ÉDITO - 80 ans du D-Day: "Il y a trois enjeux pour Emmanuel Macron, un enjeu historique, diplomatique et électoral"
Le 6 juin 1944 débutait le Débarquement de Normandie. 80 ans plus tard, la région célèbre cette date clé de la Seconde guerre mondiale qui mènera à la Libération. Plusieurs commémorations officielles sont prévues avec la présence de nombreux chefs d'État ainsi que de nombreux événements et reconstitutions partout en Normandie.
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00:00On célèbre la paix dans une Europe dont on dit qu'elle est au seuil de la guerre, en tout cas pour la partie orientale de l'Europe.
00:08C'est dans ce contexte que le Président de la République intervient ce soir pour délivrer quel message ?
00:12C'est un peu le jour J pour le Président de la République. Il y avait trois enjeux pour lui.
00:15Un enjeu historique d'abord qui était important et qui est plutôt réussi, il faut le dire.
00:19Important parce qu'on l'a dit, c'est le dernier grand anniversaire avec des vétérans encore vivants, avec des témoins vivants qui peuvent transmettre.
00:27Et puis il est plutôt réussi parce qu'on a exploré toutes les facettes de l'histoire.
00:30Aujourd'hui, on va rendre hommage aux libérateurs bien sûr, mais hier on l'a fait aussi pour la France libre, pour les résistants, pour les victimes civiles des bombardements.
00:37Et puis demain, d'une certaine façon, ça sera fait pour la République avec ce qui va se passer à Bayeux où le Président va évoquer évidemment le discours du général De Gaulle.
00:44Donc ça, c'est le volet historique. Il est plutôt réussi.
00:46Il y a un enjeu maintenant qui est diplomatique et qui va se jouer aujourd'hui et même tout le week-end.
00:49Et celui-là, il est beaucoup plus hypothétique.
00:52Cet après-midi, on va rendre hommage évidemment aux soldats qui sont venus, qui ont parcouru des milliers de kilomètres et qui sont venus au risque de leur vie libérer l'Europe.
00:59Et ça résonne évidemment avec le contexte de la guerre en Ukraine.
01:03Cet après-midi, il y aura à peu près tous les pays représentés qui soutiennent l'Ukraine.
01:07Est-ce qu'il faut aller plus loin ? C'est la question qui se pose aujourd'hui.
01:09On connaît la position d'Emmanuel Macron qui a évoqué...
01:11C'est possible, ça, qu'on aille plus loin ?
01:13Il a évoqué, on le sait en février, la possibilité, l'éventualité d'envoyer des troupes au sol.
01:18La question qui est plus précise, c'est ce qu'il faut envoyer des instructeurs pour former l'armée ukrainienne, pas pour se battre sur le front.
01:24Et on sait que c'est un point évidemment qui fait vivement réagir Vladimir Poutine,
01:28qui menace du coup de mettre en jeu les intérêts français, à la fois s'ils se déplacent en Ukraine, mais même peut-être ailleurs dans le monde.
01:37Donc ça, c'est un enjeu qui est très important.
01:39Alors on sait qu'il va y avoir des réunions ambilatérales avec Volodymyr Zelensky,
01:43qui est un peu l'invité d'honneur, d'une certaine façon, de ce débarquement, à cette commémoration,
01:48alors que Vladimir Poutine et la Russie, qui ont pourtant contribué à libérer l'Europe, à vaincre le nazisme,
01:53sont, j'en remets, persona non grata.
01:55Donc là, c'est la vraie question, est-ce qu'il faut aller plus loin ?
01:57On en saura peut-être ce soir lors de l'intervention du président.
02:00Et puis enfin, un dernier enjeu, parce qu'il n'a échappé à personne, qu'on est à trois jours des européennes,
02:03c'est l'enjeu électoral.
02:05Est-ce qu'Emmanuel Macron va arriver à convaincre, dans ce contexte, que oui, la démocratie est un combat,
02:09alors que certains prônent une Europe du repli sur soi, ou une Europe qui aurait des marges de manœuvre réduites ?
02:14Au contraire, il faut aller plus loin.
02:16Ça, c'est encore beaucoup plus hypothétique, parce qu'on sait, Emmanuel Macron est une figure clivante,
02:21et Marine Le Pen dit, plus il parle, plus il mobilise le camp du RN, on verra ce que ça donne.