
01:31:46qui nous parlait justement du lien local
01:31:49et comment est-ce qu'on arrive
01:31:51à aller dans la proximité
01:31:53au niveau de vos travaux.
01:31:55Si je peux me permettre sur ces trois points.
01:31:59Merci.
01:32:02En complément sur la question de la recherche,
01:32:04effectivement, on essaie d'associer au maximum
01:32:06les chercheurs, soit dans nos recherches documentaires,
01:32:08soit sous forme d'auditions
01:32:10que l'on fait dans nos travaux.
01:32:13Et puis encore une fois, on est très attachés
01:32:15à ce que fait la recherche
01:32:17et on a beaucoup de propositions
01:32:19qui vont dans le sens d'un soutien
01:32:21en termes de moyens, par exemple,
01:32:23à la recherche pour qu'elle puisse
01:32:26participer à la meilleure connaissance.
01:32:28Alors ça peut être des sujets environnementaux
01:32:30par exemple, des sujets économiques,
01:32:32des sujets sociaux. On a des centres sociaux
01:32:34aussi qu'on fait intervenir dans nos travaux.
01:32:37Et ça, on pense que c'est tout à fait
01:32:39essentiel puisque ça nous permet,
01:32:41on le pense, de prendre des meilleures décisions
01:32:43si on a une meilleure connaissance
01:32:45du fait de la recherche.
01:32:47Donc on est, encore une fois,
01:32:50en lien avec des chercheurs et on pense
01:32:52qu'il faut, de manière générale, renforcer
01:32:54cette recherche-là. Sur la question de la transition
01:32:56juste, effectivement, le sens de notre proposition,
01:32:58ce n'était pas de donner une définition.
01:33:01Par contre, c'était de constater que la transition
01:33:03ne sera acceptée et acceptable que sous réserve
01:33:05qu'elle soit considérée comme juste.
01:33:07Et ça, c'est vraiment ressorti à de nombreuses reprises
01:33:09dans nos travaux qu'on a fait
01:33:12avec les conseillers et les conseillers,
01:33:14ou en lien avec la participation citoyenne.
01:33:16Et la proposition que l'on avait formulée
01:33:18dans notre avis était de dire,
01:33:20organisons un débat national pour définir
01:33:23ce que les citoyens et citoyennes attendent
01:33:25en termes de répartition de l'effort
01:33:27pour que ce soit considéré comme juste.
01:33:29Et on s'est rendu compte que tout le monde
01:33:31était prêt à faire un effort, mais sous réserve
01:33:34quelque part, que tout le monde fasse un effort
01:33:36proportionné à ses capacités à agir.
01:33:38Donc ça, c'est ce qu'on avait mis dans notre avis
01:33:40national pour essayer de mieux le qualifier,
01:33:42définir des critères si besoin, etc.
01:33:44Et donc, je pense qu'on pourrait peut-être aussi
01:33:47collectivement organiser cette discussion.
01:33:49C'était l'essence de notre proposition.
01:33:56Alors, oui, on est parfois en lien aussi
01:33:58avec les comités de développement
01:34:00qui peuvent avoir des géométries
01:34:03un peu variées selon les territoires.
01:34:05Et on pense qu'à l'image du CESE et des CÉSER,
01:34:07c'est aussi un point de départ
01:34:09du continuum démocratique, puisqu'on est avec
01:34:11la société civile agissante, les personnes
01:34:13qui sont impliquées dans la vie économique,
01:34:16dans la vie sociale, dans la vie environnementale
01:34:18des territoires. Et donc, on pense que ça peut être
01:34:20un levier. Après, je n'ai pas connaissance
01:34:22de dispositifs particuliers au niveau des départements,
01:34:24mais j'allais dire, n'hésitons pas à inventer
01:34:27tout dispositif qui puisse être utile
01:34:29pour réassocier, comme le disait le président Baudet,
01:34:31l'ensemble des citoyens et les citoyennes
01:34:33aux décisions qui les concernent et qui peuvent
01:34:35améliorer leur qualité de vie et leur personnalité.
01:34:37Et améliorer leur qualité de vie et leur perspective
01:34:40sur ce siècle.
01:34:42Peut-être deux éléments
01:34:44pour compléter, illustrer
01:34:46ce que tu viens de dire. On a,
01:34:48par exemple, un partenariat avec l'association
01:34:51des départements de France, avec les associations
01:34:54d'élus d'une manière générale.
01:34:56Et ils nous font
01:34:58le plaisir
01:35:00de répondre très régulièrement à nos sollicitations,
01:35:03c'est-à-dire que vraiment dans nos travaux,
01:35:05en fonction des sujets
01:35:07que l'on traite et naturellement des compétences
01:35:09des différentes strates territoriales,
01:35:11on travaille
01:35:13vraiment avec les élus.
01:35:16Un mot aussi sur la transition juste,
01:35:18c'est peut-être pour donner une illustration,
01:35:20comme le disait
01:35:22Sylvain Boucherand, on ne l'a pas défini en tant que tel,
01:35:24mais à chaque fois, on se pose la question
01:35:27de la justice
01:35:29et donc de l'acceptabilité.
01:35:31Peut-être le mieux,
01:35:33c'est d'illustrer, je vais prendre un exemple.
01:35:35On avait rendu un avis
01:35:38sur l'acceptabilité
01:35:40des infrastructures
01:35:42de la transition énergétique.
01:35:44Et voilà, je vais le faire
01:35:46très simplement, c'est-à-dire qu'on va aller
01:35:49installer en milieu rural
01:35:51par exemple,
01:35:53pardon si je suis caricatural,
01:35:55des éoliennes pour fournir
01:35:57de l'électricité
01:36:00aux Franciliens
01:36:02et aux Parisiens.
01:36:04Et les gens de ces territoires
01:36:06peuvent considérer que ce n'est pas
01:36:08spontanément juste.
01:36:10Et donc on s'était dit que si on veut
01:36:13que ce soit accepté, peut-être
01:36:15il faut imaginer par exemple
01:36:17de nouveaux pactes
01:36:19et de nouvelles relations
01:36:21régionales, notamment
01:36:24peut-être que lorsqu'un certain nombre
01:36:26de territoires ruraux
01:36:28déplorent la disparition
01:36:30d'un certain nombre de services publics,
01:36:32peut-être qu'il y a des contreparties
01:36:34de cette nature-là à trouver.
01:36:37Donc à chaque fois, d'une certaine manière,
01:36:39on se pose derrière la question de la justice
01:36:41et la question du chemin qui soit
01:36:43acceptable pour les uns
01:36:45et pour les autres.
01:36:48Merci.
01:36:50Merci, messieurs les présidents,
01:36:52pour l'intérêt apporté
01:36:54à notre commission.
01:36:56Je pense que nous avons
01:36:59beaucoup de choses à bâtir ensemble,
01:37:01sur l'adaptation au changement climatique,
01:37:03puisque, je vous le rappelle,
01:37:05suite à la présentation
01:37:07à venir du plan de l'adaptation,
01:37:09elle sera mise en consultation.
01:37:12Donc là aussi, je pense qu'au regard
01:37:14de vos travaux, nous pourrions alimenter
01:37:16cette consultation et, bien entendu,
01:37:18travailler sur des convergences
01:37:20entre le CESE et cette belle maison
01:37:23qui est la représentation nationale,
01:37:25l'Assemblée nationale.
01:37:27Chers collègues, prochaine réunion,
01:37:30mercredi prochain, 12 juin,
01:37:32à 9h30, avec l'examen de la proposition
01:37:34de loi numéro 2461,
01:37:36adoptée par le Sénat,
01:37:38visant à endiguer la prolifération
01:37:41du frelon asiatique
01:37:43et à préserver la filière apicole.
01:37:45Merci beaucoup.
01:37:59Sous-titrage ST' 501